J’aurais pas dû venir…

C’est ce que j’me disais arrivé dans l’avion qui devait nous conduire à Tokyo. J’avais froid, j’avais chaud, j’avais mal partout, j’arrivais plus à fumer la moindre cigarette au risque de mourir, j’toussai tout le temps, ma voix partait tout le temps… J’avais que la vodka et les anti-douleurs comme unique réconfort. Et la combinaison des deux me faisait dormir.

C’est ce que j’ai fait dans l’avion. Dormir… Heureusement, parce que c’était pas trop l’ambiance. Apolline me regardait pas et me parlait pas. Nathan, pareil, alors qu’il cause tout le temps d’habitude. David, l’étais occupé avec Syd qui avait embarqué avec nous. Timmy, j’en parle même pas… Y’avait que BleedingHeart qui s’marrait. Enfin, pour le peu que j’en ai vu. De toute façon, j’savais pas si c’était une bonne idée de faire la fête alors qu’il y avait Jordy dans l’avion. Même s’il était quand même cool, le Jordy, finalement…

Quand j’me suis réveillé, on était arrivé. J’croyais que le trajet allait durer 12h… En fait, l’a duré 12h mais ça est passé en un claquement de doigt. Parlant de doigt, je jetai un œil à mon bandage. Han… Mais qu’est-ce qu’il lui est arrivé ? L’était tout coloré de p’tit dessin de toutes les couleurs. Qui a fait ça ? Boh… J’fis une moue triste avant de me dire que ça faisait pas mal cool, finalement. Toujours plus beau que le plâtre que j’avais il y a deux jours et que j’ai enlevé moi-même pour mettre le bandage à la place parce que ça faisait quand même mal.

Bref… On est descendu de l’avion pour aller à l’hôtel. Mais en sortant de l’avion, j’ai tout de suite remarqué que la suite allait être un foutu calvaire. Il fait chaud ici. Genre un drôle de chaud irrespirable tellement il faisait humide. J’crus que j’allais étouffer… Et j’vous parle même pas du décalage horaire… On était déjà le lendemain du jour où on était parti. Pas normal… Si, normal d’après Faith de BleedingHeart qui m’expliqua qu’il y avait 17h de décalage entre ici et chez nous. P’taaaaain… J’ai perdu 17h de ma vie… C’est comme si j’avais dormi 29h mais sans les avoir vraiment dormis. P’taiiin… C’est plus d’un jour entier…

Heureusement, l’hôtel était pas loin. Arrivé là, je m’enfermai dans ma chambre. J’avais pas le cœur à faire la fête. Pas à cause de l’ambiance mais parce que j’saurais pas tenir dix minutes avant de m’écrouler. J’dormais seul dans ma chambre. J’crois que David dormait avec Sydney. C’était mieux comme ça.

J’me mis dans mon lit après avoir mis l’air conditionné tellement il faisait chaud. Et plus il faisait chaud plus j’avais du mal de respiré. Je fermai les yeux mais… Mais après 10 minutes, j’avais froid… Alors, j’éteignis l’air conditionné… Mais après 20 minutes, j’avais chaud… Alors… Enfin, voilà quoi. Tout ça pendant trois heures. Finalement, j’en pouvais plus et j’arrivais même plus à me lever pour éteindre l’air conditionné. Ni même pour prendre ma vodka qui était sur la table de nuit. J’restai juste couché en attendant que le sommeil arrive. Fallait que j’pense à des trucs agréables comme… Lola. Mais ça me rendit un peu triste parce que j’avais plus vu Peyton depuis avant mon cash. Les deux jours qui avaient suivi, j’arrivais pas à sortir de chez moi pour la rejoindre à l’hôtel. J’aurais dû l’appeler… Maintenant, j’regrettais de pas l’avoir appelé.

Et j’finis par m’endormir. J’crois qu’il était 3h du mat’. J’savais plus… J’étais complètement déphasé.

Et le réveil fut dur. Me fallut genre deux heures pour arriver à sortir de mon lit. Il faisait super froid. L’air conditionné tournait toujours. Mon cœur battait super vite et me fallait respirer dix fois d’affilées avant de pouvoir reprendre assez d’air.

J’me levai quand même… Mais, j’dû me rasseoir tout de suite. J’avais vu flou alors j’me rassis sur le lit. Je gémis avant de réussir à me lever. J’éteignis l’air conditionné avant de prendre une douche en me disant que ça irait mieux après.

Mais ça allait pas mieux après… Alors, j’me remis sur le lit me disant que j’pourrais jamais faire se concert. Fallait que j’le dise à Timmy. C’était pas grave d’annuler juste un date, hein ? Ça été déjà arrivé plusieurs fois pour des trucs dans le genre… Il allait pas me tuer pour ça, si ? J’me mordis la lèvre. J’avais pas le choix.

Alors, j’sortis de ma chambre prêt à aller voir Timmy pour lui dire que ça allait pas être possible de faire le concert. Mais dès que j’avais passé la porte, je vis… Pas Timmy…

Ben Masters.

Son regard croisa le mien. Il sourait. P’tain, Timmy l’avait pris sur la tournée ? L’enfoiré. Mon visage s’assombri.

-Salut, Stone ! Ça va ?

J’aimais déjà pas son p’tit sourire de type prétentieux ! Parce que, ouais, l’était super prétentieux ce p’tit Anglais. J’avais lu des interviews de lui et l’était prétentieux. Moi aussi, j’le suis, mais pas de cette façon-là. En plus, ce type, c’est un gosse de riche. J’l’ai lu quelque part aussi. Le genre de type qui a fait le Conservatoire et tout.

Si Ben Masters était là… J’pouvais pas annuler le concert. Sinon, le concert aura bien lieu mais sans moi. Timmy m’avait prévenu.

Alors, j’pris mon air le plus nonchalant du monde en m’appuyant contre l’encadrement de la porte de ma chambre.

-Ouais, j’vais super bien. J’allais aller sur le lieu de concert, là. J’ai une interview à 16h avec Sydney Grey là-bas.

Ma voix n’était qu’un souffle de temps à autre. D’ailleurs, parler ça m’essoufflai.

Masters éclata de rire et j’fis la moue. Pourquoi il rit ce p’tit con ?

-Pourquoi tu ris ?

Il arrêta de rire pour me fixer.

-Il est 16h30, Stone…

Oh… Je blêmis. Enfin, plus que d’habitude, j’veux dire. Ah merde.

-Han, non…

J’fis une moue triste. J’espère qu’ils m’attendront.  Masters afficha un sourire coin.

-Mais tu n’es pas obligé d’y aller. Je peux y aller à ta place, si tu veux.

L’est méchant. J’fronçai les sourcils.

-Nan ! J’y vais ! C’est normal d’être en retard. C’est un truc de star ! M’attendront, qu'est-ce que tu crois?

Il ricana alors que j’passai à côté de lui pour me rendre à l’ascenseur.

-Tu te prends pour Lola ?

J’me retournai vers lui en haussant nonchalamment les épaules.

-Bah, elle est jolie et elle a du talent, elle. C’est pas le cas de tout l’monde, vieux. J’préfère me prendre pour elle que pour toi.

C’est la dernière chose que j’lui dis avant de me barrer pour aller sur le lieu de concert. J’étais tout ralenti mais pas le taxi. Ouais, j’ai dû prendre un taxi parce que le convoi des roadies était déjà parti depuis belle lurette.

J’savais pas comment un trajet en voiture pouvait essouffler quelqu’un. Mais celui-là m’essouffla. Et quand j’sortis de la bagnole pour entrer par l’arrière du bâtiment, j’arrêtais pas de frissonner.

On m’indiqua où était la p’tite salle où Syd et David était. C’était une p’tite salle où les journalistes pouvaient enregistrer des trucs. Des interviews et tout pour qu’ils soient, ensuite, diffusé à la radio.

C’est machinalement et comme un zombie que je m’y rendis. Bon, l’était 17h mais ils m’avaient p’tètre attendus. J’ouvris la porte et vis David et Syd.

-Salut… J’suis en retard, j’sais… Y’avait des embouteillages.

J’avais mal au ventre parce que j’avais faim. J’avais pas pris le temps de manger. Mais p’tètre que Syd avait prévu de la bouffe et de la vodka…

Je me frottai les yeux m’installai dans la pièce devant un des micros.

@ Billy Lighter

On devrait les arrêter.

Quoi ?

Les médicaments.

Mmm mouais…

Ouais je crois.

Non !

Non surtout pas !

Il ne faut pas !

Timmy va me tuer !

Et puis…

Ouais mais Syd alors ?

Je fais juste…

Que dormir ou…

Ou juste être mou…

Ah c’est le cas de le dire, David !



Ouais…

Super drôle…

J’avais dormi avec Syd…

Dans le même lit…

De la même chambre d’hôtel…

Et c’était ça qui me…

Qui me frustrait un peu…

Beaucoup…

Parce que j’avais réussi qu’à…

Répondre vaguement à ses murmures…

Et vaguement à ses caresses…

Elle avait la peau toute chaude…

Et douce…

Super douce…

Sous un t-shirt à moi…

Qu’elle portait pour dormir…

Et après ?

Ben…

Ben après rien…

Je faisais pas de crises…

Mais je faisais pas grand-chose d’autre non plus.

Oooh dit pas ça…

Tu joues super bien du piano…

Quand tu…

Ne t’arrête pas en plein milieu de la chanson…

Ou que tu joues pas…

Les mêmes notes à répétition…

Mais même là Syd adore t’écouter…

Avec ses yeux de merlan frit…

Quoi ?!

Non…

Ça peut plus durer…

Syd mérite mieux…

On doit vraiment…

Je crois que…

Je crois que je rabâche les mêmes…

Les mêmes pensées…

Depuis que je suis réveillé.

Et là je…

J’étais juste assis dans cette pièce.

A côté de Syd…

Et je faisais…

Rien…

C’était probablement…

Ce que je faisais le mieux…

Enfin presque rien…

Mes doigts jouaient…

Avec ceux de Syd…

Salut… J’suis en retard, j’sais… Y’avait des embouteillages.

Je relevai les yeux.

Souris à Howard.

-Salut Howard…

J’étais prêt.

Je crois…

Pour l’interview…

Je souris à Syd…

Puis je me penchai vers le micro…

Pour parler dedans.

-Donc on peut commencer maintenant.

Ah non.

-Ah non.

Je montrai nos mains entrelacées…

En les levant…

A l’attention d’Howard.

-Je te présente ma petite-amie… Syd…

Elle avait dit « ok »…

Alors j’imagine que c’est toujours « ok »…

Même si on a pas encore fait l’amour…

Enfin pas… vraiment…

Je crois pas…  

@ Billy Lighter

David dort.

Et moi je…  je rumine mes pensées.

Je ne sais pas à quoi je m’attendais mais certainement pas à ‘’ça’’.  La première fois que nous avons fait l’amour… pardon… je voulais dire, la seule fois où nous l’avons fait c’était explosif, étourdissant, tellement bon ! Le truc c’est que… je ne sais pas si c’est vraiment arrivé ou si je l’ai imaginé.

C’était dans la White Room.

Et David s’en souvient alors… Partager le même souvenir que quelqu’un fait de ce souvenir un fait réel et non pas un fantasme imaginaire, je me trompe ?

Chez nous, il m’avait fallu assimiler sa routine et surtout apprendre à ne rien brusquer dans mes élans passionnels envers lui, savoir attendre le bon moment et le savourer pour autant qu’il dure.

J’aime bien ça.

Je veux dire… pouvoir l’avoir avec moi me comble déjà. L’entendre jouer du piano à toute heure du jour ou de la nuit et rigoler pour un rien. Il y a de ces moments ensemble où il j’oublie que David n’est pas comme les autres. Il n’est pas différents mais il n’est pas ‘’pareil’’, quand nos regards se croisent et qu’on sourit, timidement avant de regarder ailleurs, rapidement.

Quand dans l’avion il s’est penché pour me voler un baiser avant de se lever et d’aller gribouiller sur le bandage d’Howard Stone.

Peut-être que je l’oublie, lui et que je ne pense qu’à moi.

Dans notre lit, j’ai eu envie de lui.

Je l’ai caressé et nous nous sommes embrassés.  Il m’a caressé et j’ai gémis, j’en avais de plus en plus envie puis… rien.

Alors je me suis blottis contre lui et j’ai fini par m’endormir en me disant que ce n’était pas grave parce que l’important c’est que nous soyons ensemble.

Ce matin je me suis réveillée pour me rendre compte que je n’avais pas bougé d’un poil, ma tête toujours contre le torse de David et son bras autour de moi. Une femme ne peut rêver d’un meilleur coussin pour dormir.

Encore, j’ai voulu me montrer entreprenante et j’ai caressé David sous le drap.

Longtemps…

Et si son visage montrait un certain plaisir, le reste de son corps lui…

Le décalage horaire ce n’est pas bon pour certaines choses.  Le corps à besoin de repos, de dormir suffisamment, de bien manger pour  rester en forme…  

‘’ Ce n’est pas grave, ça arrive…’’

- Tu es prêt ?

Nous partons avec les roadies et le reste de The Burning Fire pour la salle où aura lieu le concert et, pendant que tous seront occupés à ceci et cela, moi je réaliserai une entrevue avec David et Howard pour, bien sûr, parler de The Fireworks.  Je dois pré enregistrer l’émission et heureusement parce que si nous avions du là faire en direct, j’aurais dû me passer de Stone.

Davis et moi, assis l’un en face de l’autre, entrelaçons nos doigts en attendant que le batteur-compositeur-chanteur daigne nous gratifier de sa présence.

Je n’ai rien contre Howard Stone mais son comportement en ce moment m’irrite. Déjà, de laisser David errer comme une  âme en peine dans les rue de Beverly Hills n’était pas l’idée du siècle, puis de nous faire patienter… je n’aime pas les gens qui se font attendre.

Mais j’adore être seule avec David.

Le regarder, lui sourire, le toucher.

Quand Howard Stone entre enfin, avec son excuse d’embouteillage, David le salut en disant que nous pouvons commencer.

‘’Enfin’’…  

Je souffle sur la mèche de mes cheveux qui me retombe devant les yeux au moment ou David montre à son ami nos mains entrelacés tout en me présentant comme sa petite amie officielle.

Mon visage s’illumine d’un large sourire. Ce n’est pas la première fois que nous sommes présentés en tant que tel, déjà à l’aéroport, puis à l’hôtel à l’enregistrement des chambres… chaque fois je ne m’en lasse pas.

J’adore ça !

C’est tout ce qui compte.

- Est-ce que tu vas bien, Howard ?

Son teint verdâtre ne me dit rien qui vaille.

Il est un bon candidat pour des vacances dans le Sud, en tous les cas !

Je lui laisse le temps de s’installer, ça me donne le temps d’embrasser mon petit ami avant de désunir nos mains et de prendre mes cartons avec mes questions et de placer l’enregistreur au centre de nous trois.

- The Bruning Fire, Fireworks, les plans d’avenir, la réaction du publique, vos impressions c’est ce sur quoi je vais vous questionner, ça te conviens, Howard ?

Parce que, David lui, il a vu les questions et que ça semblait être ok avec lui.

- Pour toi aussi, David, c’est toujours ok ?

@ Billy Lighter

David, l’avait l’air d’aller bien… Il souriait que j’entrai dans la pièce et que j’lâchai, machinalement, un mensonge pour expliquer mon retard. J’avais même pas fait attention s’il y avait vraiment des embouteillages ou non. L’excuse était sortie comme ça… Toute seule…

Bref, David s’approcha du micro pour dire qu’on pouvait commencer. J’hochai la tête. Ouais, j’crois qu’on peut commencer. Et j’m’étais installé pour pouvoir faire l’interview. Semblait pas il y avoir de vodka, ni de bouffe ce qui me rendait un peu triste.

Mais David venait de dire qu’on pouvait pas encore commencer. Je levai un sourcil. Bah, j’étais prêt… Ils semblaient prêts… Ils étaient pas prêts ? Non, parce que David leva sa main entrelacée avec celle de Sydney et déclara qu’elle était sa p’tite-amie. J’souris parce que ça semblait faire plaisir à Syd, cette déclaration. Même si, ça m’étonnait pas vraiment vu que David vivait chez elle.

-Félicitation. C’est cool pour vous deux.

David avait le droit d’avoir une p’tite-amie. C’était cool d’avoir une p’tite-amie. Enfin, sauf pour moi. Quand j’en ai une ça finit toujours plutôt mal. C’était pour ça que j’adorais ce que j’avais avec Peyton, pour le moment. Elle me manquait, Peyton. Je pensais pas que ça pourrait arrivé un jour et pourtant…

Sydney prit alors la parole pour la première fois en me demandant si ça allait. J’haussai les épaules.

-Ça va… J’suis juste fatigué à cause du jet-lag. C’est de la merde… Y’a 17h de décalage… Ça…

Je toussai un coup avant d’arriver à achever ma phrase. J’me repris après quelques secondes.

-Ça devrait pas exister le décalage horaire.

Ouais, d’ailleurs, ça sert à rien. Mais bon, le décalage horaire c’était qu’un truc en plus dans toute les merdes qui me mettaient dans cet état. Mais bon, j’voulais pas que Sydney dise à Timmy que j’vais pas bien… Je voulais pas que Masters prenne ma place de force.

Sydney embrassa David avant de placer l’enregistreur au milieu. Elle déclara un à une les sujets sur lesquelles elle allait nous interroger. En gros, sur tout ce qui composait notre carrière. C’était logique tous ces thèmes. Mais Sydney, c’était pas comme Moriarty. Elle était gentille avec les gens qu’elle interviewait et c’était pas le genre à chercher les polémiques. J’souris d’un sourire fatigué.

-Ouais, ça me va. J’aime tous ces sujets… Ils sont cool, ces sujets…

Elle posa la même question à David et j’lui laissai le temps d’y répondre en soutenant ma tête de mon bras valide. J’avais mal à la poitrine, c’était horrible… Et, si j’parlais d’un ton fatigué, ma respiration, elle, était rapide.

J’avais toujours faim en plus…

-Dis, Syd… T’aurais pas un p’tit truc à manger ? Et de la vodka ? J’ai pas eu le temps de bouffé encore depuis hier…

J’tuerais pour bouffer un hamburger… Ils en avaient dans ce pays ? J’savais plus pourtant c’était pas la première fois que j’allais au Japon.

@ Billy Lighter

Ce n’est pas grave, ça arrive…

Ouais…

Ça arrive…

Je sais que ça arrive…

Je m’en foutais avant…

Quand ça arrivait.

Parce que j’avais aucune raison de…

-Ppfff…

Non, vas-y !

Continue…

Nan…

Elle va partir…

Pour finir…

C’est pas ma faute !

Ça arrive pas tout le temps.

C’était ce que je lui avais dit…

A Syd…

Au lit…

Ce matin…

Ça arrive pas tout le temps.

Pour la rassurer.

Et me rassurer moi.

Ah ouais…

Félicitation. C’est cool pour vous deux.

Ça arrivait surtout moins souvent…

Quand Syd était pas là H24…

Pour te bourrer de médocs…

Conformément à ton traitement.

Ça allait mieux quand tu oubliais de temps en temps…

-Hein, Quoi ?...

Merde…

Je recommence à penser de trop…

Est-ce que tu vas bien, Howard ?

Je regardai Howard.

Mordis ma lèvre…

Ça devrait pas exister le décalage horaire.

Je fis la moue.

Me rapprochai de Syd…

Et m’écartai un peu d’Howard.

Avant de dire mollement.

-Tu mens… Me rends pas malade… S’il te plait… Ok ?

Tu es déjà malade, David !

Oh yeah, breaking news !

Syd m’embrassa…

Ça me rendit un peu le sourire.

Ça voulait dire qu’elle allait pas…

Qu’elle allait pas me quitter tout de suite.

Pour toi aussi, David, c’est toujours ok ?

Je hochai la tête…

Regardant la main de Syd…

Dans la mienne…

T’aurais pas un p’tit truc à manger ? Et de la vodka ?

Je fouillai dans ma poche.

J’y trainais plus mes médicaments.

C’était Syd qui avait les médicaments.

Et qui me les donnait.

T’auras qu’à cracher les prochains !

Et lui faire l’amour toutes les nuits.

-Ouais, je vais faire ça… Tiens, Howard…

Je sortis un truc de ma poche.

-Tu veux des Twizzlers ? J’ai pas de hamburger…

@ Billy Lighter

Howard fait son entrée avec une heure de retard. Je veux bien lui accorder le retard dû au décalage horaire mais c’est surtout sa mauvaise mine qui m’inquiète. Ça, ça ne s’invente pas quoi qu’il en dise ! Il couvre quelque chose, pire même, cette chose a éclos et il ne va vraiment pas bien.

Je ne serais pas surprise de le voir tomber dans les pommes pendant l’enregistrement de l’interview.

Quand David lui lance tout bonnement que nous sommes ensemble, comme si ça ne se voyait pas encore, ça me fait sourire et rougir. J’adore ça, c’est plus fort que moi j’en ai rêvé de ce moment des nuits de temps que je ne crois pas me lasser de l’entendre nous présenter comme un couple de si tôt.

Avant de commencer, et après avoir résumé ce à quoi je pensais me diriger pour mes questions, Howard me demande si je n’aurais pas un truc à bouffer et de la vodka.

- Heu… je… non je n’ai pas songé à apporter un casse-croute.

Peut-être qu’en dehors de notre salle, quelqu’un a ou sait ou se procurer de quoi manger mais David cherche dans ses poches et en ressorts… des Twizzlers en disant qu’il allait faire ‘’ça’’… Faire ça quoi ?

- Tu vas faire quoi, mon cœur ?

Bon il a des bonbons mais pas de hamburger. D’un autre côté, je m’inquièterais s’il prenait l’habitude de trainer des sandwiches dans ses poches.

- Je vais essayer de ne pas t’accaparer trop longtemps Howard pour que tu puisses aller manger rapidement mais si toutefois tu ne te sens pas bien pendant l’entrevue, fait moi signe et j’arrêterai tout simplement. On remettra à plus tard je n’ai pas de limite de temps trop serrée.

Enfin, si j’en ai une mais ça devrait tout de même  être jouable si on replace l’exercice à plus tard parce que là, franchement, j’ai peur qu’il  finisse par cracher ses poumons à force de tousser comme il le fait et, même David s’en est distancé. Howard irradie au point que je suis presque certaine que la température ambiante à grimpé de quelques degrés depuis qu’il est entré.

Je vérifie mon enregistreur et je prends mes cartons avant d’appuyer sur le bouton et de commencer.  J’ai un tout petit monologue de présentation à faire avant de me tourner vers les deux hommes et de lancer officiellement l’entrevue.

- The Burning Fire vit une longue histoire d’amour avec son public qui lui est fidèle depuis le tout début. Ils sont restés, avec les changements que le groupe a vécu au fils des ans, Howard, toi qui est l’un des piliers du groupe,  explique moi un peu comment ça se passe avec votre public.

David a été là au début du groupe, puis il est partit pour mieux revenir, ça, je compte bien m’y attarder que ça plaise ou non à Timmy Evans…

‘’Evan… je me demande il fait quoi en ce moment, Evan… ’’

Je chasse ma pensée en secouant furtivement ma tête. Je vais devoir avoir une petite discussion avec moi-même parce que je ne peux pas continuer à jouer au chat et à la souris avec mes fantasmes quand j’ai enfin la chance de vivre l’histoire que j’ai toujours voulu vivre… même si elle n’est pas aussi torride que je l’avais espérée.

- Le public vous rend au centuple puisqu’ils vous suivent encore après toutes ces années. Quels sont vos meilleurs souvenir reliés à The Burning Fire toutes moutures confondues ?

Je souris à David pour qu’il comprenne que je m’adresse autant à lui qu’à Howard avec cette question.

@ Billy Lighter

J’disais à Sydney que c’était la faute du décalage horaire si j’étais comme ça mais David déclara en se reculant un p’tit peu que j’mentais. J’fis une moue triste en le regardant. Mec, c’est pas cool, ça… J’croyais que t’étais mon ami. Un ami ça dit pas aux autres que j’mens…

Il voulait pas que j’le rende malade. J’haussai les épaules.

-Y’a pas de risque.

Ce truc était pas contagieux. Enfin j’crois… Quand j’étais p’tit, y’avait jamais que moi qui tombait malade. Aucun de ma famille a jamais été contaminé, donc c’était sûrement pas contagieux.

Mais David me fuyait quand même comme si j’avais la peste…

Bref, Sydney était prête à commencer et j’acceptai tous les thèmes qu’elle voulait aborder. Moi, je m’en fichais de la nature des questions. J’répondais à tout en général. J’avais rien n’à cacher. Et si j’avais quelque chose à cacher, ben me suffira de mentir.

Mais avant, j’avais faim… Y’avait rien à manger ou à boire, ici. Et Sydney confirma qu’elle avait rien apporté. J’fis une moue très triste. J’avais encore plus mal à la tête parce que j’avais faim… Mais le pire, j’crois que c’est qu’il n’y avait pas de vodka. J’étais obligé de plus fumer… Me fallait de la vodka…

-Oh… Même pas de la vodka ? Ou de la bière ? Un truc comme ça ?

Bah, non, apparemment… Mais David ouvrit la bouche pour dire qu’il allait faire ça. Ça quoi ? J’levai un sourcil alors que Sydney le questionnait. Et David finit par sortir un Twizzlers de sa poche. L’avait pas de hamburger. Comment il savait que j’voulais un hamburger. P’tètre parce que j’bouffais que ça… Un Twizzlers, ça allait pas me nourrir… Mais bon, y’avait que ça.

-Merci, vieux…

J’pris le Twizzlers et je commençais à le mordiller pour essayer d’oublier que j’avais faim. Sydney, elle déclara qu’elle allait pas me retenir trop longtemps et que j’pouvais arrêter l’interview quand j’voulais.

-Ok mais ça devrait aller, tu sais…

Il faisait chaud dans cette pièce et, pourtant, je frissonnais. Et Sydney se mis à faire l’interview. Enfin, à l’introduire comme faisaient tous les journalistes de la radio. J’crevais d’envie d’en griller une mais j’toussais trop pour ça. J’avais déjà pas beaucoup d’air alors fallait que je grille l’air qu’il me restait.

Et elle envoya la première question. Elle m’était un peu destinée puisqu’elle semblait me demander plus à moi. Elle voulait savoir comment ça se passait avec notre public. J’réfléchis deux trois secondes à ma réponse.

-Ça se passe bien…

Ouais, c’était maigre comme réponse… J’pouvais pas donner si peu à la pauvre Syd… Je toussai un coup et repris mon souffle avant d’ajouter un p’tit peu plus de trucs :

-On a un bon public depuis le début. C’est des gens cool qui, pour la plupart, on bien accepté les changements dans le groupe. Surtout qu’on n’a pas vraiment eu le choix de les faire.

Bah ouais Kayden et mort et les autres voulaient pas continuer sans lui… Enfin, pas avec Jerry en tout cas… Sauf moi parce que j’avais pas vraiment de lien avec les autres. Et David, lui, il serait sûrement resté aussi si Timmy l’avait pas jeté dans un hôpital psychiatrique.

-Puis, y’a aussi des gens qui sont devenus fans avec la nouvelle mouture. Souvent des plus jeunes par que le groupe est plus jeune maintenant.

David, l’était le plus vieux. Mais j’avais bien vu que nos fans étaient un peu plus jeunes. Fin de la dizaine, début de la vingtaine… Avant y’avait beaucoup de fille maintenant, y’a un peu de tout sûrement parce qu’il y a une fille dans le groupe.

-On essaye de leur rendre en faisant la meilleure musique possible. J’pense qu’on a le meilleur public du monde…

J’savais pas si on avait bien entendu cette dernière phrase parce que la fin était pas bien sortie de ma bouche. Je respirai vite et ça sifflait. Ce qui laissait le temps à David de répondre s’il le voulait.

Syd enchaina avec la question suivante. C’était pas une question facile parce que j’avais plein de bon souvenir. J’réfléchis… J’savais pas combien de temps j’avais réfléchis.

-Heu…

Je mordis sur mon Twizzlers le regard dans le vide avant de le poser sur Sydney.

-J’pense que c’est les après-concerts. T’sais les fêtes avec les groupies. Quand on s’éclate… C’est dans ses moments-là que tu sens que tu vis…

J’toussai un bon coup avant de reprendre :

-J’crois que mon meilleur souvenir c’est ma toute première fête à ma toute première tournée. On a fêté tous ensemble avec Kayden et les autres.  C’était notre tout premier concert de tournée et on partageait les mêmes émotions. C’était génial…

C’était la seule fête qu’on avait fait vraiment ensemble. Après, ben, c’était Howard et les autres. Ou plutôt, les autres et Howard…

@ Billy Lighter

Syd avait pas à manger.

Moi, j’avais es Twizzlers…

Mais pas de hamburger…

Même pas de la vodka ? Ou de la bière ? Un truc comme ça ?

Pas de vodka non plus.

J’aime pas la vodka…

C’est dégueulasse…

Mais on avait une idée !

Tu vas faire quoi, mon cœur ?

Je regardai Syd.

Pinçai les lèvres.

Tu vas faire comme Howard, Davey ?

Tu vas mentir ?

A Syd en plus ?!

Ooouuuh comme c’est pas bien.

C’est pour NOTRE bien !

Je fourrai un Twizzler dans ma bouche…

Et haussai les épaules.

-Je vais… faire de mon mieux…

Elle va le voir.

Que je mens ?

Non.

Que tu vas plus prendre tes médocs.

Mais non…

Enfin si parce que j’arriverai à faire l’amour avec elle.

Mais je suis heureux, non ?

J’ai pas besoin de médicaments…

Si je suis heureux.

Et Syd sera heureuse aussi.

Tu es malade, Davey…

Je soupirai un grand coup…

Puis Syd parla comme à la radio.

Et je redressai la tête.

La question était pour Howard.

Les questions étaient toujours pour Howard.

Ou pour Kayden.

Je préférais.

J’aimais pas trop parler et tout…

J’écoutais Howard.

On a un bon public depuis le début. C’est des gens cool qui, pour la plupart, on bien accepté les changements dans le groupe. Surtout qu’on n’a pas vraiment eu le choix de les faire.

Je mâchonnais mon Twizzler…

-Ouais parce que… Kayden est mort et tout…

Et sans prévenir en plus.

Y avait une fille dans mon lit.

Chez lui…

Enfin quand j’y suis retourné.

Et que j’ai dû casser la porte pour entrer.

Tout ça parce qu’il était mort…

Howard s’arrêta.

Me regarda.

Syd me regarda aussi.

C’était quoi encore la question ?

Je tendis doucement une main…

Pour pouvoir lire sur les fiches de Syd.

Explique moi un peu comment ça se passe avec votre public.

-J’aime le public… C’est… une sensation vraiment… Tu sais, quand tu as 5000 personnes qui pensent la même chose en même temps ou qui ont le même… heu… Feeeling que toi quand tu as composé la musique…

Je fis une grimace.

Cherchai mes mots.

Pointai ma tempe.

-Comme un écho du moment où tu as entendu la première fois les notes… dans ton esprit avant de les… de les jouer…

Est-ce que quelqu’un comprend ?

Je sais pas.

Alors je préférai arrêter là.

Et me taire.

Quels sont vos meilleurs souvenir reliés à The Burning Fire toutes moutures confondues ?

Je renversai ma tête en arrière.

Soufflai…

Pour chercher ma concentration…

Et mes souvenirs.

J’pense que c’est les après-concerts. T’sais les fêtes avec les groupies. Quand on s’éclate… C’est dans ses moments-là que tu sens que tu vis…

Je faisais doucement « non »…

Avec ma tête.

Non j’aimais pas trop ça.

Les groupies et tout…

Ces fêtes c’était toujours…

Toujours dans de petites pièces.

Avec trop de gens dedans.

Et du bruit et tout.

Et je savais jamais quoi faire.

Ou quoi dire…

A qui…

Je préférais être tout seul.

Ou juste avec une ou deux personnes.

C’était assez.

Comme les thérapies de groupe.

J’aimais pas non plus.

Je progressais plus tout seul…

Avec le Dr. Strom…

-Meilleur… souvenir… ? Beuh…

Je frottai un de mes yeux.

En souriant à Syd.

-Quand The Burning Fire m’a trouvé… Et qu’on est allé au McDonald.

@ Billy Lighter

Je ne doute pas une seule seconde que David fera de son mieux.  Il me paraît évident que ce genre d’exercice n’est pas dans sa zone de confort mais mes questions, je crois, sont plutôt simple et ne demanderont pas de réflexions approfondis. Cela dit, je ne suis pas dans leurs têtes alors…

Alors je place l’enregistreur entre nous trois et démarre par une courte introduction qui vise à replace The Burning Fire aux travers les dernières années puis en présentant mes deux partenaires selon ce qui les a surtout démarqués pendant leur trajet de star.

Ma première question vise autant les fans qui entendront en différés cette interview puisqu’ils sont au centre. L’histoire d’amour entre The Burning Fire et le public n’est pas banale. Plusieurs artistes n’ont pas eu leur chance de conserver la fidélité des gens avec autant de changement au sein même de la formation.  

De deux choses l’une.  Soit The Burning Fire est un groupe qui passera au travers des décennies parce que leur musique trouve à se renouveler soit ils ont simplement tiré le ticket gagnant dès le départ mais les fans demeurent et au bout du compte, c’est ce qui prime car je ne connais pas beaucoup de star qui brille sans public pour les faire briller, justement.

Pour Howard, le fait de s’être renouveler en changeant quelques éléments, sans vouloir manquer de respect à la mémoire de Kayden,  ça a créer un renouveau, du moins c’est ce que je comprends de sa réponse et c’est vrai que le vent peu être bénéfique. Ils peuvent ratisser plus large, rejoindre différentes personnes.

Et pour David, qui jette un rapide coup d’œil à mes notes, c’est un état de connexion, un transfert via la musique et je trouve ça magnifiquement dit même s’il a eu du mal à s’exprimer, hésitant par moment.

‘’ Magnifique !’’

Limite romantique ! En tous les cas il a expliqué mieux que je n’ai su le faire à moi-même, ce que je ressens chaque fois que je l’écoute jouer, puis je me rend compte que je le regarde, avec un sourire tendre et amoureux, avant de me reprendre et de continuer.

Cette situation engendre très certainement des souvenirs. Forcément de voyager autant, d’offrir le meilleur de sois même soir après soir, dans autant de villes qu’on puisse en nommer.  Mon petit doigt m’a prévenu qu’Howard parlerait de fête et il ne s’est pas trompé. Tant mieux, d’un côté, si la vie de rock star devait être celle d’un moine, qui voudrait la vivre, volontairement du moins ?  Mon petit ami lui…  aime le Mcdo.

- Ben… c’est chouette le McDo !

Et puis un bon burger ça fait toujours du bien là où ça passe !

J’ai quand même besoin de me mordre l’intérieur de la joue pour ne pas rigoler, non pas de David, jamais je ne rirais de lui, mais de toutes les réponses que je m’attendais d’avoir, celle-là, était probablement en queue de liste.

- Vous avez beaucoup de chance de pouvoir vivre de votre passion, résultat d’un travail acharné. On compare souvent le monde de la musique à une jungle, il faut savoir combattre pour avancer et percer dans le milieu avez-vous crains à un moment où un autre que ce jour ne viendrait jamais ?

Et peut-être placer un ou deux conseils à d’aspirants musiciens qui écouteront leurs paroles et s’en inspireront.  Je trouve toujours intéressant de parler des débuts, parce qu’il est facile ensuite de tracer un parallèle avec le présent et de pouvoir placer des balises vers le futur.

Et parlant de futur…

- Parce que vous avez quand même eu tous les deux envie de remettre ça mais cette fois, avec un projet indépendant, Fireworks, supporté par BSC et non MTI. C’était un choix stratégique pour bien séparer les deux groupes ou avez-vous eu besoin d’aller voir si le gazon était plus vert ailleurs ?

Je doute qu’Howard ou David ne me réponde franchement ‘’ Ouais, on en avait marre de Timmy Evans et de sa dictature intestinale !’’

Et Fireworks ce n’est pas rien… Parce que non seulement la chanson est magistrale mais en plus elle rallie les fans inconditionnels de The Burning Fire et ira chercher ses propres addicts. Tournez ça dans le sens que vous voudrez, ils sont assit sur une véritablement petite mine d’or.

Machinalement, je prends la main de David dans la mien et fait s’entrelacer nos doigts. Plus que jamais, j’ai besoin de le toucher, de me sentir près de lui.

- Projet  ‘’ on the side’’ ou non, je suis prête à miser gros que je ne suis pas la seule qui espère entendre encore plus, parce que votre travail créatif est explosif !

Impartiale jusqu’au bout des ongles, je vous le dis !

@ Billy Lighter

Ouais Kayden est mort. Alors on a pas eu le choix. Enfin, au début, l’était pas mort. L’était juste dans le coma. Puis, il est mort quand on avait déjà fait tous les changements au sein du groupe. On avait pas attendu Kayden.

Et quand j’finis de répondre, ce fut autour de David. Lui, il parla plus du sentiment qu’il avait quand il faisait des concerts. De l’espèce de feeling qu’il ressentait avec le public. L’en avait dit beaucoup des mots. J’avais pas l’habitude qu’il parle autant surtout en interview. D’habitude, il disait un mot ou deux mais p’tètre que c’est parce que c’est sa petite-amie qui l’interview et qu’il a envie de lui en donner beaucoup, des réponses.

J’essayais de pas trop tousser pendant qu’il répondait mais que je me retenais, je m’étouffais presque. J’avais de plus en plus chaud, en plus dans cette foutue pièce… Mais j’enchainai quand même avec la question sur les souvenirs. Ça me permit de parler des fêtes… Enfin, surtout de la première fête avec The Burning Fire en 1975. C’était le genre de souvenirs que j’adorais. Y’en avais d’autre mais les fêtes, y’avait que ça de vrai.

J’laissai, ensuite, David répondre. J’avais la gorge sèche et ma poitrine me faisait de plus en plus mal. Ça brûlait en fait chaque fois que j’respirais… Et j’respirais tout le temps d’un souffle court et rapide. Mais, j’crois que p’tit à p’tit, le pire, c’était la fièvre. J’avais l’impression que j’avais plus chaud qu’avant.

Je me frottai les yeux alors que David répondit à la question aussi en disant que son meilleur souvenir, c’est quand The Burning Fire l’avait trouvé et qu’ils avaient été au McDo. Moi j’connaissais l’histoire même si j’étais venu bien après ça. J’crois que c’est Kayden qui me l’a raconté un jour où il était bourré. Ils avaient trouvé David dans un club et ils avaient été au McDo tous ensembles. Depuis, David l’avait plus lâché ou Kayden avait plus voulu lâché David, j’savais pas trop. Mais sans ça, il serait pas avec The Burning Fire, le David… Tout comme j’serais pas batteur de The Burning Fire sans Amon.

Syd disait que le McDo’, c’était chouette. Je m’affalai de plus en plus sur la table.

-Ouais… C’est trop bon le McDo’.

Mon regard était dans le vide.

-J’aime les Big Mac…

Pourquoi, j’dis ça ? Boh…

Et mon regard resta dans le vide à la question suivante parlait de percer. Ouais, David et moi on avait grave percé. Tout le monde nous connaissait maintenant. Mais si j’avais eu peur de ne jamais y arrivé ? Bah, c’était complexe.

-J’ai toujours cru que ça viendrait… J’savais juste pas quand… En tout cas, j’ai tout fait pour percer. J’ai longtemps cherché le bon groupe et j’partais quand je voyais que les gens étaient pas motivés… Mais j’crois que dans le milieu, il faut autant de travail que de chance. Sans la chance, tu peux pas percer même si t’as plein de talent. Moi, j’crois que j’avais les deux. On m’a même pas repéré sur scène, alors…

J’avais jamais raconté que j’m’étais fait repéré par Amon dans une salle de boxe… Tout le monde croyait que c’était Timmy qui m’avait trouvé j’savais pas trop où et qu’il m’avait présenté au groupe. Mais bon, j’crois que la fièvre me faisait un peu balancer n’importe quoi. Puis… J’avais toujours faim et soif.

-Mais j’ai jamais désespéré… Pourtant, j’crois que j’suis resté pendant plus de 7 ans à chercher un bon groupe. J’crois que le truc c’est de ne pas abandonner et d’attendre le p’tit moment où la chance arrive. Même des gens sans talent peuvent y arriver comme Ben Masters, par exemple. L’a pas de talent mais il a percé quand même, le con…  

J’fis une moue triste. J’ai bien répondu à la question… P’tain, j’en suis même pas sûr… Mais j’laissais le temps à David de répondre à son tour. P’tètre qu’il va parler de McDo’, encore… Et de Kayden. Ouais, c’était possible.

Mon oreille sifflait un peu maintenant… Ah merde. J’soupirai mais ça me fit toussé alors j’arrêtai de soupirer pour passer une main dans mes cheveux. Ils étaient mouillés ce qui les plaqua un p’tit peu un arrière malgré le gel qui semblait pas apprécier la transpiration.

Puis, Sydney parla de Fireworks et ça me fit sourire un p’tit peu. Mais elle parla pas de la musique de Fireworks en soit… Mais du choix de la maison de disques ce qui fit un peu disparaitre mon p’tit sourire.

-J’ai fait ça pour faire chier Timmy… Caprice de star. C’est tout.

J’suis comme Lola… Merde qu’’est-ce que j’dis, là ? J’aurais dû dire un mensonge…

-Nan, en fait, c’est une question de thunes. BSC m’offrait plus si je faisais le single chez eux alors j’ai pas hésité. Don Hughes m’en veut pas… Il comprend. C’est des thunes et de la négociation. Reed me proposait juste plus d’argent que Don. Mais le principal, c’est que les fans aiment en fait… La maison de disques on s’en fout un p’tit peu, c’est que des histoires de thunes.

Bon, y’avait déjà un p’tit peu plus de mensonges et la réponse et déjà un p’tit peu plus correcte. Quoi que « caprice de star », c’est pas mal… Peyton aurait sûrement dit ça.

Syd disait qu’elle était sûr que plein de gens voudrait en entendre encore plus parce que Fireworks, c’était bien. Elle faisait partie des gens qui avait adoré. J’souris.

-Merci, c’est cool.  Pour le moment, y’a le single… C’est tout. C’est un one-shot.

Non, c’était pas qu’un one-shot et j’avais déjà des chansons mais bon… J’pouvais pas dire ça à la radio, sinon Timmy allait le savoir. Même si j’ai dit « pour le moment »…

@ Billy Lighter

Vous avez un sourire vachement niais…

Tous les deux…

La ferme…

Elle est juste…

Magnifique !

Tu la regardes dans les yeux, Davey !

Je baissai les yeux.

Mais mon sourire niais lui…

Il resta…

C’était pas vraiment un sourire niais.

C’était un sourire amoureux.

Ouais…

C’est quoi la différence, David ?

J’aimais le McDo.

Syd aussi.

Howard aussi.

Surtout les Big Mac…

Surtout quand t’as plus eu à bouffer…

Depuis deux jours.

Là, le McDo devient vachement chouette…

-Ouais les Big Mac, vieux…

Je penchai la tête…

Regardant Howard de mes grands yeux bleus.

-Tu vas pas d-dormir maintenant… Howard… On est… on est en interview…

Boh…

Peut-être qu’il allait le faire quand même.

Howard faisait des drôles de trucs…

Des fois…

Il faut savoir combattre pour avancer…

Oh merde…

Je vais rater la question.

Je regardai Syd.

Attentivement.

Avez-vous crains à un moment où un autre que ce jour ne viendrait jamais ?

Je réfléchis.

Howard répondit…

Howard avait travaillé beaucoup.

Pour arriver là.

Moi…

Moi j’étais juste au bon endroit au bon moment.

Alors heu…

-Heu… J’ai j-jamais trop pensé à ça…

Je haussai les épaules.

-J’aime juste… jouer du piano c’est… c’est comme créer un monde pour chaque chanson.

Je peux créer des mondes.

Pour me balader dedans.

Parfois j’oublie un peu…

J’oublie un peu L.A.

J’oublie de revenir.

Parfois je ne sais plus…

Après tout…

Qu’est-ce qui me disait que j’avais pas…

Que j’avais pas créé tout ça.

Syd.

Howard.

La table.

L’enregistreur.

Je peux le faire.

Je peux décider ce qui est réel.

Et ce qui ne l’est pas.

David !

Je sursautai presque…

Avez-vous eu besoin d’aller voir si le gazon était plus vert ailleurs ?

…ma main dans celle de Syd.

Et je répondis en même temps qu’Howard.

Presque d’une même voix.

-C’était pour faire chier Timmy Evans.

Nan, en fait, c’est une question de thunes.

Hein ?

-Quoi ?

Moi je croyais que c’était pour faire chier Timmy…

Je regardai Howard.

Les sourcils levés…

La maison de disques on s’en fout un p’tit peu, c’est que des histoires de thunes.

Je fis la moue.

Puis regardai Syd.

-Ouais… Ça c’est vrai…

J’y ai jamais trop…

Trop rien compris, t’façon…

Normal.

Tu es un attardé, Davey.

Pour le moment, y’a le single… C’est tout. C’est un one-shot.

Je pinçai les lèvres.

Dis-le !

Dis-le, David !

Dis qu’Howard a d’autres chansons.

Tu le sais.

Tu les as entendues.

Quand il joue de la batterie…

Tout seul dans la villa.

Je me penchai doucement.

Vers Syd.

Pour lui souffler à l’oreille.

-Ou peut-être pas…

Fireworks est réel.

Je décide.

@ Billy Lighter

Persévérance, travail et chance.  

C’est en gros ce qu’Howard à a dire aux aspirants rock stars de ce monde qui voudraient suivre ses traces.  J’écoute ce qu’il raconte, même si je commence à penser qu’il ne terminera jamais l’entrevue à bout de souffle comme il est.  Il a besoin du bouche à bouche ?  Je peux le faire, c’est strictement dans le but de l’aider, hein parce que… ben parce qu’il y a assez de bouches comme ça dans ma petite tête de linotte.

Son histoire est semblable mais en même temps, elle est différente de celle des autres. La ressemblance réside surtout à la longue attente avant LE moment où il est enfin remarqué. La différence c’est que lui il y est parvenu à force d’acharnement… et de chance.

Non Howard, on l’oublie pas, la chance dans tout ça !

Au travers du discours du batteur, mon petit ami s’inquiète qu’il finisse par s’endormir. Ce genre de réflexion me fait sourire. Forcément c’est David qui l’a dit. Mais c’est vrai qu’Howard, en plus de chercher son souffle, donne l’impression d’être complètement déchiré par le sommeil, à croire qu’il s’absente par moment, perdu dans ses pensées.

Qu’en à David, lui, ça tient dans le fait qu’il aime ce qu’il fait. Jouer du piano c’est sa passion, une façon de se libérer dans un monde parallèle  pour créer ses propres mélodies.

‘’ Comme quand tu m’amène dans la White Room, chéri !’’

Ma pensée me fait rougir et légèrement perdre le fil. J’y repense souvent, à ce moment unique que nous avons partagé, ou pas, je cherche encore à le définir. Il n’en demeure pas moins être l’un de mes plus beaux souvenirs et y repenser me fait fondre à chaque fois… sauf que là, dans l’immédiat, ce n’est pas l’idéal que d’avoir ces images dans la tête.

Je dirige ensuite sur Fireworks puisque c’est LE sujet chaud de l’heure. C’est sur toutes les lèvres, les paroles comme le single. Je ne pouvais pas passer à côté et surtout pas sur le fait qu’il a été signé chez BSC et non chez MTI.

Je lève les yeux, surprise mais amusée quand Howard, appuyé par David d’une même voix, lance de but en blanc que c’était pour faire chier Timmy Evans.

- ’’Off the record’’, ça ne se retrouvera pas au montage mais bon sang que je voudrais lui voir les oreilles friser s’il entendait ça !

Je ne sais pas le calculer, l’anglais et ce n’est pas le retour de David, comme si rien était arrivé, comme si tout était ‘’ok’’ qui va changer l’opinion que j’ai du manager.

Je laisse Howard et David continuer, explique qu’ils ont fait ça pour l’argent, que tout n’était qu’une question d’argent, BSC offrait plus et bla bla bla puis…

- Un one-shot… pour le moment pour reprendre les mots d’Howard et compléter avec ceux de David, ou peut-être pas… j’adore !

Ça, c’est de l’or et ça va faire sauter les fans dans leur salon quand ils vont entendre. Parce que ouais, ils vont en tirer les mêmes conclusions que moi ça ne fait aucun doute.

Après cette savoureuse demi-confession, je ferme l’enregistreur et je regarde Howard, non sans lâcher la main de David.

- Écoute, tu ne semble vraiment pas bien, pour dire vrai, tu me fais même un peu peur. Tu es certains que tu vas bien ? Parce qu’on peut arrêter et reprendre demain, j’ai un petit peu de temps avant de poster la cassette.

Je dois tout retranscrire, surligner ce que je garde, enfin, donner mes directives pour que chez L.A.Rock, ils puissent faire un montage correct en y insérant des chansons et tout… sauf que je n’ai pas envie qu’ils annoncent le décès d’Howard Stone avant la fin.

- Je peux aller voir s’il y a de l’eau, quelque part, doit bien y en avoir !

@ Billy Lighter

J’allais dormir ? Nan, j’allais pas dormir. Je somnolais même pas. Il disait quoi David…

-Nan, j’vais pas dormir, vieux.

J’aurais pas aussi bien répondu à la question de Sydney si j’étais entrain de dormir ou si je m’endormais. C’est pas parce que j’avais le regard dans le vide que j’allais dormir.

Bref, j’répondis à la question de Sydney en essayant de… Bah, d’avoir plus ou moins une réponse cohérente. Ça semblait clair et cohérent dans ma tête mais j’avais l’impression que quand je parlais, ça voulait pas dire grand-chose. J’crois que ma tête surchauffait ou quelque chose comme ça et ça m’empêchait de bien savoir si ce que j’disais avait du sens.

Mais Sydney faisait pas une drôle de tête alors j’crois que c’est plus ou moins cohérent.

David y répondit plus brièvement. En même temps, il avait jamais vraiment pensé à ça alors il avait pas vraiment de réponse. Juste qu’il adorait joué du piano. Puis, l’était sacrément doué pour ça. Y’a pas de meilleur pianiste que David sauf peut-être Mozart mais l’est mort, j’crois…

Puis, on passa à Fireworks. J’avais plein de trucs à dire sur Fireworks mais beaucoup que je pouvais pas dire. Mon choix de la maison de disques c’était pour faire chier Timmy. Ce que je dis tout haut en même temps que David. J’levai un sourcil en regardant la claviériste. Je lui avais dit ? Ouais p’tètre… En tout cas, dire la vérité m’avait échappé et Sydney déclara que ça ne passera pas à la radio. C’était cool ça. Elle cachait mes vérités. C’est sympa. J’aimais bien Sydney. Et puis, elle aimait pas Timmy, apparemment. Sinon, elle aurait pas voulu voir ses oreilles frisées. J’souris un peu.

-C’est cool… Sinon, j’me serais encore fait engueuler même s’il sait déjà que j’ai fait ça pour l’emmerder. Mais il aurait pas aimé que j’le dise à tout le monde.

Du coup, j’avais dit que c’était pour l’argent. C’était pas vrai… Mais c’était pas faux… Mais c’était quand même pas trop vrai. Le fait que Fireworks continuera était, en partie, une question d’argent. Mais le fait d’avoir fait le single, c’était sincèrement pour faire chier Timmy et ça avait marché en plus.

Maintenant, y’avait Ben Masters. Preuve que ça avait vraiment fait chié Timmy.

David souffla un truc à l’oreille de Sydney mais j’entendis pas vraiment. Mes yeux se fermaient un peu tout seul à vrai dire et j’suivais plus grand-chose. Sydney déclara alors que c’était un one-shot et j’approuvais de la tête. Même si elle ajouta « peut-être pas ». Et j’approuvai quand même ça aussi nonchalamment et sans me rendre compte que j’avouais que Fireworks ça ne sera pas qu’un single. Et j’souris un peu de la voir enthousiaste comme ça pour de la musique qu’on avait fait.

Elle ferma ensuite son enregistreur alors que j’me frottai les yeux avec l’un de mes poings entre deux quintes de toux. Sydney me regard ensuite pour me demander si ça allait… J’allais dire « oui »… Mais c’était totalement faux et mon mensonge ne tiendrait pas vraiment la route. Elle disait qu’on pouvait arrêter-là et reprendre demain. Elle disait qu’elle avait le temps… J’voulais pas faire foirer tout son travail…. Mais…

-T’es vraiment sûr qu’on peut reprendre demain ? J’crois que si on peut vraiment, j’veux bien faire le reste demain… J’crois que… Que j’vais aller me reposer un p’tit peu avant le concert. Oh ou p’tètre qu’on pourra achever après le concert… Si tu as le temps et que t’es en forme, j’voudrais bien achever après et prendre un peu de temps sur la fête qu’il y aura après. Sinon, demain après que j’me sois levé, ça me va…

J’souriais. Ouais, ça ira mieux quand j’me serais reposé un peu et que j’aurais mangé et bu un p’tit peu de vodka.

Sydney me proposa même d’aller chercher de l’eau. J’aimais pas l’eau…

-Non, te déplace pas pour ça… J’ai tout ce qu’il faut dans ma loge. J’boirais de l’eau là-bas.

Ça faisait un moment que j’avais abandonné mon Twizzlers sur la table. C’est un hamburger qu’il ne fallait pas ça mais c’était quand même cool de la part de David.

-Si on peut reprendre plus tard, j’vais vous laisser. Vous avez p’tètre envie de profiter un p’tit peu de vous deux tout seuls…

Enfin, j’me comprenais. J’me levai doucement… Ma tête tournais mais pas plus que quand j’avais trop bu alors ça allait. C’était la douleur dans ma poitrine et la fièvre qui était dérangeant en fait.

J’crois que j’allais arriver à aller jusqu’à ma loge sans encombre. Elle était pas loin d’ici.

@ Billy Lighter

’Off the record’’

Timmy Evans n’entendra pas ça.

Je haussai les épaules.

-Il sait.

Un one-shot…

Fireworks.

Est-ce que The Burning Fire va mourir ?

Non.

Howard va mourir.

David !

Howard est en train de rendre l’âme.

Je regardais Howard.

Les yeux grands ouverts.

De moins en moins concentré sur l’interview.

Je déglutis.

Howard va faire comme Kayden.

Et l’histoire va recommencer.

Tu vas retourner au Hollywood Mental Health Center.

Et te perdre pour de bon.

Tu me fais même un peu peur.

Je grimaçai.

Baissai les yeux.

Me tortillai un peu sur ma chaise.

-Tu me fais peur aussi.

Howard me fait peur.

Non.

La maladie d’Howard me fait peur.

Sans lui…

Sans lui, je ne sais pas ce que je vais faire.

Syd lâcha ma main.

Je me mordis la lèvre.

En voyant tous les…

Tous les petits et fragiles liens que j’avais.

Se décomposer sous mes yeux.

D’abord ce sera Howard.

Puis Syd.

Tu devrais avoir l’habitude, Davey !

C’est pas la première fois…

L’abandon, tu connais ça.

En même temps…

En même temps, qui voudrait de toi, David ?

Je bouchai discrètement mes oreilles.

Même si ça ne servait pas à grand-chose.

Laissant Syd parler avec Howard.

Puis Howard se leva…

Comme pour s’en aller.

Je le regardai avec des grands yeux inquiets.

Bouchant toujours mes oreilles.

-Howard, s’il te plait, ne meurs pas…

@ Billy Lighter

De toute évidence, Howard ne va pas bien et il est hors de question que j’étire son supplice pour répondre aux exigences de mes patrons.  On remettra l’interview ou je la continuerai avec David uniquement, qu’importe.  Je suis presque soulagé quand il accepte d’arrêter là tout en me proposant, à bout de souffle, différents moments pour la continuer.

- Ouais, si tu veux, après le concert ou demain dans la journée. On verra comment tu vas  mais ne t’inquiète pas avec ça.

David s’inquiète aussi, c’est normal ils sont amis depuis longtemps et, dégageant ma main de la sienne, je la pose sur son avant-bras pour le réconforter, autant que je peux le faire par ce geste.
Pour le moment, même si c’est court, j’ai tout de même de quoi de croustillant qui  saura faire patienter  pour la suite. Je crois que j’ai trouvé mon angle pour faire une transition dans l’entrevu et faire une pause jusqu’à après le concert, m’arrange finalement.

Howard se lève en déclinant ma proposition de lui trouver de l’eau.  J’imagine bien qu’il a plutôt envie d’un truc plus fort qui l’assommera bien comme il faut mais un peu d’hydratation avec le bon vieux H2O ne lui ferait pas de tord. En fait, je me demande depuis combien de temps, d’années, qu’il n’a pas bu autre chose que de l’alcool…

- Repose toi… on se voit plus tard ! Et bon show !

Au cas où je ne lui reparlerais pas avant…

Juste avant qu’Howard ne quitte la pièce, non sans tituber, David lui soumet une demande qui me bouleverse et je ne peux m’empêche de prendre son visage entre mes deux mains, doucement, de l’embrasser tendrement avant de poser mon front contre le sien.

- Il ne va pas mourir, David. Il est  malade.  Il va guérir et aller mieux il ne faut que lui laisser un peu de temps.

Puis je laisse glisser mes mains pour enlacer David et l’embrasser de nouveau.  Je peux imaginer comment il se sent. Je me sentirais pareil s’il était dans cet état. La peur de perdre quelqu’un que l’on aime,  de ne plus jamais le retrouvé comme avant, sans comprendre ce qui s’est passé.

Chaque fois que je regarde David, j’ai cette peur incontrôlable au ventre qui me rappel tout le temps que j’ai cherché à comprendre.

- Tu veux qu’on aille dans ta loge passer le temps ?

J’ai bien ma petite idée en tête pour savoir comment passer le temps. Peut-être que ça irait là, il est en forme, bien réveillé, pas amortie par ses cachets…

Je me lève en lui donnant la main et tout en ramassant mon enregistreur et mes fiches.

- Je vais écouter plus tard ce que ça donne, déjà pour voir ce que j’ai puis je verrai comment je ferai pour la suite.  Tu viens ?

@ Billy Lighter

Howard était malade.

Il allait partir.

Après le concert ou demain dans la journée.

Je me tournai vers Syd.

Me mordis la lèvre.

Je ne sais pas comment…

Je ne sais pas comment je serai.

Après le concert.

Ou demain.

Mais Howard était malade.

Repose toi… on se voit plus tard ! Et bon show !

Il va mourir, David !

Je ne voulais pas qu’il meurt.

C’est déjà trop tard !

Syd prit mon visage entre ses mains.

Je sursautai.

Mais me calmai directement.

En sentant ses lèvres…

Tout contre les miennes.

Il ne va pas mourir, David.

-Ok…

Il lui fallait du temps.

ON A PAS LE TEMPS, DAVID !

Le concert, c’est aujourd’hui…

Syd m’embrassa encore.

Et si je frissonnai sur le contact de ses mains…

Qui glissaient sur moi…

Je ne pus m’empêcher de gémir.

D’angoisse.

Parce que le concert, c’était aujourd’hui.

Et Howard allait peut-être mourir.

Tu veux qu’on aille dans ta loge passer le temps ?

Je hochai la tête.

Baissai les yeux…

Pris la main de Syd…

Quand elle me la donna…

Ouais.

Ouais, je viens.

On va aller se cacher.

Hors du monde.

Et attendre que ça passe.

Et qu’Howard guérisse.

@ Billy Lighter