‘’Vous pouvez embrasser la mariée!’’

Me croiriez-vous si je vous disais que j’avais eu peur que ce moment n’arrive jamais ?  Je stressais pour cette cérémonie avant même d’avoir une raison de stresser et une fois devant Howard, à défaut de me sentir plus sereine, je redoutais d’entendre quelqu’un exprimer son opposition face à notre engagement.

Personne ne parla.

On toussota bien et quelques murmures s’élevèrent mais ce fut tout. Le prêtre nous déclara mari et femme et nous avons pu traverser la petite chapelle du Caesar Palace main dans la main comme les deux amoureux fou que nous sommes.  Nous eûmes droit à un tour de Camaro avec Sonny, un ami d’Howard, comme chauffeur et,  de retour au casino, il était temps de faire la fête.  Le photographe que j’avais engagé pour la cérémonie et la soirée eu tout juste le temps de faire quelques photos d’Howard et moi avant que mon mari ne me dise qu’il devait aller se changer.  Le sachant très inconfortable dans son costard, je l’ai laissé allé en faisant le tour de la salle.

C’est un peu étrange cela dit d’être le centre d’une fête et... de n’être interpellé par personne pour me féliciter ou tout simplement pour discuter. Je jouais avec mon bouquet en me disant que je devrais peut-être le lancer pour attirer l’attention mais ce n’était pas le moment et puis, il risquerait de simplement faire un vol plané et d’atterrir plus loin au sol. Je vais attendre Howard… quand il sera de retour, il saura interpeller les gens et animer la fête.

En attendant,  je prends un verre de champagne au passage puis le vide d’un trait et puis j’en attrape un autre qui se voit offrir le même traitement et, avant de mettre la main sur mon troisième verre, désespérée que je suis de voir Howard revenir, je souris en voyant Timmy passer au travers des invités et, seul !

C’est parfait !

Je me dirige donc vers lui d’un pas décidé et affichant mon sourire le plus convainquant.

- Timmy ! Ça va ? Tu as tout ce que tu veux ?

J’aime savoir que les gens qui sont là pour moi, pour de vrai, ne manquent de rien. Et puis je suis redevable à Timmy d’avoir accepté de me conduire vers mon futur mari. Ce qu’il ignore, c’est que mes parents étaient bel et bien présents à la cérémonie. Ils doivent d’ailleurs faire profil bas quelque par, cherchant à calculer de combien de millier de dollars ce week end tout frais payer pour mes invités m’aura dépouillé. C’est sur un coup de tête, et à la toute dernière minute que je me suis décidé de leur envoyer une invitation.

- Ta chambre te convient ? Et tu as vu ? J’ai fais placer un assortiment de thé anglais.

Ce n’est pas facile de trouver comment faire plaisir à quelqu’un quand on est habitué à assouvir que ses propres besoins. Être à l’écoute des autres, observer pour mieux les comprendre, je suis novice à ce jeu mais au moins, j’essais… avec ceux qui en valent la peine.

- Au fait, tu es venu seul ?

Entretenir une conversation, s’intéresser à son interlocuteur, c’est beaucoup plus difficile qu’il n’y parait !

@ Billy Lighter

Les mariés s’étaient embrassés sous nos applaudissements nourris. Personne ne s’était opposé à ce mariage ce qui aurait été bien gênant pour les deux époux. La cérémonie en elle-même s’étant très bien passée, nous allions passer à la fête à laquelle nous étions tous conviés.

C’était dans le casino qu’avait lieu cette fête. Cela faisait très excentrique mais c’était à l’image de Stone et Davis. Nous aurons le droit de nous adonner aux jeux d’argent ce qui ne me déplaisait guère. Les mariés, eux, avaient le droit à un tour en voiture avec comme chauffeur l’homme que j’avais rencontré lors d’une course de voiture illégale. J’avais appris à l’époque qu’il s’agissait d’un ami de Stone, sa présence, de ce fait, ne m’étonnait point bien que l’homme nommé Sonny m’avait donné comme première impression d’être sous-éduqué.

Pendant le tour des mariés, j’avais pu prendre mes marques dans le casino alors que la fête commençait doucement. Il y avait un buffet fournis de diverses nourritures. Cependant, je n’étais point du genre à fondre dessus comme d’autres convives qui avaient commencé par cela. L’endroit n’était point dépourvu de stars diverses et je savais à quel point certaines stars pouvaient manquer de politesse et de classe.

Je ne m’étais point encore rendu près d’Amon bien que j’avais des choses à lui dire. Je préférais prendre mes marques et analyser parfaitement qui était ici et si je reconnaissais des visages familiers. En dehors des stars, de ce Sonny et d’Amon, je n’avais encore reconnu personne mais il y avait du monde.

Les mariés étaient revenus après un moment et une séances photos plus tard, j’avais déjà remarqué que Stone s’était éclipsé avec Robson. J’avais pris un verre de champagne et était prêt à aller vers Amon quand Peyton s’était approchée de moi afin de savoir si j’avais tout ce qu’il me fallait.

-Oui, tout va très bien.

Je ne manquais de rien et le champagne était très bon. Je n’avais rien n’à redire sur l’organisation à l’instant T.

Peyton avait envie de savoir si la chambre était convenable.

-Oui, la chambre est bien assez grande pour moi. Je ne suis pas habitué à autant de luxe mais c’est appréciable. Et j’ai apprécié l’attention pour le thé.

Cela valait bien un sourire et je ne m’étais point forcé pour en offrir un à Peyton. J’avais bu ce fameux thé avant d’aller la voir dans sa chambre et il était très bon.

Peyton était aux petits oignons. Aurait-elle peur que je ne parte si jamais une chose n’allait pas dans le service ou autre ? C’était l’impression qu’elle ne donnait. En réalité, la Peyton que j’avais rencontré à Las Vegas était bien différente de celle que j’avais vue par après. Un vrai changement que je n’expliquais pas par sa relation avec Stone car Peyton avait déjà changé avant cela.

-Oui, je suis venu seul. Bien que je connaisse pas mal de personne ici de vue ou plus personnellement.

Il n’y avait qu’Amon que je connaissais comme ma poche car nous étions meilleurs amis. Une relation dont seul Stone était au courant mais maintenant qu’il était marié à Peyton Davis, je ne savais point si ça valait la peine que je cache cela à la chanteuse.

-Je connais bien Amon Sørensen, par exemple. Nous avons fait nos études supérieures ensemble et nous sommes de très bons amis. C’est également un ami de Stone.

Ceci expliquant sa présence aujourd’hui. Cela m’arrangeait. Je n’aurais pas à aller jusque chez lui pour lui dire ce que je pensais.

-Es-tu satisfaite de ton mariage jusqu’à maintenant ? La cérémonie était très traditionnelle. Vous m’avez étonné à ce niveau. J’aurais pensé que vous feriez quelque chose de plus excentrique. Comme quoi, les préjugés ont la peau dure.

Je ne savais pas qui d’elle ou de Stone avait choisi les modalités pour la cérémonie.

-J’ai vu que Sydney Grey est ta demoiselle d’honneur. C’est une amie à toi ?

Peut-être les deux femmes s’étaient-elles rapprochées pendant le concert à Melbourne.

@ Billy Lighter

Croisé Timmy me permet de reprendre un peu le contrôle sur mon image de femme forte qui sait où elle s’en va. J’en profite pour lui demander si sa chambre lui convient, s’il a tout ce dont il a besoin ce à quoi il confirme que tout va très bien.  Pour toute réponse, je lui souris en hochant de la tête, heureuse aussi d’apprendre qu’il apprécie la petite attention pour le thé.

- Je trouvais important de souligner ta présence par un petit présent, afin que tu sache que j’apprécie grandement le geste que tu as eu pour moi, en agissant à titre de père.  

J’aurais été humiliée de rejoindre Howard au bout de l’allée, toute seule. Et mon père n’était pas l’homme indiqué pour remplir ce rôle, quoi qu’on en dise. D’ailleurs, j’ai bien hâte de le coincer, lui et ma mère, quelque part et de leur estamper mon bonheur sous le nez.

De nature curieuse, surtout parce que j’adore les potins quand ils ne parlent pas de moi, je passe la remarquer sur le fait que mon élégant manager, très bel homme il faut être honnête, soit venu seul à Vegas. Et, il fallait s’y attendre, il me sert une réponse à son image. Politiquement correct, disant tout simplement qu’il connait des gens présents, personnellement ou de vue.

- Amon Sørensen… ah oui ! Le journaliste people…

Le moins que je puisse dire, c’est que mon mari s’entoure vraiment de n’importe qui.  Nul besoin d’énumérer ses fréquentations pour tous leur trouver, un a un, un grain de collé !

- Je serais ravie que tu me le présente, un peu plus tard.

Question de me faire voir avec quelques un de mes invités.

Je souris, fière, parce que je savais que notre cérémonie traditionnelle surprendrait, justement parce qu’il s’agissait d’Howard et de moi et que tous les deux sommes reconnues pour ne jamais rien faire comme les autres.  Cela dit, je tenais à tout de même prendre le chemin le plus sage.

- Une cérémonie traditionnelle dans un contexte peu conventionnel. Nous sommes quand même à Vegas. Je ne pouvais souhaiter mieux pour me marier. Après tout, ça demeure hors norme, quand on regarde autour de nous en ce moment même.

On se souviendra de notre mariage justement parce qu’il était à la fois  sage et sucré.

- Une amie ? , répétais-je en éclatant de rire. Tout le monde sait que je n’ai pas d’amie. Je savais qu’elle était là avec Sniper et comme la sœur d’Howard me fuie comme la peste, j’ai demandé à Sydney de jouer le rôle de ma demoiselle d’honneur. À quelques exceptions près, j’ai payé des gens pour prendre des places de mon côté de la chapelle.

J’ai payé 500$ dix personnes pour jouer la figuration à mon propre mariage, je ne pouvais pas être plus pathétique que cela mais ils semblent bien s’amuser à jouer aux machines à sous leur argent !

- Par contre, mes parents, sont ici. Tu veux que je te les présente ?

@ Billy Lighter

Peyton voulait se faire reconnaissante en me témoignant des petites attentions personnalisées comme ce thé qu’elle avait fait amener dans ma chambre. J’appréciais ce genre d’attention au même titre qu’elle avait apprécié que je vienne pour l’accompagner jusqu’à l’autel.

Bien que je sois venu seul, je connaissais quelques personnes ici de près ou de loin. Amon étant celui que je connaissais le mieux. Nous n’étions pas toujours sur la même longueur d’onde lui et moi mais notre amitié restait solide malgré tout cela.

-Oui, le journaliste people.

Peyton semblait désireuse de faire le connaissance d’Amon. Etant maintenant à Los Angeles et de plus en plus prête à reprendre le chemin des studios, elle aura l’occasion de voir Amon de nombreuses fois. C’est chez lui que je pouvais envoyer sans peine mes protégés faire des interviews.

-Bien, nous ferons les présentations.

J’avais été surpris par l’aspect très traditionnel de la cérémonie. Bien que le contexte autour soit peu conventionnel car nous étions à Vegas. Ainsi le mariage dans son ensemble était original comme l’avait dit Peyton.

-Il est vrai que cela donne un aspect très unique à votre mariage. Si tout avait été hors normes, cela aurait été bien banal pour Vegas.

Ce que j’avais remarqué, pendant la cérémonie, c’était que Sydney Grey était la demoiselle d’honneur de Peyton. Un choix surprenant car je ne savais point que les deux femmes étaient si proches. Cependant, la vérité était bien moins rose qu’une amitié récente. Peyton avait choisi Sydney car la sœur de Stone avait refusé de remplir le rôle de demoiselle d’honneur et, faute d’amies, Peyton avait décidé de donner ce rôle à Grey. Certains invités étaient même payés pour jouer les figurants. Cette histoire témoignait de l’extrême solitude de l’artiste. De l’extérieur, nous pouvions croire que ces gens-là avaient tout mais en réalité, ils n’avaient rien ou presque.

Peyton avait voulu paraitre tout de même entourés aux yeux des autres convives. Il fallait dire que le côté de Stone était plutôt bien rempli des amis du batteur. Stone était détestable à mes yeux mais il semblerait que nombreuses sont les personnes qui l’apprécient.

-Je ne vais pas juger ton choix d’avoir payé des gens pour faire de la figuration… Cependant, j’aurais été à ta place, j’aurais gardé mon argent et tant pis si les autres convives sont au courant de ma solitude.

Je n’avais point plus d’amis que Davis. En dehors d’Amon, personne n’était vraiment proche de moi à Los Angeles. Cependant, cela me convenait parfaitement.

Peyton avait tout de même invité ses parents. Ils étaient ici bien que je n’avais pas fait attention à leur présence. Cela me surprenait. Son père étant là, pourquoi ne lui avait-elle point demandé de l’accompagner jusqu’à l’autel ? Car si c’était parce qu’ils étaient en froid, alors pourquoi était-ils simplement là ?

-Tes parents sont là ? Ton père ne voulait pas t’accompagner à l’autel ou c’était ton choix ?

Je n’étais pas du genre curieux habituellement mais ici cela me concernait en partie. J’avais pris la place de cet homme le temps de remonter l’allée.

-Oui, je veux bien que tu me les présentes. Allons-y.

Cela semblait lui faire plaisir et, surtout, cela allait me permettre de mieux cerner mon artiste. Je savais que ses parents avaient été du genre à gérer la carrière de la jeune Davis. Je voulais savoir si leur présence allait m’importuner dans mon travail comme manager de leur fille.

@ Billy Lighter

Mon séduisant manager est donc venu seul à mon mariage. Moi qui espérait  apprendre qu’il était en couple, d’en apprendre un petit peu plus sur sa vie privée, ce ne sera pas pour aujourd’hui. En attendant, rien ne m’empêche de continuer de croire qu’il est peut-être gay. Ce serait bien dommage, cela dit. Mais comme il n’a jamais rien tenté avec moi, c’est une piste à ne pas écarter. Reste à voir au court de la soirée s’il tentera une approche vers l’une ou l’autre des séduisantes demoiselles, invitées ou employées. Quoi qu’il en soit, il connait plusieurs amis d’Howard, dont un journaliste people.

- Parfait ! Je sais d’expérience qu’avec ces gens, il vaut toujours mieux adopter une attitude chaleureuse. Je ne voudrais pas qu’il écrive que je l’ai ignoré alors qu’il était invité à mon mariage !

Ce serait le comble qu’on me calomnie dans les pages rapportant le jour le plus beau de toute ma vie !

Le choix de cérémonie traditionnelle a surprit Timmy qui pensait que nous opterions, Howard et moi, pour quelque chose de moins conventionnel, de plus extravaguant, peut-être. Nous avons été sages pour ce moment important mais le reste de la soirée sera plus…moins… enfin!  Elle nous ressemblera d’avantage ! Cependant,  ce qui semble surprendre d’avantage Timmy, c’est d’apprendre que j’ai payé des invités-figurants pour remplir des sièges de mon côté de l’allée, pour les mêmes raisons que j’ai dû demander à Syrdney Grey de jouer ma demoiselle d’honneur. J’avais bien envoyé des invitations a plusieurs de mes connaissances de New York mais les invitations ont dû se perdre dans le courrier puisque je n’ai eu reçu aucune réponse de retour.

- Tu es raisonnable, moi pas. Qu’est-ce que cinq cent dollars par tête pour une soirée ? Mon compte en banque n’aura même pas changé de virgule après toutes les festivités payées.

Et puis, je n’apporterai pas mon argent dans la tombe, pas vrai ?  Aussi bien le dépenser pendant que je sais encore quoi en faire !

J’avoue dans la foulée à Timmy que mes parents, contre toute attente, se sont présentés et qu’ils ont donc bien évidement assistés à mon entrée au bras de mon manager. Ce fut un tel plaisir de croiser leurs regards en passant près d’eux.

- C’était mon choix. Tu as vu en moi la femme alors que pour eux, je ne suis qu’un produit. Parfois, certains liens sont plus forts que les racines de la naissance.

J’avais regardé Timmy droit dans les yeux, longtemps, et le plus sérieusement du monde avant d’afficher à nouveau un sourire convainquant et en le reprenant par le bras pour nous diriger vers là où j’avais aperçu mes parents un peu avant de croiser Timmy.  Ils avaient chacun un verre de champagne à la main et ma mère cessa net de parler quand elle nous vit arriver près d’eux. Je n’ai pas besoin d’avoir assister à la conversation pour savoir de quoi ils discutaient.

- Timmy, je voudrais te présenter Janis et Joe Davis, mes parents. Maman, papa, voici Timmy Evans, un homme formidable qui n’a pas peur de miser sur l’humain bien avant la fortune.  J’ai appris des valeurs fondamentales depuis que je suis sous son aile.

Il y a certes, de meilleures façons de faire les présentations, mais chaque fois que j’en ai l’occasion, j’adore leur remettre sur le nez, d’une façon ou d’une autre que même sans eux, je continu d’avancer, et pour le mieux.

@ Billy Lighter

Peyton était à cheval sur le paraitre. Elle voulait faire très bonne figure face à Amon pour que rien de désobligeant ne soit écrit à son égard. Je ne pouvais que saluer cela. Je n’aurais pas à m’inquiéter d’elle pour ce qui était de bien passer dans les médias ce qui n’était point le cas de Stone qui faisait bien trop souvent la une de L.A.People pour ses frasques diverses. Peyton ne semblait point du même acabit.

-Il ne faut pas t’en faire. Amon n’écrira rien qui mettra en péril ton image.

Cependant, Peyton avait poussé très loin le politiquement correct et l’apparence. Ainsi, elle avait payé des gens afin de figurer comme étant ses invités venus pour participer à ce qui devait être le plus beau jour de sa vie. Il s’agissait d’une extrême qui, bien que cela pouvait se concevoir, n’aurait pas été mon option si j’avais été dans la situation de Peyton. La chanteuse n’avait point déboursé de quoi sentir une différence sur son compte en banque. Ainsi, l’image primait sur tout.

-Si cela fait ton bonheur alors c’est le principal me semble-t-il.

Bien qu’il m’était aisé d’imaginer que Peyton aurait préféré avoir de vrais amis venu pour elle et sans argent impliqué. Cependant, ce n’était point le cas et je n’étais point ici pour juger de cela.

Ma protégée m’avait surpris quand elle m’avait annoncé que ses parents étaient bien ici. Cependant, si son père n’avait point rempli son devoir de père et que ce devoir m’était incombé aujourd’hui c’était un choix de la chanteuse. Elle n’avait point d’estime pour ses parents qui se servaient d’elle comme d’un produit. Il s’agissait de la réalité d’un bon nombre d’enfants stars.

-L’argent fait perdre de vue les vraies valeurs à certaines personnes. C’est parfois bien dommage. Bien que je suis d’accord avec le fait que certains liens son plus fort que les liens de la naissance. J’ai été adopté.

J’avais de l’estime pour les valeurs familiales bien que je ne sois qu’un enfant adopté. Mes parents adoptifs avaient été aimants bien que cela ne m’a point empêché de ne poser des questions sur mes parents biologiques. J’avais arrêté de me les poser quand je voyais la peine que cela faisait à ma mère. Je n’avais point de remords à faire de la peine au gens sauf à mes parents que j’estimais.

Cependant, bien que Peyton ne semblait point estimer ses parents biologiques autant que j’estimais mes parents adoptifs, voulait tout de même me présenter ses géniteurs. Elle m’y avait emmené en me prenant par le bras et très vite nous nous étions retrouvés devant le couple Davis. Il s’agissait d’un couple tout à fait classique aux premiers abords. Je pouvais voir les traits qu’ils avaient en commun avec ma jeune artiste maintenant que j’étais face à eux.

Peyton avait fait les présentations qui prenaient la forme d’un tacle visant ses parents. Cependant, cela ne m’avait point déconcerté.

-Je suis ravi de faire votre connaissance bien que je sache que vous n’avez pas forcément apprécié le passage de votre fille de New York à Los Angeles. Cependant, c’est un choix qu’elle a fait en âme et conscience. Je ferais de mon mieux pour que sa carrière prospère aussi longtemps qu’elle le voudra.

Il s’agissait d’une suite de politesses.

-Si vous êtes ici c’est certainement parce que vous estimez votre fille, n’est-ce pas ?

Il devait avoir fait tous ces kilomètres pour une raison précise.

@ Billy Lighter

J’ai surpris mon manager avec  mes invités de soutiens et encore plus en lui annonçant que mes parents sont bel et bien présents. J’ai hâte de voir la tête de mon mari quand je vais les lui présenter ! Ils vont désapprouver mon choix et ils ne manqueront probablement pas de le dire devant Howard. Je jubile d’avance d’entendre ce qu’il trouvera à répliquer.  

En attendant, c’est Timmy qui fera leur connaissance en premier, et question de lui faire un petit topo, je lui explique pourquoi mon père n’était nullement une option pour m’accompagner dans mon dernier trajet de femme célibataire.  Timmy est le premier à m’avoir traité correctement, même en établissant une relation d’affaire. Il a misé sur qui je suis et non pas sur ce que je suis.

Il a sut faire la différence, voir au-delà des apparences.

Je l’entraîne donc au travers des invités jusqu’à nous planter devant mes parents et faires les présentations non sans pimenter la chose au passage. L’occasion était trop belle et Timmy en profite pour temporiser en amorçant la conversation avec mon passage de New York à Los Angeles, que c’était mon choix et qu’il veillerait sur ma carrière… enfin, vous entendez l’air de violon ?

L’expression sur le visage de mes parents demeure impassible, jusqu’à ce que Timmy ajoute que, tous comptes fait, ils sont ici parce qu’ils m’estiment.  Il se forma alors un drôle de sourire sur le visage de ma mère et le regard de mon père passe un moment de mon manager à moi, puis de moi à Timmy.

- Oh ! Lola n’a plus besoin de notre estime depuis longtemps, pour faire son propre chemin, Monsieur Evans. Elle sait depuis bien longtemps ce qui est bon pour elle.

Lola et non Peyton. Parce que pour eux, je ne suis intéressante qu’en Lola, celle qui  fait vendre. Peyton n’est rien pour eux.

Ils digèrent très mal que j’ai pu leur retirer tout accès à mes avoirs pour m’en occuper par moi-même, n’est-ce pas un signe évident que, tout compte fait, je n’étais rien de plus que leur vache à lait ? Faire travailler son enfant pour ne pas avoir à le faire soit même ! Un plan de géni… jusqu’à ce que l’enfant en question en ait plus qu’assez et manifeste l’envie de voler de ses propres ailes.

- Oh mais, je n’aurais jamais eu la maturité de le faire si maman et toi ne m’aviez pas appris si tôt que l’on est jamais mieux servis que par soit même. Et aujourd’hui, grâce à ce talent, j’ai pu trouver le manager parfait.

C’est bel et bien un règlement de compte familial dans lequel j’ai volontairement plongé Timmy uniquement pour qu’il sache à qui il a véritablement à faire. Avec mon mariage, je suis certaine que  ce n’est qu’une question de temps avec que mes parents ne prennent contact avec mon manager sous prétexte de vouloir me protéger.  Je voulais que Timmy voie par lui-même que leur seule motivation était l’argent. Pas le leur, mais le mien, celui auquel ils n’ont plus accès.

- Tu es allé voir le chirurgien avant de venir ici, maman ou bien ton visage tout figé est le résultat de voir ton unique fille convoler ? Au fait, c’est rendu à combien une consultation privé, maintenant que tu dois tout calculer ?

Avant qu’elle ne me tourne le dos pour partir, je la retiens en posant ma main sur son poignet et quand j’ai capté son attention ainsi que celle de mon père je baisse un peu le ton mais encore assez pour que le message soit bien clair.

- Si je vous ai fait venir ici, et que je tenais à vous présenter mon manager, c’était pour que vous voyez vous-même que je suis heureuse, pour la première fois de ma vie, parce que je me suis entouré de gens qui m’aiment moi, Peyton. Pas Lola.

Je lâchais le bras de bras de ma mère et éclatais de rire en regardant Timmy.

- Ils forment un très beau couple, ne trouve tu pas ?

@ Billy Lighter

Peyton m’avait emmené auprès de ses parents afin de faire les présentations. Cependant, je ne pensais point me retrouver à ce point au milieu d’un règlement de comptes à moitié silencieux. Je voyais une animosité certaine entre Peyton et ses parents mais en tant que manager de Peyton, j’avais choisi de me ranger du côté de ma protégée. Ses parents n’étaient rien pour moi et ne servait en rien ma cause. Je tenais simplement à leur dire que leur fille était entre de bonnes mains.

Cependant, malgré cette animosité, les parents de Peyton étaient quand même venus aujourd’hui et ceci me faisait dire que cela témoignait d’une estime de leur part envers leur fille. Bien que pour eux Peyton n’avait plus besoin de leur estime et qu’elle savait elle-même ce qui était bon pour elle. Ainsi, les parents de Peyton semblaient l’appeler essentiellement par son nom de scène. Moi-même je ne l’appelais point ainsi. Ce nom était pour les fans et les journalistes point pour moi. Ceci prouvait que pour les parents de Peyton, il n’y avait que Lola qui comptait et point leur fille. Cela se voyait souvent chez les enfants stars. Les parents ne les voient que comme des poules aux œufs d’or et en oublient l’essentiel.

Je n’avais point fait de réflexions car Peyton se débrouillait bien elle-même pour les faire. Ainsi, j’étais devant un match de tennis où Peyton semblait avoir un certain avantage. Elle n’avait point besoin de moi pour enfoncer ses parents. Tout y était passé y compris les opérations de chirurgie esthétique de la mère de Davis. Ceci avait été de trop car ses parents étaient prêts à prendre congé sous mon regard impassible. Cependant, la chanteuse n’en avait point terminé et avait donné à ses parents les vraies motivations de son invitation. Ainsi Peyton voulait leur montrer son bonheur et montrer à quel point elle était entourée de personnes qui l’aimait pour ce qu’elle était elle et non pour Lola. Il ne m’était point utile de demander s’ils savaient que certain des invités de leur fille étaient payés pour venir. Il était évident qu’ils n’étaient point au courant de cela sinon ils auraient eu vite fait de l’envoyer à la figure de leur fille.

Après cela ils étaient partis et Peyton s’était empressée d’éclater de rire après cette démonstration de force où elle avait largement l’avantage du nombre ainsi que du terrain.

-En effet, ils forment un beau couple. Ils semblent, en tous les cas, sur la même longueur d’onde te concernant.

Celle de la voir comme une poule aux œufs d’or qui vient de comprendre comment voler et qui s’en est allée.

-Contrairement à beaucoup d’enfants stars, tu as su te défaire d’eux à temps. Ils semblent n’aimer que ton nom de scène et, je présume, l’argent qui va avec.

Il était triste quelque part de se rendre compte que Peyton entrait dans le cliché classique des enfants stars utilisés par ses parents.

-Ne les aurais-tu invités que pour leur montrer que tu es heureuse sans eux ? C’était uniquement pour cela ou bien croyais-tu qu’ils allaient pouvoir te voir enfin comme leur fille ce soir et non comme le produit que tu sembles être devenu à leurs yeux ?

Peut-être aurait-elle eu l’idée de les inviter pour voir s’ils n’avaient pas changé d’opinion sur elle.

@ Billy Lighter

Je me délecte de cette petite joute verbale entre mes parents et moi, je me la promettais depuis un bon moment déjà. Elle est beaucoup plus soft que ce à quoi j’avais déjà imaginé mais la satisfaction demeure la même. Ils ne m’ont jamais autant apprécié que lorsque je leur rapportais de l’argent. J’ai maintenant changé  de maison de disque, je me suis émancipé professionnellement d’eux, leur laissant absolument aucun pouvoir sur moi et ma carrière.

On voit très bien que c’est ce qui les affecte le plus. Ne plus pouvoir gérer mon argent, parce que ce qui me concerne moi, ils n’en ont rien à faire. Le fait que mon père parle de moi à Timmy en m’appelant Lola en est la preuve. Mon manager n’a jamais fait ça, pourtant la relation de base, strictement professionnel, aurait justifié qu’il le fasse.

C’est après une dernière pique à ma mère que mes parents nous laissent, eux s’en allant ruminer plus loin et moi, jubilant au point où j’en oublie presque la présence de mon manager, l’espace d’une seconde.  Je me repris, cessant de rire, regardant Timmy qui confirme qu’ils font un beau couple en parfait accord, surtout me concernant moi.

- J’aurais probablement  grandit dans un collège privée si je n’avais pas eu mon talent. Ils n’en auraient rien eu à faire de moi.

Il ne faut pas s’en faire, ce qui est fait, est fait et je viens de mettre au clair que je n’ai pas besoin d’eux pour avancer dans la vie.

- Il me paraît évident qu’ils n’aiment que l’argent que je représentais pour eux. Mais il est faux de dire que je me suis défait d’eux à temps.

Je me suis forgé un cœur de pierre, j’ai vécu comme une harpie en écrasant absolument tout sur mon passage.  

- Il serait plus juste de dire que tu m’as rescapé au bon moment.

Timmy, Howard, Delfino.

Les trois ensembles ont formés cette base solide que j’avais besoin pour me reprendre et prendre une nouvelle direction sans perdre de vu ma carrière qui restera à jamais plus de la moitié de la femme que je suis aujourd’hui.

- Je n’avais aucun espoir en les invitant, Timmy.  J’ai cessé d’en avoir avant d’atteindre la puberté. Pour moi, c’est à jamais mort et la raison pour laquelle je les ai invités à mon mariage était purement symbolique.  Tout ce que je n’ai jamais attendu d’eux, je l’ai trouvé ailleurs. Ils ne font plus partie ni de moi, ni de Lola.

Il n’en tient qu’à moi de maintenir le cap et je ne crains aucunement qu’avec Howard comme capitaine et Timmy comme maître des cartes, je risque de faire naufrage.  Et puis si ça venait qu’à arriver, serait-ce si dramatique ?  Je suis certaine que je pourrais être une très bonne femme de maison. Je pourrais  suivre Howard partout dans le monde, prendre soin de mon amitié avec Delfino, tout en restant  en contact avec Timmy.  Qu’importe ce qui s’en suivra après ce jour,  je me sais en plein contrôle.

- Tu m’aides à retrouver mon mari ? Je ne le vois nul part et je crois qu’il serait temps pour notre première danse, tu ne crois pas ?

@ Billy Lighter

Il était plus qu’évident que les parents de Peyton n’avaient en tête que l’argent que pourrait leur rapporter leur progéniture et point un quelconque amour désintéressé envers celle qui est pourtant leur fille. Il était d’une évidence aussi que Peyton souffrait de cela bien qu’elle était certainement trop fière que pour l’avouer.

La chanteuse était certaine que si elle n’avait point eu de talent elle n’aurait point eu plus d’amour de la part de ceux qui l’avaient mise au monde. Il s’agissait d’un bien triste constat et Peyton avait comme seul regret de ne point s’être défait d’eux plus tôt.

-Tu es encore jeune. Il me semble que tu t’es défaite bien plus vite que d’autres qui auraient été dans la même situation.

Elle pensait que c’était moi qui l’avais sauvé à temps. Pourtant, je n’avais fait que répondre à une offre de son ancien manager. C’est à lui qu’elle devait son sauvetage et point à moi. Je n’étais pas Ricci, je ne courais pas après les médailles, les compliments et les récompenses symboliques ou non. Ce qui comptait pour moi était de mener la barque de mes protégés afin qu’ils fassent une carrière digne de leur talent. Je travaillais dans l’ombre et cela me convenait parfaitement.

-Je pense que tu surestimes mon rôle dans cette histoire.

Peyton n’avait point invité ses parents avec l’espoir qu’ils la voient tout autrement. Ainsi, leur présence était simplement symbolique. J’avais bien la certitude que c’était surtout une façon pour Peyton de leur montrer qu’elle est bien plus heureuse sans eux. Le message me semble bel et bien passé.

-Je pense qu’ils l’ont compris.

Peyton me paraissait bien sûre de ce mariage ainsi que de la vie qu’elle voulait mener. Cela m’arrangeait. Un protégé qui ne doutait point était un protégé qui tenait le cap. Espérons que cette nouvelle vie et ce mariage donne à Peyton l’envie d’enregistrer à nouveau. Car nous avions tout de même un contrat…

Elle voulait désormais retrouver Stone afin de faire leur première danse. Je pense aussi qu’il était temps pour elle de profiter de sa nouvelle condition bien que j’avais encore des gros doutes sur le fait qu’elle s’en soit remis au meilleur parti.

-Nous devrions le retrouver assez vite. Il doit certainement trainer entre les plateaux d’alcool et les machines à sous.

J’avais dit ceci avec un sourire et nous étions partis en quête de Stone à qui je laisserais sa femme pour une première danse.

@ Billy Lighter

Timmy est beaucoup trop modeste quand vient le temps de prendre ce qui lui revient de droit. Pourtant, s’il n’avait pas accepté de reprendre ma carrière là ou mon autre agent avait décidé de me lâcher parce qu’apparemment je l’ai conduit à l’épuisement,  je serais demeuré à New York, fort probablement et dans le giron de mes parents. J’avais déjà entrepris de réduire leur emprise sur moi et ma carrière mais Black Horse leur était trop familier pour que ce soit signification. En m’en venant à Los Angeles et en entrant par la grande porte de MTI, je me défaisais de tout lien.
J’aurais dû le faire bien plus tôt.

- Ma carrière représente plus que la moitié de ma vie, Timmy.  J’ai agis trop tard pour ce que cela représente. En ce qui te concerne, je suis loin de surestimer. Prend ce qui te revient.

Pour la suite, mes parents peuvent ne noyer dans le champagne, ce seront les derniers verres qu’ils boiront payé de ma poche. Une dernière soirée à mes frais et ensuite, ils ne seront plus qu’un vague souvenir.

Il me tarde de retrouver mon mari, de pouvoir danser avec lui, comme je le mentionne à mon agent qui ne manque pas de l’écorcher d’une remarque qui, en toute honnêteté, ne peut être plus vraie.

- Nous sommes à l’aube d’une nouvelle ère, Timmy. Howard change, tu verras. Il t’impressionnera, un jour.

Il n’a pas fini d’impressionner les gens autour de lui. Howard n’a pas encore atteint le sommet de son art, ses plus belles années sont toujours devant lui et je compte bien l’aider à les atteindre, surtout avec ce que nous savons lui et moi.

J’aperçu Sonny,  au travers les gens, donc, Howard ne devait pas être très loin puisqu’ils sont partit ensemble, après notre tour en voiture.  Cependant, je ne le voyais toujours pas, ni même près des machines, et non plus à côté du bar derrière lequel un employé faisait son show en empilant les verres et en les faisant tomber de façon à ce que le premier du dessus remplisse celui d’en dessous et ainsi de suite jusqu’au dernier.

- Spectaculaire ! J’adore ça ! Il m’en faudrait un à la maison pour quand j’ai envie de boire un cocktail !

C’est toujours meilleur servit de façon orignal que platement versé dans un verre avec un glaçon et une vulgaire tranche d’agrume !  Howard apparu enfin, en compagnie de sa sœur qui était pieds nus… un drame à l’horizon ?

- Oh, le voilà ! Je vais le rejoindre !

En toute spontanéité, mais avec l’amitié qui me lie à mon manager, je l’embrassais sur la joue et partis rejoindre Howard.

@ Billy Lighter