J’avais promis à Billy que je ne danserais plus au Wild Wild Beaches et que je me consacrerais au ballet. La mort de ma tante avait été difficile à encaisser et m’avait plongé dans un état de tristesse infinie.  Le chemin pour me remettre de son départ avait été long et laborieux d’autant plus que je sentais que Billy n’avait pas la capacité pour m’aider à cheminer là dedans, du moins pas de la bonne façon. Notre relation était en dent de scies, il exprimait des désirs que je ne ressentais pas et l’inverse est aussi vrai.

Nous avions fait l’amour et ça m’avait été fort désagréable, non pas parce qu’il n’avait pas prit soin de moi, au contraire il avait été très doux, cependant, je ne trouvais aucun plaisir à ‘’ça’’.  Peut-être que je le crois à tord mais ça a semblé piquer à vif l’orgueil de Billy, comme si le fait de ne pas réussir à me faire aimer le sexe était directement de son ressort et qu’il devait, comme une quête personnel, changer mon opinion là-dessus.

Ne pouvions-nous pas s’aimer sans sexe ?  Ne pouvions-nous pas vivre une relation saine et épanouie sans nous grimper dessus comme des cochons se roulent dans la boue ?

J’étais confuse, il était fort probablement frustré.

Bref, si la mort de ma tante ne me marquait plus autant à vif, le manque de compatibilité dans notre vie privée avait prit le relais.

De ce fait, j’avais mit le ballet de côté, renouant avec le Wild Wild Beaches ce qui est en sommes, une énorme contradiction. Danser pour les hommes, les faire saliver en leur faisant miroiter ce que jamais ils n’auraient alors qu’à la maison, je ne voulais même pas que Billy me voit enroulé dans un drap de bain… Dans ma tête, le regard des inconnus n’avait aucune valeur alors que celui de l’homme que j’aimais me reflétait son éternelle déception vis-à-vis mon refus.

Je dansais le jour, prétextant me rendre dans un studio de ballet, à San Fernando.

Au-delà de la danse, c’était surtout de pouvoir retrouver les filles que je côtoyais depuis de nombreuses années qui me réconfortaient.  Elles m’enviaient ma relation avec le ténébreux chanteur, ne voyant que la glorification de la chose alors qu’elles ignoraient les détails obscurs que de toute façon, je n’ébruiterais jamais.  Et puis auprès de Billy, ce n’est pas la renommée que je cherchais, mais la sécurité et le réconfort. Je doutais de plus en plus qu’il était en mesure de m’offrir ça.

Je ne cherchais qu’à entrer dans un moule dans lequel je me sentais bien, que je connaissais et dont j’avais le plein contrôle.

Cela faisait bientôt deux semaines que j’avais recommencé à danser. Je reprenais le contrôle de mon corps et de ma tête. Mon couple semblait même s’en porter mieux. Je ne ressentais toujours pas de plaisir au lit mais je le faisais avec plus de facilité.

Mes anciens clients étaient heureux de me revoir, la réciprocité n’était pas forcément partagée mais je savais à qui j’avais à faire, comment les distraire, les repousser sans les offusquer, comment les faire rire. Pour un en particulier, j’étais comme sa thérapeute! Il se servait de l’isoloir pour me parler de ses problèmes avec sa femme. Il était, je crois, le plus heureux de me revoir danser au Wild.

Je n’avais cependant pas cru qu’un autre de mes réguliers reviendrait, maintenant qu’il m’avait pour lui à la maison…

@ Billy Lighter

Tout stagnait. Le clip. Mon esprit. Le prochain album. La prochaine tournée. Plus rien n’avançait. Parce que le clip n’était pas encore parfait. Les effets rajoutés n’étaient pas encore à mon goût. Le montage n’était pas encore à mon goût. Un jour, j’ai même pensé à tout faire retourner parce que je trouvais que ça manquait de violence. Et que tant qu’il ne le serait pas, je ne pourrais pas passer au prochain alors et à la prochaine tournée.

Pourtant, j’avais fait une promesse à Cash. Une promesse que je voulais tenir parce qu’il avait tenu la sienne. Il était clean. Les médecins lui avaient donné le feu vert pour sortir de désintoxication.

Moi, je devais nous mener sur le chemin de la tournée qu’il voulait tant.

Je le voulais. Je me battais contre moi-même pour ça. Mais c’était dur. Parce que quelque chose n’allait pas. Je sentais que quelque chose n’allait pas. Et ce quelque chose venait de moi et April.

Quand elle était triste, je ne l’étais pas. Quand elle ne l’était pas, j’étais préoccupé. Et il y avait ce problème qu’elle avait avec son propre corps pourtant parfait. Ce problème qui la bloquait dans notre vie intime.

Un problème que je ne supportais plus devenant de plus en plus aigri à son égard. Au point que je passais parfois de longue soirée devant mon piano sans rien dire. Juste à faire des mélodies sinistres. Comme si je voulais lui faire passer le fond de ma pensée à travers ces mélodies.

Et il y avait ce deuil qu’elle n’arrivait pas à faire. Je comprenais que sa tante puisse lui manquer mais je croyais que le simple fait que je sois là lui suffise à faire son deuil.

Ce n’était pas le cas. Elle restait triste, indécise et hésitante. J’avais l’impression que notre relation stagnait autant que mes projets avec The Lightening. Et je sentais que l’un était responsable de l’autre.

La seule chose qui avait changé, c’était qu’April avait repris la danse. Le ballet plus précisément. April n’avait le sourire que quand elle rentrait de ses séances de danse.

Mais là, encore, il y avait quelque chose qui n’allait pas. Quand je lui posais des questions sur le ballet, elle répondait mais sans en être totalement certain. Et elle refusait chaque fois que je l’accompagne pour aller la voir.

Elle me cachait quelque chose. J’en étais certain.

Alors… Un jour… Alors qu’elle était partie à sa séance de danse, j’avais envoyé quelqu’un la faire suivre. J’avais engagé un détective privé pour ça que j’avais payé très cher. Je voulais savoir si April allait bien là où elle prétendait aller. Je voulais savoir si elle ne voyait pas quelqu’un d’autre. Quelqu’un avec qui elle ne serait pas dégoûtée de faire l’amour.

Et le verdict tomba. Le détective privé m’appela d’une cabine téléphonique pour me dire qu’April ne se rendait pas à la San Fernando Valley mais au Wild Wild Beaches.

J’avais raccroché brutalement avant de casser le téléphone. Elle était revenue au Wild. A sa vie d’avant… Elle recommençait à danser pour les autres. Elle recommençait, par ses danses, à aguicher d’autres personnes.

Et elle m’avait menti !

Alors, j’embarquai dans ma Lamborghini pour foncer jusqu’au Wild. Elle m’avait trahi ! Je l’aimais et elle m’avait trahi ! J’avais fait tout pour qu’elle se sente mieux. J’avais pris sur moi… Et elle me trahissait !

Je voyais rouge dans la voiture. Et ce fut pareil arrivé à destination. Je sortis de ma Lamborghini pour entrer dans le Wild. Certains regards s’étaient tournés vers moi mais c’est April que je cherchais des yeux. Je la regardais les poings serrés et je m’avançai vers elle.

-Qu’est-ce que tu fais ici ?!

J’haussai le ton directement m’approchant d’April pour n’être plus qu’à un mètre de distance d’elle.

-Tu m’as menti ! Tu danse à nouveau ici ! Tu n’as rien n’à faire ici.

J’étais en colère contre elle. Elle qui, en quelque sorte, me trompait avec tous ces gens venu la regarder.

Je me saisis de son poignet.

-On rentre ! On va s’expliquer à la maison !

Je la tirai par le bras à travers le Wild. Je serrai fort son poignet me mettant en spectacle devant tout le monde. Mais j’avais envie qu’elle m’explique. Je voulais des réponses ! Je voulais savoir pourquoi elle m’avait fait ça !

@ Billy Lighter

Le Wild Wild Beaches était mon univers, l’endroit où je me sentais le mieux en ce moment. J’y avais mes repères, je pouvais imposer mes limites, là-bas, j’étais quelqu’un, carrément ! Et surtout, j’avais le plein pouvoir sur ce que je voulais et ressentais alors qu’à la maison,  j’écrasais au niveau du sol  tant tout y était lourd.

En fait, le Wild était pour moi ce que devait être le studio, pour Billy. C’était mon espace, il avait le sien. Son territoire privé et ce qu’il y faisait ne me regardais pas tout comme je pensais qu’ici, c’était pareil pour lui.

C’était stupide !

Parce qu’avant, Billy était l’un de mes clients et que rien ne me prouvait que, maintenant qu’il m’avait sortit de là pour me garder pour lui dans sa tour d’ivoire, il ne reviendrait plus au Wild Wild Beaches.  Je sortais de l’isoloir, et il était là. Ça ne dura qu’une toute petite seconde, et il y avait toute la salle entre nous deux mais nos regards se croisèrent et cela me sembla une éternité. Comme s’il venait de me clouer sur place.

Il s’avança vers moi, levant le ton, assez pour que malgré la musique et toutes les voix qui s’élevaient autour de nous, je ne puisse rater aucun de ses mots.

- Toi ? Qu’est-ce que tu fais ici ?

Je choisissais une bien mauvaise  avenue pour cette discussion qui serait de toute évidence très pénible.  Billy était furieux, je crois que tout le monde s’en était rendu compte. Il n’y avait plus que la musique qui continuait de nous marteler les oreilles mais tous les regards étaient portés sur nous.

- je n’ai pas été capable ! Je n’ai pas su trouver les mots pour te le dire !

Oui, je lui avais menti. Mais ce n’était pas une trahison !  C’est ici même qu’on s’est connu, ça faisait bien son affaire, à l’époque, de venir s’installer dans l’isoloir et de me laisser me frotter à lui, il aimait ça, nous étions plus intime là dedans que nous l’avons jamais été dans notre lit !

Billy, fou de rage, se saisit de mon poignet et commença à tirer dessus pour me forcer à le suivre malgré que je me montre réticente.

- Tu me fais mal ! Billy, lâche moi !

Je lançais un regard autour de moi et personne ne semblait vouloir s’interposer, même pas Dwayne, qui était pourtant celui charger de veiller à notre sécurité, à nous les filles, quand un client se montrait trop insistant et là, il regardait la scène, comme s’il était placé dans ses petits souliers.

- Non ! Lâche-moi d’abord ! Billy tu me fais mal !

Il fallu que je trébuche alors qu’il me traînait de force, et que je tombe pour qu’enfin il laisse mon poignet mais je savais que nous n’en avions pas fini pour autant. Je ne voulais pas partir avec lui, pas tant qu’il serait dans cet état.

- Calme toi, s’il te plaît, Billy !  J’te jure…  j’en avais besoin, de me retrouver ici ! Billy, s’il te plaît, il faut que tu te calme, d’abord.

@ Billy Lighter

April était bien ici. La voir de mes propres yeux dans cet endroit où je ne pensais plus la revoir. Un endroit où elle dansait pour les autres. Un endroit où elle n’avait pas peur de montrer son corps alors que, chez nous, dans notre intimité, elle avait peur de me le montrer.

Ça me mettait complètement hors de moi. Surtout qu’en plus de ça, je me sentais trahi. Elle m’avait menti. Je détestais les mensonges. Et c’est pour ça que je ne pouvais m’empêcher de l’interpeller en essayant de parler par-dessus la musique qui s’élevait dans le Wild.

Je ne voyais même pas les gens qui avaient tourné leur tête vers nous. Je ne voyais qu’April qui s’était arrêtée net demandant ce que je faisais ici. Elle osait me dire ça ? Alors qu’elle m’avait menti ?

-Je viens confirmer une théorie !

La théorie qui me rongeait depuis un temps. Je croyais qu’April me trompait mais les choses étaient bien pires encore. La vie que je lui avais donnée ne lui plaisait pas et elle faisait tout, apparemment, pour revenir à celle d’avant. Je serrai les poings alors qu’elle disait qu’elle n’avait pas été capable de me le dire.

Je la foudroyai du regard en avançant chez elle.

-Tu me l’aurais dit, je ne t’aurais plus laissé sortir ! Tu viens ici danser presque nues devant d’autres hommes ? Comment tu voudrais que j’accepte ça ?!

Arrivé près d’elle, je me saisis de son poignet la tirant vers la sortie. Elle forçait dans l’autre sens me demandant de la lâcher. Je n’avais pas envie de la lâcher. Elle m’avait fait mal ! Elle m’avait mis hors de moi ! Elle m’avait menti !

Il n’était pas question que je la lâche !

Elle disait que je lui faisais mal mais c’était comme si je n’avais pas entendu. Ce n’est que quand elle trébucha que, dans le mouvement, je lâchais son poignet alors qu’elle tomba au sol. Je la regardais sans même essayer de la relever.

Elle voulait que je me calme… Après ce qu’elle venait de me faire, elle voulait que je me calme ? Pourquoi est-ce que les gens me foutaient hors de moi et puis me demandaient de me calmer ? Surtout qu’elle en rajouta en disant qu’elle avait besoin de se retrouver ici. Comme si elle voulait rejeter tous ce que je lui avais apporté depuis qu’on était ensemble.

-Comment veux-tu que je sois calme alors que tu m’as menti ? Comment veux-tu que je sois calme alors que tu danses devant d’autres hommes ? Comment, April ?!

Je la foudroyais du regard incapable de me calmer mais voulant, tout de même, partir d’ici où je ne m’entendais plus penser. Alors je dis, quelques tons plus bas, pour faire penser à April que j’étais plus calme.

-Lèves-toi… Je veux qu’on rentre, April ! On ne peut pas discuter ici ! Je veux que tu m’expliques. Alors, suis-moi.

Je tournai les talons attendant qu’elle me suivre alors que tous les muscles de mon corps étaient contractés par la colère.

-Tu me suis ? Parce que, si tu ne me suis pas, ça voudra dire, pour moi, que tu ne veux plus de moi. Et tu auras ma mort sur la conscience, si tu fais ça.

Parce que je n’allais pas m’en remettre. Parce que j’aimais April. Je l’aimais plus que tout.

@ Billy Lighter

Apercevoir Billy parmi les clients du Wild Wild Beaches m’a figé sur place.  De toute évidence, il m’avait suivis ou pire, il m’avait faire suivre. Je me sentais comme une enfant qui venait de se faire prendre la main dans la jarre à cookies tout juste avant le diner et qu’il lève le ton devant tout le monde ajoutait à l’humiliation déjà flagrante.

Il disait qu’il venait valider une théorie, et puis quoi encore ? S’il avait des doutes, pourquoi ne pas m’en avoir parlé à la maison plutôt que de pousser l’audace jusqu’à venir ici et de faire une scène devant tout le monde ? Lui qui déteste qu’on parle de lui à tord et à travers dans les médias, il fournissait toutes les munitions pour être sur toutes les lèvres dans quelques jours !

Billy était furieux, il s’emportait en tonnant que s’il l’avait su, il ne m’aurait plus laissé sortir de la maison.

Nous y voilà !

Voici la raison exacte du pourquoi je ne lui ai rien dit ! Parce qu’en un battement de paupière, je suis passé d’une personne à part entière à la propriété privée de Billy Lighter. Je ne suis pas un objet dont il peut disposer comme bon lui semble et me contraindre avec des consignes sur ce que je peux et ne peux faire.

- Tu l’acceptais quand c’était pour ton propre divertissement !

Il a la mémoire courte quand ça l’arrange. C’est pourtant ici même qu’on s’est connus. Pendant des années j’ai dansé pour lui, il adorait ça, il revenait et en redemandait. Il payait, encore et encore plus de danse à tel point que parfois je pouvais passer toute la soirée avec lui dans le même putain d’isoloir.

Billy transpirait la rage par tous les pores de sa peau au point où il m’attrapa par le poignet et qu’il commença à me tirer vers la sortie, devant tout le monde, témoins de cette scène grotesque. Mais dans quel genre de monde vit-on ? Personne ne réagit, au contraire, ça semble être un spectacle agréable à regarder.

Je trébuchais et il finit par me lâcher et me regarda, de haut, alors que j’étais au sol et que je tenais mon poignet qui élançait contre ma poitrine, le frottant de mon autre main.

- Comment tu voulais que je t’en parle quand chaque fois que j’essais tu me fais comprendre que ce n’est pas le moment parce que tu es trop préoccupé par ta vidéo, par Cash, par la tournée, par tout sauf par nous ? Hein ? Comment ?!

Son regard pénétrait le mien. S’il avait eu des dagues à la place des yeux, je serais morte depuis un moment déjà. Il baissa le ton, je cru qu’il revenait tranquillement à un état un peu plus calme.  Je ramenais mes jambes pour me relever avec l’intention de le suivre mais Billy ajouta que si je ne le faisais pas, cela voudrait dire que je ne veux plus de lui et, ce faisant, j’aurais sa mort sur la conscience.

- T’es vrai un sale connard quand tu veux, Billy !

Il savait très bien que je me sentais responsable de la mort de mes parents, de celle de ma tante et il jouait là-dessus en ajoutant la sienne, comme si je n’écrasais pas suffisamment sous le spectre de la mort.  

D’un côté, j’avais envie de rester sur le plancher collant et crasseux du Wild Wild Beaches, juste pour voir s’il aurait assez de couilles pour mettre à exécution ses menaces et, de l’autre, je ne pouvais pas courir le risque d’avoir un autre mort sur la conscience.

Alors je me levais puis je le suivis jusqu’à l’extérieur du Wild.

@ Billy Lighter

Voir April dans cet endroit me mettait complètement hors de moi. Je me sentais trahi par la femme que j’aimais. Elle venait ici, presque dévêtue, pour danser devant un tas d’inconnus qui ne venaient ici que pour voir son corps. Tout ça alors qu’elle m’avait dit aller à des cours de ballet. Une danse qui lui allait beaucoup mieux que ce qu’elle faisait ici. April savait danser et elle avait tout un tas d’opportunités qui pouvait s’ouvrir à elle. Pourtant, c’était ici qu’elle venait danser. Ici où elle avait sa vie d’avant.

Et ça me rendait fou alors que je lui crachai à la figure toute ma haine de la voir ici. Je me fichais complètement des regards sur nous. Ce n’était pas ma préoccupation principale alors qu’April essayait de se défendre en disant que j’acceptais très belle qu’elle danse ici quand c’était pour mon propre divertissement. Elle dépassait complètement les bornes ! Ce n’était pas la même chose du tout !

-A l’époque, on n’était pas en couple. Maintenant, on y est ! Tu n’as pas à danser dans une boîte de strip-tease pour tous ces gens alors qu’on est en couple !

Il n’y avait aucune comparaison ! Elle n’avait plus à venir ici parce qu’elle n’avait plus besoin de l’argent qu’on lui fournissait ici. On avait assez d’argent ! Bien assez pour qu’elle puisse s’offrir une carrière de VRAIE danseuse ! Pas celle d’une strip-teaseuse des bas quartiers !

Je finis par la tirer par le poignet, mais je ne sus par la tirer longtemps parce qu’elle trébucha me faisant lâcher prise. Je me retournai vers elle lui crachant encore ma haine alors qu’elle remettait le fait que j’étais toujours pris pour expliquer la raison de pourquoi elle ne m’avait rien dit. Elle se foutait de moi ?

-Tu mens ! Il y a plein de moment où on est que nous deux ! Tu pouvais ne profiter pour me le dire !

De toute façon, elle me l’aurait dit, je l’aurais empêché de venir ! Quel type accepterait que sa petite-amie fasse des heures dans un club de strip-tease ? Aucun !!

Et j’exigeai qu’elle me suive jusqu’à la voiture pour qu’on rentre à la maison. Je la menaçai déclarant que si elle ne le faisait pas, elle aurait ma mort sur la conscience. J’étais tellement en colère que mes plus basses menaces refaisaient surface sans que je ne puisse rien faire contre ça.

Et April m’insulta ce qui me fit la foudroyer du regard. Comment est-ce qu’elle osait m’insulter après ce qu’elle venait de me faire ?

Mais elle finit quand même par se lever. Et comme elle était résolue à me suivre, je me dirigeai vers la sortie, April sur mes talons. Je ne dis rien… Je sentais que j’étais sur le point d’exploser.

On s’installa dans ma Lamborghini et je mis, d’un geste sec, la cassette de Bitch ! dans le lecteur. Je mis le son très fort, histoire de ne pas entendre April tout le long du trajet et je démarrai en trombe roulant à toute vitesse et d’une façon tellement brusque que je me faisais klaxonner dessus à presque tous les embranchements.

Et quand on arriva, je m’arrêtai tout aussi brusquement. Je sortis de la voiture, toujours April sur mes talons et on entra dans la villa. Je posai mes clés de voiture sur la table du living avant de me retourner brusquement vers April.

-Explique-moi ce que tu foutais là-bas ! Tu avais l’opportunité de faire des cours de danse ! D’avoir ta propre carrière de danseuse ! Et je te retrouve à te déhancher au Wild ?! Toi qui déteste tant que je te touche ou qu’on fasse l’amour ! Tu te fous de moi April ?! Qu’est-ce qu’il ne va pas dans ta tête ! Est-ce que tu m’aimes vraiment ?! Parce que j’ai comme un doute !

J’haussai déjà le ton très fort alors que je n’arrivais pas du tout à me calmer ! J’allais exploser ! J’allais vraiment exploser ! Je le sentais et je ne pouvais rien faire contre !

@ Billy Lighter

La fureur de Billy était volcanique. Mon petit ami n’entendait pas à rire et rien de ce que je pourrais lui dire le ferait changer d’humeur. Je pensais qu’il aimait ça, du moins à l’époque c’était le cas, il revenait régulièrement et demandait toujours à m’avoir pour lui. Mais c’est le fait qu’avant nous n’étions pas en couple alors que maintenant si, qui change la donne.

Billy est donc le type de mec territorial à l’extrême. Je suis sa chose, je lui appartiens, encore heureuse qu’il n’ait pas sentit le besoin de piser tout autour de moi pour délimiter son territoire.  Seulement, la façon avec laquelle il me tire par le poignet me fait penser à une scène préhistorique. L’homme des cavernes tirant sa bonne femme par les cheveux. Il ne lui manque plus que sa massue !

Bien évidement,  lorsque je lui explique que jamais je n’ai sentis que le moment était le bon pour le lui avouer, il réplique que je mens, que des moments, il y en avait mais non. Je sais très bien que non. Billy a des œillères qui l’empêchent de voir la réalité telle qu’elle est.

Depuis que nous avons tourné ce putain de clip, il n’est plus le même. Il s’est replié sur lui-même, il est devenu… encore plus taciturne, morose, plus acerbe dans ses paroles à mon égard. Les seuls moments où il se montrait doux avec moi étaient ceux ou il avait l’intention de m’écarter les cuisses, autrement, je ne l’intéressais clairement pas du moins, il ne me le montrait pas…

Il ne me le montrait plus.

Une fois à l’extérieur du Wild Wild Beaches, je n’eu d’autre choix que de le suivre et de grimper à bord de sa voiture. Il conduisait comme un fou, la musique le volume si fort pour me faire bien comprendre que ce n’était pas le moment de discuter, ne regardant à peu près pas avant de changer de file, se contentant d’accélérer, il ne signalait même pas ses changements de file, j’étais certaine que son but était de nous faire prendre le décor jusqu’à ce que finalement, il prit la direction de notre quartier puis, enfin notre allée.

Le soulagement d’être arrivée saine et sauve à la maison fut de courte durée.

Je le suivis à l’intérieur, en marchant pratiquement sur la pointe des pieds puis il se retourna brusquement et reprit à peu près là où nous en étions dans le stationnement du Wild Wild Beaches.

Il avait raison sur bien des choses mais s’il avait pu m’écouter avant, si j’avais sentie qu’il pouvait mettre de côté tout ce qui le pesait pour avoir une vraie conversation avec moi, je le lui aurais expliqué et peut-être qu’il n’aurait pas comprit mais il ne se serait pas sentit trahi.

- Je suis allé aux cours, au début mais je n’y arrivais pas… Le ballet me rappel trop ma tante, ça fait encore trop mal.

J’ai essayé de l’oublier, de me dire qu’elle serait fière de moi si elle pouvait voir que j’accomplissais notre rêve mais ce fut pire et c’est à ce moment à où j’ai ressentis le besoin de sensation plus forte.

- J’ai changé une danse pour une autre en me disant que je ressentirais peut-être quelque chose. En dedans de moi, c’est comme si tout était figé, mort.  J’ai cru que de me retrouver dans quelques choses que je connaissais et dans lequel j’étais habitué, ferait en sorte de raviver une flamme… un truc aussi minime puisse t-il être !

Il osait me demander si je l’aimais vraiment.

Ça me faisait autant mal que ça me mettais en colère.

- Et toi ? Est-ce que tu m’aimes ?  Ou tu aimes plutôt avoir une potiche qui te suis à la trace et qui écarte les cuisses sur commande pour te soulager quand tu en as besoin ?

@ Billy Lighter

J’étais furieux au point que même la musique mise à fond n’arrivait pas à me calmer. Ce que venait de me faire April me faisait mal. J’avais l’impression que je ne représentais plus rien pour elle et qu’elle trouvait son bonheur au Wild… Comme si elle cherchait quelqu’un d’autre… Comme si elle voulait me remplacer. Et ça alors qu’elle me privait presque de toucher son corps quand on était à la maison, nous deux.

Par contre, s’exhiber devant tous ces gens ne semblait pas la traumatiser et c’était bien ça qui était frustrant en plus de son mensonge. Parce que, pour moi, c’était un mensonge.

Je n’étais toujours pas redescendu dans les tours quand on arriva à la maison et qu’on entra dans la villa. Mes muscles étaient tendus si bien que j’avais très mal. Je sentais que j’allais exploser et je voulais qu’April m’explique absolument tout pour éviter, justement, l’explosion qui risquait de faire beaucoup de dégâts irréversibles. Je le savais… Je voulais l’empêcher. Mais je savais aussi que je serais incapable de l’empêcher si April n’avait pas une bonne excuse à son mensonge.

Je me retournai brutalement vers elle alors qu’on était, maintenant, dans l’intimité du salon. Elle m’expliqua qu’elle était bien allée au cours au départ mais que ça lui avait trop fait penser à sa défunte tante. Je fronçai les sourcils répondant sèchement.

-Et pourquoi est-ce que tu ne me l’as pas dit ?

Et puis, ça n’expliquait pas pourquoi elle était retournée au Wild pour y travailler. April anticipa autant ma question que ma colère en expliquant qu’elle en avait besoin pour voir si elle arrivait à ressentir quelque chose en faisant quelque chose qu’elle avait déjà fait. Elle voulait raviver une flamme. Et ça me fit très mal. Parce que ça voulait dire qu’avec moi, April ne ressentait rien et qu’elle était malheureuse. Alors que je lui donnais absolument tout ! Un toit ! De l’argent ! L’amour que je lui portais ! Mais c’est comme si tout ça ne lui faisait ni chaud, ni froid !

-Raviver une flamme ?! Qu’est-ce que tout ça veut dire ?!

A se demander si elle m’aimait vraiment. Mais elle ne répondit pas à la question. April détestait répondre aux questions qui la dérangeaient et ça me tapait sur les nerfs surtout qu’elle prenait toujours un malin plaisir à me renvoyer la question d’une manière qui me fit complètement exploser.

D’un geste violent, je la plaquer contre le mur entravant autant ses bras que ses jambes avec l’un des miennes. Je l’aimais ! Je lui donnais tout mon amour ! Je la soutenais dans ses projets ! Et elle osait lui demander si je l’aimais alors que j’avais attendu des semaines entières avant qu’on ne consomme réellement notre relation ? Elle se fiche de moi ?

Je serrai très fort ses poignets.

-Moi, je te prends pour une potiche ? Je t’ai toujours respecté April ! Je t’ai toujours pris avec des pincettes ! J’ai tout fait pour que tu te sentes mieux après la mort de ta tante ! J’ai même attends une éternité avant que tu ne fasses l’amour avec moi ! J’ai essayé de faire en sorte que tu puisses vivre ta passion à fond. Et tu demandes si je t’aime ?! Je t’aime plus que tout !

Mais je continuais quand même à serrer ses poignets alors que je lui crachais ma haine à la figure.

-C’est toi qui ne m’aime plus ! Tu erres dans la maison et quand tu n’erres pas, tu vas chercher des sensations au Wild en dansant devant d’autres hommes alors que tu oses à peine te déshabiller devant moi. Comment je dois prendre ça, April, hein ?

Je me sentais encore plus mal. Encore plus trahi. Et ma colère devenait incontrôlable.

@ Billy Lighter

La conversation s’annonçait difficile et je devinais d’avance que peut importe ce que j’allais lui dire, Billy le prendrait mal. Son attitude était ultra fermée. Il voulait que l’on parle mais pendant tout le trajet, il avait mit la musique à fond pour me faire comprendre qu’il n’avait pas envie de m’entendre !!!

C’est une fois à l’intérieur de la villa, alors qu’il revenu à la charge que je me jetais à l’eau. Je commençais par le début, par les cours de ballet que j’avais reprit puis très vite abandonnés puisqu’ils me rappelaient trop ma tante. Je n’arrivais toujours pas à passer par-dessus son décès. J’avais la certitude de l’avoir abandonné en amorçant ma relation avec Billy et cette culpabilité me pourrissait de l’intérieur. J’étais prise entre mon amour pour Billy et mon amour pour ma tante.

Mais Billy s’insurgea et demanda pourquoi je ne lui en avais pas parlé.  Je me retenu de lui cracher au visage que je ne l’avais pas fait parce qu’en ce moment il n’y avait rien de plus important pour lui que son Cash Izbel adoré avec lequel je commençais à croire qu’ils entretenait une relation malsaine, sa putain de vidéo dont il était un jour fier, un jour insatisfait et ses propres démons, particulièrement celui qui lui animait l’entre-jambe pour se soucier de comment j’allais.  

- Je ne savais pas comment Billy ! Ni quand !

J’ai eu besoin de retourner au Wild pour me retrouver dans un univers que je connaissais, dans lequel, sans dire que je m’y sentais mieux qu’avec lui, j’avais des repères et que je savais comment  les utiliser. Je me suis bêtement dit que j’allais peut-être ressentir quelque chose en moi, qui me ferait comprendre que je suis encore en vie, qui allait déclencher une émotion et que tout deviendrait plus clair.

Mais au lieu de ça, je me suis sentis plus mal que jamais et ce soir, avec la colère de Billy, c’est la goutte qui fait déborder le vase. Je suis de retour à la case départ, brisée en dedans. Je voulais lui demander pardon mais il me pose une question qui me donna la nausée. Comment pouvait-il douter de mon amour ? Je me suis laisser aller jusqu’à faire l’amour avec lui, je réponds à ses demandes, même si ça me répugne ! Je n’aime pas faire l’amour, je trouve ça dégoûtant, nous avons l’air de porcs qui luttent dans une marre de boue ! Mais je l’ai fait, et refais, parce que je l’aime et qu’il en avait envie.

S’il doute de mon amour c’est peut-être parce que lui-même n’est pas certain de ses sentiments pour moi alors je lui retourne sa question et…

Il explosa.

Je me retrouvais plaquée violement contre le mur, retenue de force par son corps qui pressait contre le mien et ses mains qui serraient mes poignets.  Il me hurlait sa hargne, ses griefs et sa colère. Et je pleurais, et lui hurlais de me lâcher, je crois qu’il ne m’entendait pas. Alors je hurlais plus fort et tentais de me déprendre mais c’était inutile, il était beaucoup plus fort que moi.

- Billy ! Tu me fais mal ! Lâche-moi ! Lâche-moi !

Plus je criais et pleurais, plus il me serrait fort et se faisait menaçant.

- Je t’aime, Billy ! Pitié, ne fais pas ça !!

@ Billy Lighter

Je ne comprenais pas April. Je ne comprenais pas ce qui l’avait poussé à retourner jouer les aguicheuses au Wild. Je ne comprenais pas pourquoi elle n’avait aucun mal à se tortiller devant tous ces inconnus alors qu’elle ne voulait même pas se montrée nue devant moi alors que j’étais son petit-ami. Je me sentais trahi ! Profondément trahi par la femme que j’aimais et que je croyais qui m’aimait en retour.

Mais le pire, c’est qu’elle avait fait comme si de rien n’était me mentant en disant qu’elle allait prendre des cours de ballet alors que ce n’était pas là du tout qu’elle allait. J’étais au bord de la rupture, prêt à exploser alors que je voulais des réponses claires de la part d’April. Mais tout ce qu’elle n’arrêtait pas de me répéter c’était qu’elle ne savait pas quand et comment m’avouer tout ça. Normal ! Elle ne voulait pas me le dire parce qu’elle savait que c’était mal et que j’allais mal le prendre. Mais quel type accepterait ça de sa petite-amie, hein ? Aucune ne l’accepterait.

-C’est normal que tu ne savais pas quand, ni comment me le dire. Parce que ce que tu as fait est mal, April !

Et je voulais qu’elle s’en rende compte que c’était elle qui était en tort et pas moi ! Moi, je n’avais rien fait de mal. Au contraire ! J’avais toujours veillé à ce qu’elle ne manque de rien. J’avais essayé de l’aider à faire son deuil. J’avais attendu qu’elle soit prête pour qu’on passe le cap ensemble (j’avais même attendu une éternité pour ça) ! Pourtant, elle ne me semblait jamais réellement heureuse. En fait, je commençais à croire qu’elle n’avait aucune envie d’être heureuse et qu’elle se complaisait dans son mal-être.

Du coup, je me demandais si elle m’aimait vraiment. Une question que je lui posai franchement et sans détours. Mais elle me renvoya la question ce que me fit complètement exploser. Je n’arrivais plus à réfléchir et j’avais plaqué April contre le mur lui crachant tout ce que j’avais sur le cœur.

Je ne me contrôlais plus du tout. Je serrai très fort ses poignets l’empêchant de bouger. Comme si j’essayai, par ma simple force, de la faire rentrer dans le mur.

Elle se mit à crier, à pleurer, à me dire que je lui faisais mal. Mais je voyais toujours rouge. Je n’arrivais plus à reprendre le contrôle tant elle m’avait fait mal.

-Tais-toi !!

C’est ce que je criai, plus fort qu’elle, alors qu’elle me demandait de la lâcher. Non ! Je ne pouvais pas la lâcher ! Pas tant qu’elle n’aura pas répondu à mes questions.

Je serrai encore plus fort alors qu’elle clama qu’elle m’aimait. Elle demandait ma pitié. Mais moi, je ne la croyais pas. Elle disait ça pour que je la lâche. C’est tout ! Mais dans les faits, j’avais bien compris qu’elle ne m’aimait plus si tant était qu’elle m’avait aimé un jour.

Et ça me fit perdre encore plus le contrôle alors que la rage faisant que des larmes coulaient le long de mes joues. Sans arriver à me retenir, je mis en poing en pleine figure d’April. Après, ça je repris ses poignets pour les serrer à nouveau et lui cracher :

-Tu mens ! Si tu m’aimais, tu ne serais jamais retourné au Wild ! Explique-moi pourquoi tu n’es pas heureuse alors que je fais tout pour toi ! Explique-moi !

Je sentais presque ses os craquer sous mes mains.

@ Billy Lighter

Peu importe ce que je lui disais, Billy tournait mon excuse autrement, pour me rendre encore plus coupable.  Je ne niais pas avoir mal agis, j’en avais pleinement conscience. Mais il y avait tout de même un contexte, je n’avais pas planifié lui jouer dans le dos de la sorte, c’est arrivé au hasard d’un détour de la vie.

Plus je tente de lui expliquer, plus il se fait violence. Il remet même mon amour en question, il est en droit de me le demander mais pas d’en douter, parce que jamais je n’ai cessé de l’aimer mais il est tout de même difficile d’aimer quelqu’un qui ne veut pas être aimé ! Et Billy ne veut pas être aimé, pas comme je suis en mesure de le faire. Il a besoin de plus, de beaucoup plus et c’est entrain de me tirer vers le bas et de nous détruire à petit feu.

Je me retrouve plaquée contre le mur et maintenue de force par Billy. Je pleure et lui hurle de me lâcher puisqu’il me fait vraiment mal mais ça ne suffit pas.  Il est à ce point en colère qu’on dirait qu’il ne me voit plus, qu’il ne se rend pas compte de ce qu’il fait.  J’avais les images de la vidéo  en tête mais ce n’était plus Robin que j’avais pour me donner la réplique, mais Billy. Je comprenais ce que je refusais de voir avant et ça me faisais trembler de la tête aux pieds.

Je l’implorais de me lâcher en lui disant que je l’aimais mais cela fit l’effet d’une giclée d’eau sur de huile en feu. Il y eu une explosion, je la vit naître dans le regard de Billy avant que son poing ne se lève et qu’il me frappe en plein visage.  La douleur fut vive, j’en perdis momentanément l’ouïe et même la vue. Ma tête tournait puis la douleur explosa à nouveau, brutalement. Ma pommette irradiait de douleur et je sentais les sillons de sang sur ma joue.

Il venait de me frapper.

Je venais d’entrer dans le monde des statistiques de violence conjugale, une femme parmi tant d’autre.

Billy me maintenait toujours, si fort qu’il pourrait broyer les os de mes poignets s’il y mettait un rien de plus de pression.  Que devais-je faire ? Risquer qu’il me frappe à nouveau si je l’implorais à nouveau de me lâcher ? Le laisser faire parce que de toute façon, j’étais loin d’être aussi forte que lui ? Même si je continuais de hurler, personne ne pouvait m’entendre, quoi que je dise, quoi que je fasse, Billy aurait le dernier mot.

- Je ne suis pas tes ex, Billy…  Ne me fait pas mal, s’il te plait !

Je relevais la tête pour le regarder.  Mes jambes tremblaient comme des feuilles d’arbre en automne. Comment avions-nous pu en arriver là ? Vivre ensemble avait tout gâché. Billy avait fait de moi sa chose et moi, je cherchais à garder le peu de liberté que je pouvais encore avoir en m’y prenant horriblement maladroitement.

- Je ne me sens pas bien, Billy.

Ma tête me donnait l’impression d’être sur le point d’éclater et l’envie de vomir venait de s’annoncer. Puis je me sentis partir vers l’avant quand tout devînt noir et atrocement froid.

@ Billy Lighter

J’avais explosé au point où je n’arrivais plus à réfléchir comme il faut. J’en voulais à April pour ce qu’elle m’avait fait. Pour ce qu’elle NOUS avait fait. Je lui en voulais de m’avoir menti… Je lui en voulais de ne pas m’aimer comme je pensais qu’elle m’aimerait.

Et ma colère se traduisait violemment… Comme à chaque fois… Sans que j’arrive à me contrôler… Sans que j’arrive à me rendre compte de la douleur que j’infligeais à April et celle que j’allais m’infliger même si je n’allais la ressentir que quand tout sera terminé.

Comme à chaque fois…

J’étais redevenu, sous le coup de la colère, le Billy de Be Mine !. Un Billy qui m’effrayait autant qu’il faisait partie de moi.

Mais je ne pouvais rien faire pour le retenir alors que ma haine envers ce qu’avait fait April était grande. Gérer mes émotions avaient toujours été impossible pour moi aussi loin que je me rappelle.

Et j’explosai au point que je mis un coup de poing en pleine figure d’April. Un coup que je n’avais pas su retenir… Et elle continuait de pleurer… D’hurler… Me rendant encore plus fou que je ne l’étais.

Le sang coula… Mais ça ne m’empêcha pas de continuer à la retenir fermement.

Et elle clama de pas être une de mes exs… Elle ne voulait pas que je lui fasse mal. Mais j’étais loin ! Trop loin…

-Non, tu es ma petite-amie ! Pourtant, tu ne m’aimes pas !

C’était comme ça que je ressentais les choses… Ma colère m’empêchant de réfléchir.

Puis, soudain… Je sentis April faiblir. Elle ne se sentait pas bien. Je pris le temps de percuter mais quand elle tomba en avant, il y eu comme un switch dans mon cerveau…

Je la rattrapai avant qu’elle ne tombe au sol.

-April !!

Mon cœur battait vite. Je respirais vite. Je soutenais April alors que j’étais assis au sol mes mains autour de son visage.

-April ! Qu’est-ce qu’il se passe ?!

J’ai frappé trop fort… Voilà ce qu’il se passait. Mes yeux s’écarquillèrent alors que mon cœur s’emballa encore plus. Et des larmes d’affolement finirent par couler le long de mes jous.

-April ! Tu m’entends ? Réveille-toi, chérie ! Réveille-toi, s’il te plait.

Elle respirait… Mais elle ne se réveillait pas ! Je me relevai d’un coup prenant mes cheveux dans mes mains avant de foncer vers le téléphone pour appeler une ambulance.

Je revins ensuite vers April alors que je pleurais carrément.

-April… Réveille-toi… Je suis désolé ! Vraiment désolé ! S’il te plait… Ne me laisse pas !

Mais elle ne se réveillait pas… Et je crus sombrer doucement dans le chagrin avant que l’ambulance ne fit par arriver.

Ils entrèrent et s’occupèrent d’April. Je n’arrivais pas à réfléchir alors qu’ils me posèrent des questions…

Ce qui était arrivé…

Je bafouillai :

-J’ai… Elle s’est écroulée d’un coup… Elle est tombée sur sa figure…

Je ne savais pas si ça se tenait. Mais ils ne me posèrent pas plus de question… Ils l’embarquèrent me laissant grimper avec eux…

Je les vis s’affairer autour d’elle alors que mon cœur battait toujours très vite. Je m’en voulais… Je m’en voulais terriblement.

Et on arriva à l’hôpital… Je fus séparé d’April et je dus attendre dans la salle d’attente… Le temps passa… Trop lentement à mon goût… Avant qu’on me dise que je pouvais aller voir April. Mais que je devais la ménager. L’infirmière fut clair même si tout ce que je lui envoyai, ce fut un regard noir. Pas besoin de me faire culpabiliser plus que je ne culpabilisais déjà…

J’entrai dans la chambre où elle se reposait et fermait la porte.

-April… Je… Je suis désolé… Je n’aurais pas dû faire ça… Je ne voulais pas faire ça…

Je ne savais pas quoi dire. Comme à chaque fois que ce genre de chose arrivait, je m’excusais. C’était systématique.

@ Billy Lighter

Billy n’allait pas décolérer avec mes excuses et mes explications. Je sais que ça n’avait aucun sens, que j’ai mal agit mais parfois, il faut aller se péter la gueule pour comprendre que l’on fait fausse route. Peut-être même qu’inconsciemment, j’avais cherché à le provoquer pour voir s’il tenait vraiment à moi, puisque je me sentais pour lui, tel un objet pour le satisfaire quand il en avait besoin.

C’était au Wild Wild Beaches que nous nous étions rencontrés, il semblerait qu’aujourd’hui, ce soit lui qui nous sépares.

Je ne savais plus quoi lui dire, de toute façon, il ne m’écoutait plus. Il ne faisait qu’hurler et Me serrer encore plus fort tout en me tenant contre le mur puis… il me frappa. Alors même que j’avais tout sous le nez pour savoir qu’il pouvait en être capable, la vidéo que j’avais tournée pour lui et qui résumait toute la violence qui bouillonne en lui. Les ouïes-dires auxquels je n’avais jamais voulu prêter foi. Son comportement prompt pour un oui, pour un non. Je m’étais voilée la face et voilà que ça venait de m’exploser au visage dans tous les sens du terme.

La colère de Billy avait fait une nouvelle victime.

Tout était rapidement devenu noir autour de moi. Pendant quelques secondes, je ne voyais plus que Billy, comme si nous avions été tous les deux figés dans le temps puis le sol se déroba sous mes pieds et le visage de Billy disparu avec le reste.

C’est à l’hôpital que je repris conscience avec un mal de tête phénoménale.  Il me fallu un moment pour me souvenir, pour comprendre pourquoi j’étais ici.  Malheureusement, ce n’était pas un cauchemar. J’aurais tant aimé que ça en fut un et non pas la triste réalité. L’infirmière me regardait, d’un air compatissant et je détestais ça.  Avec elle, il y avait un médecin et ses stagiaires qui prenaient tout en note, comme si j'étais un sujet d'analyse !

Après avoir vérifié mes signez vitaux, le docteur lança la valse des questions qu'emboitèrent ses stagiaires ensuite.

- Pouvez-vous nous dire comment c’est arrivé ?

- Vous pouvez tout nous dire, n’ayez crainte.

- Désirez-vous parler seule avec Candace ?

- Qui est Candace ?

Ils m’énervaient, ils m’étourdissaient !

- Mademoiselle Fox, nous pouvons faire en sorte de vous protéger, si vous désirez porter plainte.

- Porter… plainte ?  Non !  C’était un accident… Je…  J’ai trébuché et je suis tombé. Je crois que j’ai dû heurter la table du salon en tombant, pas de quoi faire un drame !

Je voyais bien sur leur visage qu’il ne croyait pas un seul mot de ce que je venais de leur dire mais il devrait s’en contenter car je n’avais pas l’intention de porter plainte contre Billy. Je ne pouvais pas faire ça, tout était de ma faute, rien de cela ne serait arrivé si j’avais été honnête avec lui dès le début.

Ils finirent par touts quitter ma chambre,  un jugement silencieux étampé sur leur visage et quelques instants après, c’est Billy qui entra dans ma chambre en se confondant en excuse alors que c’était moi qui devais demander son pardon.

- Non, c’est moi, tout est de ma faute. Tu avais raison sur tout ! Enfin non, pas quand tu as douté de mon amour parce que je t’aime, et ça c’est la vérité, il faut que tu me crois Billy !

@ Billy Lighter

Tout avait été vite et lentement à la fois… Le coup… April qui tombe… L’ambulance… L’attente à l’hôpital… C’était comme si j’étais là sans être là alors que la culpabilité me rongeait de l’intérieur. Je ne voulais pas ce qui était arrivé. Je n’avais simplement pas pu me contrôler.

Et ce n’était pas la première fois…

C’était déjà arrivé avec d’autres de mes exs dont Savannah. Sauf que Savannah, elle, avait l’habitude de rendre les coups ce qui rendait les choses plus facile à supporter…

Mais April ne s’était pas défendue… Elle n’avait fait qu’encaisser le coup jusqu’à ne plus tenir debout. Mais elle m’avait fait mal. C’est ce dont j’essayais de me convaincre sans pour autant me pardonner pour ce que j’avais fait. Je ne pouvais pas me pardonner… Tout ce que je pouvais faire c’est penser que ça ne se reproduire plus.

Comme à chaque fois.

Je me rongeai les ongles faisant les cent pas dans la salle d’attente redoutant qu’on m’annonce le pire… Mais ce n’est pas le pire qu’on est venu m’annoncer mais simplement qu’April avait repris connaissance et que je pouvais aller la voir. Le regard des médecins et des infirmiers sur moi étaient accusateurs… Comme s’ils savaient exactement ce qu’ils s’étaient passés.

Mais ils ne savaient pas ! Ce qui rendait leur regard d’autant plus insupportable. Ils ne savaient pas et ils ne pouvaient, donc, ni comprendre, ni juger !

J’entrai dans la chambre où April était allongée dans son lit. Et la première chose que je fis fut de m’excuser. Parce que je me sentais coupable. Et, surtout, je ne voulais pas qu’elle me quitte pour ça. Je ne voulais pas qu’elle pense que j’étais tout le temps comme ça.

Et, contrairement à Savannah qui m’en voulait, à chaque fois, pendant des jours, April déclara que c’était sa faute et qu’elle m’aimait. Elle voulait que je la crois. Comment est-ce que je pouvais faire autrement ? Je l’aimais aussi.

Je m’approchai de son lit et m’installai sur la chaise à côté d’elle avant de prendre ses mains dans les miennes.

-Je ne douterais plus jamais de ton amour, April… Je n’aurais pas dû te…

J’hésitai à employer le mot parce que j’avais encore du mal à penser que j’avais fait ça. Encore…

-Frapper… Même pour ce que tu as fait, tu ne méritais pas ça. Je te jure que je ferais tout ce que je peux pour me racheter.

Des fleurs, un voyage, une voiture, n’importe quoi ! Je lui offrirais tout ce qu’elle veut.

-Promets-moi juste que tu n’iras plus au Wild… On trouvera une activité qui te rend heureuse et où tu pourras voir des gens. Tu crois qu’on pourra trouver ça, April ?

Il fallait qu’on trouve. Il fallait qu’April retrouve le sourire et qu’enfin on puisse vivre heureux.

@ Billy Lighter

Le jugement dans le regard du médecin et de ses stagiaires m’avait dégoûtée. Ils ne savaient rien de ce qui était arrivé ce soir, des circonstances. J’avais placé Billy dans une situation inconfortable et il avait mal réagit. Tout avait été de ma faute, j’avais cherché ce qui était arrivé.

Tout ce que je voulais, c’était qu’ils quittent ma chambre pour que Billy m’y rejoigne et c’est ce qui arriva, à peines quelques secondes après que tous soient sortis.  Billy était aussi blanc que les murs, les traits tirés et à peine la porte fût-elle refermée derrière lui qu’il se confondait en excuse alors que c’était moi qui lui en devais !

Il tenait mes mains dans les siennes, revenant sur ce qui m’avait conduit ici et moi, je l’écoutais, pleurant silencieusement, hochant négativement de la tête.

- Non, Billy, non ! C’est ma faute, tu ne l’as pas fait exprès, je n’ai pas été correcte avec toi. Je t’ai mentis, j’étai été si stupide !

Je ne voulais pas qu’il culpabilise pour quelque chose que j’avais initié, certes, involontairement, mais tout ceci était le résultat de mes propres actions.  Il m’avait frappé sous l’impulsion de la colère mais il n’aurait pas été en colère si je ne l’avais pas blessé… c’était une roue que j’avais poussé.

Il me promit de tout faire pour se racheter, mais tout ce que je voulais était son pardon.

-  Ne me quitte pas, c’est tout ce que je veux. Je t’aime, Billy !

Billy m’aimait toujours, je m’en sentis soulagé. J’ai vraiment eu peur qu’il me laisse.

Tout ce que je pouvais faire pour réparer ce que j’avais détruit, c’était de promettre que je ne retournerais plus au Wild Wild Beaches et que nous trouverions lui et moi, quelque chose qui  nous comblerait tous les deux.

- Je n’y retournerai plus, promis ! Billy, je suis tellement désolée !

Je dégageais mes mains des siennes pour lever mes bras vers lui et le serrer très fort, autant que je le pouvais.

- J’aimerais aussi que nous trouvions des choses à faire, tous les deux. Juste toi et moi…

Sans nos fantômes respectifs, sans sa musique et sans Cash qui lui accapare l’esprit en plus de tout le reste.

- Je veux rentrer à la maison. Je me sentirai mieux, chez nous.

Ici, avec les jugements et leurs questions insidieuses, je ne me sentirais jamais capable de me reposer et puis de toute façon, il n’y avait qu’avec Billy que je voulais être en ce moment. Et pour toujours. Je n’avais aucune idée si le médecin accepterait de me signer mon congé mais je ne doutais pas que Billy puisse trouver comment faire pour que cela puisse se faire.

- On rentre ?

@ Billy Lighter

Je m’en voulais de l’avoir frappé mais April voulait prendre toute la responsabilité en disant que c’est ses actions qui m’avaient poussé à bout. C’était vrai. Je ne pouvais pas vraiment nier que c’était ça qui m’avait fait péter un câble.

Elle disait ne pas avoir été correcte. Qu’elle avait menti et qu’elle avait été stupide. Le mensonge… C’est ce qui m’avait le plus fait mal. Elle me mentait parce qu’elle savait que ce qu’elle avait fait été mal. Et la voir l’avouer me fit comme un soulagement qui me détendit presque instantanément.

-Oui, ton mensonge m’a fait mal. Très mal.

Sans le savoir, je la culpabilisais sans doute encore plus. Mais c’est ce que j’avais ressenti. Tout comme, moi, je ressentais moins de culpabilité dans le sens où April me disait clairement que ce que j’avais fait été justifié. Alors que Savannah, elle, avait l’habitude de me faire culpabiliser encore plus chaque fois que je pétais un câble.

Mais j’étais quand même prêt à me racheter de toutes les façons possibles. J’étais prêt à couvrir April de cadeaux. Mais tout ce qu’elle voulait c’était que je ne la quitte pas.

Je ne voulais pas la quitter. Je l’aimais !

-Je ne te quitterais pas, April. Je t’aime aussi.

Mais il fallait qu’elle me promette qu’elle ne retourna plus jamais au Wild Wild Beaches. C’était ce que je voulais. Et elle me le promit. Je caressai doucement ses mains.

-D’accord. C’est tout ce que je voulais entendre.

Et elle dégagea ses mains des miennes pour me serrer dans ses bras. Je lui rendis son étreinte alors que je lui disais qu’il faudra lui trouver une activité autre que d’aller au Wild. Il le fallait ! Il fallait que je la rende heureuse et c’était le seul moyen. Mais April ne voulait pas une activité juste pour elle mais une pour nous deux. Je brisai l’étreinte pour lui sourire.

-C'est d'accord. On trouvera.

Je ne savais pas encore ce qui nous conviendrait à tous les deux mais j’étais sûr qu’on pourra trouver facilement.

Et April voulait rentrer maintenant. J’hochai de la tête.

-Ok. Je vais te sortir d’ici.

Je posai un baiser sur son front, puis sur ses lèvres avant d’ouvrir la porte de sa chambre pour interpeller le premier médecin qui passait.

-April veut partir. Je l’emmène.

Je dis ça d’une voix ferme et le médecin s’arrêta net se tournant vers moi.

-Monsieur Lighter, je préférerais que Mademoiselle Fox reste en observation au moins jusqu’à demain. C’est une question de sécurité.

Je fronçai les sourcils contrarié parce que venait de dire le médecin. Il ne pouvait pas la retenir captive ici !

-Elle veut partir ! Vous ne pouvez pas la garder emprisonnée ici.

Il fronça les sourcils avant d’entrer dans la chambre où se trouvait April. Il s’approcha de son lit.

-Mademoiselle Fox, est-ce vrai que vous voulez partir ? Sachez qu’il est préférable que vous restiez en observation. Vous avez pris un coup sur la tête, ne l’oubliez pas. Et sachez qu’ici, vous serez en sécurité…

Il prit un air concerné en regardant April alors que, moi, je fronçai les sourcils les bras croisés.

-Elle est encore plus en sécurité chez nous !

C’est ce que je disais un peu en retrait.

@ Billy Lighter

Billy n’avait pas besoin de me dire que mon mensonge l’avait blessé pour que j’en prenne conscience. Je crois que, même avant qu’il ne me surprenne au Wild Wild Beaches, je savais que ça ne passerait pas, s’il devait l’apprendre.  Plusieurs fois j’avais voulu le lui dire mais jamais je n’en avais eu le courage pour telle ou telle raison, la plus part du temps, parce que je le sentais mal, ou en colère, ou les deux.

Tout avait été de ma faute !

J’avais provoqué sa colère, j’avais cherché tout ce qui était arrivé ce soir.  La façon avec laquelle il m’avait traîner au travers des gens au Wild,,  quand il m’a plaqué contre le mur, une fois à la maison puis son coup de poing. J’en étais à me convaincre que j’avais mérité cette violence, que c’était de ma faute. J’envoyais valser au loin toutes les petites sirènes d’alarmes dans ma tête qui claironnaient que, peu import ce que j'’vais fait, rien ne justifiais l’usage de la violence, que s’il l’avait fait une fois, il le referait fort probablement une autre fois, qu’il l’avait fait avec ses ex.
Je n’écoutais que Billy, qui s’en voulait tellement !

J’étais prête à lui promettre absolument tout  tant j’avais peur de le perdre.  Je n’irais plus au Wild et je ferais comme il le souhaite, je chercherais quelque chose à faire qui lui convienne, et qui nous ferait du bien à tous les deux.  Je devais regagner sa confiance à tout prix, je ne voulais pas le perdre !

Je fus rassurer quand il affirma avoir entendu ce qu’il avait besoin d’entendre et je l’enlaçais, si fort, ensuite.  Je m’accrochais presque à lui puis lui demandais de me faire sortir d’ici. Je n’avais pas besoin d’être gardée sous observation, je n’avais plus mal et je savais que je me reposerais bien mieux à la maison.  Je prenais le lit d’une personne qui en aurait bien plus besoin que moi.

Billy sortit de ma chambre un moment, le temps probablement d’aller informer le personnel hospitalier que je désirais rentrer chez moi. De toute façon, ils ne pouvaient pas me garder contre mon gré !  Je le savais, ce n’était pas la première fois que je me retrouvais à l’hôpital, les autres fois pour troubles alimentaires, et que je refusais les soins.

Billy revînt dans ma chambre accompagné du médecin qui m’avait eu en examen un peu plus tôt.  Je voyais sur leur visage qu’ils étaient en divergence d’opinion. Le médecin essaya de me faire comprendre en expliquant que, puisque j’avais reçu un coup à la tête, il serait plus sage que je demeure sous observation avant d’ajouter qu’ici, a l’hôpital je serais en sécurité ce à quoi Billy répliqua que je le serais à la maison.

- Je me sens bien et je désire rentrer. Je me suis prise les pieds et je suis tombé, la tête contre la table du salon, il n’y a pas de quoi faire un drame pour une petite maladresse. Billy va prendre soin de moi et s’il croit que je ne vais pas mieux ou que je montre des signes inquiétants, il me ramènera ici, pas vrai, mon amour ?

Je m’étais assise  puis avais laissé pendre mes jambes hors du lit, tendant la main vers Billy pour qu’il s’approche puis m’aide.

- Je peux vous signer une décharge comme quoi je refuse les soins ? Je vous jure que je serai bien mieux chez moi. De toute manière, vous ne pouvez pas me garder contre mon gré, et vous le savez !

Le médecin avait prit un air dur puis soupira avant de dire qu’il allait aller chercher les papiers et qu’ensuite, je pourrais rentrer mais il spécifia tout de même que la marque que j’avais sur le visage ne correspondait pas à ma version de l’histoire.  Il pouvait croire ce qu’il voulait, je ne dirais pas autre chose que ce que j’avais raconté. Quand il fut sortie de ma chambre, je demandais à Billy de m’aider à retirer cette affreuse jaquette et de me donner mes vêtements.

- Billy… tu crois que… pour ce qui est arrivé au Wild… des gens ont vu notre dispute…

J’étais inquiète que cela se retrouve dans les journaux à potin, il faudrait que nous trouvions quoi raconter et que tous les deux répétions exactement la même chose.

@ Billy Lighter

Je n’aimais pas la façon dont le médecin me regardait. Je n’aimais pas la façon, non plus, qu’il avait de sous-entendre des choses par un regard. Bref, je n’aimais pas grand-chose dans l’attitude de cet homme qui me jugeait. Je n’aimais pas qu’on me juge. Il ne me connaissait pas ! Ce n’est pas parce qu’il avait certainement lu des articles à mon sujet dans L.A.People qu’il pouvait prétendre me connaitre.

Mais il préféra quand même s’adresser à April pour la sortie d’hôpital. Il ne cacha pas qu’il préférait la garder en observation. A quoi bon ? Elle allait mieux et elle récupérera encore mieux chez nous plutôt qu’entourée de médecins sceptiques par rapport à ce qui était arrivé à April.

Je fronçai les sourcils gardant les bras croisés alors qu’April réexpliqua ce qu’il lui était arrivé en mentant… Ce mensonge me fit frissonner. J’aurais préféré que la version d’April soit la vérité. J’aurais largement préféré qu’elle se soit trébuchée plutôt que ça soit mon poing qui soit l’origine de son mal.

Malgré ce qu’April avait dit, je sentais quand même encore un peu de culpabilité. Une culpabilité qui tendait à disparaitre quand elle déclara que j’allais prendre soin d’elle.

-Oui, je la ramènerais si jamais elle se sent mal. Du reste, je crois que s’il ne lui faut que du repos, je pense qu’elle sera bien mieux à la maison.

Je ne mentais pas. Si April se sentait mal, je serais le premier à appeler l’ambulance. Parce que je l’aimais énormément. Et ça, c’est quelque chose que les événements d’aujourd’hui n’avaient pas effacés.

April se mis assise sur son lit et j’approchais d’elle pour prendre sa main pour qu’elle puisse se relever sans tomber sous les yeux toujours à la fois inquiets et sévères du médecin. Elle insista ce qui arracha un soupire au médecin qui finit par dire qu’il allait aller chercher les papiers avant de mettre son petit avis personnel sur les blessures d’April. De quoi me faire bouillonner à l’intérieur de moi. Quand il fut parti, je ne pus m’empêcher de lâcher un :

-Ce n’est pas trop tôt !

April voulait que je l’aide à lui retirer sa blouse d’hôpital, ce que je fis avant de lui passer ses vêtements. Elle fit, ensuite, une remarque sur ce qu’il s’était passé au Wild. Une remarque qui me fit battre mon cœur plus vite. Je me tournai vers elle l’aidant, doucement, à remettre ses vêtements.

-Oui, je pense qu’ils l’ont vu… Et vu le nombre de personnes qu’il y avait au Wild, ça ne serait pas étonnant que ça se retrouve dans L.A.People. Ses rapaces ne ratent jamais rien. Ils y mettront leurs horribles petites spéculations sur notre couple…

Je serrai déjà les poings à l’idée… Je détestais les journalistes people. Ils ne savent pas écrire et se complaisent dans le malheur des autres en l’amplifiant.

-Le mieux sera de n’ouvrir aucun magazine…

Le médecin finit par revenir avec les documents et un bic pour qu’April puisse signer. Encore une fois, il lui rappela ce qu’il lui avait déjà dit ce qui provoqua une remarque de ma part.

-Elle a compris la première fois, vous savez ! Pas besoin de répéter le même disque en boucle.

Et comme à chaque fois, il me regarda avec son air sévère. Un air qui me donnait littéralement envie de lui en foutre une.

@ Billy Lighter

Je ne voulais pas rester sous observation parce que je n’en avais pas besoin. Ils allaient revenir à la charge avec les fausses accusations envers Billy et mes problèmes alimentaires.  J’avais réussis à cacher ça à Billy, ce fut tout un miracle ou alors il le savait mais n’avait rien dit. Mais peut m’importait, si je demeurais ici, ils n’allaient pas lâcher aucun des morceaux et je ne voulais pas.
J’avais insisté allant jusqu’à dire que de toute manière, ils ne pouvaient pas me garder contre mon gré, ma vie n’était pas menacée et je ne représentais pas un danger ni pour moi ni pour les autres, ils n’avaient donc aucun motifs.

Le médecin sembla se résigner cependant, il  ajouta quand même une petite remarque avant de sortir et d’aller chercher les papiers que je devais signer. Billy m’aida à me vêtir, je me sentais encore étourdie et molle, comme si mes jambes étaient faites en coton mais il était hors de question que je reste un instant de plus ici.  J’en étais à enfiler mes chaussures quand l’inquiétude face à ce qui s’était passé au Wild Wild Beaches me prit de plein fouet. Les clients là-bas ont été témoins de ce qui s’est passé et certains n’hésiteront pas à vendre leur version de l’histoire en échange de quelques dollars. Et puis un potin du genre à proposer de Billy Lighter fera vendre puisque… l’histoire se répète, pas vrai ?

Sauf que non… parce que cette fois, tout était de ma faute et je m’en tiendrais à ma version, la seule qui compte. J’ai trébuché bêtement et me suis frappé la tête contre la table de salon.

Je pouvais lire sur le visage de Billy qu’il partageait les mêmes inquiétudes que moi à ce propos.

- D’accord… on ne les lira pas et puis…

Je captais son regard et passais délicatement ma main sur sa joue.

- … je suis tombé. On s’est disputés c’est vrai mais ensuite, parce que j’étais énervée, je suis tombée, il n’y a pas de quoi en faire un drame.

Quand je le regardais comme ça, dans ses beaux grands yeux qui semblaient à eux seuls porter toute la douleur du monde, je n’avais qu’une seule envie, le prendre dans mes bras et l’embrasser jusqu’à la fin des temps.  Je m’en voulais de l’avoir mis en colère et d’avoir à nouveau porter les regards sombres sur lui.

Le médecin revenus dans la chambre et répéta encore que les marques ne correspondaient pas à ma version de l’histoire et qu’il serait vraiment plus sage que je demeure à l’hôpital ce à quoi Billy répliqua que j’avais déjà compris la première fois et qu’il était inutile de me le répéter.

- Il ne fait que justifier ce pourquoi il est payé des milliers de dollars par année, mon amour… dis-je à Billy tout en prenant le bic et en signant les papiers. Voilà ! Merci pour vos bons soins et soyez rassuré, mon amoureux me ramènera ici dès la moindre inquiétude.

Je sautais sur mes deux pieds bien que je ne me sentais pas assez forte mais je tentais de ne laissais rien paraître puis je passais mon bras autour de la taille de Billy pour qu’il puisse me conduire hors d’ici.

Il fallu prendre un taxi pour rentrer, puisqu’il avait fait le trajet avec moi dans l’ambulance et, une fois à la maison,  je demandais à Billy de m’aider à me mettre au lit.  La balade en voiture avait été de trop, même s’il avait conduit beaucoup plus doucement que lorsqu’il m’avait ramené du Wild.

- Je vais dormir, je crois…  tu… peut-être que tu devrais…  si ma tête avait heurté la table basse du salon, tu crois que je l’aurais fracassé, le dessus est en verre ?

Je voulais pousser ma vérité plus vraie que vrai.  Il fallait peut-être mieux que les éboueurs trouvent une table fracassée avec les ordures demain matin et ajouter de la crédibilité à tout ça ?  Ou peut-être que je délirais et que j’en faisais des tonnes pour me convaincre que c’était bel et bien ce qui s’était passé ici ce soir.

- Billy ?  Je t’aime, ne l’oublie pas !

@ Billy Lighter

April ramena ma propre inquiétude à la surface. L’inquiétude que les médias allaient encore spéculer sur ce que j’étais capable de faire. Des médias qui allaient encore retourner le couteau dans la plaie. Des médias qui seront, à nouveau, sans pitié.

Je ne voulais pas voir ça. Pourtant, j’étais sûr que ça allait arriver. Alors, le seul moyen était de n’ouvrir aucun magazine… Limite de ne même pas sortir pendant un moment. C’était toujours ce que je faisais pour me protéger de la menace que représentaient les médias.

April approuva… Avant de me sortir la version de l’histoire qu’elle avait donnée aux médecins. Si elle semblait facilement adhérer à ça, je ne pouvais m’empêcher d’avoir un pincement au cœur. Parce que je savais que tout ça était totalement faux. Pourtant, sorti de la bouche d’April sa paraissait vrai. Comme si, dans sa tête, ça s’était vraiment passé comme ça.

Je ne savais pas trop quoi en penser.

Mais je devais adhérer. Je devais adhérer pour survivre. Pour ne pas sombrer dans la folie qui me pendait au nez.

-Oui…

Oui c’est comme ça que ça s’est passé… Il fallait que j’adhère à ça aussi.

Après mon approbation, le médecin revint avec les papiers mais aussi ses jugements déplaisant. Je voulais qu’il cesse de répéter ça encore et encore. Je voulais qu’il arrête de me regarder de cette façon. Je voulais sortir d’ici. April, elle, gardait son calme et disait que le médecin devait bien justifier l’argent qu’il gagnait. J’hochai de la tête approuvant April tout en envoyant un regard dur au médecin qui, lui, ne bronchait pas.

April le remercia. Et je ne fis qu’un hochement de tête au médecin sans lui offrir le moindre remerciement ou même un au revoir. Ses jugements incessants m’avaient bien trop déplus.

April se leva et passa sa main autour de ma taille. Je fis de même pour l’aider à se déplacer jusqu’au parking où j’appelai un taxi. J’avais envie de partir loin d’ici. Et mon vœu fut exhaussé quand j’entrai dans la voiture avec April.

Un taxi qui nous ramena à Malibu. Une fois arrivé, je conduisis April jusqu’à notre lit. Elle avait besoin de repos. Je le voyais. Je le sentais. Alors, je l’aidai à s’allonger me couchant à ses côtés sur le flanc et tourné vers elle.

Mais avant de commencer à s’endormir, April demanda si le verre de la table basse se serait brisé si jamais sa tête l’avait heurté. Je ne savais pas pourquoi elle se posait cette question… Je passai ma main dans ses cheveux.

-Je ne préfère pas penser à ça. Je ne préfère pas savoir ce qu’il serait arrivé si ta tête avait heurté la table basse.

Parce qu’en vérité, sa tête n’avait heurté que mon poing et rien d’autre. Et si l’autre scénario, celui inventé par April, me mettait moins en cause, ça me faisait quand même froid dans le dos.

Je me serrai plus fort à elle alors qu’elle disait qu’elle m’aimait. Je posai un baiser sur son front.

-Moi aussi, je t’aime.

Et ça, je voulais qu’elle le sache. Je voulais que jamais elle n’en doute. Parce que c’était le seul moyen que j’avais pour essayer d’oublier ce qu’il s’était passé aujourd’hui.

@ Billy Lighter

Nous étions enfin chez nous, dans notre lit, loin de la tourmente extérieur. Il ne restait à nous même passer par-dessus ce triste évènement, l’envoyer au loin et ne plus jamais y repenser.  Je n’avais qu’une question, concernant ma chute, pour la rendre plus crédible, si ma tête avait heurté la table basse du salon, le verre aurait-il craqué ? Je voulais tout mettre en place pour que notre version de l’histoire soit la seule plausible, que personne ne puisse  dire le contraire, j’y tenais, autant qu’à l’air que je respirais. Billy préférait, qu’en a lui, ne pas y penser. Trop d’émotion pour un seul et même soir.

- D’accord… n’y pensons plus.

Je m’étais blottis contre lui et fermé les yeux pour m’endormir, non pas d’un sommeil paisible, mon esprit étant trop tourmenter pour trouver le repos tant convoité, mais quand je me réveillais le lendemain, je me sentais tout de même mieux que la veille. Billy dormait, il semblait si bien que je n’osais pas le réveiller alors je me glissais hors du lit sur la pointe des pieds et descendis à la cuisine et allumais la radio.

J’allais cuisiner un énorme petit déjeuner à Billy ! J’avais faim, mais j’allais me contenter de l’odeur et d’un jus d’orange. J’avais prit du poids, mes cuisses étaient horriblement larges et je détestais ça ! Je ne voulais pas que Billy caresse un hippopotame et il était habitué aux femmes minces, gracieuses et élégantes.  Je n’avais rien de mince ou de gracieux.

Le bulletin météo était encourageant.  La chaleur allait se stabilisé, pas d’humidité en vue, des journées confortables pour le reste de la semaine, nous allions pouvoir en profiter, flâner dans le jardin ou aller à la plage ou  peu importe, sans devoir chercher comme une quête de vie les point d’ombre en tirant de la langue et en suant comme des porcs.

Je versais de la pâte à pancake sur la plaque de cuisson et écoutais distraitement les flashs news jusqu’à ce que j’entende le nom de Billy et le Wild Wild Beaches dans la même phrase. Je lâchais tout pour lever le son de la radio et écoutais attentivement. De toute évidence, quelqu’un avait parlé et les médias s’étaient emparés de la nouvelle, ça n’avait pas traîné !

‘’ Le chanteur est entré et il a brutalisé l’une des danseuse, la traînant de force jusqu’à l’extérieur – Il semblait très en colère – La jeune femme ne voulait pas le suivre mais elle n’a pu se défaire de la prise du chanteur ’’

- C’est n’importe quoi ! Ça ne s’est pas passé comme ça !

Je suffoquais, la colère m’étouffais et, sans y penser, j’attrapais la radio, tirais dessus et la balançais de toute mes forces au sol en hurlant de colère et de chagrin. Les gens n’avaient pas le droit de s’approprié ma vie,  mon histoire et la raconter n’importe comment. Puis je couru à l’étage et rejoignis Billy au lit.

- Ils en parlent à la radio, Billy !

Je pleurais et tremblais de rage, personne n’avait de respect pour personne ! Je me sentais violée dans mon intimité, je n’avais pas donné mon accord pour qu’on la documente et qu’on la juge, comme s’il  s’agissait d’une vulgaire sitcom.  Je ne savais pas comment réagir, devions nous parler publiquement, démentir les commérages ?

- Qu’allons-nous faire, Billy ?

@ Billy Lighter

Je ne voulais plus penser à ce qu’il s’était passé. Plus pensé au mensonge pour lequel April s’était convaincue et pour lequel j’essayais de me convaincre. Je ne voulais plus penser aux médecins, au Wild, à tous ces gens qui nous avaient vus. Je voulais effacer de ma mémoire cette horrible soirée.

Et April finit par conclure qu’on ne devait plus y penser. J’hochai de la tête et fermai les yeux. Si on n’y pensait plus, ça n’existera plus. Je m’apaisai un peu quand elle se blottit contre moi. Je la serrai un rien plus fort pour bien sentir son corps contre le mien.

Et elle finit par s’endormir.

Moi, je ne réussis pas à dormir tout de suite alors que je ne pouvais m’empêcher de penser à ce que j’avais fait. Au mal que j’avais fait à April. Et même si elle m’avait pardonné, je ne pouvais m’empêcher de me sentir mal et coupable.

Mais je savais que, bientôt, cette culpabilité disparaitra. Elle disparaitra quand j’aurais donné à April tout ce qu’il lui faudra pour être heureuse. Tous les cadeaux qu’elle désirera. C’était ma façon de me faire pardonner.

C’était chaque fois comme ça. Déjà avec les précédentes.

Je finis par m’endormir une heure après April apaisé par sa présence et par ce que je prévoyais de faire pour me faire pardonner.

Mon sommeil fut par moment mouvementé et par moment paisible. Comme mon esprit au quotidien. Des changements brutaux qui avaient l’art de me faire passer des larmes au rire en quelques secondes.

Et c’est d’une façon tout aussi brutale que j’ouvris les yeux le matin. Je venais d’entendre un grand fracas qui me réveilla avant que je me demande si j’avais entendu ça dans mon rêve ou si c’était réel.

Ce moment de flottement dura un moment avant que je me rende compte qu’April n’était plus dans notre lit.

-April ?

J’allais me redresser et sortir du lit pour la cherchée mais c’est elle qui vint me rejoindre. Elle était désemparée. Elle tremblait. Elle disait qu’ils en parlaient à la radio.

Ils parlent de nous. Ils parlent de hier. Ils parlent de la vérité. Pas celle d’April. La vraie.

Mon cœur battait plus vite. Je regardai April qui m’avait rejoint dans le lit. Ces rapaces de journalistes avaient fait vite. Encore une fois, ils avaient étalés ma vie. Encore une fois, ils l’avaient jugée. Encore une fois, ils allaient me faire passer pour un monstre.

J’avais une boule au ventre alors qu’April me demandait ce qu’on allait faire.

-Il ne faut plus sortir.

Mais j’avais fait des promesses à Cash. Il fallait sortir le clip. Il fallait partir en tournée.

-Non… On ne peut pas faire ça.

Je n’aimais pas ne pas tenir mes promesses. Je serrai les dents alors que mes gestes étaient très nerveux. April, elle, ne savait que faire. Elle souffrait encore.

-Il faudra dire qu’ils exagèrent. Que tout va bien entre nous. Qu’ils ont, encore une fois, spéculer sur ma vie. Il faudra juste dire que c’était une dispute mais qu’on s’est arrangé.

C’est ce qu’il faudra dire.

-Il faudra qu’on dise tout ça. Il faudra montrer que tout va bien. Il faudra qu’on sorte pour leur montrer.

Je tremblais, moi aussi, de rage. Je détestais avoir à me justifier. Je détestais que les journalistes me posent toutes leurs questions.

-Ils ont dit quoi, April ? Qu’est-ce qu’ils ont dit précisément ?

Il fallait que je sache. Je ne pouvais pas m’en empêcher.

Chaque fois, il fallait que je sache.

@ Billy Lighter

Je m’étais précipité dans notre chambre où Billy se trouvait toujours au lit mais il avait dû être réveillé par le boucan que j’avais fait en fracassant la radio sur le carrelage de la cuisine. J’étais paniqué à l’idée que tous et chacun allaient commenter sur quelque chose dont il ne savait rien que ce qu’ils pensaient savoir.  J’étais désemparé au point où j’en tremblais alors que je m’en remettais à Billy pour savoir ce que nous devions faire.  

Ce que je venais de lui dire sembla lui faire l’effet d’une douche froide. Il commença par me dire que nous ne devions plus sortir, d’accord, nous pouvions nous terrer ici, pas besoin de sortir, je n’en avais plus envie de toute façon, puis il changea d’idée en disant que nous ne pouvions pas faire ça.

- Pourquoi ?

Peut-être parce que de se cacher reviendrait à leur donner raison ? Ce devait être un truc comme ça mais, si nous sortions, les gens ne manqueraient pas de remarquer l’ecchymose sur mon visage. Même une couche du meilleur fond de teint ne parviendrait pas à dissimuler l’ampleur des dégâts.

Je l’écoutais m’expliquer ce que nous devions faire, tout en hochant de la tête et en glissant mes mains dans les siennes. Elles étaient glacées et elles tremblaient alors que mes miennes étaient chaude et moites.

Les gens au Wild n’avaient pas perdu de temps. Il suffisait d’un seul pour que l’histoire fasse boule de neige. Et bien évidement, c’est beaucoup plus intéressant puisqu’il s’agit d’une personnalité déjà connue pour ce genre d’histoire.

- Peut-être que… peut-être que nous devrions sortir, aujourd’hui même, faire comme si de rien était et montrer aux gens à quel point nous allons bien et que nous nous aimons ?

Et si quelqu’un osait venir demander, je lui répondrais sans détour que, oui, Billy et moi avions eu une dispute au Wild mais que déjà dans la voiture les choses s’étaient calmée mais qu’en rentrant, je m’étais maladroitement pris les pieds et frappé la tête contre la table basse du salon.

- Il a été dit que tu avait brutalisé une danseuse du Wild Wild Beaches que tu m’avais trainé en dehors du club… je n’ai pas entendu la suite j’ai lancé ta radio au sol.

Je baissais les yeux, honteuse parce que je venais de lui dire que j’avais détruit sa radio sous l’effet de la colère et de la peur.

- Je ne sais pas s’ils en savent plus, je ne tiens pas à le savoir non plus, tout ça…  il n’y a rien de vrai là dedans ! Nous on le sait, c’est tout ce qui compte !

Je fondis en larmes, je ne voulais même pas regarder Billy dans les yeux.

- Tout ça est de ma faute ! Je suis si désolée, Billy !

@ Billy Lighter

Les gens savaient… Et ils avaient déjà fait en sorte de tout dévoiler dans tous les médias. Je savais, par expérience, que ça pouvait aller très vite. Mais je n’aurais jamais imaginé que ça viendrait aussi vite à nos oreilles.

Il avait fallu qu’April allume la radio. Je lui avais dit d’éviter les magazines. J’aurais cru qu’elle serait assez prévoyante pour éviter aussi la radio et la télévision. Mais les réflexes étaient souvent plus forts que tout.

Sa révélation me figea sur place alors qu’April était complètement affolée. Elle ne savait pas quoi faire. Mon premier réflexe fut de lui dire qu’on ne sortira plus. C’est toujours ce que je faisais que les médias me harcelaient. Ou quand j’étais certain qu’ils allaient le faire.

Mais on ne pouvait pas faire ça. Pas cette fois. Ce qui amena encore les interrogations d’April.

-Parce que je dois finir ce clip. Parce que j’ai promis à Cash qu’on partira en tournée.

Et je devais tenir ma promesse. Je le devais. C’était important pour moi. Important pour The Lightening.

Alors, il allait falloir qu’on sorte. Qu’on dise une partie de vérité sans dire l’horrible vérité. Qu’on reste uni. Parce qu’on l’était. On s’aimait toujours. Mais les gens allaient pensés le contraire. On devait leur montrer que leur pensée était fausse.

Pour ça April voulait sortir dès aujourd’hui. L’idée même me mit une boule au ventre. Mais elle n’avait pas tort. Plus vite on sortira ensemble, plus vite les gens comprendront que l’incident du Wild n’était qu’un incident isolé.

-Oui, on devrait sortir aujourd’hui.

Je regardais par la fenêtre.

-Même si je n’en ai pas envie du tout.

Je jouais avec les mains moites d’April. Mes miennes étaient froides. Très froides.

Et je voulais savoir ce qu’ils avaient dit. C’était plus fort que moi. Il fallait que je sache. Et je qu’April me dit me fit serrer ses mains dans les miennes.

C’est vraiment ce que j’avais fait ?

Mes souvenirs d’hier étaient confus. Je ne voulais pas croire que j’avais pu la tirer hors du Wild. J’avais crié dessus… Mais je ne voulais pas croire que je l’avais tiré violemment dehors.

Ils avaient encore exagérer !

-Je n’ai pas fait ça…

C’est ce que je soufflai alors qu’April déclara qu’elle n’avait pas entendu la fin parce qu’elle avait jeté la radio à terre. Et elle clamait que, dans ce qu’ils avaient dit, il n’y avait rien de vrai. Elle avait raison. J’espérais qu’elle avait raison. Mes souvenirs du Wild me paraissaient flous.

-Il n’y a rien de vrai…

April éclata en sanglot disant que c’était de sa faute. Je la serrai contre moi caressant ses cheveux.

-Tu es déjà pardonnée April. C’est eux qui ne devraient pas nous faire ça. Ils n’en ont pas le droit.

J’attendis, en la caressant, que ses sanglots se calment alors que cette situation désagréable me rendait complètement fou. Je ne voulais pas sortir. Pas aujourd’hui.

-On ne sortira pas aujourd’hui. On va rester tous les deux ici. On sortira demain. Je vais débrancher la télévision. On n’ouvrira rien. Et si on reçoit un appel de quelqu’un, on dira notre vérité. On dira que ceux qui étaient aux Wild on exagéré. On sortira demain. Pas aujourd’hui. Je ne saurais pas sortir aujourd’hui. Je ne veux pas affronter ça aujourd’hui.

Je pris le visage d’April entre mes mains pour sécher ses larmes alors que mon cœur battait toujours fort de peur et de rage.

-Les choses finiront par se tasser. Tu verras, April. Ils finiront par passer à autre chose.

Il le fallait.

@ Billy Lighter

Il parlait déjà de nous à la radio et ça me faisais craindre le pire pour Billy, pour nous ! J’avais éclaté la radio sur le sol de la cuisine avant de me réfugier dans notre chambre à coucher et me blottir contre Billy.  Qu’allions nous faire ? En tout premier, il suggéra que nous ne sortions plus, il valait mieux laisser passer la tempête puis il se ravisa en disant que nous ne pouvions pas faire ça, puisqu’il avait fait une promesse à Cash, toujours Cash, son précieux Cash, qu’ils devaient sortir ce clip et partir en tournée.

Il fallait tout de même faire quelque chose !  Alors, peut-être que si nous affrontions la tempête, et le plus tôt possible, ce serait le mieux à faire.  Alors je suggérais que nous sortions de la maison, aujourd’hui et agissions comme si de rien était. Je mettrais une belle robe et nous irions prendre le petit déjeuner en ville, pourquoi pas.  Je n’ai pas vraiment faim, je sais d’avance que je ne mangerai à peu près pas mais pour lui, pour que tout le monde n’y voie que du feu, je dévorerai un éléphant !

Je n’ai pas plus envie que ça de sortir, de sentir les regards sur nous, surtout pour ce genre de choses. Je n’aime pas tout ce qui est relié à la célébrité de mon petit ami, elle nous handicape, nous empêche de profiter de notre petit bonheur juste à nous. Nous sommes scrutés à la loupe et ils n’ont même pas été en mesure d’écrire correctement mon prénom !

Billy veut savoir, il en a le droit, ce qui s’est dit et, hésitante, je lui raconte tout de même ce que j’ai entendu.

- Je sais tout ça, mon amour. Je sais que tu n’as rien fait de ça, ce n’est pas comme ça que les choses se sont déroulées.

Elles ont été pire, en vérité mais ça ne doit pas rester en tête, seule notre version serait la bonne, celle qu’il faudrait se souvenir. Je me sens si mal, si désolée ! Rien de ce que je pourrai dire ou faire ne rachètera le mal que j’ai causé.

- Ils n’ont aucun droit…

Je pleure, je suis dévastée. Tout ça ne serait jamais arrivé si je n’avais pas menti à Billy, si je n’étais pas retournée au Wild Wild Beaches.  Dans ses bras, je me calme, sans être sereine, je suis un peu plus rassurée.  Cependant, je ne pensais pas qu’il changerait encore d’idée et qu’il décide que nous devions restés à la maison aujourd’hui.  

- Mais, Billy…

Plus nous allions attendre, plus il serait difficile de faire face à la musique, non ?  Je devais lui faire confiance, après tout, il avait plus d’expérience que moi là dedans… je veux dire… pour affronter les médias, peu importe la raison.  

- Je te crois.  Nous sortirons demain.

En attendant, nous allions rester ici, dans notre chambre, dans notre lit, et attendre que passe la fanfare.

@ Billy Lighter