Cela faisait un petit moment déjà que je n’avais plus vu la jeune photographe, Eileen J. Kramer. J’en avais souvent parlé à diverses personnes à MTI et en dehors ne cessant de répéter que j’avais trouvé une perle rare. C’est donc pris d’une grande envie de la revoir que je décidai de lui téléphoner afin que nous nous retrouvions. Je ne voulais pas d’une rencontre formelle où on parlerait uniquement boulot, mais d’une rencontre amicale dans un endroit qui ne rappelait pas les murs blancs des locaux de MTI.

C’est sa voix chaleureuse que j’entendis au bout du fil. Elle avait  l’air de bonne humeur. Nous nous fixâmes comme endroit la plage. Il faisait très beau aujourd’hui et les températures étaient plutôt agréables pour deux anglais. C’était l’endroit idéal pour un rencontre sympathique et sans stress. Après tout, c’était mon jour de congé et je me devais de m’éloigner le plus possible de tout stress dû à mon métier de manager.

Je pris le bus jusqu’à la plage. Il faisait bien trop beau pour prendre la voiture. L’arrêt n’était pas très loin de l’océan et je me décidai de faire les deux ou trois kilomètres qui me séparait de cette immensité bleue à pied. J’avais pris un sac à dos où j’avais entreposé une bouteille d’eau, quelques biscuits que ma mère m’avait envoyé et un essuie de bain. La journée s’annonçait très bien.

Après ma petite marche, j’arrivai devant le sable blanc de la côte de L.A. Je retirai mes chaussures et retroussai mon pantalon jusqu’à la hauteur de mes genoux. J’avais sur moi un simple tee-shirt qui contrastait avec certain natif de Los Angeles habillé un rien plus chaudement. Je me remis en marcha afin de trouvé la meilleur place possible. J’avais donné des repères bien visibles à Eileen pour qu’elle puisse me retrouver facilement. Après tout les plages étaient bien balisé et il n’était aucunement difficile de s’y retrouvé surtout pour une femme intelligente comme Eileen.

Je disposai mon essuie de bain sur le sable fin et m’installai dessus. Je n’avais plus qu’à attendre la jeune photographe. J’avais plein de chose à lui demander dont, la plus importante, qui était de savoir si elle s’intégrait bien à MTI et si elle y trouvait son bonheur.

C'était un matin comme les autres, enfin tout commençait comme les autres. La jeune femme avait fait ses petites affaires du matin. Elle avait même réfléchit à ses occupations de la journée. Eileen avait envie de prendre des photos mais pas de rockstars ou autres du même genre, elle voulait prendre des photos du paysage Californien ou des photos amusantes si elle croisait une connaissance en chemin.

Elle venait de finir son déjeuner, elle se mit à préparer ses affaires quand son téléphone retentit. Eileen se demandait bien qui cela pouvait-il être, espérons que personne n'allait ruiner sa bonne humeur … Quand elle décrocha, la jeune anglaise fut très surprise ! C'était le manager Timmy Evans à l'autre bout du fil. Il avait eu une soudaine envie de voir notre petite Eileen. Mais loin de là l'idée de parler boulot et de se rendre à MTI, c'était à la plage qu'il avait prévu de la voir. C'est avec plaisir que la jeune femme accepta. C'était la première personne qu'elle avait rencontré ici, à Los Angeles, et il est vrai que cela faisait longtemps qu'ils ne s'étaient pas vus, ce sera le moyen de donner des nouvelles.

La jeune femme alla se préparer, elle n'allait pas se ramener en pyjama tout de même. Elle mit son superbe maillot de bain, en fait c'était le seul qu'elle avait. Sa soeur ayant pris en otage les bikinis de la jeune anglaise pour être sûre qu'elle prenne le beau trikini noir. C'est un phénomène sa soeur … Il faut dire qu'après réflexion, il lui allait bien. Très élégant avec la ceinture dorée, décolleté mais sans virer au vulgaire. De toute façon, elle n'avait pas le choix … Elle n'allait pas non plus se ramener comme cela. Il ne faisait pas assez chaud, c'était juste au cas où elle décidait de se baigner. Elle fouilla son armoire et tomba sur une petite robe qui lui arrivait aux genoux, dans le style un peu hippie ou indien comme vous voulez, dans les tons abricot ou pêche ou encore corail, enfin vous voyez la couleur quoi … Chaussures, chapeau, lunettes et sac contenant ses affaires personnelles et de plage : serviette et paréo, de quoi grignoter et boire, un polaroid - depuis sa rencontre avec Eddy au Ginger elle en toujours un- et la cassette du métalleux qu'elle avait laissé dedans depuis qu'il lui avait donné. Elle était assez chargée, c'est une fille après tout, on lui pardonne.

Eileen prit le bus comme à son habitude. De son appartement à la plage il n'y avait rien qui l'inspirait pour des photographies. Elle descendit de son bus et prit deux photos de l'allée qui bordait la plage, elle en prit une de l'océan pacifique. Elle rangea le tout dans sa petite boite clichés. La jeune femme se rappela des indications du manager. C'était tellement bien décrit qu'il était impossible de se louper. Elle avança en direction de la plage d'un pas léger. Elle ôta ses chaussures, ses pieds touchaient le sable encore chaud pour elle. Elle marcha quelques dizaine de mètres avant d'apercevoir un peu plus loin le repère indiqué par Timmy. Eileen accéléra le pas jusqu'à ce qu'elle vit Timmy. Avec sa chevelure frisée c'était impossible que ce soit un autre ! Et elle reconnaissait le style et l'élégance anglais malgré tout. Il était déjà tranquillement installé sur sa serviette. C'est avec un grand sourire et tout en évitant de lui envoyer plein de sable qu'elle s'approcha et le salua.

- Bonjour ! C'était très facile pour me repérer, j'ai trouvé du premier coup !

Ne sachant s'il fallait serrer la main ou faire la bise, la jeune femme déposa sa serviette à côté de celle de Timmy toujours en souriant. C'est pas évident en soir, de rencontrer son patron en dehors du travail, même s'il s'agissait d'une rencontre purement amicale, c'était bien la première que cela arrivait à la jeune femme. Elle s'installa dessus afin d'être à la même hauteur environ que le manager anglais. Maintenant qu'elle était à son tour tranquillement installée, elle allait pouvoir demander des nouvelles. Il s'en est passé des choses depuis leur rencontres …

- Vous allez bien ?

C'est un peu bateau comme question certes, mais il faut bien commencer quelque part. Elle utilisa le vouvoiement comme lors de leur dernière rencontre. Entre ceux qui le détestent et ceux qui ne jurent que par le vouvoiement, elle était quelque peu perdue.

Le soleil se reflétait sur la mer, c’était un beau spectacle. Avant de venir à L.A. j’étais quelques fois allé à la plage en Angleterre avec mes parents étant plus jeune. C’était de très bons souvenirs. Il y avait un petit vent, mais pas de quoi gâcher le temps plutôt agréable pour la saison.

J’allais m’étendre quand j’entendis une voix tout près de moi. C’était la charmante Eileen. Elle portait une petite robe d’une couleur qui lui allait bien. Elle semblait de très bonne humeur ce qui rendait ma journée d’autant plus radieuse. Savoir la jeune femme d’une humeur comme celle-ci ne pouvait que me rassurer.

Elle avait trouvé facilement. A vrai dire, je ne doutais pas qu’elle trouve.

-Bonjour Miss Kramer. Content de voir que vous vous y êtes retrouvé très facilement.

Je lui souris radieusement. Elle déposa sa serviette à côté de la mienne. J’espérai que l’ambiance de la plage la mettrait à l’aise car, après tout, je ne voulais pas paraitre trop formelle. Cela ne devait en rien ressembler à un rencontre entre collègues de travaille mais un rencontre entre ami.

-Oui je vais parfaitement bien. J’espère qu’il en est de même pour vous.

Nous nous vouvoyions toujours et je devais avouez aimer cela. Cela donnait un sens plus poétique à la conversation et j’aimais les phrases bien construites. Peut-être était-ce une manie un peu « noble », un peu « coincée », mais je l’affectionnais. Il est évident qu’un jour, nous nous mettrons à nous tutoyer tout naturellement.

-Comment va votre intégration à MTI ? Vous avez déjà rencontrer Kayden James je présume?

Puisque c’était ce qui nous liait, je n’avais d’autre choix que de commencer par parler de cela. Mais j’espérais, intérieurement, que la conversation allait tourner sur des sujets bien éloigné de MTI.

Il faisait beau, le ciel était bleu, le soleil radieux et la mer n'était pas trop agitée. C'était un temps très agréable pour une sortie à la plage. Si Eileen était de très bonne humeur, il en était de même pour le manager anglais. Il avait l'air heureux et épanoui. Avec tout le travail qu'il doit avoir, cela ne doit point lui faire de mal de se détendre sur la plage de Los Angeles. Timmy était content qu'elle ce soit repérée facilement. Honnêtement, il aurait fallu être vraiment pas très doué pour se perdre. La jeune femme lui rendit son sourire. Tout le monde allait très bien, c'est génial ça ! Elle continua de sourire.

- Oui oui tout va à merveille depuis la dernière fois.

La jeune femme ôta ses lunettes de soleil, après tout ce dernier n'était pas dos au manager, elle pouvait donc le regarder sans être gênées par tout ces rayons. Eileen les rangea donc bien à l'abris dans son gros sac. Vu tout ce qu'elle avait emmené, le petit sac à main habituel n'était pas envisageable. Ceci fait elle revint poser son regard sur Timmy Evans. Ce dernier s'inquiéta de son intégration à MTI, et voulait savoir aussi si elle avait croisé le charismatique chanteur de The Burning Fire. Mine de rien en si peu de temps, il s'en est passé des choses … De son côté tout du moins. C'est toujours le sourire aux lèvres qu'elle lui répondit.

- J'ai rencontré quelques personnes de MTI, Abel un roadie qui est très sympathique, et deux membres de The Lightening : Billy et Cash, je ne les ai pas encore bien cernés mais je suis persuadée qu'ils n'ont pas le fond méchant. Autrement, oui j'ai croisé Kayden, dans un bar. C'était assez inattendu comme rencontre.

Les rencontres étranges elles les collectionne à vrai dire. Entre celle avec Timmy Evans au moment d'une bagarre, celle de Kayden, Billy et Eddy dans un bar, celle d'Abel et sa voiture qu'elle a vu d'un peu trop près … Sans oublier Cash et la peinture rouge ! Est-il possible de rencontrer des personnes dans un moment et un endroit que l'on pourrait qualifier d'habituel à Los Angeles ? Apparemment les californiens ont envie de surprendre notre petite anglaise. Eileen continua après une courte pause pour en savoir plus sur ce qu'il s'est passé dans la vie du manager depuis leur dernière rencontre.

- Et de votre côté que s'est-il donc passé depuis que l'on s'est quitté dans votre bureau ? Dites-moi tout, je veux tout savoir !

Elle était curieuse la petite anglaise, un peu trop parfois. Espérons que Timmy ne le prenne pas mal. Eileen l'avait dit en souriant, il faut dire qu'elle ne l'a pas quitté depuis qu'elle s'est levée ce matin. Je crois que même si Cash arrivait avec une bombe de peinture, elle le garderait. La plage ça a le don de mettre tout le monde de bonne humeur. Elle attendait la réponse du manager tout en le regardant de ses yeux clairs.

Elle allait bien et cela se voyait dans tous ses gestes et dans son sourire radieux. Il était vrai que cela faisait tout de même un long moment qu’on ne s’était plus vu et nous avions bien de choses à nous dire. Elle avait retiré ses lunettes de soleil, je pouvais désormais voir bien mieux ses expressions.

Elle me raconte dons les rencontres qu’elle avait faite et je l’écoutais sans parler mais avec une mine réjouie devant son enthousiasme. Elle avait rencontré Abel, un roadies que je ne connaissais que de nom. Je crois que Lenny m’en avait déjà parlé en bien. Elle fait la rencontre de Cash et Billy. Ca je le savais déjà vu que Cash m’avait dit ne pas vraiment apprécier la jeune anglaise. J’avais pourtant défendu corps et âme Eileen en espérant que cela améliore la vision de Cash. Qui sait, peut-être que s’il la connaissait mieux, le métisse comprendrait à qu’elle point Eileen est une femme admirable. Et elle avait rencontré Kayden au bar. Et après, tout, c’était le principal vu que Kayden et elle allait devoir collaborer ensemble.

-Hé bien, vous en avez fait des rencontres bien intéressantes. Il est vrai que les membres de The Lightening peuvent paraitre bien étrange dans certaine de leurs réactions. Ca ne doit pas être simple d’être leur manager. J’espère, en tout cas, que vous vous entendrez bien avec Kayden James.

Puis vint une question, et je ne pus que sourire. J’étais sûr de pouvoir raconter beaucoup de chose à Eileen sans qu’il y ait le moindre jugement. J’avais confiance en la jeune anglaise.

-Hé bien, j’ai beaucoup travaillé. J’essaye de recruter des stars à en devenir. Je m’occupe au mieux de The Burning Fire. En fait, je crois que je travaille beaucoup trop. L’avantage, c’est que je pense avoir un peu damé le pion à ce cher Daniele Ricci.

J’esquissais un sourire, j’étais content de l’avoir fait ! Il était vrai que je me réfugiais bien trop dans le travail. J’avais peu de passe temps en dehors de cela.

-J’ai rencontré Cash aussi. J’avais cru entendre qu’entre vous et lui ce n’était pas le grand amour. J’espère qu’il ne vous à pas dit de trop vilaine chose.

Je m’inquiétais un peu de cette petite « dispute ». J’espérais que ça n’empêche pas à la jeune photographe de s’épanouir un maximum.

-Il est vrai que Cash peut parfois paraitre bien puéril…

Je voulais qu’elle me fasse par de son point de vue à ce niveau-là, espérant que tout rentrerait dans l’ordre.

La jeune femme était tranquillement assise. Néanmoins la tête tournée vers Timmy ça commençait à être gênant. Elle changea donc de position et se mit entièrement face à lui. Eileen était fin prête à l'écouter aussi attentivement qu'il venait de le faire. Il partageait sensiblement le même avis que la jeune femme par rapport aux membres du groupe The Lightening. Toutes ces rencontres étaient fortes intéressantes c'est sûr, toutes ces personnes étaient aussi différentes les unes que les autres. Pour ce qui est de Kayden James, ça devrait très bien le faire, au bar elle s'était tout de suite très bien entendue avec.

- C'est sûr que cela ne doit pas être évident, après je ne connais pas leur manager Lenny personnellement, donc je ne sais pas s'il influe sur eux ou pas. Avec le temps j'arriverai à les comprendre j'en suis sûre ! … Pour le moment ça se passe très bien, j'ai hâte de fixer une date pour une séance photo ! Il avait l'air enthousiaste la dernière fois.

Puis, Timmy sourit à la question d'Eileen, cette dernière affichait alors un plus grand sourire. Qui avait dit qu'il était froid déjà ? Franchement, pas du tout, loin de là même ! Alors que s'est-il passé dans la vie du manager anglais ? Il a travaillé et travaillé encore, le pauvre ça doit être très prenant comme métier … Il doit réellement avoir besoin de se détendre. Le meilleur, il serait en train de prendre le dessus sur le petit Daniele Ricci de BSC, quelle super nouvelle ! C'est un joueur au fond, qui n'a pas vraiment l'air d'aimer perdre.

- J'en entends de plus en plus parler à mesure que je rencontre des personnes de ce Ricci. Je ne l'ai pas encore rencontré mais il a l'air assez imbus de sa personne à ce qu'il se dit. Avoir une conversation avec lui doit être plus qu'ennuyeuse ! Le succès lui monte à la tête … Enfin bon, un peu d'air frais ça va vous détendre et vous changer.

Elle lui sourit de nouveau. Bien quoi ? Eileen est chez MTI elle ne va pas non plus défendre les rivaux et surtout pas celui de son petit manager anglais. De plus, si ce qu'on disait était vrai, la jeune femme risquait de ne pas très bien s'entendre avec lui. Les personnes qui friment elle ne les apprécient pas vraiment. Heureusement pour la petite anglaise ce n'est pas à lui qu'elle a affaire. Ensuite, il aborda le sujet Cash ? Pourquoi donc ? Enfin sa frayeur s'en alla aussi vite qu'elle était venu. Timmy s'inquiétait et faut avouer que c'est vraiment trop mignon ! Combien de vos patrons s'inquiéteraient de savoir si une rockstar vous a mal parlé ? Voilà aucun, mais Timmy oui. Son sourire était encore plus grand.

- Cash comment dire c'est Cash … Il a dû vous racontez la scène … S'il ne m'avait pas donné la bombe comme si j'étais une personne insignifiante j'aurais pardonné l'intrusion sur le moment … Si vous aviez vu la couleur choisie … Rouge vif ! C'était horrible … Enfin au début c'était tendu, mais vu que Billy était là, il est resté calme donc je ne vais pas me plaindre, mais à la fin ça allait déjà mieux, du moins de mon côté. Personnellement c'est oublié maintenant, pour lui je ne sais pas …

Il arrivait à Eileen d'être rancunière mais pour beaucoup plus que ça. Puis, il ajouta que Cash pouvait être un peu puéril parfois. Ca elle l'avait remarqué, mais bon on ne peut plus rien y faire. De plus, il a pas mal de problèmes en ce moment, c'est surement un moyen d'y échapper, mais ça Eileen ne l'a su qu'après …

- Oui c'est vrai … Enfin avec tout ce qu'il traverse aussi ça ne doit pas être évident, je l'ai su trop tard. C'est du passé, hormis ce petit accrochage tout va merveilleusement bien depuis mon arrivée ! Je n'ai fait que de très bonnes rencontres, je ne regrette pas d'être venue.

La jeune femme remarqua qu'en fait, Timmy et elle, étaient les personnes les moins couvertes sur la plage. Il fait très bon pourtant, pour des anglais … Pas de pluie, pas de vent, une bonne température, ces américains sont des petites chochottes sous leurs aires de virils. Cela la fit sourire.

- Cela se voit que nous sommes anglais, ils sont plus couverts que nous ces petits américains. Il fait pourtant très bon pour un mois de janvier.

Ce n'est pas qu'elle n'aime pas parler de Cash ou Kayden mais Timmy était venu là pour se détendre alors stop, c'est fini de parler de quelconque personne étant lié de près ou de loin à MTI. Elle affichait un grand sourire et regardait toujours le manager anglais. Certes le sujet météo et Angleterre c'est un peu tabou mais il faut bien commencer quelque part. De plus Mister Evans est un homme plein de ressources, il saura rebondir comme il faut !

Eileen s’était tournée entièrement vers moi afin de prendre une position plus confortable. Elle me fit part de ses impressions sur ses débuts au sein de MTI. Elle restait objective face à ses sentiments envers The Lightening et leur manager. Il était à plaindre ce pauvre Lenny. Quand à Kayden, ses premières impressions sur lui étaient positives. Mon sourire s’élargit, mon choix de la remettre aux mains de The Burning Fire était une bonne idée.

Nous continuâmes à parler boulot. C’était un sujet que je maitrisais parfaitement. Mais, aujourd’hui, il me semblait avoir l’impression de vouloir discuter d’autre chose. Je fis un résumer de mes dernières jours et je me sentais un rien honteux de n’avoir fait que travailler. J’aurais voulu lui parler de passe temps bien plus passionnant. Mais je n’en avais point.

Elle avait déjà entendu parler de Ricci. Cela ne m’étonnait guère, il était une figure incontournable du monde de la musique à L.A. Toutefois, la jeune femme avait son propre avis sur le bonhomme décrétant que s’il était si imbu de lui-même sa conversation devait s’avérer bien ennuyante. Je ne pu m’empêcher de rire.

-Il est vrai qu’il aime parler de lui. Mais je ne pense pas que ce soit à cause du succès, je pense qu’il est né ainsi.

Je n’en savais rien, mais c’était ce que les gens qui le connaissaient bien disaient de lui. Daniele Ricci, c’était Daniele Ricci et on n’était pas prêt de le changer de si tôt. Sa personnalité faisait partie du mythe qui était le sien.

Je regardais le sourire d’Eileen et j’appréciais son dévouement envers MTI et envers moi. Je ne me rappelais pas que quelqu’un m’aie déjà paru aussi sympathique. Elle semblait aimer la modestie et en faisait, elle-même, une preuve.

Nous enchainâmes sur Cash. Ce sujet était, certes, peu réjouissant, mais je me devais d’avoir le point de vue de tous sur l’affaire. La manière dont elle me raconta l’affaire me fis rire il était vrai. Elle avait une de ses manières de raconter les choses qui me plaisait beaucoup surtout quand elle me fit part de son dégoût envers le rouge vif sur les murs blancs. Elle avait réussi à prendre du recul sur toute cette affaire, bien plus que Cash. Je crus même qu’elle l’excusait de s’être comporté ainsi. Décidément, elle avait un bien grand cœur.

-Je suis content que cette affaire soit derrière toi. Ne t’en fais pas, je suis sûr que Cash ne t’en voudra pas longtemps. Je ne crois pas qu’il soit du genre rancunier et je pense que tu n’es pas son principal problème.

J’essayais de la rassurer en espérant que Cash allait aller dans mon sens. Je le voyais mal en vouloir à vie à quelqu’un. Ce n’était pas le genre du métisse. Je ne le connaissais pas depuis longtemps mais cela se sentait ce genre de choses.

Je me lassais déjà de parler boulot et je remerciai intérieurement Eileen de changer de sujet. Elle me fit remarquer à quel point les américains étaient chaudement vêtus par rapport à nous. Je jetai un rapide coup d’œil tout autour de nous avant de reposer mon regard sur la jeune anglaise.

-Il est vrai qu’il fait un temps idéal pour se promener. Les Californiens n’ont guère l’habitude des fraiches températures alors que nous si. C’est dans ce genre de différence que je suis fier d’être anglais.

Je savais déjà beaucoup de choses sur Eileen, mais j’avais l’impression d’en connaitre si peu…

-Les américains n’ont pas du tout les mêmes coutumes que nous alors que nous venons de la même souche. C’est assez étrange. Nous sommes plus raffinés, plus à cheval sur nos principes et sur les règles du respect… Je dois avouer que j’ai eu du mal à m’intégrer à toute cette communauté au départ.

Mon sourire ne quittait plus mon visage et j’appréciais le vent qui venait de temps en temps sur mes joues.

-J’espère que les coutumes américaines ne vous choquent pas trop…

Parce que moi ça avait été mon cas.

Ils parlèrent encore un peu du boulot. La jeune femme fit rire le manager anglais quand elle parla de son rival. Puis, Timmy donna son avis sur le fameux Daniele Ricci. Ce fut court, mais après tout il ne mérite surement pas d'avantage de reconnaissance. Eileen lui sourit encore. Ils abordèrent le sujet Cash aussi, il était content qu'Eileen est oublié toute cette histoire et espérait que Cash en fasse de même sous peu. C'est un homme il mettra surement un peu plus de temps à s'en remettre. C'est une question d'ego ça. Le manager était quand même un peu plus de son côté, c'est comme ça que la jeune femme l'avait ressenti. Du coup, notre petite brunette ne quittait plus son beau sourire. Les questions concernant le travail et MTI étaient maintenant passées et heureusement. Après tout ils sont là pour se détendre entre amis.

Il se mit à regarder à son tour les américains qui les entouraient. Sa remarque fit rire la jeune femme. Il était fier d'être anglais, c'est une fierté partagée. Avec le temps très spécial de la belle Angleterre, les habitants de cette île pouvaient aller presque n'importe où sans craindre le froid et la pluie. Quel miracle !

- Vous avez entièrement raison d'être fier ! Je le suis de même. C'est un pays qui me plait beaucoup et qui est réellement à part entière. C'est ça que j'aime !

Tout aussi à part entière que les petits anglais. Ils ont quelque chose que les autres n'ont pas. Eileen affichait constamment son sourire radieux. Timmy comparait à présent les anglais avec les américains. On voyait bien qu'il était fière de ses origines. Il demanda aussi à la jeune femme si elle n'avait pas été trop choquées par ces différences.

- Oui c'est exactement ce que j'ai remarqué ! Qu'ils soient un peu plus brute on va dire, avec leur histoire ça peut se comprendre. Du coup, je ne sais pas si cela a été votre cas, mais on m'a souvent reproché une attitude comment dire "snob" et"coincée", alors que pas du tout. Apparemment l'accent so british ne plaît pas réellement. Je m'y ferai à force. Aussi, ce sont des fanatiques du tutoiement, il est vrai que j'ai encore un peu de mal avec cela …

Ah l'Amérique … Elle a été quelque peu surprise par l'attitude des américains. Ils sont assez spontané, moins respectueux, plus tactile aussi. On va dire que c'est ce qui fait leur charme après tout. Ils sont quand même attachants ces petits américains. La jeune femme senti une légère brise plutôt agréable qui fit voler brièvement sa chevelure brune. Eileen avait envie d'en savoir plus sur le manager anglais. Après tout, ils n'allaient pas rester plantés là à se regarder dans le blanc des yeux … quoique … C'est bon, humour. C'est alors que lui vint une idée, elle pourrait surement aborder ses gouts et ses passions ou hobbies. N'allait pas nous faire croire qu'il ne fait que travailler. Elle le regarda dans les yeux avant de le lui demander :

- Sinon, qu'est-ce que vous aimez dans la vie ? Je veux dire vous avez surement des passions, des hobbies ou encore des choses que vous aimez réellement ? Vous savez que je suis passionnée entre autre de photographie et de cinéma, à vous de m'en dire plus sur vous.

Eileen le regardait toujours, en souriant encore. Elle n'arrivait vraiment plus à s'en détacher. Ca faisait vraiment du bien re revoir la petite tête anglaise du manager. Ils ont tellement de choses en communs que c'est réellement agréable de parler avec. Même que ça lui avait manqué de ne pas voir Timmy dans les couloirs de MTI …

Le sujet boulot était clos, pour mon plus grand plaisir. Et celui d’Eileen aussi j’en avais l’impression. Nous regardâmes les américains qui étaient historiquement si proche de nous, mais si éloigner pour ce qui était du reste. Je respirais la fierté anglaise et Eileen m’avoua l’être aussi. Je me rendais maintenant compte le nombre de points communs que je partageais avec cette jeune photographe. Nous étions tous deux fiers d’être anglais et, probablement, nous étions aussi nostalgiques de cette grande île qu’est la nôtre.

Je m’étais retourné entièrement vers Eileen pour mieux la voir et détacher mon regard des autres personnes qui s’étaient aventurés sur la plage. Elle m’avoua avoir eu quelques remarques par rapport à sa façon d’être. Certains disaient d’elle qu’elle était « snob » voir même « coincée ». J’avais, moi-même, entendu Cash faire ce genre de remarques envers la jeune Eileen.

-Hé ben, si cela m’est arrivé maintes fois et cela m’arrive encore. Beaucoup de gens à MTI n’aime pas mon genre, ils me trouvent trop hautain. Et cela uniquement à cause de mon attitude trop polie à leur goût. Je comprends donc que vous rencontriez quelques difficultés à ce niveau. Mais quand ils vous connaissent mieux, ils changent vite d’avis.

Je gardais le sourire essayant de rassurer la jeune femme sur un avenir bien plus radieux au niveau des préjugés que pourraient avoir certaines personnes. Et puis, par mes dires, je lui montrais que j’étais exactement passé par les mêmes problèmes. Après tout, tout était dans la différence de culture.

Il y avait de moins en moins de vent, ce qui rendrait la journée encore plus agréable. La jeune Eileen détourna la conversation sur des sujets plus anodins et plus agréables. Elle se demandait qu’elles étaient bien mes hobbys en dehors de mon travail. Je connaissais déjà les siens, il était donc légitime que je lui en dise plus sur moi, surtout que sa compagnie m’était très agréable.

-J’aime beaucoup la musique. J’aime rester chez moi à écouter de nouvelles perles, mais aussi la musique de mon adolescence.

Je me laissais aller à tout expliquer.

-J’aime, tout comme vous, le cinéma. J’ai découvert les joies du cinéma à mes huit ans. Ce sont mes parents qui m’y ont initié. Ce sont de grands connaisseurs en la matière. Avant que je ne rencontre mes parents je n’avais jamais vraiment eu l’occasion de regarder des films. A l’orphelinat on ne regardait pas ce genre de chose…

J’esquissais un sourire. Je n’avais pas si mal vécu mon séjour à l’orphelinat, c’est donc sans complexe que je racontais tout cela à la jeune Eileen.

Le manager anglais quitta les américains des yeux et son regard revint se poser sur la jeune femme. Cette dernière apprit que lui aussi, avait eu le même genre de remarques qu'on lui fait parfois. Ca la rassura quelque part car elle n'était pas la seule. C'est un problème qui serait typiquement anglais, même si ce n'est pas un problème selon Eileen. Les américains sont difficile à comprendre en fait. Enfin, s'ils changent d'avis ce n'est pas plus mal. Puis, regardez la carrière de Timmy Evans ? Très brillante, mieux que certains managers américains même. C'est un véritable exemple.

- J'ai d'avantage entendu froid qu'hautain. A vrai dire j'était un peu choquée au début, parce que je vous trouve loin d'être froid ou même hautain. C'est comme cela … Oui j'espère que ça changera. Apparemment cela n'empêche pas de réussir dans la vie.

Les propos et le sourire du manager Timmy Evans la rassurait grandement. Même si de toute façon elle se serait quand même battue pour y arriver et c'est ce qu'elle fera. Au fond, c'est quand même étrange cette suspicion et ces jugements hâtifs venant des américains. Ne me dîtes pas que leur réflexion est partie avec le temps ? Ils ne sont pas tous comme ça, heureusement d'ailleurs.

Le vent se calmait petit à petit, et le manager commençait à parler de ses goûts, de ses hobbies. Du coup, la jeune femme se mit à l'écouter avec beaucoup d'attention. C'était certes surement des propos que l'on pourrait considérer de basiques, mais elle était tellement intéressée, et Eileen avait surtout envie de le connaître d'avantage. Peut-être avait-il d'autres points communs. Il écoute beaucoup de musique, ah tiens comme notre petite anglaise ! Il adore aussi le cinéma. Et apparemment lui aussi aurait perdu ses parents … Il avait connu l'orphelinat, chose qu'avait pu éviter Eileen mais il avait l'air de le vivre plutôt bien. Enfin bon, avec tout ça on pourrait croire que ce sont des jumeaux spirituels. C'est assez surprenant, la jeune femme était étonnée d'ailleurs intérieurement. Elle gardait tout de même son sourire pour éviter de trop plomber l'ambiance.

- Ah oui la musique j'adore ! D'ailleurs pour Noël mes proches m'ont envoyé plein de vinyles et de cassettes de groupes anglais. Ca fait du bien de mettre de la musique chez soi, ça permet de s'évader l'espace d'un instant …

Elle sourit et reprit.

- Oh … Ils n'avaient surement pas les moyens, même si c'est un art qui est assez accessible de nos jours, c'est tout de même un budget. Après je ne sais pas comment se gère un orphelinat j'y ai échappé … Mon premier film au cinéma si je me souviens bien, j'avais treize ans, c'était Barry Lyndon de Stanley Kubrick. Mon oncle en est fan, du coup avec ma tante, mes cousins et ma soeur, nous y sommes allés. C'est à partir de là que j'ai aimé l'art et l'image en particulier.

Elle lui sourit encore. Eileen voulait en savoir plus sur le manager mais sans rentrer directement dans le privé. On verra ça pour plus tard. Pourquoi pas sur sa jeunesse tiens ? Si ça trouve il était un homme totalement différent. Excellente idée ! La jeune femme gardait son sourire qui grandissait au fur et à mesure. Elle passait véritablement un très bon moment en compagnie de Timmy.

- Vu que nous sommes partis, j'aimerai beaucoup savoir comment était Timmy Evans jeune ?

C'était assez large et libre à lui de ne raconter que les évènements dont il voulait parler. Actuellement, c'est un homme qui doit avoir aux environs de la trentaine d'années et il a très bien pu changer. Peut-être que jeune, il n'était pas l'homme élégant et calme qui se trouve devant la jeune Eileen. Elle avait hâte de découvrir ce qu'il allait lui dire. La petite anglaise posa sa tête dans ses mains et l'écouta parler.

La jeune Eileen avait entendu des échos à mon sujet. Les gens me trouvaient froids et la jeune femme me révéla avoir été choquée d’entendre cela à mon sujet. Cela m’étonna grandement parce que c’était la première personne qui ne me percevait pas ainsi. Mon regard du paraitre étonné pendant quelques secondes avant que je ne prenne une mine quelques peu réjouie par cette nouvelle. Eileen était vraiment d’une grande gentillesse à mon égard et je ne regrettais en rien l’avoir engagée.

Je lui expliquais mes principaux hobbies et elle m’avoua beaucoup aimer la musique. Quelque part, c’était une bonne chose car elle travaillait désormais pour une des plus grandes maisons de disques de Los Angeles et elle allait donc entendre beaucoup de musique tout au long de sa carrière. Surtout celle de The Burning Fire. Elle aimait particulièrement les groupes anglais.
-Il est vrai que, moi aussi, j’ai une préférence pour les groupes anglais. Ils ont quelques choses dans leur musique qu’on ne retrouve dans aucune autre.

J’étais de plus en plus détendu face à la jeune femme. Nous étions sur la même longueur d’onde depuis notre première rencontre et cela semblait se confirmer dans notre conversation actuelle. Nous avions une autre passion en commun : le cinéma. Elle me parla de Kubrick, de l’orphelinat qu’elle semblait avoir évité, de son oncle et de sa tante. Pas un mot sur ses parents et je compris bien vite que la jeune femme les avaient peut-être perdu trop jeune. Je n’osais pas aborder le sujet, cela risquait de faire perdre la bonne humeur qu’affichait la jeune femme aujourd’hui.

-Le premier film que vous avez visionné au cinéma était un film de Kubrick ? Quelle coïncidence, mes parents m’ont emmené voir Psychose en 1960. C’était le premier film que j’ai été voir au cinéma. Un véritable chef-d’œuvre.

Le cinéma avait amené sa passion pour l’image et donc pour la photographie. Je commençais à mieux connaitre la jeune Eileen. Et elle semblait avide d’en savoir plus sur moi. Je décidai de lui répondre sans tabou.

-Hé bien, j’étais un petit garçon très discret. Les américains me trouvent froids et bien les anglais le trouvaient aussi. Je n’avais pas beaucoup d’amis mais j’avais une famille qui m’aimait beaucoup. J’étais le genre d’enfant qui préférait lire un livre seul dans sa chambre plutôt que d’aller jouer au football avec ses amis.

Je marquai une pause repensant à quelques anecdotes de mon enfance.

-Adolescent j’ai découvert la musique et me suit réfugier dedans.

Je ne lui racontai pas que je m’étais longtemps demandé, et je me demandais toujours d’ailleurs, qui pouvaient bien être mes parents biologiques. Je préférais parler d’art et de ce que j’étais en général.

-Et vous chère Eileen. Comment étiez-vous plus jeune ? Avez-vous toujours été aussi pétillante de bonheur ?

Je souriais. J’aimais beaucoup cette conversation qui amenait à en savoir bien plus sur l’autre.

Lorsque la jeune avait révélé avoir été choquée par le fait que tout le monde le trouvait froid et qu'elle non, le manager eut un air étonné. Surement qu'Eileen était la première à lui dire cela. Du coup il sourit par la suite ce qui confirma les pensées de la jeune anglaise. Tout ce qu'elle disait, elle le pensait réellement.

Ensuite, il lui confirma aimer aussi le rock anglais. Décidément quand vont-ils arrêter de se ressembler. Sa critique, Eileen la partageait. Il y avait nettement un style anglais. Ils ne font jamais rien comme les autres et ce même en musique. C'est leur petite touche personnelle. Une fois qu'on en a écouté, il est difficile d'aimer les autres autant. Cette musique anglaise arrive à toucher la jeune femme plus que le rock américain ou australien par exemple. Peut-être avait-il une groupe favoris ou plusieurs, ou un style dans le rock anglais qui englobe tellement de styles.

- Avez-vous un groupe ou un artiste favoris ?

Eileen n'en avait pas un particulier après tout, enfin si quand même deux : The Who et Led Zeppelin, ils la touchent davantage par rapport aux autres. Timmy était de plus en plus détendu, zen et ça se voyait à vrai dire. Tout ses gestes, ses sourires, son attitude et les propos qu'il tenait montraient qu'il était loin d'être stressé. La jeune femme remarqua que le manager n'avait pas parlé du fait qu'elle n'ait pas parlé de ses parents, surement a-t-il compris et aussi ne veut pas faire tomber la bonne humeur qui reigne entre eux. C'est alors qu'elle apprit que le premier film qu'il avait n'était autre que Psycho d'Alfred Hitchcock. Eileen adorait ce film, le réalisateur aussi. Le suspense, l'humour et puis il est anglais quoi !

- Quel film génial ! J'ai adoré ! Le premier Hitchcock que j'ai vu était La Mort aux trousses, génial aussi. Depuis je suis fan des films d'Hitchcock, je pourrai en parler des heures durant. Dommage qu'il soit mort il y a peu de temps, j'aurai aimé le rencontrer.

Maintenant c'était au tour de Timmy d'en dire plus sur lui. Comment était Mister Evans jeune ? Apparemment semblable à celui de maintenant. Il aime bien passer du temps seul, de toute façon le football ce n'est pas le sport où on compte le plus de gros cerveau … Oui Eileen n'est pas trop football, elle ne déteste pas mais elle préfère le rugby ou le tennis à choisir. Elle le voyait bien être du genre à jouer au tennis. Elle va garder la question sport de côté pour plus tard. autrement il lit aussi beaucoup apparemment, intéressant. Ensuite, ce fut la musique qui lui servit de refuge. Surement que le manque de ses parents biologiques devait être comblé. La jeune femme lui sourit.

- Etre seul ça fait du bien, de temps en temps. Le soir surtout, je reste seule aussi, ça détend et puis … enfin je ne sais pas trop comment l'expliquer à vrai dire … Ca me fait du bien, on peut réfléchir etc …

C'était maintenant à son tour de parler de sa jeunesse. Avait-elle toujours été aussi souriante ? Pas vraiment à vrai dire.

- J'ai eu une passe, entre l'enfance et l'adolescence, ou ce n'était pas facile tous les jours. Mais j'avais ma famille, on traversait plus ou moins la même chose, nous nous sommes soutenus. Puis, à l'adolescence j'ai rencontré trois amis, et depuis j'ai la joie de vivre ! C'était pas triste c'est sûr ! Rien que les après-midi répétitions et les after dans les pubs. J'évitais de trop boire pour réussir à ramener les autres qui n'étaient pas forcément en bon état.

La jeune femme eut un petit rire en repensant à ses amis et à leur soirée pub. Alalah c'était le bon vieux temps. Elle avait gardé une petite question de côté, la petite anglaise allait la ressortir.

- Sinon, ça n'a pas grand chose à voir, mais il y a-t-il un sport que vous appréciez ? En Angleterre, nous avons pas mal de choix, apparemment le football c'est pas ce qui vous passionne. Je sais pas je vous verrai bien jouer du tennis, ça peut être occasionnel.

La majorité des hommes sont sportifs. Il n'avait pas réellement la carrure d'un rugbyman, en tout cas pas de ceux de la mêlée. En revanche pour un tennisman ça pourrait le faire. Regardez John McEnroe ou encore Björn Borg et même Ivan Lendl. Ils avaient une silhouette dans la moyenne. Enfin bon, il ne reste plus qu'à attendre la réponse du cher Timmy Evans.

La jeune femme était curieuse et voulait en savoir plus sur mon compte. Je ne trouvais pas ça dérangeant du tout. A contraire, je trouvais bien de parler de choses plus personnelles avec quelqu’un comme Eileen. Nous aimions tout les deux le rock anglais. Il fallait dire que les Anglais étaient très patriotes et soutenaient beaucoup tout ce qui était fait dans leur pays. Et, Eileen et moi ne dérogions pas à cette règle.

-J’aime particulièrement les Rolling Stones. Ils ont bercé une partie de mon enfance et mon adolescence. Je ne me lasse jamais d’écouter leurs disques.

Je laissais, encore une fois, un sourire s’afficher sur mon visage. Cela faisait longtemps que je n’avais plus souris autant. Il fallait dire que cela faisait longtemps que je ne m’étais pas fais une amie qui ne me parle pas travail. Comme quoi cette petite sortie à la plage était une très bonne idée de ma part.

De la musique nous passâmes au cinéma. Un autre art que nous affectionnions tout les deux. Et j’étais heureux de voir que nous aimions tout les deux Hitchcock. Elle regrettait la mort de l’artiste.

-Moi aussi cela ne m’aurait enthousiasmé de faire sa connaissance. J’ai côtoyé beaucoup de rockstar mais c’est un tout autre monde que celui du cinéma…

Après cela, je donnais un avant goût de l’adolescent que j’étais. A vrai dire, je n’avais guère changé. Certaines habitudes étaient tenaces et j’affectionnais la solitude. Eileen, elle-même, aimait être seule de temps à autre. Cela l’aidait à réfléchir. J’étais du même avis. Et c’est ainsi qu’elle m’en dit plus sur elle. La jeune photographe n’avait point eu une vie facile mais elle avait su se reprendre et je trouvais cela bien courageux. Elle avait, apparemment, eu des mauvaises passes mais elle les avait surmontées grâce à ses amis. Ces mêmes amis qu’elle ramenait après les soirées trop arrosées.

-Vous étiez la bonne âme qui veillait. Vous aviez des amis musiciens ?

Je l’avais deviné vu qu’elle m’avait parlé de répétition. Mais je me trompais peut-être. En tout cas tous ces souvenirs faisaient rire la jeune femme et j’étais content d’avoir eu l’indulgence et le respect suffisant pour ne pas aborder le thème de ses parents.

Alors que le soleil se faisait plus brillant, elle me posa la question des sports. Elle me voyait bien tennisman. Je ne pu m’empêcher de rire un peu à cette réflexion.

-Hé bien, j’aime beaucoup regarder le tennis. Toutefois, je n’ai jamais pratiqué aucun sport. Je suis un homme d’intérieur et peut-être un peu trop intellectuel pour avoir le courage de mouiller mon maillot. Seriez-vous fan de tennis ? Car je ne le pratique peut-être pas mais je regarde tout les grands chelems.

C’était bien l’un des seuls sports que je regardais plus ou moins assidûment.

Timmy lui annonça son groupe anglais favoris. The Rolling Stones ! Très bon choix, ils ont l'air géniaux sur scène en plus ! Eileen n'a pas réellement eu l'occasion d'assister beaucoup de concerts dans sa vie. Elle en a vu deux quoi. C'est déjà pas mal, c'est pas gratuit non plus un concert. Elle le regarda et lui sourit.

- Ah oui les Stones ! Classique. J'aimerai beaucoup les voir en concert un jour.

Le manager anglais aurait, lui aussi, fortement apprécié de rencontrer le gigantisme réalisateur anglais. Eileen aurait vraiment aimé en apprendre plus, il parait que c'était une personne adorable en dehors du plateau. Tout sa méthode, elle l'a apprise de ses films. Et aussi un peu de Kubrick. Elle va devoir guetter les prochaines sorties de films, il y a pas mal de réalisateur qui montent en ce moment.

- C'est vrai, on pourrait croire qu'ils sont très proches mais pas du tout ! Je pense aller faire un tour à Hollywood un de ces jours. Voir un film en plein tournage ce serait énorme ! Qui sait, peut-être qu'un jour je ferai mes petits films à côté de la photo.

La jeune anglaise avait des étoiles plein les yeux. Le cinéma l'a fait rêver depuis longtemps, tout comme la photo. Ils sont difficilement séparables d'ailleurs. Il y a beaucoup à faire avant de faire son film … Et jamais elle ne laissera tomber Timmy, elle sera toujours photographe pour lui et surement qu'elle filmera les tournées aussi un jour … Assez de rêveries.

La jeune femme ne put se retenir de rire à la remarque du manager. C'est vrai qu'elle devait veiller sur eux. Bien entendu elle ne restait pas sans boire, c'est une anglaise avant tout, mais Eileen devait se résigner à boire moins que ses jeunes amis musiciens. C'était ça ou tout le monde se retrouverait à dormir dehors.

- Oui c'est exactement ça ! Oui deux de mes amis ont formé un groupe avec un cousin et un batteur que je n'ai pas réellement eu le temps de connaître. J'espère qu'ils arriveront à se faire connaître, mais bon l'Indie Rock ce n'est pas ce qui est le plus écouté. Je croise les doigts pour eux !

Elle lui sourit encore. Le soleil tapait de plus en plus. La température augmentait en conséquence. La jeune ne comprenait alors pas comment tous ces américains chaudement habillés pouvaient tenir. Eileen sortit quelque chose de son sac pour s'éventer un peu. Le manager anglais se mit à rire. Surement qu'il n'était pas tennisman alors, il doit surement apprécier ce sport vu comment il est. Il confirma ses pensées. Ce n'est pas réellement un sportif mais il adore regarder le tennis, i ne loupe pas un grand chelem ! Ce type est vraiment génial ! Eileen affichait un grand sourire. Elle aussi est fan de tennis.

- Je vois. Faudrait qu'on se fasse une partie un jour quand même, rassurez-vous je ne suis pas vraiment douée pour le sport non plus. Je suis une grande fan de tennis aussi ! J'ai assisté à un match à Wimbledon. C'était en 1977 j'ai vu la demi finale John McEnroe contre Jimmy Connors ! Je m'en souviens comme si c'était hier, c'était géant !

Imaginons qu'ils ne se soient pas rencontré par pur hasard dans les rues, ils auraient été obligés de se rencontrer un moment donné. Ils ont tellement de points commun c'est impensable ! La jeune femme affichait toujours son large sourire et s'éventer toujours avec son magazine.

Voir les Stones en concert, c’était ce que désirait la jeune femme. J’avais, personnellement, déjà été les voir. En tant que manager j’avais quelques avantages au niveau des places de concert. J’avais donc pu facilement aller voir Mick Jagger et toute sa bande se produire à Los Angeles même. Peut-être pourrais-je emmener la jeune photographe à un de leur concert un jour. Mais je me gardais cette idée pour moi, pour l’instant. Après tout, je pourrais lui en faire la surprise au bon moment.

La jeune Eileen avait beaucoup de projet. Voir les Stones, mais aussi pouvoir faire un tour à Hollywood et y voir un film en plein tournage. Elle avait des rêves plein la tête et des étoiles dans les yeux.

-Je vous vois parfaitement faire réalisatrice. Vous avez le profil et le professionnalisme pour.

Le cinéma paraissait être l’un de ses rêves et elle n’y dérogeait pas. C’est exactement cette envie d’arriver au bout de ses rêves qui me plaisait chez la jeune anglaise. Comme si la vie ne pouvait l’empêcher de faire ce qu’elle désirait. Elle paraissait indestructible.

Son rire s’éleva quand je mis en avant la protection qu’elle donnait à ses amis en les ramenant chez eux après une soirée trop arrosée. Ces mêmes amis qui formaient, en fait, un groupe d’Indie Rock et essayait de percer.

-Parfois il faut le temps avant de vraiment percer. Mais l’Indie Rock est original et cette originalité peut jouer en leur faveur. Si vous avez, un jour, des morceaux qu’ils ont composés, n’hésiter pas à m’en faire part, j’écouterai avec grand plaisir.

Après tout, ils étaient anglais et encourager les groupes anglais était une chose qui me tenait à cœur. Je passai une main dans mes cheveux et plissai légèrement les yeux alors que le soleil se faisait plus radieux et plus chaud. C’était un temps printanier pour ma part… Mais tellement hivernal pour les Californiens.

Eileen me proposa que nous fassions un jour du tennis ensemble. Je laissai échapper un rire alors qu’elle m’avoua ne pas être si douée non plus.

-Hé bien nous sommes deux alors, cela promet une partie plus qu’amusante.

Elle avait été voir la finale de Wimbledon en 1977. Entre Connors le grand et McEnroe l’intenable. Une grand finale, en effet.

-Vous avez bien de la chance. J’étais déjà ici quand cette finale à eu lieu et je n’ai pas pu faire le voyage jusqu’en Angleterre. Mais j’ai vu ce match à la télévision.

Je ne pouvais m’empêcher de me dire que nous avions une multitude de points communs. Peut-être était-ce pour cela qu’Eileen m’était si sympathique.

-Hé bien, il me semble que nous nous ressemblons sur beaucoup de points. Nous aimons le thé, le cinéma, la musique et le tennis. Je me demande bien sur quel point nous ne nous ressemblons pas.

Mon sourire était, maintenant, aussi radieux que celui de la jeune anglaise. Je regardais la jeune femme avant de fixer la mer. Les vagues étaient calmes.

-Souhaitez-vous marcher le long de la mer tout en continuant à discuter ?

Selon le manager anglais, la jeune femme avait tour pour pouvoir être réalisatrice. Que de compliments ! Ca fait du bien tout de même. Elle lui sourit alors. Eileen pourrait commencer par un documentaire par exemple.

- Je vous filmerai avec The Burning Fire pour mon premier documentaire alors !

Elle laissa échapper un petit rire. A vrai dire elle avait parlé de ses juste comme ça parce qu'il avait demandé. Apparemment il semblait intéressé par le petit groupe anglais d'Indie Rock. Faudrait qu'il essayent de faire une démo qu'elle la passe au manager Timmy Evans. Sans forcément percer aux Etats-Unis, juste histoire de faire découvrir et de passer du font temps en musique.

- J'y penserai. Personnellement j'aime beaucoup ce qu'ils font mais je ne suis pas très objective je pense. La dernière fois que je les ai eu au téléphone, ils cherchaient un petit studio pour enregistrer. Ils sont sur la bonne voie !

Sa petite bande d'amis était vraiment à fond dedans. Ils avaient réellement envie d'en faire leur métier. Si la jeune Eileen peut aider, elle en sera d'autant plus fière et heureuse. La jeune femme les imaginait déjà sur une scène avec un public scandant leurs noms. Ce serait génial.
Le jeune manager anglais passa sa main dans ses cheveux. Le soleil donnait un très joli reflet à sa chevelure. Cela la fit sourire sur le coup, car avec cette élégance on aurait pu croire à une publicité pour du shampoing. Et il semblerait que l'idée du match de tennis l'ait fait rire. Ce serait surement très comique ! Du coup la jeune femme se mit à rire à son tour. Timmy a un rire assez communicatif.

- Oui c'est sûr ! Quand je mets une balle à l'intérieur du cour je saute de joie !

Tout en restant dans le tennis, Timmy avoua qu'il aurait aimé assister à ce même match mais qu'il n'avait pu se déplacer. Quel dommage pour le manager anglais. Il a pu le voir à la télévision c'est déjà ça ! C'était un grand match entre deux américains avec beaucoup de talent. C'est un évènement sportif qui a marqué la jeune femme.

- Au moins vous avez pu voir ce match de légende. Peut-être que vous m'avez aperçu dans les gradins sans le savoir.

A se remémorer le match, Eileen avait envie d'en voir de nouveau. Dommage que l'US Open soit de l'autre côté des Etats-Unis. Quoique, en avion c'est vite fait. Le manager anglais énonça les points communs qu'ils avaient tout deux. Il arborait un large sourire. La jeune anglaise ne l'avait pas encore vu avec un tel sourire. C'était tellement étonnant, mais aussi tellement agréable de trouver une personne avec qui on peut tout partager.

- Vous avez oublié les biscuits de votre mère ! Ils sont délicieux ! Il y en a surement quelques uns mais ce n'est pas le plus important.

Il est préférable de s'attarder sur les sujets que peuvent partager deux personnes plutôt que sur ceux qui les différencient. Son regard se tourna vers la mer. La jeune femme fit de même. Elle était calme cette mer, tranquille. C'était apaisant. Habituellement la plage c'est bruyant, mais vu le temps un peu trop frais pour nos amis américains, c'était très silencieux. Il se mit à parler ensuite. Timmy proposa à la jeune femme de continuer à parler tout en marchant près de la mer. Quelle excellente idée mon cher !

- Bien sûr ! Elle n'est pas agitée ce sera très reposant et puis j'aime bien avoir l'eau qui vient sur les pieds et s'en va et ainsi de suite.

C'est toujours le sourire aux lèvres qu'elle quitta du regard le manager. Eileen se mit à ranger ses affaires dans son gros sac. Elle se leva et y rangea aussi sa serviette de plage en ayant pris soin d'enlever le sable sans l'envoyer aux personnes alentours. La jeune anglaise était fin prête. Une fois que le manager l'était aussi, ils s'en allèrent en direction de la mer tout en discutant.

Je n’aimais pas plus que cela être filmé, mais l’idée que se soit Eileen qui le fasse m’enchantait. Si je pouvais contribuer à son premier documentaire, ce serait avec grand plaisir.

-Pourquoi pas, ce serait une très bonne idée.

Son petit groupe d’ami cherchaient un petit studio pour enregistrer. Ils semblaient très bien se débrouiller et étaient sur la bonne voie comme me le fit remarquer la jeune Eileen. Peut-être allaient-ils percé s’ils ont tant d’abnégation. Après, seul l’avenir nous dira ce qu’il en sera pour eux. Mais j’espérais au fond, pour le jeune Eileen, qu’ils arriveront à ce qu’ils veulent arriver.

Le sujet « tennis » nous fit rire tout les deux. Nous étions, apparemment, tout deux de piètre joueur malgré notre passion pour regarder les matchs. Elle déclara se féliciter quand elle arrivait à mettre une balle dans le cours. Je l’imaginais heureuse d’avoir réalisé cet exploit et cela me fit rire de plus belle.

-Hé bien nous sommes deux dans ce cas.

J’espérai bien pouvoir voir un match à Wimbledon. Peut-être organiser un voyage pour m’y rendre et voir les meilleurs joueurs. Cela devait être bien mieux qu’à la télévision. Et l’idée d’avoir peut-être vu la jeune femme sans le savoir me faisait sourire. Quelle coïncidence si cela avait été le cas.

-Peut-être bien.

Nous récapitulions nos points communs et elle me rappela les biscuits de ma mère. Ma mère me manquait tellement… Mais la jeune femme présente à mes côtés atténuait cet élan de nostalgie.

-Ah oui, ces fameux biscuits. Je dois en avoir encore quelques boites chez moi.

Nous n’énumérions pas nos points divergeant car, de toute manière, cela n’en valait guère la peine.

La jeune Eileen accepta ma proposition et j’accueillis son enthousiasme avec un sourire. Je me levai en même temps que la jeune femme afin de replier ma serviette avant de la replacer dans mon sac. Inutile de trop secouer le sable, de toute manière il finit toujours par il y en avoir partout.

Quand tout fut rangé nous commençâmes à marcher vers la mer. Nous avions certainement encore beaucoup de sujets à aborder. J’essayai de trouver le meilleur sans devoir en venir aux sujets fâcheux. Ceux qui revivraient de mauvais souvenirs.

-Vous avez tant de qualité… Avez-vous des défauts ma chère Eileen. Des manies qui exaspéreraient certains.

Je souriais toujours. Chacun avait ces petits défauts et je me demandais bien ce qu’étaient ceux d’Eileen.

Nous arrivâmes devant l’eau et nous commençâmes à longer la mer. L’eau allait et venait nous mouillant les pieds au passage.

Il n'avait rien contre l'idée de se faire filmer, tout du moins pour le futur documentaire d'Eileen. Cette dernière sourit alors. Tous deux n'étaient pas doué dans l'art de manier la petite balle jaune. Il y aura un festival de joie dès qu'une balle ne sort pas. Ca pourrait être réellement marrant à voir. Les deux jeunes gens riaient aux éclats.

- A la bonne heure, je me sens moins seule maintenant.

La jeune femme lui sourit encore. Il avait oublié de parler des biscuits de sa mère et Eileen le lui rappela. Tous deux en était fan ! Timmy avait d'autre boîte chez lui, s'il a du mal à finir, elle peut aider, ce n'est pas un soucis, au contraire. Et oui quelle gourmande !

- Quel chanceux vous êtes, ma tante n'est malheureusement pour moi, pas aussi douée en pâtisserie … Je me contente de ceux du magasin anglais.

Ils se dirigèrent vers la mer. Cette dernière touchait maintenant les pieds de la jeune femme. Elle allait et venait, c'était très agréable à vrai dire. Le jeune manager souhaitais connaître les défauts de la jeune Eileen. Elle n'en a pas ! Non bien sûr qu'elle en a. Elle en a pas mal mais surtout quand on ne la connaît pas à vrai dire. Quand la personne prend le temps d'en savoir plus sur son compte, c'est une toute autre personne, une autre facette de la jeune femme qui apparaît.

- Mes défauts ? Alors je suis timide, étourdie, perfectionniste, certains trouvent que c'est un défaut … Je suis une aussi grande gourmande. Je suis aussi très voire trop curieuse et sur tout types de sujets. Trop polie pour les américains. Pour finir, il m'arrive par moment d'être une grande sensible … Je pense avoir fait le tour, si vous en voyez d'autres dites-le moi.

Elle sourit, la jeune femme avait déballé ses défauts assez rapidement. Eileen reprit alors son souffle et continua.

- Et vous mon cher, avez-vous des petits défauts ?

Eileen arborait un large sourire. Ils continuèrent de marcher le long de la mer. C'était une superbe vue, avec un petit coucher de soleil ça ferait de magnifiques photographies. Même à cette heure ci, les photos seraient belles mais moins de romantisme que dans le coucher. Après avoir analyser le paysage, elle reposa son regard sur le manager anglais qui entamais le récit de ses défauts. Enfin en a-t-il réellement ? Nous allons le savoir dans un instant. La jeune anglaise l'écoutait attentivement comme à son habitude.

La tante de la jeune Eileen n’était pas aussi douée pour la pâtisserie que ma mère. C’était, en tout cas, l’avis de la jeune anglaise.

-Tout le monde ne peut pas être douée en pâtisserie. Mais je suis sûr que votre tante est douée dans bien d’autre chose. Et, pour les biscuits, je vous en enverrai de temps à autre ainsi vous n’aurez plus besoin d’aller en acheter.

Ma mère m’en envoyais beaucoup trop et cela me ferai plaisir de les partager avec Eileen. Car il n’y avait qu’Eileen pour me rendre si nostalgique et qui me rappelait autant ce que j’avais voulu fuir. Elle m’en montrait les points positifs si bien que, maintenant, l’Angleterre me manquait ainsi que les anglais et leurs manières.

La mer était à nos pieds et l’eau était bien plus chaude que je ne l’imaginais. Seul quelques américains audacieux s’y baignaient. Je n’aurais eu aucun mal à me baigner, mais je n’avais pas pris les vêtements idéaux pour cela.

Le sujet des défauts n’avait pas l’air de déranger le jeune photographe qui m’énuméra une flopée de défauts qui, pour certain, pourrait se trouver être des qualités. Le perfectionnisme et la curiosité n’en était pas un quand il était bien dosé, la gourmandise était plutôt un défaut de bon vivant quant à la politesse j’étais, moi-même, coupable d’être trop poli.

-Vous avez de magnifiques défauts, surtout que la plupart peuvent faire office de qualités.

Elle en souriait me demandant si je n’en voyais pas d’autres.

-A vrai dire, je vous ai posé la question parce que je ne vous en trouvais pas. Même si je sais très bien que chacun à ses petits défauts. Les vôtres ne sont pas flagrants.

J’avais peur qu’elle commence à prendre mes compliments comme de l’hypocrisie. Mais ce n’était pas le cas, je le pensais réellement.

Elle me renvoya la question et je ne pu m’empêcher de laisser échapper un petit rire.

-Hé bien, étant manager j’ai appris à manipuler les gens. C’est indispensable dans mon métier…

Je mens souvent aussi, il faut l’avouer. Je suis réservé, certains trouvent que c’est un défaut. Je suis, comme vous, bien trop poli pour les gens de ce pays. J’en ai bien d’autres, ma chère Eileen, mais la liste peut-être longue si on s’y attarde.

Je souris, espérant que je n’avais pas déçu la jeune femme en lui énumérant des défauts peu vertueux. Je fixai la mer et les rares personnes qui s’y baignaient. J’avais envie de les rejoindre. Je reposais mon regard sur la jeune anglaise.

-Cela vous dirait-il d’aller se baigner ? A moins que vous n’ayez pas les vêtements adéquats pour…

J’attendais sa réponse, un sourire plein d’envie aux lèvres. Le soleil tapait de plus en plus et l’eau faisait beaucoup de bien.

Eileen sourit au manager. Il est vrai que la pâtisserie est assez difficile comme cuisine. Sa tante est loin d'être une professionnelle … Elle a bien d'autres qualités malgré tout. En tout cas elle avait gagné des petits biscuits maison faits par la mère adoptive de Timmy, c'est plutôt cool !

- C'est super gentil ! Merci beaucoup ! Il va falloir que je vous remercie un jour pour tout ce que vous faites pour moi.

Ce serait très agréable de partager des biscuits avec le jeune manager. Ils pourraient en apprendre encore davantage sur l'autre, se trouver d'autres points communs et ainsi rallonger la liste.

Ils marchaient tout en parlant, riant et souriant. Le soleil tapait de plus en plus fort. L'eau qui arrivaient sur les pieds était d'une chaleur surprenante. C'était idéal pour se baigner dans la mer, nager, s'amuser etc … Tout en marchant et jouant avec ses pieds dans l'eau en même temps, la jeune femme avait énumérer ses défauts. Ils ne sont pas horribles ni réellement visibles mais ce sont des petits défauts. Apparemment cela n'étaient pas de gros défauts non plus selon le manager. La jeune femme lui sourit de nouveau.

- Certains oui, après cela dépend des personnes. Il y en a qui trouvent que ce sont des défauts, d'autres des qualités. J'ai énuméré ce que l'on me reproche le plus souvent.

Son sourire s'élargit. Il avoua alors ne pas lui en avoir trouvé, d'où sa question. La jeune Eileen rougit alors légèrement. C'est quand même son patron, et ami aussi, qui la complimente. C'est son aspect timide qui prend le dessus dans ces cas là. Timmy avait l'air sincère en plus, enfin pour elle il l'était, cela fait donc d'autant plus plaisir à la jeune femme. Et puis, qui n'aime pas recevoir des compliments ? Tout le monde adore ça. C'est avec un sourire qu'elle lui répondit.

- Et bien merci beaucoup, c'est trop gentil.

La jeune anglaise garda son large sourire. Elle se mit à regarder la mer pour faire partir les dernières rougeurs qui persistaient. Quand il se mit à énoncer ses défaut, son regard revint se poser lui. Alors il est manipulateur, menteur ça c'est à cause de son métier ! Il ne peut être comme ça par nature. Il est aussi réservé et poli. Apparemment la liste est longue. C'est surement qu'il n'a pas conscience de ses qualités.

- Manipulateur et menteur, réellement ? Je ne l'aurais jamais deviné ! Vous m'étonnez, c'est vrai ? Je ne vous crois pas, c'est pas possible. D'un côté en tant que manager, des fois vous ne devez pas avoir le choix … Enfin vous avez un tas de qualités à côté aussi, il ne faut surtout pas les oublier ! Et ces principaux défauts en deviennent dans le cadre du travail.

Elle voulait le rassurer, il ne devait pas se dévaloriser comme cela. C'est un homme rempli de qualités. Chacun a ses défauts, il faut faire avec. Il a été contraint de les avoir aussi, il faut savoir nuancer la chose. Timmy dirigea son regard vers la mer, elle le suivit du regard. Il n'y avait pas grand monde dans l'eau, quelques américains courageux par-ci par-là. Le manager se retourna vers la jeune femme. Cette dernière le regarda alors dans les yeux. Il lui proposa alors une petite baignade à moins qu'elle ne soit pas équipée pour. Eileen pas équipée ? Au contraire, elle a pensé à tout, juste au cas où … A vrai dire, elle se serait baignée seule ou accompagnée.

- Avec grand plaisir ! Je suis une personne prévoyante, j'ai emmené de quoi me baigner, au cas où … Et de votre côté ?

Il était préférable de se renseigner. Elle n'allait pas se baigner seule, le laissant sur le bord de mer, cela ne se fait pas du tout. Eileen attendit en souriant sa réponse avant de savoir ou non si elle devait ôter sa robe pour aller s'engouffrer dans l'eau chaude de l'océan pacifique.

Je faisais beaucoup pour cette jeune femme et elle m’en remerciait. Je faisais tout cela avec plaisir et je ne me forçais guère mais ses remerciements me firent sourire de joie.
Nous parlâmes de nos défauts. Certains trouveraient que c’est une drôle de conversation mais cela me plaisait de dire ce qui n’allait pas chez moi. Cela me permettait de ne faire aucune surprise à Eileen quand elle me verra faire preuve d’un de ces défauts. Les siens ressemblaient plus à des qualités qui auraient pu ennuyer certaines personnes. C’est d’ailleurs ce qu’en conclu la jeune Eileen.

C’est quand j’abordai les miens que je surpris la jeune femme. J’avais l’impression qu’elle ne me croyait pas et, pourtant, j’avais toujours été un parfait menteur même avant que je ne sois manager. Il y avait des jours où j’étais fier de ce défaut et d’autres non. Aujourd’hui, j’en avais un peu honte. Elle remit mes défauts sur le compte de mon travail et m’affirma que les qualités étaient plus importantes. J’élargis mon sourire.

-Vous avez raison. Il est vrai que dans mon travail il vaut mieux être un bon manipulateur… Sinon impossible d’obtenir les meilleurs groupes.

C’était probablement pour cela que j’étais un bon manager. Parce que j’avais des défauts pareils. Je n’avais jamais verbalisé cela.

-De plus si vous n’avez pas vu mes défauts, c’est une très bonne chose. Cela veut dire que j’arrive à les contrôler.

Je rigolai un rien. J’avais regardé la mer et j’avais proposé à Eileen qu’on s’y baigne. J’avais chaud et l’eau était à température idéale. La jeune photographe avait apporté tout ce qu’il fallait pour se baigner. En effet, elle était extrêmement prévoyante. Je ne l’étais pas autant vu que je n’avais aucun habit de rechange. Mais ça n’allait pas être ce petit « problème technique » qui allait m’empêcher de profiter de l’étendue bleue qui était à mes pieds.

-Non mais…

Je tendis mon sac à Eileen afin qu’elle le tienne et qu’il ne prenne pas l’eau. Quand elle le prit, j’enlevai mon tee-shirt et retroussai mon pantalon en toile jusqu’au dessus des genoux. Je repris mon sac et y déposai mon tee-shirt. Je finis par le lancer assez loin pour ne pas qu’il soit mouillé par l’eau de mer. Je souris à la jeune photographe.

-J’ai un plan B, comme vous pouvez le constater.

Je m’aventurai un peu plus dans la mer qui m’arrivait aux genoux. J’attendais que la jeune Eileen se change et me rejoigne.

Il semblerait que la positive attitude de la jeune femme par rapport aux défauts et fini par contaminer le manager anglais. C'est tellement mieux ainsi. Au diable les défauts ! La priorité ce sont les bons côtés de chacun. Cet homme en avait plein, déjà il était anglais ! Ca c'est un très bon côté. Oui elle n'est pas objective et alors ? Elle apprécie réellement Timmy pour toutes les qualités, hormis sa nationalité, qu'il peut avoir. Il avait un grand sourire et ça faisait plaisir à voir. Il avoua que ce n'était pas plus mal que la jeune femme n'aie pas remarqué ses défauts, il se contrôlerait pour les cacher. Ca doit être dur.

- Ca ne doit pas être évident de contrôler ses défauts ? Je n'ai jamais essayé de le faire pour les miens mais je doute d'y arriver aussi bien que vous si j'essayais.

La jeune femme était d'excellente humeur, elle était détendue, calme. Comment s'énerver dans un moment comme celui que partagent les deux anglais ? Apparemment Timmy n'avait pas emmené de maillot de bain. Son "mais" sous entendait qu'il avait prévu quelque chose. Eileen était curieuse de savoir quoi. Elle prit le sac qu'il lui tendait. On remonte le jean et on enlève le tee-shirt. Il reprit son sac et le lança plus loin. Elle rit, il est plein de ressources.

- Je vois ça ! Et bien c'est à mon tour on dirait.

Elle sourit. C'est dans ses moments là qu'elle déteste sa soeur et ses idées farfelues. Pourquoi lui mettre un seul maillot de bain ? Certes il est élégant mais tout de même sexy. C'est un peu gênant. Enfin soit, maintenant qu'elle y est … Elle pensera à remercier sa soeur si n'importe quoi tourne mal. La jeune femme posa son sac à côté de celui du manager. Elle enleva sa robe à la couleur corail très douce ainsi que tout accessoires qui lui restait. l'eau iodée ce n'est jamais réellement conseillée pour les bijoux et autres. Elle était maintenant uniquement en trikini noir. N'empêche qu'il était très beau … Cette petite ceinture dorée, le décolleté, la forme sur le devant, elle ne regrettait pas ce cadeau loin de là. Il fallait juste qu'elle oublie totalement le côté "c'est mon boss" et ça ira comme sur des roulettes. Elle vérifia ne rien avoir oublié et parti rejoindre le manager anglais dans l'eau.

- Oh mais elle est super chaude en fait ! Même en été elle est plus froide chez nous !

Elle lui sourit. Maintenant qu'elle était à moitié dans l'eau on va dire, elle avait soudain plein d'envies. Eileen voulait nager, s'amuser dans l'eau enfin pleins de trucs comme ça quoi.

Contrôler ses défauts ne devait pas être évident. C’est ce que me déclara la jeune Eileen. Moi j’y arrivais, probablement parce que j’étais un très bon menteur et que je savais donc bien feindre n’importe quel sentiment. Je pouvais avoir l’air d’être heureux alors que c’était tout l’inverse. Je pouvais avoir l’air d’aimer quelqu’un alors que ce n’était pas le cas. En étais-je fier ? Pas vraiment. Mais c’est un donc que m’avait donné la nature et qui m’est vraiment utile pendant diverses situations. Mais savoir contrôler mes défauts mes inutiles devant Eileen, car je n’avais aucune raison de lui mentir et aucune raison de la manipuler. Je n’en avais pas la moindre envie, à vrai dire.

-Contrôler ses sentiments fait partie du don de savoir mentir. Ne pas les contrôler est une preuve de sincérité et donc prouve que vous êtes quelqu’un de bien.

Je souris.

-Et puis vous avez de charmant défaut, je trouve inutile de devoir les contrôler.

Mon regard était bienveillant alors que nos pieds touchaient l’eau. L’idée de nous baigner m’était venue à l’esprit. J’en avais vraiment envie et avait sorti mon plan B pour la cause. Ce n’était pas le plus idéal vu que je devrai rentrer chez moi avec un pantalon mouiller, mais la tentation était trop forte. J’avais enlevé le superflus et lancé au loin mon sac. Je m’étais ensuite avancé plus loin dans la mer regardant la jeune photographe.

C’était au tour de la jeune Eileen de se préparer à me rejoindre dans l’eau. Elle enleva sa robe qui lui allait si bien pour laisser apparaitre une trikini noir. Je crus, un instant, en perdre ma politesse légendaire tellement ce bout de tissus lui allait bien. Elle enleva ses bijoux aussi pour éviter que l’eau ne les abîmes.

Elle vint me rejoindre dans l’eau un sourire aux lèvres. L’eau était chaude comme elle me le fit remarquer.

-En effet, le climat chez nous est vraiment très différent.

Nous avançâmes un peu plus vers l’immensité de l’océan alors que je regardais toujours la jeune Eileen. Je voulais m’amuser.

-Vous êtes ravissantes avec ce magnifique trikini.

Je lui souris et attendis qu’elle baisse sa garde grâce à ce compliment pour lui envoyer de l’eau dessus. C’était puéril, mais il fallait décompresser de temps à autre, surtout avec le travail que je faisais.

-Désolé, je n’ai pas pu m’en empêcher…

Je rigolai, me demandant si la jeune photographe allait répliquer.

Que de compliments pour la jeune femme. S'il lui affirmait qu'elle était quelqu'un de bien alors ça devait surement être vrai. Eileen était persuadée qu'il ne lui mentait pas, ça se sentait. Selon lui, ses défauts étaient loin d'être de gros défauts, il était donc inutile à la brunette de les cacher.

- Et bien merci ! Je vous promets de rester moi-même en toute circonstances.

C'est toujours avec le sourire aux lèvres qu'elle était maintenant dans l'eau avec le manager anglais. Il confirma que le climat anglais était très différent. A cela, elle eut un petit rire. L'eau est à la même température que celle des piscines couvertes de chez elle. C'est tout de même surprenant au début, mais on s'y fait très vite !

Ils avancèrent tous deux tranquillement vers l'horizon infini de l'océan. Eileen regardait Timmy en souriant. Elle le vit ouvrir la bouche pour parler, mais alors elle ne s'attendait pas du tout à ça. La jeune femme ne savait plus réellement où se mettre.

- Et bien merci beaucoup … Je l'ai acheté avec ma soeur et c'est elle qui …

Elle n'avait pas eu le temps de finir sa phrase que de l'eau lui arriva dessus. Ah il veut jouer ? Il va voir qui est Eileen Julia Kramer. Elle se mit à rire. Puis, la jeune femme lui balança de l'eau à son tour en faisant comme si c'était involontaire.

- Oops, je n'ai pas fait exprès.

La petite anglaise fit mine qu'elle était désolée tout en affichant un large sourire. Elle ne put s'empêcher de rire ce qui la trahit aussitôt. Ca fait du bien de se défouler de temps en temps ! Eileen ne s'arrêta pas là, la petite anglaise se rapprocha du manager et récidiva. Elle riait de plus belle. La jeune femme se sentait vraiment bien. Avec le soleil qui tapait, de l'eau ça faisait du bien. Ce sera le moyen de bronzer un peu. Elle à l'impression de paraître pâle à côté des californiennes …

J’avais une grande envie de m’amuser, alors que la charmante Eileen était entrain de me remercier tout en précisant qu’elle avait acheté ce magnifique trikini avec sa sœur. Je me demandais bien comment était cette dernière. Était-elle plus jeune que la charmante Eileen ? Était-elle aussi motivée et plein d’enthousiasme ? Était-elle toujours en Angleterre ? Tant de questions sans réponses qui était la preuve qu’Eileen et moi nous connaissions que depuis peu, même si j’avais l’impression du contraire.

Je la coupai dans son élan, l’éclaboussant d’eau. Cela la fit rire et bientôt, je rigolai à mon tour. La vengeance ne tarda pas à arriver. Eileen prétexta qu’elle ne l’avait pas fait exprès. Son large sourire dénotait avec ses déclarations.

-Ah oui ? Vous ne l’avez pas fait exprès ? Hé bien…

Un petit sourire malicieux se dessina sur mon visage et j’attendis qu’une vague arrive pour éclabousser de nouveau la jeune photographe. Mais, cette fois, j’y étais allé franchement et la petite anglaise était trempée. Je pris un regard désolé.

-Oh, excusez-moi… Je ne l’ai pas fais exprès.

Nous commençâmes à « jouer » un peu. S’entre-éclaboussant. On aurait dit de vrais gamins qui jouaient. Mes cheveux frisés étaient trempés et après un moment je m’arrêtai d’éclabousser Eileen.

-Tu as une sœur, non ?

Je venais de remarquer que je l’avais tutoyé et ça me faisait bizarre. Je me repris bien vite.

-Pardon… Vous avez une sœur ? Est-elle comme vous ou est-ce le genre de sœur bien différente.

Je n’avais pas eu la chance d’avoir des frères et sœurs. Je ne savais donc pas vraiment comme s’était d’en avoir.