La grossesse de Sonne ne la fatiguait pas qu’elle… Moi aussi j’étais touché par les diverses sautes d’humeur de ma future femme. Ce n’était pas tous les jours faciles de vivre dans cette ambiance tendue.

Depuis que River était entré chez nous pour menacer de mort le petit Alan, j’avais espacé largement mes rendez-vous extra-conjugaux. Tout ça dans le but que rien ne se sache et que mon couple tienne. Car, j’aimais Sonne. Elle était la femme avec laquelle je souhaitais, vraiment, partager ma vie.

Mais, aujourd’hui, j’avais vraiment besoin de souffler. Et j’avais accepté l’invitation d’un de mes amants. C’était un journaliste, lui aussi, mais de L.A.People. Il cachait, lui aussi, ses relations extra-conjugale à sa femme. On était dans le même bateau. Je savais, donc, qu’il n’y avait aucune chance pour qu’il l’ouvre à mon sujet. Sinon, il aura son retour de flamme.

On s’était terré à un hôtel situé dans le quartier d’Hollywood. Un endroit plutôt chic. On passa un bon moment tous les deux avant que je ne fasse une pause pour me faire une ligne.

Ça aussi, c’était interdit à la maison. Sonne ne voulait pas que je me drogue. Ce qui faisait que j’avais deux endroits pour éviter le manque : le boulot et les hôtels. Et je me débrouillais bien jusqu’ici.

Assis sur une chaise devant un bureau, j’en sniffai deux. Je ne devais pas abuser au risque que Sonne découvre tout une fois que je rentrerai dans la nuit. J’avais prétexté avoir un dîner important avec des collègues de travail et le patron de Guitar&Pen. Mais faire passer une consommation de drogue pour une consommation d’alcool, ce n’était pas facile. Sonne avait suffisamment vu Atticus se shooter que pour faire la différence. Et, il ne fallait pas prendre trop de risque.

Je sniffai alors que mon amant d’un soir me regardait avec un sourire au lèvre m’attendant pour repartir pour un tour.

Je vins le rejoindre avec un sourire aux lèvres.

-Encore une fois, puis je devrai rentrer.

Il approuva de la tête. Lui aussi avait une femme qui l’attendais à la maison. Je vins me blottir près de lui l’embrassant au passage.

@ Billy Lighter

Notre couple était jeune et encore fragile. Tant de choses que nous ignorions l’un de l’autre mais pourtant nous avions franchis  rapidement de grandes étapes importantes que la plupart des couples franchissaient en nombre d’années.

Déjà, ma grossesse – non planifiée dois-je encore le mentionner -avait précipité notre mariage, moi qui pensais profiter de longues fiançailles pour bien nous établir et consolider les quelques brèches que déjà nous avions.  Tout prenait en vitesse au point que je ne trouvais plus mes repères.

Si, toutefois, je ne doutais pas de mon amour pour Axel et que c’étai réciproque, je ne pouvais jurer de sa fidélité à toute épreuve.  Plusieurs fois il s’était absenté de la maison pour rentrer en plein cœur de la nuit.

Mes doutes quant aux infidélités d’Axel ne dataient donc pas d’hier et bien qu’il avait eu un comportement irréprochable depuis l’incident River Moriarty, j’étais resté suspicieuse envers lui et ses allés et venus.

Ce soir, alors qu’il se préparait à un souper entre collègues, j’avais feuilleté son agenda laissé à la vu dans sa mallette de travail.  Plusieurs fois il avait notés des rencontres pour finalement les rayer et passer ses soirées à la maison.  Juste assez de coïncidences pour que ça n’en soit pas, finalement.

October 82

Friday 15

6 AM

7 AM

8 AM

9 AM

10 AM

11 AM

12 AM

1 PM

2 PM

3 PM

4 PM

5 PM

6 PM

7 PM

8 PM

9 PM

10 PM RDV Legend Hôtel Hollywood

11 PM

12 PM

Et une fois qu’il eu quitté la maison, j’avais appelé ma meilleure amie Sélène et je lui avais exposé mon plan. Je devais savoir. En avoir le cœur net ne bonne fois pour toute. Je ne savais pas ce qui allait arriver si, par malheur mes doutes étaient fondés.  Probablement un bain de sang et Sélène m’aiderait à dissimuler les corps.

C’est ce que font les amies l’une pour l’autre, non ?  Je n’hésiterais pas une seconde pour Sélène.
Quand elle était arrivée, j’avais laissé Alan à notre nounou, Madame Paolacci et nous avions mis le cap vers le Legend Hotel.  

- Nous aurions  du apporté une bâche et une pelle, tu ne crois pas ? , demandais-je sur un ton qui se voulait de plaisanterie, à Sélène alors qu’elle conduisait.

J’essayais en fait de me convaincre moi-même que je faisais fausse route. Mais tous mes doutes réunis  ne me permettaient plus de rester inactive. Je n’avais plus le choix. C’était ce soir ou alors j’allais épouser un homme qui ne me méritait pas.

@ Billy Lighter

J'étais en train de commater sur mon canapé quand Sonne me sonna (excusez le jeu de mot) pour qu'on parte en mission de filature. J'avais simplement dis oui, n'ayant pas vraiment d'autres choses à faire, et puis ça m'obligerait à sortir un peu.

Je m'étais donc habillée à la va vite, pris mes clés de voiture en priant que cette dernière veuille bien démarrer, et je sortais de la maison. Elle resterait vide jusqu'au retour d'Amber, qui est encore une fois retenue par son prof diabolique jusqu'à des heures pas possibles. Peut-être même que je serais la avant elle... la pauvre.

Je passais prendre Sonne avec ma voiture qui Ô miracle, avait démarrer après ma troisième tentative, et en route pour un hôtel de luxe. Je conduisais en mode robot, tellement j'étais crevée. Pourtant, je fais pas grand chose de mes journées... Sonne me racontait le pourquoi du comment de toute cette histoire: elle avait encore et toujours des doutes sur la fidélité d'Alex. Elle m'en avait déjà parlé, et cette fois elle voulait en être sûre, d'autant que bientôt elle serait mariée à cet homme.

" Et si tu découvre qu'il est bien infidèle... Tu vas faire quoi?"

Question fort intéressante... Avec trois brioches dans le four, et un mariage sur les bras, elle va gérer cette information de quelle manière?
Je n'aimerais pas être à sa place... Mais en toute logique (ou non), mon cerveau s'amusa à imaginer qu'Amon me trompait, que je découvrais le pot aux roses, et que c'était la deuxième fin de ma vie. Super... encore un peu et je saute de la voiture en marche. Manque plus que la musique bien triste pour me passer la corde au cou.

Ma vieille pétrolette toussa méchament, ce qui nous secoua dans tout les sens, me ramenant à la réalité par la même occasion. Magnifique, on est dans la rue de l'hotel! Qui a dit que ma voiture ne servait à rien?

Je me garais carrément sur le parking réservé aux clients, j'en avais que faire de ce qu'on pouvait bien en penser. On allait pas rester des heures, de toute façon. J'aidais Sonne à sortir avec son ventre déjà bien rempli, et avançais vers l'entrée à ses côtés. Le temps de traverser le parking, je regardais toutes les voitures, cherchant à trouver celle d'Axel. Mais à quoi bon, je sais même pas à quoi elle ressemble! J'ai besoin de dormir moi...

Sonne demanda des infos à l'hôtelière, et par je ne sais quel miracle, elle obtint ce qu'elle voulait. Direction le troisième étage, porte 349, aile B. Bon, ok... Je triturais nerveusement mes cheveux, me demandant si j'allais assister à un adultère, un meurtre, ou une bonne blague. D'autant plus que Sonne m'avait fait comprendre dans la voiture qu'une bâche et des pelles n'auraient pas été de trop... Super rassurant. Et moi qui vit avec un journaliste qui lit en moi comme dans un livre ouvert (ou presque), il va de suite comprendre que j'ai fais une connerie, et me poser des questions.

L'ascenseur nous cracha au bon étage, je suivais Sonne qui avança d'un pas décidé du bon côté. Une fois devant la porte, j'arrêtais de respirer.

@ Billy Lighter

La cocaïne faisait effet ce qui rendait les ébats bien plus intenses. Ce n’était pas le meilleur amant que j’avais. Mais c’était suffisant pour me faire oublier l’espace de quelques heures les problèmes du quotidien. Et les sautes d’humeur de ma future femme.

Je profitai de ce dernier tour au maximum. Et quand ça pris fin, je pris le temps de reprendre mon souffle collé contre mon amant d’un soir. J’avais encore envie d’une dose. Mais je savais que je ne devais pas me laisser tenter.

J’allai me lever mais mon amant marmonna de rester encore un peu. Je souris en me recouchant.

-D’accord.

Je passai ma main sur son torse, ma tête supportée par mon bras. Quelques minutes de plus ne changera rien. J’avais dit à Sonne que j’avais un souper d’affaire. Elle ne s’attendait, sûrement, pas à ce que je rentre tôt.

Je sentais que j’allais m’endormir quand mon amant me fit sursauter en parlant.

-Je crois qu’il y a quelqu’un derrière la porte !

Ça me réveilla complètement. Et je me redressai pour me tourner vers la porte. La lumière du couloir de l’hôtel était allumée et on voyait deux ombres transparaitre sous la porte. J’écarquillai les yeux.

-Merde… La porte est fermée à clé ?

Il hocha la tête négativement. Et je fronçai les sourcils. C’est lui qui avait la responsabilité de la clé… Et il n’avait pas fermé ! Je ne dis plus rien en me disant que, si on faisait les morts, les personnes dans le couloir ne rentreront pas. C’était idiot de penser de cette façon. Crispé, je regardais la porte en espérant ne pas voir surgir, derrière, ma future épouse… Ça serait dramatique, moi qui avais bien tout calculé. J’espérais plutôt voir celle de mon amant ou une femme de chambre…

@ Billy Lighter

J’étais bien heureuse que nous prenions la voiture de Sélène pour nous rendre à l’hôtel ou je croyais trouver Axel, car je n’étais pas en état de conduire vu le stress qui grimpait en moi de façon vertigineuse.  Cela aurait été dangereux que je nous fasse perdre le contrôle tant mon esprit vagabondait et qu’il m’était impossible de porter mon attention sur une seule chose. Si je n’avais pas été enceinte, je crois que j’aurais enchaînée cigarette après cigarette.

Je répétais l’histoire à mon amie, depuis le tout début. Toutes les petites choses qui m’avaient mis le doute en tête et qui n’ont fait qu’accroître de jour en jour.  Je lui parlais de l’agenda, des rendez-vous qu’il avait annulé suite à la vite imprévue de River Moriarty – le cousin détestable – du paquet d’allumette provenant d’un hôtel que j’avais retrouvé dans ses poches, des appels répétitifs et dont personne ne parlait quand je répondais.

- J’tue sa pouffiasse puis lui, je l’émascule, j’en fais un eunuque  puis je lui fais faire la marche de la honte dans toute la ville !

Je tourne la tête vers mon amie, le plus sérieusement du monde je lui soutiens le regard alors qu’elle stationne sa voiture.

- Sélène… j’vais en crever de chagrin si ça devait être vrai…

Une fois dans l’hôtel, je fis un petit détour vers le restaurant où je ne vis aucune trace d’axel ni même de l’un de ses collègues bien que je ne les connais pas tous.  Je m’étais donc dirigé vers la réception où  je demandais si, à tout hasard il y aurait une réservation au nom du journaliste.

- Il fête ce soir la fin de sa vie de célibataire et moi et cette magnifique jeune femme qui m’accompagne, sommes engagés pour le divertir, si vous comprenez ce que je veux dire

J’avais appuyé ma demande d’un clin d’œil grivois et on m’informa immédiatement du numéro de chambre sur un ton un peu confus et limite, dégouté.  Je n’avais rien à perdre de toute façon. Et comme je tentais de me convaincre que je le trouverais seul, je ne voyais pas de mal à mentir.

Je puisais mes forces et courage en Sélène et nous prîmes place à l’intérieur de l’ascenseur qui nous conduit jusqu’à l’étage demandé et c’est un pas presque militaire que je me rends jusqu’à la chambre d’Axel.

Je pouvais entendre mon cœur battre dans mes tempes et mon corps devenir  en ébullition. Une fois devant la porte, je me retournais vers Sélène, plus certaine de rien. Et si je me trompais ? J’aurais l’air de quoi ? Et si justement, je ne me trompais pas ? Qu’allait-il se produire ?

Pour le savoir, je ne pouvais faire rien d’autre que d’ouvrir cette porte. J’espérais presque qu’elle fut verrouillée mais ce ne fut pas le cas. Si j’avais hésité quelques secondes avant de tourner la poignée,  j’entrais dans la pièce d’un pas décidé.

Mais ce que j’y vis était encore pire que tout ce que j’avais pu imaginer.  Je stoppais net en y découvrant mon futur mari, nu bien sur dans un lit, avec un autre homme.
- C’est… une blague ?

Je regardais Sélène, complètement confuse avant d’éclater de rire. Un rire nerveux, qui rapidement se changea en une plainte douloureuse. Mon premier réflexe fut d’attraper tout ce que je pouvais voir et de le leur balancer hurlant de colère et de chagrin.

- J’t’ai cru moi ! J’t’ai fait confiance !

Je continuais de hurler et de leur balancer tout ce que je pouvais trouver jusqu’à ce que je mette la main sur un sachet de coke. Je stoppais mon bombardement  et je tournais le dos à cette scène d’horreur pour sortir de la chambre.

- On n’a plus rien à faire ici ! Tu viens Sélène ?

J’étais dans les vapes. Dans la brume totale. Tout mon petit univers que je bâtissais depuis quelques mois venait de s’’écrouler sous mes pieds emportant avec lui ma fierté de femme et mes rêves.  

L’homme avec qui je voulais vieillir s’était joué de moi. Dans ma tête tout prenait l’allure d’une grosse mascarade. Je n’avais été qu’un jouet pour lui. Chaque fois qu’il m’avait fait l’amour, rêvait-il d’être avec son amant ? Avait-il eu besoin  de s’en convaincre pour réussir à me toucher ?  M’avait-il seulement une fois désiré pour vrai ?

@ Billy Lighter

Je restai silencieux. Moi et mon amant, on ne bougeait plus d’un pouce. C’est même, à peine, si on osait encore respirer. On attendait de voir ce qui allait nous tomber dessus. On espérait, sincèrement, que cette porte ne s’ouvre jamais.

Et quand la porte s’ouvrit et que je reconnu Sonne et Sélène, je vis mon plan éclater en mille morceau. Ma petite famille parfaite que je construisais, s’envolait en fumée. Ma future femme était abasourdie. Moi, j’étais choqué de la voir ici. Comment avait-elle su ? J’avais dû faire une gaffe quelque part.

-Je peux tout t’expliquer.

Je crois que je venais de dire la phrase classique dans ce genre de situation. C’était comme un réflexe de survie.

Sonne regarda son amie alors que j’étais paralysé. Elle finit par éclater de rire. Un rire nerveux. J’allais bondir du lit pour me rhabiller et lui envoyer des explications et des justifications que je n’avais pas. Mais, je n’eus pas le temps. Elle commença à nous envoyer, à mon amant et à moi, tous les objets qui lui passaient par la main. Je me protégeais et essayait d’éviter les projectiles que ma future femme hystérique nous envoyait en pleine figure.

-Sonne ! Sonne, arrête !

Elle criait qu’elle m’avait fait confiance. Et moi, je m’en voulais de ne pas avoir réussi à cacher mes traces. J’étais un calculateur… Mais j’avais sous-estimé le flair de Sonne. Elle finit par s’arrêter de jeter des projectiles. Je relevai la tête vers elle. Elle tenait le sac de coke. Je me mordis la lèvre.

-Ça aussi, je peux t’expliquer…

Mais elle ne voulait rien entendre. Elle s’en alla avec Sélène.

-Merde !

C’était un cri du cœur. Mon amant, lui, était bouche bée et paralysé. Il était, sûrement, encore en train d’assimiler ce qu’il venait d’arriver.

Je bondis hors du lit et commençai à me rhabiller en quatrième vitesse.

-Je dois la rattraper. Désolé pour tout. Ta femme ne saura rien.

Une fois habillé, je sortis hors de la chambre et couru pour rattraper Sonne. Elle était dans le hall que je réussi à la rejoindre.

-Sonne ! Attends ! Je ne voulais pas que tu le saches parce que je n’osais pas t’en parler ! Qui oserait parler de ça ? Je suis désolé ! Je suis un enfoiré. Mais je t’aime vraiment !

Le pire c’est que tout ce que je disais était sincère. Mes relations avec des hommes étaient des choses que je n’avais osé parler à personne sauf à mes amants, bien sûr.

La femme de l’accueil regardait la scène avec des yeux ronds. Je savais que c’était risqué de parler ici. Tout finirait par arriver aux oreilles de mon père. Et ça c’était quelque chose que je voulais absolument éviter.

-On ferait bien d’en parler dehors.

Je regardais Sélène, puis Sonne.

@ Billy Lighter

Il n’y avait pas de mot pour décrire la douleur émotionnel qui venait de me déchirer le cœur en découvrant que, non seulement mon fiancé me trompait, mais qu’en plus il était gay. Tout ce petit monde dans lequel il m’avait confiné n’était autre qu’une belle illusion afin de le couvrir.

Je ne voyais pas d’autres raisons que celle là.

Autrement, pourquoi se donner tant de mal ?

Tout prenait un nouveau sens. La rapidité avec laquelle nous avions fait les choses, finalement, ne tenait pas que de moi, comme je l’avais cru. Et dire que je culpabilisais en croyant que je lui avais imposé un rythme de croisière vitesse Titanic.

Et bien je peux vous dire que nous venions de croiser notre Iceberg.

J’avais tourné les talons et je m’étais rendu jusqu’au hall d’entré dans jamais ne me rendre compte du trajet, trop secouée par cette vision d’horreur qui n’en finissait plus de repasser en boucle dans ma tête.

Je sentais tout mon corps  trembler comme une feuille balayée par le vent, ne me rendant même plus compte de la présence des autres clients ou employés de l’hôtel. Même Sélène s’était effacée de ma mémoire quand Axel fini par me rejoindre, sa chemise ouverte, la ceinture pendant d’une ganse de son pantalon et pieds nus.

- Sonne ! Attends ! Je ne voulais pas que tu le saches parce que je n’osais pas t’en parler ! Qui oserait parler de ça ? Je suis désolé ! Je suis un enfoiré. Mais je t’aime vraiment !

Mon premier réflexe fut de le gifler. Si fort que je cru m’en avoir éclaté les os de la main. Comment pouvait-il prétendre pouvoir m’aimer.

- ARRÊTE DE MENTIR !  

Le chagrin faisait momentanément place à la colère.  Je me sentais la force de lui deviser la tête et de faire un botter de dégagement avec…  L’idée me soulagea quelque peu, dommage qu’elle soit irréalisable.

Il voulait en discuter dehors. Soit, nous irions dehors… Je ne risquais pas de tacher la moquette de l’entrée avec  le sang du meurtre que je planifiais.

À l’extérieur, je ne lui laissais pas le temps de se perdre en excuses bidon. Je passais immédiatement à l’attaque en déballant tout m on ressentit.

- Tu es venu me chercher dans mon club,  tu m’as coupé de ceux qui étaient ma famille pour m’enfermer dans ton monde, le travail, les gens que je fréquente, ma façon de m’habiller… tu m’as modelé comme tu le voulais en me laissant croire que tu m’aimais et pendant ce temps là,  TU BAISAIS DES HOMMES !

Ce fut plus fort que moi, je fus prise de nausées et  je dus arrêter là mon monologue le temps que ça passe. Je regardais Sélène un moment, m’en voulant amèrement d’avoir  impliqué ma meilleure amie dans cette lamentable aventure.

- Putain ! J’suis enceinte de toi ! Ça aussi tu l’avais planifié dans ton plan ? C’était déjà tout tracé d’avance ?  T’es un être pathétique et minable Axel… Je regrette seulement de ne pas m’en être rendu compte avant…

Je le regardais alors que de nouveaux, les émotions s’interchangeaient laissant place de nouveau au chagrin.  Je me sentais prise au piège.  Nous devions nous marier dans quelques jours à peine, j’étais enceinte de ses bébés… Il fallait que je pense à eux d’abord, et que je réfléchisse vite.

Mais plus je cherchais à réfléchir, moins mon cerveau ne collaborait.  Et, sans savoir pourquoi, River Moriarty s’imposa alors dans mes pensées, me glaçant le sang.

- Non…  dis moi que le soir où River est venu chez nous… dis moi que tu n’étais entrain de baiser un homme… Tu étais où ? La vérité, Axel… tu étais où ?

@ Billy Lighter

Je réussi à rattraper Sonne et Sélène dans le hall. J’allais devoir réparer les pots cassés. Mais j’avais beaucoup de doute d’y arriver aussi facilement après ce que ma future femme venait de voir. C’était le pire scénario qu’il soit.

Je m’excusai. Je me serrai mis à genou pour qu’elle me pardonne et qu’on reprenne tout du début. Mais, à la place, elle me gifla. Une gifle tellement puissante qu’elle m’ouvrit la lèvre. Je le méritais probablement. Je le méritais car je n’avais pas été assez prudent. Moi qui, d’habitude, calculais tout au millimètre, je m’étais fait avoir comme un débutant. Je passai ma main sur ma lèvre pour effacer le sang. Sonne calma, elle, que je devais arrêter de mentir. Mais je ne mentais pas. J’avais envie et besoin de cette famille qu’on construisait péniblement.

Voyant les yeux exorbités de la réceptionniste, je décidai qu’il serait mieux de parler dehors. Si je n’étais pas assez intéressant pour L.A.People, je ne voulais quand même pas que le bouche à oreille fasse son chemin et que mon père ou quelqu’un d’autre apprenne ce qui s’était passé ce soir.

Sonne était en colère. Mais elle accepta que l’on sorte. C’est ce qu’on fit et, une fois dehors, ma future femme me cracha à la figure ce qu’elle pensait. Elle avait tout laissé pour moi. Elle était entrée dans mon monde. Et elle apprenait, aujourd’hui, que tout ça n’était qu’un mensonge.

-Sonne, c’est bien plus compliqué que ça ! Je t’aime vraiment ! Ces hommes, ce ne sont rien. Juste une pulsion que je n’arrive pas à me défaire…

Mais rien ne pouvais calmer Sonne. Elle parla de mes plans. Elle était persuadé que la grossesse en faisait partie. J’hochai négativement de la tête. Elle disait que j’étais pathétique.

-Non, ce n’était pas planifié. Comment j’aurais pu planifier ça seul ?!

Je n’étais pas encore magicien !

Sonne hésitait entre la colère et la dépression. Et moi, je cherchais un moyen de nous sortir de là. De me faire pardonne. Mais ça semblait compromis. Sonne n’était pas en phase d’écouter mon point de vue et ce que j’avais à dire.

Elle continua à parler me demandant, avec une angoisse perceptible, si j’étais avec un homme le jour où River avait tenté d’assassiner Alan. Un silence glacial s’imposa entre nous. J’étais ici même quand River était entré chez nous. Mais je n’aurais pas pu prévoir ça. Je ne pensais pas que ma famille était en danger dans ma villa au milieu de Beverly Hills. Je regardai Sonne droit dans les yeux.

-J’étais ici…

C’était un aveu. Mais ça montrait aussi que je ne disais pas que des mensonges. En fait, j’en disais très peu. Un bon menteur est quelqu’un qui sait quand il faut dire la vérité.

-Et je m’en veux depuis ce jour-là. Je m’en veux de ne pas avoir été là. S’il était arrivé quelque chose à Alan, je ne m’en serais pas remis.

Je regardais vers l’hôtel et soupirai avant de reporter mon regard sur Sonne.

-J’ai essayé de ne plus voir aucun homme. Mais je n’y suis pas arrivé. Avec la future naissance des bébés et ce qui est arrivé avec River, j’avais envie d’arrêter toutes ses escapades dont je ne suis pas fier… Mais… Je n’y arrive pas. C’est aussi dur que d’arrêter la cocaïne.

Mes yeux se mouillèrent. Et ce n’était pas des fausses larmes. J’étais touché dans ma dignité. Je ne sentais saigné à blanc.

@ Billy Lighter

De tout ce que me disait Axel, ce que je percevais était le mensonge, ses mensonges en fait, puis que je comprenais que ce n’était pas la première fois, et très certainement pas la dernière car il ne pouvait se défaire de ce désir qu’il entretenait secrètement.

C’était pire  que tout ce dont j’avais imaginé. Pire que le jour où j’avais surpris Atticus dans notre lit en compagnies de jeunes – très jeune- femmes. Si j’avais bien failli y laisser ma peau ce jour là, ce soir, c’est mon cœur qui venait de rendre l’âme.

Je n’aurais jamais plus foi en l’amour. Ni en rien.

J’avais la tête qui tournais et un besoin urgent de m’assoir faute de quoi, j’aurais très pu m’affaler sur le sol tant je sentais mes jambes sur le point de céder.  Je  leur tournais le dos, à Sélène et Axel et fini quelques pas jusqu’à une pergola installée à proximité du stationnement.

Je m’asseyais sur un banc et, me penchant vers l’avant, enfouie mon visage dans mes mains, pleurant  à chaudes larmes.  J’étais déchirée entre mon amour pour Axel et la haine que je lui vouais à l’instant même.  

J’avais besoin qu’il me prenne dans ses bras, qu’il me rassure. Qu’il me dise que tout ça n’était qu’un cauchemar mais en même temps, l’idée même qu’il me touche me révulsais et je me sentais capable de le gifler à nouveau.

Était-il avec des hommes toutes les fois qu’il m’avait dit travailler ? Si tel était le cas, ça représentait  beaucoup de pulsions mal canalisées… Plus de 3 fois par semaine, et c’est si je ne dois pas fouiller sur de possibles rencontres pendant la journée.

Je devais probablement être la femme la plus cocufiée de tout Los Angeles.

« Ces hommes, ce ne sont rien. Juste une pulsion que je n’arrive pas à me défaire… » La belle affaire !  Et c’était aussi avec un homme qu’il était le soir de la visite de River, bien que je ne pouvais l’accusé de quoi que ce soit pour ça. Il aurait très bien pu être au travail… le résultat aurait été le même.

- Tu parles de pulsions, de ma grossesse, de tes besoins à toi… Mais moi là dedans, Axel ?  Mes besoins à moi ? Mes pulsions à moi ?  T’en fais quoi ?  T’en sais quoi ?

J’essuyais mes joues et relevais la tête pour le regarder.  Sa joue portait la marque de ma main, sa lèvre, légèrement gonflée, luisait de son sang.  Je n’étais pas fière de l’avoir frappé. Ça me faisait aussi mal à moi qu’à lui.

- Tu crois que je n’ai pas été tentée par des hommes depuis que nous sommes ensemble ?  Y’en a tellement  au bureau…  Un en particulier, je le vois plusieurs fois par jour, son bureau étant tout près du mien. Il est beau… jeune… travaillant.  Le regarder aller, ça me fait fantasmer.  Mais tout ça,  je le garde dans ma tête !  Jamais me serais venu l’idée de répondre à mes pulsions. Parce que je t’aime, toi, et parce que ça ne se fait pas quand on prétend aimer quelqu’un, Axel !  ÇA NE SE FAIT PAS !

Il pourrait dire ce qu’il voudrait, jamais il ne me ferait avaler qu’il ne pouvait  se retenir  d’aller à ses rendez-vous secrets.

Et ce qui faisait mal, surtout, était qu’il ne semblait pas se rendre compte de la gravité de son geste. Comme s’il pouvait tout me faire oublier avec de plates excuses, un baiser, une petite tape sur une fesse, pourquoi pas. « Allez chérie, on rentre à la maison ! ».

- Et si je ne m’étais pas rendu compte, Axel ?  Tu aurais cessé ?  Non… bien sûr que non ! Tu m’as enfermé dans une cage dorée, tu t’es assuré que je sois bien attaché, pour ne pas dire
dépendante de toi, pourquoi au juste ? Pour pas que ça se sache ? Pour que les gens te voient bien en couple et heureux dans ton cadre de la petite famille parfaite ?  Bien, bravo chéri… tu as très bien joué ton jeu.

Je me levais, regardant Sélène qui était demeuré discrète. La pauvre, je m’en voulais de l’avoir mêler à tout cela. Je passais aux côtés d’Axel sans même le regarder et, une fois plus éloigné, je me retournais pour le toiser quelques instants avant de lui dire une dernière chose.

-  Tout ça, ça coûte cher, Axel.   Je te laisse jusqu’au mariage pour faire du ménage dans ta tête.  Et je te suggère fortement de ne pas rentrer à la maison. Efface toi de ma mémoire un bout de temps.  On se voit à l’église, le 30, je te ferai envoyer tes vêtements ici.

De nouveau, je me retournais, prenant le bras de Sélène et en m’éloignant d’un pas rapide. Ou je prenais la force, je n’en savais trop rien mais je savais que je ne voulais pas rester auprès de lui et entendre de nouvelles fausses excuses.  Je préférais le laisser comme ça, seul avec ses remords.

Il ne méritait que ça…

@ Billy Lighter