Ma rencontre avec Howard Stone m’avait laissé avec un goût amer dans la bouche. Oh, Stone y était pour rien. C’était plutôt que cette histoire de mafia m’avait replongé indirectement dans de vieux souvenir. La mort de mon père, de mon premier mari et de mon fils étaient toutes trois encore difficile et avaient comme dénominateur commun, la mafia Italienne. J’espérais de tout cœur que l’ami de Stone n’était pas la jeune Bianca Moretti et que cette dernière, où qu’elle soit dans le monde, se portait bien.

J’avais passé les jours suivants à recasser le passé comme si je pouvais y changer quelque chose. C’était de l’énergie mal investit et ça me faisait me faisait même me retourner dans mon lit la nuit. Pauvre Daniele qui devait m’endurer faire la girouette. Je ne dormais que d’un œil et parfois, je réveillais mon mari uniquement pour l’entendre ronchonner. Ainsi, je me sentais rassurer aussi bêtement cela pouvait-il paraitre. Je devais aussi me parler pour m’empêcher d’aller chercher les enfants et les faire dormir dans mon lit.

Malheureusement pour moi, je ne pouvais pas changer le passé mais je pouvais cependant contribuer à rendre l’avenir meilleur et, d’ailleurs, j’avais une belle proposition à soumettre à Ivar Miller qui allait en ce sens. Je lui avais laissé un message la veille pour lui demander de passer à mon bureau dans la journée afin que je discute avec lui de ce qu’on m’avait parlé et j’avais hâte de voir sa réaction. À mon avis, il allait être flatté, du moins, je l’espérais.

J’avais demandé qu’on apporte de la bière et des chips en me disant qu’Ivar préférerait ce genre de chose à de l’alcool fort et des petites bouchées. J’aimais que les invités soient confortables pendant nos entretiens et ça commençait par l’estomac. Et puis à mon humble avis, cela rendait la conversation moins strict. J’aimais la convivialité, j’étais Italienne, il ne fallait pas l’oublier !

Ivar arriva alors que j’étais entrain de relire la proposition qu’on m’avait fait parvenir pour lui. Je me levais pour l’accueillir et l’invitais à s’assoir sur l’un des fauteuil dans un coin de mon bureau aménager pour les discussions que je voulais plus légère, moins officielle. Après tout, il ne s’agissait pas ici de travail, du moins, rien de contraignant.

- Merci d’avoir répondu a mon invitation ! Comment vas-tu ?

Je piochais dans le bol de bretzels puis je le poussais vers lui pour qu’il se serve à son tour s’il en avait envie. Je croisais mes jambes en me tenant le dos droit et je croquais dans un bretzel avant de lui dire que j’avais moi aussi été devant mon petit écran pour regarder l’intégralité de la première semaine de l’émission de Vanya.

- Vous avez été fantastiques ! J’ai adoré la complicité toute naturelle qui s’est dégagé de votre interview et la force avec laquelle vous avez maintenu votre unité ! Ça m’a rendue fière !

Malgré la tempête au travers laquelle mon groupe avait passé, il ne s’était pas laissé abattre et il était demeurait solidaire ! Je n’avais pas entendu un seul mauvais commentaire et c’était même ce qui avait conduit à la proposition que j’avais entre les mains aujourd’hui pour Ivar.

- Tu t’es démarqué pendant cette interview et ça a été remarqué. C’est d’ailleurs ce pourquoi je t’ai demandé de venir.

@ Billy Lighter

J’étais impatient ! Impatient au point que je n’avais pas beaucoup dormi, réveillant Vanya plusieurs fois cette nuit pour l’aimer et l’aimer encore. La pauvre allait être épuisée pour ses sessions d’enregistrement du jour ! Mais j’étais sûr qu’elle gèrerait !

Mais le fait était que j’étais invité aujourd’hui dans le bureau de Samantha  Mancini, seul. Pourquoi moi et pas les autres membres de The Warriors ? Surtout que je n’étais pas le front man ! Le front man, c’était Finan !

Et pourtant, c’était moi que Samantha voulait voir, seul. C’était ce qu’elle avait dit au téléphone. Elle avait attisé ma curiosité au point que je ne tenais plus en place. Mais comme je l’avais dit à Vanya, si c’était pour me mettre sur un autre projet que celui de The Warriors, ce serait un « non » catégorique, qu’elle soit ma manager ou pas, j’avais mon mot à dire et je ne voulais pas abandonner Tiff et Finan.

J’avais donc embrassé Vanya puis pris ma voiture jusqu’à la tour MTI. J’avais roulé en respectant les limitations de vitesse malgré que mon cœur battait à tout rompre.  

Je trépignais dans l’ascenseur et en sortis en me cognant presque aux portes parce que je voulais sortir avant qu’elles ne soient ouvertes.

J’arrivai devant le bureau de Samantha et frappai à la porte.

Celle-ci s’ouvrit sur une Samantha radieuse qui me guida jusqu’à un petit salon cosy où il y avait de la bière et des chips. Je m’assis et attendis que Samantha se serve un bretzel avant d’y aller moi aussi.

-Je vais super bien ! Et toi ? Et la petite Daniela ? Mais je suis impatient de savoir pourquoi je suis là. Même Vanya n’en peut plus de me voir tourner en rond comme un lion en cage.

Je mis mon bretzel en bouche et me servis une bière après avoir silencieusement demandé la permission à Samantha… Y avait pas à dire, on était bien accueillis chez l’Italienne.

Puis, elle me parla de l’émission de Vanya dans laquelle j’avais apparemment été remarqué. J’ouvris de grands yeux surpris.

-Ah bon ? J’aurais plutôt pensé que c’était Guillermo qui s’était démarqué.

Je la regardai d’un air interrogateur.

-Si c’est pour m’affilier à un autre groupe que The Warriors, je te dis tout de suite que c’est non. Ce groupe est gravé dans mon cœur maintenant et je n’y suis pas que bassiste, je peux chanter aussi avec Finan, pour rendre sa voix encore plus puissante.

Je bus une gorgée de bière.

-Mais si c’est pour quoi que ce soit d’autre, je t’écoute.

@ Billy Lighter

Ivar était tout pimpant à son arrivée et il m’accrocha le sourire. Son énergie était contagieuse, comme une dose de vitamine C qui nous happait de plein fouet ! Si toutes les rencontres étaient toujours comme celle avec Ivar, j’en prendrais tous les jours, plusieurs fois par jours. Je l’invitais donc à venir s’installer avec moi dans le petit salon de mon bureau, là ou des bières et un gros bols de bretzels nous attendaient.

- Daniela et moi allons très bien ! Elle grandit rapidement, c’est incroyable ! J’ai l’impression que demain, elle pourrait déjà quitter la maison pour l’université ! J’essaie de profiter de ses jeunes années au maximum parce qu’un autre bébé n’est pas au programme !

Daniele n’en voulait pas d’autre, il avait été catégorique mais, il n’y avait que les fous qui ne changeaient jamais d’idées, pas vrai ? J’espérais qu’il n’accepte d’au moins réessayer avant que nos horloges biologiques respectives ne sonnent la fin de la récréation.

- Oh, pour de vrai ? Je suis désolé si je t’ai fait de morfondre, je t’assure, il n’y a pas de raison.

Il allait plutôt être flatté, de moins je l’espérais, quand il allait entendre ce que j’avais à lui proposer. Je commençais par simplement lui dire qu’il s’était démarqué lors de la toute première semaine de l’émission de variété de Vanya ce à quoi il sembla surpris avant de dire que Guillermo c’était bien plus démarqué que lui.

- Il a été excellent, c’est indéniable.

Effectivement, le jeune garçon avait trouvé sa marre pour nager mais il n’était pas assez mature pour la proposition que j’avais eu. Cependant, je me demandais si Tiffany et Finan avaient songé à prendre un manager pour le gamin… Je devrais peut-être m’y intéresser.

Le visage d’Ivar prit ensuite un air plus sérieux pour me dire qu’il n’était pas du tout intéressé à s’affilier à un autre groupe que le sien. J’en restais un peu surprise, parce que la raison de cette rencontre était tout autre mais je pouvais comprendre qu’il s’était fait des scénarios.

- Il ne s’agit pas de ça.

Je me pris un nouveau bretzel et, pourquoi pas une bière avec ça ! Je n’avais pas l’habitude d’en boire mais Ivar m’en donnait le goût. Je décapsulais ma bouteille avec autant d’agilité qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine mais j’y arrivais et j’en bu une gorgée avant de me lancer.

- Connais-tu la fondation United For Youth ? Permets-moi de te faire un petit résumé. Cette fondation vient en aide aux enfants d’âge scolaire jusqu’à l’âge adulte, tant au niveau académique que social et mental. Les jeunes peuvent téléphoner de façon tout à fait anonyme pour discuter de ce qui les préoccupes et recevoir du support ou des conseils entre autres chose. Il y aussi différents services, comme celui de parrainage. Par exemple, un bénévole de United For Youth peut accompagner un jeune lors d’un évènement difficile. Bref, c’est une merveilleuse fondation avec une cause noble.

Il n’y avait pas assez de ressource pour les enfants de disons huit à dix-sept ans, autre que leurs milieux et leurs écoles. Malheureusement, plusieurs n’étaient pas à l’aise de se confier à leurs familles ou leurs enseignants et c’est là que United For Youth offrait une belle alternative.

- United For Youth ont été impressionnés et inspirés par ce que tu as dégagé à l’écran et ils désirent t’offrir le rôle de porte-parole auprès des jeunes. Tu aurais comme mandat de t’adresser à eux par le biais de tournée des écoles, panneaux publicitaires et télévisés. Il y aura possiblement des interview mais ça c’est à plus long terme selon la durée de ton mandat qui sera à ton entière discrétion. Certains restes porte-parole pendant de nombreuses années et d’autres, le temps d’une saison, c’est à ta discrétion.

Je laissais à Ivar le temps de percuter cette nouvelle et de se faire à l’idée. Évidement, il était libre d’accepter ou de refuser, cela ne lui porterait pas préjudice d’aucune manière. Par-là, je voulais dire que United For youth pouvait comprendre que le mandat pouvait être lourd à porter pour un jeune homme comme Ivar.

- La fondation aimerait te rencontrer pour discuter de leurs attentes et pour répondre aux questions que je ne saurais répondre. Mais si je peux me permettre de te donner mon avis, je crois que c’est une très belle marque de confiance que t’offre United Fo Youth et que c’est un honneur. Ça m’a comblée de fierté de savoir que c’est toi qui étais ressortit du lot.

@ Billy Lighter

J’eus un grand sourire d’apprendre que Daniela, autant que Samantha, allait bien. Elle avait l’impression que le temps passait vite et qu’elle avait intérêt à en profiter. Parce qu’en plus, elle m’annonça qu’un autre bébé n’était pas au programme.

-Vous avez déjà deux magnifique enfants, un garçon et une fille, c’est déjà pas mal. J’imagine qu’être parents n’est pas facile tous les jours même si c’est plein de bonheur. Mais quand je vois à la vitesse à laquelle le petit Guillermo grandit, c’est impressionnant.

Je prévins quand même direct Samantha que si elle m’avait appelé pour me mettre dans un autre groupe que The Warriors, elle pouvait abandonner l’idée, mais elle me rassura en me disant que ce n’était pas ça.

Alors là, je pris un air vraiment interrogateur. Elle disait que j’avais été remarqué à l’émission de Vanya alors que moi, je croyais que Guillermo avait été la star du show. Elle ne niait pas qu’il avait brillé mais que ce n’était pas lui qui avait été repéré pour un projet qui semblait tenir à cœur à Samantha.

Et comme ce n’était pas changer de groupe, je me demandais bien ce que c’était. Alors je buvais pour ne pas la bombarder de questions.

Elle allait m’expliquer de toute façon.

Je l’écoutai alors attentivement, ma mâchoire inférieure se décrochant petit à petit alors qu’elle parlait.

Si j’avais été repéré, c’était pour un programme visant à aider les jeunes en difficulté, quelle que soit la difficulté en question. Ça pouvait toucher à tout, l’école, la famille, les difficultés mentales aussi… Tout quoi !

Et quelqu’un avait estimé, quelque part, que je serais l’homme idéal pour ça. Probablement parce que j’étais jeune et connu.

Je laissai achever Samantha et il me fallut deux secondes pour retrouver ma langue.

-Un peu que c’est un honneur ! Un grand honneur même.

Je me frottai le menton, réfléchissant.

-Mais… Tu es sûre que je suis le jeune homme de la situation ? Après tout, je n’ai jamais eu de gros problème, ni de grosse remise en question à faire. J’ai une famille géniale, à l’école, je n’avais pas de problème, ni avec les autres ni en classe même si je faisais le pitre pour amuser la galerie…

Je regardai Samantha dans les yeux après avoir repris un bretzel.

-Comment quelqu’un qui n’a jamais eu de problème, qui a fait sa vie sur un tapis rouge en jouant de chance, peut aider… Je sais pas moi… un jeune qui a des problèmes avec la drogue. j'y connais rien là-dedans...

Je marquais une pause avant d’ajouter pour ne pas que Samantha se méprenne.

-Pas que je refuse la proposition, au contraire ! C’est vraiment un honneur et je suis prêt à me lancer pour des années ! Mais je veux juste savoir si je suis vraiment le bon choix.

@ Billy Lighter

Comme le disait Ivar, Daniele et moi avions la chance d’être les parents de deux magnifiques enfants. Je n’avais peut-être pas porté Tony mais je l’aimais tout autant que j’aimais ma précieuse petite princesse, Daniele Fae. Les deux me comblaient et Daniele couronnait ce bonheur.

- Les enfants ne restent petits que le temps d’un battement de paupière, ça me donne le vertige chaque fois que je constate que ma fille sait faire quelque chose qu’elle ne savait pas la veille. Elle aura l’âge de ton ami Guillermo et je n’aurai rien vu aller.

Mon travail était exigeant mais me permettait tout de même d’arranger mon horaire de manière à passer du temps avec ma famille. Daniele était lui-même plus souple à ce niveau, peut-être qu’il avait lui aussi envie de ne rien rater de sa vie de famille.

Ensuite parce qu’Ivar ne tenait plus au suspens, et pour éviter qu’il ne s’imagine que je voulais l’envoyer dans un autre groupe, chose que je ne ferais jamais sans le consentement du musicien, je lui dévoilais la raison pour laquelle je voulais le rencontrer aujourd’hui.

La surprise ne fit aucun doute, je pouvais lire sur son visage comme dans un livre ouvert. Il était flatté de l’honneur que United For Youth lui faisait en ayant pensé à lui pour devenir son porte-parole. Cependant, Ivar s’interrogeait sur la légitimité de son rôle puisqu’il disait n’avoir jamais réellement eu de problème étant plus jeune, pour ne pas dire qu’il avait eu une vie vraiment facile en fait.

- Tu as peur de souffrir du syndrome de l’imposteur ?

Qu’il se pose cette question plutôt que de sauter à pieds joints sur l’opportunité relevait d’un signe d’une grande maturité selon moi. Je me levais pour aller chercher le document que j’avais reçu, joint avec la demande. Il était signé par Catherine Harvey, directrice de la fondation et je le tendis à Ivar lorsque je repris place dans mon fauteuil et que je piochais encore un bretzel dans le bol.

- Pendant ma discussion avec Catherine, elle m’a affirmé que les membres qui administrent a fondation et elle, avait été unanime sur le choix et qu’ils étaient tous convaincus que tu étais la personne idéale pour la jeunesse et je partage leur avis.

Je ne savais pas vraiment ce qui avait mené leur réflexion mais j’avais ma petite idée sur ce qui avait pu faire ressortir Ivar du lot.

- Je ne peux pas parler en leur nom, Ivar, mais je crois que ta fougue, ton énergie, et la facilité avec laquelle tu t’es exprimé lors de l’émission de Vanya ont contribués à te donner beaucoup de visibilité. Je crois qu’ils ont vu en toi un excellent communicateur et un jeune homme avec une tête sur les épaules. Tu n’as pas besoin d’avoir connu la misère pour pouvoir aider. Il suffit d’être à l’écoute et ça, tu sais le faire.

Je lui offris un sourire fière et je posais ma main sur son avant-bras avant de me replacer sur mon fauteuil et de le regarder attentivement. C’était un bel honneur qu’on lui proposait et je savais qu’Ivar ferai en sorte de s’en montrer digne. Il devait se faire confiance et ensuite, en discutant avec les gens de la fondation, il verrait peut-être mieux ce qu’on attendait de lui.

- Les jeunes ont besoins de s’identifier à quelqu’un qui leur semblent accessible et qui ne les jugera pas. J’imagine que tu ne seras pas le seul bénévole à intervenir, la tâche serait impossible à endosser pour une seule personne mais déjà en faisant de la sensibilisation sur le terrain, c’est la chose qui fera toute la différence.

Ivar était prêt à accepter la proposition et ça me fit sourire encore plus. Je le voyais tellement dans ce rôle !

- Il y a ce document que tu peux lire et je peux passer un coup de fil immédiatement, si tu le veux, à la fondation, pour les informer que tu acceptes mais que tu aimerais les rencontrer afin de discuter de vos attentes respectives. Qu’est-ce que tu en penses ?

@ Billy Lighter

Je rigolai un peu quand Samantha s’exclama sur sa fille qui grandissait si vite. Je ne savais pas ce que c’était que d’avoir des enfants et ce n’était pas encore au programme avec Vanya. J’étais encore un enfant moi-même alors il me faudrait gagner encore un peu en maturité avant de me lancer dans cette grande et merveilleuse aventure qui semblait combler Samantha de bonheur.

-Je ne savais pas que les bébés grandissaient si vite. Mais avoir un enfant de l’âge de Guillermo, c’est intéressant aussi… On peut avoir de belles conversations et faire plein de choses avec eux dont ils se souviendront encore à l’âge adulte.

Bon, pour finir, Samantha m’annonça pourquoi j’étais là. Et j’étais vraiment hyper flatté ! Mais en même temps, j’avais conscience que de s’engager dans United For Youth n’était pas à prendre à la légère. Quand je faisais quelque chose, j’aimais que ce soit bien fait. Et puis, comme je le dis à Samantha, comment quelqu’un qui n’a jamais eu de plus gros problème dans sa vie que de ne pas savoir faire ses lacets à 10 ans pouvait bien conseiller un jeune aux prises avec la drogue ou avec des parents brutaux ou que sais-je encore ?

Je hochai la tête quand elle me demanda si j’avais peur de souffrir du syndrome de l’imposteur.

-Ouais c’est un peu ça…

Samantha se leva et alla chercher des documents qu’elle me tendit… je les parcourus des yeux, pendant que Samantha me disait que les administrateurs de la fondation m’avaient choisi à l’unanimité. Et elle ajouta qu’elle partageait cet avis.

-Je suis vraiment content et tout ça a l’air fort intéressant.

Je souris en entendant tous les compliments que me faisait ma manager. Elle disait que pour aider, il suffisait de savoir écouter et que ça, je savais le faire…

Je levai les yeux des documents qui étaient vraiment intéressant.

-Je pourrais passer quelques heures par semaine à répondre au téléphone à un numéro d’urgence pour les jeunes en difficulté ou des choses comme ça ?

Samantha ajouta que les jeunes avaient besoin de quelqu’un à qui ils pourraient s’identifier et qui ne les jugerait pas. Et aussi qu’il y avait d’autres bénévoles. Je l’espérais bien, parce que ça doit peser sur le moral à la longue, d’aider les autres à porter leur fardeau…

Je souris quand elle parla d’aller sur le terrain.

-Ouais comme aller au skate park et distribuer des flyers qui parlent des dangers de la drogue ou des petits kits de contraception… Je trouve qu’il faut mettre ces protections contre les maladies sexuellement transmissibles en évidence… Ce n’est pas encore assez bien connu à notre époque. Et souvent tabou pour les parents.

Samantha voulait bien téléphoner pour dire à la fondation que j’acceptais leur offre. Je pris une grande inspiration.

-Si tu penses que je suis l’homme de la situation, alors ouais, je veux bien que tu leur sonne pour leur dire que je suis de la partie !

@ Billy Lighter

Unite For Youth avait choisi Ivar Miller comme porte-parole. C’était la raison pour laquelle j’avais demandé au bassiste de The Warriors de venir me rencontrer à mon bureau. Nous allions pouvoir discuter de cette incroyable et magnifique proposition. La surprise s’afficha sur son visage, c’était tout à fait compréhensible. La fondation lui faisait un honneur incroyable avec leur proposition mais avec une telle offre, venaient de grandes questions.

Ivar doutait de sa capacité à être la bonne personne pour recueillir les confidences des jeunes et les conseiller car il n’avait jamais eu de véritable soucis étant plus jeune. C’était ce qu’on pouvait appeler le syndrome de l’imposteur. Cependant, si la fondation l’avait choisi lui, c’était qu’elle avait vu en lui quelque chose qu’Ivar ne doutait pas avoir.

J’allais donc chercher le document explicatif que je donnais à Ivar pour qu’il puisse lire, il trouvait que ça semblait être fort intéressant.

- Tu as l’occasion de faire la différence dans la vie des jeunes, il fat la saisir, c’est ce que je croie.

Ivar avait la fougue, une énergie incroyable et une facilité d’expression déconcertante, des qualités qui lui permettrait d’être un excellent porte étendard pour United For Youth.

- Je crois que c’est ce que la fondation attend de toi. Vous pourrez fixer les termes pendant votre rencontre mais il est certains que plus tu t’implique, plus tu les aideras et plus tu trouveras tes marques.

Il s’en sortirait comme un As, je n’en étais pas du tout inquiète ! Je l’avais vu consoler Tiffany, je l’avais entendu poser les bonnes questions, et j’avais vu comment il avait tenu son groupe ensemble pour traverser la tempête. Ivar était jeune, certes, mais pas dénué d’humanité et il possédait un très grand sens de l’écoute et d’altruisme.

Quoi qu’il en soit, Ivar ne serait pas seul pour intervenir. La fondation avec déjà une solide équipe de bénévole, de psychologue et d’intervenant chevronnés. Ivar aurait tout le loisir de s’impliquer en plus d’être, si je pouvais le dire ainsi, le visage de la fondation.

- Ce sont des choses que tu pourras discuter avec eux. La contraception, la drogue, le suicide, la grossesse chez les adolescentes, si tu me permets de partager mes idées. Il y a beaucoup de préoccupations et certainement que ce que nous venons de nommer n’est que la pointe de l’iceberg.

Ivar était d’accord pour que je passe un coup de fil à la fondation pour leur dire qu’Ivar acceptait.

- Je crois que tu es l’homme de la situation, sans aucun doute !

Je me levais donc pour me diriger vers mon bureau et prendre le combiner avant de composer le numéro de Madame Catherine Harvey, présidente de United For Youth. Je lui confirmais être en rencontre avec Ivar et que ce dernier acceptait de les rencontrer pour établir le cadre de son rôle pour eux. Elle était emballée et me remercia d’avoir fait l’entremise entre eux et le jeune bassiste.

- Voilà ! Elle demande de lui passer un coup de fil pour décider d’une date pour la rencontrer. Elle te fera visiter leur local, elle va te présenter les bénévoles et de faire un résumé de leur travail. Vous pourrez ensuite discuter de tes attentes et tu pourras poser toutes tes questions. Elle m’a aussi demandé de te dire qu’ils sont tous très emballés par ta présence et qu’ils ont hâte de travailler avec toi.

J’avais repris ma place près d’Ivar et je levais ma bouteille de bière pour que nous puissions boire à cette nouvelle collaboration !

@ Billy Lighter

Samantha disait que j’avais la chance d’améliorer la vie de certains jeunes à problèmes et qu’il fallait que je la saisisse. Je pinçai les lèvres, regardai mes deux mains comme si c’était la première fois que je les voyais puis regardai à nouveau Samantha.

-Si je peux aider… Pourquoi pas… Même si je n’en sauve qu’un, ça vaudra le coup.

Alors j’imaginais tout haut ce que je pourrais faire avec la fondation… En fait, c’était plutôt une question, pour savoir si je voyais très bien au juste de quoi il s’agissait. Et Samantha sourit en disant qu’elle croyait bien que c’était ce que la fondation attendait de moi. Et elle ajouta que plus je m’impliquerais, plus je trouverais mes marques.

-Ouais mais faut pas que je perde le groupe des yeux non plus…

Finan et Tiff avaient besoin de moi eux aussi… Je souris en coin…

-Quoi que… De toute façon, on risque de faire une petite pause dans quelques mois… Là, je pourrai me consacrer tout entier à la fondation, jusqu’à ce que le groupe recommence.

Ouais parce que je doutais qu’on allait enregistrer ou faire des concerts direct après que le petit de Tiff et Finan soit né. Ce n’était pas encore pour tout de suite, mais j’avais conscience que le temps pouvait nous filer entre les doigts parfois.

Et on énuméra tout ce pour quoi je pourrais intervenir dans la vie des jeunes… Enfin intervenir… Etre à l’écoute quoi. Bien que je tiquai quand elle parla des adolescentes enceintes.

-Tu ne crois pas que les ados enceintes préfèreraient parler à des femmes ? Moi, j’y connais rien à tout ça… M’enfin je suppose qu’on me donnera des contacts vers qui les rediriger après les avoir écoutées.

Et encore, tout ça n’était que la partie émergée de l’iceberg comme le disait Samantha.

-C’est une grande responsabilité ! Il faudra que je les remercie de me faire confiance.

Bref, Samantha alla à son bureau pour passer le fameux coup de fil qui disait que j’étais dans l’aventure ! J’essayai de percevoir la voir de son interlocutrice, pour savoir si c’était une jeune, une vieille à l’air sympathique ou pas. Mais je ne perçu rien de notable pour me faire une idée de qui était cette Catherine.

Samantha raccrocha et revins vers moi en m’expliquant qu’il fallait passer un coup de fil pour prévoir un rendez-vous et qu’on me ferait visiter les locaux et tout et tout. Mon sourire ne quittait pas mon visage.

-C’est mon gros mulet bourré qui va pas en revenir !

Ils avaient hâte de travailler avec moi, et j’avais hâte de travailler avec eux. Et pas une seule seconde, je ne pensai que tout ça me donnerait une réputation et une grande visibilité. Non.

Tout ce à quoi je pensais, c’était aider les autres.

@ Billy Lighter

Ivar avait entre ses mains, une opportunité incroyable qu’il ne devait pas laisser filer pour les mauvaises raisons. Il pouvait décliner l’offre par manque de temps, parce qu’il voulait s’investir dans une autre cause mais pas parce qu’il ne se sentait pas à la hauteur. Je ne voulais pas qu’il doute de ses capacités. Je voyais en lui un jeune homme aux valeurs intactes et à la détermination bien développée.

- Il ne suffit que d’un pour faire la différence, tu sais.

Je voyais bien que le cerveau d’Iva fonctionnait à vive allure. C’était une belle proposition mais qui demandait un engagement sérieux. Il ne pouvait pas non plus accepter sans être bien conscient de ce dans quoi il s’embarquait. Et il ne voulait pas non plus que son implication avec United For Youth prenne tout son temps.

- Nous n’avons pas discuté des détails mais il n’est questions que de quelques heures par mois. Peut-être qu’au début, le temps de te faire connaître à titre de bénévole, ce sera plus prenant mais tu fais très bien de penser au groupe aussi.

On voyait par là qu’il était prudent et qu’il ne perdait pas de vue ses objectifs. Il réussirait sans difficulté à trouver le bon équilibre en jonglant avec tous ses projets. Cependant, comme il le faisait remarquer, le groupe ferait forcément une pause quand Tiffany donnerait naissance à ton bébé. C’était d’ailleurs un sujet que je devais aborder très prochainement avec mon trio Mcmédieval afin de savoir comment il voyait les choses. Je ne voulais pas que la future mère se surmène mais le groupe était sur une belle lancée. Il fallait donc battre le fer tandis qu’il était chaud.

- Je pensais vous suggérer de mettre l’accent sur les prestations devant public jusqu’à moitié de second trimestre de la grossesse de Tiffany et ensuite, passer à des engagements plus léger, comme des interviews radio, journaux, télévision. Puis, quand le petit naîtra, ce sera une occasion pour vous d’entrer en phase de création. Vous pourrez aller à votre rythme et j’ajusterai votre agenda en conséquence.

Je n’osais pas parler du procès, non pas que ça ne regardait pas Ivar mais c’était une donnée que je ne maîtrisais ni du cul, ni de la tête alors c’était inutile que d’échafauder une planification d’envergure tant que cela planait au-dessus de nos têtes.

J’énumérais pleins de raisons pour lesquelles les jeunes pourraient avoir besoin d’une ligne d’écoute anonyme et je vis bien que la grossesse à l’adolescence rendit mal à l’aise mon jeune bassiste et ça me fit sourire car sa gêne le rendait tout mignon. Comme Tony quand il se faisait prendre la main dans la jarre à cookies.

- Il y aura des femmes bénévoles pour prendre le relais auprès des jeunes filles. Et si c’était un garçon qui avait besoin de conseil parce que sa copine de 15 ans est enceinte ?  Il ne faut pas oublier ces cas-là.

Bref, ce n’étaient pas les sujets qui manquaient et le champ d’intervention était immensément grand.

Ivar était reconnaissant de la confiance que la fondation lui accordait, il s’en montrerait digne, cela ne faisait aucun doute. J’allais ensuite passer un coup de fil à la présidente de la fondation pour lui dire qu’Ivar acceptait et elle s’empressa de se montrer rassurante quant au déroulement de leur première rencontre et ce fut la mama en moi qui fut le plus rassurée, je crois ! C’était en moi, je prenais soin de mes artistes comme une mère le ferait.

Ivar s’exclama que son ’’gros mulet bourré’’ n’allait pas en revenir et j’éclatais de rire avant de prendre une gorgée de bière. Il parlait de Finan, ce surnom lui allait vraiment très bien.

- Je te laisse aller lui en faire l’annonce, alors.

Je me levais pour le raccompagner à la porte de mon bureau mais avant qu’il ne me quitte, je posais ma main sur son bras.

- Je suis immensément fière, Ivar. Je veux une affiche de toi pour United For Youth pour mon bureau ! D’accord ?

@ Billy Lighter