Snip’ avait donc gagné pas mal de truc. Le méritait. C’était un bon musicien. J’étais content, aussi, d’avoir eu ma part de gloire avec deux trophées dans de grosses catégories. Disons que la soirée avait plutôt mal commencé et qu’elle finissait plutôt bien et j’parlais pas des résultats…

Peyton semblait de meilleure humeur même si ce qu’elle m’avait dit, tantôt, sur sa carrière me restait toujours dans la tête. J’avais pas envie qu’elle arrête. Pas pour cette raison-là… Fallait que j’lui dise mais, avant, j’lassai Vanya et Ricci donner le p’tit mot de la fin. Je les écoutai en serrant Peyton contre moi…

Fallait, maintenant, qu’on se déplace l’autre salle. Je m’y dirigeai non sans laisser mes trophée entre les mains d’un type de confiance qui travaillait dans le staff de la cérémonie et qui me les gardera jusqu’à la fin de la soirée pour pas que j’aie ça sur les bras.

Je pris la main de Peyton et on se dirigea vers la salle. La première chose que j’fis fut de prendre un verre de vodka que j’me mis à boire à grosses gorgées. Y’avait des gens partout. Mon regard traina un peu et j’vis que le p’tit Jesse était en pleine conversation avec Hank et Bailey. Il les connaissait ? Han… P’t-être… Ah oui ! J’crois que Bailey était amie avec Jewel… Et Jesse est le fils de Jewel. J’crois… J’avoue que mes souvenirs sont un p’tit peu brumeux à cause de la vodka.

Y’avait aussi Quinn qui causait avec une rousse… Celle qui est allé sur scène avec lui. Au moins, l’était pas ici pour me soutirer de l’argent donc c’était cool.

J’évitai habilement Jimmy Reed qui était un p’tit peu plus loin avec sa femme enceinte jusqu’aux yeux. J’plaignais le pauvre gosse qui allait être l’hériter de Jimmy Reed… L’allait hériter d’un tas de merde… Et j’parlais pas de BSC…

Bref, y’avait du beau monde… Et si j’avais envie de parler à Savannah pour m’excuser et à Apolline pour la féliciter, je m’abstins.

J’suis inconscient… Pas suicidaire…

Puis, j’devais parler à Peyton, de toute façon. Alors, je m’arrêtai de marcher et me tournai vers elle posant ma main libre sur sa hanche.

-Chérie… Tu es vraiment sûre pour ta carrière. J’voudrais pas que tu le regrettes et que tu t’ennuies. La musique, j’sais que c’est toute ta vie. J’sais que tu adores ça. J’voudrais pas que tu arrêtes tout rien que pour moi. On peut vivre tous les deux notre carrière, non ? J’veux pas que tu sois malheureuse…

Parce que si elle était malheureuse, c’était pas cool. C’était pas ce que j’voulais et ça risquerait de me rendre malheureux aussi.

@ Billy Lighter

Nous pouvions enfin quitter nos sièges et passer à autre chose. Je n’étais pas amer, même si je méritais de gagner les prix qui m’avaient échappé. Ça m’avait fait prendre conscience qu’il était temps pour moi de passer à autre chose, de me consacrer autrement à mon art. Howard, lui, avait le vent dans les voiles alors, il me semblait logique d’abandonner ma carrière tout du moins la mettre en veilleuse pour me consacrer entièrement à notre mariage. Rendre mon mari heureux ne ferait que magnifier son talent.

Après s’être débarrassé de nos trophées en les confiants à un responsable des AMA qui s’en chargerait, Howard me prit par la main et nous allions ensemble dans la grande salle, superbement décoré pour l’occasion. Les éclats de rires fusaient déjà de partout et nous pouvions même entendre des verres s’entrechoquer, des bouchons de champagne voler.

Il y avait une piste de danse, et un orchestre qui jouait, pour le moment une bien jolie balade mais comme personne ne dansait, je ne voulais pas imposer à Howard de briser la glace. Peut-être voudra-t-il me faire danser plus tard. J’avais adoré danser avec lui a notre mariage, sous le regard des gens présent. Je m’étais sentie comme une princesse dans les bras de son prince.

Howard se prit un verre de vodka et moi, j’optais pour le champagne, bien évidement. J’adorais trop les bulles pour me priver d’en boire d’autant plus que c’était à volonté et que nous n’avions pas besoin de nous tracasser la tête avec la voiture. Il y avait un service de raccompagnement, quoi qu’en pense mon mari, nous allions nous faire conduire.

Mon mari, ensuite, se tourna vers moi et posa sa main sur ma hanche. Je cru qu’il voulait m’embrasser alors j’approchais mon visage du sien mais il avait des choses à me dire… Visiblement, il n’avait pas oublié ce que je lui avais annoncé un peu plus tôt. Ça lui était resté en tête et même, j’aurais parié que ça l’affectait plus que moi.

Je le regardais et l’écoutais attentivement, malgré tout le bruit dans la salle. Quand il termina, je posais ma main sur sa joue, perdue dans ses yeux magnifiques puis je l’embrassais.

- Qui te dis que je serai malheureuse ?

Je sentais que je faisais ce qu’il fallait et étrangement, plutôt que de me faire peut, de me nouer l’estomac comme si je me trouvais devant une fatalité, je me sentais légère et sereine.

- Je n’aurai pas le temps de m’ennuyer ! J’ai tant de choses à apprendre ! Je dois savoir ce qu’est une quinte flush, un uppercut et je ne sais pas quoi encore. Howard, je pense que j’ai fait le tour. Ma tournée en sera une d’adieu et ensuite… ensuite il ne sera question que de toi et de notre bonheur. C’est ce qui compte pour moi.

Il me semblait que c’était là tout ce qui devait compter. Notre couple et notre bonheur. J’avais promis de l’aimer dans tous les aspects de notre vie. Et puis nous ne savions pas de quoi l’avenir était fait ! Peut-être qu’on allait m’offrir un rôle au cinéma et que j’allais devenir une star du grand écran !

- Toute ma vie c’est toi. Et je ne le fais pas pour toi mais pour nous. Howard, en ce moment… je sens que notre bonheur nous glisse sous les pieds, je ne sais pas pourquoi ! Je sais que j’ai été contrôlante mais il n’y a pas que ça. Je veux investir mon temps dans notre couple, laisse moi au moins nous donner cette chance-là.

Je l’embrassais encore. Pour moi, le sujet était clos du fait que nous devions bien nous accorder une toute petite chance. Si je me trompais, il ne serait jamais trop tard pour faire machine arrière. Je ne serais pas la première à dire qu’elle quittait sa carrière pour revenir quelques années plus tard.

- Tu veux qu’on aille voir David ? Il ne s’est même pas asset avec toi de toute la soirée. Vous êtes en froid et je ne suis pas au courant ?

@ Billy Lighter

J’venais de dire à Peyton de réfléchir… J’voulais pas qu’elle fasse ça pour moi. J’voulais pas qu’elle abandonne tout pour être à mon chevet constamment. J’voulais pas qu’elle se sacrifie entièrement pour moi. Parce que si elle le faisait pour ça, rien n’allait aller… Ni dans sa vie, ni entre nous.

Elle posa sa main sur ma joue. J’la regardai dans les yeux avant qu’elle ne m’embrasse. Je fermai les yeux pour savourer le baiser avant qu’on ne le brise pour qu’elle me pose une seule question. Qu’est-ce qu’il me disait qu’elle allait être malheureuse ? J’savais qu’elle adorait la musique. Que ça la faisait s’évader, comme moi. P’t-être pas de la même manière que moi… P’t-être pas d’une façon aussi intense… Mais j’savais qu’elle adorait ça.

-Ben… Tu aimes faire de la musique. Si tu t’en prive, tu seras pas heureuse…

C’était mon hypothèse. Mais Peyton déclara qu’elle aura pas le temps de s’ennuyer. Elle voulait s’intéresser à ce que j’aimais. Aux paris, aux jeux d’argent et aux matchs de boxe. Elle voulait essayer de s’aventurer dans mon monde. L’allait pas aimer ce qu’elle allait y trouver, j’le savais. Mais j’esquissai tout de même un p’tit sourire qui fâna quand elle persista dans son idée de faire une dernière tournée d’adieu et c’est tout.

Elle semblait décidée.

Je l’interrompis pas alors qu’elle disait qu’elle avait pris cette décision pour nous. L’avait peur que tout ce qu’on avait construit parte en fumée et elle avait envie de reconsolider tout ça. C’est ce que j’comprenais. Et elle voulait que j’la laisse faire. Est-ce que j’pouvais réellement l’en dissuader ? Non… J’crois qu’elle était sûre d’elle.

Je la laissai m’embrasser encore avant de lui dire :

-Si tu es certaine alors j’peux pas t’en empêcher… T’sais Peyton… J’t’aime… Et même si c’est pas toujours simple, mon amour pour toi est toujours le même depuis le début.

De notre relation… Pas depuis qu’on se connait. Parce qu’au début, on se détestait. Mais tout à changer depuis.

-Si tu fais une tournée d’adieu, faudra qu’elle soit grandiose alors.

J’souris un peu… Avant de penser que ça signifiait que Peyton allait certainement me suivre à chacune de mes tournée et j’savais pas trop quoi penser de moi. Est-ce que mon sentiment d’être enfermé sera encore pire ? J’savais pas… J’le saurais très vite. Enfin, trop tard mais très vite. J’me comprends…

Je l’embrassai à mon tour.

-J’t’aime.

Elle parla, ensuite, de David… David qui s’était pas assis à côté de The Burning Fire. Du coup, Peyton pensait qu’il y avait de l’eau dans le gaz.

-Hein ? Non… Tout va bien entre moi et David. L’aime juste pas trop la foule, le pauvre.

Les grandes foules c’était pas trop pour lui. Enfin, sauf en concert quand il est sur la scène et qu’il fait son truc. Là, ça allait.

-Mais ouais, on peut aller le voir. Enfin, s’il est pas rentré chez nous… Il doit être avec Collins.

Je les cherchai du regard avant de le reposer sur celui de Peyton.

-Tu crois qu’il sort avec Collins ?

J’savais pas pourquoi j’pensais ça… Mais c’était possible, non ? David, il avait déjà réussi à avoir Sydney Grey comme p’tite-amie alors pourquoi pas Collins ? L’es jolie, Collins, non ? Ouais… L’es assez jolie. Parait qu’elle fait de la boxe aussi, j’ai entendu les roadies dire ça.

@ Billy Lighter

Pour Howard, si je mettais un stop à ma carrière, j’allais être malheureuse. Je l’aurais été avant. Avant de me marier avec lui, de connaitre le véritable grand amour, quand je n’avais que ma carrière pour me donner du réconfort et l’impression d’être quelqu’un.

En ce moment, notre couple venait de passer du tourbillon des premiers instants, celui où plus rien autour n’a d’importance sauf notre petit nombril, à un tourbillon beaucoup plus agité et beaucoup moins rassurant. Je nous voyais comme revenu à avant, quand toutes les raisons étaient bonnes pour s’en mettre plein la tronche à la différence près que nous étions maintenant amoureux et non plus ennemis.

Le résultat restait le même mais plutôt que de partir chacun de notre côté en espérant ne pas se recroiser de sitôt, nous étions mariés pour le meilleur et pour le pire et je me devais de faire quelque chose.

- C’est si je me prive de toi, que je serai malheureuse.

Je le regardais, tendrement, ma main sur sa joue mon pouce la lui caressant.  Je ne sautais pas de joie a l’idée de cesser ma carrière mais j’avais une autre priorité. Howard méritait mon support inconditionnel et, quand je ne serais pas avec lui à le soutenir, je serais à ouvrir mes horizons sur des choses qui, pour le moment, me semblent puérils et insipides.

Howard, bien qu’il ne semblât pas comprendre, ne pouvait pas m’empêcher de faire ce que j’avais décidé de faire. Il lâcha prise en disant qu’il ne pouvait pas me faire changer d’avis, effectivement, il ne pourrait pas, en tous les cas pas ce soir. Ça m’apparaissait comme si évident et clair que je ne voyais pas d’autre solution pour sauver mon couple.

Il toucha un point sensible en m’avouant que, pour lui aussi, rien n’était simple mais qu’il m’aimait toujours autant. Je ne pu que répondre d’un signe de la tête.

- Elle sera grandiose, tu peux compter sur moi pour ça !

Howard m’embrassa et, quand le baiser prit fin, me murmura un je t’aime qui se logea dans mon cœur pour y rester bien au chaud. Il me l’avait dit souvent depuis le début de notre relation mais ce soir, ce je t’aime-là était significatif.

Je proposais qu’on aille rejoindre David puisqu’il n’avait pas assisté à la cérémonie en notre compagnie ce qui me laissait croire que peut-être il y avait un froid entre lui et mon époux mais ce dernier expliqua simplement que son ami n’aimait pas le foules mais… quelle était la différence entre la foule assit plus loin avec sa garde du corps ou la foule assit avec nous et sa garde du corps ?

- Bien sûr que oui ! Ça me semble évident, non ? Autrement, je ne vois pas l’utilité d’avoir une femme comme garde du corps si ce n’est pas pour ça.

Ce n’était pas un métier pour les femmes ! Je ne me sentirais aucunement en sécurité avec une femme pour me protéger, surtout pas Collins ! Elle était beaucoup trop belle, féminine ! Si elle était au moins bâtie comme une armoire à glace, peut-être que je voudrais bien lui accorder une chance.

- Howard, puisque je mets un terme à ma carrière, peut-être que ce serait une bonne idée de revenir sur certaines décisions prises et envisager de changer nos plans. Nous pourrions faire un bébé ? Hein ? Qu’est-ce que tu en penses ?

@ Billy Lighter

Y’avait qu’un truc qui rendrait malheureuse Peyton : se priver de moi. Elle s’était privé de moi il y a peu en parant à New York pour plusieurs jours… Et pendant ce temps, j’avais rien trouvé de mieux à faire que de la tromper… Ok, j’avais des remords… Surtout quand j’l’entendais parler à cet instant.

J’lui souris faiblement alors qu’elle passa sa main sur ma joue. J’aimais Peyton… Mais tout était pas toujours évident. J’avais encore du mal de pouvoir avoir ma p’tite liberté là-dedans. Mais Peyton semblait vouloir s’intéresser à ce que j’aimais… J’savais pas si c’était pour le meilleur ou pour le pire, en fait…

Mais avant tout ça, Peyton allait quand même faire une dernière tournée. J’crois que c’était une bonne idée. Mais si c’était la dernière faudra qu’elle soit grandiose. Peyton confirma qu’elle le sera et ça me fit sourire.

-Ça m’étonne pas…

Je l’embrassai alors lui soufflant que j’l’aimais. C’était vrai. J’l’aimais. Et j’espérais que sa décision allait pas rendre les choses pires… J’espérais vraiment que ça allait améliorer les choses comme Peyton semblait le penser. De toute façon, j’saurais pas lui faire changer d’avis.

Elle parla alors de David et j’déclarais qu’on était pas en froid. C’était difficile d’être en froid avec David et j’pensais pas y être. J’pense qu’il s’est mis plus loin pour… J’sais pas. Mais David est pas super à l’aise dans ce genre de cérémonie. Quant à Collins, j’me demandais si elle sortait avec lui. C’était possible, après tout. Pour Peyton, c’était évident que c’était le cas. Sinon, elle voyait pas tant l’utilité d’avoir une fille comme garde du corps. J’haussai des épaules.

-Ouais, c’est vrai… Même s’il parait qu’elle fait de la boxe, tu sais. J’ai entendu ça. Et parait qu’elle est douée pour ça. Puis, l’a un bon feeling avec David, donc c’est cool.

Et p’t-être qu’ils étaient bels et bien ensemble comme le prétendait Peyton. Après tout, ça serait cool pour David.

J’cherchais toujours David du regard quand Peyton déclara qu’on devrait remettre quelques décisions qu’on avait déjà prise sur la table. J’la regardai en levant un sourcil. Quelles décisions ? Elle déclara qu’on devrait p’t-être faire un bébé et sa phrase me fit avaler ma vodka de travers. J’toussai ne m’attendant vraiment pas à ça. Peyton m’avait bien fait comprendre qu’elle voulait pas de gosses pour un tas de raisons… Mais, maintenant, elle voulait en faire un ? J’étais un peu perdu…

J’me repris avant de la regarder.

-Heu…

Avoir un gosse ? Heu… J’me grattai l’arrière de la tête. Jamais j’avais été confronté à ce genre de décision. J’avais déjà mis des filles enceintes… Natacha et Peyton… Elles avaient toutes les deux avortés sans que j’aie vraiment mon mot à dire. Et maintenant, Peyton en voulait un…

-Je…

J’savais pas… Parce que je m’étais franchement convaincu ne jamais pouvoir m’occuper d’un p’tit gamin… D’ailleurs, tous mes amis le pensaient aussi. Parce que, quand je leur avais dit que j’aurais jamais de gosses, à mes amis, la plupart étaient largement d’accord avec l’idée.

Mais moi, qu’est-ce que j’voulais ? J’savais pas… Et Peyton semblait vouloir alors j’finis par me reprendre complètement.

-Ouais, pourquoi pas ? On l’appellera Howard ?

J’disais ça avec un air sérieux. Bah, aucun de mes amis n’a voulu appeler son gosse Howard… Enfin, si ! Hope s’appelle Hope Howard mais c’est parce que c’est moi qui ait dit ça à la mairie. Mais le mien, il pourra s’appeler Howard, non ?

Han… Sauf si c’est une fille…

-Enfin, sauf si c’est une fille… Là, on l’appellera Howardine.

C’était moche, en fait…

-Ou autre chose…

Ouais, parce qu’Howardine, c’était pas beau. J’souris à Peyton.

-Mais t’es vraiment sûr que c’est ce que tu veux ? Parce qu’on pourra pas le jeter à la poubelle si on l’aime pas, hein.

Et si on arrive pas à s’en occuper ?

@ Billy Lighter

Ma carrière bientôt sur la glace, je pourrais commencer ma nouvelle vie de femme mariée en m’intéressant aux passe-temps qu’affectionnait Howard comme la course automobile la boxe et je ne sais quoi d’autre. J’avais tout ceci en horreur, il me faudrait donc du temps pour me faire à l’idée et finir par l’apprécier mais…

C’est choses que l’ont fait, par amour !

Je ferai une dernière tournée, une tournée d’adieu qui serait à la hauteur qu’avait été ma carrière c’est-à-dire flamboyante et grandiose. Il faudrait que je voie Timmy Evans le plus rapidement possible à ce sujet, d’ailleurs, j’allais essayer de le coincer quelque part, ce soir pour lui faire part de ma décision. Il pourrait ainsi, dès demain à la première heure, commencé à mettre en place les préparatifs. Depuis le temps que je lui demandais de mettre en place cette tournée, il aurait certainement quelque chose entre les mains.

Je me sentais plus légère maintenant. Soulagée, non pas encore mais certainement plus légère puisque nous allions pouvoir nous concentrer sur notre couple et le consolider.

Parlant de couple, la possibilité que David en forme un avec son pseudo garde du corps nous effleura. Howard disait que la jeune femme savait plutôt bien boxer. Avais-je raté l’info quelque part que la boxe était un sport féminin ? Qu’est-ce qui pouvait bien mener une jolie jeune femme comme Collins à apprécier se battre sur un ring ? Elle devait avoir eu une enfance violente et être abusée, je ne voyais que ça.

- Ça ne peut que faire du bien à David de s’amuser un peu avec une femme !

Nous ne trouvions cependant pas David et Collins, mais je vis au loin Hank et sa femme en discussion avec le minus, Starky. Je savais Howard attaché à sa filleule bien qu’il n’en parlait pas si souvent que ça, quand il avait une nouvelle photo, il devenait tout gaga et passait son temps à l’exhiber. Ce qui me mena à la conclusion qu’une importante décision prise avant notre mariage était peut-être la cause de certains de nos maux. J’avais dit à Howard que je ne voulais pas d’enfant, que je savais que je serais une très mauvaise mère et il avait emboîter le pas en affirmant que pour lui, la paternité n’était pas une nécessité.

- Heu… ? Un bébé, tu en voudrais un ?

Je l’enlaçais de plus près, il venait de dire qu’il en voudrait un et qu’on l’appellerait Howard, Howardine si c’était une fille.

- Faudra déjà commencer par le faire. Nous aurons bien tout notre temps pour lui trouver un prénom.

Voilà, nous avions un projet parmi les projets, c’était un bon début et c’était normal qu’Howard se pose des questions à savoir si c’était bien ce que je voulais, si nous en étions capables. Je n’étais pas certaine d’apprécié la façon désinvolte avec laquelle il supposait que je puisse régler le dossier bébé si ça ne me plaisait plus mais je comprenais l’idée. Nous aurions des nourrices ou je ne sais quoi mais j’engagerais des gens pour nous aider et puis, ne prenions-nous pas grand soin de notre petit Dexter adoré?

Je pris un air sérieux en plongeant mon regard dans celui d’Howard.

- Mon chéri… Je vois combien tu aimes Hope… et cette façon que tu as de regarder Jesse, comme s’il était le fils que tu n’as jamais eu… Tu feras un papa génial et nos enfants, si nous en faisons comme je viens de te le proposer, ne manquerons jamais de rien, pas avec un papa comme toi.

Cela dit, ce n’était pas encore fait. Je devais faire cette tournée d’adieu d’abord puis ensuite, nous pourrions commencer les essais bébé.

- Je crois surtout que nous devrions prendre plus de temps pour réfléchir à la possibilité d’en faire un que le temps que nous avons prit à se décider à ne pas en faire…

@ Billy Lighter

L’avait raison. J’imagine que si Collins et David se mettaient ensemble, ça pourrait lui faire du bien. J’savais pas vraiment en fait mais quand il était avec Syd, il semblait vraiment heureux.

Mais je m’attendais pas, après ça, à ce que Peyton remettre ce qu’on avait dit il y a des mois, en question. Elle semblait vouloir avoir un enfant, maintenant… J’m’y attendais vraiment pas. L’était convaincue de pas en vouloir avant. Mais l’avait changé d’avis et, moi, j’savais pas vraiment ce que j’voulais ou pas alors j’acceptai.

Elle sembla aussi surprise que moi y’a trois secondes. Je souris.

-Ouais. Pourquoi pas.

Elle m’enlaça alors. Moi, j’avais déjà des idées de prénoms. C’était les mêmes idées que j’avais donné à mes amis. Mais Peyton disait qu’on aura le temps pour en trouve un. Qu’il fallait d’abord le faire.

-Le faire, c’est pas trop difficile.

Enfin, pour moi. J’étais pas con. J’savais que pour elle, ça serait pas forcément une partie de plaisir. J’avais déjà vu des femmes enceintes et ça avait l’air de vachement les faire souffrir…

Mais j’avais quand même des questions… J’voulais pas que Peyton veuille un bébé uniquement pour être sûr de sauver notre couple. J’voulais bien le faire si c’est ce qu’elle voulait vraiment.

Elle me regarda alors dans les yeux. Me parla d’Hope et du p’tit Jesse… Le fils que j’avais jamais eu ? Jesse ? Si ça tombe, c’est le seul que j’avais jusqu’ici… Bref, l’était sûr que j’ferais un bon père. Je la regardai.

-Ah ouais ? Tu crois ?

Elle semblait certaine. Du coup, j’me laissai un peu plus séduire par l’idée. Surtout que Peyton voulait pas faire ça trop vite alors c’était d’autant plus cool. Elle préférait qu’on prenne le temps de savoir si on en veut ou non. J’souris.

-D’accord. On prendra le temps de réfléchir. Tu as une tournée à faire, de toute façon, avant tout ça. La dernière mais la meilleure !

Je l’embrassai tendrement avant de sourire.

-En attendant, on devrait boire, non ? On a eu des trophées tous les deux. On devrait fêter ça !

Ouais ! Fêtons ça ! J’regardai la piste de danse.

-J’imagine que tu veux aller là ?

J’la connaissais par cœur… J’savais qu’elle crevait sûrement d’envie de danser. Alors, autant lui faire plaisir…

@ Billy Lighter

J’étais prête à m’engager dans tout et n’importe quoi pour sauver mon couple du sable mouvant de la monotonie dans lequel il semblait s’enliser et, après avoir prit la décision de mettre un terme à ma carrière après une tournée d’adieu que je voyais déjà grandiose, je cru qu’un bébé ne serait pas une mauvaise chose. Après tout, nous avions pris la décision de ne pas en avoir alors que je venais de me faire avorter. Ce n’était peut-être pas le bon moment pour fermer définitivement une porte sur quelque chose d’aussi important.

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours clamé que jamais je ne donnerais la vie. Je n’ai malheureusement pas bénéficié d’un foyer ou régnait l’amour mais qui était plutôt mené par l’argent, celui que JE ramenais à la maison. C’est assez pour garder un souvenir amer de son enfance et de vouloir éviter de reproduire le même schéma.

C’était avant Howard, avant notre mariage.

Mon mari aime bien les enfants, ça se voit à la façon qu’il a de parler de sa filleule ou des histoires qu’il raconte après avoir passé du temps avec Jesse.

- Le faire c’est la meilleure partie !

Il y avait un léger froid sur le plan sexuel qui remontait à mon départ pour New York et, à mon retour, les retrouvailles n’avaient pas été franchement émouvantes ce qui fait que, ça me réjouissait tout de même de penser, a la façon dont le disait Howard, qu’il avait encore de l’attirance pour moi.  Ou peut-être que je lisais trop profondément entre les lignes.

Le visage de mon époux sembla s’illuminé de fierté quand je lui avouais que je n’avais aucun doute sur le fait qu’il ferait un papa génial. C’était peut-être un peu con que de comparer ses aptitudes parentales à celle qu’il avait à s’occuper de Dexter mais il n’hésitait jamais à se rouler au sol pour jouer avec notre chien, il courrait dans le jardin avec lui, il dormait sur le divan avec Dexter allonger de tout son long, maintenant devenu quand même assez long, sur lui. Ce genre de choses que font les pères avec leur rejeton, non ?

- Je le crois, j’en suis certaine.

Ma proposition en était une sur long terme. J’étais vraiment prête à virer ma vie à l’envers du début à la fin pour rendre mon mari heureux, mais il n’y avait pas le feu, du moins pour le dossier bébé. Je voulais d’abord faire ma tournée d’adieu ce qui nous donnerait le temps de bien y réfléchir et de s’y préparer.

- Demain à la première heure, j’appellerai Timmy si je ne vois pas de moment opportun ici ce soir pour le lui annoncer.

Je lui rendis son baiser, passionné, amoureux avant de faire oui de la tête. Il fallait boire, en profiter puis aller danser jusqu’au bout de la nuit.

- Oh oui, allons-y !

J’avais très envie de danser tout contre lui, d’entendre son cœur battre contre mon oreille posée contre son torse. Notre mariage allait très bien, quoi qu’en pense toutes les Apolline de ce monde !

@ Billy Lighter