Tout se bousculait dans a vie et je sentais que je perdais tranquillement le contrôle. Ce que je redoutais le plus était sur le point de se produire. Jordan Keller, lâche comme personne, m’avait lamentablement remercié pour mes services sur mon répondeur. Il n’avait plus besoin de moi dorénavant, qu’il disait ! Je n’en croyais pas un traitre mot ! Ce chien galeux n’avait trouvé que ce moyen pour m’éloigner de Grant !

Mais je n’avais pas dit mon dernier mot et Ward allait m’aider, il me l’avait promis !

En attendant je devais être patiente mais ça ne m’empêchait pas d’aller me stationner près de l’école de Grant et de le regarder descendre du bus. Un jour, j’irais le trouver et nous pourrions parler lui et moi. Il me rassurerait sur ses intentions et je le rassurerais à mon tour en lui disant que tout allait bien.

Pour passer le temps et aiguiser ma patience, j’avais repris mon travail chez le couple Moriarty et j’avais rapidement repris mes repères dans leur toutes nouvelles villa. Ils l’avaient fait reconstruire en beaucoup plus spacieuse et elle était décorée comme si chaque pièce attendait la visite d’un photographe de magasine. Il n’y avait plus un seul jouet qui trainait, tout était dans une pièce destinée aux enfants et aux jeux. Ça me déprimait de passer tout mon temps dans une seule et même pièce, à l’exception des repas que nous prenions dans la cuisine mais quand même !

J’étais heureuse de retrouver les enfants et ils étaient heureux de me retrouver. Les filles avaient bien grandi, je trouvais et elles se comportaient comme de petites mamans avec Heaven qui ne demandait pas mieux que d’avoir toute l’attention. Alan aussi m’impressionnait. Il parlait de façon beaucoup claire et précise et James… James était toujours aussi effacé et fixait encore autant avec son regard transperçant.

Madame Moriarty allait rentrer tard ce soir, j’avais té prévenue que son patron avait demandé une réunion qui n’avait été planifiée que tard en après-midi. J’avais donc fait souper les enfants et je leur avais aussi donné leur bain avant de les bercer et de les mettre au lit. Ça n’avait rien de compliqué que de reprendre ma place, et même avec Heaven qui demandait son dû au travers des autres, c’était facile.

Monsieur Moriarty rentra donc sans sa femme et je jugeais le moment parfait pour ouvrir la discussion avec lui. Je devais lui parler de San Quentin et lui expliquer que l’article de Vanya Kournikova nous avait ébranlés mon mari et moi. Je devais comprendre ses raisons, pourquoi s’intéresser à mon beau-père qui croupissait depuis des années en prison ? Ça ne faisait aucun sens.

- Vous avez eu une bonne journée, Monsieur? Je vous ai gardé des spaghettis, je ne savais pas si vous auriez eu le temps de manger avant de rentrer.

S’il n’avait pas mangé, ce que je souhaitais, je m’installerais à table avec lui et j’en profiterais pour ouvrir la discussion.

- Madame à téléphoné pour prévenir qu’elle rentrerait tard et de ne pas l’attendre. Son patron avait besoin d’elle pour la soirée.

Je ne connaissais pas leurs petits secrets mais il m’arrivait de m’imaginer que ma patronne avait un amant. Ça ne devait pas être amusant tous les jours que d’être marié à un homme qui semblait autant coincé.

@ Billy Lighter

Notre villa avait été complètement rénovée et nous avions pu réinvestir les lieux qui étaient encore plus beaux qu’avant. L’argent des assurances et celui de mon père nous avais permis d’avoir à nouveau notre belle résidence à nous.

J’avais été soulagé de voir l’article de Kounikova sur Thomas Fleming sortir. Je n’avais eu aucune nouvelle de lui, donc, je me disais qu’il avait dû être satisfait de sa rencontre avec Kournikova et de l’article qui avait suivi. C’était une affaire classée pour moi surtout que la police avait fini par retrouvé la trace de celui qui avait mis le feu à notre maison. Je n’avais pas pu cacher longtemps à Sonne qu’il s’agissait d’un incendie criminel mais l’individu étant déjà connu de la police, avait été appréhender par eux. Il s’agit d’une déséquilibré mental qui avait fait de nombreux séjour en hôpital psychiatrique. Il avait déjà fait de la prison pour des faits similaires et s’il avait mis le feu à notre maison c’est parce qu’il serait fan de The Burning Fire et qu’il détestait mes articles. J’avais été soulagé d’apprendre ça sans pour autant exclure que cet homme avait, peut-être, était envoyé par Thomas Fleming…

Je voulais laisser ça derrière et repartir du bon pieds. Et qui dit retour à la maison disait retour d’une baby-sitter afin de s’occuper de nos enfants… Si Sky et son mensonge sur son mari avait été la source de mes recherches que je regrettais aujourd’hui, Sonne et moi avions décidé que, tant que son mari ne mettait pas les pieds ici, il n’y avait aucun mal à ce que Sky reprenne son travail ici maintenant qu’elle était rétablie. Nous ne l’avions pas mis en garde sur son mari. Nous n’avions pas eu de problème avec Sky avant alors je ne voyais pas pourquoi nous en aurions. Si c’est le cas, il sera toujours temps de la viré plus tard mais, pour l’instant et comme c’était la seule à savoir gérer James, nous avions accepté qu’elle revienne.

Elle avait, donc, fait son retour alors que j’étais parti au travail. On avait du pain sur la planche chez Guitar&Pen en prévision des tournées de Lola et de Livia. J’avais bien envie d’avoir des opportunités de pouvoir me déplacer pendant les tournées afin de faire des interviews et d’être témoins de choses qui pourraient agrémenter mes articles.

Bref, ce fut une journée surtout remplie de réunions et j’étais rentré fatigué mais satisfait. Et une fois la porte passée et mes affaires déposées, Sky, toujours très attentive, ne tarda pas à me demander des nouvelles de ma journée et qu’elle m’avait gardé des spaghetti. Je lui souris.

-Je vais manger les restes des spaghetti. Merci beaucoup, Sky. Ma journée s’est bien passée. Ce fut une journée très fructueuse.

Je m’étais avancé dans la maison. A l’heure qu’il était, les enfants devaient déjà être au lit. Sky précisa alors que Sonne n’était pas encore rentrée car Ricci avait besoin d’elle en soirée. Je roulai des yeux.

-Tiens, donc… Tu m’en diras tant !

Je dis ça sur un ton ironique… C’était de plus en plus courant ces heures supplémentaires. Et je soupçonnais qu’elle ne voit à nouveau son amant. Mais ce n’était pas le moment de déballer ça devant Sky. Je finis par aller à la cuisine pour commencer à réchauffer les spaghetti et pendant qu’ils réchauffaient, je m’installai à la table de la cuisine.

-Alors ? Comment c’est passé cette journée ? Les enfants se sont bien comportés ? Votre petite fille s’est bien amusée, elle aussi ? Cinq enfant, ça doit être difficile à gérer, je me trompe ?

C’était histoire de savoir comment mes enfants allaient et comment Sky prenait cette reprise.

@ Billy Lighter

Puisque Madame Moriarty ne rentrerait pas avant tard ce soir, je jugeais le moment opportun pour avoir une discussion avec son mari. Les enfants avaient eu une excellente première journée pour mon retour et Heaven s’était fondue dans le moule. La maison était impeccable et en prime, j’avais gardé assez des spaghettis pour que Monsieur puisse manger. Un home avec l’estomac plein est un homme heureux et un homme heureux ne pouvait pas refuser de répondre à mes questions, pas vrai ?

Quand il rentra, je l’avisais que sa femme était prise par le travail ce qui ne sembla pas le surprendre. Même, il semblait irrité par la situation mais comme les enfants dormaient déjà, il ne se verrait pas prit seul avec sa marmaille. En prime, il avait son repas de prêt, il était ravi que j’ai pensé à lui en garder.

- Je suis heureuse si vous avez eu une bonne journée.

Je le suivis à la cuisine alors qu’il sortit l’assiette pour la faire réchauffer et moi, bienveillante, je plaçais le couvert sur la table pour qu’il puisse s’y installer.

- Ma journée fut excellente ! J’étais tellement heureuse de retrouver les enfants, i ls m’avaient tellement manqués !

Au moins les Moriarty, eux, étaient sincèrement heureux de me revoir et ils ne me largueraient pas après une première garde comme un certain policier que je connais.

- Ils ont tellement grandit pendant mon absence, c’est fou !

Heaven était endormie dans son maxi-cosy au salon, je la voyais depuis la cuisine et je repensais à Anna et Nelly, combien elles étaient attentionnées avec elle.

- Les filles ont adorés pouvoir jouer à la petite maman avec mon bébé qui bénéficiait de beaucoup d’attention, tout le monde y a trouvé son compte, ce n’était donc pas plus difficile  d’en gérer cinq que quatre.

Avec une bonne organisation, tout devenait plus facile.

Les spaghettis de Monsieur étaient chauds et je me permis de m’installer à la table, décidé à crever l’abcès en posant mes questions.

- Monsieur… J’aimerais vous parler de quelque chose qui nous intrigue, mon mari et moi. Vous devez avoir lu le dernier L.A.People et probablement que vous avez lu l’article de Vanya Kournikova ? Maintenant que vous savez la véritable identité de mon mari, je peux vous dire en toute honnêteté que cet article nous a grandement inquiété, mon mari et moi. Vous devez certainement vous en douter, lire noir sur blanc une menace direct de Thomas Fleming, ce n’est en rien rassurant.

Je l’observais touiller ses spaghettis avec un regard tendre, l’idée n’était pas de le faire croire que nous l’accusions de quoi que ce soit. Je me grattais la tempe du bout de mon index avant de lâcher un petit rire nerveux.

- Vanya a affirmé à mon mari que vous lui aviez demandé de se rendre à San Quentin pour interroger mon beau-père alors, en fait, je suis curieuse de savoir pourquoi vous vouliez qu’elle fasse une chose aussi stupide. Si vous avez besoin d’informations sur le père de mon mari, je me serais fait un plaisir de poser les questions à Ward, pour vous, vous savez. Vous êtes si bon avec moi, vous et Madame, que je ne vous aurais jamais refusé un petit service.

@ Billy Lighter

Sonne allait encore rentrer tard… Ça devenait une habitude qui commençait à m’agacé car j’étais plus que certain qu’elle voyait à nouveau son amant… Je me demandais bien pourquoi je me retenais, donc, de la tromper de mon côté.

C’est un rien agacé que j’avais réagi à cette nouvelle bien que Sky n’en pouvait absolument rien. Surtout qu’elle avait pris soin de me laisser de la nourriture sur le côté, c’est donc en la remerciant et en allant à la cuisine commencer à réchauffé mon repas que j’avais demandé des nouvelles de Sky sur sa journée de reprise chez nous.

Et elle confirma avoir eu une belle journée. Les enfants lui avaient manqués ce qui me fit sourire. Elle semblait enthousiaste et ça faisait plaisir à voir. Sky avait toujours été notre perle rare et malgré qu’elle avait cherché à cacher l’identité de son mari, ça ne nous avait pas empêché de l’engager à nouveau.

-Vous leur avez manqué beaucoup aussi. Alan a souvent demandé après vous.

C’était vrai. Alan avait demandé après Sky car c’était celui qui savait le mieux s’exprimé. Même si les filles aussi s’exprimaient de plus en plus. James, lui, avait un regard intelligent mais il parlait très peu. Il était toujours source d’inquiétude. En espérant que le retour de Sky améliore les choses.

Elle avait remarqué que les enfants avait grandis après m’avoir installer tous les ustensiles pour manger. Je l’avais remercié d’un signe avant de sourire.

-Oui, ils grandissent à vue d’œil.

Et avoir cinq enfants à la place de quatre ne semblait pas fortement perturbé Sky. Il semblerait même que ça plaise beaucoup à mes filles d’avoir un bébé afin de s’en occuper.

-Si tout va bien dans le meilleur des mondes, alors tant mieux.

J’avais pris mon plat de spaghetti une fois cuit et Sky s’était installée face à moi. Comme si elle avait encore quelque chose à me dire… J’espérais que ça ne concernait pas un problème avec James… Mais ce n’était pas le cas. Non, Sky Fleming avait plutôt un problème avec l’article de Vanya Kournikova. Enfin, surtout avec les menaces proférés par Thomas Fleming dans ce même article. Je soupirai alors que Sky, qui ne semblait pas avoir de grief pour le moment, déclara que son mari tenait de Kournikova que j’avais envoyé cette dernière interviewer Thomas Fleming. Vanya n’avait, donc, pas tenu sa langue ! Mes lèvres se pincèrent et je soupirai à nouveau en me passant ma main sur mon visage.

-A vrai dire, c’est votre mensonge sur l’identité de votre mari qui a entrainé cette réaction en chaine… Lorsque vous avez fini dans le coma, votre mari à appeler et à donner, sans le faire exprès ou en le faisant exprès, sa véritable identité. Sonne et moi nous demandions pourquoi vous teniez tant à cacher ça… J’ai alors utilisé quelques sources à moi afin de savoir qui était ce fameux Ward Fleming.

J’avais choisi la carte de la franchise car elle ne me mettait pas nécessairement en défaut. Elle allait simplement montré toute la légitimité de mes actes.

-J’ai appris qu’il avait un casier criminel mais aussi qu’il était le fils du Boucher de Los Angeles. Seulement, en échange de cette information, un collègue a demandé à ce que j’aille pour lui obtenir des informations sur Thomas Fleming… Je crois qu’il voulait des informations pour agrémenter ses articles d’investigations… Bref, je m’y suis rendu et j’ai interrogé Fleming comme le demandait mon collègue. Seulement, Thomas a pensé que je ferais une article sur lui ce qui n’était pas le cas… Il a dit qu’il se vengerait…

Mes lèvres se pincèrent à nouveau et je repris.

-Ensuite ma villa a brûler et Fleming m’a téléphoné insinuant qu’il était indirectement coupable de l’incendie… Je ne saurais jamais s’il a profité de l’occasion pour me faire croire que c’est lui ou s’il l’a vraiment commandité. Mais je n’ai pas voulu le vérifier en refusant à Fleming son article… Il voulait que Kournikova vienne l’interroger… J’ai, donc, demandé à Kournikova qui s’en est allé interviewer Thomas… Je suis sincèrement navré que Thomas Fleming en ait profité pour menacer votre mari… Mais d’après ce que j’en sais, votre mari n’est pas un enfant de chœur. Si nous continuons à vous engagé malgré votre mensonge c’est parce que nous vous trouvons absolument parfaite et irremplaçable avec nos enfants.

Elle savait tout, désormais.

@ Billy Lighter

J’avais décidé d’interroger Axel Moriarty pour connaître ses raisons d’avoir commander un article à Vanya Kournikova, avec Thomas Fleming, mon beau-père. Je ne voulais pas le prendre de front, après y avoir songé toute la journée, je préférais y aller en douceur. Je commençais à le connaitre assez bien depuis le temps que je prenais soin de ses enfants et, avec lui tout comme avec sa femme, flatter dans le sens du poils était ma meilleure option.

Je lui avais donc garder un repas et je plaçais ses couverts sur la table et, quand il fut installé, et comme Heaven dormait bien sagement dans son maxi-cosy, je me permis de m’installer à table avec lui et d’engager la conversation.

De tous les scénarios possibles que nous avions pu faire, Ward et moi, jamais nous aurions cru que la motivation de mon patron avait été engendré à cause de mon mensonge !  Un mensonge que j’avais pondu dans le but de nous protéger et qui nous retombait dessus sous les traits du boucher de Los Angeles en personne.

Je le regardais, un peu sous le choc et complètement sans voix avant de me ressaisir et de rire, faiblement.

- Et bien, quand votre mari est le fils du tueur en série le plus terrifiant des dernière décennies, ce n’est pas quelque chose que l’on aime crier sur tous les toits.

Donc, à cause de ce mensonge, Monsieur avait fait une enquête pour en savoir davantage sur mon mari. Mais à bien y penser, c’est Ward qui avait merdé en dévoilant sa véritable identité en prévenant mes employeurs. Il connaissait le nom que je lui avais trouvé, certes pas le nom de l’année, Sam Lesserres c’était horrible mais introuvable dans n’importe quelle recherche.

Un nom blanc comme neige, une réputation sans faille !

J’avais menti.

Ward avait merdé !

Le collègue à qui Monsieur avait demandé de l’aide dans ses recherches avaient lui-même demandé un coup de main pour obtenir des informations sur Thomas Fleming ce qui l’avait conduit à se rendre à San Quentin et le reste n’est qu’une succession de ce service rendue.

- Wow… une grosse boule de neige… Je comprends qu’après l’incendie, vous ayez eu peur et ayez demandé de l’aide auprès de Vanya.

Cette dernière n’avait été qu’un pion, tout comme mon patron, finalement, puisqu’il avait agi pour rendre service à un collègue. C’est lui qui devrait payer pour tout ce que nous vivons, comme stress et désagrément.

Ensuite je regardais Axel droit dans les yeux, de longues secondes, quand il ajouta que mon mari n’était de toute évidence, pas un petit agneau docile et que s’ils continuaient de m’engager, c’était parce que je faisais très bien mon travail et irremplaçable auprès des enfants. En gros, le couple Moriarty n’était pas loin de me faire le même coup que Keller. Ça me désolait.

- Ward n’est peut-être pas un enfant de chœur, comme vous le dites mais il est un homme bien, quoi qu’en dise les gens. Il prend soin de moi et de notre fille. J’ai conscience que de vous mentir n’était pas très avisé mais c’est justement à cause de son père que j’ai sentis le besoin de le faire.

@ Billy Lighter

Sky n’avait pas tardé à mettre sur le tapis le sujet de l’article de Vanya Kournikova dans L.A.People. Celui qui parlait du beau-père de Sky étant donnée qu’elle était mariée à Edward Fleming. Et c’était bien ça qui avait conduit à cet article… Le mensonge de Sky sur la véritable identité de son mari. Car on ne cache jamais quelque chose sans raison et c’est ça qui m’avait poussé à investigué jusqu’à tomber dans le filet de Thomas Fleming.

J’avais tout raconté à Sky n’hésitant pas à dire que c’était son mensonge qui avait provoqué cette réaction en chaine. Elle riait faiblement disant qu’elle n’aimait pas vraiment crier sur tous les toits que son mari était le fils du Boucher de Los Angeles. Oui… Et qu’il a un casier judiciaire bien rempli, aussi ? J’imagine que ça n’est pas vendeur, effectivement. Mais si Sky n’avait pas menti, je n’étais pas certain d’avoir fait le lien avec Thomas Fleming…

-J’imagine que ça n’est pas quelque chose qu’on aime dire… Mais le fait que vous l’ayez caché m’a interpellé et je n’ai pu m’empêcher de fouiller… Après tout vous êtes responsables de mes enfants… Je sentais que c’était mon devoir de vérifier certaines choses.

On entendait parfois des histoires sordides dans les médias de personnes qui semblent tout à fait responsable et dont le passé trouble n’est pas connu. J’ai eu peur que Sky soit se genre de personne et que mes enfants soient en danger. Mais ce n’était pas le cas…

Mais elle ne semblait pas m’en vouloir d’avoir investigué. Il faut dire que ça aurait fait mauvais genre de m’en vouloir de protéger mes enfants de non-dits et de mensonges douteux.

J’avais expliqué la suite dont l’incendie. Je ne pouvais pas être certain qu’il avait été commandité par Thomas Fleming même s’il le prétendait… Mais dans le doute, j’avais préféré joué la prudence. Et Sky semblait comprendre mes actions.

-Oui… Surtout quand on reçoit un appelle de Thomas Fleming lui-même pour me dire qu’il en est le commanditaire. C’est une preuve indéniable qu’il a une influence dans la prison où il réside.

Mais j’espérais que l’article de Vanya avait mis tout ça derrière nous. Je n’avais aucune envie d’entendre encore parlé de Thomas Fleming. Je déclarai, d’ailleurs, que le mari de Sky n’avait pas, non plus, un passé très reluisant même si c’était loin d’être comparable aux méfaits de Thomas Fleming.

Elle confirma que son mari n’était pas un enfant de chœur. Je la fixai alors qu’elle prétendait qu’il était aimant avec elle et sa fille. Je n’avais aucune idée de comment ça se passait dans leur couple. C’était leurs affaires personnelles.

-Ne vous en faites pas… Tout ça est derrière nous. J’espère que Thomas Fleming ne fera rien à votre famille… Et j’espère que votre mari est bien comme vous le prétendez. J’imagine qu’avoir un passé criminel ne veut pas dire qu’on est un monstre. De toute façon, c’est vous qui travaillez ici, pas lui.

J’avais commencé à manger mes spaghetti avant de regarder Sky de haut en bas.

-Vous semblez allez beaucoup mieux malgré tout ce qu’il vous est arrivé… Votre mari m’a expliqué que c’était la faute d’un homme qui était venu cherché, chez vous, des dettes de jeux. Votre mari semble avoir un problème sérieux avec les paris, apparemment. J’en suis navré…

@ Billy Lighter

Monsieur Moriarty m’avait mis le nez dans ma propre merde en affirmant que c’était l’identité mensongère que j’avais conféré à mon mari qui l’avait mené à enquêter sur ce dernier. Un peu honteuse de cette triste réalité, je me défendis en expliquant que ce n’était jamais très amusant que de dire que j’avais comme beau-père l’un des meurtriers les plus sanglant de Los Angeles.

- Je comprends parfaitement et je ne peux que m’en vouloir à moi-même. J’aurais fait la même chose si j’avais eu des doutes au sujet de la personne qui prenait soin de ma fille.

Bien que ce n’était pas facile à entendre, je ne sentais pas de reproches dans la voix d’Axel Moriarty. Au contraire, j’aurais même eu tendance à dire que je percevais une certaine forme de compassion.

La suite de la conversation m’apprit que Thomas était fort possiblement responsable de l’incendie de la demeure d’Axel et j’en frissonnais sur ma chaise. S’il avait fallu que quelque chose arrive aux enfants, je ne me le serais jamais pardonné !

Je me sentais honteuse, tout ce que j’avais de plus précieux autour de moi partait légèrement en vrille. Eden, Grant, les enfants Moriarty, ma relation avec Ward, même, qui commençait à battre de l’aile pour une raison qui m’échappait.

- Heureusement tout le monde est sain et sauve. Mais ce que vous me dites là, Monsieur, m’écrase de culpabilité. Sans mon mensonge, vous n’auriez pas investigué et donc, jamais nous n’auriez été en contact avec Thomas Fleming.

Tout ce qui en découlait était directement de ma faute. Quand Ward allait l’apprendre, il ferait probablement de moi une statistique de plus.

Je regardais vers le salon où Heaven dormait toujours paisiblement dans son maxi-cosy avant de regarder à nouveau Axel qui, tout en mangeant ses spaghettis, me suggérait de ne pas m’en faire, que tout cela était derrière nous maintenant.

Comment pouvait-il être aussi zen ?

- Mon mari est un homme bien, quoi que vous ayez pu entendre ou apprendre. Il s’est pris en main et s’efforce de vivre sa vie loin de ce qu’à pu être celle de son père. Cela dit, avec l’article de Kournikova, il est difficile d’ignorer la menace de Thomas. Mon mari va d’ailleurs de rendre à San Quentin pour confronter son père. J’espère que cela ne fera pas pire que mieux.

Au moins, je n’allais pas perdre mon travail chez les Moriarty. Ça aurait été la cerise sur un gâteau de merdre si ça avait été le cas !

- Je…euh… oui? Je veux dire, oui, je vais mieux, autant que faire se peut je suppose. On ne se remet jamais vraiment de la mort de son enfant mais Heaven m’aide à passer au travers de mes journées et de retrouver vos chers anges aujourd’hui m’a fait le plus grand bien.

Mais concernant la dernière des affirmations de mon patron, je ne savais pas trop quoi répondre. Un autre mensonge, de toute évidence, Ward et moi ne faisions que nous forcer l’un à l’autre sur cette voie.

- En fait, ce n’est pas mon mari qui a des problèmes de jeu. Il boxe, le samedi soir et un homme a parié gros sur sa victoire mais ce ne fut pas le cas. L’homme s’est pointé chez nous en exigeant que mon mari lui rembourse ses pertes. Ça a dégénéré et vous connaissez la suite.

Je me levais et allais chercher un verre d’abord puis une bouteille de vin que j’avais aperçu dans le réfrigérateur un peu plus tôt en cuisinant le repas des enfants. J’en versais un verre à Axel et le lui apportais.

- Vos pâtes seront meilleur avec un bon verre de vin.

Il se faisait tard et Madame n’était toujours pas de retour.

- Est-ce que Madame revînt souvent aussi tard ? Elle doit être exténuée de ses journées et les enfants doivent lui manquer.

@ Billy Lighter

Sky comprenait totalement que j’aie voulu en savoir plus après son mensonge. Au moins avouait-elle son erreur dans l’histoire. Elle ne pouvait pas savoir, après tout, que tout cela aurait tant de conséquences. Moi non plus, d’ailleurs. Jamais je n’aurais pensé que me renseigner sur Edward Fleming reviendrait à faire en sorte que ma maison parte en fumée.

Je n’avais pas caché que je soupçonnais que l’incendie ait été commandité par Thomas Fleming. Il s’en était, d’ailleurs, vanté au téléphone sans que je sache s’il était réellement le commanditaire. Mais dans le doute, j’avais préféré rester prudent. Et Sky s’en voulait maintenant. Elle se pensait en partie responsable de tout ça… J’hochai de la tête.

-Vous n’auriez pas pu savoir que votre mensonge entrainerait tout ça… Moi-même je n’aurais jamais cru qu’un homme prisonnier dans un prison aussi sécurisée puisse réussir à commettre des crimes de ce genre depuis sa cellule.

Mais Thomas Fleming avait du pouvoir là-bas… Un pouvoir qu’il avait obtenu je ne sais comment. Mais le monde de la prison est un monde à part que, visiblement, je connais très mal.

Tout ceci étant dit, je déclarai que, de toute façon, tout ça était derrière nous. Enfin, ça l’était pour moi. Thomas avait eu ce qu’il voulait. Sa cible, maintenant, semblait être son propre fils… Donc, indirectement, Sky. Une Sky qui n’avait que des bons mots sur son mari. Il était devenu un homme bien qui s’était repris en main. Était-ce vrai ? Je n’en savais rien. Ce n’était pas moi qui vivait avec lui… C’était Sky. Elle ajouta qu’elle et son mari ne pouvait pas ignorer la menace de Thomas Fleming. Edward allait d’ailleurs aller le voir.

-Je vous crois pour votre mari… Et j’espère que sa rencontre avec son père permettra qu’il ne vous arrive rien. Je ne peux que vous souhaitez ça.

Thomas aimait l’attention… J’imagine que ça lui conviendra de voir son fils. Ou pas… Qui sait ce qu’il peut bien se passer dans la tête d’un tel cinglé…

Je changeai alors, presque de sujet, en demandant des nouvelles de Sky qui, elle aussi, avait vécu un sale moment lorsqu’elle s’est fait tiré dessus. Elle disait allait mieux. Sa fille l’aidant beaucoup à surmonter son deuil. Mes enfants aussi, d’ailleurs.

-Je suis heureux de l’apprendre. Perdre un enfant doit être une épreuve horrible.

J’en avais quatre et j’y tenais. Il y a quelques années, je n’aurais jamais cru en avoir un jour, des enfants, mais ils étaient arrivés et, depuis, je faisais le maximum pour eux. Ils étaient bien élevés et j’étais certain qu’Alan suivra mes traces. Il est fort intéressé par tout ce que je fais. Comme quoi, peu importe d’où vient un enfant, c’est la façon dont on l’élève qui compte.

Elle expliqua, ensuite, que l’histoire des dettes de jeu étaient plus complexe que ça. En réalité, son mari n’avait pas de dettes de jeux mais il boxait et l’un d’eux avait parié gros sur Fleming. Hélas, le combat n’a pas tourné à son avantage et le parieur déçu avait voulu un remboursement de ses pertes. Je levai un sourcil.

-Certaines personnes perdent vraiment la tête quand il s’agit d’argent. Tirer sur une femme enceinte par appât du gain, c’est ignoble. J’espère qu’il a été puni pour ça.

Sky se leva ensuite pour me servir du vin. Elle m’en versa une verre. Je lui souris.

-Merci.

Ce fut, ensuite, Sonne qui vint sur le tapis. J’esquissai un sourire ironique à l’évocation de ma femme.

-Oui, ça lui arrive de plus en plus souvent. Mais je pense que le travail est une excuse. Je pense qu’elle a juste assez d’énergie pour aller voir son amant. Vous n’avez pas à vous en faire pour elle…

Mon sourire était jaune. Inutile de caché ça à Sky. Après tout, c’était mieux qu’elle sache que Sonne était bien moins vertueuse qu’elle ne voulait le faire croire.

-Bien sûr, vous devez garder ça pour vous… Je préférerais largement qu’elle revienne ici plus tôt pour profiter de nos enfants… Mais ça fait bien longtemps que je ne cherche plus à la faire rester à la maison. Sonne a d’autres priorités que la famille. Je m’y fais, c’est tout.

Oui, si je descendais Sonne, je voulais passer pour le bon père de famille. Ce que j’étais !

@ Billy Lighter

Si je voulais que Ward et moi avancions dans toute cette tourmente qu’avait causé l’article de Vanya Kournikova, je n’avais pas d’autre choix que de questionner mon patron mais quel ne fut pas ma surprise que d’apprendre que c’était moi qui, indirectement, avait causé tout ça ! Jamais je n’aurais imaginé que de cacher la véritable de mon mari il y avait déjà plus d’un an de ça, engendrerais une si grosse boule de neige au point de causer une avalanche !

La seule bonne nouvelle là-dedans était que le couple Moriarty ne m’en tenait pas rigueur et que maintenant Ward et moi savions qu’il n’y avait pas une tierce personne impliquée dans cette histoire et qui cherchait à nous faire du mal. Ward allait se rendre à San Quentin et allait en savoir plus, après avoir confronté son père. Du moins je l’espérais, mais comme Ward m’avait promis qu’il arrangerait ça, j’avais confiance.

Ce fut ensuite la réputation de mon mari qui passa sous la lumière d’Axel. Mon patron sous entendait que, parce que Ward ne jouissait pas d’une réputation sans tache, sa femme et lui avait reconsidéré mon embauche mais que le fait que j’avais toujours été une employée plus que modèle et que les enfants m’aimaient vraiment beaucoup avait joué en ma faveur. Je leur en serais éternellement reconnaissante ! Il fallut tout de même que j’explique que Ward n’était pas comme on pouvait le croire et que mon accident avait été l’œuvre d’une âme désespérée.

- Il ne me visait pas, il visait sur Ward et je me suis précipité quand le coup est parti, devant mon mari. Ça s’est fait sous l’impulsion du moment. J’ai eu peur de perdre l’homme de ma vie et j’ai cru que je saurais nous sauver tous les deux… enfin, tous les quatre.

Je voulais absolument mettre Axel Moriarty en bonne dispositions à mon égard, mon petit doigt me sifflant que c’était la meilleure choses à faire. Alors j’allais lui chercher un verre de vine t le lui servit ce qu’il sembla apprécier. Cependant, je ne m’attendais pas après avoir passé un commentaire sur les longues heures de travail de sa femme, qu’il me confi candidement que cela ne devait être qu’un prétexte pour passer du temps avec son amant.

- Madame a un amant ? Mais… Vous semblez si unis…pardon c’était maladroit.

J’étais sous le choc !

Comment pouvions nous trahir notre partenaire de la sorte ? Ça me dépassait complètement et ça me faisait voir Madame Moriarty d’une toute autre manière.  Axel préférait que sa femme rentre et passe du temps avec sa famille mais de toute évidence, elle avait d’autres priorités.

- Je suis sincèrement désolée d’apprendre cela, Monsieur. Confidence pour confidence, je crains les filles du samedi soir et pas que ce jour de la semaine. Je les appels ainsi les filles qui gravitent autour de mon mari et qui feraient n’importe quoi pour attirer son attention. Dernièrement, il a été très distant et je me demande s’il ne m’a pas trompé.

Si j’apprenais que Ward m’avait ou me trompait, jamais je ne saurais surmonter une telle chose ! J’en mourrais ça ne faisait aucun doute ! S’il me laissait tomber pour une autre, s’il ne m’était pas complètement dévoué, je préférerais mourir que de me sentir trahi.

- Si vous n’avez plus besoin de moi, Monsieur, je rentrerais. Je dois mettre Heaven au lit avant qu’elle ne croit qu’il y est déjà et qu’elle décide de se réveiller en plein cœur de nuit. Mais si vous avez besoin de quoi que ce soit, vous pouvez compter sur moi. Vraiment, pour quoi que ce soit.

@ Billy Lighter

Sky et moi avions mis à plat tout ce qu’il y avait à mettre à plat. Ainsi elle pouvait comprendre tout ce qui avait mené à l’article de Vanya Kournikova. Je n’avais pas eu d’autre choix que de répondre aux demandes de Thomas Fleming en espérant que ça soit la dernière fois de ma vie que j’entende parler de lui.

J’avais, ensuite, demandé des nouvelles par rapport à ce que Sky avait vécu. Elle avait quand même passé plusieurs semaines dans le coma et avait perdu un bébé dans l’histoire ce qui devait être une horrible épreuve. Les causes de cette agression venait d’un homme qui était venu réclamé de l’argent au mari de Sky. Cette dernière expliqua avoir voulu protéger son mari alors que l’agresseur le visait. C’était stupide et impulsif mais c’est les émotions qui avaient provoqué le geste de Sky.

-Je comprends. Votre instinct protecteur a dirigé votre geste.

C’est ensuite sur ma femme que la conversation s’était posée. C’est agacé que j’avais fait part à Sky que je soupçonnais Sonne d’aller voir son amant ce soir au lieu de travailler comme elle l’avait prétendu. J’avais bien vu au mariage des Ricci et, quelques mois avant, aux AMA que le complicité entre Sonne et Amon était encore très forte. Je n’étais pas stupide… Ainsi, j’avais très peu de remords d’entacher la réputation de Sonne auprès de Sky. Celle-ci était surprise et s’excusait de parler de ça.

-Ne vous en faites pas… Oui, elle a un amant.

J’expliquai que je préfèrerais largement voir Sonne ici à s’occuper des enfants et Sky était réellement désolée pour moi preuve que je l’avais dans mon camp. Elle me fit part de ses propres craintes visant son mari. Elle aussi pensait être trompée par ce dernier. Je soupirai.

-J’espère pour vous que ce n’est pas le cas. Il n’y a rien de pire que de se sentir trahi par la personne qu’on aime le plus au monde. Heureusement, mes enfants me permettent de penser à autre chose. Je ferais tout pour eux.

Je ne mentais pas en ce qui concernait mes enfants. J’y tenais réellement. Quant à Sonne, notre couple ressemblait de plus en plus à celui de mes parents et ça me donnait envie de vomir.

Sky semblait maintenant prête à partir étant donné qu’elle devait mettre sa fille au lit pour éviter qu’elle ne se réveille la nuit. Elle déclara, ensuite, qu’elle était là si jamais j’avais besoin d’elle.

-Merci beaucoup Sky. Sachez que si vous voulez vous confier, je suis là aussi. Je vais vous laissez y aller.

Je m’étais levé afin de la raccompagner jusqu’à la porte.

@ Billy Lighter