Après ma conversation avec Ian, de laquelle est née une alliance aussi surprenante qu’invraisemblable, je suis retourné auprès du maître de cérémonie et lui ai proposé de chanter un moment, pour amuser et surtout faire danser les invités.  Tant qu’à faire la potiche dans un coin, aussi bien en profiter pour lancer un peu de poudre aux yeux de tous qui me croient sur le point de me casser comme une poupée de porcelaine.

À voir le sourire sur le visage de ma mère, je sais que j’ai prit la bonne décision. J’enchaîne donc les chansons, en passant par un peu tous les styles, enfin, vous savez comment c’est un mariage ?  Le but c’est de faire danser les gens, pas de les faire  sombrer dans la mélancolie ou de leur donner envie de se taper la tête contre un mur.

Ça semblait plutôt bien fonctionner, la piste de danse était toujours pleines de Dany  Zuko prêt à toutes les prouesses pour épater leur Sandy Olsen. Cependant, cette piste de dans manquait cruellement de la présence des nouveaux mariés.

Où était donc mon père pendant que ma mère entretenait la conversation avec les invités qui étaient la pour la grande majorité pour Jimmy plutôt qu’elle ? Je doutais sincèrement qu’elle connaisse tout ce beau monde, quelques un, des intimes, comme Daniele Ricci et sa petite amie, peut-être quelques autres figures emblématique de chez BSC mais pour tous les autres…

J’ai revisité quelques grands classique de Lola sachant que j’avais l’un de ses plus grands admirateurs dans la salle,  je ne me suis pas gênée non plus pour faire une ou deux des miens, je me suis amusé à reprendre la chanson qui a fait connaître Fireworks. J’allais vers des classiques de la pop bonbon parce que c’était surtout ce qui faisait danser les gens mais je voulais montrer que je pouvais toucher à tout.

Pourquoi je faisais ça ?

Aucune idée ! Peut-être que je cherchais encore et toujours à attirer l’attention de mon père, de lui montrer à quel point j’excellais dans tout ce que j’entreprenais.  Peut-être que c’était surtout à moi que je tentais, inconsciemment, de me prouver quelque chose.

Peu importe, l’heure avançait et une dizaine de chanson plus tard et la gorge plus que sèche, je redonnais le micro au maître de cérémonie qui semblait avoir apprécié d’avoir assuré les chœurs. Disons que c’était moins forçant que ce dont il avait été initialement engagé pour faire. Il était pourtant très doué ce chanteur de noces

Je relevais mes cheveux qui me collaient au cou et au dos tout en me dirigeant vers le bar. Les gens m’arrêtaient, ça me rendais impatiente et je devais me contrôler pour ne pas manquer de politesse, ça aurait été très mal vu, surtout au mariage de mon père ! Je souriais, serrais des mains, rigolais de blagues même pas drôle, jusqu’à ce qu’enfin j’atteigne l’oasis de paix !  Je demandais un verre de champagne, que je visais d’un trait avant d’en redemander un autre que j’allais savourer.  Avec ce par quoi j’étais passé, je n’imaginais même pas que quelqu’un tente de me faire la morale sur l’alcool que je buvais ou sur la façon dont je devais me comporter.  J’avais compris que je n’avais qu’une seule vie à vivre et que la meilleure façon dont je pouvais le faire, c’était d’y aller à fond.

L’expert en la matière s’approchait justement de moi. Daniele Ricci en connaissait un rayon sur comment vivre sa vie à cent à l’heure, passé Go! et réclamer deux cents dollars !  Je suis prête à parier que c’est lui qui retenait mon père depuis tout ce temps. Je les voyaient bien se glorifier l’un l’autre, se félicité d’être les Maîtres absolus de Los Angeles et rêver d’un empire dont ils seront au sommet.

- Vous aimez votre soirée, Monsieur Ricci ?

Je ne savais plus si le décorum me permettait de l’appeler Daniele ou Monsieur Ricci mais je me souvenais que Lele était exclusif à Roadtramp même si ça semblait irriter les oreilles du manager.

@ Billy Lighter

J’étais sorti boosté à bloc de ma conversation avec Jim. J’avais un pari à gagner maintenant et j’allais tout mettre en œuvre pour arriver à mes fins. Je savais que la petite Cortez n’allait pas être facile à convaincre – sa relation avec Perry était très forte et dépassait le cadre professionnel. J’allais devoir redoubler d’imagination et ne pas être en pénurie d’arguments pour pouvoir avoir une petite chance qu’elle tente l’aventure avec le grand Daniele Ricci.

Seulement - avant de tenter quoi que ce soit – j’avais apprécié son petit concert. Elle avait fait quelques chansons de son cru mais aussi des reprises plutôt bien faites. J’étais surpris par la justesse de la gamine qui arrivait même à chanter du Lola bien mieux que Lola elle-même – et je ne disais pas ça uniquement pour déplaire à la diva que je détestais. Cortez avait aussi brillamment repris du Fireworks ce qui avait plu aux convives certainement parce que Fireworks était le groupe en vogue n’en déplaise à moi-même. Il fallait absolument que Roadtramp sorte quelque chose d’exceptionnel cette année pour prendre un peu de lumière au groupe du petit merdeux.

Si tout le monde pensait que la petite Cortez était toujours traumatisée par ce qu’il lui était arrivé – ce qui aurait pu se comprendre quand on savait les dessous de l’histoire -, elle semblait essayer de prouver que ce n’était pas le cas et qu’elle était prête à continuer sa vie.

C’est pour ça qu’il était temps de venir la voir pour lui proposer l’opportunité de sublimer sa carrière – ce que Perry ne sera pas en mesure de lui donner parce qu’il aura peur de la briser en deux. Toutes ces observations me donnaient pas mal d’arguments.

Quand la gamine en a eu terminé avec son concert, j’étais repassé près de Sammy pour lui voler un baiser et lui dire qu’il était temps pour le grand Daniele Ricci d’avancer ses pions. J’avais pris un verre de whisky – parce que négocier sans verre de whisky était une négociation sans saveur – je m’étais approché de la petite Cortez qui avait un verre de champagne à la main. J’avais déjà vu ce que l’alcool pouvait lui faire. Seulement, je doutais qu’elle en avait tellement abusé depuis le début de ce mariage.

Vu de plus près, on pouvait voir que les derniers événements l’avait quelque peu faire vieillir – ça se voyait sur son visage. Cette observation me faisait comprendre qu’elle était largement mûre pour rejoindre la team Ricci.

C’était elle qui avait engagé la conversation.

-Oui, je peux dire qu’elle est assez plaisante, dis-je avec un petit sourire. Ton concert était vraiment excellent. De quoi présager de bonnes choses pour tes futurs albums et futures tournées. Et tu peux m’appeler Daniele, on a voyagé pendant toute une tournée ensemble alors tu peux laisser tomber le « Monsieur Ricci ».

Je comptais entrer sous peu dans le vif du sujet. Je n’allais pas passer par une prise de température sur le comment elle allait – elle m’avait prouvé par son concert qu’elle était prête à aller de l’avant.

-Ton premier et dernier album a eu pas mal de succès, dis-je en souriant toujours. Qu’est-ce que tu prévois pour la suite, Olivia ? Une tournée en tête d’affiche ? Parce que, vu ce que j’ai vu ce soir, tu as largement les épaules pour ça et je sais que ton public n’attend que ça.

Je devais savoir si elle avait des choses en tête – ou si Perry en avait.

@ Billy Lighter

J’avais engagé la conversation avec le manager de Roadtramp mais mon petit doigt me laissait croire que si je ne l’avais pas fait, il aurait prit l’initiative. Par sa façon de me répondre et de broder autour de mon petit concert improvisé de ce soir.

- Ce n’était rien de plus qu’un truc maison, sans pratique, que j’ai fait comme ça pour amuser les gens mais je vous remercie pour le compliment.

Il me suggéra de laisser tomber le Monsieur Ricci et de l’appeler tout simplement Daniele puisque nous avions voyager en tournée et que, c’est connu,  des voyages naissent la proximité !

- Elle me semble bien loin cette tournée… comme si elle faisait partie d’une autre vie.

En fait, tout ce qui avait eu lieu avant mon enlèvement me semblait venir d’une autre époque, comme un souvenir lointain, peut-être même qui ne m’appartenait pas, comme si on m’avait raconté les faits.

C’est sur le succès qu’à rencontré mon dernier album qu’il enchaîna. J’y avais mis du cœur, mais aujourd’hui, je n’y songeais même plus.  Alors, encore moins à ce que pourrait être une suite. Une tournée à mon nom ? J’étais loin d’être certaine que j’avais les épaules assez solides pour cela contrairement à ce que suggérait Daniele.  Je n’avais qu’un album et un single, et de monter tout un spectacle en incluant des reprises c’était un pari risqué. Certains n’apprécient pas qu’on touche à leurs chansons préférées alors que d’autres, aiment les redécouvrir.

- Il n’y a rien de prévu.  En principe, je dois reprendre les cours d’ici peu et, si c’est encore possible quoi que j’en doute avec le retard que je cumule, obtenir mon diplôme.

Jusqu’à il n’y a pas encore très longtemps, j’étais encore une adolescente normale qui rêvait à son bal de promo, la soirée suivant le bal, faire la fête avec mes amis, Julian. Je ne sais même pas s’il est retourné en cours et s’il continu de mener ses deux années en une.

Pourquoi je pense à ça, là, tout de suite ?

Peut-être parce que Jimmy m’a un peu brassé les idées et que son message a déjà commencé à faire son chemin dans ma tête.

- De toute façon, en ce moment, je crois que Jack préfère y aller doucement.

Il y a des limites à faire de l’argent sur le dos de mon malheur. Les ventes de mon album ont explosées suite à la publication de la nouvelle, comme quoi le malheur des uns fait le bonheur des autres sauf que… dans ce cas-ci, je suis les uns et les autres alors… ça ne fait aucun sens.

- J’ai bien aimé faire cette tournée avec Roadtramp. Eddy me manque, il y a un moment que je ne l’ai pas vu.

Sa copine était enceinte, elle doit avoir accouché depuis le temps, quoi que d’être enceinte d’Eddy Cort, c’est un peu comme porté un éléphanteau! Ce doit être plus long et complexe vu la génétique paternel !

- Cela aurait pu être une tournée parfaite si ça n’avait été de la présence des Tiny Suicide ! Cette… garce de Meg !

Elle avait voulu mettre le feu à mes affaires, par pure jalousie, parce qu’elle est trop conne pour réfléchir plus loin que le bout de son nez. Si Daniele ne les avaient pas traînées avec nous, l’ambiance aurait été parfaite du début à la fin… quoi que non puisque Meg et sa bande de dégénérée n’avait rien à voir avec comment Jimmy et ma mère s’étaient par la suite comportés envers moi.

@ Billy Lighter

Le concert improvisé de la petite Cortez était une petite merveille – pourtant, la gamine semblait ne voir ça que comme un petit truc maison sans importance. Elle minimisait l’impact que ça avait sur les gens réunis ici – l’impact que ça avait eu sur son propre père. Jim avait vu dans ce petit concert une preuve que sa fille n’était pas abattue. Moi, j’avais eu la preuve qu’elle était forte et pouvait aller très loin.

-Je pense que tu sous-estime l’impact de ce concert, dis-je sans en dire plus.

Je lui avais dit de laisser tomber les platitudes. Elle pouvait m’appeler Daniele bien que la tournée était pour elle comme un souvenir d’une autre vie.

-Moui, c’est compréhensible, dis-je sans faire directement référence à ce qui lui était arrivé mais sans en penser moins.

J’avais continué sur la lancé des compliments. Son album avait eu son petit succès – restait à voir ce qu’elle ou Perry avait prévu pour la suite. Seulement, comme je m’y attendais, elle n’avait rien de prévu. Elle souhaitait reprendre le chemin de l’école pour obtenir son diplôme – chose qu’elle pensait d’ors et déjà compromis.

-Au pire, tu pourras boucler ton année l’an prochain. Ce n’est que partie remise, dis-je en souriant. Tu as le temps… Ce n’est pas comme si tu avais absolument besoin de ton diplôme pour t’offrir une carrière. Tu en as déjà une.

Car c’est à ça que servait l’école – à obtenir un papier pour ouvrir des portes. La petite Cortez en avait ouvert une avec son talent et c’était tout à son honneur. Le diplôme pouvait attendre un an, si elle le souhaitait vraiment.

Seulement, il n’y avait pas que ça. Jack voulait la ménager – c’est ce que m’avait dit Jim aussi bien que, lui, ça l’arrangeait. Je n’arrivais pas à voir si ça arrangeait la gamine ou non. J’avais préféré ne rien dire à ce sujet pour le moment surtout que la petite Cortez avait parlé d’Eddy qui lui manquait.

-Il va bien. Il est père d’un petit garçon et soigne son alcoolisme, dis-je avec un petit sourire. Roadtramp va certainement faire de très belles choses cette année. Je lui dirais qu’il te manque. Il trouvera sûrement le temps de venir te voir si c’est ce que tu souhaites.

La tournée avait plu à la gamine – à l’exception des Tiny Suicide. C’est vrai qu’entre Meg et Olivia, il y avait un monde. Il ne pouvait pas il y avoir plus différent que les deux filles.

-Je les avais emmenées pour leur donner de la visibilité. Mais le groupe a fini par se séparer, dis-je gardant tout de même mon air sûr de moi. C’est toute la complexité des groupes. Tu as beau leur donné toutes les opportunités, ça reste des rapports humains entre eux. Et parfois, ça clash.

C’est ce qui était arrivé aux Tiny Suicide. Ce qui m’avait déplu dans l’histoire c’est que ça avait donné de quoi répliquer à Jim qui n’avait jamais voulu leur donneer une chance juste parce qu’il s’agissait de femmes.

-Mais je comprends. Meg et toi êtes très différentes. Meg était une fille tourmentée et très fragile qui ne savait s’exprimer que par la drogue, la musique et un vocabulaire de charretier, dis-je avec un petit sourire. Toi… Tu es une fille qui a la tête sur les épaules. Ce petit concert, aujourd’hui, m’a aussi montré que tu es une fille forte en prime de tout. Tu as vécu un traumatisme et, pourtant, tu es venu à ce mariage et tu as montré à tout le monde que tu étais encore en vie.

J’admirais ça chez la gamine – qui n’avait plus rien d’une gamine à mes yeux.

-Perry veut te ménager… C’est sa fibre paternelle qui parle… Mais toi, Olivia, qu’est-ce que tu veux vraiment ? Aller cirer les bancs de l’école pour essayer d’obtenir un diplôme ? Ne me dis pas que c’est ça que tu veux le plus… Qu’est-ce que tu veux le plus, Olivia ?, dis-je en la regardant dans les yeux.

Je lui parlais franchement d’adulte à adulte.

@ Billy Lighter

Apparemment, mon petit concert improvisé avait fait son petit effet si j’en jugeais par les commentaires élogieux qu’en faisait Daniele Ricci.  Mais de là à dire qu’il avait eu un impact, je trouvais qu’il y allait fort pour quelques chansons tirés ici et là de la liste du chanteur de noces mais le compliment était bienvenu, malgré tout.

- C’est gentil de me dire ça.

Pas respect des convenances, je l’avais vouvoyé et appelé Monsieur Ricci mais il m’avait suggéré de l’appeler Daniele, puisque nous avions passés beaucoup de temps à voyager ensemble dans les dernier mois. C’est connu que de prendre le même avion, ça rapproche les gens.

Daniele s’intéressait à mes projets, sur ce que j’entrevoyais pour la suite et je répondis que pour tout de suite, je voulais terminer mon année scolaire pour obtenir mon diplôme.  J’espérais encore pouvoir l’obtenir et passer à autre chose en même temps que mes amis(es).  Le fait est que, si cela pouvait encore être possible selon Brooke, le retard que m’avais fait prendre cette tournée puis mon enlèvement rendait la tâche complexe et laborieuse.

- Et l’an prochain j’aurai encore d’autres projets qui retarderont, alors je repousserai encore ? Non, je veux  obtenir mon diplôme cette année et puis ma mère ne voudrait pas qu’il en soit autrement.

Sauf si…

Sauf si Ward réapparaissait dans le décor et qu’il me disait que c’était le moment pour nous de partir, alors là, la question ne se poserait même pas ! Je partirais avec lui et abandonnerais tout ce qui est en marche ici.

Parler de cette tournée me rappela à quel point Eddy me manque ! Il y a un sacré bout de temps que je ne l’ai pas vu. J’apprends donc qu’il est père,  et qu’il combat son problème d’alcool. C’est vrai qu’il buvait comme un trou sans fond mais je ne pensais pas que c’était tout de même rendu pour lui un problème.  Il m’avait toujours semblé être en contrôle de tout, même avec quelques tonneaux de bière dans le bide.

- Ce serait gentil de votre part de le lui dire.  

Ou alors j’irai directement à son appartement qu’il partage avec Clepto dans Hollywood, sauf s’il a emménagé avec sa copine, alors là, j’imagine que Clepto me dira ou le trouver. Enfin, peu importe, nous arriverons bien à nous voir si nous le voulons vraiment.

Les délires en tournée avec Roadtramp sont dans mes meilleurs souvenir contrairement à ceux avec les Tiny Suicide qui n’ont rien fait que de chercher à me pourrir l’existence. Le laïus de Daniele est intéressant mais ne changera pas mon opinion que j’ai d’elles.  Pauvre petite Meg tourmentée qui ne savait pas réagir autrement que sous l’emprise de la drogue ! J’en ai sincèrement rien à foutre de ce par quoi elle est passée ! Nous avons tous nos problèmes dans la vie et personne n’agit tous en connard fini comme elle à cause de ça.

- Je crois surtout que c’est leur manque de talent qui est venu à bout de leur presque début de carrière.

Nous pourrions en parler pendant des heures, je ne verserai pas une larme de sympathie pour les Tiny Suicide qui furent les propres artisanes de leur malheur.

Quoi qu’il en soit, ce petit détour de conversation semble servir de tremplin à Daniele qui me demanda si, malgré tout ce que j’avais traversé et le fait que mon manager, Jack Perry, désirait me ménager, je désirais la même chose ? Finir mon année d’école et prendre le temps de prendre le temps, tout simplement.  Je le regardais, droit dans les yeux avant de lui répondre.

- Je veux obtenir mon diplôme quoi que vous ou mon père en pensiez. Je le veux parce que c’est important pour moi, c’est important pour ma mère. Je ne veux pas qu’être une jolie tête vide qui vend des disques, comme Lola!

Je ne sais pas vraiment pourquoi j’ai dit ça d’elle, je ne la connais même pas personnellement mais c’est le premier nom qui m’est venu et qui est sortie de ma bouche.

- Peut-être que pour vous c’est complètement ridicule mais pas pour moi et de l’obtenir, ce serait de mettre un terme définitif à ce chapitre de ma vie, autrement, j’aurai toujours l’impression désagréable d’avoir quelque chose en suspend. Ce serait ridicule aussi, que ne de pas le terminé alors que je suis si près du but. Ce serait comme abandonné. Un album près à être sortit parce que l’on est incertain de sa pochette.

@ Billy Lighter

La petite Cortez avait comme projet d’obtenir son diplôme. Sincèrement, je ne lui avais pas caché qu’elle avait bien le temps pour ça – après tout, elle avait déjà une carrière. Seulement, la gamine voulait absolument terminer ça cette année avec l’excuse que, l’an prochain, viendront d’autres raisons de repousser encore l’obtention d’un papier qui semblait compter pour elle mais aussi pour sa mère.

-Tu sais, Olivia. J’ai appris qu’il ne faut jamais faire ce que tes parents veulent que tu fasses mais ce que toi tu veux faire, dis-je en connaissance de cause. Si j’avais fait ce que mon père voulait de moi, je serais toujours à Rome à m’ennuyer à mourir en dirigeant, dans l’ombre d’Antonio Ricci, un empire d’import-export...

J’avais quitté pour me libérer de lui mais vivre aussi de choses qui m’amusaient – la musique en faisait partie. Je préférais largement partir en tournée avec mon groupe plutôt que de négocier des contrats avec des gens plus ennuyeux les uns que les autres. Je préférais la vie que je vivais – loin d’Antonio.

Il y avait un point positif dans les dires de la gamine – la tournée lui avais plu et Eddy Cort lui manquait d’une certaine façon. C’était une preuve qu’elle n’avait pas fait un trait sur sa vie d’avant et que ce qu’elle avait vécu ne l’avait pas entièrement détruit. Je lui avais donné des nouvelles du petit Cort et j’allais passer le message dans l’autre sens pour que Cort puisse avoir des nouvelles de la petite Cortez – bien que rien ne les empêchait de se voir, en vérité.

Seulement, si ça avait été le grand amour entre Roadtramp et la gamine. Ça l’avait été moins entre la gamine et les Tiny Suicide – mon ancien groupe de filles. Il ne pouvait pas il y avoir plus différent qu’Olivia Cortez et Meg. Bien que je trouvais qu’elles avaient toutes les deux un talent immense pour la musique – chacune dans leur style. Seulement, vous savez comment sont les femmes quand elles se détestent… Ça peut aller très loin dans les bassesses.

Seulement, je ne m’attendais quand même pas à ce que la gamine ne remettre la fin de Tiny Suicide sur le manque de talent du groupe.

-Tu es bien une Reed. Tu parles comme ton père, dis-je en ricanant un peu. Sans t’offenser, bien sûr.

Jim avait été comblé quand il avait vu que le groupe que j’essayais de faire percer – sans son aide ! – avait fini par se séparer.

Seulement, je n’étais pas ici pour parler du destin des Tiny Suicide – ni même pour essayer de prouver qu’elles valaient quelque chose. J’étais ici pour gagner mon pari ! Seulement pour y arriver, il me fallait savoir ce que comptait faire la petite Cortez dans un futur proche. C’est ainsi que son diplôme était revenu sur le tapis. Elle n’avait pas envie de ne rien avoir dans la tête comme Lola. Bien que je savais que la diva avait plus d’un tour – sadique… - dans son sac. L’explication de cette envie était valable et je saluais la métaphore.

-Tu veux obtenir ton diplôme ? C’est tout à ton honneur, dis-je en parlant sérieusement. Je ne trouve pas ça ridicule. Obtenir ce diplôme sera certainement une façon de te prouver quelque chose à toi-même et de te dépasser.

Seulement, je la voyais très mal ne faire qu’étudier pendant des mois jusqu’à – peut-être… - obtenir ce papier qui ne lui ouvrira pas plus de porte que son lien avec Jim ne pourrait lui ouvrir. C’est triste à dire mais un diplôme, ça pouvait s’acheter bien que je savais que pour la gamine ce n’était pas tant le papier l’important mais la preuve qu’elle pouvait y arriver.

-Et quand tu l’auras eu ? Tu voudras faire quoi ? Cirer les bancs de l’Université ?, dis-je en essayant de suivre la logique qu’elle me laissait entendre. Si c’est le cas, c’est tout à ton honneur aussi et je serais un monstre que de te dire que ce choix est stupide.

Même si je le pensais. Seulement, je n’étais pas ici pour choisir pour la gamine – j’étais ici pour lui faire une proposition.

-Mais sache que si c’est faire des albums et des tournées ou tout autre chose liée à la musique, je peux t’aider à obtenir des choses que Jack Perry ne pourra pas t’obtenir parce qu’il aura peur de te pousser trop fort ou par manque de temps parce qu’il torche le cul de Stone, McAvoy et son propre fils, dis-je en captant le regard d’Olivia. Je ne t’enroulerais pas dans du papier bulle parce que je sais que tu peux faire bien plus que ce que les gens pensent. Parce que tu sais ce que les gens pensent, Olivia ? Je ne parle pas des gens qui te connaissent mais de ceux qui suivre l’actualité musicale de Los Angeles… Les fans, Livia… La plupart d’entre eux pensent que jamais tu ne te remettras de ce qu’il t’est arrivé et que l’album que tu as fait sera le dernier de toute ta carrière.

Je voulais titiller la Reed en elle. C’est pour ça que j’avais choisi ce chemin-là. C’était un quitte ou double que j’assumais parfaitement.

-Est-ce que tu n’as pas envie de leur prouver que ce que tu as vécu ne t’as pas tué mais que ça t’as rendu plus forte que jamais ? Parce que ce que j’ai vu aujourd’hui, ce n’est pas une gamine traumatisée mais une femme qui as encore beaucoup à montrer, dis-je sans quitter son regard.

@ Billy Lighter

Je voulais mon diplôme, même si ça semblait représenter une perte de temps pour Daniele Ricci qui m’expliqua que je ne devais pas faire ce que mes parents attendaient de moi. Si j’appliquais ce conseil à la lettre je devrais lâcher mes études puisque ma mère désire que j’obtienne mon diplôme et abandonner ma carrière puisqu’elle est bénéfique à mon père. Ok alors, ensuite, je fais quoi ?  Ne pouvais-je pas faire les deux sans forcément que ce soit vu comme si j’agissais selon leur bon vouloir ?

- Je comprends que vous ne vouliez pas marcher dans les traces de votre père mais en ce qui me concerne, je serais fière d’être la relève de l’un comme de l’autre.

Ma mère voulait être avocate, elle ne voyait faire médecine, cela dit, elle serait fière de moi quand même, si je choisissais de faire mon droit et mon père, lui, caresse ses propres ambitions mais qui suis-je pour titiller la curiosité de Daniele Ricci en lui révélant ce que mon père m’a fait voir, à mi mot ?

Quoi qu’il en soit tout cela pour moi était encore bien abstrait.  Je devais déjà travailler deux fois plus fort avant mon enlèvement, maintenant,  la charge de travail allait être titanesque.  Puis en ce qui concernait ma carrière, comme je venais de sortir un album qui profitait bien de mon malheur, je ne sentais pas l’urgence de me concentrer là-dessus et comme Jack ne m’en avait pas non plus parlé, tout allait bien.

J’avouais cependant que certains aspects me manquaient, comme de pouvoir côtoyer Eddy Cort tous les jours et nous taper des méga fou rire même si ces souvenirs sont légèrement assombris par le spectre de Meg et ses Tiny Suicide. Leur groupe n’avait pas survécu cependant. Après la tournée il avait implosé pour mon plus grand bonheur.  Pour moi, c’était une évidence que leur manque de talent avait eu raison d’elles, ce à quoi Daniele répliqua que je parlais comme une Reed quand je tenais de tel propos. Je ne pu que lui offrir un sourire fier.

- Vous ne m’offensez par, bien au contraire.

Ça me plaisais bien, qu’on me compare à Jimmy parce qu’au fond, ça veut simplement dire que je lui ressemble beaucoup plus qu’il ne le croit. Maintenant que tout le monde sait que je suis sa fille, les gens vont  voir les évidences qui sautaient pourtant aux yeux mais moi, chaque fois que je faisais un truc, que je disais quelque chose d’une certaine façon, que j’agissais avec une attitude, ma mère ne le disait pas ouvertement mais je savais qu’elle voyait mon père en moi. Puis-je vous dire que c’est hyper déstabilisant quand on ne sait pas d’où l’on vient, exactement ?

Je voyais bien que pour Ricci, ma carrière devait prioriser sur mes études mais je n’étais pas intéressée à être l’une de ces stars à la cervelle vide, comme la nouvelle Madame Stone, d’autant plus qu’elle venait de sortir un album dont l’une des chansons était en français. Je doutais être capable d’un tel exploit. Mon exemple n’était donc pas bon mais il sembla plaire à mon interlocuteur.

- Je veux surtout terminer quelque chose que j’ai commencé. Je déteste les choses laissées en suspend !

Surtout si près du but.  Selon Brooke, je peux encore obtenir mon diplôme cette année, au pire des cas, ce sera l’an prochain mais c’est tout de même à ma portée.

Je regardais dans les yeux Daniele alors qu’il me demandait la suite, quand j’aurais mon diplôme.  

Qu’allais-je faire ?  

- Je voulais faire ma médecine…

Mais je n’en ai plus envie.  Cirer les bancs de l’université, comme il le dit, ça ne m’attire plus, alors qu’il y a peu, je me voyais faire les deux. Chanter et étudier. Ça semblait faire la fierté de ma mère et même de Jack. Aujourd’hui,  seule ce fichu diplôme m’importe comme si je ne voyais plus que ça et, quand je l’aurai, je pourrai voir ce qu’il y a ensuite.

Il me parlait de Jack, du fait qu’il me ménagerait plutôt que de me pousser à aller plus loin, à battre mes forces et montrer ce dont je suis capable. Daniele parlait le même langage que mon père, je voyais bien pourquoi ils s’entendaient si bien.  Il cherchait à me toucher là où j’étais le plus sensible. Son discourt tournais autour de ça et plus il parlait, plus soutenir son regard m’était difficile.

Je voulais ça ! Je voulais montrer que je n’étais pas une petite chose fragile, Ward n’aimerait pas ça, lui qui a tout fait pour me sauver, il ne voudrait pas voir que ses efforts n’ont servit à rien !
Mais à quel prix ?

- Et je suppose que vous vous pensez être l’homme de la situation ? Vous pensez que vous saurez faire mieux que Jack, c’est bien ça ?

Parce qu’il n’était question que de ça ! Ça se sentait à des milles à la ronde autant que son haleine empestait le whisky.

- Et mon père ? Il en pense quoi de ça ?

M’étais d’avis qu’il était au courant des projets de son ami, ces deux là sont comme les deux doigts d’une seule main.

- Je demande, pas parce qu’il est mon père, je peux faire mes propres choix sans demander sa bénédiction mais je pensais que de se voler des artistes entre manager ça se faisait entre maison de disque concurrente et non pas à l’interne.

Avoir eu un verre en main, je l’aurais vidé cul sec pour l’effet, mais comme je n’en avais plus, je me contentais de le regarder droit dans les yeux, comme il l’avait fait tout au long de son speech.

@ Billy Lighter

La petite Cortez n’avait aucun problème d’être la relève de ses parents – ainsi, terminer ses études pour la fierté de sa mère n’était pas un poids pour elle. La gamine n’avait pas la même vision que moi sur ce point alors ça ne servait à rien d’exposer mon point de vue. Cela voudrait-il dire qu’elle n’aura aucun mal à accepter le destin que lui réservait Jim ? Je n’en avais – à l’heure actuelle – aucune certitude.

Les études étaient une préoccupation de la petite Cortez mais les tournées lui manquaient aussi. Je l’entendais parfaitement bien dans tous ce qu’elle me disait par rapport à la dernière tournée qu’on avait vécu ensemble. C’était un bon point ! Bien qu’au passage j’avais découvert que la gamine avait bien plus que les cheveux et les yeux en commun avec Jim. Elle avait aussi son avis sur les choses – des avis bien arrêtés comme Jim. Or, les Tiny Suicide n’avaient pas échoué par manque de talent mais par manque de stabilité. C’était deux choses bien différentes. Seulement, j’étais sûr que, vu l’animosité entre Meg et Olivia, la gamine de Jim préférait se dire qu’elle avait un plus grand talent que mon ancienne jeune protégée. J’avais souligné cette ressemblance entre Olivia et son père – et c’était loin de l’offenser. Est-ce que cela voudrait dire que les liens entre Olivia et Jim étaient au beau fixe ? Avec les Reed, on ne pouvait jamais être sûr de rien.

-Tant mieux alors, dis-je avec d’avaler une gorgée de whisky.

Seulement, nous en étions revenus aux études parce que ça semblait entre une priorité – cette année – pour la gamine, de les finir. Ce n’était pas vraiment pour se prouver quelque chose – bien qu’encore une fois, je ne pouvais pas être certain qu’elle me parlait franchement – mais pour finir quelque chose qu’elle avait commencé.

-C’est une qualité d’achever ce qu’on commence. Une preuve de maturité, constatais-je bien que tout ça ne faisait pas mes affaires.

La fin de l’année scolaire n’était que dans quelques petits mois. A la limite, ça me laissait le temps de pouvoir l’engager sans que Perry ne commence une tournée avec elle entre-temps. Il fallait que je tire profit de l’idée fixe de la gamine qui est d’achever ses études.

Seulement, il fallait aussi que je sache ce qu’elle voulait faire après. Elle avait répondu qu’elle voulait faire médecine – bien que la manière dont elle le disait laissait présager qu’elle n’en avait plus tellement envie. Tant mieux ! Parce que les études de médecins étaient longues et laborieuses !

-« Voulais » ? Ce n’est plus ce que tu veux ?, demandais-je pour la pousser à la confidence sur le sujet.

Moi, j’avais d’autres plans pour elle et j’avais foncé sur une tactique qui fera office de quitte ou double – c’était sur ce genre de stratégie que s’obtenaient les meilleures victoires. A cette fin, j’avais tenté de faire ressortir l’ego de la petite Cortez. Elle en avait un. Ses idées arrêtés et ce qu’elle avait dit sur Meg était une preuve de cet ego.

Je lui avais présenté tout ce que je pourrais faire pour sa carrière et tout ce qui empêchait Jack Perry de le faire aussi bien. Perry était un bon manager mais il n’était pas Daniele Ricci. Le lien qu’il entretenait avec la gamine était – pour moi – un obstacle qui empêchera toujours Cortez de pouvoir aller aussi loin que son talent pouvait l’emmener.

Je voyais bien que le regard de la petite Cortez flanchait – preuve que mes paroles ne la laissaient pas indifférente. Bien qu’elle n’était pas déterminée à perdre son sang-froid. Ses questions en étaient la preuve.

-Oui, je pense que je peux faire mieux que Jack Perry justement parce que je ne suis pas Jack Perry, dis-je très sérieusement. Je ne dis pas, par là, que Jack est un mauvais manager. C’est un bon manager. Mais j’ai bien peur qu’après ce qu’il t’est arrivé, il soit encore plus protecteur ce qui pourrait t’empêcher d’évoluer dans ta carrière. Il est comme un père pour toi et il agit envers toi en tant que père et non pas en tant que manager. Peut-être que pour le moment tu trouves ça rassurant… Mais est-ce que tu penseras toujours ça dans quelques années quand tu seras plus mature encore ? J’en doute. Viendra un jour où tu en auras marre qu’il t’entoure de papier bulle.

C’était mon avis et j’étais persuadé d’avoir raison. Jack Perry avait même peur de pousser Stone et McAvoy d’après les rumeurs – c’est dire jusqu’où va son instinct protecteur.

La petite Cortez voulait savoir ce que pensait son père de tout ça. Elle avait dû ajouter quelques mots pour ne pas que je me méprenne et pense qu’elle ne pouvait pas faire ses choix toutes seules.

-Et bien, on t’a mal renseigné. Voler les artistes d’autres managers ça se fait autant entre maisons de disques rivales qu’au sein même de la même maison de disques, dis-je toujours sérieusement. La moralité n’existe pas dans le monde des affaires et ça, ton père le sait. Il excelle même dans l’art de faire des choses immorales. C’est le job qui veut ça.

Bien que Jim pouvait parfois aller très loin mais j’étais sûr que la gamine était très au courant de tout ça.

-Et si tu veux vraiment savoir… Ton père est très au courant de mes intentions. Il pense que jamais tu n’oseras quitter Jack Perry. Il en est certain au point qu’il a parié 10 000 dollars avec moi. Il pense que le petit confort que t’offre Perry est rassurant pour toi et que, du coup, tu n’oseras pas faire un choix autre que de rester avec Jack, dis-je en affichant un petit sourire. Moi, je pense, au contraire, que tu es prête à décider pour toi sans avoir tes différents pères pour savoir ce qui est bon pour toi.

J’avais achevé mon whisky.

-Qui a raison, Olivia ? Lui ou moi ?, demandais-je en la fixant toujours.

@ Billy Lighter

Bien que cela prenais de plus en plus l’allure d’une montagne impossible à gravir, j’étais déterminée à arriver au sommet peu importe ce que pouvais en penser le manager de Roadtramp.  Rien n’est assuré dans la vie, peu importe ce que je décide de faire. Avoir mon diplôme en poche ne m’assurera pas un avenir dépourvu de nuage mais c’est quand même mieux que d’avoir un abandon de plus à mon tableau de chasse.

Nous étions au moins d’accord sur le fait que d’aller au bout de quelque chose était la seule option, en plus, comme il le disait, d’être une preuve de maturité. Bref, j’avais établi mon objectif et je n’en démordrais pas, ensuite, je ne savais pas. Avant, puisque ma vie est maintenant divisé en un avant et un après, je voulais faire ma médecine et la façon dont je l’exprimais n’échappa pas à Daniele Ricci.

- Voulais, parce qu’en effet, je doute que c’est ce que je veux, maintenant. En fait, je vise le droit !

Je le regardais, espérant voir apparaitre quelques rides d’inquiétude sur son visage mais je ne pu rester sérieuse et je fis un geste de la main, pour lui faire comprendre que je n’étais pas du tout sérieuse.

- Je serais une très mauvaise avocate et sûrement un bien mauvais médecin. Je ne me sens plus concerner par les petits bobos des autres… pas de l’indifférence mais… Bref, ça n’a pas d’importance, pas vrai ?

Il n’était certainement pas là pour m’écouter lui expliquer le comment et le pourquoi je n’étais plus certaine de mes capacités à faire ma médecine d’autant plus que je pouvais parier tout ce que je possède sur le fait qu’il n’avait pas non plus l’envie que j’use longtemps mon fond de pantalon sur les bancs d’écoles.

Ça faisait de plus en plus de sens alors qu’il avançait savoir comment je pouvais tirer avantage de tout ce que j’avais vécue, chose que Jack ne saurait faire par soucis de me protéger, comme une fragile petit poupée de porcelaine. Oh, je ne doutais pas que pour Daniele Ricci, il fallait battre le fer pendant qu’il était chaud, presser le citron encore et encore puisque quand la vie t’en donne, il faut en faire de la limonade. Ça y’est ! Je parabole comme Brooke !

Il y avait du vrai dans ce qu’il me disait mais de là à prétendre que je pourrais en avoir marre, il y avait un monde. J’aimais Jack, comme s’il était mon père, en effet et je savais que c’était réciproque. La question était plutôt, restais-je avec lui de peur de perdre le lien qui nous unissait ? Agissait-il de cette manière avec moi par crainte de me voir me briser puis lui en vouloir ensuite pour avoir insister ?

Peut-être que l’heure était venu d’aller voir ailleurs, seulement, si je devais le faire, ce ne serait pas avant d’avoir la certitude que rien ne changera entre Jack et moi.

Je voulu tester Daniele en le questionnant sur le fond de ses intentions, à savoir si mon père était au courant et cautionnait de tel agissement entre collègue. Et il me répondit avec une telle assurance que je ne pu cacher ma surprise, que je coiffais cependant d’un sourire entendu.

- Si je comprends bien, de venir me prendre dans la cours de Jack est non seulement un petit plus pour vous mais, en prime, ça fera perdre à mon père 10 000dollars. Rien que pour ça, je devrais vous suivre ! dis-je en éclatant de rire.

Il savait vendre sa salade, je ne pouvais pas le nier.

- Vous avez raison, c’est un fait incontestable… Cependant, si je n’ai pas besoin d’eux pour m’aider à prendre ma décision, j’ai tout de même besoin de temps pour y réfléchir… Alors je crois que je vais rentrer et, il parait que la nuit porte conseil.

Je ne lui disais donc pas non, non plus que je lui dise oui. Il me courtisait, il pouvait donc attendre, je dois avouer que l’idée de me faire désirer me plaisais plutôt bien.

- Je vous souhaite une bonne fin de soirée, Lele !,

Je ne pouvais pas passer à côté, et si ça pouvait créer un petit effet d’espoir, et bien c’était tant mieux ! Je le saluais et allais embrasser mes parents. J’avais poussé mes forces ce soir, il y avait longtemps que je n’avais pas été autant active. Valait donc mieux rentrer avant de me changer en citrouille !

@ Billy Lighter

La gamine ne voulait plus faire médecine mais était déterminée – d’après ce qu’elle disait – à faire droit. C’était des études plus courtes mais ça restait quand même trop long si jamais je voulais l’engager… D’ailleurs, si elle souhaitait faire ces études elle devra – sans aucun doute – faire un hiatus dans sa carrière de chanteuse. Ce qui serait bien dommage.

Seulement, si j’avais marqué sur mon visage une moue, elle m’avait bien vite faire comprendre qu’elle blaguait. En réalité, elle ne visait pas plus le droit que la médecine – elle ne se voyait pas excellait dans l’un ou l’autre métier. Ce que j’entendais, surtout, chez la gamine c’était qu’elle n’était plus tournée vers les autres comme elle l’était avant. Sans aucun doute une conséquence de son enlèvement – elle avait dû remettre beaucoup de choses en question après ça.

-Je ne saurais pas dire si tu ferais une mauvaise avocate ou un mauvais médecin… Ce que je suis sûr, en tout cas, c’est que tu es une chanteuse douée, dis-je sincèrement.

C’est pour ça que je voulais me l’accaparer. Je n’avais pas caché mes intentions – je les avais même lancées à la petite Cortez sans passer par quatre chemins. Je me trouvais plus à même de faire toucher les sommets à la gamine que ne l’était son manager et père de substitution actuel, Jack Perry. Je n’avais pas caché, non plus, mon pari avec Jim et ce qu’il pensait de mes intentions. La transparence pouvait – parfois – être une redoutable tactique et vu les expressions de la gamine, je pensais bien avoir eu raison d’opter pour cette option.

Le pari avec Jim semblait l’amuser au point qu’elle se voyait accepter rien que pour faire perdre tous ces dollars à son père.

-Si tu acceptes, tu pourras même être là quand je lui annoncerais ainsi, tu pourras voir ses tics à l’œuvre, dis-je avec un petit sourire.

Seulement, je me doutais bien que la gamine n’allait pas décider de me rejoindre sur un coup de tête. Ce n’était pas ce genre de femme. Elle voulait du temps pour réfléchir – du temps que j’allais lui donner.

-Bien, réfléchis-y, dis-je avant de lui faire un clin d’œil.

Mon approche avait été une réussite et j’allais finir ce mariage sur cette petite victoire – ce n’était pas plus mal.

La gamine était prête à rentrer et m’avait appelé Lele pour la cause. Elle était passée de Monsieur Ricci à Lele en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire. Loin de le prendre mal – ce à quoi elle aurait pu s’attendre – j’avais à la place pris ça comme une opportunité de finir sur une bonne note.

-Tu m’appelle déjà comme mes autres artistes alors je prends ça pour un bon signe. Bonne soirée, Olivia, dis-je non sans lui sourire avant de repartir à mon whisky et à Sammy avec l’impression du travail accompli.

@ Billy Lighter