We want YOU! ft. Daniele Ricci

Encore un énième rendez-vous avec le manager de Winter Wolves, Bill Muller, dans les locaux de BSC pour négocier des broutilles. Zachary Wolf, leader des Wolves, ne pouvait pas en avoir plus ras le cul de Bill. D'après Zachary, c'était de sa faut si le premier album de Winter Wolves ne sortait jamais. Il insistait pour faire des interviews et des concerts avant de donner une date de sortie. Il voulait aussi faire de la pub et de la promo pour l'album, mais sans date de sortie, comment est-ce qu'il voulait faire ? Les deux hommes n'étaient d'ailleurs pas d'accord sur cette dernière. Mais le gros problème, d'près Zach, c'est que Bill "se bouge pas le cul pour faire tout ce qu'il avait promis de faire". Et ça, Zach ne pouvait pas le supporter. Déjà qu'on décidait à sa place, il n'allait quand même pas permettre aux gens de ne pas faire ce qu'on leur demande de faire, ce qu'ils doivent faire !

Ils devaient changer de manager, et vite. Wolf voulait quelqu'un d'efficace, d'expérimenté. Il savait très bien qui il voulait, qui correspondait exactement à l'image qu'il avait d'un bon manager. Daniele Ricci.

Il le connaissait des fête qu'il organisait chez lui. Zach s'y retrouvait depuis qu'il était entièrement dans le domaine de la musique, et du cinéma aussi. Il le connaissait assez bien et le croisait souvent ici-même pour les même raison que ce jour-là. Des rendez-vous, des réunions, blablabla... Et il savait que depuis cet article sur The Army, il n'était pas au meilleur de sa forme. Mais Zach devait tenter le coup.

Le Loup était assis dans la salle d'attente - parce que oui, en plus d'être minable, Bill était en retard! Bon, en réalité, Zach était en avance - avec une ferme intention, guettant l'arrivé de Ricci. Il savait que si celui-ci le voyait, il allait s'arrêter pour le saluer et discuter, comme d'habitude. C'est alors qu'il entra par la grande porte d'entrée principale.

- Oh, hey Mr. Ricci ! lança alors Zach avec un air léger en voyant l'Italien débarquer.

Il se leva pour aller à sa rencontre et lui serrer la main.

- T'es la meilleure chose qui me sois arrivée ce matin ! continua-t-il avec un sourire. Comment ça va, Daniele ?

Il fit un pas en arrière en donnant une nappe amicale sur l'épaule du manager, pour le mettre à l'aise.

We want YOU!

Il était temps de retourner au boulot – plus que temps dirons les mauvaises langues. Le lendemain même du week-end revigorant que j’avais passé à Rome avec ma secrétaire pour fêter nos 10 ans ensemble – professionnellement parlant, inutile de le préciser – j’étais retourné dans les locaux de BSC pour me remettre à mon boulot. Maria avait gérer pendant mon absence mais il était temps que Daniele Ricci refasse surface. J’étais un mythe, il ne fallait pas que je reste chez moi à me saouler la gueule éternellement.

Les portes du bâtiment qui trônait au milieu de Downtown passé, j’avais affiché sur mon visage un maximum d’assurance. Une magnifique réceptionniste – une nouvelle, je ne la connaissais pas – m’avais accueilli avec un très beau sourire me saluant par la même occasion en usant de « Monsieur Ricci » qui montrait qu’elle connaissait déjà que trop bien son job. Je lui avais rendu son salut me dirigeant vers la salle de repos pour me prendre un café – que je transformerait en Irish Coffee une fois dans mon bureau où devait y trainer une ou deux bouteille de whisky. C’est un accueil empli de sarcasmes qui m’attendait là-bas. Le vieux Dustin était en train de se boire un café parlant avec Bill Muller, manager des Winter Wolves et mon arrivée dans la salle n’était pas passé inaperçue.

-Tiens, voilà The Best ! Alors, tu as lu L.A.People ces derniers temps ?, dit un Dustin très ironique très remonté par l’article qui avait dû faire son bonheur ces dernières semaines.

Bill se marrait des vannes à la con de Dustin. Il était temps de mettre fin au petit bonheur de mon vieux ex-rival – j’avais trouvé un adversaire plus à ma taille que Dustin depuis.

-Non et toi tu as réussi à faire partir l’odeur de pisse de ta GMC ?, dis-je mine de rien mais avec une pointe de sarcasme quand même.

Il s’était tu marmonnant quelques insultes probablement. Mon retour commençait plutôt bien ! J’avais pris mon café avant de me diriger vers mon bureau passant près de la salle d’attente où m’avait interpellé Zach Wolf – chanteur et guitariste des Winter Wolves.

-Salut Zach, dis-je en lui souriant.

On s’était serré la main avant de me dire que j’étais la meilleure chose qui lui soit arrivé depuis ce matin.

-Je sais, lâchai-je sans m’être retenu de flatter mon propre ego.

Le café dans ma main, j’avais accueilli avec un grand sourire sa tape amicale.

-Ça va, j’ai pris quelques vacances et je suis reparti pour au moins 30 ans de carrière qui n’en déplaise à Dustin. Je n’avais plus pris de vacances depuis… Depuis que je suis né, dis-je avec bon humeur.

C’était pas loin de la vérité quand on y pensait. J’avais bus un petit coup du café noir que j’avais dans la main.

-Et toi, ça gaze ? Tu attends Bill, je suppose ? Je viens de le croiser à la salle de repos. Il cause avec Dustin. Je crois qu’il en a encore pour une bonne demi-heure. Ce type adore les pauses, dis-je pour enfoncer un Bill que je n’aimais pas plus que son meilleur pote Dustin.

J’avais marqué une petite pause avant de reprendre.

-Il avance votre album ? J’ai envie de l’entendre moi, dis-je sachant très bien – et connaissant Bill – que la chose devait avancer comme un escargot.

Après tout ça faisait quoi, presque 2 ans qu’ils planaient là-dessus.

We want YOU! ft. Daniele Ricci

Le 'je sais' de Daniele fit sortir un petit rire de la part de Zach. Le manager et lui étaient sur la même longueur d'onde, il n'y avait pas de doute.
Il écouta les nouvelles que Ricci lui donnait et réagit en souriant :

- Ah! je suis bien content que tu dis pu gouter au doux gout des vacances! S'il te faut qu'une semaine de vacances tout les trente ans pour tenir, c'est que tu dois être un surhomme ou un truc du genre !

Il pouvait très bien croire au fait que l'italien était en fait un surhomme. Tout faisait penser à le croire, et il ne serait pas étonné s'il lui confirmait sa théorie, que ce soit pour rigoler ou la vérité.

- Argh ! Je déteste ce type ! s'écria peut-être un peu trop fort Zach, portant ses mains à son visage pour se frotter les yeux d'exaspération. Ça irait beaucoup mieux si cet idiot était pas le manager de mon groupe.

Il enchaina alors sur la deuxième question de Daniele concernant leur album. Zachary voyait le sujet de conversation allait là où il voulait, et il se dit que peut-être Daniele avait lui aussi l'intention depuis un moment de lui faire sa proposition (de mariage évidemment). En tout cas, c'est ce qu'espérait Zach.

- Moi aussi, j'aimerais bien que tu l'entendes ! Mais ce crétin de Bill me laisse pas le sortir ! Il est quasi-prêt depuis un bout de temps mais à cause de lui, on peut jamais le sortir.

Il se passa la main sur la bouche instinctivement comme pour retenir ce qu'il allait dire. Mais il devait le faire sortir :

- Je déteste ce type. (Il secoua la tête en se mordant la lèvre inférieur.) Je le hais.

We want YOU!

La notion de surhomme m’allait comme un gant. Zachary savait par quel bout me prendre parce qu’il flattait mon ego sans détour – et j’aimais ça !

-Ouais, c’est le bon mot je crois. Je suis un surhomme, dis-je en toute modestie.

Je n’étais pas comme ces autres managers qui se prennent leurs 30 jours de vacances tous les ans. Je vivais pour bosser, pour la gloire et pour être le meilleur – que j’étais depuis de nombreuses années. Pas comme cette bille de Dustin ou encore le manager de Zach, Bill. En parlant de lui, ça faisait chier le chanteur que son manager se prenne une pause – pas du tout méritée – à la cafet’. Il était exaspérer et traitait Bill d’idiot.

-Tu n’as pas eu de chance de tomber sur lui… Il y a beaucoup mieux comme manager chez BSC, dis-je en souriant alors que le sous-entendu était évident.

J’étais le meilleur, je n’avais juste pas eu la chance d’avoir le groupe de Zach avant Bill – j’étais sûrement occupé ailleurs, avec un autre groupe, à l’époque. Je n’avais entendu de Winter Wolves que ce qu’ils avaient fait dans le club ou de temps en temps quand je passais dans les studios de BSC et qu’ils y étaient aussi. C’était de la bonne musique qu’il faisait – le potentiel pour devenir un super-groupe. En parlant d’album, j’en étais venu à ça sachant très bien qu’il n’était pas encore sorti à cause de Bill. C’est ce que m’avait confirmé Zach qui maudissait – sans réussi à retenir ses mots - son manager plus que quiconque.

-Ça ne m’étonne pas de Bill ça ! Il fait trainer les choses car il sait qu’il aura encore plus de boulot quand il devra organiser la tournée qui suivra la sortie de l’album. Paresseux comme il est, c’est évident qu’il le fait exprès. En plus, il n’a rien à craindre, BSC lui fait entièrement confiance vu que c’est le neveu du patron, dis-je avec un sourire désolé pour le pauvre Zach qui devait se coltiné un incompétent pistonné.

Avec Bill, ils n’iraient nulle part, c’était évident et Zach commençait à s’en rendre compte.

-Ce qu’il te faut, mon petit Zach, c’est un nouveau manager. Quelqu’un de compétent. Quelqu’un qui saura mener ton groupe à la gloire, dis-je avec un sourire entendu.

Quelqu’un comme moi ! Sauf que mon ego me poussait à attendre que Zach me le demande même si mes dernières paroles avaient sonnée comme une proposition évidente. Elles voulaient dire « évince Bill et engage moi ». Zach avait besoin de quelqu’un de compétent et moi, j’avais besoin de travailler.

We want YOU! ft. Daniele Ricci

Zachary croisa les bras en écoutant Daniele expliquer la technique que Bill utilisait pour ne pas travailler et pourquoi il ne pourrait jamais se faire virer. Ce qui, évidemment, confirmait la remarque du manager quant au meilleurs d'entre eux. Il se tenait sans aucun doute devant lui. Effectivement, ils n'étaient pas tombé sur le bon manager pour Winter Wolves. Au début, il ne connaissait pas Bill, mais il s'était vite rendue compte, par sa mollesse et sa paresse, qu'ils ne s'entendraient pas bien. Que cet homme allait tout faire foirer pour leur groupe.

Sa main droite se porta a sa bouche où il plaça l'ongle de son pouce entre ses deux dents supérieur, tandis que son bras gauche supporter le poids du droit. Il pointa ensuite du doigt, avec la même main, vers Daniele.

- Tu veux dire quelqu'un comme toi ? répondit-il alors avec un sourire entendu sur les lèvres et un sourcil levé.

C'est parti ! Voilà où ils étaient, là ou Zach voulait être. Là où ils voulaient tout les deux être. Il décida tout de même de rajouter sur le ton de la blague, pour monter tout de même à qui le manager avait à faire :

- J'imagine que oui, parce que je ne crois pas que tu ne me conseillerais d'être mon propre manager !

Il avait à faire à un gars qui serait dur à gérer, parce qu'il voulait justement out gérer. Il espérait cependant que lui et Daniele s'entendraient bien et seraient d'accord sur la plupart des choses à faire pour Winter Wolves.

We want YOU!

J’aimais ce nouveau sentiment de puissance. Le voyage en Italie m’avait fait beaucoup de bien et mes rivaux s’en prenait déjà plein la gueule depuis que j’étais revenu. J’avais reclapé Dustin et j’étais en passe de voler le groupe de Bill – oui, car c’était bien ça l’idée depuis quelques secondes. Pour en arriver à ce fait, j’avais fait un discours rempli de sous-entendus évident qui laissait peut de flou sur mes intentions. Tout comme les postures de Zach m’en laissait peu sur les siennes. Il m’avait pointé du doigt et les mots tels que compétent et gloire l’avait mené sur ma piste – et donc là où je désirai qu’il aille.

Oh oui, quelqu’un comme moi ! Tu as tout compris mon petit Zach ! Je n’avais pas besoin de lui répondre, il était assez grand et assez intelligent pour répondre à ma place.

-Non, je ne te le conseillerai pas, dis-je en ricanant un peu. Pas que je doute de tes compétences mais être à la fois guitariste, chanteur, compositeur, leader d’un groupe et manager il faudrait que les jours aillent plus de 24h.

Il n’y avait peut-être que moi qui puisse arriver à un tel résultat – mais restons modeste.

-Donc oui, quelqu’un comme moi. Avec moi, ton album sortira très bientôt et je pourrais t’organisé une série de concert. D’abord à L.A. pour renforcer votre public et puis une tournée américaine pour vous faire connaitre à travers le pays. Vu ton talent, il se peut que tu deviennes une rockstar en même pas un an, dis-je très sûr de ce que j’avançais car je l’avais déjà fait de nombreuse fois.

J’avais recommencé mes promesses, j’avais recommencé à être Daniele Ricci. Il ne fallait plus qu’un groupe pour refaire parler de moi et avoir Winter Wolves me donnait une occasion en or de redorer mon blason.

We want YOU! ft. Daniele Ricci

Les yeux de Zachary brillaient. Daniele semblait la bonne échappatoire, le tremplin, le rayon de soleil qui traverse la pluie, la goutte d'eau qui remplie le vase.

Son pas-encore-tout-nouveau manager lui assura que les journées devaient être plus longues que 24h pour que Zach puisse être leur propre manager. "Oh crois-moi, je pourrais changer les normes du temps si je le voulais." pensa-t-il tout bas. Rien n'était jamais trop pour le Loup.

Le discours de Ricci vendait du rêve, Zachary s'y attendait. Et il voulait y croire. Daniele avait intérêt à tenir ses promesses, sinon Zachary allait le lui faire regretter et lui mener la vie dure. L'album ne devrait pas avoir de mal à sortir "très bientôt", comme il le disait, parce qu'il était déjà majoritairement terminé. La série de concert avait intérêt à être longue. Zach n'attendait et ne vivait que pour faire des concerts, jouer sur scène. Venait ensuite la tournée américaine, celle dont il rêvait, avant la tournée mondiale évidemment.

Mais Daniele Ricci l'eu à la dernière phrase. Zachary était redevenu cet enfant qui aimait qu'on le flatte et qu'on lui donne de l'espoir. Oui, il savait qu'il avait du talent, et que Daniele le voit si bien prouvait qu'il connaissait bien son métier. Chaque personne qui pouvait voir et reconnaitre le talent du jeune homme était une personne intelligente. Et Daniele en était définitivement une.

- Putain de génial Daniele, je signe où ? s'exclama Zach avec un grand sourire épaté.

Il n'arrivait presque pas à y croire en réalité. Bill le faisait tellement galérer, il en bavait tellement avec lui, que les paroles de Daniele prenaient la forme d'un bavoir dans son esprit.

- Tu sais comment tu vendre, toi ! un sourire espiègle accompagnait ses mot. Et t'as de la chance que je sois un acheteur compulsif !

Il avait envie de serre l'homme dans ses bras. S'il avait été plus sensible il se serait probablement mit à pleurer de joie.

We want YOU!

Je lui avais fait tout un tas de promesse que j’étais certain de tenir. Quoi de plus facile quand on était manager que de promettre à ses poulains la sortie d’un album – qui plus est, était déjà presque terminé – et la programmation d’une tournée. J’avais pris le soin de flatter l’ego du chanteur. C’était quasi inutile car je savais – depuis le début de cette conversation – qu’on voulait tous les deux la même chose et que donc il n’était pas important d’insister. J’avais besoin et Zach et il avait besoin de moi. On ne pouvait que s’entendre.

Il était déjà prêt à signer, enthousiasmé qu’il était par son nouveau manager – moi ! – et tout ce qu’on allait faire dans les mois à venir.

-On signera les papiers dans les jours qui suivent. Je te donnerais un rendez-vous, dis-je avec un grand sourire digne d’un commercial.

Bill allait m’en vouloir et j’aimerai être là quand il apprendra que son groupe lui file entre les doigts. Ça me fera un ennemi de plus mais je ne suis pas sur un. Tout ce que je pensais c’est à mon blason que j’avais à redorer et j’avais trouvé en Zach le moyen de le faire. Avec Winter Wolves et Roadtramp, j’étais paré pour quelques années.

J’avais reçu les compliments de Zachary. J’aurais – en effet – pu devenir un excellent vendeur même s’il semblait – d’après ce que disait Zach – qu’il était un acheteur compulsif et donc une proie facile.

-Je vends bien et tu achètes bien. Tout le monde est content. On fera de grandes choses ensemble !, dis-je sûr de moi.

J’avais serré la main de mon tout nouveau poulain. Même si rien n’était encore officiel, ça allait l’être d’ici quelques jours. Winter Wolves sera alors le tout nouveau groupe du grand Daniele Ricci.

C’est ce moment-ci qu’avait trouvé Bill Muller pour entrer dans la pièce avec son grand sourire prêt à parler avec Zach. J’avais regardé le leader de Winter Wolves et j’avais souris.

-Tu n’as plus qu’à lui annoncé la bonne nouvelle, lui chuchotais-je à l’oreille.

Je voulais être présent pour voir ce spectacle.

We want YOU! ft. Daniele Ricci

Parfait! Il ne pouvait plus attendre pour signer ces papiers. Serrant la main de son non-officiel nouveau manager, répondant à son commentaire optimistes sur leur futurs désormais lié.

- J'espère bien ! J'ai confiance en toi, admit-il alors.

A vrai dire, il avait plus confiance dans l'efficacité du travail de Ricci que dans la personne elle-même. Bien sûr, il ne doutait pas de sa parole, mais Zach ne pouvait s'empêcher d'imaginer un futur proche où Daniele le baiserait complètement. Déjà qu'il baisait sa copine au sein propre - et maintenant qu'il y pensait il ne pouvait pas s'arrêter d'avoir l'image en tête, mais l'éloquence du manager, sa posture et ses mimiques avait tendance à mettre Zachary sur ses gardes. Ce personnage le tiraillait vraiment. Il savait que viendrait un moment où il ne pourrait s'empêcher de le détester, mais non plus de le garder comme manager parce qu'il est probablement le meilleur, et il avait le droit de s'en vanter. Leur deux personnalités étaient fortes et leur ego grands, et il fallait s'attendre à un choc des titans. Zachary s'en doutait, mais pour l'instant, tout était bien.

Jusqu'à l'arrivée de ce taré de Muller. Celui-ci affichait son sourire qui donnait envie à Zachary de lui casser toutes ses dents. Son regard se tourna alors vers Daniele qui souriait et qui se penchait à son oreille pour lui dire "d'annoncer la bonne nouvelle" à Bill. En temps normal, Zach aurait détesté le fait que quelqu'un lui donne subtilement un ordre. Cependant, il ne pouvait pas tout gâcher pour une simple phrase prononcée au creux de son oreille comme l'aurait fait un maître à son chien.

Reprenant ses esprit, il souris alors à leur nouveau manager, et s'approcha de Bill, imitant le même sourire stupide que celui-ci arborait.  Il aurait pu faire cela de tellement de manière différentes suivant les différents personnages qu'il aurait pu jouer à ce moment-là. Tandis que les options défilaient à la vitesse lumière dans sa tête, ses mains se dirigèrent vers la braguette de son jean noir. Toujours le sourire sur les lèvres, sourire insolent qui tirait sur le dément. Celui de Bill cependant s'effaçait quand il compris ce qu'était sur le point de faire Zachary. Celui-ci, la bite sortie de son pantalon, urina alors sur les chaussures et le bas du costume de son futur ancien manager. La réaction de l'homme fut évidemment d'insulter le chanteur et d'éviter le jet de pisse qui s'abattait sur lui.

- Non mais t'es complètement malade, qu'est-ce qui va pas chez toi ? vociférait-il, le visage déformé par le dégout et la colère.

L'acteur avait joué la carte de l'inconscience, de l'audace et de la rock star incontrôlable. Juste un petit aperçu pour Daniele, histoire de lui montrer de quoi Zach est capable.

- Je t'emmerde Bill ! lui cria alors Zach, lui adressant un doigt d'honneur à l'ongle vernis de noir. Je te pisse littéralement dessus, regarde !

Il riait à gorge déployée tandis qu'il pourchassait le manager - qui insultait le jeune homme de tous les noms - pour lui déverser le reste d'urine qu'il lui restait. Alors que Muller s'apprêtait à quitter les lieux pour se réfugier et probablement avertir quelqu'un ou se changer, Zachary intervint encore.

- Oh, et je te présente pas le nouveau manager des Wolves, commença-t-il en rangeant son oiseau là d'où il ne devait pas sortir, j'imagine que tu le connais déjà assez bien : Daniele Ricci ! Yoohoo ! s'écria-t-il en lança ses bras dans l'air pour monter son enthousiasme.

Le manager se retourna alors vers eux. La fureur se lisait sur son visage.

- QUOI ?!

Affichant son fidèle sourire en coin, Zachary lança un petit "eh ouais" tandis qu'il laissait à Ricci la parole pour expliquer la situation d'une meilleure façon que Zach aurait pu faire.

We want YOU!

La confiance était la base d’une relation manager-groupe. Zach m’avait dit avoir confiance et je lui avais offert un franc sourire. Zach avait une forte personnalité et moi aussi. Je connaissais un peu l’énergumène grâce à Bill mais aussi grâce à ma protégée – la ravissante June Wood, ma petite romaine préférée. Ça n’allait pas être une paire de manche mais j’avais besoin de Winter Wolves parce que j’avais besoin de bosser – et bosser et bosser encore – pour faire disparaitre de ma tête l’article de L.A.People et tout ce qui concernait The Army.

Bill était entré en scène son sourire de pistonné accroché sur son visage. En grand chef d’orchestre que j’étais, j’avais soufflé une phrase à Zachary en vue de le voir congédier Bill - le chouchou du patron. Le résultat était à la hauteur de mes espérances – voir au-delà. Zachary n’avait pas hésité une seule seconde quand il a ouvert sa braguette pour pisser sur les chaussures – neuves et chères – de Muller. J’avais rigolé sans me cacher – Bill méritant amplement ce qui était en train de lui arriver. Il avait crié des insultes pendant que je riais toujours de cette situation hilarante. Zach – pas avare d’insultes, lui aussi – avait sorti son plus beau doigt d’honneur. Putain, je m’éclatais – et Zachary aussi. Muller avait essayé de fuir au sens littéral l’endroit et était poursuivi par le chanteur – sans doute plus ingérable que je ne l’aurais estimé, mais on fera avec, je suis Daniele Ricci, je suis le meilleur. Zachary avait fini par présenter son nouveau manager à cette bille de Bill qui – tout choqué qu’il était – avait arrêté sa fuite pour montrer son indignation.

-Ouais mon petit Bill. J’ai chopé ton groupe. T’avais cas faire ton boulot, ça ne serait pas arrivé. Je sais que tu te reposes sur les bonnes grâces du patron pour en faire le moins possible. Sauf que là, je me demande ce que va dire le big boss quand il va apprendre que ton groupe t’as filé entre les doigts pour venir se réfugier chez The Best, dis-je avec un grand sourire et avec toute la modestie qui m’était donnée.

Bill était rouge de rage et il bafouillait des insultes inaudibles tellement il mélangeait ses mots.

-Zach va casser le contrat avec toi et je le ferais signer dans la semaine, dis-je tout fier.

Bill avait regardé Zach avec fureur :

-Petit con !, lâcha-t-il.

-Wow, insultes pas mon poulain, Bill ! L’avantage pour toi, c’est que tu vas pouvoir rien foutre au chômage. Ça paye moins mais quand on voit tes goûts en matière de fringues et de bagnoles, je crois que tu n’as pas vraiment besoin d’argent, dis-je en en rajoutant une couche.

Bill s’était approché de deux pas prêt à me foutre un poing en pleine figure mais il s’était ravi et avait préféré user de la parole – qu’il utilisait bien moins bien que moi.

-Tu verras Ricci ! Tu vas t’en mordre les doigts d’avoir repris ce groupe ! Zach est ingérable !, dit-il furax avant de s’en aller.

Muller parti, j’avais reposé mon regard sur Zach.

-Voilà, une bonne chose de faite !, dis-je satisfait. J’ai adoré le coup de la pisse.

J’avais fait un clin d’œil à Zach.

-Dès que ton contrat sera signé, on mettra tout en place pour l’album !, dis-je pressé de travailler avec Winter Wolves.

La journée ne pouvait pas mieux commencer.