Let's Have Fun ! ft. Howard Stone

Je ne suis pas la pro du baiser. Il me l’a fait remarquer. Au moins il a eu la décence de ne pas faire de comparaison avec  d’autres femmes. Son palmarès doit être bien garni alors que le mien ne compte que deux camarades de l’école, tout aussi novice que moi.

En général j’ai une grande gueule. J’aime en jeter, faire croire que je sais tout mieux que tout le monde.  Mais y’a des situations, comme ne ce moment, où je ne peux faire autrement que de m’en remettre aux mains d’un autre et aujourd’hui, le chanceux du jour est nul autre qu’Howard Stone, batteur de The Burning Fire.

J’sais pas mais jamais je n’aurais imaginé me retrouver en compagnie  de l’un dont l’affiche orne les murs de ma chambre, et encore moins de l’embrasser sur la plage de Los Angeles.

Mon cœur bat à tout rompre dans ma poitrine, je l’entends qui résonne dans mes tympans.  J’ai chaud, plus que de raison, l’alcool n’aide en rien la cause. Le baiser  goûte l’interdit et le whisky.

Il est délicat, il ne me brusque pas. Sa langue masse doucement la mienne et bien que j’suis un peu – beaucoup – intimidé par le baiser en lui-même,  je le laisse diriger. Après tout,  ne suis-je pas là pour apprendre ?

Doucement je me sens basculer vers l’arrière et Howard se place à demi par-dessus moi. Ma tête contre le sable, j’ai toujours mon bras autour de son cou, j’me sens des plus maladroites.  Je n’aime pas tellement ce trop grand «  rapprochement ».

Et encore moins quand sa main se faufile sous mon chandail, caressant ma peau depuis ma hanche jusqu’à mon soutien-gorge. Ça va vite. Beaucoup trop vite.  Je ne suis pas rendu « là » dans ma vie, je n’ai pas son expérience et j’ai peur qu’il croit que je l’ai allumé pour  ensuite jouer l’effarouchée.

- C’est ça un vrai baiser.

J’peux pas parler, j’sais pas en fait quoi lui dire. J’ai aimé le baiser, pas la caresse. La limite, elle est où ? Est-ce que ça va de pair si je le laisse m’embrasser,  la machine s’emballe et on se retrouve à poil ?

Je me redresse, me dégageant de lui et je repousse sa main de sous mon chandail.  J’ai la tête qui tourne, j’me sens pas super bien.  J’sais pas trop pourquoi d’ailleurs. J’étais si bien  quand je l’ai embrassé, quand il m’a embrassé, c’est ensuite que ça s’est gâté.

- C’était un très bon premier vrai baiser.

C'est sincère, et bien que je voudrais l'embrasser encore, et encore, et encre ( ! ), c’est tout ce que je réussis a dire.

Let's Have Fun ! ft. Howard Stone

Y’a tellement de choses qui vont et viennent dans ma tête que je n’arrive pas à faire le point et réfléchir  correctement.  Quand la main d’Howard a remonté le long de mes cotes pour finir sous mon soutien-gorge,  tout est devenu flou.

Faut pas être devin pour savoir de où me vient ce malaise mais je n’ai pas envie de lui confier ça. Pas en ce moment.

J’réussis tout de même à lui dire que j’ai aimé ça, ce qui est la plus stricte vérité. J’aurais même voulu que ça ne cesse jamais.  J’voudrais lui dire que j’ai envie qu’il m’embrasse encore… tant que ça reste qu’un baiser. Peut-être un peu plus mais pas trop !

Il se redresse et s’assoit et je l’imite. Il regarde vers la mer et moi, j’enfonce mes talons dans le sable  et je me penche vers l’avant pour  serrer mes genoux contre ma poitrine.  Le silence s’installe et je ferme les yeux. J’ai encore sur mes lèvres, la sensation  de celle d’Howard et le bruit des vagues qui  berce tout ça. C’est presque trop beau.

- Tant mieux si tu as aimé. J’aurais pas voulu que tu sois dégoûtée à vie. Ça aurait été dommage.

- J’t’aurais mordu la langue si  j’avais pas aimé ça !

Je tente la rigolade. De toute façon je n’ai pas envie que ça devienne trop sérieux. On est là pour avoir du plaisir et c’est ce que je compte faire. Il vide la bouteille et je la lui prends. Une idée me vient en tête mais je ne compte pas la lui dire tout de suite.

- Alors ? Tu veux faire quoi maintenant ? Si t’as trop chaud, on peut aller se baigner. Et si tu as encore soif, j’ai des autres bouteilles dans ma caisse.

- Se baigner ça serait chouette et, oui j’ai encore soif !  Va en chercher deux et ramène mon sac pendant que tu y es…

Chassez le naturel il revient au galop ! Je suis redevenu la p’tite emmerdeuse qui donne des ordres. S’il est honnête. Il va avouer que tout mon charme réside là dedans.

- A moins que tu veuille apprendre d’autres trucs.

- Gardes en pour plus tard… pour demain… ou après demain.  Pour l’instant j’ai soif et j’ai chaud !

Je tire sur son chandail pour le forcer à se lever.  Je n’ai pas l’intention de le lui redonner, de toute façon, torse nue, il est bien plus beau ! Quand il se lève pour se rendre à sa voiture,  je me dirige vers l’eau, retirant mon t-shirt puis mon  short en chemin.  Le ridicule de l’être humain réside dans la contradiction de ses raisonnements. Je suis en soutien-gorge et culotte sur la plage et je m’apprête à entrer dans l’eau. Si Howard devait entrer dans ma chambre alors que je suis vêtue que de mes dessous,  je paniquerais en cherchant de quoi me couvrir. Howard brise des barrières. J’veux qu’il brise les miennes.

Let's Have Fun ! ft. Howard Stone

J’ai soif.  

De vivre. D’apprendre l’interdit, de flirter avec.  J’ai soif de franchir certaines limites d’en repousser d’autres. Et Howard peut étancher cette soif.

Il n’est pas à bout de ressources, au sens propres comme au figuré.  Nonchalamment, il se lève – et aussi parce que je tire sur son t-shirt – et remonte jusqu’à sa voiture pour aller chercher de quoi boire et mon sac.

J’veux arracher une page de mon carnet et y inscrire un message qui partira à la dérive.   Un petit truc entre moi et mon destin et j’ai envie  de le faire de cette façon, pour la symbolique, plus que autre chose. Avec de la chance, ma bouteille se rendra pas loin de mon pays natale et quelqu’un qui me connait le trouvera.  J’y crois pas tellement mais ça me fait sourire d’y penser.

J’me lève aussi et je tangue. Wow l’alcool  est bien présent dans mon organisme !  J’avance sur le sable en laissant tomber mes vêtements puis j’entre dans l’eau, un pied à la fois.  Le contraste est flagrant mais ça me fait un bien fou ! J’ai si chaud et je doute que ce soit uniquement à cause du soleil. L’effet Stone me marque comme un fer rouge.

Howard me rejoins assez rapidement et  s’avance jusqu’à avoir de l’eau aux genoux.  Il est bien fait, pas de doute c’est un bel homme. Mais la musculation n’est pas sa préoccupation première. N’empêche, ce n’est pas non plus son torse qui attire mon attention.

- Il faut pas que je t’apprenne à nager aussi ?

- Naaaan !, dis-je en m’avançant vers lui, j’sais nager t’en fait pas.  J’sais faire des figures dans l’eau tsé comme…  la claquette, tu connais ?

Et joignant les gestes à la parole,  je sors mon pied de l’eau pour l’abattre à la surface éclaboussant Howard joyeusement.  Ça m’amuse et comme j’suis autant mouillée que lui je n’ai pas trop peur de sa vengeance.  Je recommence une seconde fois, j’ose pas une troisième car j’me dis qu’il pourrait bien  me soulever et me lancer plus loin à l’eau.

- Elle est bonne n’est-ce pas ?

Je m’approche encore plus de lui en le regardant avec ce petit regard de p’tite fille mignonne. Il n’est pas tant plus quand que moi, c’est quand même  drôle quand on pense que moi, j’n’ai pas forcément terminé ma croissance.

J’lui prends la main pour qu’on marche plus loin dans l’eau.  Mais j’hésite. Puis j’le regarde de nouveau et  je l’embrasse de nouveau.  Je réponds uniquement à une pulsion qui m’est venue soudainement, j’sais pas de où, j’sais pas pourquoi mais  j’le fais.

Après, s’il veut me lancer à l’eau, il aura toute la proximité voulu pour  le faire mais j’m’en fou. De toute façon, on ne se baigne pas sans se mouiller un peu, pas vrai ?

Let's Have Fun ! ft. Howard Stone

J’avoue que la marchandise est mieux livré sur papier glacé mais Stone reste tout de même un homme pas désagréable du tout à mater.  J’comprends un peu mieux disons, certaine discussion que mamita avait avec  tante Mariposa sur l’homme et sa beauté brut.

Et son corps n’en devient que plus attirant maintenant que je l’ai bien éclaboussé et qu’il ruisselle d’eau.  Mais qu’est-ce qui m’arrive ? J’comprends rien de ce quej e ressens en ce moment précis.  J’ai envie de me coller à lui, qu’il m’embrasse comme un peu plus tôt mais l’idée en elle-même m’effraie.  S’embrasser, oui mais ça s’arrête là.  Sauf que dans mon corps, le feeling n’est plus le même.

C’est l’alcool ?  Ou l’effet Stone ?

J’m’avance et je lui prends la main. Peut-être que de se trouver avec assez d’eau autour de nous va me refroidir et me faire retrouver la raison mais j’ai sous estimé le charme de ses yeux et il ne m’en faut pas plus pour faire volte face et l’embrasser à nous en faire perdre le souffle.

Mon corps bien appuyé contre lui, j’peux sentir les frissons qui le traversent de pars et d’autres. Ou alors c’est sa main qui vient se placer sur ma hanche qui me fait trembler et je confonds alors mes propres spasmes au siens.

Quoi qu’il en soit, je dois tout de même me redresser sur la pointe des pieds pour ne pas lui forcer un torticolis mais Howard  s’y connais et me soulève aussi facilement qu’une bouteille de whisky  et je passe un bras derrière son cou, mon regard s’ancrant au sien.

J’ai vu des scènes comme celle-ci dans tellement de films  à l’eau de rose que je suis certaine que je rougis de la tête aux pieds.  C’est réel ? Vraiment réel ?

N’empêche que j’anticipe très bien ce qui s’en vient. C’est pas du romantisme, Stone et moi, c’est un jeu. Pourquoi cesserait-il de jouer alors qu’on rigole autant ?  Je sens qu’il abaisse un peu les bras, je sens que je vais pas tarder à remonter, et plus vite que je ne le pense.

Je prends un grand respire parce que je suis déjà  plus dans ses bras et je me retrouve sous l’eau. Je n’ai même pas la tête sortit de l’eau que je sais déjà qu’il se marre bien. Je me relève, retirant mes cheveux de mon visage et j’essuie mes yeux en riant autant que lui.

- T’es plus jolie quand t’es mouillée.

- Et un Howard trempé, ça ressemble à quoi ?

J’suis plus loin que lui, j’en ai à la taille et lui encore aux genoux, l’équation est inégale.

- Viens me rejoindre, si t’es pas un trouillard !

Je me place dos à lui et je m’élance dans l’eau, nageant un peu plus loin. Pas trop car j’avoue que je n’aime pas tellement ne plus sentir le sol sous mes pieds mais assez pour en avoir  un peu plus haut que les seins.  C’est au moins ça de gagner il pourra moins mater – pour le peu qu’il y ait à mater.

Let's Have Fun ! ft. Howard Stone

C’est bon de nager après avoir lézardé sur la plage, à faire griller ou plutôt rôtir nos petits corps sous les rayons ardents du soleil tout en buvant un [excellent] whisky à même le goulot.  J’étire mes jambes à leur maximum pour me propulser à la nage un peu plus loin.

Je stop et je descends mes jambes pour me redresser et voir si Howard est encore là. J’le connais pas outre ce que j’ai lu  ou vu sur lui dans les journaux ou à la télé alors j’ai pas de garantis qu’il ne me laissera pas seule ici.

Mais non.  Bon joueur ou simplement trop imbu de lui-même, il me rétorque qu’il n’est pas un trouillard. La preuve étant qu’il m’avait laissé conduire sa bagnole.  Pas un très gros risque tout de même puisqu’il avait le pouvoir de me stopper en tout temps.

Je le regarde plonger et je le perds de vu un instant. Je fais un pas sur la gauche, je fixe l’eau ne sachant pas trop où et quand il ressortira.  Un vrai petit dauphin ce Howard, qui daigne enfin se pointer le bout du nez tout près de moi, me faisant reculer d’un pas par surprise.

- Et bien ! une vraie sirène ! Fait gaffe, tu pourrais finir en figure de proue !

J’rigole en me laissant flotter un peu. Ses cheveux n’ont plus rien de glamour, collés sur sa tête à cause de l’eau.  J’me demande si tout le gel qui s’y trouvait peut être responsable de la disparition d’une espèce marine ?

- Vas pas plus loin. J’voudrais pas que tu te fasses bouffer par un requin. Ça serait triste.

- Bah voyons ! Tu trouverais une autre gamine à emmerder, voilà tout !

Et c’est pas faux.  Il devait avoir toutes les filles, femmes, mariées ou pas à ses pieds en un simple battement de cils.  Et pourquoi s’en priverait-il ? Sûrement pas pour une question de moralité…

J’nage vers lui, j’grelotte un brin. L’eau est vraiment de plus en plus froide dès qu’on s’éloigne du bord.  C’est pas par envie de me coller à lui, simplement parce que j’ai besoin d’être réchauffé. J’le jure !

N’empêche qu’une fois là,  son regard captivant le miens, j’peux pas faire autrement que de passer mes bras autour de son cou, mes jambes autour de sa taille. J’suis pas très lourde de nature mais dans l’eau c’est encore moindre.

Je le regarde tout aussi  intensément.  

Quelques gouttelettes tombent de ses cheveux et viennent mourir sur son visage, là où je pose mes lèvres.  Son visage est tout aussi doux que ses lèvres. Ma main droite remonte sur sa nuque pour venir se perdre dans ses cheveux.  J’ai l’impression que le temps s’est arrêté quelques secondes.

-  « Moi tu m'mets sur un high Stone
Toi pis moi on a du fun Stone
Loin des problèmes des hommes… » Ça rend assez bien pour un début de chanson… t’en pense quoi ?

J’m’en fou en fait de sa réponse. Ces paroles là me sont venues en têtes c’est pas pour rien.  Si ça fait un hit, on pourra dire qu’il aura bien fait les choses avec moi !

C’est comme un rien, mes lèvres trouvent les siennes, mais cette fois c’est différent. C’est comme une rage, un désir intense qui a prit toute la place et ne m’a pas accordé une seconde pour réfléchir. À rien sauf lui et moi, en ce moment précis.

Let's Have Fun ! ft. Howard Stone

Tout ça devient dangereux. Dangereusement excitant.  Nos lèvres fusionnent, brûlantes et assoiffées,  alors que l’onde de l’eau lèche nos corps par son mouvement suave. Au loin, quelques vagues se lèvent mais meurent avant de vraiment se rendre jusqu’à nous.

Howard brise le baiser, bien malgré moi, pour me murmurer que je maîtrisais la leçon.  J’m’en mords la lèvre inférieure. J’sais pas trop si je dois m’en glorifier, comme si c’était une chose à mettre dans mes réussites personnelles  ou m’inquiéter de la prochaine leçon.

Je retire mes bras d’autour de son cou, non sans relâcher l’étreinte qu’exerce mes jambes autour de ses hanches et je me laisse aller vers l’arrière, mon dos contre la surface de l’eau. Je sais qu’il me tient bien- sa main sous mes fesses et l’autre dans mon dos peuvent en témoigner.

Le ciel est magnifique. Pas un seul nuage. Seuls quelques oiseaux brisent  ce parfait tableau de bleu. Mes cheveux s’étalent à la surface de l’eau, ça doit sembler étrange tout autour de ma tête, une auréole blonde. J’suis pas un ange, t’sais…

Mon cœur bas, certains gestes réveillent en moi de nouvelles pulsions inconnues.  Je ne sais pas ce qui nous guette, je ne peux que m’en remettre à lui qui a indéniablement plus d’expérience que moi dans ce genre de choses.

Il a retiré la goupille, à lui de jongler avec la grenade.

Je me redresse, et reviens placer mes bras autour de son cou.  J’ai peur maintenant. Malgré ça, je n’ai pas envie que ça s’arrête.  Ses yeux  me sondent de nouveaux, allant jusqu’au plus profond de moi. J’effleure ses lèvres des miens seulement pour lui murmurer que j’ai froid et que je veux retourner sur la plage.

Je reprends contrôle de mon corps, le laissant nager seul jusqu’à la plage.  Je peux déjà sentir la chaleur du soleil Californien embrasser ma peau, séchant presque instantanément les goulettes qui ruissèlent depuis mes cheveux jusqu’au bas de mon dos.

Le sable colle sous mes pieds, j’en ai jusqu’aux chevilles, c’était à prévoir. Si nous nous asseyons sur la plage, nous ressemblerons vite à des momies de sable. Je prends mon t-shirt et je m’installe dessus, tout comme Howard avait fait avec le sien plutôt.  

- Je peux ? , lui demandais-je en prenant l’une des bouteilles qu’il a rapporté de sa voiture.

J’en dévisse le bouchon et j’en prends une gorgée.  J’crois que j’avais oublié le goût, je grimace puis je souffle par la bouche.

- Beurk c’est pire quand c’est chaud c’truc ! … Dommage, tu n’as certainement pas de glaçons dans ta voiture, ça aurait été l’expédition de luxe, autrement.

Tant pis, à la guerre comme à la guerre.  On va le boire jusqu’à plus soif, chaud  ou pas. J’prends  mon sac et j’y trouve mes lunettes de soleil,  puis je le place derrière moi, puis je m’allonge pour y poser ma tête. Tant qu’à être en sous vêtements sur la plage, aussi bien en profiter pour dorer un peu.
- C’est quoi la prochaine leçon, au fait ?

Let's Have Fun ! ft. Howard Stone

Avec Howard, je ne suis plus la même et c’est bien ce qui me fait peur.  Tout semble à ma portée, comme si je n’avais plus aucunes limites, plus aucunes inhibitions.  Quand il caresse mon ventre alors que je me laisse flotter sur le dos, tous les muscles de mon abdomen se contractent et je ferme les yeux pour mieux apprécier la douceur de ses doigts.

Je ressens une sensation jusqu’alors inconnu que je peux décrire comme de petites décharges électrique qui  éclate ici et là à l’intérieur de moi, ce qui est assez paradoxal  puisque je me trouve ans l’eau.

J’ai envie de rire, j’ai envie de gémir.  Mais je ne fais rien.  J’voudrais lui dire de laisse courir ses doigts partout sur mon corps, partout même là où il ne devrait pas. Mais je ne dis rien.

Je me redresse, en manque de ses baisers pourtant je ne l’embrasse pas. Je ne fais que lui murmurer, effleurant ses lèvres des miennes.

Nous retournons sur la plage et j’en ressens l’effet d’apesanteur dû à l’eau -  ou a l’alcool – et je finis par m’affaler sur mon t-shirt, la tête sur mon sac, les yeux fermés derrière mes lunettes de soleil et une bouteille de whisky à la main.

Je suis totalement ailleurs.

Howard se couche à mes côtés, tournés vers moi et recommence à caresser mon ventre du bout des doigts.  Les passions se déchaînent au plus profond de moi, c’est comme un volcan sur le point d’exploser.  A-t-il seulement conscience de ce qu’il me fait ?  De tout ce qu’il crée en m’initiant  «  aux choses de la vie » ?

Je veux faire diversion avec une question bidon. Bien sûr qu’il n’a pas de glaçons dans sa voiture, n’empêche que ça serait agréable  qu’il dessine sur mon ventre avec un glaçon…

J’anticipe ou plutôt j’angoisse  un peu au sujet de la suite. Je veux savoir qu’elle est la prochaine leçon.  Stone fait l’énumération de nos différentes entreprises de la journée. Le Pac Man, la conduite sur genoux, l’initiation à l’alcool, j’ai droit à la mention d’excellence.  Je me relève sur les coude pour le regarder, je sais trop bien  ce qui reste sur sa liste.

- La leçon du baiser, commence t-il tout en continuant à explorer mon ventre

- Les leçons, j’ose dire...

- C’est fait… Et réussi.

Je me recouche, non sans retirer une certaine satisfaction de ses paroles. C’est quand même une de mes idoles qui vient de me dire ça. C’est pas rien ! Combien de filles dans le monde ont l’affiche d’Howard Stone sur leur mur et rêve de lui chaque nuit ?  Dans mon cas, c’est de Cash Izbel  que j’avoue avoir le plus souvent rêvé, mais Stone est un bon prix de consolation…

- C’est quoi la prochaine leçon, au fait ?

- T’as déjà beaucoup appris aujourd’hui. Mais les leçons suivantes sont pas du niveau d’une débutante.

Une débutante ? Non mais, franchement, il va me la ramener encore combien de fois celle là ? Ne lui ai-je pas prouvé  assez de fois, et de différentes manières, aujourd’hui, que je ne suis pas une petite gamine écervelée ? Je sais donner le change.

Son visage s’approche du miens, tout comme je l’ai fait plus tôt dans l’océan.  Se simple rapprochement suffit à faire partir mon cœur en vrille et faire grimper mon « Stone’O’meter » au niveau maximum.

« Mais touche moi, putain ! Tire mon contre toi, j’sais pas c’est toi le pro, mais bouge toi Stone ! », pensais-je.

- Tu risquerais de t’y brûler les ailes.

J’ai envie de le secouer, le pousser sur le sable et grimper dessus pour lui faire comprendre que je-n’ai-jamais-de-fin ! J’en veux plus et je le veux tout de suite. J’sais pas ce que je veux, j’sais pas comment m’y prendre mais il ne peut tout simplement pas terminer ça comme ça.

- Mouais… en même temps, à ton âge, tu as besoin de prendre du repos. Tu n’as plus la force d’entertainer une « débutante » comme moi sans avoir besoin de ta petite sieste de milieu d’apres-midi…

J’lui mords la lèvre. Furieusement. Pas assez pour le blesser mais suffisamment pour qu’il comprenne ma frustration.  J’comprends pas. J’suis pas assez bien pour lui ?  C’est peut-être on âge qui le freine.  J’en sais rien. J’le connais que depuis quelques heures pourtant je suis quasi certaine qu’il n’est pas le genre de mec à mettre des gants blancs et qui obtient toujours ce qu’il veut. Ou presque.

J’décide de le provoquer un peu, de toute façon, avec comment ça tourne dans ma tête, j’en suis plus à une barrière près.  Je prends une gorgée de whisky et je l’embrasse immédiatement. Ça rend tout de suite le goût de l’alcool plus savoureux. Le liquide ambré coule de mes lèvres à celle d’Howard – quelques gouttes coulent le long de mon cou et viennent se perdre sur mes seins.

Je me redresse un peu plus le forçant lui à reculer et je viens m’assoir sur ses cuisses. Je n’interromps pas le baiser, au contraire ! Je l’enlace au possible, le tenant  tout contre moi, savourant ses lèvres avec gourmandise. Je veux plus qu’une réussite. Je veux une étoile doré dans mon carnet ! Seulement là j’ai la tête qui tourne. Un peu trop.  

Et y’a cet homme,  en haut de la butte, avec son appareil photo pointé sur nous.  Quoi ? Qu’est-ce que je viens de dire ?

- Howard… regarde là… y’a un type qui… j’crois qu’il nous prend en photo ?!

Let's Have Fun ! ft. Howard Stone

Ça devient de plus en plus chaud et intense.  Je suis à genoux, ou du moins assise, sur les genoux d’Howard mélangeant alcool et baisers.  Je prends une grande bouffée d’air quand il délaisse mes lèvres pour venir dévorer mon cou et j’aperçois un  homme, plus haut sur la butte qui semble prendre des photos de nous.

Si, Howard s’en balance en premier lieu, il se retourne assez vite quand l’information s’éclaircie dans son cerveau. Et l’homme s’enfuit, jambes à son sou quand Howard se retourne pour  constater de lui-même ce que je viens de lui dire.

- En v’là un qui va pouvoir se faire des thunes en vendant les clichés.

- C’était peut-être qu’un de tes fans… il ne la vendra peut-être pas…


- Plus qu’à croiser les doigts pour ne pas finir en Une de L.A.People… J’vais avoir des ennuis, sinon...

- J’croyais pas faire mon premier front de magazine de cette façon…  

Et s’il croit que les emmerdes le guettes, j’ose pas imaginer ce que ce sera pour moi quand mon frère verra ce à quoi je m’adonne dans mes moments libres. Et Jack… C’est pas au Fairfax High School qu’il va m’envoyer en voyant ça, mais dans une académie militaire !

Stone m’embrasse furtivement après un rapide coup d’œil d’horizon. Vaut mieux qu’on fiche le camp, nous aussi. J’en ai pas envie mais il a raison… De toute façon le soleil, doucement se couche et contre toute attente, l’air se rafraîchit lentement, faisant on corps se couvrir de chair de poule.

Il me fixe toujours avec ce regard qui m’hypnotise, de haut en bas comme s’il m’analysait. C’est peut-être les perles qui apparaissent ici et là sur mon épiderme qui l’amuse mais il vient plutôt  de son doigt essuyé le whisky qui a coulé sur mes seins. Je ferme les yeux, j’m’en mords la lèvre inférieur, je frissonne.

- Dommage… Juste au moment où on commençait la leçon numéro 5…

Et merde ! Je me lève bien à contre cœur et j’attrape mon short puis mon t-shirt. Je me rhabille tant bien que mal mais tout tourne autour de moi. Je m’appuie contre Howard pour me rendre à la voiture, c’est un exploit que je ne me suis pas étampé le visage contre le sol à tous les cinq pas !

Quand Howard ouvre la portière conducteur, je me faufile jusqu’au siège passager, jetant mon sac à mes pieds.  Hors de questions qu’on tente une nouvelle leçon de conduite automobile  là tout de suite.  Et s’il va trop vite, j’sens que je vais gerber.

Pitié, p’tit estomac, tient bon !

On tourne en rond dans Los Angeles.  J’penses que cette histoire  de photos a rendu Stone un peu nerveux, et moi en ricochet.  Mais j’peux pas arrêter de penser à c’que ça peut bien faire si on a passé du bon temps ensemble ?  C’est vrai quoi… Il ne m’a pas forcé… j’crois même qu’à un certains point c’est moi qui a imposé le rythme…

- Gare toi là, Howard.

J’reconnais le quartier, nous ne sommes plus très loin de chez moi.  C’est l’temps pour une dernière bouteille et… plus si affinité.  J’prends une bouteille mais ses à ses lèvres que je m’abreuve.

- T’as parlé de la leçon numéro 5… tu as toute mon attention !, que j’lui murmure tout en l’embrassant.

Let's Have Fun ! ft. Howard Stone

- T’sais c’est mieux de la faire pour ça qu’en faisant la Une de la presse à scandale parce que tu es la fille de Reed.

- J’crois pas que ça peut intéresser quiconque que j’sois ça fille. C’est vrai quoi… c’est peut-être le grand patron de BSC comme me l’a dit Jack, et un  manipulateur misogyne comme tu l’as dit mais c’est quand même pas Dieu le Père, t’sais !

J’ai trop la tête qui tourne pour vraiment capter toutes les répercussions que cette photo peut avoir sur Howard ou moi.  J’n’ai pas de fans moi, de «  réputation artistique », je n’ai jamais eu à penser à l’image. Ça va peut-être venir plus vite que je le pensais.

On décide – il décide – qu’il est temps de rentrer et je réussis l’exploit de me vêtir dans me retrouver le cul sur le sable par contre, si je me rends en un morceau à la bagnole c’est uniquement parce que j’me tiens tout le long contre Stone.

J’crois qu’y’a un moment où j’ai perdu conscience.  Pas connaissance, j’t’ais pas dans les vapes, mais j’veux dire que je n’ai plus eu connaissance de ce que nous faisions. Mon  regard était simplement fixé par la fenêtre côté passager et j’ai regardé la nuit prendre possession de la ville, comme une voleuse de temps. Comme l’homme qui avait abruptement tout stoppé entre Howard et moi.

J’suis redevenue une gamine insignifiante à ses yeux et j’suis troublé de cette constatation. J’savais que ça irait jamais plus loin que ça lui et moi mais j’pensais que ce serait parce que je l’avais décidé. Pas un inconnu.

Enfin bref, Howard tourne en rond dans  la ville, me tend parfois la bouteille que j’accepte maintenant par automatisme.  Je  ferme parfois les yeux pour mieux les ouvrir, ça me donne l’impression de voir clair l’espace d’un instant. Très court l’instant, hein !

J’crois que je suis au-delà du stade de l’ébriété.

Sauf qu’à un moment, quand ça devient un peu trop  intense et que ma tête n’arrive plus à suivre le décor qui défile par la fenêtre. J’lui demande de se garer et la seule chose qui me vient en tête, là tout de suite, c’est qu’il  me prenne tout contre lui et qu’il recommence là où il s’est arrêté sur la plage.

J’me redresse sur mon siège et  j’vais moi-même lancer de nouvelles hostilités en l’embrassant comme nous avions passé l’après-midi à le faire.  Si je pouvais, j’lui arracherais son t-shirt, je lui couvrirais le torse de baiser, je le grifferais même.  Putain ! Ça tourne pas rond dans ma tête…

- J’crois pas qu’on est dans le meilleur endroit pour la leçon numéro 5. Trop de vitres à cette voiture…

- Q…Quoi.. ?

- J’devrais p’tètre te ramener chez toi. T’habites loin ?

Putain mais j’y crois pas ! J’me fais jeter par Stone ! Il  en a marre, il a assez joué, aller hop, adios chica ! J’suis finalement qu’un numéro dans sa liste infinie de jouet. J’me replace sur mon siège, un peu abasourdie cherchant surtout à me resituer dans Los Angeles.  Je reconnais la rue sur laquelle nous sommes. La maison des Winter Wolves n’est qu’à  deux rues d’ici.

- Va tout droit jusqu’au deuxième arrêt, puis sur ta gauche et encore, après l’arrête sur ta droite et c’est la  quatrième maison à droite.

J’dis plus un seul mot du reste du trajet. J’suis trop confuse pour être furieuse ou simplement réagir.  Je le laisse se garer devant la maison plongée dans le noir. Les mecs ne sont pas rentrés, bon au moins ils ne me verront pas tituber jusqu’à ma chambre.

J’me penche vers l’avant et je ramasse mon sac. J’dois lui dire quoi ?  «  Merci pour la journée éducative, j’t’envois mon chèque en début de semaine prochaine ? » ou alors «  J’espère que tu en as bien profité parce que jamais plus tu auras l’occasion de remettre tes mains sur moi! »

La seconde option me plaît  vraiment mais  j’dis rien… J’crois que je ne l’ai même pas regardé dans les yeux quand je lui ai dit au revoir, bêtement comme ça et que je suis sortie de sa voiture.

J’me suis grave traîné les pieds jusqu’à la porte, cherchant mes clés dans mon sac.  Et pire encore, la lumière du porche n’étant pas allumée, j’ai bien dû mettre une vie à déverrouiller.  Non, y’en aura pas de facile ! Première et dernière cuite à vis, j’vous l’jure votre honneur !

Dans la maison, c’est encore plus laborieux.  J’me prends une chaise dans les jambes et je trébuche contre le comptoir de la cuisine. J’comprends que je ne tomberai pas plus bas que le sol alors j’me rends à quatre pattes jusque qu’à la salle de bain.  J’ouvre les robinets de la douche et j’y prends place, savourant de longues minutes sous un jet chaud, avant de ne laisser que l’eau froide me fouetter.

Une serviette autour de corps, j’prends même pas la peine de m’essorer les cheveux. J’suis encore bien saoule mais l’eau froide m’a  revigoré jusque ce qu’il faut pour éviter de m’affaler sur le sol de nouveau.

C’est en entrant dans ma chambre que le second coup de fouet manque de me faire succomber à un arrêt cardiaque.  Je tombe nez à nez avec Howard Stone. Version papier glacé, mais quand même,  j’en ai le cœur qui palpite.  

« Tu vas pas te rendre à ta majorité à ce rythme ma pauvre chica ! »

Étendu sur mon lit,  je fixe l’affiche de Stone comme je l’ai fait la nuit d’Avant, et l’autre, et l’autre…  Jamais… Au grand jamais, je n’aurais cru vivre une journée comme celle-là !

Let's Have Fun ! ft. Howard Stone

Les effets de la douche ne sont que de courte durée.  Je suis couché sur mon lit et j’ai l’impression qu’il tangue de tous cotés.  J’ai Cash Izbel au dessus de moi qui semble me narguer «  Quand on sait pas boire gamine, on s’abstient! » mouais… tu pouvais pas le dire avant ça ?

Putain c’est rendu que je parle à mes affiches…

Je me tourne sur le côté et je ferme les yeux. Je  repasse dans ma tête l’intégrale de ma journée. L’arcade ne m’avait pas inspiré tellement quand j’y suis entré pourtant c’est là que tout  a été déclenché. Tout ça à cause d’un connard de p’tit fantôme blanc que s’est prit Stone au tournant.

J’lai provoqué. Sans raison. Simplement des fois ça me vient spontanément,  j’le calcule pas, ma phrase sort d’elle-même sans demander. J’compte pas les fois où je me suis bien mise dans les emmerdes à cause de ma grande gueule.

Mais Howard c’est un gambler. Il a ça dans le sang, ça ce sent.  Il est entré dans le jeu mais le pire, c’est qu’il m’a entraîné avec lui. J’aurais dû en rester là. Le hic, c’est que c’est précisément là que j’ai signé l’acte de vente de mon âme.

À partir de là, j’ai défoncé toutes mes barrières à coup  de gorgée de whisky et de baisers brûlant. Je porte mes doigts à mes lèvres, me remémorant la saveur qu’ils avaient. Je peux encore sentir chacun des gestes  d’Howard sur mon corps.

Je peux ressentir son cœur battre dans sa poitrine, l’odeur de sa peau et sa douceur.  C’est imprimé dans mon esprit comme un souvenir  très clair malgré la brume dans laquelle je me trouve actuellement.

Je me suis lavé les dents, pourtant j’ai encore le goût du whisky imprégné dans ma bouche. J’suis pas une fille qui va s’évader dans l’alcool, c’est déjà une évidence. Mais comment il a fait Stone pour  boire sans que ça l’affecte ? Déjà à la première gorgée j’ai cru que mon estomac dansait  un tango endiablé et qu’un feu ardent se propageait dans tout mon corps en suivant mes veines.  J’ai cru fondre sur place plus d’une fois aujourd’hui.

Pour différentes raisons, faut bien l’avouer.

La balade en voiture – sa bouche dans mon cou – la beuverie sur la plage – les premiers baisers – la baignade dans l’océan – ses mains sur mon corps – le retour sur le sable – l’homme et son appareil photo – le retour à la voiture – je cuve mon trop plein d’alcool seule dans ma chambre.

C’est un assez bon résumé de ma journée.

Je me redresse tant bien que mal avec l’inspiration de ma première cuite – j’dois absolument inscrire un truc dans mon cahier.  J’sens que… j’ai une bonne chanson en tête.  Mon rideau s’agite et je fronce des sourcils en le voyant se tasser de lui-même et je mets quelques secondes avant de réaliser que  j’ai un visiteur nocturne.  

- T’sais quand j’disais que j’te ramenais chez toi, ça voulait pas dire que j’voulais que tu rentres seule chez toi.

- T’es un grand malade toi ! Tu l’sais au moins ?

Je l’accueil sur mon lit alors qu’il m’y rejoint  pour m’embrasser langoureusement.  J’peux difficilement ne pas rire par autant  d’imagination de sa part. Il aura tenu parole jusqu’à la fin : on s’ennuie pas avec lui !

- T’en escalade combien de fenêtres comme la mienne par semaine ?

Pas que ça ait vraiment d’importance mais qu’il prenne la peine de revenir, de trouver ma fenêtre et d’y entrer, ça me fait un petit velours.  C’est pas banal et oui, par fierté, j’veux pouvoir dire être la seule pour qui il a fait ça.

- J’veux savoir… maintenant… la leçon 5 !

Let's Have Fun ! ft. Howard Stone

Howard Stone entre par ma fenêtre avec autant de facilité qu’un voleur. J’vois bien qu’il n’en est pas à sa première fois – lui - dans ce genre de choses. Il a le physique de l’emploi, faut le lui accorder. Une tête d’ange à qui j’accorderais absolument tout sous prétexte qu’il me fait sentir spéciale, moi, Olivia Cortez,  par ce regard unique qu’il pose sur moi.

Il s’avance sans hésitation aucune vers moi et m’embrasse aussitôt. C’est fou comme le corps humain à la faculté de replonger vite dans l’extase après avoir cru  que c’était terminé.  Je redeviens hyper réceptive à son contact, comme s’il n’avait jamais cessé de m’embrasser  ou de me toucher.

J’veux savoir quelle est la leçon numéro 5 ! La patience ne fait aucunement partie de mes qualités, je dois bien l’avouer. J’lui demande sur un ton qui ordonne qu’il m’en apprenne plus encore et Howard s’exécute.

Je n’ai d’autres choix que de m’allonger sur mon lit alors que de ses lèvres, il savoure le haut de mon corps s’arrêtant tout juste au dessus de ma serviette.  Je regrette presque de ne pas avoir pris le temps  d’enfiler ma chemise de nuit avant de sortir de la salle de bain mais on état d’ébriété avait compromis plusieurs de mes actions – et mon jugement !

J’empoigne ses avant bras qui se tendent de chaque côté de mon corps afin de lui assurer l’appuie nécessaire pour ne pas s’affaler sur moi.  Je ne le perds pas des yeux une seule seconde pendant qu’il embrasse mon épiderme frémissante.

Ma respiration, forcément,  accroît au rythme de ses baisers.  Chaque fois que ses lèvres  effleurent ma peau, j’en ressens un frisson  qui me parcourt l’échine.  Gardant son appuie d’une main, il tire sur ma serviette de l’autre dévoilant mon corps d’adolescente.

Je n’ai jamais été nue, du moins complètement nue sous le regard d’un homme. Je ne me souviens même pas la dernière fois que ma propre mère m’a vue toute nue. J’ai été vite très pudique et préservé férocement mon intimité. Mais lui, Stone, il fait tout éclater  avec son putain de p’tit regard unique qui me rend dingue.

Il se penche  un peu plus sur moi, venant embrasser mon ventre provoquant comme une espèce de spasme intérieur en moi faisant se contracter tous les muscles de mon abdomen.  J’en ai les yeux qui se révulsent quasiment tant mon corps entier est en effervescence.

Ses doigts parcours mes cotes – normalement très chatouilleuse à cet endroit – je n’en ressens qu’une caresse d’une infinie douceur. J’égare une main dans ses cheveux, c’est un risque que je prends, ne sachant pas le moins du  monde comment je suis sensé agir à ce moment précis.

Lui, encore vêtue de la tête aux pieds, imprimant la moindre parcelle de mon ventre de ses lèvres, sa main remontant le long de mes cotes jusqu’à ce qu’elle  vienne se refermer sur mon sein droit.

J’en peux plus. Je fonds littéralement alors qu’il  remonte langoureusement pour joindre sa bouche affamé à sa main. Je suis à deux doigts d’en jouir. Enfin, j’sais pas si c’est vraiment  ce qui ce passe, j’l’ai jamais vécue mais tout mon corps est comme dans une sorte de transe, complètement à la merci des gestes et désirs d’Howard. Je n’ai jamais rien vécue de tel et je ne sais pas comment gérer toutes ces émotions qui  gravitent en moi.

Je descends mes mains le long de son dos, comme je le peux et je tire sur son t-shirt pour le lui enlever.  Je veux sentir sa peau contre la mienne, je veux voir si son corps réagit tout autant que le miens. Je refuse de croire que je suis la seule dans c’délire.

Je me dégage de lui, non sans vraiment  le faire, j’veux juste qu’il se dévêtît, qu’il soit comme moi, aussi vulnérable et impliqué.  Je veux le découvrir comme il me découvre et qu’il me guide dans la découverte de son propre corps.  

Je peux jouer, moi aussi !

Let's Have Fun ! ft. Howard Stone

Je ne sais pas comment il faut faire, ce qu’on fait ses autres conquêtes pour lui appartenir, l’espace d’un instant. Et c’est probablement très prétentieux de ma part mais je n’ai pas l’impression d’être comme elles.

Pourquoi serait-il revenu ?  Il aurait très bien pu se dire que je n’en vaux pas la peine, que je suis trop jeune et partir à la recherche d’une proie plus mature et surtout plus expérimenté que moi pour le satisfaire, l’histoire d’une nuit.

Je tire son t-shirt vers le haut pour le lui retirer. Son torse est tout aussi chaud qu’à la plage.  Il guide ma main sur sa peau de satin. Je peux explorer du bout des doigts chaque parcelle de sa peau. Je fixe mes doigts, qu’il contrôle, en me mordillant la lèvre inférieure. Il la fait glisser sur ses pectoraux  jusqu’à son nombril puis sur sa hanche et me la fait glisser sous son boxer. Il délivra ma main de son emprise que  lorsqu’elle fut sur ses fesses.

Je le regarde dans les yeux, j’sais pas quoi faire de ma main. Mais l’heure est à la découverte, pourquoi  j’me priverais ? Je lui palpe le cul autant que je le peux – c’est à son tour de s’en morde la lèvre.  J’explore encore un moment cette région et, audacieuse,  je reviens sur sa hanche avec l’envie d’aller caresser devant.

J’l’ai peut-être incité à se départir du reste de ses vêtements cas c’est ce qu’il fait – enfin – et je peux maintenant le regarder en entier. J’sais que c’est hyper maladroit, j’crois pas que c’est pervers cela dit, mais je le scrute vraiment avec curiosité et intérêt. J’suis pas une demeurée, j’savais déjà de quoi ça avait l’air, j’ai quand même… disons pris des renseignements, mais c’est la première fois que j’en vois un d’aussi prêt et… c’est ÉNORME !!

Il veut pas réellement planter ça en moi ?

J'avance la main lentement. J'veux - ou plutôt je dois - apprivoiser la bête. J'ose à peine l'effleurer du bouts des doigts alors qu'une autre partie de moi tente de me convaincre d'en faire l'exploration complète.

Mais Howard reprend le contrôle de la situation en m’embrassant comme jamais avant. C’est complètement autre chose. C’est brûlant de désir, c’est puissant comme la foudre.  Son corps presse contre le miens, je sens son sexe pointer contre ma cuisse. Ça me trouble, ça me dérange. J'sais pas si je fais les bonnes choses au bon moment, si  je dois faire preuve d'initiative ou simplement le laisser me guider jusqu'à la fin.

J’enserre son visage entre mes mains  alors qu’il me caresse les fesses. Nos souffles s’entremêlent tout comme nos corps qui fusionnent – pas encore tout à fait – sur mon lit trop étroit pour le combat.

- Parles moi… j’veux entendre ta voix

J’lui souffle ma requête entre deux baisers. Le silence m’angoisse, j’suis plus certaine que ce que nous faisons est correct. C’était drôle  ce matin, et je me sens  bien entre ses mains. Mais je n’ai pas envie d’être un numéro sur sa liste de conquête. Ce serait trop facile pour lui, et décevant pour moi.

- Ça me fait peur…Howard.

Let's Have Fun ! ft. Howard Stone

J’lui confis ma crainte, sans pour tant la nommer. De toute façon je ne sais pas dire  ce qui m’angoisse dans ce que nous faisons.  Je me sens prête à passer le pas, seulement c’est « l’après » qui me fait flipper un max.  Howard est doux, à l’écoute, il chasse mes craintes en me murmurant qu’il n’irait pas trop vite.

- Tu n’auras qu’à m’arrêter si ça ne va pas.  

J’hoche de la tête, j’suis rassurée et dans le soucis de totalement me mettre en confiance, Howard caresse ma joue avant de descendre sa main sur ma poitrine. Je peux sentir son pouce contourner mon mamelon alors que le reste de sa main prend mon petit sein par-dessous. Et encore plus bas, il continue son exploration sur mon ventre. Instinctivement, je contracte mes muscles.

- J’vais encore descendre plus bas…

J’suis toujours à demi couché, c’est mon bras gauche qui maintient ma position.  Ma cuisse droite glisse vers l’arrière, lui donnant mon consentement pour là où il compte se rendre. Au premier contact de ses doigts, je sursaute et j’attrape sa main pour l’arrêter, le temps de me faire à cette nouvelle sensation.

Il sait s’y prendre et me mettre en confiance.  Ses doigts flattent mon intimité en explorant d’abord les contours et sa bouche revient sur mes seins.  Tous mes sens sont en alerte, mon corps est en ébullition complète et j’exprime mon plaisir par des sons que je ne soupçonnais pas être en mesure d’exprimer.

Sa main entre mes cuisses se fait plus intrusive, je gémis plus fort.  J’finis par dégager mon bras et je me retrouve complètement sur le dos, et je ferme les yeux. Ma respiration accélère, j’ai envie d’hurler. Mais pas de peur, ou de dégoût. Non.  J’ai envie de hurler de plaisir. J’ai conscience que je canalise mal  les sensations nouvelles que Stone me fait découvrir.

- Ça va ?

- Parle moi Howard…

J’veux qu’il me parle.  J’veux pas être la seule qui gémit dans la chambre.  C’est clairement un manque de confiance mais j’y peux rien. Sans sa voix, mes pensées partent en vrille dans ma tête.  Et je prends conscience que j’suis pas prête.  

Et je ne peux pas l’arrêter.  Et l’alcool dans mon estomac tolère mal les contractions que je lui fais subir.  Ma respiration devient saccadée, puis je la retiens, espérant calmer la tempête. Les doigts d’Howard s’agitent en moi, mes émotions déferlent. J’vais pas vomir, contre toute vraisemblance, c’est autre chose qui  menace d’exploser dans mon bas ventre. Et la menace gronde, de plus en plus jusqu’à ce qu’une onde brutale mais si délicieusement intense vienne  me traverser en totalité.  J’lui attrape la main en la plaquant contre mon intimité.

- Alors ça…c’était… wow !

J’me redresse sur mon lit libérant sa main  puis  je ramène mes genoux sous moi. J’ai besoin  de comprendre ce qui vient de m’arriver. Je cherche les mots mais dans ma tête c’est le néant total. Les fils ont cours circuités, j’saurais pas dire mon nom !

Mes yeux se posent finalement sur Howard et c’est plus fort que moi. J’éclate de rire. J’en pleure tellement je ris. Je me tiens les cotes, incapable d’arrêter de rire.