Après avoir remis les point sur les « i » avec Amon, j’avais rejoint Tiffany et on avait profité du concert de The Lightening ensemble. Ça faisait du bien de voir The Lightening en forme et j’espérais qu’on pourrait donner une aussi bonne représentation tout à l’heure.

J’avais bu… Assez bu et ça avait continué pendant le repas. On était attablé, avec Ivar et Vanya mais aussi Guillermo qui était revenu des jeux pour enfant assez heureux. Il nous expliqua tout ce qu’il avait fait avec Jesse et comment ils avaient battu Tony Ricci au football. Je levai un sourcil a cette déclaration n’hésitant pas à dire, sur un ton cynique, que j’avais bien vu Tony Ricci foutre une raclée aux deux ex-Pequeñas Manos… Guillermo disait que j’étais aveugle et que je ne connaissais rien aux règles du football… Sauf que je les connaissais certainement mieux que lui étant donné que mon père suivait le championnat Anglais et, particulièrement Arsenal, de son vivant.

Guillermo avait engouffré son repas et, avant même la fin, il était retourner joué. On ne l’en avait pas empêcher. Autant qu’il s’amuse. Puis, plus il jouait, plus il y avait de chance qu’il dorme la nuit.

Une fois le petit parti on causa et on s’amusa à quatre alors que je riais de plus en plus tellement je buvais. On m’avait proposé du vin mais j’étais resté à la bière et j’avais bien vu que le serveur avait grimacé tellement il trouvait ça blasphématoire que de manger des spécialités italiennes avec de la bière.

Mais j’aimais la bière ! Alors, je buvais de la bière ! En plus, elle était bonne !

Après le repas, c’est Daniele Ricci et Victoria Hunter qui grimpèrent sur scène pour un petit duo. J’esquissai un petit sourire en enlaçant la taille de Tiff pendant le temps de la chanson. C’est Samantha qui devait être aux anges. J’essayai de la trouver du regard mais c’est sur Jimmy Reed que mon regard tomba. Il regardait, lui aussi, la représentation de Ricci et Hunter.

Je devais parler à Reed… Et l’alcool sembla me donner le courage qu’il fallait parce que je glissai à l’oreille de Tiffany que j’allais aller voir Reed. Que c’était le bon moment.

Je la laissai, donc, alors que Ricci et Hunter eurent terminé. Je me présentai, donc, près de Reed après avoir bien vérifié qu’Amon n’était pas dans les parages. Aucune envie qu’il se fasse de drôle d’idée…

Je parlai fort à l’oreille de Reed. Peut-être un peu trop fort mais j’essayais de parler au-dessus de la musique alors que c’était maintenant Tobby Cooper qui avait pris place sur scène.

-Je peux vous voir en privé ? Je dois vraiment vous parler. C’est important.

Et je ne savais pas bien quel endroit était considéré comme « privé » pour Jimmy Reed alors je le laissais m’y conduire. Il devait connaitre la villa Ricci comme sa poche et, le connaissais, il pourrait faire en sorte qu’on ne se fasse pas avoir par les journalistes qui avaient eu la chance d’être invités à la petite fête.

Mais, avant qu’il ne réponde, je pris, au vol, un autre verre de bière du plateau d’un serveur qui passait par là. J’étais certains que j’aurais aussi besoin de mes cigarettes lorsque je dirais l’inévitable à Reed.

@ Billy Lighter

C’est main dans la main avec Maritza, après l’agréable repas que nous avions pris avec notre fille et notre gendre, que nous regardions désormais la performance de Daniele et Victoria Hunter… Puis, ce fut un parfait inconnu, Tobby Cooper, qui monta sur la scène. S’il semblait gauche au début, il se détendit quand il commença la chanson… Ma main lâcha celle de Maritza pour aller se lover au creux de ses reins.

J’étais tellement intrigué par cette découverte de Daniele que je ne vis pas arriver Finan… Le Los Diablos n’avait pas perdu la main pour ce qui était d’être discret en s’étant fait passer la bague au doigt.

Il était saoul… Moi aussi, mais pas autant. Les pupilles de Finan étaient dilatées et ses gestes manquaient de psychomotricité fine…

Il me parla à l’oreille, fort heureusement, la musique allait tellement fort que personne, pas même Maritza qui était tout près, ne pouvait entendre.

Je regardai autour de nous… The Warriors, ou ce qu’il en restait, était encore en train de faire la fête à leur table.

Je hochai la tête à l’attention de Finan mais n’ouvris pas la bouche, lui montrant simplement du doigt la direction à suivre.

On sortit du chapiteau, passâmes devant la petite ferme où je vis Jesse et Guillermo s’éclater sur la château gonflable. Puis on entra dans la villa Ricci.

-Viens, Finan… C’est par ici.

J’ouvris une porte qui donna sur un petit salon richement décoré avec tous les trophées gagnés par Daniele. Des disques d’or et de platine qui exposait fièrement. Finan avait une bière à la main tandis que moi, je ne me privai pas et pris un verre dans une armoire et me servi un des plus grands whiskys que possédait Daniele.

J’allais m’asseoir et dans un petit tiroir dérobé de la table basse, je pris une petite boîte de bois que j’ouvris en la présentant à Finan.

-Cigares cubains… Crois-moi, tu n’en fumeras jamais de meilleur.

J’en pris un pour moi, en coupai le bout puis l’allumai.

-Guillermo m’a dit que tu viendrais me voir… Enfin, il ne l’a pas formulé comme ça mais presque.

Je tirai sur mon cigare.

-Tu t’es formé une nouvelle famille et tu m’as même volé l’un des meilleurs Pequeñas Manos au passage. Il m’a déjà remis sa démission… Je suppose que tu vas en faire de même.

Je soupirai et me laissai aller sur le dossier du fauteuil.

-Et dire qu’on est en pleine guerre des gangs.

@ Billy Lighter

Jimmy avait hoché de la tête après ma demande mais il n’avait rien dit. Il m’avait juste fait signe vers une direction et j’avais hoché de la tête pour dire que j’allais le suivre. C’est ce que je fis. Je le suivis tant bien que mal parce que ça tournait un peu. J’étais passablement bourré et c’est pour ça que j’avais trouvé la force d’aller trouver mon future ex-patron.

On passa à côté du coin des enfants où Guillermo et Jesse sautaient dans la château gonflable. Moi, si je faisais comme eux, c’est clair que j’allais dégueuler mes tripes. J’avais bouffé et pas un peu et j’avais bu bien plus que je n’aurais dû. Il allait falloir que je dessaoule un peu avant le concert de tout à l’heure mais j’étais plus que certain que ma conversation avec Jimmy allait pouvoir me ramener les pieds sur terre…

On entra dans la villa Ricci et il me montra une porte disant que c’était là qu’on allait pouvoir discuter. J’hochai de la tête et le suivit à l’intérieur de ce qui semblait être un petit salon décoré en salle des trophée… Parce qu’il y en avait des trophée, là-dedans… Des disque de platine et d’or dont une grosse partie était ceux de The Army. Il y avait aussi d’autres prix dont il m’était impossible, vu mon état, de savoir ce qu’ils représentaient. Je sifflai tout de même d’admiration devant tant de récompenses. Ricci avait de quoi avoir la grosse tête quand on voyait ça. Et j’espérais que Samantha pourra en avoir autant un jour. Parce qu’elle était douée. Elle savait gérer ses troupes en tout cas. Je l’avais bu vu ces dernières semaines.

Je m’installai dans un fauteuil avec mon verre de bière alors que Jimmy ne se gêna pas pour sortir un whisky et un verre d’une armoire. C’était pas chez lui mais il faisait comme chez lui et si j’avais été dans une autre position, je lui aurait lancé un sarcasme mais je n’étais pas encore assez bourré, ni assez con pour ça.

Il s’installa, ensuite, alors que je n’avais pas encore ouvert la bouche. Il sortit des cigare cubain d’une boite et me proposa d’en prendre.

-Non, merci… Je suis pas fan de cigare. J’ai ce qu’il faut.

Je sortis mon paquet de cigarette et mon briquet de ma poche et en allumait une pendant que Reed faisait de même avec son cigare. Même si, moi, je dû m’y reprendre à plusieurs fois parce que je manquais de psychomotricité.

J’allais entamé la conversation mais il m’anticipa en disant que Guillermo lui avait dit, d’une certaine façon, que je voulais voir Reed. Je ricanai un peu à ça.

-Il est pas doué pour tenir sa langue…

Mais je ne lui en voulais pas. Et j’allais réfléchir à par où commencer quand Reed passa directement à l’offensive. Il parla de ma nouvelle famille, de Guillermo que je lui avais « volé » et de ma démission. Parce que, ouais, Reed n’était pas stupide et il sentait bien que je ne voulais pas lui parler pour rien. Il supposait donc que j’allais, comme Guillermo, lui remettre ma démission. Mais je ne pensais pas qu’il serait fourbe au point de vouloir me faire culpabiliser en parlant de la guerre de gangs.

C’était un sale mouvement de sa part. Vraiment un sale mouvement… Je respectais Reed parce qu’il avait bien dirigé le gang depuis qu’il était à ça tête même si ça faisait peu de temps que je savais que c’était lui mon vrai patron. Mais je n’avais pas besoin qu’il me fasse culpabiliser plus que je ne le faisais moi-même.

Du coup, je ne pus m’empêche de rire d’un rire désabusé et un rien cynique tout en frottant mes yeux après que Reed m’ait envoyé ses premières bombes en pleine figure.

Mon rire dura quelques secondes avant que je ne me reprenne, que je boive une longue gorgée de bière et que je plante mon regard dans celui de Reed.

-Je ne vous ai pas volé De La Cruz. Vous me l’avez imposé me punissant en même temps que lui. Ma femme s’y est attachée… Vous êtes très intelligent alors ne me dites pas que vous n’avez pas pensé à la possibilité qu’il ne revienne jamais parmi les Los Diablos, je ne le croirais pas. De toute façon, même s’il aurait fait un très bon Los Diablos, Guillermo a trahi une fois. Et un traître l’est toute sa vie. Il aurait certainement récidivé. Même bien entouré par nous comme il l’est, il lui arrive encore de parler de Fleming. Donc, je vous enlève une épine du pieds, croyez-moi.

Je tirai sur ma cigarette.

-Quant au reste, je suis conscient que c’est la guerre de gangs… Je l’ai vu de très très près. Mais ne me faites pas culpabiliser. Je viens bel et bien remettre ma démission mais c’est très loin d’être facile. Je tiens à ce gang probablement autant que vous. En fait, ce n’est pas tant au gang que je tiens mais à ceux qui le composent. Se sont mes meilleurs amis. J’ai l’impression d’être un foutu déserteur ! Mais j’ai dû faire un choix. J’ai choisi ce que je construis avec mon groupe et Tiff. Et je devrais vivre toute ma vie avec le fait que j’ai abandonné mes amis en pleine guerre. Vous savez ce que c’est de faire des choix difficile. Parce que cette guerre, c’est votre choix. Je sais que vous avez préféré la guerre de gang pour assurer la sécurité de votre famille. Et si ça me tue de savoir ça, j’aurais certainement fait le même choix dans votre position.

Je marquai une pause pour tirer sur ma cigarette avant de reprendre.

-Je ne pouvais pas continuer… Tiffany aurait été constamment en danger. Guillermo aussi. Sans compter que si je fais encore le moindre faut pas en rue, c’est la prison assurée. Et je veux pas aller en taule.

Ma voix était un peu inégale et un peu pâteuse à cause de l’alcool. Heureusement, mes idées étaient encore assez claire que pour que ce que je dise soit intelligible.

@ Billy Lighter

Finan refusa un bon cigare cubain pour sortir de sa poche des cigarettes bon marché. Je soufflai une première bouffée de mon cigare, une main pour le tenir, l’autre posée sur l’accoudoir du fauteuil.

-Tu ne sais pas ce que tu rates…

J’entrai donc dans le vif du sujet. Après avoir parlé à Guillermo, après avoir entendu l’album de The Warriors, il m’était facile de deviner pourquoi Finan venait me trouver aujourd’hui. Comme le petit, il voulait changer sa destinée… Et je savais que seuls quelques privilégiés y arrivaient.

Finan déclara alors que Guillermo n’était pas doué pour tenir sa langue.

Je souris.

-Il n’a pas à le faire avec moi. Je suis celui à qui il peut confier tous ses secrets.

Parce que j’étais au sommet de la chaîne alimentaire.

Je fis donc un petit discours pour voir le visage de Finan se décomposer à mesure que je parlais. Je le savais loyal et je savais que ça allait être dur pour lui de quitter le gang. D’après Alonso, Finan était attaché à chaque membre du gang mais était tellement pris dans l’engrenage que s’il devait en supprimer un pour trahison, il le faisait…

Bref, Finan était quelqu’un sur qui on pouvait compter et ça me faisait mal de le perdre. Nous n’étions pas amis, nous nous connaissions à peine, mais moi aussi, j’étais attaché à chacun de mes Los Diablos.

Quand j’eus terminé de parler, Finan contre-attaqua… Il me demandait si j’avais vraiment penser que lui et sa femme n’allaient pas s’attacher à Guillermo, comme les Perry s’étaient attachés à Jesse…

Je tirai sur mon cigare.

-Si, c’était bien mon but : donner un sentiment d’appartenance fort à Guillermo. Que tu remplaces Ward dans son cœur et nous le ramène loyal comme pas deux aux Los Diablos… Que tu l’adopte.

C’était ce qui allait se passer mais…

-Mais ce n’est que quand j’ai entendu ton album que j’ai compris que vous ne reviendriez pas, aucun des deux.

Ensuite, Finan continua. Il savait que c’était la guerre des gangs et ça lui faisait mal de quitter ses amis dans ce contexte. Mais voilà, comme moi, il avait une famille à protéger, maintenant. De plus, il ne voulait pas finir en taule, ce que je pouvais comprendre… Il parlait comme si j’allais refuser sa démission.

Je me penchai vers lui, la fumée s’échappant de mes narines.

-Je suppose que tu connais l’histoire de Delfino Alvarez… ? Il est présent ici ce soir. Lui aussi voulait quitter le gang… Mais lui n’est pas venu me voir, ni voir Alonso. Il a juste déserté. On l’a traqué pendant plus d’une année, lui mettant la pression, l’intimidant… Et c’est là, en voyant que malgré tout, il ne revenait pas vers nous… que j’ai compris qu’on ne peut pas forcer quelqu’un à rester… Tout ce qu’on peut faire, c’est le tuer.

Je me remis contre le dossier de mon siège.

-Mais je ne l’ai pas fait. Je n’ai pas donné cet ordre… A la place, j’ai trouvé à Delfino une place chez MTI afin d’avoir une taupe dans la maison de disque rivale… Mais je ne l’ai jamais utilisée et aujourd’hui, Delfino coule des jours heureux, loin du gang.

Je regardai Finan dans les yeux.

-Je peux te donner ça… Mais il y a une condition sine qua non.

@ Billy Lighter

J’haussai des épaules quand Reed déclara que je ratais quelque chose en refusant ses cigares hors de prix. Non, je n’aimais pas le cigare. J’avais déjà essayé mais ce n’était pas mon truc. Je me contentais des cigarette que je fumais depuis mes 12 ans. Peut-être que j’aurais dû accepter. Un gars comme Reed pouvait, peut-être, prendre mal qu’on refuse ses offres mais je n’en avais pas envie et l’alcool faisait que j’étais pas vraiment capable d’accepter des choses dont je n’avais pas envie.

Et Reed ne tarda pas à dire qu’il savait que j’allais venir le voir parce que Guillermo lui avait dit. Je dis, sarcastique, que le gamin ne savait pas tenir sa langue mais, pour Reed, c’était normal que le petit vienne tous les confier. Il disait même que Guillermo pouvait lui dire tout ses secrets. Mouais, ça c’était pas gagner.

-Il ne dit que ce qui lui arrange. Il est malin.

Et il avait certainement dit ça parce qu’il aimait m’emmerder. On commençait à arriver à vivre ensemble, lui et moi, mais ça lui arrivait de continuer certains de ses coups-bas. Moi, j’allais lui en faire un, de coups-bas, quand j’allais changé son nom en Quinn…

Après ça, et alors qu’il savait que je venais pour ma démission, il y alla avec quelques attaques que je trouvais injustes. Déjà, je ne lui avais pas volé Guillermo. C’est lui qui me l’avait imposer ce que je ne manquai pas de dire. Parce que, même si j’avais peur des conséquences, je n’allais pas tenir ma langue dans ma poche. Ce n’était pas mon genre.

Et alors que je me défendais sur le sujet « De La Cruz », Reed confirma que tout ça était bien son but. Il voulait que je m’attache à Guillermo pour en fait en élément loyal. Loyal, comme moi… Que j’irais même jusqu’à adopter le petit.

Là-dessus, il avait vu juste et j’avais même tiqué à ça… Au moins, ça ne l’ennuiera pas d’apprendre que Guillermo, j’allais l’adopter, et très bientôt. Mais là où il s’était trompé c’était sur le fait que, une fois attaché à ce gamin, j’aurais pu le remettre dans la rue… J’aurais pu le faire, en fait, si j’avais été seul avec Guillermo… Mais Tiff avait tout changé. Elle nous avait donné mieux à moi et à Guillermo.

-Je savais que vous étiez malin… Mais vous avez oublié Tiff dans l’équation. Et elle n’aurais jamais voulu que la gamin se mette à dealer.

Et Reed déclara que c’est en entendant mon album qu’il a su que je ne reviendrais pas et Guillermo aussi. Je levai un sourcil assez surpris de ça. Et je ne pus m’empêcher de me montrer curieux.

-Ah oui ? Pourquoi ?

Quant aux Los Diablos, je fus, à nouveau, franc avec Reed qui essayait de m’avoir par les sentiments. Je lui fis comprendre que j’avais suffisamment assez avec ma propre culpabilité que pour ajouter celle qu’il essayait de me foutre sur les épaules. Il n’y avait pas un seul jour où je ne me sentais pas coupable. Et je savais que chaque mort qu’on me rapportera de cette guerre, sera quelqu’un que j’aurais l’impression d’avoir aidé à tuer. Parce que je suis un déserteur. Je le sais !

Je fixai Reed lui expliquant ce qui m’avait poussé à ce choix en faisant le parallèle avec ses propres dernières décisions. Après ça, j’attendis son verdict et lorsqu’il parla de Delfino, je ne pus m’empêcher de soupirer en fermant et me frottant les yeux.

Delfino… Delfino le déserteur. C’est cette histoire que Reed me conta. Une histoire que je connaissait bien. Delfino avait déserté et vous saviez quel Los Diablos le haïssait le plus pour ce geste ? Moi… C’était moi qui avait été le plus odieux avec lui. C’était moi qui l’avait le plus intimidé. C’était moi qui menait les missions afin de le déstabiliser. Et malgré tout, il est resté à l’écart… C’est ce que Reed a fini par conclure : Delfino ne reviendra jamais et la seule solution était de le tuer.

Et mon cerveau embrumé par l’alcool ne pus pas assez vite faire les liens alors mon cœur s’emballa parce que je pensait bien que, ce que Reed voulait me dire, c’était qu’il allait me tuer.

Je savais qu’il en était capable… Et je savais qu’il avait dû voir de la résignation sur mon visage. Pas de la peur… Mais plutôt l’expression de celui qui attendant patiemment sa condamnation à mort et qui sait qu’il le mérite.

Mais Reed continua disant qu’il n’avait pas tué Delfino. Effectivement, il était même ici, ce soir, chose que je ne savais pas… J’imagine que je ne suis pas vraiment celui à qui il a envie de dire bonjour et je le comprends parfaitement. Maintenant, je comprenais Delfino… Même si, j’aurais été lui, j’aurais tout de même présenter ma démission autrement. Comme j’étais en train de le faire, par exemple, même si ça revenait presque à dire à Reed : « je déserte, tue-moi… ».

J’écoutais la fin de son histoire. Delfino, son agent infiltré qu’il n’avait jamais utilisé. Delfino qui coulait des jours heureux et Reed qui pouvait me donner ça…

Et, dans un autres situation, j’aurais pu dire : « hey, tu n’as rien à me donner, je suis libre de faire ce que je veux ». Ici, je savais que Reed était maitre de mon destin. Je savais que s’il voulait me tuer, même si aucun Los Diablos ne voudra le faire, il le fera lui-même.

Donc, je devais m’en remettre à son verdict et, effectivement, me plier à une condition.

Je soupirai.

-Delfino… Tu sais que c’est moi qui était le plus prompt à l’intimider ? Tu le sais, hein ? Tu es Jimmy Reed alors c'est clair que tu le sais… Ça rend l’histoire très ironique, tu ne trouves pas?

Je m’enfonçais… Et j’avais laisser tomber le vouvoiement alors je me raclai la gorge pour me reprendre.

-Si la condition c’est de garder tout ce que je sais pour moi, sachez que je comptais déjà le faire. Je suis toujours loyal aux Los Diablos, quoi qu’il arrive. Jamais je ne vous donnerais et jamais je ne donnerais aucun de mes amis. Là-dessus, vous n’avez pas à vous en faire…

J’avais donné Fleming par contre mais on s’en fiche, c’est un ennemi.

@ Billy Lighter

-Je sais…

Je soufflai la fumée de mon cigare, pensif. Je savais que Guillermo était malin, sinon, il ne serait jamais arrivé à entrer dans la villa, à prendre J.R. dans ses bras et à l’emmener, même si son enlèvement avait été avorté.

J’annonçai que mon but en le plaçant chez Finan était de le rendre loyal comme l’Irlandais et même que Finan l’adopte, pour bien faire. Finan m’affirma que j’avais vu juste, il allait donc l’adopter, ce qui me fit sourire. Et il me dit que j’oubliais sa femme qui n’aurait jamais laissé dealer Guillermo.

-Parce que tu crois vraiment que j’étais sérieux quand j’ai dit au petit qu’il pourrait dealer à ses 12 ans ? Non.

Dans mon gang, on ne dealait pas avant 18 ans. C’était pour amadouer Guillermo que j’avais dit ça, en espérant que ça colle avec Finan, même si ce n’était pas gagné d’avance.

Je déclarai à Finan que c’était lorsque j’avais entendu son album que je savais qu’il ne reviendrait pas parmis les Los Diablos. Il avait une voix d’or et des mains faites d’argent pour sa guitare. De plus, il avait inventé un tout nouveau genre.

Je tirai longuement sur mon cigare.

-Parce que cet album est bon. Je me demande comment on a pu passer à côté de ta démo. Mais ainsi sont faites les choses. Mais quand j’ai entendu Warcry, quand j’ai calculé tout ce que ce seul album allait te rapporter… J’ai su que même ta famille d’adoption ne pourrait pas te retenir…

Je souris…

-Même si je sais que tu continueras à les fréquenter pour voir s’ils vont bien, tu ne travailleras plus comme deuxième homme… Ni même comme simple dealer. Parce que tu as trouvé mieux.

Je donnai un coup de menton vers son alliance.

-Tu t’es trouvé une femme et un substitut de fils. Tu n’as plus besoin des Los Diablos, même si les Los Diablos ont besoin de toi.

Il voulait que j’arrête de le culpabiliser… Je levais les deux mains en l’air en signe que je ne le ferais plus, puis je lui racontai l’histoire de Delfino Alvarez… une histoire qu’il connaissait bien pour avoir été celui qui avait le plus intimidé le latino pour qu’il rentre dans le rang.

Finan laissa alors tomber le vouvoiement, s’emportant un peu…

-Bien sûr que je le sais. C’est Alonso qui t’a donné l’ordre de le faire et Alonso qui t’a donné l’ordre d’arrêter… De le laisser tranquille.

Je marquai une pause et le regardai dans les yeux.

-Mais c’était moi qui tirais les ficelles.

J’acceptai donc, comme j’avais fini par le faire pour Delfino, sa démission… Mais ce n’était pas sans condition… Il me dit alors que s’il s’agissait de tenir sa langue, ce n’était pas un problème. Et il était revenu au vouvoiement.

-Je sais que tu ne diras rien. Ma condition n’a rien à voir avec ça. Ma condition est celle-ci : avec toi, je ne perds par un simple dealer comme Delfino Alvarez, je perds un troisième homme et Alonso, un deuxième. Je n’accepterai que tu quittes le gang en paix que lorsque tu te seras trouvé le remplaçant idéal.

@ Billy Lighter

Le conversation tourna d’abord sur Guillermo qui avait fini par rendre sa démission. Quelque part, Reed aurait dû pensé que tout ça aurait pu finir de cette façon surtout en le mettant chez moi qui suit en couple avec Tiff. Reed aurait surtout voulu que je le rende fidèle, comme moi, et qu’il aurait pu rentrer dans le rang de cette façon. Il avait même pensé que je pourrais l’adopté ce qui, dans peu de temps, sera le cas. Par contre, je levai un sourcil quand Reed affirma qu’il avait menti à Guillermo sur le fait que le petit pourrait dealer à 12 ans. Moi, je pensais qu’il était sérieux et apprendre qu’il ne l’était pas me fit tiquer…

-C’était un dangereux mouvement, ce mensonge… Si jamais Guillermo n’avait pas eu la proposition de Vanya de faire de la télé, en gros, si personne ne lui avait donné de perspective, il aurait continuer à penser qu’il pourrait être Los Diablos à 12 ans. Et ne sachant pas que c’est un mensonge, je l’aurais conforté dans cette idée… Imaginer que, ses 12 ans venus, il aurait demandé son dû et, si vous ne lui aviez pas donné, le travaille que j’aurais fait en 1 an aurait été anéanti. Il n’aurait plus eu confiance en vous, ni en moi. Bref, c’était un dangereux mouvement. Par chance, il démissionne. Dans cette configuration, vous pouvez remercier Tiff et Vanya.

Reed était mon boss… Mais, comme avec Alonso, je n’hésitai pas à donner mon avis. C’était pour ça que j’étais le bras droit d’Alonso. Pour ça et pour le fait que j’étais probablement le plus loyal, dans le tas…

Par contre, je me demandais bien comment Reed avait pu prévoir ma démission à travers mon album. J’avais envie de savoir alors je posai la question. Et sa réponse me dérida un peu. Sincèrement, cette fois. Il aimait notre album et j’entendais bien qu’il râlait un peu que ses managers soient passé à côté de ma démo merdique. A leur décharge, elle était vraiment merdique.

En gros, il savait que mon album allait rapporter et que, donc, mon changement de cap était inévitable. Il savait, aussi, que je n’arrêterais pas de fréquenter mes amis. Ça, c’était clair. Il montra ensuite mon alliance et parla de ma nouvelle famille dont Guillermo allait bientôt faire partie. J’hochai de la tête… Il avait tout juste.

-Oui… Apparemment, vous vous en êtes rendu compte plus vite que moi. Je ne saurais pas ne plus fréquenter Alonso et les autres. Ce sont mes amis, avant tout. Mais je ne peux plus dealer… Je ne peux plus les aider sur le terrain. Et j’en suis désolé. Mais c’est comme ça.

La seule chose que je voulais, c’était que Reed n’en rajoute pas sur le plan de la culpabilité et vu son geste, il avait compris. Ensuite, il parla de Delfino… Et je me sentis vraiment hypocrite sur le coup. Parce que j’avais reprochés à Delfino exactement ce que j’étais en train de faire maintenant. Même si, moi, pour démissionner, j’y mettais les formes… Je ne quittais pas simplement le gang sans rien dire à personne comme l’avait fait Delfino. Mais je ne pus m’empêcher de souligner l’ironie de l’histoire… Reed confirma qu’il savait…

Parce que Reed savait tout.

Parce que Reed tirait les ficelles ce qu’il ne manqua pas de me rappeler. Je soupirai.

-Je sais… N’empêche que je reste sur l’idée que Delfino aurait dû au moins nous prévenir. J’aurais mis moins de cœur à le harceler s’il avait prévenu. Même si je suis content qu’il puisse vivre une vie paisible. C’est pas un mauvais gars.

Moi, je l’avais été, mauvais, avec lui. Pourtant, je n’arrivais pas à avoir autant de regrets, là-dessus, que je le voudrais.

Reed accepta donc ma démission… J’aurais pu être soulagé mais il y avait une condition. Je cherchais à l’anticipé mais ce n’était pas le fait que je me taise sur tout ce que je savais que Reed voulait. Je fis la moue avant de boire, d’une gorgée, le reste de ma bière avant de l’écouter attentivement.

Il m’exposa alors sa condition et je ne pus m’empêcher de fermer brièvement les yeux avant de les rouvrir. Reed voulait que je trouve mon propre remplaçant… En gros, il me demandait de jouer les DRH pour me remplacer moi-même.

Je passai ma main sur mes yeux.

-C’est sérieux ?

Je soupirai regardant dans le vide avant de reposer mon regard sur Reed. Actuellement, personne ne pouvait prétendre au rôle de second et je n’étais pas assez un enfoiré que pour en nommer un au hasard pour avoir la paix… Non. Je n’avais aucune envie de laisser Alonso dans la merde.

-Carlos Martinez est celui juste en-dessous de moi mais il ne pourra jamais être second… Il est trop…

Je me mordis la lèvre avant de soupirer.

-Stupide… C’est pas un stratège, c’est un exécuteur et… Les autres sont soit trop jeune, soit pas fait pour le poste. Manuel fera un bon second, un jour, mais pas tout de suite. Isabel pourrait être second mais vous l’avez déjà engagé et…

Je fis une grimace.

-Putain, ça va pas être facile… Je vais pas quitter le gang avant 10 ans avec cette condition…

Je soupirai faisant la moue avant de fixer Reed.

-Je vous trouverais un second… Je vais aller voir tout le monde pour ça. J’ai aussi des nouvelles recrues à aller voir. Mais… Je n’irais plus dealer… Ni vérifier la moindre cargaison. En gros, je veux bien conseiller Alonso, continuer à faire des stratégie et chercher ce foutu second d’Alonso. Mais je ne veux plus aller sur le terrain. Je ne peux pas me le permettre. Parce que si j’y retourne, vous risquez de vous retrouver sans troisième homme et sans quelqu’un pour vous chercher un foutu troisième homme. Est-ce que ça vous va ? Croyez-moi, trouver ça sera un foutu travaille… Surtout en pleine guerre.

Je continuai de regarder Reed.

-Deal ? Je fais déjà pas mal d’effort. Je pourrais vous faire une Delfino mais c’est pas mon genre alors je crois que je suis plutôt correct.

J’avais du pain sur la planche et je sens que ça n’allait pas être simple.

@ Billy Lighter

Finan déclara que c’était dangereux comme mensonge de dire à Guillermo qu’il pourrait dealer à 12 ans alors que ce n’était pas vrai. Je souris, ce n’était pas comme si j’avais deux coups d’avance.

-Il ne serait peut-être pas devenu dealer, mais je l’aurais mis à la tête des Pequeñas Manos… Ugo ne convient vraiment pas à cette place… Et il me semble qu’être leur leader en ferait un Los Diablos à part entière, non ? Comme Manuel dans une époque pas encore si lointaine.

Je tapai la cendre de mon cigare dans le cendrier entre nous  et bu une gorgée de whisky.

-Mais apparemment, il m’a devancé et a trouvé mieux !

J’en vins à Finan dont je devinai les intentions qui étaient de me donner sa démission… Je le savais en partie par Guillermo, mais c’était surtout son album qui m’avait convaincu que les jours de Finan parmi les Los Diablos étaient comptés. Et pour la première fois alors que je lui expliquai que son album m’avait conquis, je peux entrapercevoir un semblant de sourire sur le visage de l’Irlandais.

Cependant, j’imaginais bien que Finan ne pourrait pas simplement couper les ponts avec les Los Diablos. Parce que beaucoup étaient de ses amis, mais il me prévint qu’il irait juste les voir, les saluer, pas dealer, pas tuer, pas commettre de crime.

-Je m’en doute et je le comprends très bien…

Je le regardai dans les yeux.

-Cela dit, fait attention, si tu es libéré sous conditions après ton procès, il se peut que le juge t’interdise de fréquenter les gens comme Alonso par exemple. Mais si tu es acquitté, nous seront ravi d’avoir de tes nouvelles… Et prends Guillermo avec toi, il sera content de voir ses amis Pequeñas Manos… Je me suis laissé dire par Isabel que même Jack Perry était allé les voir avec Jesse.

Puis on passa au cas Delfino… un Delfino qui, en son temps, avait été traqué par Finan qui lui mettait la pression pour qu’il réintègre les Los Diablos et qu’il surveillait afin qu’il ne nous balance pas… Jusqu’à ce que j’aie compris que Delfino ne reviendrait pas, mais ne trahirait pas non plus.

-Je suis d’accord avec toi, il aurait pu prévenir… mais tout le monde n’a pas autant de couilles que toi, il faut dire…

J’acceptai donc sa démission, mais à une seule condition : qu’il se trouve un remplaçant. Et je vis à sa tête que ça ne lui fit pas très plaisir !

Il se mit alors à réfléchir tout haut, à passer en revue de potentiels candidats en leur trouvant à tous un défaut… Sauf à une personne : Isabel, qui nous aidait beaucoup à la villa.

Je tiquai et fronçai les sourcils.

-Mais… Isabel est une femme, Finan.

Elle ne pouvait donc pas être le second d’Alonso, je ne pouvais le concevoir.

Il s’arrêta de réfléchir et émit lui aussi quelques conditions… il voulait bien chercher le troisième homme, même discuter stratégie avec Alonso, mais ne pas aller sur le terrain… J’écrasai mon cigare dans le cendrier.

Puis, je lui tendis la main.

-Deal. Toi seul sais ce que c’est que d’être le troisième homme… Et je voudrais que comme toi au départ, ce troisième homme ne sache pas que qu’il est troisième, mais bien deuxième homme.

Autrement dit, qu’il ne me relie pas au gang.

@ Billy Lighter

Reed aimait montrer qu’il n’était pas stupide et il le fit encore quand je déclarai que son mensonge aurait pu être dangereux. Lui, disait que, aux 12 ans de Guillermo, il lui aurait simplement proposé la place de chef des Pequeñas Manos en remplacement d’Ugo. Ugo qui, il était clair, n’était pas fait pour ce rôle même s’il y mettait du cœur. Bref, Jimmy aurait donné à Guillermo un deal certainement acceptable pour le gamin.

Du coup, j’haussai les épaules.

-J’imagine que ça lui aurait convenu…

Quoi que Ward lui proposait, lui, une place de lieutenant ce qui était nettement plus attractif en plus d’être nettement plus dangereux pour le gosse. Mais Guillermo n’avait strictement peur de rien quand il était en rue livré à lui-même.

Reed confirma que, de toute façon, le gamin avait trouvé mieux et l’avait devancé. Ça me fit un peu rire. C’était le moins qu’on pouvait dire.

Mais je n’étais pas ici que pour Guillermo mais, aussi, pour ma démission. Une démission que Reed avait anticipé parce qu’il l’avait déduit à partir de notre album. J’avoue que les compliments me firent sourire. Et je ne pus que confirmer tout ce qu’il avait déduit même le fait que je ne pouvais pas couper purement et simplement les ponts avec mes amis. Je n’en avais pas envie. Mais il n’était pas question que je deale à nouveau. Surtout alors que mon jugement approchait. Et, visiblement, Reed le comprenait. J’hochai de la tête.

-Tant mieux…

Mais il me dit de tout de même faire attention car, dépendant de ma peine, je ne pourrais peut-être plus voir Alonso. Je savais que si j’avais de la prison avec sursis, j’allais être surveillé. Et fréquenter des criminels pourrait me conduire tout droit en prison. Je soupirai montrant d’un geste, à Reed, que j’étais conscient de ça. C’est pour ça que j’espérais être acquitté même si j’en doutais. Quant à voir mes amis, Reed disait de prendre Guillermo avec pour qu’ils puissent voir ses amis à lui. Je fis une petite moue.

-D’accord… Mais si Guillermo a très envie de revoir les autres, pas sûr que ça soit réciproque…

Et je savais qu’Alvaro nous en voulait à tous les deux, donc, ça risquait d’être houleux. Mais un problème à la fois.

-Et je trouverais bien un moyen de voir Alonso même si je suis sous surveillance ou si on m’interdit de les voir. On est pas en manque de ressources…

Mais ce n’était pas tout parce que Reed me parla de Delfino. Une histoire que je n’avais pas vraiment envie d’entendre aujourd’hui. Et, au terme de cette histoire, je ne pus m’empêcher de ne regretter qu’à moitié ce que j’avais fait enduré à Alvarez parce que je restais sur mes positions sur le fait qu’il aurait dû prévenir comme je le faisais. Mais, pour Reed, mon attitude était simplement le reflet que j’avais des couilles. J’haussai les épaules.

-Non. Ça m’enlève juste un peu de culpabilité en moins. Et aussi m’assurer que je n’aurais pas de représailles. Sans compter que je respecte trop Alonso que pour partir comme ça. Il m’a tout donné, je peux pas me barrer comme ça.

Reed peut s’attribuer le mérite de m’avoir, lui, tout donné mais c’est bien à Alonso que je suis reconnaissant parce que c’est lui qui m’a convaincu, lui qui m’a soutenu dans la rue, lui qui était toujours là. Donc, c’est pour lui, surtout, que je fais la démarche de démissionner. Pour lui et pour la sécurité de ma famille. Tout simplement.

Reed finit par accepter ma démission mais émit une condition qui me fit me décomposer sur place. Trouver le second d’Alonso, soit mon remplaçant, n’était pas une mission facile. Parce que, personne, actuellement, ne pouvait prétendre au poste sauf peut-être Isabel mais elle travaillait déjà pour Reed. D’ailleurs quand je dis ça, c’est Reed qui tiqua parce que Isabel était une femme. Je le fixai en levant un sourcil avant de me rappeler la réputation de Jimmy Reed qui avait bien du mal à engager des femmes comme chanteuse pour MTI à l’exception de Victoria Hunter engagée par son père et Livia, parce que c’est la fille de Reed…

Du coup, je ne pus m’empêcher de pouffer de rire quelques secondes avant de me reprendre.

-Oui, patron. Isabel est une femme. Mais sincèrement, je préfère largement Isabel à Carlos. Elle a déjà tenu tête à Ward Fleming et elle sait mener des hommes. Sans compter que si j’ai, en plus, comme contrainte, de ne devoir nommer qu’un homme, je ne suis vraiment pas sorti de l’auberge… Mais bon… Comme c’est vous le patron, je privilégiais les hommes pour les poste.

Avais-je vraiment le choix ? Non… Après tout, c’était Reed qui commandait et Reed ne voulait pas de femme troisième homme.

J’émis, moi aussi, une condition. Celle de ne jouer qu’aux recruteurs et aux stratège le temps de trouver ce foutu second. Deal que Reed accepta pour mon plus grand soulagement.

J’achevai ma cigarette et l’écrasai alors que Reed tendit sa main que je serrai, assez soulager que tout ça se finisse ainsi. Il semblait avoir confiance en moi et je devrais nommé quelqu’un qui ne devra pas savoir qu’il est à la tête. Peu le savaient, donc, ça ne me posait pas de problème.

-Je ferais au mieux, patron.

Je me levai alors.

-Maintenant, je vais retourner à la fête. J’ai encore des bières à boire et un concert à faire.

Dans cet ordre-là…

-Merci…

Je lui devais quand même un merci avant de m’éclipsé assez content d’être libéré de ça même si, maintenant, j’avais du pain sur la planche.

@ Billy Lighter