L’entrevue ne s’est quand même pas si mal déroulée même si elle fut écourtée par les quintes de toux d’Howard qui ont vite fait de m’inquiéter pour le batteur. Ce n’est pas normal de manque de souffler à tous les deux mots et de tousser à s’en cracher les poumons pour un simple rhume.

Quoi qu’il en soit, je ne suis pas sa petite amie, ni sa mère alors le mieux que je pouvais faire était de lui proposer de remettre le reste de l’entrevue à plus tard pour qu’il puisse se reposer mais je doute qu’il en profite vraiment pour ça. Il n’est pas du genre à suivre les conseils il serait plutôt du genre à en faire qu’à sa tête.

Ça me désole.

Et David semble craindre le pire pour son ami.

J’ai voulu le rassurer et lui dire qu’Howard n’allait pas mourir de sa grippe mais je sais que tant qu’il ne le verra pas mieux, David ne me croira pas totalement.  Je ne me crois pas tout à fait non plus. Je doute qu’Howard ait un simple rhume et qu’il ira mieux en se reposant.

Howard nous quitte, nous laissant, David et moi seuls. Je ramasse mes trucs, place tout dans mon sac et lui propose d’aller dans sa loge. Je dois écouter ce que ça donne, l’entrevue, question d’être certaine qu’on entende bien le passage sur Fireworks, la révélation semi cachée, surtout, mais, si ça se trouve, il y aura mieux à faire dans la loge en attendant le début du concert…

La loge en question n’est pas très loin de la pièce que nous avons utilisé pour réalisé l’entrevue mais quand même plus à l’écart et c’est une chance parce qu’avec les sounds check de The Bleeding Heart, si nous nous étions installés dans une loge, il est fort à parié que la bande aurait été inutilisable.

Dès que nous entrons dans la loge, j’en oublie l’interview, la bande à écouter, j’en oublie Howard qui tousse sa vie dans sa propre loge mais je n’oublie pas David et l’amour que j’ai pour lui. L’envie qui vient avec en prime…

Je crois aussi que c’est la première fois que je réponds à une impulsion aussi intense à ce niveau. Même avec Evan, j’ai eu le temps de me poser la question, de savoir si j’en avais envie, si je ne devrais pas plutôt partir. En ce moment, c’est tout autre chose. Je le désire et je le lui fais comprendre en passant mes mains sous son t-shirt pour le lui retirer, puis en embrassant son torse  jusqu’à remonter au creux de son cou et de lui murmurer :

- J’ai envie de toi, David!

Puis je le regarde avec un ce genre de regard qui veut tout dire, en l’entraînant vers le matelas qui se trouve au sol, presque abandonné là par les roadies trop pressés d’installer les loges ou bien était-ce parce qu’il n’y avait pas grand-chose à placer ici qu’il a été tout bonnement placé presque au centre de la petite pièce.

Ce petit matelas pourrait très bien devenir un oasis pour David et moi… le moment idéal pour nous retrouver, essayé de nouveau.  Je brise mon étreinte pour m’agenouiller sur le matelas, levant les yeux vers lui pour le regarder tout en défaisant un a un les boutons de mon chemisier.

@ Billy Lighter

Howard toussait vraiment…

Beaucoup.

Fort.

Quelque chose va…

Quelque chose va mal tourner.

Il va mourir, David !

Pas de doute !

Syd me tirait doucement.

Les couloirs défilaient.

Y avait…

Beaucoup de portes.

Beaucoup de gens.

Des visages que je connaissais.

D’autres pas.

Je crois.

Mais pas d’Howard.

Beaucoup de gens.

Dans des tous petits couloirs.

Beaucoup de bruit.

Tout le monde qui…

Qui parlait en même temps.

Et la musique de…

De BleedingHeart.

Qui faisaient leurs settings.

Puis Syd referma une porte sur nous.

J’avais mangé mon Twizzler en entier.

Et je soupirai.

De soulagement.

J’allais lui dire « merci »…

Mais elle…

Je levai les sourcils…

Frissonnai sous les mains de Syd.

Sous mon t-shirt.

Putain de médocs…

Je souris.

Mais baissai les yeux…

T’arrive même pas à la lever, David !

Elle peut faire ce qu’elle veut.

Tu es impuissant.

Je levai quand même…

Docilement les bras…

Quand elle souleva mon t-shirt.

Je penchai la tête.

Ma joue caressant la sienne.

J’ai envie de toi, David!

Je souris.

Ou tiquai.

Quelque chose entre les deux.

J’étais torse nu…

Je me mis à avoir chaud.

Syd prit mes mains.

M’entraîna près du matelas.

Et je la regardai timidement.

Comme du coin de l’œil…

Défaire doucement…

Tout doucement…

Son chem…

Oh…

Mes yeux s’écarquillèrent…

Quand les fourmis envahirent…

Heu…

Tout le bas de mon ventre…

Je passai ma langue sur mes lèvres.

Regardai Syd…

Soufflai de plaisir.

Un peu à l’étroit maintenant.

Et je me précipitai…

A genoux sur le matelas…

Face à elle…

Je pris son visage entre mes mains.

Pour l’embrasser…

Comme je ne l’avais encore jamais fait.

Je ne m’arrêtai que pour respirer.

Et dire, essoufflé :

-J’ai envie de toi… J’ai… très très env… mmfff…

J’avais pas fini ma phrase.

Que je l’embrassai encore.

J’avais un peu peur…

Que ça retombe.

Alors j’avais tendance à…

A vouloir aller un peu vite…

J’aidai Syd…

A enlevai son chemisier.

En la poussant en arrière…

En l’embrassant…

Sur les lèvres…

Les épaules…

Puis la poitrine…

Je passai mes mains derrière son dos…

Pour dégrafer son soutien-gorge.

Enfin…

Essayer…

Je rigolai…

-Ça c’est… juste impossible à enlever…

Et j’ai peur…

De pas avoir le temps…

Alors je descendis plus bas…

Sur son ventre…

Je fis glisser son pantalon…

Sa culotte…

Et l’embrassai encore…

Là où je savais…

Que c’était très chaud…

Très doux…

Et très sensible…

@ Billy Lighter

À peine sommes-nous dans la loge de David que je fais abstraction des derniers évènements pour faire face à l’homme que j’aime et glisser mes mains sous son-t-shirt avec une idée bien précise en tête. Nos derniers essais non pas été très fructueux, pour ne pas dire un peu frustrants même si je suis de nature très optimiste et que je sais que la situation de David, embrouillé par ses médicaments se stabilisera.

Je voulais être patiente, laisser les choses aller d’elles même et  apprécier surtout de pouvoir dormir  avec lui, contre lui, dans ses bras en me disant que c’était l’essentiel.

Faut croire que malgré toute la bonne volonté, j’en demeure une femme avec des besoins et un désir de plus en plus grand envers l’homme que j’aime.  Quand il est torse nu, son t-shirt mollement abandonné sur le sol de la loge, je l’entraine vers le petit matelas qui fera office de lit pour l’occasion.

Agenouillée sur ce matelas plus ou moins confortable,  sans le quitter des yeux, je défais un a un les boutons de mon chemisier, lui dévoilant ma poitrine, enfin, mon soutien-gorge en dentelle noir. David me rejoins dans le mouvement, faisant glisser de mes épaules mon chemisier tout en m’embrassant. Le contact de ses lèvres soyeuses sur ma peau délicate me fais frémir et, mes yeux clos, se révulsent de plaisir sous mes paupières alors que s’échappe mon premier gémissement d’entre mes lèvres.
Le moment magic, parfait.

Enfin jusqu’à ce que David se prenne un revers contre mon soutien-gorge qui refuse de céder sous ses doigts. Sa remarque me fait rigoler alors qu’il me suffit que de mon majeur et index pour faire sauter l’attache libérer mes seins de leur prison de dentelle.

David a déjà passé à autre chose en glissant sur mon corps, entraînant mon pantalon et ma culotte avec lui, soufflant autant de baisers sur ma peau qu’il y a d’étoiles dans mes yeux. C’est la première fois que je le vois aussi entreprenant, voyageant sur mon corps, en prendre possession jusqu’à finir sa visite entre mes cuisses, là où ma féminité lui hurle presque de me prendre sans plus attendre.

Dès le premier contact de sa bouche contre mes lèvres intimes, c’est le Big Bang de sensations. Sa langue investit mon sexe avec une habileté déconcertante, comme s’il connaissait  mon corps par cœur, sachant quand et comment me faire gémir, en dosant parfaitement bien les accords entre sa langue et ses doigts.  J’en viens à cambrer des hanches, cherchant à balancer mon bassin comme si je cherchais les assauts de son sexe en moi alors qu’il me doigte et m’embrasse avec avidité.

Mes doigts se perdent tantôt dans ses cheveux, tantôt  sur le matelas, s’y enfonçant alors que je renverse ma tête vers l’arrière en exaltant à plein poumon le plaisir qu’il me donne. Si les setting de The Bleeding Heart nous parviennent jusqu’ici, je suis prête à parier qu’eux entendent combien je prends bien tout mon plaisir en ce moment.

J’orgasme, littéralement.

Je me tortille, me reculant sur le matelas pour me libérer de l’emprise de David, malgré moi mais je n’en peux plus ! C’est à ce point bon que j’ai besoin d’une pause pour reprendre mes sens avant de repartir à nouveau pour un tour.

Je l’attrape par ses bras le forçant à remonter et s’allonger sur moi et, quand il y est, je glisse entre nous deux une main pour le guider en moi non sans prendre le temps de le caresser alors que je le découvre bien en possession de ses moyens pour mon plus grand plaisir. Son sexe embrasse le mien, je prends tout mon temps, le frottant à moi pour me ramener aux limites de l’apothéose puis, en me cambrant encore, je nous unis avant de croiser mes jambes derrière ses fesses.

- Ahaaan ! Oh !! David ! Je t’aime !

@ Billy Lighter

T’as vraiment le temps pour ça, David ?

Ouais…

Non…

Je sais pas…

J’en ai juste…

J’en ai juste très envie.

Syd était toute chaude.

Sa peau était douce.

Je voulais la découvrir.

Pervers !

Toute entière.

Juste avec mes lèvres…

Vas-y, David !

On te regarde !

Tu sais que t’es un peu grassouillet ?

Je grommelai…

Tout en suçant doucement.

Les lèvres intimes de Syd.

-Mmmm…

Mes yeux étaient un peu…

Un peu dans le gaz…

Mais juste parce que c’était bon…

Et c’était encore meilleur…

David !

Ton érection va retomber !

Même pas vrai…

C’était plutôt le contraire.

A chaque fois qu’elle gémissait…

Je gémissais aussi.

Parce que de longs frissons…

Haaan tu aime ça, hein, mon Davey !

Remontaient le long de mon dos.

Obsédé de merde.

LA FERME !

Putain…

Les voix me…

Me provoquaient…

Et les cris de Syd…

M’encourageaient…

Alors je jouais avec ma langue…

Puis avec mes doigts aussi.

C’était pas comme si…

Je veux dire…

C’était pas ma première fois non plus…

C’était juste…

Plus facile avant…

Sans les médicaments.

On ne doit plus les prendre, Davey !

C’est mauvais pour toi, les médocs.

Si tu continues à les prendre…

Syd va partir.

Ok !

Ok !

La ferme maintenant.

Je gémis de plaisir…

Quand Syd perdit ses mains…

Dans mes cheveux.

J’aime ça quand on…

Quand on caresse ma tête.

A me fait du bien…

Allez, David !

Avant.

Arrière.

Je caressai ses fesses.

De ma main libre.

J’avais la bouche toute mouillée.

Mais c’était pas moi qui bavait, c’était…

Syd cria plus fort.

Plus longtemps.

Attention, David, tu vas…

Je pris une grande inspiration.

Relevai la tête.

Pour me retenir.

-Non pas… pas maintenant…

Syd me tira vers elle.

Ou je me précipitai sur elle.

Je sais pas trop.

Mais j’étais aussi nu qu’elle.

Quand est-ce qu’on a enlevé le pantalon ?!

Je sais plus !

Et je m’en foutais…

J’embrassai la bouche de Syd…

Et mes muscles se contractèrent.

Quand elle passa une main entre nous.

Mon sexe frottait contre le sien.

Sa main me caressais aussi.

J’avais le souffle court.

Et encore plus chaud si c’était possible.

Et c’était très bon mais…

J’arrivais pas à…

Oh… Ok…

-Haaaaaan Syd !

Ok… C’est fait…

Elle m’avait aidé un peu.

Et nous n’étions plus qu’un…

Je me soulevai un peu…

Sur mes mains…

De chaque côté de sa tête.

Lui souris…

En essayant d’aller et venir doucement.

Mais j’étais emballé…

Alors je me mis vite à accélérer…

-Je t’aime…

Et je l’embrassai encore.

En continuant de bouger en elle…

Gémissant contre ses lèvres…

-Encore…

Je voulais que ça dure longtemps.

Je pris une de ses mains…

Et la plaqua doucement contre le matelas.

J’embrassa le haut de sa poitrine…

J’avais envie de lui faire plaisir.

De faire tout en même temps…

@ Billy Lighter

Je frôle pratiquement l’orgasme à peine m’eût-il embrassé le ventre, c’est dire à quel point j’ai envie de lui. Et quand il vient se nicher entre mes cuisses, c’est l’apothéose. C’est grandiose, l’effervescence de sensations inavouables me soulève vers des sommets encore plus hauts.  On pourrait croire que David connait déjà mon corps mieux que moi-même, comme s’il avait eu le loisir de l’explorer plusieurs fois avant.

Je peux l’entendre gémir, alors que c’est moi qui suis dévorée par le plaisir. Ses lèvres vibrent contre la peau délicate de mon sexe, mes yeux se révulsent sous mes paupières à moitiés closes et mes doigts se perdent dans ses cheveux. C’est bon, tellement bon ! J’atteins vite l’orgasme, peut-être même trop vite, je m’en fou !

En l’agrippant par ses biceps, je le fais remonter sur moi, le branle tout en me caressant avec son sexe fièrement érigé. Il n’y a pas de doute possible, c’est notre moment de gloire qui vient de sonner !

En moi, David va et vient, soufflant, gémissant.  Mon petit ami assure et rattrape les derniers essais désastreux qu’on a connus.  Fermement mais sans me faire mal, il maintient l’une de mes mains contre le matelas et honore ma poitrine de baisers brûlants.

Au gré de notre passion de plus en plus ardente, je soulève une jambe, puis l’autre et vient presser mes genoux contre ses hanches, mes orteils prenant chacune une direction différente alors que de ma main libre, c’est sa fesse que j’empoigne et masse.

Le rythme augmente, mes seins tressautent à chaque fois que David  entrechoque son bassin au mien.  Nos corps doivent briller d’une fine couche de sueur. C’est que nous irradions de chaleurs mais qu’en plus, il fait chaud dans cette loge, notre petit sauna privé.

Je cris, de plus en plus fort.

David couvre toutes mes zones érogènes, stimules tous mes sens, ça vibre de partout, jusque dans ma tête !

- David… David… Ahaaaan ! !

Je fini par dégager ma main de la sienne, pour m’accrocher comme je le peux au matelas.

Ma voix se brise dans ma gorge pendant que je vis pleinement le second orgasme que me procure David.  Le deuxième en une même fois, c’est  le pied ! Je savais qu’il fallait que patienter un peu, que les médicaments allaient agir et…

‘’ Mais ce n’est pas le moment de penser à ça ! ’’

Même mes pensées s’y mettent, maintenant, mais pas assez pour me faire perdre le fil. J’exalte encore, le plaisir, l’amour, la passion, toutes ces sensations que je ressens.

‘’ C’était aussi intense avec Evan ? Non c’était…. Sydney !! Sors le de ta tête c’est pas le moment, tu vois ?! ’’

Mon regard se plonge dans celui de David, maintenant que tout devient plus calme. Je lui souris, caresse son visage puis le ramène pour coller son front au mien.

- Je suis heureuse avec toi, David !

C’est la vérité !

Je l’aime, et depuis tellement longtemps et ce sentiment, non seulement il s’est intensifié mais il s’est solidifié.  Je sais avec certitude que jamais il me sera possible d’aimer un autre homme de la même manière que j’aime David.

@ Billy Lighter

J’avais très chaud.

Elle était très douce.

Elle avait très chaud aussi.

Mais c’était bon…

-Syd !...

Mon souffle était court.

Fallait pas que je m’arrête.

J’avais peur de m’arrêter.

Et de ne plus pouvoir recommencer.

Je gémissais dans son cou.

Grognais même des fois.

J’entrelaçai nos doigts…

De sa main que je maintenais contre…

Contre le matelas…

J’embrassai les seins de Syd.

-Mmmmffff… J’aime trop ça !

Et elle criait mon nom.

Très fort.

J’eus un petit stress.

Pas à cause de tous les…

De tous les petits yeux qui nous regardaient.

Ou me traitaient de…

Pervers

Attardé

Obsédé

Cinglé

Psychopathe

Psychopathe ?

Enfin bref…

Je disais quoi ?

Ah ouais.

Petit stress…

Que des infirmiers débarquent…

Pour nous séparer…

Mais je me rappelai…

Qu’on était super loin…

Du Hollywood Mental Health Center.

-Aw…

Ma fesse…

Han mais j’aime ça aussi en fait…

Je souris à Syd…

Rigolai…

Et y allai plus fort…

Je lâchai sa main…

Elle accrocha le matelas.

Je grognai plus fort.

Mon front appuyé contre sa poitrine.

Puis mes lèvres embrassant son cou…

Jusqu’à ce que je me cambre…

Au-dessus d’elle…

Mes muscles se contractèrent.

Je serrai les dents.

Syd cria…

Je grognai vraiment fort…

Mon cœur allait lâcher…

Je crois…

Puis tout se calma d’un coup…

Sauf mes mouvements.

Parce que c’était vraiment bon…

J’étais complètement trempé…

Mes cheveux aussi…

Et je me laisser aller contre Syd…

Sur elle…

L’embrassant au passage.

Mon regard croisa la sien.

Je rougis…

Même si j’étais déjà tout rouge.

Je fermai les yeux.

Soupirai.

En posant mon front contre le sien.

Je suis heureuse avec toi, David !

-Je suis heureux aussi…

Ouais…

Ouais mais ce serait quand même mieux…

Sans toi, Davey…

Je soupirai encore.

Embrassai Syd encore.

Avant de me blottir dans son cou.

Pour reprendre mon souffle…

En caressant du bout des doigts.

La joue de Syd…

-Je t’aime aussi…

@ Billy Lighter

David et moi sommes en parfaites symbiose au moment d’atteindre l’orgasme. Ce moment, nous le vivons ensemble et non pas chacun de notre côté, lui encore en moi, front contre front et  nos souffles s’élevant ensembles. Nos corps demeurent unis, autant parce que David reste allongé sur moi que parce que je referme mes jambes autour de ses hanches, heureuse.

Oui, je suis heureuse.

Heureuse parce que j’ai la certitude de ce que nous venons de faire. Je n’ai plus aucun doute sur le couple que nous formons et sur nos sentiments respectifs. Il n’y a rien d’irréel,  je ne dors pas, il est là et j’y suis aussi.

Pas de White Room.

Une loge pas très coquette, un matelas dont je doute que nous ayons été les premiers à se coucher dessus et un fond sonore qui ne ressemble à rien, en tous les cas, pas d’orage, et pas non plus de mélodie enveloppante.

Du bout de ses doigts, David caresse ma joue, me fais encore frissonner. Je ne suis pas prête de quitter cette sphère orgasmique dans laquelle nous nous sommes réfugiés.

Il me dit qu’il m’aime aussi.

Je peux entendre ses paroles revenir en boucle dans ma tête et jamais elles ne perdent en valeurs, au contraire, elles forgent leur chemin en moi jusqu’à venir se graver sur mon cœur.

Quand David fini par rouler sur le côté, dos à moi, je me blottis contre lui et, distraitement, dessine des forme dans vraiment en être dans son dos. Ce n’est rien de plus que l’envie de le caresser encore et toujours qui persiste et guide mon doigt sur sa peau douce et encore chaude de nos ébats.

- Quand tu étais là-bas, est-ce qu’il t’arrivait de penser à moi ?

‘’Parce que moi, je pensais tout le temps à toi.’’

Sans cesse.

Il était toujours, d’une façon où d’une autre, quelque part dans mes pensées. À force, j’en étais venu à me faire croire que nous pouvions nous entendre et nous comprendre sans même parler, ni même être ensemble.

Comme un don.

Un truc rien qu’à nous.

- Tu… tu voulais ça ? Tu le savais ce qui t’arrivais quand tu t’es retrouvé au Hollywood Mental Health Center ?

Je sais que je marche sur une corde raide mais j’ai besoin de savoir. Parce que la vérité, celle que j’ai trouvé, ou que j’ai décidé de croire, est beaucoup moins belle que ce qui a été dit comme étant l’explication officielle.

@ Billy Lighter

Daaaaavid !

David !

DiVaD…

Hey !

Je soupirai…

Encore un peu essoufflé.

Mais tellement bien…

Avec les jambes de Syd…

Autour de moi.

J’avais envie de rester là…

Tout le nuit…

On est la nuit ?

Non.

Non parce qu’on a pas encore…

On  a pas encore fait le concert.

Daaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaviiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiid !

Pas maintenant…

Encore 5 minutes…

5 minutes de presque silence.

Je peux ?

Ça ne s’arrêtait pas.

Tu as jouis trop vite, David !

Et ça recommençait à critiquer !

Tout ce que je faisais !

Tout ce que je pensais !

Je roulai sur le côté.

Je change de place.

Ça s’arrête ?

David david david david david…

Tu as une petite b…

Non.

Non, ça ne s’arrête définitivement pas…

Je secouai la tête.

Puis me détendis un peu.

En sentant les caresses de Syd.

Contre mon dos…

Quand tu étais là-bas, est-ce qu’il t’arrivait de penser à moi ?

J’ouvris mollement la bouche.

-Où ?

A ton avis ?!

Imbécile !

T’es vraiment con, David !

-Oh… Au… heu… Ouais… Je…

Je fermai les yeux.

Pris une inspiration…

Comptai jusque trois.

-Je pensais tout le temps à toi… Depuis la fois où… Quand je me sentais seul je… pensais à toi…

Je pinçai les lèvres.

-J’espérais que tu reviennes jouer du… Jouer du piano avec moi… Parce que la première fois j’étais pas…

Je levai vaguement une main…

Puis la laissai retomber…

-Tu sais…

Tu… tu voulais ça ? Tu le savais ce qui t’arrivais quand tu t’es retrouvé au Hollywood Mental Health Center ?

Je frissonnai…

Sous la caresse de ses doigts.

Par plaisir.

Je crois…

Pas sûr.

-Heeeumm…

J’avais jamais…

J’avais essayé avec le Dr. Storm.

Mais j’avais jamais réussi…

A remettre les pièces dans l’ordre…

De ce jour-là…

Je voulais bien essayer encore.

Pour Syd.

-Pas… Pas vraiment… Même maintenant je…

Je mordis ma lèvre.

Je me rappelais des monstres.

Je me rappelais moins bien du reste.

-J’allais pas très bien… ce jour-là… Et Timmy…

Je passai une main sur mon visage…

Massai ma tempe…

-Je… j’arrive pas à… J’avais besoin d’un médecin… Je pensais pas… Je croyais pas que j’allais rester si… longtemps…

J’enfouis mon visage…

Un peu plus dans le matelas.

-Mais j’avais nulle part d’autre… Sans Kayden…

Je me tournai un peu.

Tentai un sourire à Syd.

-Mais ils m’ont laissé… Ils m’ont laissé sortir maintenant. Vu que je vais mieux et tout…

Je refermai les yeux.

Me retournai à nouveau…

Et restai calme…

Jusqu’à ce que Syd se lève…

Pour me donner mes médicaments…

Et que je me lève.

Pour aller les cracher dans les chiottes.

Vu que je vais mieux et tout…

@ Billy Lighter