J’avais demandé à Robin de prendre un rendez-vous avec mon ophtalmologiste car dernièrement, je souffrais de migraine récurrentes et assez handicapante ce qui est un comble, quand votre handicape principale est la cécité. Depuis mon accident, je souffrais régulièrement de migraine, ce n’était pas nouveau cependant, les dernières pouvaient durer toute une journée, voir quelques jours. Alors pendant ce temps, je restais au lit, incapable de m’en sortir et espérais toujours que le lendemain, je me sentirais mieux.

Avec ma condition, je savais que je ne devais pas attendre trop longtemps avant de consulter, cependant, je ne pouvais pas non plus accourir chez le docteur à chaque fois que j’avais une petite crampe au cerveau, j’y passerais ma vie ! J’avais dû me résigner et, sans avoir l’air trop alarmiste, nous avions convenue avec Robin que le mieux était de prendre rendez-vous par simple précaution.

Le fait était qu’une fois chez mon médecin, ce dernier recommanda une batterie de test qui n’en finissaient plus de finir mais il fallait bien que je m’y résigne car les jours passaient et mes migraines s’intensifiaient. Le verdict tomba enfin et s’il avait tout pour sembler effrayant, il ne l’était pas tant.

- Les kystes arachnoïdiens se sont formés tout près de votre nerfs optique, exerçant une pression. C’est ce qui explique que le peu d’acuité visuelle que vous aviez s’est de beaucoup réduite. Il faudra une intervention chirurgicale pour les retirer.

J’avais accueilli la nouvelle avec beaucoup de bienveillance, mais dans la voiture de Robin, j’avais complètement craquée. Une nouvelle opération, en sachant que chaque fois je serais plusieurs semaines sur le cul, à récupérer et à être un fardeau pour les gens présents pour moi.

Je ne savais plus où me situer, si c’était une si bonne idée que cela que de procéder à l’opération sachant que je ne pouvais pas être plus aveugle que je l’étais. En fait, il y avait un enjeu majeur qui faisait pencher la balance du côté de l’opération.

- S’Il dit vrai et que la pression des kystes sur mon nerfs optique s’estompe, je pourrais retrouver une certaine vision.

La décision pouvait sembler facile à prendre mais elle ne l’était pas tant que ça. Il fallait peser les pours et les contres, considérer les risques de l’opération qui n’était pas mineur. On parlait de carrément me décalotter la tête ce qui allait me contraindre à une très longue convalescence et compromettre pour ne pas dire complètement bousiller la saison deux de notre sitcom dont le tournage était prévu pour la semaine prochaine.

Il y avait tant de chose à considérer que je ne savais plus quoi penser. C’était la première fois que je me montrais complètement vulnérable vis-à vis de ma situation devant Robin et je n’aimais pas ça. J’avais toujours été forte, je faisais des blagues c’était d’ailleurs très appréciés des fans de notre sitcom.

- J’ai vraiment très peur et je ne me sens pas capable de prendre une décision pour le moment. Si je mourrais pendant l’opération ? Ou s’ils touchaient un truc dans ma tête qui me faisait devenir complètement zombie ?

J’avais grandi sur des plateaux de tournages, alors des scénarios dans ce genre-là, je pouvais en pondre des douzaines à la seconde.

@ Billy Lighter

L’attente des résultats avait été longue… Sloan avait dû passer tout un tas de test afin de trouver l’origine de ses horribles migraines qu’elle avait depuis quelques jours. Si Sloan disait que ça pouvait arriver étant donné sa condition, ça n’en était pas moins inquiétant. Sa condition était déjà difficile à vivre pour elle alors si des douleurs s’accompagnait de tout ça, ça devait être invivable d’être dans son corps.

Alors, si l’attente me stressait car on ne savait jamais ce que pourrait être les résultats, j’étais tout de même content que Sloan se soit décidée à consulter un médecin.

J’étais resté avec elle pendant tout le temps des tests et de l’attente espérant que les médecins puissent trouver une solution à ce qu’elle avait et c’est, donc, ensemble, qu’on avait été convoqué pour les résultats. Et le diagnostiques me sembla impressionnant mais le médecin semblait ne pas s’alarmer et disait que cela pouvait être résolu avec une opération.

Ça ne m’empêcha pas d’afficher un air inquiet. Sloan avait déjà subit pas mal d’opération et était déjà passé par de nombreux moments difficiles. Du coup, c’était un coup dur en plus alors qu’on vivait, depuis quelques mois, sur notre petit nuage avec notre vie de couple et notre sitcom…

Toutefois, si j’étais inquiet, Sloan, elle, avait encaisser la nouvelle avec bienveillance… Tout du moins, devant le médecin, car, dans la voiture, son visage changea du tout au tout. Elle craqua ne sachant pas vraiment si elle avait envie de se lancer dans une telle opération. Je la fixai avec toute la compassion du monde dans le regard. Il y avait pourtant des points positifs à cette opération comme le fait qu’elle pourrait retrouvé un peu de sa vision. C’était non-négligeable. Ça pouvait même sonné comme une bonne nouvelle mais quelque chose semblait bloquer Sloan…

Et, avant que je ne réagisse, Sloan me fit part, justement, de ce qui la bloquait… Elle avait peur que les choses se passent mal et qu’elle succombe à l’opération. Cette vision-là fit que mon cœur se serra et je ne pus m’empêcher à penser à mes relations précédentes qui  avaient chaque fois fini en drame. D’abord Karen qui s’était suicidé et puis, avec Apple, quand notre enfant à naitre était mort lui aussi…

Je ne voulais pas perdre Sloan… Mais je ne voulais pas, non plus, alimenter ses peurs.

-Les opérations sont toujours des choses délicates mais, Sloan, tu ne vas pas pouvoir vivre avec des maux de têtes pareils… Et… Si tu as une chance de retrouver un peu de vision en plus, c’est plutôt positif, non ? Ce n’est pas une décision évidente et tout ça est horriblement stressant mais… Il y a tout de même plus de points positifs à recourir à l’opération que de rester ainsi…

C’était ainsi que je voyais les choses mais je ne pouvais faire autrement que d’afficher, moi aussi, un air inquiet.

-Il ne faut pas penser à ce qui pourrait arriver de négatif… Ce qu’on peut faire, c’est se renseigner dans les meilleurs hôpitaux qui soient afin d’être rassurer sur l’intervention. Tu ne crois pas ? Ainsi, après, on pourra prendre une décision… Mais te voir souffrir comme ces derniers jours… Ça va te tuer à petit feu, Sloan…

De ça, j’en étais sûr. Vivre constamment avec des migraines ce n’était pas agréable et ça l’empêcherait tout autant de vivre comme elle l’entendait.

-On va se pencher sur la question… Il faudra reporter le tournage… Ce n’est pas ça la priorité. La priorité, c’est ta santé, Sloan.

Je la fixai brièvement du regard avant de reposer mon regard sur la route.

-D’accord ?

Je voulais absolument l’aider par tous les moyens possibles. Il fallait voir ça comme une épreuve. Et j’étais sûr que notre couple pouvait sortir de cette épreuve.

@ Billy Lighter

Une fois dans la voiture de Robin, je craquais. C’était comme si toutes ces années de mauvaises nouvelles, d’acceptation de l’inacceptable, de craintes et d’incertitudes remontaient en un seul coup. Je craignais de subir une nouvelle opération, surtout de cette importance. C’était un autre coup dur a encaissé.

Je pouvais entendre l’inquiétude dans la voix de Robin bien qu’il se montrait rassurant dans ses paroles. Mon petit ami avait eu son lot lui aussi, je ne voulais pas être une déception de plus dans sa vie.

- Un seul point négatifs vaut plusieurs points positifs, même s’ils sont nombreux. Alors je ne sais plus de quel côté penche le tablier de la balance.

Il fallait considérer les risques. Le chirurgien allait devoir complètement m’ouvrir la tête et aller jouer derrière mon cerveau pour se rendre à mes yeux. S’il faisait la moindre petite erreur, un tout petit tremblement de main, une incision un tout petit peu trop profonde ou trop à côté, pourrais me faire subir des dommages irréversibles. Je pourrais même mourir. Le médecin avait beau dire que le chirurgien était le plus compétent et qu’il n’avait jamais raté une opération, les risques étaient tout de même là.

D’un autre côté, les kystes formés dans ma tête exerçaient une pression sur mon nerf optique et de les retirer pourrait me faire retrouver une certaine acuité visuel. Je ne retrouverais probablement jamais complètement la vue mais il semblait dire que je pourrais quand même voir certaine chose.

Si je n’osais pas, je ne le saurais jamais !

Robin voulait un autre avis et j’étais d’accord que nous pourrions nous renseigner d’avantage, cela ne coûtait rien d’essayer. Et puis d’avoir différents avis ferait certainement en sorte de faire pencher le tablier de la balance d’un côté plus que de l’autre. Une chose était certaine, cependant, je ne pouvais plus endurer les migraines qui empoisonnaient ma vie déjà bien complexe.

- Je veux bien que l’on se renseigne. Il n’y a pas qu’aux États-Unis qu’il y a des chirurgien de qualité.

Je pleurais un peu plus ensuite quand Robin avoua ce que je sentais déjà se pointer. Il faudrait reporter le tournage de la deuxième saison de notre sitcom. J’étais tellement déçue ! C’était ce qui m’avait fait le plus de bien cette dernière année si je ne pensais pas à ma relation avec Robin qui était vraiment la plus belle chose que je pouvais vivre.

- Nos producteurs vont être en colère, et les fans ! Et Ian ! Nous ne pouvons pas faire ça à Ian !

Il allait être furieux d’apprendre que le tournage était suspendu ! Et quand nous allions le reprendre, il aurait grandi, à l’écran, ça allait accrocher l’œil du spectateur. Cependant, Robin n’avait pas tort. Ma santé devait être ma priorité.  Après ma convalescence, nous aurions bien le temps de reprendre là où nous aurions cessé. Et puis l’opération n’était pas pour demain.

- D’accord, je veux bien me placé en priorité mais…

Comme nous voulions prendre le temps de consulter d’autres experts, peut-être que nous pourrions enregistrer quelques épisodes en rafales, question de ne pas faire trop de tord à notre sitcom qui pourrait se faire remplacer par un tout autre émission.

- Nous pourrions devancer les tournages et en enregistrer sur plusieurs journées. Nous avons déjà la confirmation de plusieurs invités, non ? Il restait qui à confirmer ? Olivia Cortez à cause de sa tournée, le couple Ricci un peu aussi à cause de la tournée d’Olivia, ensuite… Finan Quinn et Sniper avaient acceptés, non ?

Je réfléchissais à vive allure et ce qui devait arriver, arriva. Je portais mes mains à ma tête en la penchant vers l’avant. Chaque fois, le migraines se pointaient comme une crampe de cerveau, vous savez, cette sensation horriblement douloureuse lorsque l’on boit trop rapidement une boisson glacée par une chaude journée d’été ?

@ Billy Lighter

Sloan voyait le tableau en noir plus qu’en blanc. Pour elle, l’unique point négatif valait plus que plusieurs points positifs. Elle encaissait encore la nouvelle alors que, jusqu’ici, on était sur notre petit nuage. Je comprenais… Ça la faisait tomber de très haut. Ça nous faisait tomber de haut car, désormais, tout ce qui touchait l’un ou l’autre touchait irrémédiablement l’autre.

Et je comptais soutenir Sloan quoi qu’il arrive. Déjà dans sa prise de décision car elle hésitait à recourir à l’opération. Mais je mis tout de même en avant qu’elle ne pouvait pas continuer à vivre avec ses maux de tête et que, inévitablement, l’opération était la seule façon de pouvoir les atténuer. En gros, il y avait bien plus de points positifs à se faire opérer mais la peur qu’il arrive un malheur ne cessait de pétrifier Sloan autant que moi qui avait déjà subi plusieurs malheur dans ma vie.

Le mieux était de prendre son temps et de se renseigner pour prendre une décision. C’était plus sage que de se précipiter et Sloan semblait d’accord sur ce point bien que je voyais que, depuis qu’on était dans la voiture, elle s’était totalement écroulé devant la diagnostique. Et tout ça me faisait de la peine.

Elle déclara qu’on pourrait même se renseigne en dehors du pays. J’hochai de la tête.

-Oui. On pourrait faire ça. En Australie, par exemple, ou au Canada. Les pays du Nord de l’Europe sont aussi réputé pour être doué en médecine.

Bref, il ne fallait se fermer aucune possibilité. On devait bien évaluer toutes les options et, pourquoi pas, avoir une second diagnostique et, peut-être, d’autres solutions que l’opération.

Mais ça ne consola pas Sloan qui pleura d’autant plus en se rendant compte que tout ça allait ralentir le tournage de la saison 2. Elle tenait très fort à cette série. C’était mon cas aussi mais la santé de Sloan passait avant tout. Elle parla des producteurs mais aussi de Ian. Ian qui, certainement, n’allait pas apprécier. Mais ma proriété n’était pas les états d’âme de Ian Hunter !

-Ecoute, Sloan… Ian s’en remettra. Il doit apprendre qu’il n’est pas le centre du monde. C’est une façon de le lui faire comprendre.

Je savais que le hic était que Ian grandissait à vue d’œil et que, pour la série, ce n’était pas spécialement une bonne chose surtout si on ralentissait le tournage… Même si, en soi, Henry, dans la série, pouvait grandir aussi. Ce n’était pas exclu. Après tout, le petit de la série a à peu près l’âge de Ian. Et ça même si le petit Hunter commençait une sérieuse poussée de croissance.

-Quant aux producteurs, je m’en chargerais mais jamais je ne les ferais passer avant toi. Quitte à ce qu’on doive trouver d’autres producteurs. La sitcom a eu son succès, c’est pas les investisseurs qui manqueront.

De ça j’en étais sûr et j’étais confiant. Ce qui fit que Sloan voulu bien se placer en priorité. J’hochai de la tête lui envoyant un sourire bienveillant. Mais, elle voulait quand même tourner un maximum le temps de rencontrer tous les experts. C’est vrai qu’on avait plusieurs invités à faire venir dans notre sitcom… Et Sloan réfléchissait vite. Je fis une moue de réflexion.

-On peut devancer le tournage… Mais pour Cortez et Ricci, leur tournée est pour très bientôt. Alors soit on tourne avant, soit on attend un jour où ils reviennent à L.A…. Pour Quinn, il faudra lui en parler. Sniper avait accepté, il faudra juste placer la date de tournage. Il y a Jesse Stark. Il faudra en parler à Jack… Bref, on peut tourner avant avec un maximum d’invités mais est-ce que tu tiendras le coup ? Tes maux de tête seront quand même là et on ne peut pas allonger les heures de travail. Je préfèrerais faire durer la longueur du tournage quitte à sortir de l’argent de ma poche plutôt que de tout faire trop vite et te fatiguer… Il faut aussi penser à toi, Sloan… Pour nos projets, on a toute notre vie.

Je soupirai…

-Mais si tu te sens prête à tout de même tourner pendant qu’on fera le tour des experts, je propose qu’on se partage le travail. Il faudra que l’un d’entre nous vois Quinn, déjà… Moi, je peux m’occuper de Cortez, par exemple. Je pensais aussi à Eddy Cort. Il faudra qu’on parle avec lui aussi.

Je fis la moue… Il faudra aussi expliquer tout ça à Ian… Ça, ça allait être du sport… Et alors que je dis ça, on arriva devant notre immeuble.

@ Billy Lighter

La nouvelle m’avait fait l’effet d’une bombe atomique dans la tête. Après tout ce que j’avais vécu et affronté avec tout la sérénité possible, je ne pouvais concevoir que je devais repasser par là. L’opération en tant que tel était effrayante mais les risques l’étaient encore plus et la convalescence ensuite ne s’annonçait pas de tout repos. L’éternelle optimiste que j’avais toujours été venait de laisser la place à la craintive défaitiste.

Ce n’était que temporaire !

J’allais rebondir mais il ne me fallait que le temps d’encaisser la nouvelle que j’estimais à au moins vingt-quatre heures de ‘’pourquoi moi!?’’

Je voulais un autre avis, ne serait-ce que pour une opération moins brutale.

- Quand j’étais en Australie, on nous avait chaudement conseillé un docteur en Norvège mais j’en étais à ma sixième opération et mon état ne s’améliorait pas alors nous avons simplement décidé qu’il était temps d’apprendre à vivre avec ma condition d’autant plus que chaque opération devenait de plus en plus risquée pour moi.

Nous pourrions donc envisager de le contacter et même d’aller le rencontrer pour avoir son avis, c’était une option à ne pas exclure.

Cependant, je fus submergé ensuite en réalisant tout ce que cette opération, ou même le voyage en Norvège pour rencontrer ce spécialiste allait occasionner. Nous allions devoir retarder le tournage de nos épisodes, ça n’allait pas plaire aux fans qui ne cessaient de demander quand est-ce que les nouveaux épisodes seraient en ondes et puis il y avait Ian qui prendrait très mal la nouvelle !

- Tu veux vraiment donner cette leçon de vie à Ian ?

Cette réflexion calma un peu mes larmes et même, me fit sourire.

Robin était confiant qu’il trouverait une entente avec les producteurs et même, si cela devenait nécessaire, il trouverait de nouveaux producteurs car comme il le disait, nous ne manquions pas d’offres.

- Tu as raison, soufflais-je.

Je devais penser à moi et ma santé devait être ma priorité. Cela dit, avant de partir pour la Norvège ou même de prendre une date pour on opération, je croyais que nous pouvions tourner un maximum d’épisodes avant. Nous avions déjà des artistes invités confirmés comme Sniper qui nous l’avait mentionné, lors du mariage du couple Ricci.

- Nous pourrions voir avec Livia et Daniele s’ils sont disponibles avant la tournée mais j’ai conscience qu’ils doivent avoir un tas de choses à préparer avant leur départ. Peut-être devrions-nous nous concentrer sur Sniper et Eddy Cort, s’ils sont plus accessibles et ton oncle viendrait certainement et nous pourrions lui reproposer de revenir avec Bailey quand elle sera remise de son accouchement, qu’est-ce que tu en pense ?

Robin avait cependant peur que tout cela ne m’épuise et je tendis la main pour caresser son bras.

- Notre sitcom et notre amour sont ce pourquoi je continu de me battre. Si je ne me sens pas bien pendant le tournage, on arrêtera et je prendrai une pause jusqu’à… je ne sais pas quand. Après ma convalescence, s’il le faut. Mais si j’arrête de travailler, je n’aurai rien de mieux à faire que de penser à ce qui m’attends et je m’inventerai un million de scénarios sur tout ce qui peu m’arriver alors… vaut peut-être mieux que je place ma concentration sur toi et le travail.

@ Billy Lighter

Sloan était touchée parce que qui lui arrivait et je l’étais aussi. Mais il fallait y voir les côtés positifs et, aussi, pouvoir se poser pour réfléchir aux bonnes solutions à prendre. Pour ça, j’avais proposé qu’on se renseigne. Sloan voulait même aller voir en dehors du pays ce qui n’était pas une bonne idée non plus. Elle me parla alors d’un médecin en Norvège qui lui avait été, autrefois, conseillé. J’hochai de la tête.

-On ira discuter avec ce médecin, alors. On a rien n’à perdre.

Et on en avait les moyens. Ce n’était pas le cas de tout le monde et on devait prendre cet avantage pour offrir les meilleurs soins à Sloan.

Mais tout ça ne calmait pas le chagrin et le stress de Sloan qui voyait, en sa prochaine opération, un coup d’arrêt dans notre projet de sitcom. Mais, pour moi, c’était elle qui passait avant tout. On pouvait retarder le tournage ou trouver des solutions. Pour moi, ce n’était pas un problème. Tout ce que je voulais c’était qu’elle puisse aller mieux. Donc, pour moi, on pouvait mettre tout en standby quoi qu’en pense Ian Hunter.

Et ma réflexion sur Ian lui mis un peu de baume au cœur bien que je savais que ça ne serait pas suffisant.

-Pourquoi pas ? Il n’y a jamais de bon moment pour donner une leçon de vie à un ado.

Je rigolai un peu à ça. Ian allait certainement mal le prendre mais ses états d’âmes étaient le cadet de mes soucis. Il s’en remettra.

Quant aux producteurs, on leur expliquera la situation et, au pire, notre projet avait remporté suffisamment de succès que pour pouvoir trouver d’autres producteurs au cas où ceux-ci ne pourraient pas nous attendre. J’étais confiant là-dessus et Sloan sembla d’accord avec moi. Je lui souris.

Mais Sloan avait quand même dans l’esprit de tourner quelques épisodes avant les divers rendez-vous et, éventuellement, l’opération. On allait devoir jongler avec nos invités et les voir pour pouvoir placer les dates de tournage stratégiquement. Sloan pensait qu’on aurait plus de chance avec Cort et Sniper ainsi que mon oncle plutôt qu’avec Ricci et Livia qui ont une tournée sur le feu.

-Je pense que c’est une très bonne idée. On parlera à Hank et Bailey rapidement. Ça sera l’occasion de passer voir Haley. Et on ira voir Sniper et Cort ainsi que d’autre qui seront disponible rapidement.

Mais je n’avais aucune envie que Sloan s’épuise pour mener notre projet à bien. Ça, je lui dis aussi alors que je me garai devant notre immeuble. Elle déclara alors que la sitcom et notre amour était pourquoi elle se battait. Je lui souris sincèrement. Pour moi, il n’y avait pas une femme plus courageuse que Sloan. Mais je ne voulais pas qu’elle surestime ses forces ce qu’elle me promit qu’elle ne fera pas.

Je lui faisais confiance.

De plus elle n’avait pas tort quand elle disait que si elle ne faisait plus rien, elle ne ferait que penser à ce qui l’attend.

J’entrelaçai nos mains…

-Tu as raison… On fera un épisode à la fois. Un jour de tournage à la fois. On va y arriver, chérie, tu verras. Ensemble, on peut aller très loin.

Je l’embrassai ensuite avant de lui sourire tenant toujours sa main dans la sienne.

-En attendant, ça te dis de boire un verre et d’écouter un peu de musique ? Après tout ça, on a bien mériter de se détendre un peu, je pense.

Elle l’avait mérité. On l’avait mérité.

@ Billy Lighter

Toute cette nouvelle me semblait beaucoup trop grosse pour être digérée en une seule et unique fois. J’avais besoin de temps pour accepter l’inacceptable et pour analyser la situation car, pour le moment, je me sentais comme prise dans une boîte. Le médecin avait été catégorique; seule l’opération pouvait être envisagée pour faire cesser mes migraines. Je préférais demander un second avis, je n’avais rien à perdre, après tout et c’était mon crâne qu’on envisageais d’ouvrir alors si je pouvais me faire confirmer cette théorie, je préférais deux fois plutôt qu’une.  Il y avait ce médecin en Norvège, une sommité dans le domaine, dont j’aimerais bien avoir l’opinion justement et Robin était d’accord.

- Je vais prendre contact avec mes parents pour avoir ses coordonnées. Il vaudrait mieux le prévenir de notre visite pour s’assurer d’avoir un rendez-vous avec lui.

C’était un pas en avant, un tout petit mais tout de même un pas.

Ce qui m’inquiéta ensuite fut le tournage de notre sitcom qui allait être grandement compromis par mon opération et je pouvais déjà entendre la crise de Ian ou les producteurs qui allaient désapprouver. Robin, ne s’en faisait ni pour Ian, ni pour les producteurs et de le sentir aussi calme et en contrôle m’aidait à m’apaiser.

Je devais passer en mode solution et réaction. Alors je suggérais que nous tournions déjà quelques épisodes question d’en avoir en banque, avec des invités qui avaient déjà accepté de prendre part à l’aventure. Il y avait Sniper et j’étais certaine que l’oncle de Robin accepterait ainsi qu’Eddy Cort. Robin allait passer un coup de fil à son oncle et s’il acceptait, ça nous donnerait l’occasion de visiter les nouveaux parents. La filleule de mon amoureux devait déjà avoir grandi.

Robin arrêta la voiture, nous devions être arrivés et je m’en trouvais soulagé. J’étais impatiente de m’allonger avec Robin et de me laisser bercer par les battements de son cœur. Nous étions d’accord pour tourner un épisode à la fois, d’y aller de façon à ce que je ne m’épuise pas. Cependant, si je ne fonçais pas tête première dans le travail, je n’allais faire que ça, penser à l’opération et tout ce qui pouvait en résulter.

- J’ai beaucoup de chance de traverser tout cela avec toi cette fois. J’aurais baissé les bras si tu n’étais pas dans ma vie.

Robin me donnait la force de continuer d’avancer et de me battre. Il me faisait voir, à sa manière, les choses que je ne pouvais pas voir.

- Je ne demande pas mieux que de me détendre avec toi et je propose même de le faire dans un bon bain moussant.

J’attendis que Robin vienne m’ouvrir la portière pour m’aider à sortir de la voiture et, en me retenant à lui, je me levais lentement en faisant très attention. Je sentais que la migraine aller se repointer le bout du nez et je me sentais molle et fragile.

- Je vais me concentrer sur le positif.  S’il existe une toute petite chance que je puisse revoir ton beau visage, je dois la saisir !

@ Billy Lighter

Petit à petit on commençait à y voir plus clair sur ce qu’on allait faire. On allait prendre nos informations un peu partout et avec divers médecins de divers pays afin d’avoir plusieurs diagnostiques et pouvoir prendre les bonnes décisions.

Restait à régler les choses pour la sitcom. On allait devoir la mettre en sandby à un moment donné mais Sloan désirait quand même faire quelques épisodes avant avec un maximum de guests. Ce n’était pas les noms qui manquaient. Beaucoup avaient déjà accepté faire une apparition dans notre saison 2. L’idée de déjà en tourner quelques-uns était, donc tentante. Mais je ne voulais pas que ça fatigue trop Sloan qui était déjà en prise avec des migraines qui l’empêchait de vivre confortablement. Je ne voulais pas qu’elle se surmène pour obtenir des résultats.

Mais Sloan voulait le faire. Ça lui permettrait de penser à autre chose et continuer à vivre. Là-dessus elle marquait un point et je ne voyais pas comment je pourrais la contredire. Elle avait tout simplement raison.

Alors, on allait lancer les démarche pour faire ces épisodes. On avait naturellement pensé à Hank et Bailey. C’était un bon début et ça me permettra de revoir ma filleul. J’étais impatient de voir comment elle avait grandi. A cet âge, un bébé change d’un jour à l’autre. Ça avait été le cas avec Hope.

La seule chose que je voulais c’était de faire un épisode à la fois. Si jamais Sloan se sentait mal alors je préférais qu’on prenne chaque fois son temps. Elle semblait d’accord avec ça avant de me dire qu’elle avait de la chance de m’avoir. Que, sans moi, elle aurait déjà baisser les bras.

-Tu es la femme la plus courageuse que je connaisse, Sloan. La force, tu l’as en toi.

Moi, je n’étais là que pour lui rappeler cette force qui était en elle.

Après toutes ses émotions, on avait bien mérité un peu de repos à deux. Sloan était parfaitement d'accord avec ça ce qui me fit sourire.

-Va pour le bain moussant !

J’étais sorti de la voiture pour aller ouvrir la portière de Sloan et l’aider à sortir. Elle avait eu du mal de sortir car les migraines l’avait fortement affaiblie ses derniers jours. Mais j’étais sûr qu’on allait finir par se sortir de ça.

Il fallait qu’on s’en sorte.

Elle déclara, alors qu’on marchait jusqu’à l’appartement, qu’elle allait se concentrer sur les points positifs. Je souris.

-Et je serais là pour te soutenir jusqu’au bout. On va y arriver.

J’en étais sûr. J’en étais aussi sûr que j’étais sûr que Sloan était la femme de ma vie.

@ Billy Lighter