Les nounous ne restaient jamais bien longtemps chez nous, à notre grand désespoir à Axel et moi ! Soit la charge de 4 enfants en (très) bas âge les épuisaient, soit le simple fait de s’occuper de James les effrayait et elles quittaient en prenant presque leurs jambes à leurs cous pour ne jamais revenir.

La situation devenait désespérée alors que j’étais à la limite des listes de noms des listes fournis par les agences de placements.  Je m’étais couchée la veille presque en larme en disant à mon mari que si celle qui devait venir demain n’était pas la perle rare que nous espérions, je serais bonne pour quitter mon emploi et reste à domicile avec nos enfants.
Comprenez-moi bien…

De rester m’occuper d’eux ne me dérange pas le moins du monde. Ce sont mes enfants et je les aime de tout mon cœur. Le fait est que quatre enfants représentent une charge financière énorme et qu’à force, le salaire de mon époux ne suffira pas. Je dois aussi mentionner que j’adore mon travail qui auprès de Daniele Ricci qui au fil du temps est devenu pour moi plus qu’un patron mais aussi un ami. Il est même le parrain de ma fille !

Bref, il fallait que cette fille, cette Sky Carter soit la bonne autrement, je deviendrais cinglée !

Tôt le matin de sa venue, j’avais fait en sorte que la maison soit impeccable et que mes enfants soient parfait dans leur vêtements signés Bailey North, une nouvelle griffe qui produisait des habits pour les tous petits.  J’avais même lancée une fournée de brownies, je voulais qu’elle croie que la maisonnée était sous contrôle, en tout temps.

Les filles  s’amusaient ensemble avec leurs poupées et Alan construisait des tours avec ses blocs et James… James les fixaient depuis sa chaise haute d’un air mauvais.  Plus il vieillissait, plus il prenait des traits durs et… parfois je me demandais s’il n’était pas possible qu’il soit le fils de River Moriarty plutôt que celui d’Axel, même si jamais je n’ai couché avec le cousin de mon mari et que James est le dernier né du trio.  Mais la ressemblance entre les deux… leurs yeux surtout… était à glacer le sang et je me souviens que trop bien de la nuit où River s’est introduit chez nous et tenait mon fils dans ses bras. Ce dernier semblait si calme, comme s’il avait trouvé son alter ego et que tout allait bien dans le meilleur des mondes !

Le carillon se fit entendre et je sursautais. J’étais loin plongée dans mes pensées.

- Tu es prêt, mon chéri ?

Je regardais Axel avec autant d’espoir que je le pouvais dans les yeux. Il fallait que cela fonctionne, qu’elle soit parfaite et que ma petite famille la charme.

Je me dirigeais vers la porte et, une fois devant, je pris le temps de replacer mes cheveux, mon chemisier puis j’ouvris la porte avec le plus scintillant des sourires.

- Bonjour ! Vous devez être Sky Carter ! Entrez, je vous pris !

La jeune femme était ravissante et dégageais une douceur apaisante. Mon Dieu ! J’en avais presque les genoux qui fléchissaient alors que je me disais qu’elle était trop douce, trop délicate pour l’emploi ! Je laissais Axel se présenter avant de l’inviter à passer au salon, là où ma marmaille plus que parfaite se trouvait.

@ Billy Lighter

On était, Sonne et moi, presque à court d’options. Chaque nounou qu’on engageait finissait toujours par démissionner. Elles ne donnaient jamais la raison exacte prétextant souvent avoir trouvé un meilleur emploi ailleurs. Sonne, elle, avançait souvent que c’était soit parce que s’occuper de 4 enfants étaient trop compliqués pour la plupart de ses femmes… Soit, c’était la faute de James…

Oui, James qui, à cet instant, regardait son frère et ses sœurs avec un regard mauvais qui n’était pas sans me rappeler mon cousin, River. Plus James grandissait, plus il devenait le portait tout craché de bâtard Moriarty. Pourtant, James était bien mon fils à moi et non celui de River mais nous avions les mêmes gênes, mon cousin et moi alors ceci expliquait sûrement cela.

Le problème se serait arrêté là si James ne ressemblait pas aussi à son oncle au niveau de comportement. Ce qui semblait être de plus en plus le cas à mesure qu’il grandissait. Je me demandais bien si ce n’était pas un peu notre faute… Qu’à force de chercher les similitudes entre River et James, James devenait, malgré tout, comme lui.

Quoi qu’il en soit, spéculer n’allait pas nous aider à trouver la bonne personne pour surveiller nos quatre enfants. La situation était à ce point critique qu’on envisageait presque que Sonne arrête son travaille pour rester à la maison. Je savais que Sonne adorait son travail et je m’y étais moi-même fait avec le temps. Je savais que le fait qu’elle travaillait comptait pour beaucoup dans la stabilité de notre couple. C’est sans doute pour ça que c’est presque en larmes qu’elle s’était endormie hier soir alors qu’aujourd’hui, on allait faire la rencontre de la babysitter de la dernière chance. Une babysitter qu’on trouver dans une annonce dans le journal. Sky Carter, c’est comme ça qu’elle s’appelait.

C’est elle qu’on attendait alors que je buvais un café tout en rédigeant un article pour mon journal pendant que les enfants jouaient. Des enfants que Sonne avait presque mis sur leur 31 pour essayer de séduire un maximum Carter.

La sonnette finit par retentir et je relevai la tête de mes écrits alors que Sonne fit de même demandant si j’étais prêt. Je me levai et lui souris.

-Je suis prêt.

Il fallait que ça soit la bonne sinon j’étais certain que Sonne allait fondre en larmes pour de bon.

Je suivis Sonne vers la porte d’entrée alors qu’elle replaça ses cheveux et son chemisier avant d’ouvrir. Elle avait vraiment envie de faire très bonne impression. Elle ouvrit alors la porte sur une femme qui devait avoir dans la même tranche d’âge que nous. Peut-être un peu plus jeune que Sonne. C’était difficile à dire.

Sonne l’accueilli et la fit entrer. Je souris moi-même à Sky lui serrant la main.

-Bonjour Mademoiselle Carter. Ravi de faire votre connaissance. Je suis Axel Moriarty. Entrez, on va vous présenter les enfants.

On passa donc au salon, Sonne en tête. Je souriais toujours. Sourire était la clé. Je montrai de ma main les enfants. Les filles restaient concentrées sur leur jeu alors qu’Alan et James avaient tourné leur tête vers Sky.

-Je vous présente d’abord l’ainé, Alan. Il va bientôt avoir deux ans. Alan, voici, Sky Carter.

Alan sourit et s’approcha un peu. Il lâcha un petit « bonjour » étant donné que, maintenant, il savait dire plus de mois voire même parfois des petites phrases.

Je montrai ensuite les deux filles.

-Voici Nelly et Anna, les deux filles de nos triplés. Elles vont bientôt avoir 1 an et dans sa chaise, c’est leur frère, James.

Les présentations étaient faites et j’espérais que le premier  contact se passe bien. Je jetai des regards à Sonne pour l’encourager et lui dire que tout irait bien.

@ Billy Lighter

Ward a tenu parole en allant pour moi mettre une annonce dans différents journaux en y ajoutant notre numéro de téléphone. Je dois me rebâtir une clientèle, ce que je ne trouve pas évident mais j’ai espoir de trouver ce que je cherche. J’ai modifié un petit peu mon offre en inscrivant sur mon annonce que je cherchais un domicile fixe.

Si je pouvais travailler  temps plein pour une seule et même famille et prendre des gardes ici et là si cette famille part en vacances ce serait parfait.

Ce ne fut pas très long, après la parution de mon annonce, que le téléphone sonna et qu’une première rencontre s’inscrivit à mon agenda. J’avais légèrement laissé entendre à la dame au téléphone que j’étais en demande en faisant tourner les pages encore vierges  de mon agenda avant d’accepter un rendez-vous… le lendemain.

J’étais folle de joie et j’avais sauté dans les bras de Ward pour le remercier du coup de main. Il assure mon homme, vraiment ! Je ne dépendrai plus de lui pour vivre et je saurai payer ma part des charges mensuelles… enfin, il faut quand même que mon entretiens d’embauche se passe bien avant de mentalement dépenser l’argent que je n’ai pas encore.

Je me suis donc préparée la veille de la rencontre en sortant des vêtements corrects qui ne me donnerait pas le look d’une dévergondée sans non plus semblée être une nonne échappée de son couvent.  Et puis ensuite, je me suis remémorer mes bases de secourisme, parce que les mamans parfois, elles demandent ce que je ferais dans des situations complètements impossibles alors il faut que les rassure et leur prouve que je suis la bonne personne pour prendre soin de ses rejetons.

Ward ne pouvait pas me conduire jusque dans Beverly Hills, alors je m’y rendis seule avec ma voiture mais il m’offrit de me payer l’essence parce que niveau argent, ce n’était pas encore le Klondike ! Mais ça allait changer, je le sentais !

La demeure était magnifique. Pas la plus grosse du coin mais quand même, on sentait bien que le niveau de vie était beaucoup plus élevé que de là où je viens. J’ai l’habitude, j’ai travaillé pour des gens vraiment bien nantis et au fond, ils ne sont pas mieux que n’importe qui d’autre. Tout le monde mange et tout le monde… enfin… vous savez la suite !

Je pressais donc le bouton de la sonnette et il ne fallu que quelques instants pour qu’une femme, magnifique et représentant parfaitement la bourgeoise de Beverly Hills m’ouvre la porte et m’invite à entrer.

- Oui, c’est moi et vous devez être Sonne Moriarty ?

Ça ne pouvait être qu’elle, Madame.

J’entrais donc puisqu’elle m’invitait à le faire puis je fis la rencontre de Monsieur.

Axel m’invita lui aussi à entrer et me présenta ses enfants en commençant  par l’aîné, un petit rouquin dégourdie qui me dit Bonjour!, puis deux fillettes qui ne portèrent que très peu attention, continuaient de jouer avec leur poupées et enfin, le dernier, assit en retrait dans sa chaise et semblait… triste.  Ouais, triste je dirais.

- Alan, Nelly, Anna et James… Vous avez de très beaux enfants, Monsieur, Madame.

Je pris place sur le divan, non loin des filles qui jouaient toujours à brosser les cheveux et bercer leur poupées alors qu’Alan retourna faire ce qu’il devait être occupé à faire avant d’être dérangé par mon arrivé. Je regardais toujours l’autre, James, en retrait dans sa chaise et je me demandais pourquoi il était seul a ne rien faire alors que les autres eux, jouaient. Il était peut-être souffrant… non… Madame l’aurait certainement couché et je l’aurais rencontré un peu plus tard.

- J’ai été ravi de votre appel, Madame. Je vous ai apporté des lettres de références de mes derniers employeurs.

Cela fait toujours un bon effet d’avoir des lettres de références, et j’en ai plusieurs, d’excellentes qui plus est.

@ Billy Lighter

Tout avait été pensé et mis en place pour charmer notre nouvelle postulante babysitter. Je voulais que ça fonctionne et, étrangement, je ne doutais pas qu’elle puisse être excellente. Je doutais que nous puissions la faire fuir ! Son annonce tombait littéralement du ciel et comme des comme elle, il n’y en avait pas des centaines, il fallait que cela fonctionne !

Dès les premières secondes, elle me fit bonne impression. Axel l’accueillit à son tour puis ce fut Alan qui amorça la manœuvre de charme et pour compléter le portrait, Axel termina de présenter nos enfants avant de l’inviter à s’assoir. Je notais qu’elle jetait de temps en temps des coups d’œil vers James. Elle comprendrait très vite pourquoi nous le tenons à l’écart, enfin, pas tout le temps non plus ce n’était que pour nous assurer une belle entrée en matière avec Sky en évitant qu’elle arrive en pleine tempête.

Je ne me laissais pas distraire par le jeu de regard entre elle et James, d’autant plus qu’elle m’avait apporté ses références. Je pris donc le porte document et le plaçais pour qu’Axel aussi puisse lire les différentes lettre. Son curriculum était plus qu’impressionnant, pourtant, elle semblait toute jeune, enfin, elle n’avait pas soixante ans ! Sa clientèle précédente n’avait que de bons mots pour elle.

Alors, pourquoi cherchait t-elle de nouveaux contrats ?

- Pourquoi repasser une annonce pour du travail ? D’après ce que je lis, vous étiez fort apprécié par vos anciens clients. Y a-t-il une raison particulière à votre départ ?

Je ferai tout pour garder la parfaite nounou ! Je ne la laisserai pas partir si facilement en tous les cas. Elle expliqua que c’était dû a une rupture amoureuse, un changement d’adresse et beaucoup de difficultés personnelles découlant de ces changements si elle avait dû  laisser ses précédents clients.

Tant pis pour eux, heureusement pour nous !

- Nous comprenons.

J’échangeais un regard avec Axel avant de parler de nos enfants. C’était le point sensible, par quoi je devrais commencer mon exposé, ce que je devais dire tout de suite et qu’est-ce que je devrais lui laisser découvrir par elle-même.

- Nous avons quatre enfants et nous travaillons tous les deux.  Ce qui fait que je m’attends à ce que vous soyez ici cinq jours semaine, de 7heures le matin à 17heures le soir.

L’horaire était un peu fou mais je voulais qu’elle soit là avant notre départ et non pas que nous ne faisions que nous croiser à la porte le matin, idem pour le soir. Je voulais que chaque fois, nous ayons le temps de parler, savoir comment la nuit et la journée auront été.

- Nous fournissons votre petit déjeuner et votre diner, vous n’aurez pas à cuisiner, sauf le midi, pour réchauffer les plats.

Je cuisinais beaucoup la fin de semaine pour justement, ne pas avoir à trop en faire la semaine. C’était un peu intense mais  c’était aussi ce qui fonctionnait le mieux pour l’instant. Je lui parlais des tâches ménagères  reliées aux enfants et uniquement aux enfants. Nous avions une aide ménagère à la maison depuis peu et qui venait tous les jours. Ça aussi, c’était un luxe dont je ne saurais me passer, pas tant que les enfants demanderont autant d’attention.

- Vous verrez ! Nelly et Anna jouent très bien ensemble et Alan est autonome. Il aime construite et démolir pour reconstruire. Il est rare que nous l’entendons et James…

Je m’en mordis la lèvre inférieure.

Nous y étions !

Je regardais Axel comme si je cherchais quoi dire dans son regard. Peut-être saurait-il mieux que moi parler de notre fils.

@ Billy Lighter

J’avais emmené Sky au salon où j’avais fait une brève présentation de nos quatre enfants. Je n’avais pas encore creusé bien loin même s’il viendra un moment, dans la conversation, où il faudra qu’on parle du cas de James pour ne pas que Sky, si elle venait à accepter de travailler pour nous, ne soit pas mise sur le fait accompli pendant sa journée de travail.

Mais chaque chose en son temps.

Sky complimenta notre petite famille et je lui souris.

-Merci beaucoup.

Elle s’installa dans le divan et on lui fit face alors qu’elle nous sortis toutes ses lettres de recommandations. Sonne avait pris le porte document et on avait regardé, ensemble, ces lettres qui montraient non seulement que Sky avait de l’expérience mais, qu’en plus, elle était plutôt doué dans ce qu’elle faisait. C’était une très bonne chose surtout que s’occuper de nos enfants ne sera certainement pas de tout repos.

Du coup, les questions de Sonne étaient légitimes. Pourquoi changer de client alors qu’elle était autant appréciée ? Sky se justifia par des motifs personnels dont une rupture et un changement d’adresse. C’était une bonne chose ! Ainsi, on aurait bien moins de concurrence. Sonne disait qu’on comprenait à j’hochai de la tête pour appuyer ma femme.

Sonne regarda alors vers moi. Il était temps d’en dire un peu plus sur nos enfants, donc sur James aussi. Sonne commença à parler des choses plus globalement en commençant par les horaires. Elle et moi travaillons toujours en journée et uniquement la semaine donc les horaires étaient fixes. La tranche horaire était grande mais Sky aura son week-end et elle n’aura pas à faire la cuisine sauf pour réchauffer les plats.

Sonne parla alors d’abord d’Anna et Nelly qui jouaient constamment ensemble. Elles étaient littéralement inséparables. Quant à Alan, il devenait de plus en plus autonome et savait maintenant parfaitement retranscrire sa pensée en mots ou en geste en plus d’être un enfant très sage.

Restait James…

Et Sonne me regarda, une façon, certainement, à elle, de me renvoyer la patate chaude. Je tournai mon regard vers James avant de regarder Sky.

-James est un enfant plus compliqué… Il est très peux sociables mais demande beaucoup d’attention. Il faut éviter de le mettre avec ses sœurs car il arrive qu’il peut parfois faire mal. Nous ne savons pas encore si c’est parce qu’il est en demande d’attention et que c’est une façon pour lui d’exprimer ça. Nous voyons souvent des spécialiste mais, pour le moment, aucun d’entre eux ne savent expliquer pourquoi James est ainsi parce qu’il est encore bien trop jeune pour poser des diagnostiques. En tout cas, il communique et sourit très peu.

J’espérais que cette description n’allait pas faire fuir Sky. Mais le fait est qu’on devait être franc avec elle pour qu’elle puisse travailler dans de bonnes conditions. De toute façon, chaque nounou finit par se rendre compte de comment se comporte James.

-Nous savons que ce n’est pas simple de s’occuper d’un enfant avec plus de besoin que d’autres… J’espère que ça ne vous effraie pas.

Elle était notre dernière chance…

@ Billy Lighter

Les enfants du couples semblaient vraiment très calmes ce qui était un peu troublant. À vrai dire, je suis plutôt habituée de voir les enfants courir et sauter partout quand leurs parents tentent d’avoir une discussion sérieuse avec un autre adulte. Ça me faisait l’impression que le couple devait être strict dans l’éducation de leurs enfants.

Monsieur fit les présentations et sauf pour le petit dernier assit en retrait dans sa chaise haute, ils me semblaient tous être des enfants heureux et pleinement épanouis.  

Je pris place dans l’un des divans et le couple en face de moi. Il me semblait parfaitement assortit l’un à l’autre. Bien habillés, tirés à quatre épingles et le dos bien droit, un couple pas tout à fait de la haute mais qui voulait en être.  C’est Madame qui prit d’abord la parole en après que je leur ai remis mon porte document contenant mes lettres de références. Je m’attendais à cette question et je n’avais pas peur d’y répondre.

Ma séparation avait causé son lot de maux de têtes et de réorganisation. Je leur expliquais cela simplement sans précisé que j’étais déjà à nouveau en couple. Ma vie privée de les regarde d’aucune manière.  Madame se montra compréhensive et Monsieur hocha de la tête. Ils formaient vraiment un couple complémentaire.

Madame expliqua ensuite l’horaire et le fonctionnement de base. J’aimais le fait que je n’ai pas besoin de cuisiner, ni même de penser à m’apporter de quoi manger et que je n’ai pas non plus le ménage à faire sauf pour ce qu’utiliserais les enfants. Ils étaient bien moins exigeants que bien d’autres endroits où j’avais travaillé.

- C’est parfait, Madame.

Enfin, j’eu droit à un petit résumé du caractère des enfants. Si les filles et l’aîné des garçons jouaient bien d’eux même, le petit dernier avait une personnalité plus difficile, selon Monsieur. Comment est-ce qu’un bébé de son âge pouvait être compliqué ? Et bien, selon Axel, il était très peu sociable et même, il lui arrivait de faire mal à ses sœurs. Il ne souriait que très peu et ne parlait pas beaucoup.

Le couple avait même consulté des spécialistes pour mieux comprendre et aider leur fils mais il semblerait que la médecine n’ait apporté que très peu de solution jusqu’à présent et que le couple, pour souffler un peu, plaçait délibérément leur fils en retrait. Je trouvais cela horrible ! Jamais il n’arriverait à socialiser en étant en retrait ! Au contraire, il devait probablement renforcir son sentiment de jalousie ce qui pouvait expliquer qu’il puisse chercher à faire mal à ses sœurs qui, devant lui, ont toute liberté!

Jamais je n’oserais passer un pareil commentaire devant le couple, mais, s’ils m’embauchent, je ferai en sorte de changer cette situation ! James Moriarty deviendra mon petit préféré !

- Pas du tout, Monsieur. Chez la famille Spader, j’avais la charge de leurs huit enfants. Il arrivait aussi que les aînés aient es amis à la maison. J’ai l’habitude et ce n’est pas quelque chose qui  m’effraie.

Ici, il y en avait que 4 et c’est à peine si je les avais entendus respirer, depuis que nous étions installés au salon pour discuter du poste. Il m’était donc impossible d’imaginer que cela pourrait être l’apocalypse quand les parents seront au travail d’autant plus que, comme Madame l’avait mentionné, je n’aurais que ça à faire, de m’occuper des enfants. Pas de tâches ménagères, pas de repas sauf pour les faire réchauffer. Tout ceci ne me stressais pas le moins du monde. J’aurais encore assez d’énergie pour m’occuper de mon petit ami, une fois à la maison.

- J’aimerais savoir si vous avez des attentes particulières dans le cadre de mon travail, d’autres choses que je devrais savoir ?

Peut-être que Madame s’attend à ce que j’apprenne à ses filles à tenir maison et à leur fils à se comporter comme de parfait petit gentleman. Si vous saviez ce qu’on a pu me demander de faire chez certaine famille !

@ Billy Lighter

Sky était polie et parlait doucement. J’aimais cette façon qu’elle avait de nous appeler Monsieur et Madame .  Axel se présenta à son tour, lui présenta nos 4 précieux enfants et ensuite nous prîmes place au salon et Sky me remit d’emblée ses lettres de références. Je les avais placées sur mes jambes pour qu’Axel puisse lui aussi y jeter un œil. Cette jeune femme avait un curriculum impressionnant ! Il devait y avoir anguille sous roche!

La raison de pourquoi elle était sans emploi était fort simple et triste. Elle venait de vivre une rupture amoureuse et avait dû déménager et probablement que le délai avait mené à ce que ses précédents employeurs la remplace.  

Tant pis pour eux, tant mieux pour nous !

J’entrais ensuite dans le vif du sujet, lui parlant de l’horaire et de ce que j’attendais d’elle. C’était simple, tout ce que je voulais c’était qu’elle garde mes enfants en vie le temps qu’Axel et moi serions absents.

Aussi simple que ça.

Pas de ménage, très peu de préparation culinaire, tout ce qu’elle aurait à faire serait d’amuser les enfants, de jouer avec eux tout en stimulant leur créativité. Je voulais voir de beaux dessins à mon retour, découvrir des bricolages qu’ils auraient fait avec de la peinture ou encore les entendre chanter de nouvelles petites chansons. Des choses qu’on attend d’une bonne nounou !

Je présentais un petit peu plus Nelly, Anna et Alan mais quand vînt le temps de parler de James, les mots me manquèrent et je refilais la patate chaude a Axel. Après tout, de nous deux, c’est lui qui jongles le mieux avec les mots.

Mon époux résuma plutôt bien la situation et je pouvais voir que Sky était très attentive à ce que lui expliquait Axel.  Et quand il lui demanda si elle pouvait se sentir effrayer par la charge que représentaient quatre enfants, je fut à la fois charmée et rassurée par ses explications.

- Huit enfants ? Oh, c’est deux fois plus qu’ici, alors ça devrait aller !

Sky aussi avait des questions. J’aimais cette facilité qu’elle avait de parler. Je n’avais pas l’impression de m’entretenir avec une façade, comme ce fut le cas avec notre dernière nounou qui n’avait posé aucunes questions  en disant qu’elle connaissait ton travail et qu’elle avait l’habitude. Elle n’avait pas fait plus de deux semaines !

- Et bien, Axel et moi comprenons que vous pouvez avoir des rendez-vous alors si vous pouviez nous prévenir à l’avance afin que nous organisions notre horaire en conséquence sinon, d’appeler au moins une heure à l’avance le matin si vous êtes malade.

Travaillez avec des enfants comporte son lot de petits microbes virulent, je pouvais comprendre qu’elle ne pouvait aviser une semaine à l’avance en cas de gastro, disons.

- Je crois que nous avons dit l’essentiel. Je vais vous montrer après, les chambres des enfants, le jardin et là où sont rangés tout ce que vous pourriez avoir de besoin. Pour ce qui est de votre salaire, c’est Axel qui signera vos chèques, nous avions l’habitude de payer aux deux semaines, si ça vous va.

Je regardais à nouveau Axel comme pour le sonder, si toutefois Sky préférait recevoir ses gages à chaque semaine, si c’était possible pour nous de le faire. Je faisais confiance à Axel pour gérer le côté monétaire de notre famille, il tait meilleur que moi avec les chiffres, surtout avec 4 enfants et tous les imprévus qui venaient avec.

- Sinon… je ne sais pas quoi dire d’autre…

J’échangeais à nouveau un regard avec Axel. Cette fille était parfaite et je voulais lui dire tout de suite que nous la voulions mais je ne savais pas l’opinion de mon mari et ce genre de décision, même si nous sommes un peu à cours de ressource, se prennent à deux… J’espérais qu’il lui dise qu’elle était prise !

@ Billy Lighter

Les horaires semblaient convenir à Sky. Si on était déjà d’accord là-dessus, c’était déjà un grand pas en avant. Il nous restait à parler du cas James et Sonne s’était un peu défiler pour me refiler la patate chaude. Certainement qu’elle croyait que j’aurais mieux les mots qu’elle pour expliquer ce qu’avait James sans utiliser des mots trop extrêmes. Et c’est ce que j’avais fait en essayant de ne pas alarmer Sky mais en lui faisant quand même part de la situation de James qui était différente des trois autres de la fratrie.

Je sondai Sky de mon regard alors que je lui demandai si cette situation l’effrayait. Il fallait que je sache si elle se sentait capable ou non de s’occuper de James et des trois autres. Si elle venait à refuser, ça ne serait pas bon pour nous mais je comprendrais. Je préfère qu’elle refuse aujourd’hui plutôt qu’elle essaye et qu’on se rende compte qu’elle ne peut pas supporter la condition de James. Après tout, Sky me paraissait très jeune et je comprendrais si la tâche était au-delà de ses capacités.

Mais, c’est sans aucun complexe que Sky accepta notre proposition de travailler ici. Elle déclara s’être déjà occupée de huit enfants. Je devais avouer que c’était impressionnant et que ça voulait dire qu’elle savait tenir la pression ce qui n’était pas plus mal. D’ailleurs, ça impressionnait Sonne autant que moi.

-Oui, je pense que, dans ce cas, vous n’aurez pas de difficulté pour vous occuper de quatre enfants.

En espérant que le comportement de James, à la longue, ne la rebute pas. On ne saura pas le savoir aujourd’hui… Mais ça se verra très vite. On avait appris à savoir quand une babysitter allait rester ou non.

Sky demanda s’il y avait autre chose dont elle devait être mise au courant et Sonne enchaina disant que Sky pouvait avoir des rendez-vous mais qu’elle devait, de ce fait, nous prévenir à l’avance pour qu’on puisse s’organiser. Pareil si elle était malade. Elle parla aussi des chèques. Bref, quelques précisions habituelles et qui permettra à Sky de savoir comment les choses fonctionneraient ici parce que j’imagine que les règles n’étaient pas tout à fait pareilles dans toutes les familles.

Il restera à faire la visite mais, avant, Sonne me regardait au cas où j’aurais quelques choses à ajouter. Je souris à ma femme avant de fixer Sky.

-Non, je n’ai rien d’autre à ajouter. Si vous vous sentez à la hauteur alors nous serons ravis de vous engager. Si c’est le cas, vous commencerez dès lundi à 7h, donc. Votre salaire sera dans les barèmes, vous n’aurez pas à vous en faire pour ça. Et si jamais vous devriez faire l’une ou l’autre heure supplémentaire à cause d’un imprévus, vous serez, bien entendu, payées pour celle-ci.

Je souriais toujours.

-Si vous acceptez, nous pouvons passez à la petite visite. Ensuite, vous serez libre.

On n’allait pas le retenir aujourd’hui. On verra dès lundi, comment les choses vont tourner en espérant, cette fois, que ce soit la bonne.

@ Billy Lighter

J’écoutais attentivement Monsieur me parler de James, leur dernier né et je ne pouvais qu’éprouver de la sympathie pour le petit, volontairement mit à l’écart par ses parents. Il avait, selon Monsieur, un comportement inadéquat  envers son frère et ses sœurs mais selon moi, en étant mis à part comme ça et en étant forcé de regarder les autres s’amuser, ça ne pouvait faire autrement ! Il devait avoir développé un sentiment de jalousie.

J’étais convaincue qu’en lui donnant de l’affection et de l’attention, je n’éprouverais aucun problème avec cet enfant là alors quand il me demanda si m’occuper des 4 m’effrayais, je répondis que non. C’était la vérité d’autant plus que j’avais l’expérience des familles nombreuses.

Ça sembla emballer Monsieur et Madame Moriarty et cette dernière s’empressa de me parler d’horaire, de tâches et d’argent. Cette famille n’était pas exigeante outre mesure.  Je devais prévenir si je prévoyais m’absenter pour une raison ou une autre et si j’étais malade, les appeler le plus tôt possible le matin pour qu’ils puissent se réorganiser.

- C’est parfait, Madame.

Elle échangea un regard avec son époux et ce dernier, aussi enthousiasme que sa femme, ajouta que si tout était bien pour moi, je pourrais commencer dès lundi.

- Je serai présente lundi matin, et heureuse d’y être !

Et j’avais hâte de rentrer pour annoncer à Ward que je m’étais trouvé un travail ! Il allait être très content de l’apprendre !  

Monsieur ajouta quelques détails concernant mon salaire et d’éventuelles heures supplémentaires et, quand  nous eûmes échangés une poignée de main sellant notre entente, le couple me fit visiter leur demeure.

Grande et spacieuse, les enfants étaient bien installées  dans leurs chambres. Je ne fus pas surprise de constater que James était seul dans la sienne. Tout comme Alan alors que les filles elles, partageaient la leur. Tout était magnifiquement ordonné et je ne pouvais m’empêcher de me dire que tout avait été minutieusement rangé pour que je me dise que les enfants n’étaient pas bordéliques et que je pouvais moi aussi tenir cette maison propre.

Le tour guidé nous amena ensuite à la cuisine où Madame me montra tout, absolument tout où était ranger les choses des enfants et même le lait ce qui me sembla être évident, j’allais le trouver au frigo, mais bon, je n’allais pas le faire remarquer avant même mon premier jour à leur emploi !  Je me contentais d’hocher de la tête et faire comme si j’imprimais tout dans ma tête.

- C’est parfait ! Je saurai me débrouiller lundi.

Il ne me restait plus qu’à repasser par le salon et saluer les enfants.

@ Billy Lighter

Cette jeune femme n’était pas impressionnée par la charge que représentaient quatre enfants. Il me semblait évident qu’elle était la perle rare. L’horaire lui convenait, la simplicité des tâches lui facilitera ses journées, je préférais qu’elle soit complètement dévouée aux enfants plutôt qu’elle soit distraite par le ménage ou la préparation des repas.

Après un consensus silencieux avec Axel,  il lui proposa de commencer lundi, ce qui était parfait. Je me sentais presque déchargée d’un poids immense. Presque car elle n’avait pas encore accepté mais j’étais certaine qu’elle n’allait pas nous faire languir avec un suspense inutilement long.

Je ressentis une bouffée de chaleur quand Sky annonça qu’elle serait présente lundi ! Peut-être qu’enfin, nous aurions notre nounou parfaite et que nous n’aurions plus besoin de supplier toutes les agences de placement de Los Angeles de continuer de nous fournir des listes de femmes disponible. Nous en étions rendus au point que les qualifications nous importaient peu, seule la disponibilité de la personne, et qu’elle n’était pas de toute évidence une droguée ou une alcoolique était encore dans nos critères.

Sky ne semblait ni être droguée, ni une alcoolique et avec sa liste de référence, je pourrai partir chaque matin l’esprit tranquille !

Axel ajouta quelques détails concernant son salaire et quand tout vu entendu, nous avons visité la maison. Je voulais qu’elle voie absolument tout et qu’elle sache d’avance l’emplacement de tout ce qu’elle pourra avoir besoin lundi matin. Je ne voulais pas faire cette tournée avant de partir pour le travail. J’étais certaine que j’aurais oublié la moitié de tout ce que j’aurais voulu lui montrer tandis que là, si j’oubliais quelque chose et que j’y songeais pendant le week end, je n’aurais qu’à lui faire une liste.

D’ailleurs, je lui précisais quelque part entre les chambres des enfants et la cuisine que je lui fournirais une liste des numéros de téléphone pour nous rejoindre ainsi que les différents numéros d’urgence comme… le centre antipoison, sait-on jamais !

À la cuisine, ce fut pareil. Je lui montrais là où je rangeais la vaisselle des enfants, lui expliquais que Nelly avait les couverts roses et Anna les violet, Alan les bleu et James les verts. Les enfants avaient apprit à reconnaitre leur couleur et c’était plus facile, surtout lors de la période des rhumes !

Quand elle fut partie, je sautais littéralement dans les bras d’Axel, heureuse d’avoir enfin trouvé en la personne de Sky, la nounou idéale pour notre fratrie.

- Pourvue qu’elle reste ! Tu crois qu’elle va rester, Axel ?

Je regardais vers le salon, nos filles qui avaient rejoint Alan et qui faisaient des blocs, tous les trois ensemble alors que James les pointait tour à tour du doigt.

- Si elle a eu 8 enfants sous sa charge, James ne devrait pas l’impressionné… 8 enfants ou un seul James… c’est…  un peu la même chose, non ?

J’étais prête à dire n’importe quoi pour me rassurer !

@ Billy Lighter

Les conditions présentées par Sonne convenait parfaitement à Sky. Elle semblait aussi enthousiaste que nous et montrait son envie de commencer dès lundi. Tout ce que je lui avais dit était loin de l’avoir découragé et encore moins de l’avoir effrayé. Du coup, je ne pus m’empêcher de sourire franchement.

J’avais donné encore quelques précisions sur le salaire de Sky avant qu’on ne passe à la visite de la maison. Je laissai à Sonne le soin de tout expliquer ou se trouvait quoi. C’était elle, quand elle ne travaillait pas, qui s’attelait au soin des enfants et à certaines parties de l’entretient de la maison.

On s’attarda un peu à la cuisine parce que Sonne montrait réellement tout en détails expliquant à qui appartenait quoi. En gros, elle expliquait absolument toute l’organisation quotidienne de notre petit ménage dans lequel Sky devra évoluer. La jeune femme restait patiente et attentive, ce qui était appréciable.

Après toutes les indications de Sonne, Sky déclara qu’elle saura se débrouiller lundi. Je lui souris avant qu’on ne retourne près des enfants que Sky salua avant de nous saluer nous et de partir. Quand elle eut passé la porte, je poussai un petit soupir de soulagement content que ça se soit si bien passé.

Je me tournai vers Sonne qui, encore plus soulagée que moi, sauta littéralement dans mes bras. Je l’enlaçai souriant à mon tour avant que Sonne n’exprime son souhait que Sky reste.

-J’espère qu’elle va rester. Elle a l’air parfaite pour le rôle.

Elle avait fait bonne impression et ses lettres de recommandation parlaient pour elle.

Je suivis le regard de Sonne vers nos enfants où James montrait du doigt son frère et ses sœurs qui jouaient, maintenant, tous les trois ensemble. Quelques fois, ça me faisait mal de le mettre à l’écart mais quand on le mettait avec les autres, ça finissait toujours mal.

Je reposai mon regard sur Sonne qui déclara que 8 enfants valaient bien autant qu’un seul James. J’espérais même que ça sera plus facile de s’occuper de James que de 8 enfants… On y arrivait bien… Alors, ça devrait aller pour cette Sky.

-Oui, je suis sûr que ça va aller. J’ai un bon pressentiment.

Je posai mes mains sur les hanches de ma femme avant de poser un baiser sur ses lèvres.

-Tout va bien se passer, Sonne, j’en suis sûr.

Il fallait l’espérer en tout cas parce que seul l’avenir pourra nous dire si Sky est réellement la bonne personne pour James et nos trois autres enfants.

@ Billy Lighter