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J’avais à peine raccroché avec Howard que ma jeune et tendre épouse arrivait dans la cuisine, les cheveux en bataille, les yeux encore mis clos… Appuyé dos contre le frigo, je souris de la voir à peine éveillée, une de mes chemise beaucoup trop grande pour elle comme seul vêtement, les manches trop longues allant jusqu’à cacher ses mains dont elle se frottait les yeux.

Je ne pus m’empêcher de rigoler en la voyant, même si ce que j’avais à lui dire n’était pas l’aveu le plus plaisant à faire. Cela dit, il n’y avait pas mort d’homme non plus et, comme je l’avais dit à Howard, mieux valait qu’elle apprenne que j’avais bien merdé par moi-même que par les dires de Lola via L.A.People ou un torchon du genre.

Parce que j’étais sûr que Lola allait exagérer et qu’en plus, L.A.People allait renchérir par-dessus… Combien de chances il y avait pour que mon écart de conduite qui avait consisté à me mettre en colère parce qu’une petite pétasse avait essayé de me faire faillir aux promesses que je m’étais faites à moi-même et à détruire sa suite dans un hôtel de luxe, ne se transforme en viol et/ou conduite inappropriée et que son refus m’aurait mené à détruire sa chambre ?

Combien ?

Beaucoup trop.

Alors la petite Lola pouvait faire croire ce qu’elle voulait au tout Los Angeles, mais pas à Bailey. C’était hors de question. Et la lettre du Bellagio ne signait QUE la destruction de la chambre. Rien d’autre.

Je fis signe à Bailey de m’approcher pour qu’elle vienne, encore toute endormie qu’elle était, se blottir dans mes bras. Je soupirai d’aise et enfouis mon visage dans ses cheveux, fermant les yeux pour lui murmurer doucement.

-J’étais juste au téléphone… Tu pouvais rester au lit, si tu voulais, j’allais revenir…

J’embrassai son front amoureusement, sentant sa chaleur agréable à travers nos vêtements. S’il n’y avait pas eu cette lettre, on serait probablement déjà en train de remettre ça entre les draps de notre lit…

Merci, Lola…

Après quelques minutes à rester dans les bras l’un de l’autre, et alors que je sentais que Bailey se réveillait un peu plus, je l’écartai gentiment de moi pour pouvoir la regarder dans les yeux.

-Il faut que je te parle de Vegas, mon amour. Je sais que pour toi, tout ce qui se passe à Vegas reste à Vegas… Mais le problème, c’est que c’est pas le cas pour tout le monde. Et je préfère te raconter avant que d’autres te racontent.

J’espérais que Bailey me ferait plus confiance à moi qu’Apolline n’avait l’air de faire confiance à Howard qui venait de me dire que jamais la guitariste ne penserait qu’il n’avait rien fait s’il le lui disait. Et pourtant, c’était bel et bien le cas.

-Tu veux bien ?

Je tendis le bras pour attraper la lettre de l’hôtel sur le plan de travail… Lui permettant de la prendre si elle le voulait.

@ Billy Lighter

Sous les draps, mes jambes cherchent celles de mon mari. J’ai beau les étirer au possible, je ne rencontre  que le vide, me forçant à m’étirer le bras de son côté du lit dans l’espoir de le trouver à mes côtés mais… non. Je relève la tête, les cheveux en batailles et les yeux mi clos. Tout ce que je vois, c’est la place qu’à déserter Hank et le soleil qui commence à filtre au travers des rideaux.

- Hank ?

Même s’il s’était trouvé à mes côtés, il n’aurait rien entendu tant ma voix n’est qu’un murmure. Je soupire, m’étirant paresseusement et découvrant que certains muscles de mon anatomie dont je ne soupçonnais même pas l’existence avant maintenant, me font mal. C’est signe qu’on a abusé, Hank et moi, ces derniers jours. Disons que nous avons bien profiter du statut  de nouveaux mariés pour mener une vie de farniente et compenser pour le voyage de noces que nous ne feront pas, puisque le prochain tournage débutera bientôt.  Pas que je me plaigne de ne pas s’être offert une lune de miel extravagante dans un endroit exotique, au contraire ! Nous n’aurions jamais autant profité en exile que ce que nous faisons en ce moment de nos journées.

Cependant,  j’avoue que si j’avais pu stopper le temps et faire en sorte que plus rien autour de Hank et moi n’existe je l’aurais fait volontiers.  Je ramène l’oreiller de Hank contre moi en soupirant avant de le balancer plus loin sur le lit et de me redresser en position assise, laissant le drap tomber le long de ma poitrine.

De nouveau, je m’étire en poussant un soupire d’aise, puis je sors du lit enfilant la chemise de Hank qui est suspendu à la poignée de la porte de la salle de bain adjacente à notre chambre.  Si j’ai retenu quelques choses d’important depuis que je demeure ici, c’est bien que je ne peux pas me balader à poil comme bon me semble au travers de la maison sous peine de m’exhiber  aux yeux d’Howard ou de Stopher qui sont susceptibles de débarquer à l’improviste et ça expliquerait aussi l’absence de Hank dans notre lit.

Mollement, je me dirige vers l’escalier, multipliant les bâillements. Ma main caresse la rampe de bois vernis alors qu’un pied à la fois, je me dirige vers là cuisine. J’ai soif, et mon ventre gronde. J’ai  souvent très très faim le matin, depuis un bout de temps alors qu’avant, je pouvais ne manger qu’une fois par jour et ça m’allais !

Quand j’entre dans la cuisine, déjà je découvre Hank qui me fait signe d’approcher, ce que je fais non sans relever les pans de la chemise que je porte faisant un tour sur moi-même, lui dévoilant mes fesses tout en rigolant.  Et, tout en venant me blottir dans ses bras, laissant la chemise retomber le long de mes cuisses, je souris quand il me dit que je pouvais l’attendre au lit, puisqu’il comptait m’y rejoindre.

- Je sais… mais j’ai faim. J’ai des envies d’œufs et de bacon !

Je dévorerais un ours en fait !

Mon appétit attendra un peu puisque Hank redevient tout de suite plus sérieux et m’annonce sans détour qu’il doit me parler de Vegas. Ce qui restait du brouillard de la nuit se dissipe d’un seul coup et vu comment il est soudainement solennel, et la façon dont il présente la chose, fait mon imagination s’emballer vitesse grand V. Il a couché avec une autre fille et la conne a un polichinelle dans le tiroir ! Ça ne peut pas faire autrement, sinon pourquoi  prendre la peine d’enfiler ses gants blancs pour  aborder le sujet qui semble le torturer.  Ah merde non c’est pire !  Elle lui a refiler une maladie et nous devons tous les deux  aller passer des tests.

- Vas-y, je t’écoute.

Je grimpe sur le plan de travail, à la place même où mon mari vient de prendre un papier qu’il me tend.  Je le regarde d’un air suspicieux avant de lire le contenu de la lettre. Déjà, que l’entête ne me dit rien qui vaille.  Quand je termine ma lecture, je relève les yeux vers Hank, tenant la lettre d’une main et mon autre main relevé, paume vers le haut, comme si je voulais dire « Ouais mais le drame, il est où »

Puis, ça fait tilt dans ma tête.

- Oh ! Merde… Howard à couché avec Lola, c’est ça ?

Parce que sinon, j’ai rien pigé…

@ Billy Lighter

Bailey, encore à moitié endormie, se la joua quand même un peu défilé, tournant sur elle-même en relevant les pans de ma chemise, dévoilant ses fesses à mon regard. Si je n’avais pas eu mes aveux à faire en tête, ça aurait suffi à ce qu’on reprenne là où on avait laissé les choses avant de nous endormir.

On en profitait bien parce que dans peu de temps, le tournage allait commencer et, si ça allait me mettre de bonne humeur, il y aurait quand même une part de moi, même une fois à la maison, qui resterait en permanence concentrée sur le film. Et Bailey avait bien compris qu’on devait rentabiliser à fond ces quelques jours où plus rien n’existait qu’elle et moi.

Enfin, là, ça commençait déjà à péricliter, vu que le monde extérieur, incarné par la lettre du Bellagio, nous rattrapait. Enfin… me rattrapait.

Bailey se blottit contre moi et je l’enlaçai, l’entendant dire qu’elle avait envie d’œufs et de bacon. Au début de notre relation, peu après le départ de Kate et quand elle se droguait encore, c’était à peine si je ne devais pas lui rappeler de manger au moins une fois sur la journée. Mais depuis qu’elle était revenue de cure, elle mangeait presque autant que moi. Ça ne me tracassait pas, bien au contraire, c’était un signe de bonne santé, selon moi.

Mais avant, il fallait que je me débarrasse du poids que j’avais. En fait, je n’étais pas vraiment dans l’état d’esprit dans lequel j’aurais dû être pour juste dire à Bailey : « Bon, chérie, j’ai démoli une suite à Vegas… Je vais leur verser la somme qu’ils demandent et on sera quitte… Mais ne t’étonne pas si Lola me tombe dessus via la presse par après… »

C’était simple… Et en soi, ce n’était pas si grave. Ce n’était pas comme si je ne les avais pas, ces 16 000$ et ce n’était pas non plus comme si les paroles que Lola et L.A.People étaient paroles d’Evangile.

Non… Mon angoisse venait de plus loin que ça, parce qu’inconsciemment, je m’attendais à recevoir une raclée pour ce que j’allais dire. Parce que le spectre de Kate planait toujours au-dessus de moi. Et il allait me falloir un sacré putain de temps avant de m’en débarrasser. Surtout qu’il ne se passait pas un jour sans que je pense à Julian. En réalité, j’étais angoissé une semaine sur deux (ou plutôt, plus angoissé que d’habitude), parce que j’avais gardé le rythme de la garde alternée de l’adolescent.

Sauf que je n’avais plus le moindre contrôle de ce qui pouvait lui arriver et qu’en plus, je culpabilisais d’être sorti de cette merde… En laissant Julian dedans.

Le problème, c’était que quand j’avais demandé à Julian s’il voulait qu’on passe aux révélations, qu’on fasse quelque chose, il avait refusé, frôlant la crise d’angoisse. Alors je me sentais un peu impuissant.

Enfin, bref, tout ça pour dire que plutôt que d’expliquer à Bailey, je lui avais donné la lettre du Bellagio, qu’elle puisse lire par elle-même, une fois qu’elle fut assise sur le plan de travail. Pendant qu’elle lisait, je me préparais déjà à prendre une claque en pleine tronche.

Mais Bailey n’était pas Kate.

Et Bailey me regarda avec un air d’incompréhension… Moi, je secouai la tête en clignant des yeux en lui rendant son regard, sauf que dans mon chef, ça voulait dire : « Bah… Tu m’engueules pas ? ».

Je fus carrément interdit, fronçant les sourcils, quand elle demanda, presque choquée, si Howard avait couché avec Lola.

-De quoi ?... mais non…

Je repris la lettre à Bailey, la relisant en vitesse comme pour voir si le Bellagio insinuait que Howard avait couché avec Lola mais ce n’était pas le cas…

Je reposai la lettre, me plaçant entre les genoux de Bailey et levant mon visage vers le sien.

-Non… Personne a couché avec personne… C’est ça le truc. Lola voulait, on l’a envoyée se faire foutre… enfin se faire foutre ailleurs… J’étais plein, Howard aussi… On s’est engueulé avec la chanteuse qui était frustrée de pouvoir nous avoir aucun des deux et… j’ai mis sa suite à sac pendant que Howard faisait diversion…

Je haussai les épaules, caressant les cuisses de Bailey de mes deux mains en la regardant dans les yeux.

-Et du coup, je dois 16 000$ au Bellagio pour les dégâts… C’est tout.

@ Billy Lighter

J’ai beau la relire une seconde fois, je ne vois pas ce qui a pu mettre Hank dans cet état au point où je le sens presque comme s’il marchait sur des œufs. Il a foutu le bordel dans une suite, il doit payer les dégâts, end of story. Seulement, vu le cérémonial, je me force à faire des liens et vu ce que j’avais imaginé tout juste avant de lire ce torchon, je suis presque soulagée, limite un peu amusée en  tirant la conclusion que c’est Howard qui a couché avec la fille ! En même temps, la phrase : « Selon Mademoiselle Davis, Monsieur Stone et elle étaient dans la chambre de la suite, au moment où vous auriez saccagé la chambre. », est un peu formulée pour qu’on déduise qu’ils ne faisaient pas une partie de 21. Ou alors ce n’est que dans ma tête ?  Je me demande si Apolline penserait à la version soft ou sauterait elle aussi aux conclusions en lisant ça…

Sauf que non, Howard n’a pas couché avec la jeune chanteuse, ni mon mari.

Hank se place entre mes genoux et je referme mes jambes autour de ta taille, tout comme mes bras autour de son cou pour entendre sa courte explication dont la lettre qu’il m’a retiré des mains est le résultat.

Honnêtement, je ne sais pas quoi dire là-dessus. Hank est un grand garçon, il a merdé, il va assumer. Je n’ai pas à être déçue ou quoi que ce soit d’une situation qui ne me regarde pas d’autant plus que je lui avais précisé, que pour moi, ce qui se passerait à Vegas demeurait à Vegas.

- Ça fait cher l’abstinence ! Parce que, si je comprends bien, c’est bien parce que tu as refusé ses avances que vous avez eu une querelle avec elle qui a dégénérée au point que tu saccage sa chambre ?

Je l’ai laissé partir là-bas en sachant très bien qu’il pouvait déraper et je l’assumais complètement.  Non pas que je n’aurais pas été blessée s’il avait couché avec une autre femme mais parce que j’ai confiance en lui et son jugement. Mon mari est un homme qui a de belles valeurs et des principes et il n’aurait jamais trompé Kate avec moi, deux fois, s’il n’avait pas été en quelque sorte poussé à le faire par elle. À vivre dans un tel climat, n’importe quel homme aurait fini par sauter la clôture.

En ce qui me concerne, la vie m’a aussi appris qu’il faut plus que de s’envoyer en l’air avec quelqu’un pour tromper. Le corps, le mien, n’a été qu’un objet et j’ai appris à aimer avec l’âme bien avait le cœur. C’est ce qui m’a séduit chez Hank, la connexion que nous avions au-delà de la chimie du corps. Et ça, aucune autre femme ne saurait l’avoir !

- Honnêtement, cette lettre ne vaut rien à mes yeux ! Ce n’est même pas de la part de leurs avocats, ça, chéri alors pour le moment tu ne risque absolument rien ! M’est d’Avis que c’est cette p’tite conne qui les a alarmés et eux ont évalués les dommages dans l’ensemble, sauf s’ils avaient un expert en sinistre sous la main au moment des faits ce qui ne surprendrais !

Je reprends la lettre et j’en fais une belle boulette que je balance par-dessus mon épaule avant de rigoler et de plaquer un baiser sur les lèvres de mon mari. Puis, quand le baiser prend fin, je le regarde, amusée et lui demande, toujours en rigolant :

- Est-ce que ça t’a fait du bien au moins ? Parce que si c’est pas le cas… bah… faudra y retourner et finir le travail ! Pas le choix !

@ Billy Lighter

Bailey s’était accrochée à moi, serrant ses jambes autour de ma taille, ses bras autour de mon cou et je lui expliquai les yeux dans les yeux que, non, personne n’avait couché avec personne mais que j’avais piqué une petite colère et que j’avais mis la suite présidentielle du Bellagio à sac ce qui faisait que maintenant, je leur devais 16 000$... Bon, ok, j’étais pas sur la paille, ni dans le besoin, loin de là, même après tous les frais de putain de justice que j’avais eus à payer pour mon dernier divorce.

N’empêche que ça restait quand même 16 000$ jetés par la fenêtre simplement parce qu’une petite pétasse à peine sortie des jupes de sa mère m’avait foutu en rogne. 16 000$ qu’on aurait pu utiliser à autre chose de bien plus utile…

Alors j’aurais compris qu’elle soit déçue…

Mais ce n’était pas le cas, pas plus qu’elle ne m’en voulait ou me dit même simplement d’essayer de ne pas tout casser quand j’étais en colère… Non… Rien de tout ça et encore moins des coups. Pas même une petite claque… Rien…

Pas que je m’en plaignais, mais c’était un peu déstabilisant de la sentir me câliner tout contre elle alors que seulement quelques mois plutôt, j’aurais pris la raclée du siècle pour 16 000$... Peut-être même que Kate aurait essayé de me tuer, encore… Avant de se raviser, encore… Comme avec l’histoire du sauna après que j’aie plus ou moins tenté une approche pour la mener à se faire soigner…

Rien que d’y repenser, je frissonnai un peu, mais pas de plaisir, plutôt de sueurs froides et serrai un rien plus Bailey contre moi avant de reprendre contenance et de rire quand elle en vint à la même conclusion que moi… Ouais, ça faisait effectivement cher l’abstinence. Puis, elle reformula toute l’histoire, en résumé. J’enfouis mon visage dans son cou et parlai d’une voix un peu étouffée par cette position.

-Ben… Ouais… Ouais en gros, c’est ça… Je me rappelle plus trop des détails en fait. Le pari entre nous, c’était surtout de pouvoir passer la nuit dans la présidentielle qu’elle occupait sans dépenser un rond. Et donc, de se faire inviter. J’étais mort plein et Howard aussi. On était dans le jacuzzi, elle s’y est ramenée nue puis heu…

Il me fallait quelques secondes pour essayer de me rappeler parce qu’il y avait des parties plus floues que d’autres.

-Je sais plus trop… Déjà, elle arrêtait pas d’envoyer des piques à Howard depuis le départ… Puis elle a commencé à nous caresser et tout. Bon, ça faisait un peu partie du jeu, on peut pas dire qu’on l’a pas un peu provoquée à faire ça… Mais quand on lui a tous les deux fait comprendre que le jeu irait pas plus loin, qu’on tromperait pas nos petites-amies, là, elle s’est taillée dans sa chambre…

Je fronçai les sourcils parce que maintenant que je racontais les choses comme ça, j’arrivais pas à comprendre ce qu’il y avait comme bonne raison pour que j’explose…

-Et à partir de là, je comprends plus trop… J’ai peut-être juste perdu les pédales… Alcool plus excitation, ça me réussit pas…

Ça, Bailey le savait très bien, il suffisait de repenser à la première fois qu’on avait fait l’amour… Il y avait plus glorieux, comme première fois…

Bailey ne se formalisait pas de la lettre et me le dit sans détours. Qu’il ne fallait pas que je m’inquiète parce que ça ne venait pas de leurs avocats, ni rien.

-Ouais ben… Les avocats me font moins peur que la presse, mon amour. Et si je te raconte ça maintenant, c’est parce que cette petite prétentieuse de Lola est capable d’aller raconter ça dans L.A.People ou un truc dans le genre.

Je la regardai dans les yeux et lui souris.

-Alors je préférais te le dire avant. Parce qu’elle est capable de dire des trucs complètement faux et qui ne se sont jamais passés aussi. Du genre qu’on aurait abusé d’elle ou des trucs comme ça.

On ne savait pas si ça arriverait, mais si c’était le cas, je comptais bien que ça ne fasse pas sauter notre mariage.

Je rigolai à nouveau quand mon épouse demanda si ça m’avait défoulé et que, sinon, il faudrait y retourner pour finir le job…

-Heu… Ouais, non… Si je te préparais du bacon et des œufs, plutôt ? Ton ventre gargouille comme si tu y hébergeais un alien…

Je l’embrassai, plusieurs fois, avant de m’éloigner doucement d’elle pour ouvrir le frigo et y trouver ce qu’il nous fallait parce que tant qu’à faire, autant que je fasse le plein de carburant aussi.

-Ah… Et au fait… J’ai un message d’Howard pour toi : il veut que tu ne dises rien de cette histoire à Apolline… Comme il ne s’est rien passé, il m’a dit que c’était pas nécessaire qu’elle sache…

Je haussai les épaules, posant le bacon et les œufs sur le plan de travail à côté de Bailey avant de prendre une poêle et d’allumer le feu en dessous.

-Je pense plutôt qu’il aurait justement du lui dire qu’il ne s’était rien passé… Mais bon… C’est Howard quoi…

@ Billy Lighter

Je ne vais pas péter un câble à mon mari parce qu’il a perdu le contrôle un soir et que sa colère  fut canalisé dans la destruction de la plus belle chambre du Bellagio. Bon, d’un côté je ne saute pas de joie d’apprendre les détails d’avant destruction.  Quand je lui avais dit que pour moi, ce qui arrivait à Vegas restait à Vegas c’était justement parce que je ne voulais pas savoir qu’une autre femme que moi aurait pu faire ce que Lola a fait ce soir là. Mais c’est arrivé. Alors qu’est-ce que je devrais faire ?  Piquer une sainte colère n’effacera pas les gestes, faire la gueule nous plongera tous les deux dans un climat de merde.  Je n’ai pas envie de ça et le fait que justement, Hank ait repoussé les avances de la chanteuse, une très belle femme qui plus est,  me prouve que j’ai eu raison de lui faire confiance malgré les dommages causés à la chambre.

Ce n’est que tu matériel, rien d’irremplaçable et s’il a pu se sentir soulagé de tout détruire, les 16 000$ en valait l’effort!

Je comprends qu’il a voulu me protéger en quelque sorte, en prenant les devant et en m’avouant lui-même les faits avant que je ne tombe dessus par hasard. J’avoue que je n’aurais pas forcément bien réagit de découvrir la nouvelle en première page d’un magazine alors que je fais la file chez le marchand.

- Merci pour ta franchise et de me l’avoir dis, mon amour !

Je ne cessais pas de le caresser partout où je peux puis fini par lui demander s’il sentait le besoin d’aller terminer le boulot. On ne sait jamais… vaut mieux leur piaule que la notre, non ? Ce à quoi mon mari me réplique qu’il vaut mieux  me nourrir plutôt. Ouais vaut mieux cogité sur des trucs plus utiles.

- Je crois que c’est le sexe, ça chéri ! Parfois, je sens les muscles de mon ventre se contracter ça me donne l’impression de coups a l’intérieur de mon ventre puis ça cesse.

J’hausse des épaules en rigolant alors que déjà, Hank sort tout l’attirail pour me cuisiner un petit déjeuné digne de ce nom.Il y a quelque chose de profondément sexy que de le regarder cuisiner, alors que je suis encore installé en plein sur le plan de travail, les fesses nues directement dessus.  Nous pourrions tout aussi bien laisser cramer les œufs parce que l’envie de faire l’amour nous aurait reprit, quoi qu’en fait, elle ne nous quitte jamais vraiment.

Les œufs et le bacon sortis du frigo, Hank ajoute avoir un message de la part de Howard.  Je l’écoute en hochant de la tête et, quand il  dit, tout en posant la poêle sur le feu, que selon lui,  Howard devrait  en parler à Apolline justement parce qu’il ne sait rien passé, j’abonde en son sens.

- La lettre porte a confusion ! Ça dit qu’il se trouvait avec Lola dans sa chambre pendant que toi tu foutais le bordel alors… je sais pas mais connaissant Apo, ça sera pire si elle devait l’apprendre par quelqu’un d’autre.

Et ça me fou dans une position hyper désagréable que de me retrouver coincer entre mes deux meilleurs amis. Je sais pas à quoi il pense parfois, Howard mais il a la chance d’être en couple avec une fille extra et lui, il cherche à lui faire des cachoteries qui seront bien pire que l’aveux en lui-même si ça devait se savoir.

- Je ne mentirai pas à Apolline. Mais si elle apprend quelque chose, ça ne sera pas de moi.  Donc si elle ne me questionne pas, je ne dirai rien.

Je ne peux pas faire mieux que ça…

@ Billy Lighter

Bon… Ben, ça, c’était fait et c’était une bonne chose. C’était au moins un truc que j’aurai pu anticiper avant que ça ne merde vraiment. J’aurais peut-être pu passer sur les détails des avances de Lola, mais d’un autre côté… Non… Parce que dans ma tête à moi, ça voulait dire que même chauffé à blanc par Lola, j’avais réussi à résister. Ce qui, me connaissant, n’était pas rien. J’étais donc plutôt fier d’être arrivé à la repousser.

Cela dit, ma préoccupation principale restait que Bailey soit au courant avant que ça ne fuite de partout et avec les conséquences et modifications que ça pourrait engendrer.

Bailey me remercia de ma franchise et on put passer à autre chose… Et vu le bruit que faisait le ventre de Bailey, réveillant bientôt le mien, il était grand temps qu’on mange quelque chose. Je pris donc ce qu’il fallait pour nous préparer des œufs et du bacon en espérant qu’on allait pas encore tout laisser cramer. Parce qu’elle n’était presque pas tentante, vêtue seulement d’une de mes chemises, comme ça, installée sur le plan de travail.

Et maintenant que je m’étais, en quelque sorte, allégé de cette histoire avec Lola que cette lettre reçue ce matin venait de me rappeler, qu’en plus, j’avais dormi un peu avant… Et bien il ne m’en faudrait pas beaucoup pour remettre le couvert avec mon épouse.

Je me mis donc à préparer ce qu’il fallait pour qu’on refasse le plein d’énergie tout en l’écoutant me dire que ses gargouillements n’étaient pas dû à un alien, mais au sexe, m’expliquant… un truc vraiment bizarre qu’elle avait tendance à ressentir. Je la regardai, les sourcils froncés, de haut en bas…

-Ah… Tant que ça te fait pas mal…

Mais comme elle en rigolait et que ça avait pas l’air de la tracasser plus que ça, j’imaginais qu’elle n’en souffrait pas. C’était peut-être juste qu’une impression qu’elle avait aussi. Après tout, avant, elle n’avait jamais vraiment des grosses faims comme maintenant… Enfin, j’en savais rien, moi j’étais pas médecin mais à mes yeux, Bailey n’avait jamais eu l’air en aussi bonne santé que ces derniers mois.

Tout en cassant les œufs dans la poêle, et en y faisant grésiller le bacon, diffusant une bonne odeur dans la cuisine, j’avais dit à Bailey de ne rien dire de cette histoire à Apolline comme me l’avait demandé Howard. Je ne faisais que passer le message, après, j’étais pas sûr que ce soit la meilleure chose à faire…

Mais c’était pas vraiment mon problème, Howard était grand assez pour savoir ce qu’il fallait dire ou pas à sa copine.

Une fois que tout fut dans la poêle et assaisonné, je me replaçai entre tes genoux de Bailey, tendant le bras pour attraper mon paquet de cigarette et me rallumer une clope… Selon elle, la lettre prêtait à confusion concernant le fait que Howard soit dans la chambre avec Lola.

Je repris la lettre pour relire cette partie-là et la relançai ensuite sur le plan de travail en haussant les épaules et en soufflant la fumée.

-Ben ouais… Ça dit que Howard était dans la chambre avec Lola parce que c’était effectivement le cas. C’est tout ce que ça dit.

Mais j’avais bien compris que, dans le chef de Bailey, ça signifiait automatiquement que le batteur était en train de baiser avec Lola… Je plaçai l’index à hauteur de ma tempe.

-C’est dingue ce que vous pouvez vite vous faire des films, vous les femmes, hein…

Je ricanai, caressai la cuisse de Bailey puis allai me remettre aux fourneaux pour ne pas que ça crame. Bailey, elle, disait qu’elle ne dirait rien d’emblée à Apolline, mais que si elle lui posait des questions, elle ne lui mentirait pas. Je tirai sur ma clope en retournant le bacon. Puis, je fis un clin d’œil à Bailey.

-Tu fais comme tu veux. C’est pas moi qui demande ça, c’est Howard…

@ Billy Lighter