J’avais pris le bus pour aller chez BSC. Mon père voulait bien que je continue à travailler là alors, après l’école, j’avais pris le bus pour aller là. BSC était moins loin de ma nouvelle « maison » que de la maison de Jordan… C’est dommage parce que j’aime bien le bus.

Ce matin, mon père, il est allé changé mon nom. Maintenant, moi, je m’appelle Grant Ward Fleming. Alors, j’avais décidé que, maintenant, on  devait m’appeler Ward. J’ai décidé ça après que mon père, il m’ait tout raconté comme je lui avais demandé. Il l’avait fait sur le trajet entre le City Hall et l’école.

Moi, je savais maintenant que mon père, il dirigeait des gens… Il les dirigeait parce que, un jour, Jimmy Reed avait essayé de le tuer avec son gang, les Los Diablos. Maintenant, mon père, il voulait faire mal à Jimmy Reed en essayant d’écraser son gang. Pour ça, il avait des hommes parce qu’il m’a dit que, tout seul, il ne pouvait pas battre autant de gens. Moi, je comprenais… Et je comprenais qu’il voulait que je fasse partie de tout ça. Et je devais le faire en ouvrant bien mes oreilles quand je serais près de Jimmy Reed.

Est-ce que je voulais faire ça ? Oui. Moi, je crois que c’est la chose bien à faire. Parce que je comprenais pourquoi mon père voulait faire ça. On lui avait fait mal. Il se venge. Moi, je comprends bien ça. Surtout que mon père m’avait expliqué que quand il y aurait plus de Los Diablos, Sky et Heaven ne seront plus jamais en danger.

Moi, je devais les protéger.

J’arrivai devant la grande tour et je la regardai un moment avant d’entrer à l’intérieur. Comme d’habitude, il y avait des gens pressés qui courraient dans tous les sens. J’avançais vers la réceptionniste qui me souris.

-Bonjour Grant. Comment vas-tu aujourd’hui ?

La dame était toujours gentille avec moi… Elle souriait tout le temps comme si elle savait faire que ça. Je sortis alors le papier qui montre que j’avais changé de nom.

-Je vais bien.

Je posai le papier devant la dame.

-Il me faut un nouveau badge. Moi, je m’appelle Grant Ward Fleming maintenant. Moi, ça doit être marqué sur mon badge.

Elle fixa le papier et me sourit à nouveau.

-D’accord… Je ferais le nécessaire. Jimmy Reed te demande dans son bureau. Il m’a dit de te faire passer le message. Tu peux monter, je vais prévenir Frances que tu es arrivé. Prends l’ascenseur, s’il te plait, pour arriver plus vite.

Je plissai des yeux. Jimmy veut me voir ? Pourquoi ? Je mis mon nouveau badge avant de fixer la dame.

-Je monte. Mais moi, je prends l’escalier. L’ascenseur est toujours plein de gens pressés qui puent. Dis à  Jimmy que j’arrive, moi, par l’escalier.

Je vis son sourire disparaitre légèrement et ses sourcils se froncer mais elle retrouve vite son sourire et son beau visage.

-Comme tu veux. Je fais passer le message.

J’hochai de la tête et me dirigeai vers l’escalier. Je grimpai jusqu’en haut. Quand je prenais l’escalier, je repassais chaque fois par l’endroit que j’avais brûlé. C’était mieux que l’ascenseur.

J’arrivai devant la porte de Jimmy Reed, toquai et entrai.

Jimmy était là.

-Bonjour…

Je m’avançai.

-Toi, tu veux me voir ? Tu as une mission spéciale ? Moi, je veux bien faire une mission spéciale.

Oui. Je veux bien.

@ Billy Lighter

J’avais eu, à la première heure ce matin, alors que je venais d’arriver à la tour, un coup de fil de Jordan Keller que Frances s’était empressée de me transmettre. Jordan Keller était le tuteur de Grant et je fis la moue en prenant le combiné. Si c’était pour m’appeler parce que Grant était malade, c’était une chose qu’il pouvait voir avec Frances. Mais il voulait absolument me parler.

Et ce que j’appris me fit tiquer.

Jordan n’était plus le tuteur du petit Grant, qui s’était avéré d’une efficacité hors du commun pour ce qui était de trier les gens sur le volet. Il suivait les listes à la lettre et ne se laissait pas embobiner parce qu’il n’avait que 10 ans…

Mais c’est, la gorge serrée, j’avais bien l’impression, que le policier m’annonça que désormais, le responsable de Grant n’était autre que son père biologique.

Edward Fleming. Ward, comme il préférait qu’on l’appelle…

J’en étais bouche bée au téléphone, mes pensées défilant très vite dans ma tête. Heureusement que le flic avait eu la présence d’esprit de me prévenir. Je savais au moins que maintenant, j’avais une potentielle taupe dans ma tour, même si jamais on ne parlait des Los Diablos ici et qu’aucun ne me contactait à la tour.

Il n’empêchait que Grant serait au courant de mes déplacements, ou au moins des moments où j’étais dans la tour ou n’y étais pas…

J’avais remercié Jordan Keller pour l’information en prenant un ton léger, comme si ça avait peu d’importance puis j’avais raccroché.

Puis j’avais dit à Frances de faire convoquer l’enfant dès qu’il arriverait… En attendant, j’avais disposé des petites bouteilles de coca sur la table basse de mon appartement de la tour et au même endroit, un bon whisky m’attendait.

Et quelques minutes plus tard, j’entendais des coups frappés à la porte.

-Entre, Grant !

Mais je n’avais pas fini ma phrase qu’il ouvrait déjà la porte.

Je lui fis un Grant sourire et lui désignai le divan sur lequel il pouvait prendre place.

-Grant Custer Fleming ! Je suis ravis de te voir !

Mais quelque chose attira mon œil, quelque chose qui fit tiquer ce même œil. Il y avait trop de lettres sur son badge… Je grimaçai en lisant le nouveau nom de Grant.

-Je vois que ton père n’a pas attendu pour te pisser dessus et marquer son territoire… Mais installe-toi ! Sers-toi, il y a du coca.

Grant se demandait si j’avais une mission spéciale pour lui.

-Non, je souhaitais juste te parler un peu. Alors comme ça, tu as changé de nom et de maison ? Tu t’y plais ?

@ Billy Lighter

J’étais monté dans le bureau de Jimmy Reed. Moi, j’avais préféré l’escalier. Jimmy avait toujours le temps alors, je crois que je peux prendre le temps aussi. J’avais mon nouveau badge que la femme avait vite fait en notant mon nouveau nom au marqueur indélébile sur le badge.

Je toquai et entrai pendant que Jimmy disait que je pouvais entrer. Il m’attendait alors pas besoin qu’il dise d’entrer. Je sais qu’il veut que j’entre. C’est logique alors je vois pas pourquoi j’aurais attendu.

Je m’avançai dans la pièce. Je vis que Jimmy avait préparé du coca mais s’il devait juste me donner une mission spéciale, moi, j’aurais pas le temps de boire le coca. Il s’était aussi servi du whisky mais Jimmy boit et fume tout le temps alors, c’est normal.

Il montra un divan et je levai un sourcil avant de m’avancer et de m’asseoir dans le divan. Le bureau de Jimmy était pas vraiment un bureau mais un appartement où il pouvait dormir. Oui. Moi, je crois que Jimmy, il travaille pas beaucoup. Il dort beaucoup, fume beaucoup, boit beaucoup et a que deux ou trois rendez-vous la journée. Il attend juste que tous les gens pressés lui rapportent de l’argent. Il doit s’ennuyer beaucoup.

Il donna mon ancien nom et je le fixai.

-Moi, je m’appelle plus comme ça.

Et il le remarqua en lisant mon nouveau badge. Maintenant, j’avais un nouveau nom. Je suis un Fleming. Comme Sky. C’est comme ça. Je suis plus un Custer parce qu’on peut pas porter le nom des Mamans.

Mais Jimmy fit une drôle de grimace qui me fit lever un sourcil. Il disait que mon père m’avait pissé dessus. Je fronçai les sourcils.

-Non. Il m’a appelé Fleming parce que c’est mon père et que les enfants doivent porter le nom des père et pas des Mamans. Toi, tu sais ça. Tu t’appelle Reed parce que ton père s’appelle comme ça. C’est comme ça. Moi, je suis Grant Ward Fleming, maintenant. Puis, c’est comme Sky alors j’aime bien.

J’affichai un sourire en coin.

-Mais, toi, tu peux m’appeler Ward. C’est plus court.

Je pris un coca et commençai à le boire. Jimmy voulait pas me donner de mission spéciale… Je fis la moue et il se demandais juste si je me plaisais dans ma nouvelle « maison ».

-Oui. Tout a changé… Hier, j’ai changé de maison. Ce matin, j’ai changé de nom. Le juge m’a pas écouté. Je voulais faire moitié-moitié. Mais le juge est un con. Tant pis… Je vis avec Sky maintenant.

Je fixai Jimmy. Et maintenant, je savais tout. Plein de choses qu’on m’avait pas dit et que mon père m’a dit. Mais il m’a aussi dit de pas le dire à Jimmy que je savais tout. Sinon, il allait me virer.

-Moi, je me plais… J’ai regardé un film hier avec mon père et Sky. Heaven a pas pleurer la nuit parce que je dors dans sa chambre. On doit faire des travaux pour faire un mur.

Je pris un air contrarié.

-Ce que j’aime pas c’est que je pourrais plus prendre le bus avec Sofia parce que je vis à Downtown maintenant. Mais mon père a dit que je pourrais inviter Sofia à la maison.

Je fixai Jimmy.

-Toi, pourquoi tu t’intéresses à ça ? A cause des business ? Toi, tu m’as parlé de ça. Toi, tu as un business rival avec mon père. C’est quoi comme business… Tu m’as rien dit. Lui non plus. Moi, je crois que je devrais savoir.

Mon père me l’a dit. Moi, je veux voir ce que Jimmy a à dire.

@ Billy Lighter

Grant avait pris place dans le divan tout en râlant parce que je ne l’avais pas appelé par le bon nom. Un nom qui avait changé du jour au lendemain. Je m’étais repris poliment et m’étais assis en face de Grant Ward Fleming. Je fus moins poli quand j’expliquai à demi-mot à Grant que tout ce que ça voulait dire, c’était que son père en avait fait sa propriété. Qu’il n’y avait aucun sentiment affectif dans ce changement de nom.

Bien que Grant m’expliqua patiemment qu’on ne pouvait pas porter le nom de sa mère… Je hochai la tête.

-En effet, c’est comme ça que ça marche. Tu marques un point, jeune Fleming.

Il avait raison, que pouvais-je dire contre ça ?

-C’est une tradition, pas une marque d’affection, cela dit… Tu sais, mon propre père ne m’aimait pas beaucoup.

Avec un sourire en coin, le garçon me dit que je pouvais l’appeler Ward… Je ricanai et tirai sur ma cigarette lentement avant de dire de ma voix particulièrement grave.

-Non, je ne t’appellerai pas Ward. Il n’y a qu’un seul Ward et j’espère que tu ne deviendras pas comme lui.

Il prit un coca et commença à boire. Je lui levai mon verre de whisky.

-A ton nouveau nom.

Puis j’en pris une gorgée.

Grant m’expliqua alors que tout avait changé pour lui et pas que son nom mais il y avait quelque peu d’amertume dans sa voix quand il affirma que le juge ne l’avait pas écouté, qu’il voulait faire moitié-moitié. J’imaginais qu’il voulait dire par là moitié chez Jordan et moitié chez son père.

-C’est bien dommage que le juge ne t’ait pas écouté. Maintenant, tu es coincés entre les mains d’un des plus grands criminels de L.A.

Je lui demandai s’il se plaisait et il affirma que c’était le cas même s’il dormait apparemment avec sa demi-sœur qui était encore un bébé. Le seul hic apparemment, c’était qu’il ne pourrait plus prendre le bus avec une fille nommée Sofia. Comme la fille d’Alonso.

Je tiquai… Combien y avait-il de Sofia à L.A. ? Combien de chance que ce soit la fille d’Alonso ? Mais je n’eus pas le temps de faire des calculs savants parce que Grant me demanda pourquoi je m’intéressais à ça.

-Parce que je m’intéresse à toi. Tu es devenu quelqu’un d’important dans cette tour. Tout le monde te connais.

Quant au business dont il parlait, il voulait savoir ce que c’était. Apparemment, Ward n’avait pas poussé le vice jusqu’à lui parler du trafic de drogue qu’on faisait tous les deux.

-J’emploie des gens dans la rue pour qu’ils vendent des choses pour moi… Ton père fait pareil, bien que la politique de son « entreprise » soit basée uniquement sur la violence… Chez moi, tout le monde a une chance, comme toi dans cette tour. Chez ton père, il faut frôler la mort pour gagner sa place.

Je le regardai dans les yeux, attendant sa réaction.

@ Billy Lighter

Moi, je dûs expliqué à Jimmy que les enfants devaient porter le nom des pères et pas des Mamans. Il disait que j’avais raison. Oui. J’ai raison. J’hochai de la tête.

-Oui. J’ai raison.

Mais Jimmy disait que c’était une tradition et que ça voulait pas dire que mon père m’aimait. Pourquoi il voudrait de moi alors ? S’il m’aimait pas il m’aurait laissé chez Jordan… Jimmy disait que son père l’aimait pas… Je le fixai avant d’hausser les épaules.

-Sky m’aime. Moi, j’aime Sky. Le reste, je m’en fiche. Mon père m’a donné une chambre et à manger. Donc, c’est bien. Il me donne de l’argent de poche aussi pour les Comics. Donc, il m’aime, je pense. Toi tu vis pas chez moi, tu sais rien.

Je lui dis, ensuite, qu’il pouvait m’appeler Ward mais il voulait pas parce qu’il n’y avait qu’un seul Ward. Non. Plus maintenant.

-Maintenant, il y en a deux. Et moi, je deviendrais comme je veux.

Je serais Batman.

Je pris un coca et Jimmy leva son whisky pour fêter mon nouveau nom. Je dis rien et commençai à boire mon coca avant de dire que ce qui m’ennuyait, c’était que le juge m’avait pas écouté. Je voulais faire moitié-moitié. Jimmy trouvait ça dommage. Il disait que j’étais, maintenant, coincé avec un criminel. Je penchai légèrement la tête sur le côté. Mon père combattait Jimmy. Je savais ça. Mais je devais pas dire à Jimmy que je savais ça.

-Je m’en fiche.

Je dis ça sur un ton assuré en continuant de fixer Jimmy.

-S’il fait des trucs mal, la police le mettra en prison.

Non. Parce que la police, parfois, elle réussissait pas à avoir les criminels. Est-ce que mon père est un criminel ? Moi, je crois que c’est comme moi à l’école. On croit que je fais des choses mal mais je fais la justice. Jimmy est un criminel aussi de toute façon.

Il y avait un autre truc embêtant de vivre chez mon père : je ne voyais plus Sofia dans le bus. Mais je me demandais pourquoi Jimmy me posait toutes ces questions. Il disait que c’était parce qu’il s’intéressait à moi. Que j’étais important dans la tour. Je levai un sourcil. Jimmy tenait à moi ?

-Oui. Je suis important. Et, oui, toi tu as besoin de moi.

Puis, je posai des questions sur les business de Jimmy et de mon père. Mon père m’avait donné les réponses mais je devais pas montrer à Jimmy que je les avais. Alors, il m’expliqua qu’il vendait des choses dans Los Angeles. Il vendait de la drogue. Ça, je le sais. Mon père me l’a dit. Il disait que mon père faisait pareil sauf que mon père utilisait la violence. J’écoutais Jimmy m’explique que, lui, il donnait sa chance à tout le monde. Je le fixai penchant légèrement la tête sur le côté.

-Toi, tu m’as engagé après que j’ai gagné le tournoi de boxe. Avant, je suis venu ici plusieurs fois et tu m’as mis dehors. Tu m’a engagé parce que je suis fort et que je l’ai montré. Moi, je crois pas que tout le monde peut travailler pour toi. Toi, tu veux des gens forts.

Comme mon père. Mon père voulait des gens forts. Il faut des gens forts.

-Tu vends quoi dans la rue ?

@ Billy Lighter

Je tirai sur ma cigarette et en soufflait lentement la fumée dans les airs… Puis je pris mon whisky et en bus une gorgée, tout en écoutant Grant me dire que Sky, la femme de Ward, celle dont j’avais sauvé la vie mais malheureusement pas les jumeaux, l’aimait. Ça semblait suffire au petit, même s’il ajouta que son père lui donnait un toit, à manger et de l’argent pour ses comics…

Pour lui, veiller à ses besoins impliquait de l’amour…

-Mon père m’a donné une très grande maison et m’a laissé tellement d’argent que je pourrais acheter tous les comics du monde… Et pourtant, il n’y avait aucun amour là-dedans, seulement le devoir du aux liens du sang.

Je trinquai à son nouveau nom malgré tout, même si ça me faisait frémir. Avec Jordan Keller, j’avais nourri l’espoir qu’un autre Ward Fleming ne verrait pas le jour. Mais Grant affirmait qu’il deviendrait comme il le voulait.

-Et si tu veux être un grand défenseur de la justice comme Batman, tu te rendra vite compte que ton père est pire que le Joker.

Grant but un peu de son coca et dit qu’il se fichait d’être coincé avec un criminel que si son père faisait des trucs mal, la police s’en chargerait… Là, on voyait qu’il avait été en partie élevé par un flic.

-Je l’espère… mais ton père est doué pour se cacher, très doué.

Grant se demandait pourquoi je lui posais toutes ces questions et je lui démontrai tout l’intérêt que j’avais pour lui. Je savais que Grant était constamment en quête d’une quelconque reconnaissance. Et je la lui donnais, avec toute ma sincérité, comme je la donnais à mes Los Diablos encore bien plus que je ne la donnais aux managers qui travaillaient dans cette tour.

-Bien sûr que j’ai besoin de toi. Tu fais du très bon travail. Je ne regrette pas de t’avoir engagé.

Je parlai de la façon de recruter de Ward Fleming… Et le petit était perspicace parce qu’il souligna le fait que je l’avais engagé après un match de boxe qu’il avait gagné… Je tiquai mais ne me démontai pas.

-Sauf que contrairement à ce que fait ton père, ce match de boxe était tout à fait légal et n’était pas un combat à mort. Pour être engagé par ton père, il faut non seulement gagner, mais aussi tuer son adversaire. Tu crois que Batman laisserait faire pareille chose ?

Et quand il me demanda si je vendais dans la rue, j’éclatai de rire, même si une petite alarme se déclencha dans mon cerveau. J’étais sûr que Grant en savait plus sur mes activités qu’il ne voulait bien le dire… Sa question en était la preuve.

Je secouai la tête, riant toujours.

-Moi, personnellement, je ne vends pas dans la rue… J’ai des gens qui le font pour moi et qui sont très bien traités. Ils ont des maisons, à manger et de l’argent… Ils vendent la même chose que les hommes de ton père, tu n'auras qu'à lui demander ce que lui vend.

Je regardai Grant dans les yeux et repris mon sérieux.

-Et je protège la famille d’une jeune fille nommée Sofia Vega. Je la protège, notamment, de ton père.

@ Billy Lighter

Jimmy disait que donner de l’argent et à manger, ce n’était pas aimer quelqu’un. Je levai un sourcil. Il disait que son père avait fait pareil mais ne l’avait pas aimé quand même. Je me grattai la tête. Je cherchais à comprendre.

-Moi manger et avoir de l’argent, c’est assez. Si mon père donne ça alors ça me va. Moi, je crois qu’il m’aime bien…

Jimmy voulait trinquer à mon nouveau nom même s’il voulait pas m’appeler Ward… Il disait qu’il y avait un Ward et qu’il espérait que je ne devienne pas comme lui. Moi, je deviendrais qui je veux. Mon père, Jimmy, Jordan… Personne décidera ce que je deviendrais. Même si Jimmy disait que je me rendrais vite compte que mon père est pire que le Joker. Je plissai des yeux. Moi, j’en avais marre que les gens me répète la même chose comme si j’avais pas compris.

-Moi, je crois qu’on me l’a assez dit. On m’a dit que c’était un tueur. Que c’était un criminel. Que c’était le Joker. Tout le monde dit ça comme si je comprenais pas. Moi, je veux juste voir ça moi-même parce que, parfois, les gens mentent. Surtout les adultes. Ils mentent tout le temps.

Oui. Tout le temps. Ou ils disent pas tout. Mon père, lui, m’avait tout dit. Il avait tenu le deal.

Et puis, j’ajoutai que si mon père était un criminel, il se fera prendre par la police. Je savais que c’était pas si facile. Surtout que Jimmy disait que mon père était doué pour se caché.

Je regardai autour de moi.

-Moi, je crois pas que c’est le seul…

Qui sait se cacher. Moi, mon père m’avait expliqué que Jimmy était un criminel. Il vendait de la drogue.

Moi, je me demandais pourquoi Jimmy s’intéressait à moi. Il disait que j’étais important dans la tour. Je le fixai. Il le pensait vraiment ? Oui. Je crois que oui. Il disait que je faisais du bon travail. Je souris un peu.

-Oui. Je suis doué.

Mais il aimait pas mon père et il disait que, lui, il recrutait pas comme mon père. Mais il m’avait quand même recruté après que j’ai montré que j’étais fort en battant un enfant plus vieux que moi. Je le vis tiqué et moi je bronchai pas. Je le fixais toujours. Il dit alors que le match de boxe était légal et que mon père, lui, il voulait qu’on tue son adversaire. Je penchai légèrement la tête sur le côté.

-Moi, j’aurais bien tué Nino. Il a dit des choses méchantes sur Maman.

Je fixai toujours Jimmy.

-Non. Batman tue pas. Mais mon père c’est pas Batman. Tu l’as dit. Mais moi, je crois pas que tu es Batman… Tu es…

Je fis la moue et réfléchis un peu. J’essayais de trouvé ce qu’était Jimmy… Et puis, je finis par trouvé :

-Wolfgang von Strucker. Lui, il dirige des gens… Il est intelligent.

Mais c’est un méchant. Et il est à la tête d’un méchant groupe qu’il a créé. Comme Jimmy. Mais je dis pas ça parce que je devais pas savoir normalement.

Et comme j’étais pas censé savoir, moi, je demandais ce que Jimmy vendait dans la rue. Il dit d’abord que c’était pas lui qui vendait mais des gens. Donc, il dirige des gens ici ET dans la rue. Des gens qu’il payait bien parce qu’ils avaient des maisons. Il disait que ses gens vendaient la même chose que mon père.

Mon père aussi dirige des gens qui vendant pour lui. Mais l’argent sert à détruire Jimmy parce qu’il est méchant. Il a essayé de tué mon père. Et Sky est en danger à cause de tout ça.

Je plissai des yeux.

-Pourquoi toi, tu veux pas me le dire ? Tu vends des bombes ?

Et il parla de Sofia. Du coup, mon regard se fit moins insolant et plus fixe, plus attentif.

Je penchai légèrement la tête sur le côté.

Jimmy connaissait Sofia… Il la protégé. Mon père protégeait Sky…

-Mon père connait pas Sofia… Il a dit que je pouvais l’invité à la maison. Comment tu connais Sofia ? Pourquoi tu la protège ? Pourquoi mon père lui ferait du mal ?

Dans ma tête, mon père était dans le bon camp et Jimmy pas. Mon père c’était le SHIELD et Jimmy, Hydra. Mais là, je voulais comprendre…

@ Billy Lighter

Grant voulait croire que son père l’aimait. Et apparemment, je n’étais pas le seul à avoir comparé Ward au Joker pour qu’il comprenne que si j’étais mauvais, Ward était encore à un autre niveau.

Je fis la moue, jouant avec ma cigarette fumante entre mes doigts. Grant voulait se faire une opinion sur son père lui-même.

-Et c’est tout à ton honneur, jeune Grant. Mais si tous les adultes mentent, ton père ment aussi. Tout ce qu’il veut en te traitant bien, c’est la même chose que moi : que tu ne deviennes pas un ennemi hors du commun en grandissant.

Et je souris en coin quand Grant répliqua que son père n’était pas le seul à être doué pour se cacher. Il insinuait que je me cachais aussi.

-Je me cache en pleine lumière. Ward, lui, se terre dans les ténèbres.

J’y allai de quelques compliments pour Grant. Mais ce n’était pas que de la flatterie. Je pensais vraiment ce que je disais.

Quant au match de boxe qu’il avait gagné, je soulignai l’aspect légal et le fait qu’on ne pouvait pas y tuer son adversaire, alors que Ward, lui, organisait des combats à mort pour son recrutement. Et le petit de rétorquer qu’il aurait bien tué son adversaire sur le ring car il avait insulté sa mère.

Je souris.

-J’ai vu… Ils ont du s’y mettre à deux pour ne pas que tu franchisses cette dernière limite…

Je le regardai plus intensément dans les yeux.

-C’est pour ça que je préférais quand tu étais chez Jordan Keller. Il t’empêchait de franchir cette ligne invisible et subtile. Parce que crois-moi, quand on dépasse cette limite, Grant, il est très difficile de revenir en arrière. Et Ward n’hésitera pas à t’emmener loin derrière cette limite.

Puis Grant me compara à ce que j’imaginais être un personnage d’un de ses nombreux comics…

-Je ne connais pas Wolfgang Von Strucker, mais je veux bien te croire. J’avoue ne pas faire partie des gentils, mais je suis toujours un niveau en dessous de la méchanceté de ton père.

Puis Grant voulut savoir ce que je vendais dans la rue… Il plissa les yeux à ma réponse évasive et demanda si je vendais des bombes. Je pris un air surpris.

-Pourquoi ? Ton père vend des bombes ?

Je lui avais dit que je vendais la même chose que son père. Mais que Dieu me damne si Fleming vendait des bombes ! Ça voudrait dire qu’il était passé à un niveau supérieur, un niveau auquel je me refusais d’arriver !

Je me repris, pris une gorgée de whisky, vidant mon verre, puis regardai Grant.

-Je pense que tu sais très bien ce que je vends. Ton père te l’a dit.

Mais quand je dis protéger Sofia Vega, j’eus tout d’un coup toute l’attention de l’enfant.

-Oh, crois-moi, ton père connait Sofia et s’il la voit, il risque fort de s’en prendre à elle. Car Sofia est la fille de mon second dans l’Eastside. Je la protège justement parce que ton père n’hésite pas à s’en prendre à des enfants. La dernière fois, il a coupé tous les doigts d’une pauvre gamine, par pure vengeance envers sa sœur…

Je tiquai puis dit, comme pour moi-même…

-C’est quelque chose que je serais incapable de faire.

@ Billy Lighter

Moi, j’en avais marre d’écouter l’avis des gens sur mon père. Moi, je voulais faire mon propre avis. Mais Jimmy disait que tous les adultes mentaient, mon père compris. Il disait que lui et mon père voulaient la même chose en me traitant bien : que je devienne pas leur ennemi. Je plissai des yeux.

-Toi, tu as peur de moi ? Toi, tu fais tout ça pour pas que je te fasse mal ?

Je penchai légèrement la tête sur le côté.

-Alors, moi, je devrais te demander plus d’argent…

Et je devrais en demander plus à mon père. Sinon, je ferais comme si j’étais pas content et que, un jour, moi, je deviendrais leur ennemi.

Jimmy disait que mon père se cachait bien mais que c’était un criminel. Moi, je savais que Jimmy en était un aussi. Mais Jimmy disait qu’il se cachait dans la lumière alors que mon père sa cachait dans les ténèbres. Je plissai des yeux.

-Ça veut rien dire… Moi, je comprends rien à tes mots. Se cacher, c’est se cacher. Voilà. Vous vous cachez tous les deux pour pas que Jordan vous prenne.

Oui. Ils faisaient ça.

Moi, j’expliquai à Jimmy que, lui aussi, il avait attendu que je sois violent pour m’engager. Il disait que, lui, demandait pas à ce que les gens soient tués. Mon père oui. Moi, j’aurais bien voulu tué Nino. Il avait dit des choses méchantes sur Maman. C’était mal. Il méritait de mourir. Pas Maman. Jimmy avait bien vu tout ça.

J’hochai de la tête.

Et il disait que c’était pour ça qu’il préférait quand j’étais chez Jordan. Parce que Jordan faisait que je franchissais pas cette limite. Mon père lui, il allait me la faire franchir. C’est ce que disait Jimmy. Je plissai des yeux mais ne dis rien. Moi, je savais pas quoi penser de ça.

Mais je savais que Jimmy, il était comme Wolfgang von Strucker. Il était intelligent. Il dirigeait des gens. Mais c’était pas un gentil. Il avoua ne pas en être un mais d’être moins méchant que mon père. Je levai un sourcil.

-Être méchant, c’est être méchant. Il y a pas des « un peu méchant » et « beaucoup méchant ». On dirait que tu parles comme ce looser de Jesse… Moi, je l’aime pas, Jesse.

Oui il rajoutait des « un peu » et « beaucoup » partout. Il disait que j’étais beaucoup méchant, Jesse.

Jimmy parla de son business sans me dire qu’il vendait de la drogue. Moi, je me demandais pourquoi il me cachait ça mais il préféra demander si mon père vendait des bombes. Non. Il vend pas des bombes. Mais j’étais pas censé savoir ce qu’il faisait alors je dis juste :

-Je sais pas…

Mais il était sûr que mon père me l’avait dit.

-Non. Il m’a rien dit. Lui et toi vous me dites rien. Moi j’ai dit « des bombes » comme ça. Parce que tu caches alors ça doit être un truc de méchant. Moi, quand je cache des chose, c’est parce que je risque de me faire engueuler. Toi, je crois que tu fais la même chose.

Mais mon visage changea quand il me parla de Sofia. Il connaissait Sofia. Il disait que mon père voulait faire du mal à Sofia. Moi, je voulais savoir d’où il connaissait Sofia.

Et il expliqua.

Il disait que mon père connaissait Sofia parce que Sofia était la fille du second de Jimmy. Je levai un sourcil. J’aimais pas ça, moi… Il disait que mon père faisait mal à des enfants. Il coupait des doigts. Je frissonnais mais je savais pas expliquer pourquoi. Jimmy disait que, lui, il oserait pas couper des doigts.

Je me tu un moment. Je savais pas quoi penser. Je voulais pas que Sofia soit en danger. Alors, d’un coup, je fixai Jimmy droit dans les yeux.

-Si mon père fait mal à Sofia, moi, je le tuerais.

Voilà.

-Mais il le fera pas sinon, il sait que je vais le tuer. Tu as dit qu’il voulait que je sois content pour pas que je sois son ennemi…

Je comprenais plus rien. Enfin, si je comprenais un peu mais j’aimais pas ça. Moi, je savais pas pour qui tenir. Mon père m’avait pas dit qu’il connaissait Sofia.

-Lui il fera pas de mal à Sofia… S’il le fait, je tue… Toi, tu feras pas de mal à Sky et Heaven. Si tu le fais, moi, je te tue.

En attendant, mon père voulait que j’espionne. J’allais le faire mais il devra m’expliquer pour Sofia.

-Moi, vous me cachez des choses sur votre business. J’aime pas ça. Vous serez pas mon ami tant que je sais pas tout.

Mon père m’avait expliqué mais pas tout, apparemment. Moi, je vous TOUT savoir. Je serrai les poings de plus en plus énervé.

@ Billy Lighter

Je souris à Grant quand il demanda si j’avais peur de lui, peur qu’il me fasse mal… Je me penchai un peu pour appuyer mon regard dans celui de Grant qui avait cette capacité à soutenir le regard dans n’importe quelle circonstance.

-Peur ? Non. Mais je suis intelligent et je sais qu’il y a des gens qu’il vaut mieux ne pas s’aliéner. Et tu fais partie de ceux-là. Car tu es doué.

Et j’éclatai de rire quand il réclama plus d’argent.

-Tu es bien payé pour ce que tu fais. Mais ce que je peux faire, c’est te fournir nourriture et boissons à volonté pendant tes heures de travail.

Je souris.

-Ce sera mieux que ton lunchbox, tu verras.

J’essayai de lui expliquer la différence entre Ward et moi de façon poétique, métaphorique. Malheureusement, Grant n’était pas sensible à ma prose. Ce gosse était bien trop terre à terre. Il disait qu’on se cachait tous les deux pour ne pas que Jordan nous prenne.

Et il avait raison.

Je tirai sur ma cigarette et me versai un nouveau verre de whisky.

-Tu as raison, on ne veut pas que Jordan nous prenne. Est-ce que, ton père comme moi, on peut te faire confiance pour ça ?

C’était très dangereux de parler affaire avec Grant. Je savais qu’à sa façon, il avait une certaine affection pour le policier.

La conversation alla bon train et je finis par dire que je n’étais pas aussi méchant que pouvait l’être Ward Fleming. Mais Grant ne croyait pas à ça. Je fis la moue.

-Tu es partisan de l’adage : « La merde ne se hiérarchise pas. » A ce que je vois… Et tu as probablement raison.

Je souris quand il râla que son père et moi ne lui parlions de nos business qu’à demi-mot, mais ne répondis rien… A la place, je lui parlai de son amie Sofia Vega et de ce que Ward risquait de lui faire en sachant qu’il s’agissait de la fille d’Alonso.

Et je le vis frissonner, pour la première fois, quand je lui parlai des doigts coupés de la petite Leandra.

Grant jura de tuer Ward si jamais il osait faire du mal à Sofia.

-Il faudra que tu fasses la file alors. Parce que s’il ose faire ça, tu ne seras pas le seul à vouloir le tuer. Et je serai dans les premiers.

Mais Grant réfléchis très vite et dis que son père ne ferait pas de mal à Sofia s’il ne voulait pas se faire de lui un ennemi… Je frottai mon menton.

-Tu as probablement raison. Donc tant que tu vivras, Sofia sera en sécurité.

Grant me menaça alors de me tuer aussi si je faisais du mal à Sky et Heaven. Je bus une gorgée de whisky.

-Ne t’en fais pas, je ne le ferai pas. Ton père et moi avons un deal. Je ne touche pas à sa famille, il ne touche pas à la mienne.

Grant de conclure que si je ne lui disais pas tout, il ne serait pas mon ami. Je le regardai très sérieusement.

-Tu sais déjà tout… Tu en sais même plus que les flics. Je suis sûr que ton père t’as dit ce que je vends.

@ Billy Lighter

Je plissai des yeux quand Jimmy disait qu’il avait pas peur de moi. Il disait juste que j’étais doué et que, donc, il voulait pas que je le déteste. C’était la même chose pour moi.

-Oui. Doué.

Alors, je voulais plus d’argent. S’il avait peur que je l’aime pas, il devait me payer plus pour que je sois content. Mais il voulait pas… Tout ce qu’il voulait c’était me donner plus de nourriture et de boissons quand je travaillais. Je fis la moue parce qu’il disait que ça serait mieux que mon lunchbox.

-Moi, j’ai des céréales dans mon lunchbox. Toi, tu peux faire mieux que ça ? Je crois pas…

Parce qu’il y a pas mieux. C’est des Cap N’Crunch. C’est Sky qui a fait mon lunchbox.

Puis, Jimmy expliqua qu’il était pas tout à fait comme mon père. Il pensait qu’il était moins méchant. Mon père, lui, m’avait dit que Jimmy était LE méchant. C’était pas la même chose. Mon père pensait pas être un méchant. Jimmy, oui. Il pensait en être un mais moins que mon père. Etre méchant, c’est être méchant. C’est ce que je dis à Jimmy avant de dire que tout ce que mon père et Jimmy voulaient pas c’était que Jordan les prennes et les mettent en prison. Jimmy dit que j’avais raison. Et il voulait que je parle pas à Jordan de tout ça.

Je levai un sourcil et penchai la tête sur le côté.

-Toi tu as peur que je parle à Jordan ?

Je fis mine de réfléchir avant de dire.

-Ok. Moi, je dis rien. Mais je veux des dollars en plus.

Oui. Je voulais ça.

Puis, il disait que j’aimais penser que la « merde se hiérarchise pas »… Moi, je comprenais pas tout ces mots à Jimmy. Moi, je trouve qu’il en utilise trop.

-Oui. J’ai raison. Et toi, tu utilises trop de mots. J’aime quand c’est simple.

Puis, Jimmy voulut pas m’en dire plus sur le business… Je savais pas pourquoi. Moi, j’ai promis de rien dire à Jordan… Mais j’oubliai ça quand il parla de Sofia… Il connaissait Sofia et disait que mon père pourrait lui faire mal.

Tout ça me contrariait. J’aimais pas savoir que Jimmy connaissait Sofia et j’aimais pas savoir que mon père m’avait pas tout dit. Jimmy et mon père ils faisaient pareils et ils commençaient tous les deux à m’agacer beaucoup beaucoup.

Jimmy parla d’une fille que mon père avait coupé les doigts me faisant frissonner sans que je sache pourquoi. Moi, je dis que si mon père faisait du mal à Sofia, j’allais le tuer. Mais Jimmy disait que je devrais faire la file parce que des gens voulaient tuer mon père si ça arrivait. Je tiquai.

-Moi, je ferais pas la file. Moi, je vis avec lui, je serais le premier à savoir le tuer. Tu auras pas le temps de le faire. Moi, je le ferais avant.

Personne pouvait faire du mal à Sofia. C’était ma seule amie. Rien que d’y penser, je sentis quelque chose dans mon cœur et j’aimais pas ça. PAS DU TOUT !

Mais je croyais pas vraiment Jimmy. Si mon père voulait que je sois son ami, il tuera pas Sofia. Oui. J’avais raison. Jimmy disait que j’avais raison.

-Moi, je vivrais plus longtemps que vous. Vous êtes vieux.

Oui. Et Jimmy fume et boit. Bientôt, il va mourir.

Je dis aussi que je tuerais Jimmy si jamais il faisait mal à Sky et Heaven mais il disait qu’il avait un deal avec mon père. J’hochai de la tête.

-Toi, tu as intérêt.

Mais Jimmy m’avait pas encore tout dit… Mais il croyait pas que je savais rien. Je plissai des yeux.

-Non. Il m’a rien dit.

Si. Mais je l’avouerais JAMAIS !

-Cacher à moi, c’est con. Mais c’est pas grave. Vous êtes vieux et lent alors je comprends…

Je fixai toujours Jimmy.

-Mais moi, je pense que si tu vends dans la rue, tu auras besoin de moi… Moi, je pourrais aider. Mon père, il veut rien me dire mais toi, tu m’as déjà dis plus que lui. Alors, je devrais travailler pour toi dans le rue.

Mon père m’a dit d’espionner. Moi, je pourrais espionner de plus près comme ça.

@ Billy Lighter

Je fis la moue… la promesse de nourriture et de boisson ne convainquit pas du tout le garçon. Il préférait ses céréales pleines de colorants… Alors il me dit que si je ne voulais pas qu’il parle à Jordan, je devais l’augmenter…

-Très bien, je t’augmenterai de dix pourcents, mais pas un mot à Jordan.

Je vidai mon deuxième verre de whisky et écrasai ma cigarette… Je parlais à Grant comme j’aurais parlé à n’importe quel adulte, ce qui faisait qu’il ne comprenait pas toutes mes paroles et références. Il préférait quand c’était simple.

-Pour faire simple, tu crois que ton père et moi, on ne vaut pas mieux l’un que l’autre…

On en vint à parler de Sofia Vega et du fait que si Ward touchait à un seul de ses cheveux, Grant devrait faire la file pour le tuer. Car il y aurait au moins Alonso, moi et Grant dans cette file. Mais le garçon pensait avoir l’avantage parce qu’il vivait chez Ward.

Je souris.

-Tu ne verras pas beaucoup Ward à la maison, mon cher Grant.

Puis il y alla en disant que Ward et moi étions vieux, qu’il vivrait plus longtemps que nous.

Je hochai la tête.

-En effet… Tu es l’avenir… Reste à voir ce que Ward te lèguera…

Est-ce que Ward lui passerait son gang ? MMmm non. Quelqu’un viendra à bout de Ward avant… Ce genre de psychopathe se fait toujours buter un jour ou l’autre. Ou alors ils sont démasqués et jetés en prison.

Grant réitéra que nous étions vieux et lents et que c’était pour ça que Ward et moi, nous lui cachions des choses. Je fis la moue, mais ne répliquai pas.

Je lui en avais dit plus que Ward apparemment, mais j’éclatai de rire quand il me demanda à travailler dans la rue…

-Non, non Grant, tu es très bien ici… je n’ai pas besoin d’une taupe dans mes rangs… Car c’est bien ça que ton père t’as demandé de faire, non ? Il ne te laisserait pas travailler ici pour mon bon plaisir… Non, il veut que tu gardes les yeux ouverts… Tu n’iras pas dans la rue.

Je regardai ma montre puis lui souris.

-Il est l’heure d’aller prendre ton tour de garde, Grant. Je te remercie pour cette conversation très plaisante. Et tu t’en tires avec dix pourcents de plus.

Je me levai et allai lui ouvrir la porte.

-Bon shift, Grant.

@ Billy Lighter

J’esquissai un sourire en coin quand Jimmy dit qu’il allait m’augmenter de 10% pour que je dise rien à Jordan. Je regardai mes doigt avant de calculer doucement à mi-voix… 10% c’était pas facile à calculer. On venait d’apprendre ça… Mais je réussis et je souris.

-Ok. 10%. Moi, je dirais rien.

Moi, je demanderais plus, plus tard. Bientôt je serais riche comme ça.

Après ça, il utilisa plein de mots inutiles et que je comprenais pas pour expliquer ce que je pensais. Moi, je lui fis remarquer que j’aimais les choses simples. Oui. Simples. Juste simple. J’aimais pas le compliqué. Il fit alors simple en disant que je pensais que mon père et lui ne valaient pas mieux l’un que l’autre. J’hochai de la tête.

-Oui. Voilà.

La différence c’était que mon père m’avait dit plus. Et que je savais qu’il avait fait son business pour protéger Sky et Heaven. Donc, dans ma tête, en fait, j’étais du côté de mon père.

Mais je devais rien dire à Jimmy et faire comme si mon père m’avait rien dit et que je me foutais de lui.

Mais quand Jimmy parla de Vega, finalement, je fus plus sûr de rien. Mon père m’avait pas dit qu’il connaissait Sofia et il m’avait pas dit qu’elle était la fille d’un ami de Jimmy. Sofia me l’avait pas dit non plus mais je savais pas si elle le savait… Peut-être que, comme moi, on lui disait pas tout. Les adultes sont des connards.

Moi, je répliquai, fâché, que si mon père voulait faire du mal à Sofia, moi, j’allais le tuer. Mais d’autres voudraient le tuer si ça arrivait. Sauf que moi, je vivais chez mon père, donc, j’étais plus près. Mais Jimmy disait que mon père sera pas souvent à la maison. J’haussai des épaules.

-Moi, je serais quand même premier.

Je dis aussi que mon père et Jimmy étaient vieux. Surtout Jimmy. Il avait l’air plus vieux que mon père. Il confirma disant que j’étais l’avenir mais il ne savait pas ce que mon père me lèguera.

-Je m’en fiche.

Je fis qu’ils étaient vieux et lents ce qui fit faire une drôle de tête à Jimmy. Moi, je savais que les adultes aimaient pas qu’on pense qu’ils sont vieux. Mais ils le sont. Nous les enfants, on est jeune et ils mourront tous avant nous.

Mais j’arrêtai de dire ça pour dire à Jimmy que je pourrais travailler pour lui dans le rue. Moi, si je faisais ça, je pourrais donner plus d’informations à mon père.

Mais il refusa.

Il croyait que j’étais une taupe. Il savait ce que mon père m’avait demandé de faire et j’aimais pas ça. Je fronçai les sourcils.

-Non. Moi, il a dit que je pouvais travailler ici parce que, sinon, j’ai dit que je fuguait et que je retournerais chez Jordan.

Je mentais mais j’aimais pas être démasqué. J’aimais pas que Jimmy ne veuille pas que j’aille dans la rue.

-Toi, tant pis pour toi. Moi, j’aurais pu faire du bon travail.

Je dis ça sur un ton très contrarié. J’étais toujours ici. Moi, j’espionnerais encore plus si c’est comme ça !

Jimmy m’envoya travailler maintenant et je me levai en le regardant.

-Oui. 10%. Je sais compter. Je verrais si tu les as bien mis.

Il m’ouvrit la porte mais et je grommelai quand il me dit « bon shift » avant de passer la porte pas vraiment content par tout ce que j’avais appris.

@ Billy Lighter