J’ai cru prendre ma première vraie respiration depuis la visite de Ward qu’au moment où j’ai posé le pied hors de l’avion, en arrivant en Australie.  Je me suis assise là, sur une chaise au milieu de tant d’autres, à regarder les gens aller et venir et essayant de me ressaisir.  Il est quelque chose comme cinq heures du matin, ici. Presque un jour complet d’avance sur Los Angeles. Mon but était de mettre de la distance entre Fleming et moi, je ne pouvais pas souhaiter mieux que ça !

J’ai finalement rassemblé mon reste de courage pour prendre un taxi et demander l’hôtel où loge Daniele et sa troupe. Et ce n’est que maintenant que je remercie le ciel d’avoir retenue cette information là, la nuit de nos retrouvailles à Daniele et moi. Autrement, j’aurais dû user d’une toute autre stratégie mais vu l’état dans lequel je suis, je serais probablement resté assise sur l’une de ces chaises de l’aéroport.

Le hall de l’hôtel est silencieux. Mes pas résonnent sur le carrelage de marbre et je suis presque gênée d’appuyer sur la petite sonnette pour qu’on me réponde.  La jeune femme à l’accueil arrive presque instantanément et me sourit  avant de me demander ce qu’elle peut faire pour moi.

Me donner la clé de la chambre de Daniele, serait une très bonne façon de m’aider. Seulement, elle connait son boulot et  ne se laisse pas impressionner par ce que je lui dis.  Je ne veux pas le réveiller, sachant que son groupe était en prestation la veille et qu’il doit dormir que depuis deux ou trois heures. Cela dit, en ajoutant deux Benjamin Franklin, ma demande mérite considération et après une courte hésitation neutralisée par un troisième Franklin, j’ai  en main ma clé de la chambre de Daniele.

Ce n’est pas cher payé pour me retrouvé en sécurité.

J’entre dans la chambre en faisant le moins de bruit possible. Je m’attendais, je crois, à y trouver le lit de Tony ou même Erik, installé au salon, sur un canapé-lit  mais non. La pièce est parfaitement rangée et silencieuse, enfin,  sauf pour le moteur qui ronronne dans la pièce d’à côté. Et ce moteur là, je le reconnaitrais parmi mille.

Je grimpe sur le lit dans lequel dort l’homme que j’aime, me sentant presque  coupable de le priver  d’un repos bien mérité et initié fort probablement des effets du jetlag. Seulement, je ne peux m’empêcher de passer ma main dans ses cheveux puis de caresser du bout de mes doigts, sa joue mal rasée.

C’est exactement ce dont j’avais besoin pour  retrouver une certaine sérénité bien que je redoute notre conversation quand il sera éveillé.  Pourtant, je souffle quand même doucement à son oreille son prénom jusqu’à ce que je vois ses yeux papillonner sous ses paupières closent.

- Daniele, amore mio…

Ma main glisse de sa joue jusqu’à son épaule puis son bras sur lequel je fais des allers-retours tout en m’allongeant d’avantage pour me coller à lui.  

Malgré tout ce que nous avons vécu, c’est comme si nos corps  trouvaient encore leur marques l’un contre l’autre, comme si toutes ces années n’avaient pas suffit à effacer l’empreinte de l’un sur l’autre.  

- J’avais besoin de me retrouver dans tes bras, plus que jamais…, lui soufflais-je doucement alors que ses yeux s’entrouvrent.

Je m’approche  lentement de lui  puis dépose un baiser sur ses lèvres attendant de le voir complètement émerger.

@ Billy Lighter

J’étais content de retrouver mon putain de lit ! Trimbaler Tony partout était – extrêmement ! – fatigant ! Ce gamin courait partout de long en large et avait été la star des coulisses ce soir. Heureusement qu’il y avait Erik… Sinon, ça aurait été horrible !

Après le concert, Erik était rentré avec le gamin pendant que je profitais un peu de la fête. Seulement, mes pensées étaient toujours tournées vers L.A. et Samantha. Elle était toujours là-bas aux prises avec Angelo et ses soldats… La laisser là-bas – toute seule ! – me faisait mal. Seulement, je n’avais pas vraiment eu le choix. Le seul moyen de lui conférer un minimum de sécurité était qu’elle continue à jouer le jeu avec Angelo… La seule donnée imprévisible restait le soldat d’Angelo et le deal qu’il avait fait avec Sammy. C’était surtout lui qui me faisait peur – autant qu’il faisait peur à Samantha.

Avec toutes ces pensées en tête, je n’avais pas pu profiter entièrement de cette fête. J’avais par contre beaucoup bu – assez pour que je rejoigne le taxi en zigzaguant. Je n’avais toujours aucun putain de plan d’extraction. Pourtant, ce n’était pas faute d’y réfléchir à chaque instant de la journée. J’avais encore le reste de la tournée pour le trouver – mais ça ne durera pas éternellement.

J’avais envie que le temps passe – pour revoir Sammy – et en même temps, je voulais qu’il s’arrête – pour avoir le temps de trouver un plan digne de ce nom.

J’étais arrivé dans le lit de ma chambre d’hôtel sans me rappeler vraiment comment j’étais arrivé là. Ma suite était immense – un peu plus grande que celle d’à côté qui était assignée à Erik et Tony. C’était les plus belles de l’hôtel. BSC savait ce dont j’avais besoin depuis le temps !

Après m’être débarrassé d’une partie de mes vêtements, je m’étais endormi comme une masse – assommé par l’alcool que j’avais bu.

Peu après – ou bien une éternité après je ne savais pas – la voix douce de ma Sammy s’était fait entendre. Je croyais à un rêve… C’était le plus évident. Cette voix ne pouvait m’apparaitre que dans un rêve.

Seulement, quand était venu s’ajouter la fraicheur de ses doigts sur ma joue, mon corps avait commencé à comprendre que ce n’était pas un rêve. J’avais combattu contre la lourdeur de mes paupières – attiré que j’étais par la voix de la femme que j’aimais.

Mes yeux s’étaient ouverts sur ma Samantha qui était bel et bien présente et désirait plus que jamais être dans mes bras.

-Sammy ?, dis-je encore un peu endormi et sous les symptômes de la gueule de bois.

J’avais compris que tout ça était bien réel quand elle avait déposé un baiser sur mes lèvres. Après ça, j’étais complètement réveillé – surtout que je venais de comprendre ce qu’il se passait ici.

-Sammy !, dis-je maintenant surpris. Mais qu’est-ce que tu fais ici ?, dis-je les yeux désormais écarquillés.

Elle était censée être à Los Angeles ! J’étais heureux de la voir mais ce n’était pas ce que l’on avait convenu – par rapport au plan et à sa couverture.

-Et le plan ?, dis-je un peu affolé. Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Il y a eu un problème ?, demandais-je en prenant son visage entre mes deux mains.

C’était la première chose qu’il m’avait traversé l’esprit – Samantha était ici parce qu’il s’était passé quelque chose. Si ça avait été le contraire, je savais qu’elle aurait été assez forte pour s’en tenir à ce qu’on avait convenu.

@ Billy Lighter

C’est un véritable sacrilège que de réveiller Daniele. Il semble dormir si paisiblement, probablement aidé par l’alcool ingéré la veille.  Sa peu subtile haleine embaume aussi sûrement de whisky que j’ai un nez en plein milieu du visage pour le sentir. Je pourrais me contenter de m’allonger sur le lit et de dormir collée contre lui et attendre qu’il se réveil.  Le besoin d’entendre sa voix prend tout de même le dessus. C’est en lui caressant la joue que je fini par le tirer de son sommeil, alors qu’il réalise, après avoir murmuré mon nom, que je suis bel et bien là.

- Ça me rassure de t’entendre m’appeler dans ton sommeil, amore mio.

Il est maintenant bien réveillé et, sans aucun doute, surprit de me trouvé là, à ses côtés alors que nous avions pourtant convenue que je continuerais de jouer le jeu, de faire profil bas jusqu’à son retour à Los Angeles.

Qu’est-ce que je fais ici ? Qu’en est-il du plan ?  Y a-t-il eu un problème ? Des questions pourtant bien simples auxquelles je ne sais pas répondre sans  étouffer un sanglot en premier puis, prendre une grande inspiration ensuite, essayant de ne pas fuir son regard alors qu’il a délicatement prit mon visage entre ses deux mains.

Jamais je ne serais capable de lui mentir tout en le regardant dans les yeux.

- Il est venu réclamer son dû…

Et ça fini en une cascade de sang et une menace à peine voilée.

Je m’allonge sur le lit et vient cacher mon visage contre le torse de Daniele dans lequel j’inspire profondément avant de soupirer et de l’embrasser, là où mes lèvres pouvaient le faire alors que je cherche a entrelacer les doigts de nos mains.

- Je ne me suis pas laissé faire, je l’ai mis en colère. Et j’ai peur maintenant Daniele.

Je ne sais pas le regarder. J’ai tellement honte ! Il n’avait pas besoin de ce stress supplémentaire alors  qu’il a déjà tant sur les épaules.

- J’ai pris le premier avion, simplement pour pouvoir t’embrasser et t'entendre me dire les mots que j'ai envies d'entendre.

Simplement parce que j’étais morte de trouille et complètement désorientée et que je sais je plus pouvoir appeler Daniele sans risquer être sous écoute.  La simple valse avec les taxis n’aura peut-être pas suffit à ce qu’on ne sache pas que j’avais pris un vol pour l’Australie.

- J’ai merdé.  Ce n’est qu’une question de temps avant qu’il ne passe aux actes.

Ward m’a avertit que le jour où ce qu’il ressent pour moi se dissiperait, plus rien du deal ne tiendrait. Il s’en prendra au petit, à Daniele et ce sera mon tour, parce que forcément, Angelo demandera des comptes.

- Je ne sais plus… je ne sais pas…  Ça tourne dans ma tête, beaucoup trop vite.  Daniele, tu quitterais ta vie à Los Angeles pour moi ? Tu fuirais avec moi ?

Je voudrais tant qu’il me répondre oui à cette question semblable à celle que m’a un jour posée Edward Fleming. J’anticipe le même revers qu’il a essuyé avec moi, j’encaisserais moins bien la douleur du refus que lui.

- Je te le demande parce que…  je crois pouvoir nous sortir de là.

C’est un truc de dingue, quelque chose dont je me sais incapable mais qui pourtant, devra être fait parce que je n’ai pas d’autre choix.

@ Billy Lighter

Samantha était là – ce n’était pas un rêve, c’était la réalité. Elle m’avait tiré de mon sommeil alcoolisé pour me permettre de voir son magnifique visage et entendre sa belle voix.

Seulement, sa simple présence – et les questions qui découlaient de celle-ci – avait tôt fait de complètement me réveiller pour les lui poser sans transition. On avait convenu qu’elle devait continuer à jouer le jeu d’Angelo… Qu’elle vienne en Australie la mettait en danger. Samantha était une femme intelligente et forte – si elle était ici c’était qu’il s’était passé quelque chose.

Elle avait lâché un sanglot ce qui avait eu pour résultat de faire battre mon cœur soudainement plus vite. Putain – ça n’annonçait rien de bon ! Seulement, quand la nouvelle était tombée, j’avais blêmi.

-Dio mio, soufflais-je en imaginant le pire des scénarios.

Ce soldat – dont je ne savais toujours pas le putain de nom – était venu réclamer ma Sammy.

Samantha était effondrée – moi, j’étais choqué. Elle m’avait embrassé cherchant le réconfort. Samantha ne s’était pas laissé faire et ça avait mis en colère le soldat d’Anglo. Putain – c’était une bonne nouvelle, ça ! Pas que ce monstre soit en colère mais qu’elle ne se soit pas laissé faire.

-Samantha mia… Dis-moi qu’il ne t’a rien fait… Dis-moi que tu as réussi à l’empêcher d’aller jusqu’au bout, dis-je tellement choqué que je n’arrivais pas à réfléchir.

Sinon, elle risquait d’être marquée à vie – et je ne voulais pas de ça pour elle. Une chose était certaine, elle avait peur – à ce point qu’elle avait fui jusqu’ici.

-Je suis là, Sammy, dis-je en caressant ses cheveux pour essayer de la rassurer. Il ne peut pas te toucher ici.

Il était à Los Angeles – des putains de milliers de kilomètres nous séparait de ce salopard.

Samantha avait dit qu’elle avait merdé – elle s’était défendue, elle était loin d’avoir merdé. Seulement, elle avait dit ça pour le deal qui ne tenait plus.

-Je trouverais un moyen de nous protéger tous, dis-je en tentant de la rassurer – sans arriver à me rassurer moi-même parce que moi et Jim, on était à court d’options valables pour le moment. Tu n’as pas merdé, amore mio. Tu avais raison de faire ça.

Je ne veux pas qu’elle se sacrifie pour moi – elle avait bien assez donné jusqu’ici.

Les idées – dans la tête de Sammy – s’enchainaient, elles, à la vitesse de la lumière. Elle m’avait demandé si je voulais partie avec elle. Partir ? Tout plaquer et fuir ? Je suis Daniele Ricci – je passe difficilement inaperçu.

Je n’avais pas eu le temps de rassembler mes idées pour lui répondre qu’elle avait dit qu’elle pensait pouvoir nous sortir de là… Elle avait un plan – je reconnaissais bien là ma Sammy… Seulement, ce plan semblait impliquer notre fuite…

-Comment ?, demandais-je non pas surpris mais intéressé avant de tout de même répondre à ses questions. Tu sais que je te suivrais partout… Seulement, si on fuit pour notre vie, il faudra qu’on passe inaperçu… Je suis Daniele Ricci. J’ai ma propre célébrité. Il faudrait fuir au Pôle Nord pour qu’on ne sache pas où on est… Mais Sammy… Quel plan implique qu’on doive fuir ?, demandais-je sérieusement.

Fuir Los Angeles serait un déchirement pour moi… J’y avais construit ma vie et mon prénom. Seulement, je serais prêt à le faire si ça impliquait de sauver Samantha, Erik... Et Tony.

@ Billy Lighter

Il n’y a pas de mot pour décrire comment je me sens dans les bras de Daniele après le moment affolant que j’ai vécue dans mon appartement, mon petit havre de paix. Plus jamais je ne m’y sentirai en sécurité.  Il m’a fallu partir, même pour quelques heures, même si le décalage horaire me rendra complètement folle dans les jours à venir. Ça ne peut de toute façon pas être pire de ce que je vie présentement.

Danile vise juste avec ses questions et tire des conclusions exactes avec mes demi-réponses. J’ai honte d’en être arrivée là, ne de pas avoir prévu l’imprévisible.  Je baisse le regard, avant de me réfugier dans ses bras.

Je voudrais lui dire qu’Edward m’a fait mal en me caressant, autant à ma féminité qu’à mon âme et que même si je l’ai empêché d’aller plus loin en lui assenant un bon coup de tête, je me sens souillée, marquée.

- Il ne m’a rien fait, Daniele. Il n’a pas eu le temps.

Tout ce que je voulais entendre, Daniele me le murmure en caressant mes cheveux et en me tenant tout contre lui.  Je n’ai pas besoin de plus tout de suite, que sa présence, son réconfort et son amour.

J’aurais dû être prévoyante, ne pas sous estimer Fleming comme j’ai pu le faire. Une erreur de débutante, ni plus ni moins.  J’ai été trop confiante en me croyant blindé par le fantôme de Mario, que sa suffisait à tenir Edward sous mon emprise uniquement parce que je suis la belle-fille d’Angelo Conti.

J’ai eu tout faux et nous voilà revenu à la case départ.

- Tout ce que j’ai fait, je l’ai fait pour toi. Pour nous. Je suis certaine que celui que chargera Angelo de ton sort est Edward Fleming. Il n’y en a pas un autre que lui qui soit assez…

J’allais dire vil et agile mais je me contente de dire fou, bien qu’en un sens, c’est loin d’être rassurant.

Pendant mon vol, j’ai eu le temps de réfléchir, de mettre mes idées en place et d’échafauder un plan, complètement dingue mais ça en est un et, à priori, le seul que nous ayons et qui pourrait fonctionner.

Mais avant de le lui exposer, je veux savoir s’il est prêt à tout quitter pour me suivre, je ne sais où. Parce que mon plan exécuté, il nous restera que l’exile et encore, jamais nous trouverons à mettre assez d’espace entre Fleming et les Conti pour vivre complètement serein. Puis, comme le dit Daniele, sa réputation, son nom et visage feront toujours que quelqu’un quelque part le reconnaitra.

- Alors allons au Pôle Nord ! Je m’en fou, tant qu’on est ensemble.

J’ai peur de lui dire, parce que dans ma tête, c’est déjà assez tordu mais quel autre choix avons-nous ?
- Je vais tuer Angelo.

Je me redresse de façon à regarder Daniele dans les yeux et passer ma main dans ses cheveux.

- Souvent, je suis seule avec lui. Il me suffirait de mettre quelque chose dans son brandy. Ou l’étouffer dans son sommeil d’après-midi.

Mon beau-père est vieux, cela pourrait passer pour un décès des plus naturels. Ensuite plus personne pour penser à Daniele, la tête de la Casa Nuova passerait à d’autres intérêts. Il n’y aurait plus que Fleming qui, je le crains, ne lâcherait pas l’affaire et nous forcerait à nous exiler, du moins pour un temps. Des  mecs comme lui, il en meurt des dizaines par jour, il n’aura pas toujours le cul béni.

- Ou alors, si tu as une meilleure idée, je suis prête à l’entendre mais il faut faire quelque chose mon amour parce que moi…

Rarement je me suis montrée faible devant Daniele. Devant quiconque en fait. Aux funérailles de mon père, au moment de ma rupture avec Daniele. Même devant le cercueil de mon fils, je suis resté de marbre, préférant pleurer en silence dans ma chambre, ravalant chaque cri de douleur.

Aujourd’hui, la peur est bien présente, elle laisse son emprunte sur mon visage qui trahi tout ce que je ressens en ce moment même. Je ne suis pas une meurtrière, je ne saurai probablement pas exécuter ce que je propose de faire, pas sans y laisser une partie de mon âme et de ma raison.

- J’ai beau y réfléchir de toutes les manières, je ne vois pas comment on pourra s’en sortir autrement que comme ça.

@ Billy Lighter

J’étais – en quelque sorte – soulagé d’apprendre que le soldat d’Angelo n’avait pas eu le temps de faire quelque chose à Samantha. Il l’aurait fait, je crois que je l’aurais fait assassiner directement – quoi que ça m’en aurait coûté.

-Heureusement, soufflais-je, à moitié soulagé.

A moitié… Parce que la menace restait entière – autant sur Sammy que sur Tony et sur moi. Le deal de protection de Samantha semblait ne plus pouvoir tenir. Ça signifiait qu’on était tous en danger – Sammy et Tony les premiers – et qu’Angelo n’allait pas tarder à venir me faire payer la mort de Luigi. Samantha était certaine que celui qu’allait envoyer Angelo était Edward Fleming. Je ne connaissais aucun Edward Fleming mais c’était – vraisemblablement – le soldat qui avait osé essayer de toucher ma Samantha. Un nom que j’allais transmettre à Jim le plus vite possible. Fleming – ça n’avait rien d’Italien… C’était certainement une recrue qu’Angelo avait trouvé à Los Angeles.

-Je sais que tu as fait tout ça pour nous, dis-je en caressant son visage. Mais maintenant, c’est à mon tour de te protéger… Il faut que tu évites ce Fleming.

C’était plus facile à dire qu’à faire – Samantha ne pourra pas demeurer ici avec moi, en tournée… Les journalistes allaient la capter et Angelo s’attaquera à elle. Il ne fallait pas que sa figure se retrouve dans L.A.People à côté de la mienne. C’est toutes ces choses-là que je devais parler à Samantha mais – avant – elle m’avait posé une question qui était en lien avec un plan qu’elle avait.

Elle m’avait parlé d’exile – inutile de préciser que son plan devait être le genre de plan de dernier recours. Seulement, fuir n’était pas aussi simple quand on s’appelait Daniele Ricci bien que le Pôle Nord semblait convenir à Samantha.

-Ensemble dans le froid… Je t’aime beaucoup, amore mio mais le Pôle Nord ne nous conviendra pas, dis-je avec un faible sourire.

Je ne voulais pas vivre au Pôle Nord – même par amour !

Le court moment d’humour avait pris fin quand Samantha avait confessé ce qu’elle voulait faire. Tuer Angelo…

-Sammy…, soufflais-je.

Elle savait déjà comment procéder – et aucun doute qu’elle serait en mesure d’y arriver. Seulement, ce plan nous conduira tous à une mort plus que certaine – ou quelque chose d’approchant – que l’on s’exile ou non.

J’avais passé une main dans ses cheveux et j’avais déjà hoché de la tête pour montrer ma désapprobation. J’avais l’air soucieux parce que je l’étais – Samantha en était déjà à un tel point de peur qu’elle était prête au pire.

-Samantha mia, dis-je mon regard plongé dans le sien. Tuer Angelo ne règlera pas le problème. Il le rendra juste pire… Si tu coupes la tête de la Casa Nuova, il y en aura une autre qui prendra sa place. Tu connais Luca probablement mieux que moi. Il saura que c’est toi ou il le soupçonnera et notre problème sera le même. Pire, tu auras une vraie cible sur ta tête. Sans compter que je t’aime beaucoup trop que pour te voir te salir les mains pour tuer un type comme Angelo. Il ne mérite pas que tu sacrifies ton âme pour lui…, dis-je sincèrement.

J’avais déjà – indirectement – tué plusieurs personnes. Même si je ne l’avais pas fait moi-même, ça m’avait tué dans un sens. Je n’osais pas imaginer ce que ça pouvait être de le faire soi-même. Je n’avais pas envie que Samantha vive avec ça.

-Et même si on s’exile, j’ai des amis à Los Angeles… La Casa Nuova s’en prendra à eux pour me faire mal à distance, dis-je en soupirant. Non… Tuer Angelo n’est pas une bonne idée, Samantha. Ça ne fera qu’énerver la Casa Nuova et nous mettre encore plus en danger.

Seulement, je n’avais pas de plan à lui proposer – là était tout mon problème.

-J’aimerais tant pouvoir te sortir de là plus vite… J’y travaille… Est-ce qu’Angelo a toujours confiance en toi ? Est-ce qu’il soupçonne quelque chose entre nous ?, demandais-je pour voir s’il n’y aurait pas une ouverture quelque part.

@ Billy Lighter

La fuite, recommencer à neuf quelque part, au Pôle Nord, en Afrique ou au plus profond de l’océan, tant que nous sommes ensemble, je m’en fou royalement.  Je sais que c’est complètement dingue et surtout impossible mais y croire, même pour cinq petites minutes me fait du bien.

J’aurais eu besoin que Daniele me dise que c’était une bonne idée, même s’il en pensait le contraire. Simplement pour me  sécuriser, pour me rassurer et pour me faire croire que dans le pire des cas, nous aurons cette option-là.

- De toute façon, sans toi, je meurs de froid.

Mon cœur se couvre de givre, quand il n’est pas près de moi.

Je l’ai compris le soir de nos retrouvailles. Tout en moi était gelé, figé et c’est son amour qui m’a réchauffée, ranimée, ressuscitée.

Avant de fuir, je compte bien tout faire en mon pouvoir pour éviter une constante menace au dessus de la tête de mon aimé et de son fils.

Mon plan est tout simple.

Je suis souvent seule avec Angelo, il suffirait de pas grand-chose pour que sa mort passe pour une mort naturelle. Il suffirait de trouver le bon poison, un qui s’évapore rapidement. Une feuille de laurier rose qui aurait macéré longtemps dans son brandy. Avec son cœur déjà fragile,  ce serait vite fait.  Les effets du laurier rose se rapprochent aux pilules qu’il ingère déjà. Ils se confondraient donc dans l’organisme de mon beau-père, ni vu ni connu !

Le penser et même le dire est fort simple.

Le mettre à exécution, c’est autre chose.

Je savais, bien avant qu’il ne me l’explique, calmement et en jouant dans mes cheveux, que mon projet n’était pas la solution souhaité. Parce que comme me le fait remarquer Daniele, tuer Angelo ne changera rien aux plans de la Casa Nuova. Tout au plus, ça repoussera l’échéancier mais nos vies seront toujours en danger.

Il a raison, je ne peux pas le contredire, l’envoyer sur les roses, même si j’ai envie de le gifler pour le réveiller un peu, lui faire comprendre que nous n’avons plus vingt ans devant nous pour réagir. Ma voix se brise comme du verre quand je m’effondre contre lui.

- Je ne sais plus… c’est entrain de me rendre folle !

La planète terre ne sera rien de plus qu’un immense terrain de jeu pour la Casa Nuova qui ne cessera jamais de nous traquer.

- Je sais, Daniele… je sais.

Il y travail pendant que je tiens aussi fort que je peux, les cordes de Fleming pendant que je peux encore le manipuler. Il a déjà compris mon stratagème, ce n’est qu’une question de temps avant qu,il ne donne le coup final qui me fera lâcher prise, contre mon gré.

- Oui, bien sûr.

En ce moment, Angelo ne se doute de rien.  C’était même son idée de me placer chez MTI pour attirer l’attention de Daniele, renouer avec lui jusqu’à un certain point pour mieux le traquer, le mettre en confiance et…

- Je vais tourner notre relation contre Fleming !

J’essuie mes larmes et relève la tête pour regarder Daniele.

- Angelo me veut comme un appât pour  tout connaître de toi. C’est tellement simple que je ne comprends pas pourquoi je n’ai pas sauté là-dessus avant.

Maintenant, je sais exactement ce que je vais faire, et ma relation avec Daniele, n’aura pas besoin d’être autant secrète, au grand damne de Fleming !

- Je vais faire comprendre à Angelo que tu as mordu à l’appât mais que Fleming tente de me mettre des bâtons dans les roues. Ce sera sa parole contre la mienne et crois moi, ma tête à coupé qu’Angelo ne prêtera pas plus foi que ça à son soldat. Tout ce que je vais demander à Angelo, c’est un peu de temps.

Angelo aime que les choses soient bien faites. Il veut venger la mort de son fils en tuant celui de Daniele. Je réclamerai justice pour ma fierté bafouée.  Nous devons nous accrocher à cet espoir et ne pas perdre de vu que tout ceci est éphémère.

- En attendant, continu de travailler, parce que ça non plus, ça ne sera pas éternel.

@ Billy Lighter

Le plan de Samantha risquait de nous mettre tous en danger – plus qu’on ne l’était déjà. Seulement, je comprenais d’où venait cette idée. Elle était traumatisée par ce Fleming et voulait en finir vite pour se sortir de l’enfer dans lequel elle était. J’avais envie de la sortir de là au plus vite mais je manquais sincèrement d’options – on était peut-être bien placé pour éliminer Angelo mais ça nous mettra à la merci de tous les Conti.

Avant d’en arriver là, il fallait prendre en compte toutes les options. Jim et moi avions du pouvoir, on devait utiliser ce pouvoir et notre intelligence pour reprendre l’avantage et mettre hors d’état de nuire la Casa Nuova. Angelo avait des ennemis – en dehors de nous – on devait utiliser ces ennemis. Seulement, avec la tournée il m’était difficile de réfléchir posément et d’agir. Quand je serais revenu, je pourrais entièrement me plonger dans un plan d’extraction.

J’avais expliqué à Samantha les failles de son plan. Je n’avais aucune envie qu’elle se salisse les mains – Samantha ne devait pas faire d’elle-même une tueuse. Pas avant qu’on ne passe par d’autres options.

L’émotion la gagnait – elle en devenait folle. Je n’avais cessé de la caresser et de la rassurer. Elle avait approuvé chacun de mes dires jusqu’à me dire qu’Angelo lui faisait toujours confiance. C’était déjà un avantage – un très bon avantage ! L’esprit vif de ma Sammy l’avait fait voir plus loin et avait émergé en elle un autre plan.

Elle voulait jouer l’agent triple – soit faire semblant d’être un taupe chez moi pour le compte d’Angelo. C’était une bonne idée qui nous fera gagner un temps considérable et qui la protègera de Fleming en attendant.

Ma Samantha avait de la ressource – peut-être encore plus qu’en 62.

-Samantha mia… C’est une excellente idée, dis-je en lui souriant. Angelo est tellement aveuglé par sa vengeance qu’il acceptera surtout qu’il sait que je ne le laisserais pas approcher Tony aussi facilement. Il verra ton infiltration comme une opportunité en or.

Ainsi Samantha pourra venir vivre chez moi et être d’autant plus protégée – tout du moins une fois la tournée terminée.

-Et si ça peut empêcher Fleming de te toucher, c’est tout ce qui compte, dis-je en passant ma main dans ses cheveux.

Bien que j’espérais que Jim allait s’occuper de lui – d’une façon ou d’une autre – une fois que je lui aurais confié son nom.

Ce plan nous fera gagner du temps mais pas éternellement – comme le disait Samantha. Si nous n’avions pas de plan avec Jim sous peu, il me faudra me tourner vers d’autres ressources. J’en avais – j’avais juste des réticences pour ce qui était de les utiliser.

-Je sais, dis-je en soupirant. Mais je te sortirais de là… Et s’il faut que j’en arrive à devoir demander de l’aider à Antonio, je le ferais…

Lui demander de l’aide revenait à faire un aveu de faiblesse à mon propre père – c’était toujours ce que j’avais voulu éviter.

-Je le ferais parce que je t’aime, dis-je en la regardant droit dans les yeux.

Antonio n’allait peut-être pas accepter – mais si je n’avais plus que ça comme recours, j’étais prêt à le harceler à ma manière. Je disposais des armes pour le faire flancher.

-Sammy…, dis-je après un léger moment où nos regards ne s’étaient plus lâcher. Comment tu es arrivé jusqu’à ma chambre ?

Elle était entrée aussi sans aucune difficulté – à première vue… Si elle y était arrivée, ça voulait dire que bien d’autres le pouvaient aussi. Il faudra que je revoie la sécurité… Angelo serait bien capable d’envoyer un de ses soldats ici.

@ Billy Lighter

Par amour, je suis prête à tous les sacrifices possibles et imaginables.  Je l’attends depuis tellement longtemps mon droit au bonheur que ce n’est pas vrai que je vais laisser une guerre mafieuse ruiner ma vie. Je suis prête à tuer moi-même Angelo, affaiblir la Casa Nuova en les privant de leur tête, jusqu’à ce qui leur en pousse une nouvelle, plus terrifiante encore, comme le laisse sous entendre Daniele.

Je sais bien que de tuer Angelo ne fera que retarder l’échéance et que le couperet, lorsqu’il tombera, fera encore plus de victime collatérales. Voilà, j’en suis là et à bout de force, à bout de ressource, c’est la seule chose à laquelle j’ai pu réfléchir et la voir comme notre seule et unique espoir.

Vivre en exile ensuite ne m’effraie pas.

Mais ce n’est pas une vie et ni lui ni moi ne serons heureux. Toujours sur le qui vive à jeter un œil derrière et anticiper demain.  Nous méritons mieux, nous méritons notre bonheur et notre tranquillité d’esprit.

Faut croire que je réfléchis mieux dans les bras de l’homme que j’aime. Il aura suffit qu’il me résonne pour me recentrer et me permettre de penser plus loin que nous. Il y avait une solution toute simple qui me faisait de l’œil mais j’étais trop affolée pour la voir. Et à en juger par les étoiles qui recommencent à briller dans les yeux de Daniele, je comprends que mon plan revu et corriger est celui auquel nous adhérerons.

C’est comme si soudainement, on venait de me retirer une tonne de sur mes épaules. L’épée au dessus de nos têtes ne menace plus.  Je me sens à nouveau bien, sans prétendre être complètement tiré d’affaire.

Ce plan est assez dingue pour fonctionner.

J’y crois !

- Je sais déjà qu’Angelo sera content de me savoir bien placée. Il faudra que je lui fasse des comptes rendu, bidon pour lui donner satisfaction.

Ça n’aura rien de bien compliqué.

Lui dire que Daniele se lève le matin, qu’il va directement se laver les dents, qu’il prend son petit déjeuner dans la verrière plutôt que dans la cuisine, ce genre de chose, pour qu’Angelo figure les faits et gestes de Daniele.

Ça fonctionnera.

Mais pas éternellement.

Un jour, Angelo voudra des résultats. Il jugera avoir collecté par mon entremise assez d’information pour passer à l’action. Il clame toujours à qui veut bien l’entendre que patience est mère de toutes les vertus. Il n’adhère seulement pas à ses propres beaux principes.

- Antonio ?

Suis-je plus choquée que surprise ?

Je préférerais et de loin me passer de ses services. Parce que si j’ai pu me rendre compte que Daniele n’avait rien à voir dans la mort de mon père, je sais que l’implication d’Antonio Ricci est bien réelle.

- Je préfère crever entre les mains de Fleming que d’être redevable à ton père, Daniele.

Délicatement, je viens prendre les mains de Daniele entre les miennes et les portes à mes lèvres pour les embrasser tout en le regardant amoureusement. Il me fait rire quand il me demande comment j’ai eu accès à sa chambre.

- Peut on vraiment me refuser quelque chose, amore moi ?  Ça m’a coûté trois cent dollars et mes meilleurs efforts de persuasion pour obtenir ta clé.

Je crois comprendre tout de même que le sens de sa question n’est pas si anodin. En ce moment, il est, tout comme moi, sur la corde raide et que la sécurité devrait être blindée contre les pots de vins et les yeux de biches.

- Angelo n’enverra jamais quelqu’un ici pour te tuer ni même pour te faire peur. Il voudra être spectateur de ta chute.

Dit comme ça, ce n’est pas forcément rassurant mais si ça peut lui permettre de dormir tranquille pendant qu’il se trouve à l’extérieur de  Los Angeles, je n’allais pas passer par Rome pour le lui dire.

- Je n’ai pas dormis depuis je ne sais plus combien d’heure.  Je me sens complètement déphasée et j’ai besoin d’une douche. Je te propose de venir avec moi sous la douche, de manger ensuite au lit, de faire l’amour toute la journée avant que je ne parte. Et toi aussi, tu dois quitter Sydney aujourd’hui ? Demain ?

Autrement dit, maximisons les quelques heures que nous avons ensemble avant de devoir reprendre chacun notre route et affronter la suite.  

@ Billy Lighter

Le nouveau plan de Sammy avait le très grand avantage de pouvoir nous permettre plusieurs choses. Gagner du temps en faisait partie mais aussi éloigner la menace Fleming de Samantha – ce qui était la chose la plus important pour l’instant. Ce plan pouvait fonctionner – il devait fonctionner !

Samantha avait la ferme conviction – en tout cas – que ça pourrait fonctionner. Il faudra faire des faux comptes rendus, bien sûr, pour rendre la mission crédible. Ma Sammy pensait à tous et connaissait Angelo probablement bien mieux que moi – elle avait vécu avec son fils et a été proche de lui-même après la mort de Mario.

-On les fera ensemble, dis-je en souriant. Ainsi, ils auront l’air criant de vérité.

Les comptes rendus paraitront vrai mais serviront à nous protéger encore plus – autant Samantha qu’Erik ou encore Tony.

Seulement, ce plan nous fera essentiellement gagner du temps – il ne supprimera pas notre problème. Il nous faudra trouver une solution contre le Casa Nuova. J’étais prêt à demander de l’aide à Antonio, s’il le faut – c’était ma solution finale en cas d’impasse. Samantha était surprise – voir même choquée. Antonio n’était ni dans ses bonnes grâces, ni dans les miennes – mais il était puissant. Il avait plus d’argent et plus de liens que moi – notamment dans le milieu mafieux. Il était un atout que je pouvais utiliser.

Seulement, Sammy n’en voulait pas. Elle préférait se faire tuer par Fleming plutôt que de vendre son âme à Antonio.

-Moi, je préfère vendre mon âme dix fois à mon père plutôt que de te voir mourir des mains de cet enfoiré, dis-je en regardant Sammy et en caressant son visage. Antonio sera mon tout dernier recours. Je suis Daniele Ricci, j’arriverais à trouver mieux que ça, Samantha mia, rajoutais-je avec un faible sourire.

J’allais trouver – il fallait que je trouve !

Profitant de quelques gestes doux, j’avais demandé à Samantha comment elle avait réussi à obtenir l’accès à ma chambre. Elle l’avait obtenu par de l’argent et ses capacités de persuasions – que je savais persuasives. Bien que tout ça me fasse rire, je savais aussi que ce n’était pas rassurant niveau sécurité.

-Non, on ne peut rien te refuser, dis-je en riant. Seulement, il faudra que je prévienne les hôtels où je vais de ne laisser passer personne. Sauf toi, bien sûr.

Je savais qu’Angelo avait largement l’argent pour envoyer quelqu’un assassiner Tony en dehors des frontières de Los Angeles. Seulement, Samantha était persuadée qu’il préférera le faire à L.A.

-J’espère que tu as raison. Ça rendra la fin de la tournée un peu plus facile, dis-je en soupirant.

Ça n’allait pas être si facile – parce que je savais que Samantha ne pourrait pas rester à mes côtés jusqu’au bout.

Samantha avait besoin d’une douche – le voyage l’avait épuisée. Seulement, elle voulait profiter un maximum de moi le temps qu’elle était ici. J’avais besoin de la même chose.

-Je dois quitter Sydney la nuit prochaine. Ça nous laisse pas mal d’heure pour profiter l’un de l’autre. Et…, commençais à dire en souriant. J’aime ton programme, Samantha mia.

Je l’avais embrassé – doucement et puis plus intensément. Nous allions en profiter avant de devoir affronter la suite ensemble.

@ Billy Lighter