Je préfère nettement parler de mon histoire à partir du moment où je suis revenue dans mon patelin natale, Tijuana, Mexique.  Les premières semaines suivant mon retour ont été terribles. J’ai pleuré plus de larmes que mon corps peut en produire. J’ai cru mourir de chagrin jusqu’à ce que j’apprenne une nouvelle qui donna un nouveau sens à ma vie.

J’étais enceinte d’un homme qui m’avait singulièrement rayé de sa vie. À partir de ce moment là, j’ai séché mes larmes et j’ai veillé au bien être de ce petit ange de mon mieux. J’ai tout de même tendu quelques perches au géniteur dans l’espoir qu’il accorde plus de considération à ce que nous avions créé qu’à notre défunte relation.

Sans nouvelle du bastardo gringo, et l’amour qui sonnait de nouveau à ma porte, j’ai cédé aux avances  d’Enrique Lopez qui me promit d’élever l’enfant comme étant le sien.  

Je l’ai épousé la semaine suivant notre rencontre avec l’espoir de pouvoir enfin tourner la page sur mon passé. Mais malgré toute la bonne volonté du monde, jamais Enrique n,est parvenu à me faire oublier mon seul et unique grand amour.

Je crois l’avoir blessé une première fois en refusant, à sa naissance, que « notre » fille porte son nom de famille. Après un premier cliché envoyé à l’amour de ma vie, devenue entre temps officiellement le « bastardo gringo », pour seule réponse de sa part, j’obtenu des dépôts mensuel dans un compte de banque. Une maigre consolation, selon moi, puisque pour mon plus grand malheur,  Olivia ne me ressemble en rien. J’allais être confronté au reflet de son père à toutes les fois que mes yeux allaient se poser sur elle.

Détrompez-vous. J’aime ma fille d’un amour profond. Mais sa grande ressemblance avec son père ne me permet pas de guérir la plaie qui subsiste dans mon cœur. Injustement, j’ai parfois mal agit envers elle, uniquement à cause de son enfoiré de père !

Tout est de sa faute à lui.

Puis, Olivia grandit et fugua une nuit ne me laissant qu’une simple note. Un autre point commun avec son père cette manie de quitter ma vie en me plaçant devant un fait accomplie. Que pouvais-je faire d’autre que d’espérer voir son projet échouer et de la voir rentrer au bercail ? Mais ça aurait été mal connaître ma fille. Elle a deux parents plus qu’entêtés, comment alors la détourner des objectifs qu’elle se fixe ?

J’ai eu la joie d’avoir quelques rares appels d’elle mais jamais elle ne répondait à mes questions. Me disant simplement qu’elle allait bien et qu’elle donnerait plus de nouvelles quand elle pourrait. C’est par un certain Jack Perry que je reçue un soir, fort heureusement le soir où j’étais en congé, de vraies nouvelles de ma fille.

Depuis, je vie dans la crainte de la voir retracer l’autre moitié de ses origines et de le voir récolter les fruits des 16 dernières années sans avoir fait autre que de  simples virements bancaires. Je sais que cette éventualité mine le moral de mon époux qui aime profondément Olivia.

Aujourd’hui, je dois m’en remettre au manager de ma fille pour veiller de près sur elle. Mais je compte bien me rendre très prochainement en personne à Los Angeles. Et là, croyez moi, ça ne sera pas pour une visite de courtoisie ! ! !