- Et tu as vu comment sa mâchoire s’est fracturée quand je lui ai envoyé une droite ? Il n’a jamais vu venir le coup, c’te con !

Et j’ai même pas mal à ma main, même si je frotte mes phalanges depuis que nous avons quitté l’entrepôt, Edward et moi. Il peut bien demander qu’on l’appel El Lider, dans ma tête je dis ce que je veux, surtout que je trouve que ça fait un petit peu gourou de secte ou je sais pas moi, ça colle pas à sa tronche. Patron ça aurait un petit peu plus de sens à mes yeux, qui suis-je pour contredire les ordres d’El Lider.

- On va en initier encore combien des comme lui ?  J’demande parce que je commence à trouver ça long avant qu’on entre dans l’action.

Le soleil me donne mal à la tête. Je passe mes nuits dans un entrepôt à péter des mâchoires, puis bang, à même pas 7heures, Ward décide qu’il faut aller, je sais pas où, pour voir je sais pas qui et que je viens avec lui parce que je suis en quelque sorte son garde du corps même si c’t’enfoiré est plus vicieux que moi quand il se décide.  Il pourrait descendre tout un tas de personnes avant même que j’ai le réflexe d’en cogner un.

Puis je me mets à jouer avec les boutons de la radio pour trouver un truc bien, quelque chose qui endort pas.

- Oh yeah ! Roadtramp ! Putain faut que j’aille les voir un jour en concert !

J’suis fan de leur musique, quand je veux m’entraîner c’est parfait, tout comme le dernier album de The Lightening. Ça donne envie de cogner, c’est pas comme ce qui tourne toujours ces derniers temps à la radio, le jeune Straky ou  Livia, ça n’a rien pour donner envie d’évacuer la rage, c’est pour ça que je suis surpris d’entendre du Roadtramp aussi tôt le matin à la radio.

- On va où déjà ?  Vieux ?  On va où ?

Je n’ai pas les idées claires, trop de sommeil à rattraper, heureusement que je ne touche pas à la drogue, je suis le seul dans c’te rassemblement de New Sol…dados ? Enfin le groupe d’El Lider, putain on est quoi déjà ?  Mais je bois et là j’ai soif. Tout ce qu’il y a dans le coffre à gant c’est une bouteille d’eau à moitié vide.

- J’ai soif, on arrête prendre un truc…. ah OH ! Ward, regarde la fille là !!

Ce genre de fille qui semble marché dans un faisceau de lumière descendu du ciel avec une brise légère qui fait bouger ses cheveux.  Inaccessible, je miserais Diablo là-dessus, je ne le ferais pas c’est mon chien dont il s’agit. Il dort d’ailleurs sur la banquette arrière, parce que si vous vous posiez la question, ouais il me suit toujours partout.

- Wouaaaa vieux c’est beau !

Et je ne pu m’empêcher de baisser la vitre de ma portière pour la siffler comme un gros naze, et pour être bien certaine qu’elle sache de où ça provient, je lui envoie la main. Ma technique de flirt est loin d’être au point, je vous l’accorde !

@ Billy Lighter

-Ouais, j’ai vu… C’était beau.

Bien sûr que j’ai vu… J’avais vu le combat de mon perchoir. Là où je pouvais voir tout ce qu’il se passait sur le ring sans pour autant être vu. J’adorais me placer là pour voir ces petites frappes se prendre des poings dans la gueule de la part de mon champion.

J’écoutais Cooper cause alors que j’avais les yeux rivés sur le route. Il était tôt… Ou tard, tout est relatif. Bref, c’était le matin et j’avais passé toute la nuit à l’entrepôt à suivre les affaires en cours. Des affaires qui n’étaient pas terminées… J’avais encore un rendez-vous, ce matin, avec un fournisseur. Un nouveau fournisseur. Et si j’avais pris Cooper, c’était simplement par soucis de professionnalisme. Un leader de gang ne sort jamais sans un de ses bras droits. Cooper était l’un d’entre eux et, surtout, il était intimidant avec tous ses titres de boxe. C’était donc une valeur ajoutée aux négociations à venir avec mon fournisseur.

Même si ma réputation et mon physique ne payait pas de mine, je dois l’avoue. Mais j’avais décidé de la jouer sécurité, pour une fois.

La seule chose qui m’énervait un peu et que je m’étais retenu de monter, c’était la présence de Diablo, le sale clébard de Cooper. Il dormait sur MA banquette arrière… Je venais de récupérer ma caisse… Et ce foutu chien allait foutre des poils partout.

Je déteste les chiens…

Mais Cooper ne se promenait jamais sans donc j’avais dû mordre sur ma chique.

Et voilà que Cooper, s’impatientait maintenant.

-On en initiera autant qu’il en faudra. Mais si tu t’ennuies, je pourrais t’assigner d’autres missions.

Il y avait toujours de quoi faire pour des gens comme lui. Des gens à tabasser, il y en avait des tonnes.

Cooper se mis alors à jouer avec la radio comme s’il était chez lui. Je ne dis rien me contentant de regarder la route alors que la radio diffusait maintenant Roadtramp. Un groupe que Tobby semblait adorer. Moi, ce n’était pas mon truc. Ça l’était encore moins depuis que je savais que Cort était un véritable looser doublé d’un stupide alcoolique.

-Mouais. Moi, je suis pas fan. Je préfère largement The Lightening.

Mais j’écoutais quand même, sans broncher, Roadtramp alors que Cooper continuait à être un vrai moulin à parole alors qu’il demandait où on allait. Je lui avais dit avant de partir… Mais encore une fois, je restais de marbre répondant calmement :

-Voir un fournisseur. On est un peu en avance…

Mais je pensais m’arrêter en chemin dans un café que je connaissais et où, le matin, il servait des Cap’N Crunch. J’avais envie de Cap’N Crunch.

Et Cooper avait envie de boire alors… J’allais dire qu’on allait s’arrêter quand Cooper s’écria qu’il y avait une fille. C’est normal, Cooper… Sur la Terre, il y a des hommes et des femmes. Et les femmes ne sont pas des êtres en voie de disparition, donc, c’est normal d’en voir. Je lui dis qu’il est stupide ou j’attendais encore ?

Je jetai tout de même un œil vers la fille et je reconnu directement Julie. Ça faisait un moment que je ne l’avais plus vue… Mais elle semblait avoir taper dans l’œil de Cooper qui n’hésita pas à ouvrir sa fenêtre pour la siffler comme le pire des macho. Une technique qui ne risquait sûrement pas d’aboutir.

-Je la connais.

Je lui soufflai ça en ralentissant avant de m’arrêter un peu plus loin de Julie.

-Elle s’appelle Julie et elle croit que je suis employé de banque alors fait comme si j’étais employé de banque, ok ? Peut-être que je peux t’arranger un coup avec elle, si tu adhères à cette histoire.

J’avais dit ça tout pas à Cooper avant que Julie n’arrive au niveau de la voiture. Je lui souris.

-Julie ! C’est une bonne surprise ! Content de te revoir.

En réalité, je ne m’étais pas réellement arrêter pour essayer d’arranger un coup pour Tobby qui semblait bien aimer le physique de la fille. Non, je voulais surtout savoir si cette fille se rappelait de moi et si elle avait pensé à moi pendant tout ce temps.

-Désolé pour les manières de mon ami. Tu le reconnais ? C’est Tobby Cooper, le champion de boxe.

Ex-champion… Mais inutile de retourner le couteau dans la plaie, n’est-ce pas ?

@ Billy Lighter

ft. Tobby & Ward

Billy Lighter

J’ai la bougeotte sur mon siège, je suis fatiguée et en plus, je me questionne sur  tous ces combats que je fais pour former les nouveaux. Ça donne pas grand-chose de les mettre hors d’états le temps qu’ils se remettent de IronFist Cooper !  Mais qui suis-je pour argumenter sur les techniques que prône El Lider.  Je ris en silence, ça me fait toujours bien marrer de l’appeler comme ça.  

Je tourne les boutons de la radio jusqu’à tomber sur Roadtramp, ça c’est parfait pour faire le plein d’énergie.

- Ouais The Lightening aussi mais là c’pas eux à la radio, vieux !

Ouais, ce n’est pas The Lightening alors je ne parle pas de ce groupe. Je me frotte les yeux de mon pouce et de mon index regardant par la fenêtre, ne me souvenant plus ce qu’on s’en va faire. Je suis lent à la détente, je sais mais  faut dire que parfois, avec Ward, on sait plus trop, tout se passe dans sa tête et on devrait savoir sans qu’il ne dise un mot. Je suis pas devin moi, je suis boxer, ou plutôt j’en étais un.

J’en serai toujours un dans l’âme et c’est même aussi ce qu’il me fait faire comme job, la gloire et l reconnaissance en moins. J’vais peut-être avoir mieux à faire comme boulot, puisque comme je lui ai dit, j’en ai un petit peu marre de faire que ça, à force, ça devient même plus amusant.

J’ai soif, je sais même plus à quand remonte ma dernière boustifaille. Putain je perds de la masse, je vais devoir recommencer à y voir. Quoi que non. On s’en fou maintenant je ne suis plus celui que j’étais et ce n’est pas en errant dans les ruelles de l’Eastside que je le redeviendrai.  Donc voilà j’ai soif et je m’agite de nouveau quand je vois une belle, vraiment très belle jeune femme marché sur le trottoir.  Je n’ai aucun talent pour aborder les femmes et c’est peut-être l’effet d’être intouchable que d’être avec Ward mais je baisse ma fenêtre et je la siffle, sachant très bien que ça ne se fait pas mais j’en perds la tête, parfois.

Cependant, je n’avais pas anticipé que Ward puisse la connaître et qu’il allait stopper la bagnole. Je suis bon pour la gifle quoi, c’est pas drôle !  Je me marre en cachant ma bouche dans mon point et en pointant El Lider de mon index quand il me dit qu’il lui a vendu des salades à rabais, à la jolie femme. Julie qu’il dit qu’elle se nomme et Julie croit qu’il est employé de banque.

- T’es pas bien dans ta tête, vieux !  Employé de banque c’est 0 crédible ! Tu pouvais pas dire un truc genre éboueur ou plongeur dans un resto à la place ?  Parle moi des placements immobilier à long terme, c’est à combien le taux d’intérêt ?

Je rigole vraiment trop, je rigole encore en ouvrant la porte pour que Diablo sorte de la bagnole lui aussi  et en suivant Ward même si j’anticipe un peu la conversation avec la belle Julie.  La remontrance est moins horrible que ce à quoi j’ai pu penser, elle me donne un conseil, toute gentille qu’elle est et je cache mes mains dans mes poches en shootant dans un caillou invisible.

- Faut pas m’en vouloir, je sais jamais vraiment comment aborder les gens, je fais rarement bonne impression du premier coup.

Je prends tout mon sérieux, mon chien assit droit à côté de moi l’air de se demander ce qu’on est supposé faire maintenant, tout comme Julie qui demande ce que nous sommes venus faire dans le coin. Je me tournais, fier comme un paon, les bras croisés sur mon torse et me tourne vers Ward avec un sourire XXL sur mon visage, puis je me retourné vers Julie et déclare :

- Des placements monétaires !  Me reste quand même  du frics de mes combats et Ward m’amenait  avec lui pour qu’on puisse discuter  du meilleur plan d’épargne pour mon argent. Tu me parlais de quel truc-épargne, vieux ?

Hey, c'est que pour rigoler un peu, y'a rien de méchant à se moquer un peu de son pote ! Il m'a offert la perche, je l'ai saisie !

@ Billy Lighter

Je sais que ce n’est pas The Lightening… Même si, si je traduisais la pensée de Cooper, il voulait dire que si c’était The Lightening, il se serait exclamé tout autant. Mais mon message à moi c’était : « tu peux baisser le son, c’est de la merde ». Voilà. C’était ça que je voulais dire. Mais pour causer à Cooper (et à la quasi-totalité des New Soldados) je devais parler sans sous-entendus. Dire les choses clairement. Me mettre à leur niveau. Et ce n’était pas toujours facile.

Cooper avait faim… Moi aussi, j’avais faim. L’idée sera donc d’aller manger avant notre rendez-vous qui était de toute façon plus tard. On avait le temps de bouffer tranquillement. En espérant que la conversation sera un peu relevée… Ce que je doutais vu que je me promenais avec Cooper. Il était doué en boxe… Mais il n’était doué qu’à ça. Un peu comme Sonny Robson qui n’était que doué en course de voiture. Des gens qui avaient toutes leurs capacités cérébrales dans une seule activité… Et aucune dans toutes les autres. Des imbéciles heureux.

Mais notre plan d’allé manger fut légèrement avorté quand on croisa Julie. Cooper la siffla peu avant que je ne lui dise que je la connaissais. J’aimais surprendre de cette manière mais je fus obligé de dire à Cooper que j’avais fait croire à la fille que j’étais employé de banque pour qu’il marche dans ma combine. Car, finalement, ce que je voulais savoir, moi, c’était si Julie se rappelait de moi.

Et Cooper fit un commentaire sur mon mensonge disant que ce n’était pas crédible. Que j’aurais dû dire que j’étais plongeur dans un restaurant. Je le foudroyai alors du regard ce que je trouvais largement suffisant pour répondre à la pique de l’ex-boxeur. Je ne connaissais rien en taux d’intérêt. Mais jamais je ne m’inventerais un métier aussi nul qu’éboueur ou plongeur. Je valais mieux que ça. N’importe quel personnage que je pourrais créer valait plus que ça.

Je m’étais donc arrêté et j’avais salué Julie après être sorti de la voiture. Cooper m’avait suivi libérant son horrible chien. Julie me salua en retour m’arrachant un plus large sourire. Le nom de Cooper lui disait vaguement quelque chose. Je savais déjà qu’elle n’était pas fan de boxe. Elle me l’avait dit à notre première rencontre.

-Tu as dû en entendre parler dans la presse people ou à la télévision.

Où d’autre si elle ne suivait pas la boxe ? Les stars de n’importe quel type finissent toujours dans la presse people.

Elle salua ensuite Cooper à qui elle donna un conseil. Elle avait plutôt bien pris le fait qu’il l’ait sifflé. Je connais d’autres filles qui lui auraient déjà arraché la tête pour ça. A.J. lui aurait sûrement arraché la tête… Ou bien elle aurait cherché à savoir s’il valait le coup avant de se rendre compte que non et de lui arracher la tête ensuite. Parce que satisfaire A.J., il n’y avait que moi qui y arrivait.

Cooper se défendit un peu même si dans son attitude on aurait dit un gosse qui venait de se faire prendre la main dans le sac. Il ne savait pas comment aborder les gens ? Ça s’apprenait. Mais bon, je lui avais dit que s’il tenait sa langue, j’allais l’aider alors je disais.

-Oui quand on le connait, on remarque que c’est un type avec un cœur en or.

Phrase bateau. J’avais du mal à ne pas utiliser des tas de stéréotypes dans ce genre de situation.

Julie demanda alors ce qu’on faisait dans le coin et j’allais répondre mais Cooper anticipa commençant à parler d’épargne avant de me poser une question. Lui, ça devait certainement l’amuser tout ça mais c’était loin de m’amuser, moi, même si mon sourire disait tout le contraire.

-On parlait d’un plan pour épargner dans l’immobilier. C’est une valeur sûre. Mais tu peux aussi épargner dans les pompes funèbres, Tobby, ça rapporte aussi… La mort, ça rapporte toujours. Je peux te dire comment y investir efficacement et à très long terme.

J’avais souris à Cooper d’un sourire qui voulait dire : « tu aimes l’humour ? Moi, j’aime l’humour noire ». Je rigolai ensuite un peu regardant Julie.

-Je rigole. Oui, on parlait d’épargne. En fait, on allait aussi aller manger un morceau tout en discutant. Tu veux te joindre à nous ?  C’est moi qui offre.

Voyons voir si elle était prête à nous suivre ou non.

@ Billy Lighter

ft. Tobby & Ward

Billy Lighter

Je me marre avant même d’être sortit de la bagnole de Ward. Son histoire d’employé de banque ne tient pas la route, selon moi. Je veux dire, il n’a pas la tronche d’un banquier autant que je n’ai pas la tête d’emploi d’un courtier en assurance. Mais ok, on va jouer le jeu puisqu’il avait déjà établi cette version auprès de la jolie jeune femme.

Nous sortons donc de l’auto une fois qu’il l’eut parquée et je fis sortir Diablo qui se réjouit d’avance de pouvoir se dégourdir les pattes un peu. Il est comme moi mon chien, il a besoin de bouger !

Ça me gêne quand même de devoir me reprendre envers Julie, j’ai manqué de tact je l’avoue mais pour ma défense, je ne pouvais pas savoir qu’ils se connaissaient et que Ward, l’imbécile, allait stopper la bagnole en plus !  M’enfin,  il n’est jamais trop tard pour rectifier une situation et ça semble être tout pardonner par la belle qui me concède une seconde change.

Ça y’est, je suis sous le charme !

Donc, après avoir fait connaissance, la jolie jeune femme demande ce que nous faisions dans le coin et j’y vois une occasion pas possible de remettre sous le nez de mon chef que son excuse de banquier ne tenait pas la route. Je fonce tête première en expliquant qu’il avait des conseils placement à me partager et que nous étions entrain de voir ce qui serait le mieux pour moi. Puis, un sourire tout fier sur mon visage, je le laisse se démerder avec la brèche que j’ai ouverte.

Il s’en tire plutôt bien mon pote, ne se laissant pas démonter, j’imagine que d’être bon menteur fait partit de la liste des prés requis pour être à la tête d’un gang. Et il vend tellement bien sa salade que Julie, impressionnée,  lui demande de l’aide pour quand elle sera mieux installée. Hey, mais non, je peux moi aussi être de bons conseils ! J’apprends vite et je sais compter jusqu’à dix facilement ! Doit pas être sorcier que de savoir où et comment placer son pognon pour le faire fructifier !

La diversion, Ward, ça le connait ! Plus que les placements bancaires ! Il invite donc, pour mon plus grand bonheur, Julie à venir partager un morceau avec nous, question de continuer de parler monnaie et tout, quoi que je suis presque certains qu’il trouvera comment faire dévier la conversation.

- Ouais, c’est Diablo, mon chien à moi ! Il va partout où je vais, je ne m’en sépare jamais, ça ne vous gêne pas, m’amzelle ?

Ça serait dommage parce que jamais personne ne me fera me séparer de mon fidèle ami pour toute la vie.

- Vous aimez les chiens, Julie ? Diablo est gentil , il est comme moi, il ne ferait pas de mal à une mouche !

Ouais… sauf sur un ring… sauf dans un entrepôt désaffecté… sauf si on m’attaque… Ok finalement Diable est surtout bien dressé pour réagit uniquement quand je lui en donne l’ordre. Il ne se sentira pas menacé par la jeune femme, je suis presque certain qu’il va l’adopter très vite.

- Vous avez un joli accent, vous êtes d’où ?

Ça se demande, ça ? Ou je vais avoir besoin d’une troisième chance de faire une bonne première impression ?

@ Billy Lighter

J’avais réussi à obtenir une deuxième chance à Tobby. Je me ramenais le mérite parce que si je n’avais pas arrêté la voiture pour me montrer, j’étais sûr et certain que la fille aurait eu comme souvenir de lui celui d’un connard.

Cooper s’était trouvé une excuse à son comportement mais la fille ne semblait plus lui en tenir rigueur. De Julie, je savais une chose : elle faisait facilement confiance au gens surtout quand ils avaient l’air sympathique aux premiers abords. Une proie facile. Cooper était un peu du même acabit.

Mais Cooper se foutait tellement de mon histoire de banquier qu’il ne manqua pas l’occasion de tenter de me mettre à mal en disant qu’on parlait de placement bancaire. Il profitait certainement du fait que je ne pouvais pas griller ma couverture devant Julie pour jouer un peu avec moi. C’était un défi ? D’accord. Je jouai dans le jeu du boxeur disant qu’effectivement, on parlait de placement bancaire et proposai, dans le même temps, un placement dans les pompes funèbres juste pour faire passer un petit message à Cooper avant de dire que je blaguais.

Et Julie cru tout ce qu’on disait et ne tarda pas à me demander des conseils pour savoir comment fonctionnait les taux d’intérêt. Génial… J’aimais voir que mes petites combines fonctionnaient. Ça m’apportait souvent beaucoup de satisfaction mais quand ça fonctionnait trop bien, ça pouvait être à double-tranchant. Mais ce n’était pas le moment de me griller moi-même alors je souris à Julie qui, elle aussi, me tutoyait maintenant.

-Ça serait avec plaisir. Je suis toujours disponible pour aider des amis.

Je n’y connais rien en taux d’intérêt… Tout comme je ne connaissais rien en placement bancaire. Mais ils n’y connaissaient rien non plus alors je pouvais toujours dire n’importe quoi.

Et, avec l’espoir de changer de conversation et de lui faire oublier les taux d’intérêt, je proposai à Julie de nous accompagner pour aller manger un morceau. Je crevais de faim… Alors, il fallait que je mange, que Julie nous suive ou non. Cooper n’aura qu’à rester avec elle si elle refusait et qu’il avait envie de lui faire la cour. Mais elle accepta avant de parler du chien de Cooper…

Et évidemment, quand on parle de son chien, Cooper se met à devenir un vrai moulin à parole. Il présenta, donc, Diablo qui nous suivra donc même au dinner où on ira… Je détestais les chiens. Ça ne fait qu’aboyer… Je n’arrivais pas à comprendre comment on pouvait s’y attacher de la sorte.

-Ouais… C’est un gentil chien…

Qui me déteste cela dit en passant. Il n’arrête pas de grogner quand je l’approche d’un peu trop près.

Je les laissai parler de chien avant que Cooper ne demande d’où venait Julie. Je savais qu’elle venait du Québec. Elle me l’avait dit à notre première rencontre. Mais je la laissais répondre elle-même pour voir si Cooper allait gérer où lamentablement se vautrer en essayant de draguer la fille.

En attendant, je regardai autour de moi à la recherche d’un endroit où bouffer et je vis, un peu plus loin, un dinner qui avait l’air pas si mal de l’extérieur…

Peut-être qu’ils ont des Cap’N Crunch…

Je montrai le dinner du doigt.

-On devrait aller manger là-bas… Peut-être que les chiens sont admis… Et si ce n’est pas le cas, tu pourras toujours dire que tu es Tobby Cooper, ça devrait passer…

Et si ça ne passait pas, je vous jure que le chien restera dehors.

@ Billy Lighter

ft. Tobby & Ward

Billy Lighter

C’est une chance quand même que Ward alias El Lider connaisse la belle Julie parce qu’autrement, je n’aurai peut-être pas pu rattraper ma bourde quoi que mon arme secrète, Diablo, réussit toujours là où moi  j’échoue.  Mais avant d’utiliser Diablo pour me rapprocher de la fille, j’entre dans la porte grande ouverte par Ward pour le tacler sur sa fausse identité.  S’il ne voulait pas qu’on lui pose de question sur son faux travail, il n’avait qu’à prendre quelque chose de plus simple, comme… bah j’en sais rien moi mais pas un truc aussi complexe que les finances !

Ça me fait bien marrer de le voir patiner pour répondre puis ensuite, quand Julie lui dit que c’est bien car elle aurait besoin de ses bons conseils,  je dois sourire comme un imbécile, fier de moi ! Bon je ne pousse pas la plaisanterie jusqu’à proposer de me joindre à eux pour cette soirée d’information, parce que je vois très bien que j’ai tiré la ficelle de ma chance à l’extrême et que mon chef déploie vraiment des forces insoupçonnées pour garder son calme.

L’attention vînt sur mon fidèle compagnon. Diablo, bien évidement et non Ward.  IL y en a un des deux qui est beaucoup plus sympathique que l’autre, devinez duquel je parle !

- Oh pour vrai ? Faudra aller marcher ensemble alors pour laisser votre Athéna et mon Diablo se dégourdir un peu.  Hey ! Une Déesse avec le Diable, c’est drôle comme coïncidence !

C’était bien une déesse, Athéna, non ? Au pire j’aurai dis une bourde de plus et puis c’est tout. Faut pas non plus toujours trop réfléchir avant de parler sinon adieu la spontanéité !

J’adore entendre Julie parler. Elle a un accent magnifique, on dirait qu’elle chante tout en parlant et ma curiosité piqué, je lui demandais de où elle venait. J’appris avec ravissement qu’elle venait du Québec.

- J’ai fait des combats à Montréal ! J’ai adoré cette ville, surtout pour la neige et tout c’était vraiment sensas !

Je me suis toujours dis qu’un jour j’y retournerais juste pour faire mon training dans la neige. Courir et respirer l’air qui semble purifié  à la puissance 10, le froid sur mes joues et la neige qui craque sous mes pas.  Avec tout ça, j’en perds presque l’invitation à mangé qui s’est placé dans notre conversation, je ne sais même plus à quel moment c’est dire l’effet qu’elle me fait ! La neige, pas la fille, enfin si, la fille aussi. C’est un mélange euphorisant de tout ça.

- Ouais je connais et ouais, il me laisse toujours faire entrer mon chien, alors ça ira.

Julie, Diablo et moi, suivons Ward qui se dirige d’un pas assuré jusqu’au resto. Il a quoi mon pote soudainement ? Il aurait peut-être voulu que je ne lui damne pas le pion avec Julie ? Il ne m’a pas dit avoir une option sur elle que je sache ? Il a probablement pas digéré la blague sur ses habiletés financière.

Dans le resto, on nous plaça à une table random au milieu de l’endroit et nos cartes nous furent tout de suite  offertes. J’ai faim comme pas possible avec toute la nuit à boxer des aspirants  soldats.

- Les salades ici sont excellentes et les buritos au thon aussi !

Hey ! Je ne peux pas faire disjoncter ma vie sur tous les plans non plus hein !

@ Billy Lighter

La conversation tourna rapidement sur Diablo, l’horrible chien de Tobby. Il semblerait que Julie ait maintenant son propre chien ce qui n’était pas le cas à notre première rencontre. Elle avoua l’avoir adopté récemment avant de commencer à caresser Diablo. Moi, je les regardais causer de toutes ces choses futiles en me demandant bien comment on pouvait s’attacher autant à un chien. Ils me rappelaient l’un de mes ex-beau-père qui adorait les chiens aussi… Il est pas resté longtemps avec ma mère celui-là.

Bref, Cooper se prévoyait déjà des sorties avec Julie et leur chien respectif. Il ne semblait pas avoir besoin de moi pour se faire bien voir, on dirait.

Cooper semblait sur une bonne lancée alors il complimenta l’accent de Julie qui lui déclara venir du Québec, chose que je savais déjà. Du coup, j’appris au passage que Cooper aimait la neige. Personnellement, je n’étais jamais allé au Canada. Les seuls endroits que j’avais visité c’est le Mexique et Rome. Et ce n’était pas vraiment pour faire du tourisme, en plus…

Quand ils eurent terminé de parler, je proposai d’aller manger au dinner. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison que j’avais faim. Et comme Cooper avait bien gardé mon petit secret (plus ou moins bien…) et ben, je lui laisserais le temps de pouvoir ferrer entièrement le poisson en invitant Julie à se joindre à nous. Elle accepta disant que le dinner était bien même si elle n’y avait encore jamais mangé. Le style lui plaisait en tout cas.

-Le rétro, j’adore.

Tobbu, lui, avait déjà mangé là-bas vu qu’ils semblaient accepter les chiens.

-Bonne nouvelle.

J’avais dit ça sans ironie. Pourtant, j’avais envie de le dire sur un ton ironique. Je tiendrais un restaurant, je crois que l’entrée serait interdite aux chiens et aux enfants. Les deux sont sales et font trop de bruit.

On se dirigea vers le dinner et je marchais vite tellement je crevais la dalle. Quand on arriva, on fut vite installé et je jetai un œil autour de nous.

La voie était libre. Pas de gens que je connaissais ici.

On nous donna une carte chacun et je lisais le menu sans vraiment le lire alors que Cooper disait que les salades et les burritos au thon étaient bon. Les salades ? J’aime pas la verdure… Ni le thon, d’ailleurs. Je relevai le regard de la carte souriant un peu à Cooper.

- La bouffe diététique, ce n’est pas mon truc. Mais c’est clair qu’un boxeur comme toi, ça doit tenir sa ligne.

Je préfère les céréales… D’ailleurs quand la serveuse arriva, c’est la première chose que je demandai :

-Vous avez des Cap’N Crunch ?

La serveuse, souriante, déclara qu’il n’en avait pas tout en s’excusant et en me proposant le dessert du jour : de la tarte à la citrouille. Je fis la moue. C’est pas bon, la tarte à la citrouille.

-Non… Je vais prendre des œufs brouillés, alors…

Je n’avais pas ma dose de céréales… Il me faudra ma dose de céréales.

La serveuse pris les commande des autres avant que je ne fixe Julie en souriant à nouveau malgré ma grande déception par rapport au menu.

-Alors Julie… Comment ça va à Fairfax depuis la dernière fois qu’on s’est vu ? Tes élèves ne sont pas trop ennuyant ?

Faire la conversation… Encore un truc que j’avais appris avec le temps.

@ Billy Lighter

ft. Tobby & Ward

Billy Lighter

Le flirt et moi ça fait deux alors je prends les perches là où elles tombent et Diablo m’en offre une belle parce que Julie adore les chiens, elle qui vient justement d’en adopter un ! C’est super et qu’elle accepte de promener nos  chiens ensemble un de ces quatre, c’est encore mieux !  On dirait cependant que ça semble énerver El-Lider. Bon pas tant l’énerver mais on voit qu’il en  rien à foutre des chiens. J’avais déjà compris que Diablo était autorisé uniquement parce qu’il a besoin de moi autrement, ça serait même pas la peine d’y penser.

De fil en aiguille, surtout parce qu’elle a une superbe voix, je me risque de lui demander d’où elle vient.  J’apprends qu’elle vient du Canada plus précisément du Québec ce qui me ramène a Montréal, une ville que j’ai adoré quand j’y suis allé pour un combat.  L’ambiance n’est pas pareil là-bas. Les gens y sont moins stressés, c’est en tous les cas mon opinion.

Je passe ma main sur ma nuque et m’y gratte à la naissance des cheveux. C’est moi où elle propose un rancart ?  Un truc improbable mais quand même, elle l’a dit.

- J’adorerais aller à Montréal avec un guide comme toi… vous…  enfin…

Avec tout ça, on a presque oublié Ward qui tient  à côté de nous, ronchonnant dans sa barbe qu’il n’a pas. Il a faim et quand le chef a faim, il faut le nourrir de temps en temps avant qu’il ne pique une colère.  Le petit resto de l’autre côté de la rue faisant unanimité,  nous traversons donc tous les quatre puis prenons place à une table.

Je suis déjà venu manger ici  et j’adore leur bouffe.

-  On a pas tous la chance d’avoir ta stature de chaton, vieux !

Ward demande des œufs brouillés et, comme Julie veux un cheeseburger et des frites,  je me dis que ça ne serait pas très vilain de demander moi aussi un truc plus consistant.  J’y vais donc avec la même option que Julie, sans les frites. Une bonne salade fera le travail !  Et je command eun burger de plus pour Diablo, faut bien qu’il mange lui aussi !

J’en suis à vider mon verre d’eau et à le remplir à nouveau avec le pichet laissé à notre disposition et Ward, d’interroger  Jolie-Julie sur ses élèves. C’est sympa de poser des questions pour moi comme ça, je n’ai pas trop l’air de faire une enquête et je peux en apprendre plus sur la jolie jeune femme.

- Une prof impliquée donc !  Il y en avait pas des comme toi à mon école dans le temps !

C’est pour ça que je me suis tournée vers un truc plus productif. La boxe est vite devenu mon moyen de m’évader et ça m’a valu des crédits alors tout le monde était content !

- Bon sang ! Vous les aviez de prêtes  déjà en arrière ? Wow le super service rapide.

Ouais, je suis un peu nerveux depuis quelque temps alors quand la serveuse passa par derrière moi pour déposer nos assiette, je me suis exclamé.  C’est peut-être pour ça que Jolie-Julie questionne maintenant Ward sur ses choix musicaux.

- En tous les cas il est pas fan de Roadtramp !

@ Billy Lighter

Diablo, Athéna, Diable, Déesse, chien, promenade, Montréal, neige, guide, hésitation, vouvoiement, tutoiement…Cooper faisait ce qu’il pouvait pour ferrer le poisson et Julie semblait réceptive, si pas à son charme, au moins à ses centres d’intérêts ce qui n’avait pas vraiment été le cas des miens quand on s’était rencontré pour la première fois. J’avais parlé de boxe aussi, pourtant, mais je n’avais pas relié ça à Montréal.

Et, surtout, je n’avais pas parlé de chien parce que je hais les chiens.

Du coup, je les laissai parler avant qu’on ne prenne la direction du dinner qu’on avait choisi. On s’y installa et Cooper nous énuméra deux plats bien trop diététiques à mon goût. Et à ma remarque sur la bouffe, il en fit une sur ma carrure. Je relevai le regard sur lui, levant un sourcil.

-Stature de chaton ? Je ne suis peut-être pas aussi baraqué que toi mais c’est simplement parce que je suis plus grand…

Je n’ai pas une stature de chaton ! Point à la ligne !

Julie, elle, n’allait pas non plus opté pour la nourriture diététique vu qu’elle voulait prendre un cheeseburger et des frites. C’est ce qu’elle commanda alors que moi, je dû me rabattre sur des œufs brouillés vu qu’ils n’avaient pas de Cap’N Crunch. Je n’avais pas ma dose de céréales et après une nuit blanche, ça n’arrangeait pas vraiment mon humeur. Tobby, lui, copia sa belle en prenant aussi un cheeseburger mais en gardant sa touche « diététique » vu qu’il ne prit pas les frites.

Alors, comme j’avais un peu perdu pied quand ils avaient parlé de chien, je tentai de reprendre la conversation en essayant de retrouver le sourire. Et je parlai du métier de Julie vu que c’était un des rares trucs que je savais sur elle. Apparemment, l’adaptation n’avait pas été simple mais ça allait mieux maintenant. Elle disait avoir des projets avec ses élèves qui était toujours dans un âge relativement « bête » d’après la prof qu’était Julie.

-Je crois que l’âge bête, on ne le quitte qu’à notre mort…

J’avais dit ça sur le ton de l’humour. Mais en fait, c’était totalement vrai. Un ado, c’est stupide… Un adulte, c’est tout aussi con. Ça croit juste que ça l’est moins, c’est tout, ce qui est d’autant plus dangereux.

-Je suis content que tu aies pleins d’idées de projets. C’est cool pour les élèves.

Cooper, lui, y alla de son petit compliment avouant que des profs comme elle, il n’y en avait pas quand il était à l’école.

-Ouais… Moi non plus. Moi j’avais des profs qui trouvait que taper sur les doigts, c’est la mesure éducative la plus tendance.

Est-ce que ça l’est ? Je n’en sais rien et, à vrai dire, je n’en ai rien n’à foutre. J’avais été élevé à la maison avec des coups… A vous de juger si c’était la meilleure mesure éducative qu’il soit en voyant ce que je suis devenu aujourd’hui. De mon point de vue, je trouvais que ce n’était pas si mal. Ça aurait pu être bien pire… J’aurais pu être malheureux. Or, ce n’est pas le cas du tout.

Les plats arrivèrent alors… Et le service était tellement rapide que ça arracha un commentaire à Tobby. A croire qu’ils cuisaient les trucs à l’avance pour les réchauffer après ce qui se faisait dans certain dinner.

Je plantai ma fourchette dans mes œufs pensant aux Cap’N Crunch que je n’aurais pas avant de Julie ne parle musique. Elle se rappela que j’aimais The Lightening ce qui me fit sourire alors que Cooper ajouta que je n’aimais pas Roadtramp.

-Ouais, je n’aime pas Roadtramp… C’est pas mon style du tout.

En fait, c’est Eddy Cort que je n’aimais pas… Il y avait quelque chose de personnel dans mes goûts.

-Mais ouais, c’est bien ça, j’adore The Lightening. Et The Army aussi. C’est les deux groupes que j’aime le mieux. Même si certains chansons de The Burning Fire sont géniales… Seulement certaines… Parce que leur dernier album est quand même un peu naze, à The Burning Fire.

C’était mes goûts. J’aimais des trucs et d’autres, je n’aimais pas… C’était souvent assez tranché.

-Et Tobby, lui, il aime tout d’après ce que j’en sais. Enfin, tout sauf peut-être Lola ou Livia… Quoi que, il serait capable d’écouter des tubes de Lola en cachette.

J’avais dit ça en souriant d’un sourire moqueur à Tobby.

-Toi, Julie, tu avais dit que tu ne connaissais pas tous les groupes de L.A… Tu en as écouté quelques-uns depuis ?

Après ma question, je me mis à manger.

@ Billy Lighter

ft. Tobby & Ward

Billy Lighter

Il faudrait vraiment que Ward apprenne à se relaxer un peu parce qu’une toute petite vanne sur sa stature et il monte aux barricades. Mais à se nourrir uniquement de Cap’n Crunch, pas étonnant qu’il ne développe pas assez sa masse musculaire et qu’il ne soit pas en grande forme, faut l’entendre souffler après 15 minutes de marches.

- Bah si tu le dis. Alors tu es un grand matou !

Si je n’avais pas  crains que Diablo grogne,  j’aurais ponctué ma phrase d’un miaulement. Je les réussis plutôt bien et ça fait toujours rager mon chien et moi je me marre. Ce restaurant n’est pas l’endroit pour en faire la démonstration, surtout que je ne voudrais pas non plus faire honte à Jolie-Julie !

Je ne suis pas fâché que la serveuse vienne faire diversion en prenant nos commandes mais, ensuite, Ward capte toute l’attention de Julie en la questionnant sur sa profession et moi, je n’ai pas grand-chose à dire sur le sujet alors je me contente d’écouter. Ça, je sais le faire et puis je me dis que je vais en apprendre d’avantage sur Jolie-Julie et sans effort.  Elle semble autant passionnée qu’elle est passionnante. Je regrette de ne pas avoir eu des enseignants comme elle dans mon temps, je serais peut-être allé à l’université si ça avait été le cas.

- Wow c’est gros comme projet pour des élèves !  Aller sur un autre continent, c’est pas rien ! Ça va coûter cher pour financer ça. Il y a des fonds pour ça dans les écoles de nos jours où vous aller partir en quête de commanditaires ? Je suis certains que la banque d’Ed serait heureuse de faire un don, pas vrai, Ed ?

Promis, j’arrête après celle-là ! De toute façon, on apporte nos plats et moi, ben je suis épaté de la rapidité du service !

Après quelques bouchées, Julie questionna sur la musique. Enfin, elle s’adressa à Ward ce qui me fit ravaler une petite moue ce qui ne m’empêche pas de répondre pour mon chef en disant qu’il n’aime pas Roadtramp.  

C’était pas méchant ça ? Ward se sert quand même de sa pour supposer que je puisse écouter du Lola en cachette et je fais son de la tête en repoussant mon assiette pratiquement vide.

- Mon plaisir coupable ce serait plus l’album de Starky que ceux de, comment tu l’as appelés déjà, Ward ? Tu semble la connaître mieux que moi.

Et Ward de retourner la question à Jolie-Julie et moi, d’écouter attentivement ce qu’elle a à répondre.  Quelque part, je devrais être content que Ward se tape tout le boulot à ma place, je n’ai qu’à collecter l’information.  Donc, elle n’est pas fan de Roadtramp mais aime bien The Lightening, Burning Fire et Bleeding Heart.

- Bons choix ! Bons choix ! Et Fireworks, tu as entendu leur single ?

C’est un nouveau groupe dont on entend parler partout, tout le temps.  Julie pioche à nouveau dans son assiette et je me rends compte que j’ai mangé beaucoup trop vite. Faut croire que j’avais beaucoup plus faim que je ne le pensais.

- Tu aimerais aller voir des groupes en live ? Aller à des concerts ?

Si elle répond oui, ce sera peut-être une occasion de l’inviter.

@ Billy Lighter

Un grand matou… Je t’en ficherais, moi, des grands matous… Si je ne savais pas que Tobby était un boxeur hors pair, je lui aurais déjà proposé d’aller régler ça sur le ring. Mais je savais que mes chances de l’emporter étaient faibles malgré mes notions de boxe.

On parla, ensuite, du métier de Julie vu qu’elle était le centre de notre attention depuis qu’on l’avait croisé en pleine rue. Elle devait s’occuper chaque jour d’une bande d’adolescent stupides et aux hormones en vrac… Personnellement, je ferais le même métier, j’en aurais déjà tué quelques-uns. Même si, de mon avis, même les adultes étaient stupides. La plupart d’entre eux, en tout cas. L’âge bête, on ne le quitte jamais. C’était mon avis… Même si Julie nuançait en disant que certain arrivaient mieux à le gérer que d’autres. Ouais… Mais une grande majorité ne le gérait jamais. Il suffisait de voir Alonso. Il était stupide depuis toujours.

Julie, elle, avait un tas de projets pour ses élèves dont un projet de voyage avant de dire qu’on ne pouvait pas savoir si c’était une bonne prof ou non. C’était pas faux. Si ça tombe, elle frappait les doigts de ses élèves… Après tout, on ne peut pas tout savoir sur tout le monde. Certaines personnes cachent ce qu’elles sont vraiment. Regardez Tobby, par exemple. Il cache plutôt bien qu’il fait partie d’un gang.

Tobby trouvait le projet ambitieux et ne passa pas à côté de l’aspect dépensier de l’affaire… Evidemment, il trouva encore l’occasion de parler de mon pseudo métier d’employer de banque. Je regardai Tobby avec un sourire en coin.

-Depuis quand une banque est généreuse, Tobby ? Elles ont déjà du mal à octroyer des prêts… Alors des dons… On peut toujours rêver. Et je m’appelle Ward…

S’il y a bien un truc que je savais sur les banques, c’était qu’elles étaient loin d’être généreuses et que, s’il n’y avait pas de profit à se faire à la clé, alors elles étaient plutôt du genre très radines.

Je me tournai vers Julie en souriant.

-Mais j’imagine qu’une école aussi réputée que Fairfax a de quoi payer ce genre de voyage. En tout cas, tes élèves ont de la chance de t’avoir, Julie. C’est pas tous les profs, j’imagine, qui propose ce genre de projet.

Un petit compliment pour la route ne faisait pas de tort. Même si Cooper, lui-même, aimait en faire à Julie parce qu’il l’avait dans son collimateur.

Après ça, on parla musique ce qui était une conversation un peu plus intéressante que l’école, la banque et les chiens… Et après avoir donné mes propres goûts, c’était à mon tour de faire chier Cooper en parlant de ses possibles amours pour Livia ou même Lola. Mais non… La passion secrète de Cooper, c’était Starky. Ça pour un plaisir coupable, c’était un plaisir coupable… Mais je devais bien rendre à Cooper qu’il savait répliquer. J’haussai les épaules.

-Lola… Et si je retiens son nom ce n’est pas pour sa musique mais parce qu’elle est pas mal.

Elle est minuscule… Mais pas mal… Physiquement parlant. Du reste, il parait que c’est une petite garce… Quoi que, les garces, c’est un peu mon type… Quand on voit A.J..

-Et l’album de Starky, ce n’est pas forcément mon truc. Je ne vois pas ce que tu trouves d’intéressant dans la voix de ce gosse.

Je renvoyai, ensuite, la question à Julie et écoutai sa réponse en mangeant mes œufs brouillés. Elle n’était pas fan de Roadtramp non plus et n’avait pas forcément accroché au dernier album de The Lightening qui était, pourtant, de mon avis, une perle. Elle a par contre aimé le dernier The Burning Fire que j’ai moyennement aimé et BleedingHeart.

-Tu ne rate pas grand-chose pour Lola et Livia.

Cooper trouvait que Julie avait de bons goûts… Je crois qu’elle aurait dit aimé le son d’une craie qui crisse sur le tableau, il aurait dit la même chose. Il demanda si elle avait aimé Fireworks… Je me permis de répondre aussi.

-C’est bien Fireworks.

Même si Stone reste un looser.

Et Cooper de saisir l’occasion de proposer une sorte de rencard à Julie. Enfin, il n’en proposait pas un mais il s’ouvrait la voie pour, éventuellement, en proposer un dans quelques secondes. Il gérait plutôt pas mal, je devais le reconnaitre. Moi qui croyais qu’il allait complètement rater le coche après avoir sifflé Julie dans la rue, il se rattrapait bien… J’esquissai un petit sourire.

-Si tu dis oui, à coup sûr il va te proposer d’aller à un concert avec lui.

Tobby était prévisible et j’avoue que ça m’amuse de le souligner.

@ Billy Lighter

ft. Tobby & Ward

Billy Lighter

Les banques ne sont pas généreuses ou est-ce simplement que i]Ward[/i] en a marre que je le pique sur sa couverture de vie privée ? J’opterais plus pour la seconde option, cela dit,  je m’en mords l’intérieur de la joue quand il me fait remarquer qu’il s’appel Ward. Ouais parce que j’ai dit Ed et que même le diminutif de son prénom demeure sous la couverture de vie privée. En sommes,  El Lider se complique la vie pour pas grand-chose mais je crois que c’est un petit peu un mauvais moment pour le lui faire remarquer.

Puis Jolie-Julie renchéri en abondant dans le même sens que celui-dont-je-ne-dois-pas-me-tromper-dans-son-prénom.  J’avoue que ça fait un sacré montant, même pour 6 étudiants mais la jeune professeur semble quand même au fait et prête à l’organisation de son projet.

C’est sur la musique que bifurque ensuite la conversation et ça me va même si Ward me renvoie le balancier en disant que je suis plutôt du genre à aimer Lola ou Livia… tiens, deux L pour deux divas. Je sais ça n’a aucun rapport mais j’aime faire ce genre de lien que je garde pour moi tout en écoutant la conversation et en tentant de retourner l’ascenseur à  Ward en supposant qu’il connait mieux les Divas que moi ce à quoi il réplique qu’il a retenu le nom de Lola uniquement parce qu’elle est plutôt bien faite.

- Ah ouais, je vois !

Je crois qu’après ça, aux yeux de Julie, de dire que j’aime bien l’album de Starky est bien moins choquant.

- Il me fait penser à un chipmunks avec sa petite voix, ça me fait marrer !

Puis  je demande à Jolie Julie ce qu’elle si elle a entendu parler de Fireworks. C’est le nouveau groupe dont tout le monde parle parce qu’il est fait avec la moitié de The Burning Fire et que c’est meilleur que du Burning Fire.

- Ouais, ouais c’est  bien avec eux.  Tu me diras, quand tu auras écouté, ce que tu en penses.

Et pourquoi pas, ça me donne une perche pour tenter quelque chose qui vaut un avertissement à Julie de la part de Ward. Quoi, t’es jaloux, vieux ?

- On te rapportera un t-shirt, Ward, t’en fais pas !

Puis je souris à en devenir presque rouge, je le sens, quand Julie ne refuse pas ma proposition. Il me faut vite trouver un journal pour voir les trucs annoncés prochainement et proposer, pour pas que ça tombe dans l’oublie et qu’elle refuse ensuite.

- Tu pourrais me noter ton téléphone, si je vois un truc passer, je saurai ou te rejoindre.

D’oser demander ça fait l’effet d’une bonne droite dans le bide !  Juste le fait de l’avoir fait c’est comme un saut dans le vide, j’en reviens pas d’avoir demandé son téléphone à Jolie Julie qui, ensuite, demande si quelqu’un veut l’aider à terminer ses frites. Après un tel coup d’audace, je vrains ne jamais plus savoir avaler quoi que ce soit.

- Ah ben pour terminer les plats, personne de mieux que Diablo !

@ Billy Lighter

Je crois que si Tobby fait encore une réflexion sur les banques, j’arrache la tête de son chien avant de lui faire bouffée… L’idée était tentante… Tellement tentante que j’avais les images en tête et que je fus un peu distrait de la conversation alors que Julie repris la parole pour parler encore de son projet de voyage. J’étais distrait au point que je ne savais pas si, en fin de compte, Fairfax saura payer ou non…

La conversation dévia, de toute façon, sur la musique. Chacun partagea ses goûts qui n’étaient pas fondamentalement différents mais pas totalement pareil non plus. Je donnai mon avis sur Lola montrant bien que j’étais plus sensible à son minois qu’à sa voix. Et je ne le cachai pas… Je ne voulais pas séduire Julie, de toute façon. Alors je pouvais bien, maintenant, dire ce que je pensais. Enfin… Presque… Pas tout. Pas l’histoire de la tête de Diablo que je voulais faire bouffer à Tobby.

Tobby qui aimait la musique de Starky parce que sa voix de chipmunks le faisait marrer.

-Ouais… C’est vrai qu’il couine comme un chipmunks.

C’était sans doute parce que ce n’était qu’un gosse et que les gosses ont tous des voix de chipmunks.

On parla, ensuite, de Fireworks que j’aimais bien même si ça ne rendait pas Stone moins looser. Mais Julie n’avait pas encore eu le temps d’écouter. Elle ne tardera pas à le faire d’après ce que je compris alors que Cooper déclara que c’était bien le groupe de Stone et McAvoy.

-Tu vas voir, tu vas aimer… C’est comme les premiers The Burning Fire.

Et ils étaient bien les premiers The Burning Fire… Surtout la chanson I Love You Tonight. Je ne sais pas quel membre de The Burning Fire l’a écrite mais c’est l’histoire de ma vie cette chanson.

Après ça, Cooper se lança en s’ouvrant la voie vers une proposition de rancard que j’anticipai en disant d’avance à Julie qu’il allait bientôt lui proposer de venir avec lui à un concert. Il fit une réflexion déclarant qu’il me rapportera un t-shirt. J’haussai des épaules.

-Je ne crache pas sur un t-shirt gratuit.

Comme d’habitude, je ne crachais sur rien.

Julie, elle, accepta ce qui n’était pas une mauvaise chose. Si Cooper est heureux, j’imagine qu’il sera heureux au travail aussi. Il en rougissait ce qui m’arracha un sourire en coin.

-Fait gaffe, on dirait que tu as pris un coup de soleil.

J’avais le droit à ce genre de réflexion après toutes celles qu’il avait fait sur la banque.

Il voulait échanger son téléphone avec Julie alors que j’achevai mes œufs à l’instar des autres sauf Julie qui n’avait pas terminé ses frites et qui proposai à qui en voulait de les achever. Elle pouvait emporter… Mais apparemment, elle préférait partager. Et Cooper proposa que Diablo se charge de la fin du plat.

Les gens et leur chien… Je vous jure…

-Moi, j’ai plus faim. Mais merci de la proposition… Diablo, je crois qu’il a toujours faim, lui.

C’est un chien… Ça bouffe tout et n’importe quoi. Ça boufferait même de l’arsenic…

Pendant qu’on achevait les frites, je sortis mon portefeuille après avoir demandé l’addition. J’avais dit que je payerais alors j’allais payer. Je souris à Julie.

-Je crois que tu as fait la journée de mon ami, Julie. Au lieu de parler placement, il a eu le droit de te rencontrer. C’est sympa en tout cas.

Maintenant, on avait un type à rencontrer. La boutique n’allait pas tourner toute seule…

@ Billy Lighter

ft. Tobby & Ward

Billy Lighter