Je venais de raccrocher avec mon patron et je me sentis un peu plus rassurée. Il acceptait de nous héberger, ma famille et moi bien que je me doutais que le timing n’était pas idéale puisque Daniele en était au décompte final avant son mariage avec sa fiancée, Samantha Mancini. Je ne voulais pas éterniser notre présence chez le couple, seulement le temps qu’Axel et moi puissions mettre de l’ordre dans nos démarches avec les assurances et qu’on puisse trouver une chambre d’hôtel plus adapté à nos besoins. Dans la panique et l’urgence de la situation, nous avions prit la première chambre dans le premier hôtel que nous avions croisé.

Je pouvais retourner à ma chambre et, en espérant que les enfants dorment encore, dormir quelques heures moi aussi. Je marchais donc en direction de ma chambre avant de faire volte-face et de retourner à la réception.

- Pardon ! Je suis désolée de vous demander encore une fois, mais, auriez-vous une autre pièce pour le téléphone ? Je devrais prévenir ma mère… je ne voudrais pas qu’elle apprenne l’incendie par hasard, vous comprenez ?

La réceptionniste, qui devait probablement avoir plus l’habitude des gens qui louaient une chambre que pour quelques heures, ne dit pas un mot et ouvrir le tiroir-caisse et me tendit une nouvelle pièce. Elle allait la refermait mais arrêta sn geste en et sortie un billet de vingt qu’elle me tendit en me disant que je pourrais aller au McDonnalds acheter de quoi faire déjeuner mes enfants, quand ils se réveilleront.

La tête qu’elle avait fait quand nous étions entrés dans l’établissement, Axel et moi, avec nos quatre enfants en larmes ! Elle avait eu pitié de nous ou alors elle espérait que nos enfants ne chialent pas toute la nuit. Empêchant ses clients réguliers de jouir de leur chambre… dans le sens ou vous pensez que je l’insinuais !

- Merci Madame ! Nous n’oublierons pas votre gentillesse !

Je retournais aux téléphones et j’insérais la pièce dans la fente de l’appareil et composais le numéro de mon amant. J’avais vraiment besoin d’entendre sa voix. La sonnerie se répéta d’innombrables fois avant qu’enfin, la voix enrouée d’Amon ne se fasse entendre.

- C’est moi..

Je le laissais se réveiller un peu, j’avais bien conscience qu’il était vraiment tôt, j’avais tiré Daniele de son précieux sommeil, il en était de même pour Amon.

- Ma maison a été détruite par un incendie, la nuit dernière. Il ne reste plus rien, absolument plus rien.

Chaque fois que je le racontais, je percutais un petit peu plus la gravité de la situation, comme si a force de le dire, ça devenait de plus en plus réel. Pourtant, j’avais bel et bien vu le brasier lécher absolument chaque parcelle de ma demeure, réduisant en cendre tous mes souvenirs, tout ce que je possédais.

- Il s’en est fallu de peu pour que tous les six sortions de là en vie.

Ça aussi, je commençais à peine à vraiment le comprendre avec le recul. Je revoyais pourtant la scène chaque fois que je fermais les yeux mais l’adrénaline avait aider à me faire passer par-dessus l’atrocité de la situation.

@ Billy Lighter

Je m’étais réveillé un tout petit peu avant que le réveil ne sonne… J’avais regardé le cadran et il me laissait encore une demi-heure de répit. Je me retournai donc dans le lit, ravis, emportant les couvertures avec moi et me rendormis.

Ce fut la demi-heure la plus courte que j’aie jamais vécu.

-Oh merde ! Ta gueule le réveil !

J’appuyai sur le bouton mais rien ne se passai… Il me fallut quelques secondes pour percuter que ce n’était pas le réveil qui sonnait mais bien le téléphone.

Je pris le cornet en fronçant les sourcils, me demandant bien qui pouvait m’appeler à une heure si matinale… J’étais journaliste people, pas flic !

-Allo ?

Je reconnu directement la voix de Sonne même si elle semblait déformée par le chagrin… Je pensai, un peu égoïstement, qu’entre elle et Axel, c’était fini et qu’elle se retrouvait dehors avec les enfants.

-Sonne ! Qu’est-ce qu’il y a ? Tu pleures ?

Je me redressai dans mon lit, torse nu et m’appuyai contre la tête de lit. Et là, j’appris que ce qui arrivait à Sonne était bien pire qu’une rupture… Sa maison avait pris feu et il ne restait plus rien ! J’en eu le souffle coupé.

-Comment ça a pu arriver ?

Puis, je me repris.

-Et vous allez tous bien ? Vous êtes tous sains et saufs ?

Elle me rassura en disant que oui… Axel était peut-être mon rival journalistique, mais je ne souhaitais pas sa mort ni celle d’aucun membre de sa famille.

J’eus ma réponse : il s’en était fallu de peu…

-Oh Sonne ! J’aurais voulu être là pour vous aider…

Je pinçai les lèvres.

-Il faut que tu te focalise là-dessus. Axel et tes enfants vont bien, c’est le principal. Le reste, ce n’est que du matériel même si je sais que tu étais émotionnellement liée à certains souvenirs. Mais vous en aurez d’autres, des souvenirs.

Je soupirai…

-Est-ce qu’il y a quoi que ce soit que je peux faire ? Vous ramener du matériel ou quelque chose comme ça ? Vous allez dormir où ?

J’aurais bien proposé chez moi mais je doutais qu’Axel approuve, sans compter que mon loft, bien que d’une belle taille, était trop petit pour accueillir une famille de six personnes.

@ Billy Lighter

Entendre la voix d’Amon me fit un bien immense ! Ce fut un peu comme de me retrouver dans ses bras. Je ne sais pas ce que je donnerais pour y être, d’ailleurs. Je lui annonçais que ma maison avait été détruite par un incendie.

- Je n’en sais rien. Je suppose que l’enquête nous en dira plus sur la cause de l’incendie.

J’espérais très fortement que le circuit électrique des ampoules du lustre de notre salle à manger soit responsable du sinistre. Autrement, s’il fallait que la cause soit déterminée comme criminelle, Axel n’allait pas s’en remettre. Il n’avait jamais anticipé que sa visite à Thomas Fleming, tout au fond de sa cellule de prison ou il croupissait puisse causer un drame d’une telle ampleur.

- Oui, nous allons bien. Amon ! Il a fallu que je laisse tomber mes bébés dans le vide, en bas du balcon, pour qu’Axel les rattrape un par un ! J’ai cru mourir chaque fois !

Jamais je ne voulais revoir la peur imprimée sur le visage de mes enfants. Ils étaient si jeunes et pourtant, ils avaient vécu la nuit dernière, la pire épreuve de leur vie ! Il s’en était fallu de peu, c’est ce que je confiais à Amon, pour que nous y restions tous les six.

Amon aurait voulu être là pour nous aider mais qu’aurait-il pu faire de plus que d’attraper lui aussi mes bébés au vol ? Il n’aurait pas pu entrer dans la maison puisque l’incendie avait déjà bien ravagé ma demeure. Je n’aurais fait que m’inquiéter pour une personne de plus.

Je tenais le combiné contre mon oreille d’une main alors que mon front était appuyé contre le téléphone fixé au mur. Mes yeux étaient clos et une larme coula furtivement le long de ma joue alors qu’il me disait que l’important était de ne penser à rien d’autre que du fait que ma famille était en vie et que le reste n’était rien de plus que du matériel.

- Je sais, c’est ce que je passe mon temps à me répéter, sinon, je risque de devenir folle !

J’aurais voulu faire un bond dans le temps et me retrouver plus loin, dans un mois ou deux quand tout sera un peu plus calme et qu’Axel et moi saurons un peu mieux ce que l’avenir nous réserve. En attendant, il fallait que je passe le temps, une heure à la fois.

- Tu es un amour, mais non. Je doute qu’Axel n’accepte de l’aide venant de toi. Cependant, moi, je voudrais bien ton pull en laine. Il me semble que ce serait vraiment réconfortant de respirer ton odeur. Ce serait comme être dans très bras.

Je soupirais tout en jouant avec une mère de mes cheveux de ma main qui ne tenait pas le combiné du téléphone.

- Nous allons nous installer chez Daniele, le temps d’y voir plus claire dans toutes les démarches que nous devons faire. Il faut voir avec nos assurances, avec les enquêteurs du service des pompiers et de polices de Los Angeles, Axel doit demander à ses parents de nous envoyer de l’argent le temps de récupérer nos papiers d’identifications pour être en mesure d’aller à notre banque, faire venir toutes nos cartes d’identification, justement, je ne sais vraiment pas par où commencer ! Je me sens comme dans un océan, entourée de requins !

Ça avait paru si simple quand nous en avions parlé Axel et moi, mais là que j’en parlais avec Amon, je voyais la succession de démarche comme une montagne interminable à gravir.

- Il faut que je trouve un moment pour m’évader et venir te retrouver, faute de quoi, je ne tiendrai jamais !

@ Billy Lighter

La voix de Sonne était tremblotante à l’autre bout du fil. En même temps, elle venait de tout perdre… Alors certes, la perte de tous ses biens était déjà une catastrophe en soi, mais je ne pouvais imaginer la peur qu’elle avait du éprouver pour ses enfants ! Et même pour son mari, car je savais que malgré sa relation avec moi, elle l’aimait.

Pour l’instant, ils ne connaissaient pas les causes de l’incendie…

Je pinçai les lèvres… Pour moi, la cause de l’incendie avait peu d’importance vu que je n’avais pas toutes les cartes en main, je n’imaginais même pas que la cause puisse être criminelle, je pensais plus à un problème électrique ou à un oubli du four ou d’une taque de cuisson.

-Peu importe la cause pour l’instant, ma chérie… Pour l’instant, il faut vous reposer et remercier le Ciel d’être tous en vie et apparemment sans une égratignure.

Elle me confirma qu’ils allaient bien, mais haussa un peu la voix, encore paniquée en me disant qu’elle avait du lâcher ses enfants dans le vide depuis le balcon. J’en étais bouche bée.

-Oh Sonne ! Je suis désolé… ça a du être une chose vraiment traumatisante ! Mais vous avez géré, apparemment…

Elle en rêverait encore sûrement la nuit pendant longtemps. Je ne pouvais même pas imaginer ce qu’une mère pouvait ressentir en faisant ça.

-Je te crois, quand tu dis que tu as du mourir à chaque fois… Mais pense que maintenant ils sont dans votre chambre d’hôtel, à l’abri et qu’ils dorment…

Enfin, je supposais qu’ils dormaient, à moins que leur nuit agitée ne le leur permette pas.

J’essayai de dire à Sonne, je le lui répétais, de penser que l’important était qu’ils étaient tous en vie et sains et saufs et c’était ce qu’elle faisait. Elle disait qu’elle allait devenir folle si elle ne pensait pas à ça.

-Ecoute… Une fois que tu auras raccroché ce téléphone, tu vas aller au restaurant de l’hôtel et te commander une tisane, d’accord ? Ensuite, tu iras rejoindre Axel et tes enfants et les embrasser un par un, pour bien ressentir qu’ils sont réels et qu’ils vont bien.

Je marquai une pause pour qu’elle assimile…

-Et après, tu vas essayer de dormir un peu. Même une heure, ça te fera du bien.

Je demandai ensuite si je pouvais leur apporter mon aide, de quelque façon que je sois. Mais Sonne refusa prétextant qu’Axel n’accepterait aucune aide venant de moi. J’eus un sourire en coin.

-Je vous aiderai quand même, d’une façon détournée… Et tu auras mon pull.

Elle m’annonça alors qu’ils allaient aller s’installer chez Daniele Ricci, son patron, le temps de se remettre. Il y avait tellement de chose à faire que Sonne s’emballait encore.

-Shhh hey, Sonne… Un pas à la fois. Tu vas voir, tout vas se faire un après l’autre. Et tu n’es pas seule dans cette épreuve, tu as Axel, et tu m’as moi.

Et en parlant de moi, Sonne dit d’une voix plus aiguë encore qu’il fallait qu’elle vienne me retrouver, pour tenir…

Je souris.

-Dès que tu trouves un moyen de t’échapper, téléphone à la rédaction de L.A.People. Si j’y suis, je te rejoindrai chez moi. Si je n’y suis pas, c’est que je suis chez moi… J’en profiterai pour te donner ce pull.

Je marquai une nouvelle pause.

-Hey… Tout va bien se passer, ma belle, ok ? Le pire est passé.

@ Billy Lighter

Parler à Amon était rassurant. Bien qu’il ne pût pas faire grand-chose, de toute façon il n’y avait rien de plus à faire que de constater les faits, lui parler me calmait, me permettait de faire une pause de tout ce drame qui continuait de me tirer vers le fond. Je lui expliquais que nous n’avions pas encore d’idée de ce qui avait pu causer l’incendie mais comme le disais Amon, l’important pour l’instant demeurait que nous puissions nous reposer et surtout, que nous soyons tous en vie et encore mieux, aucun d’entre nous n’étaient blessés.

- Je sais, je ne cesse de me le répéter. Mais quand je ferme les yeux, l’immensité du drame me submerge. J’imagine que j’aurai besoin de temps pour m’en remettre.

En tous les cas, j’estimais avoir droit à minimum quarante-huit heures de dépression profonde, le temps de vivre le trop plein de tout, éviter de garder ça en moi trop longtemps question que ça ne pourrisse pas de l’intérieur, pour mieux rebondir.

J’étais une battante au fond!

J’en avais vécu des situations pas faciles et je m’étais toujours retroussés les manches pour mieux aller de l’avant. Cette fois-ci n’allait pas échapper à la règle… après ma courte période dépressive.

- Axel a sauté le premier pour que je puisse lui envoyer les enfants un à un. Je suis la dernière à avoir quitté la maison. À un moment, les fenêtres de notre chambre ont volé en éclats. J’ai compris que nous n’avions que très peu de temps pour se sauver.

Je savais que jamais je ne pourrais oublier ce moment des plus effrayants et troublants. J’allais chérir davantage mes enfants, bien qu’ils étaient déjà la prunelle de mes yeux. Je ne voulais absolument plus jamais voir cette peur imprimée sur leur visage. Il me semblait pouvoir encore la force avec laquelle Allan s’était accroché à ma jambe en pleurant!

- Nous avons eu du mal à les endormir mais, oui, ils dorment. C’est pour cela que j’en ai profité pour sortir de la chambre. J’avais besoin de respirer un peu, et de visualiser les sorties d’urgences.

Il était fort à parier que cela allait devenir un réflexe autant pour Axel que pour moi.
Je soupirais de fatigue, je ne savais même pas comment je pouvais arriver encore à tenir. Ma tête allait exploser mais en même temps, nous avions eu tellement de choses à penser en si peu de temps que j’avais fonctionné par automatisme.

- Oh, Amon ! Nous ne sommes pas descendus dans un cinq étoiles, malheureusement. J’ai plus de chance d’obtenir un Dr.Pepper dans une distributrice qu’une bonne tisane !

Je regardais autour de moi en disant cela, de peur que la réceptionniste qui m’avait donné un billet de vingt dollars quand je lui avais demandé une seconde pièce, ne m’aie entendu. Je ne voulais pas l’insulter, il fallait bien des hôtels pour tous les budgets et la nuit dernière, nous avions prit le premier qui s’était pointé sur notre chemin sans faire de manière.

- Je vais aller m’allonger avec mes bébés et dormir aussi longtemps que possible. Déjà de pouvoir fermer les yeux fera toute la différence.

Amon voulait nous aider et je trouvais sa proposition adorable. Mon cœur m’hurlait d’accepter mais ma tête le fit taire et déclina l’offre de mon amant. Ne serait-ce que par respect pour m on mari, je ne pouvais même pas avancer la proposition d’Amon mais ce dernier affirma qu’il nous aiderait tout de même mais de manière détournée.

- Tu es un amour, Amon ! Je l’apprécie vraiment, merci !

Surtout que j’allais avoir son pull pour me tenir au chaud. J’avais déjà hâte de l’enfiler et de pouvoir respirer l’odeur de mon amant sur mon corps.

- Je sais ! Et j’ai Daniele aussi, j’ai beaucoup de chance et je suis reconnaissante, c’est simplement que dès que j’y songe, je me sens submergée et je sens la panique grimper. Ce soir, je prendrai un bain chaud et moussant, je pleurerai un bon coup et ça passera. Je serai plus combative dans un jour ou deux… juste le temps de percuter.

De toute façon, je ne pouvais pas me laisser aller ! Mes enfants comptaient sur moi ! S’ils me voyaient effondrée, ils n’allaient rien comprendre et développer de l’anxiété. Ils devaient sentir que leur maman tout comme leur papa, étaient forts !

Je connaissais un bon moyen de retrouver un peu de force et je le laissais savoir à Amon qui me dit que je n’avais qu’à téléphoner à son travail, dès que j’aurais un moment de libre et qu’ensuite, je pourrais le rejoindre chez lui.

- J’ai tellement hâte de me retrouver dans tes bras ! Tu me manques, Amon.

Il y avait un petit moment que nous ne nous étions pas vus, malheureusement. Avec le départ de Sky, tout était devenu plus difficile mais j’espérais que de me retrouver chez Daniele me permettrais de bénéficier de quelques heures pour m’occuper de moi-même.

- Je dois te laisser. Axel va commencer à se demander si je ne suis pas déjà entrain de nous magasiner une nouvelle maison ! Mais c’est surtout que mes jambes ne me supportent plus.

Je soupirais encore avant de faire rouler le fil métallique du combiné entre mes doigts tout en regardant encore par-dessus mon épaule.

- Je te donne d’autres nouvelles très bientôt, et en personne, d’accord ? Désolée de t’avoir réveillé mon ange.

@ Billy Lighter

Sonne était une femme forte. Certes, sa voix tremblait, elle était encore sous le choc et j’imaginais que voir partir sa maison en fumée et devoir balancer ses enfants un à un dans le vide devait être traumatisant. Mais elle s’en remettrait… Et quand les choses sérieuses avec les assurances et autres allaient devoir commencer, ils auraient devant eux une femme fière d’avoir pu sauver sa famille, à défaut du reste.

-Bien sûr tu auras besoin de temps pour t’en remettre, ce n’est pas rien ce que vous avez vécu. Mais je suis certain d’une chose : tu t’en remettras et vite. Même, tu en sortiras plus forte !

Sonne me raconta comment Axel avait sauté par la fenêtre et comment elle avait vu les vitres de leur chambre voler en éclat. Je fermai les yeux et soupirai, remerciant le Ciel que Sonne soit encore en vie…

-Et tu as très bien réagit, ma belle… Tu as fait au plus vite quelque chose qui n’était pourtant pas facile pour une mère… Tu es une bonne mère… Très courageuse.

J’espérais que mes mots lui feraient du bien, j’espérais être réconfortant pour elle… Car je savais que c’était ça qu’elle venait chercher auprès de moi, son amant : du réconfort, et la certitude d’avoir bien agi.

Les enfants dormaient maintenant, même s’ils avaient eu du mal à les endormir. Et Sonne avait eu besoin de souffler un peu… Elle avait aussi droit à ses moments à elle. Car elle n’était pas qu’une mère et une épouse, c’était avant tout une femme.

Elle avait aussi eu besoin de visualiser les sorties d’urgence…

-Peut-être que vous aurez besoin, sur une courte période, de voir un professionnel… un psy ou quelqu’un qui puisse vous aider à gérer ce traumatisme. Mais ce choix vous revient à vous et à vous seuls.

Je proposai à Sonne d’aller au bar de l’hôtel et de se commander une tisane. Mais apparemment, l’hôtel dans lequel ils séjournaient n’était pas vraiment de ce genre de standing. Ils s’étaient apparemment arrêtés au premier hôtel rencontré.

-J’en suis désolé, Sonne… mais tu verras, je suis sûr que vous serez bien accueillis chez les Ricci… Daniele te doit au moins ça pour tout ce que tu fais pour lui.

Sonne m’annonça alors qu’elle allait aller s’allonger avec ses petits et fermer les yeux. Je souris.

-Ce sera déjà un bon début… Et ça te rendra plus réel le fait qu’ils soient tous là et en bonne santé.

Je lui proposai mon aide mais elle la refusa, demandant juste un pull. Mais j’eus une idée, un moyen détourné de les aider… Et ça sembla ravir Sonne.

-Tu verras, vous ne le regretterai pas.

Puis elle se réclamait le droit de percuter, de pleurer un bon coup, dans un bain moussant. Je jouai avec le pli du drap du lit… Rien que l’imaginer dans un bain, nue, me faisait frissonner…

-J’aimerais y être, avec toi et être là pour te consoler quand tout sortira…

Je souris.

-Mais tu en sortiras plus forte… Tu es déjà forte.

Puis elle avoua que je lui manquais…

-Tu me manque aussi, ma belle… Plus que tout, j’aimerais être là pour toi.

Mais il y avait Axel… Un Axel dont elle disait qu’il était temps qu’elle aille le retrouver avant qu’il ne se demande ce qu’elle fabriquait.

-Ouais… vas dormir un peu, ou juste t’allonger, ce sera déjà ça… Tu en a assez vécu pour cette nuit.

Elle affirma me donner des nouvelles bientôt et en personne…

-D’accord… A très bientôt alors ! J’ai hâte de te voir. Et ne t’en veux pas de m’avoir réveillé, mon réveil n’allait pas tarder à sonner de toute façon…

J’hésitai un instant puis ajoutai :

-Je t’aime.

Avant de raccrocher.

@ Billy Lighter