-Tiens bon, Syd ! On y est presque, mon amour !

Syd avait commencé à se sentir mal en pleine nuit… Enfin, mal, c’était pas vraiment ça… Mais elle m’avait littéralement secoué comme un prunier ! Et comme je ne dormais pas avec mes appareils auditifs, elle n’avait pas eu d’autre choix pour essayer de me tirer de mon sommeil de plomb !

Ce ne fut que quand je fus tiré des bras de Morphée et que j’eus remis mes prothèses qu’elle m’expliqua, pliée en deux, que le bébé arrivait.

Enfin… expliquer… Elle me le hurla en pleine poire, plutôt…

Et là, j’avais ouvert de grands yeux écarquillés… Putain ouais, on était déjà au mois de mai et les prévisions de son obstétricien étaient pour ce mois-ci !

J’avais juste eu le temps de dire un « Quoi ?! » étonné quand j’avais entendu un drôle de bruit… Comme de l’eau qui coulait… Comme si Syd faisait pipi dans sa robe de nuit, en fait, pour le dire platement…

Alors elle m’avait dit « je perds les eaux, Evan ! »… Alors moi j’avais sauté hors du lit en me disant que, putain, j’aurais gagné à avoir été sobre pour l’accouchement de Babs ! Parce que là, c’était comme une première fois pour moi. J’étais même incapable de me rappeler si j’avais été présent à la naissance de Jess. Tout ce que je me rappelais, c’était que j’avais foutu le feu, avec Daniele, au Snow White alors que j’étais en désintox, pour être près de Babs… ça je m’en rappelais, mais pas du reste.

Alors on était descendus jusqu’à la voiture, une fois que j’eus en vitesse enfilé un jeans, un t-shirt et mes tennis, et j’avais dit à Syd qu’on prendrait les escaliers et pas l’ascenseur. Je m’étais excusé pour l’obstacle que je mettais devant elle, mais lui racontai tout en amorçant la descente qu’on avait aucune envie, aucun des trois, de se retrouvé coincé dans un ascenseur en panne… Que Daniele m’avait raconté que Samantha avait failli devoir accoucher là.

J’avais embarqué Syd dans la voiture, avec sa valise pour quelques jours contenant des vêtements pour elle, mais aussi pour la petite quand elle viendrait au monde. Des cadeaux de nos familles et amis respectifs.

Puis j’avais démarré en trombe, une main sur le volant, l’autre sur le ventre de Syd. Il était dur ! Vraiment tout dur ! C’était impressionnant et effrayant.

-T’en fais pas, on sera bientôt à l’hôpital ! Respire !

Puis soudain, je vis des lumières bleues derrière moi… je me retournai dangereusement, faisant un léger écart sur la route.

-Merde ! Va falloir s’arrêter !

Je ralentis puis me garai sur le bas-côté. La dame flic qui vient avec sa lampe de poche qu’elle m’envoya en pleine tronche arriva à ma hauteur et je la laissai pas en placer une.

-Désolé ! Je sais que je conduis dangereusement, mais regardez ma femme ! Elle va accoucher d’une minute à l’autre ! Il lui faut un médecin, des sages-femmes ! S’il vous plait, laisser nous aller ! Vous pourriez même nous escorter, non ? Comme ça se serait moins dangereux…

@ Billy Lighter

Pour souper hier soir, j’avais convaincu Evan d’aller nous chercher du Thaïlandais bien épicé malgré que je savais que j’allais souffrir de reflux gastrique toute la nuit et fort probablement même toute la journée du lendemain. Mais j’en rêvais, je pouvais presque goûter le délicieux poulet général tao simplement en fermant les yeux ! Ce n’était pas de ma faute si je ne pouvais contrôler ce genre d’envie et si j’avais bien compris quelque chose pendant ma grossesse, valait mieux satisfaire mes besoins gastronomiques plutôt que d’essayer de les refouler !

Je m’étais donc délecté de curry rougeau bœuf, de poulet général tao et j’avais savourer ma soupe thaï aux crevettes épicés en la buvant à même le bol ! En fait, j’avais englouti mon repas en un rien de temps mais il n’avait pas fallu longtemps non plus pour que je commence à me sentir indisposée. J’avais des sueur et ma digestion me donnait l’effet d’un volcan dans m on estomac et les vapeurs m’en brûlait la gorge. Evan m’avait prise en pitié mais j’étais la seule responsable pour ces souffrances inutiles que je ne pouvais m’empêcher de m’infliger.

- Au moins, c’était délicieux !

C’était la seule consolation que je pouvais en tirer !

J’étais ensuite aller me prélasser dans un bain puis je m’étais mise au lit, croyant ma digestion sous contrôle et le volcan un rien calmé.

Seulement, ce fut un court répit car je fus réveillée par de douloureuses crampes qui m’encerclais tout le bas du corps et allaient jusqu’à m’élancer dans le dos. Je savais que ce n’était pas l’orgie de Thaïlandais qui m’indisposait de la sorte mais bien mes premières vraies contractions J’en avais déjà eu à quelques reprises ces derniers jours mais selon mon obstétricien, tout était sous contrôle et tout à fait normal.

Il m’avait fallu secouer mon pauvre Evan qui, ne dormant pas avec ses appareils, ne se rendait pas compte de ce qui se passait à côté de lui dans le lit. Le problème, c’est que j’avais bien trop mal pour modérer la force avec laquelle je le tirais du sommeil. Il m’avait regardé avec étonnement quand, après avoir remis ses appareils auditifs, comprit pourquoi je m’étais acharnée sur lui. Je m’étais ensuite levée du lit pour me vêtir mais je perdis mes eaux à ce moment. Ce fut comme si un ballon coincé entre mes cuisses venait de crevé et l’eau tomba sur le plancher de notre chambre en un ’’floc’’ effroyable. Je restais là à regarder la marre dans laquelle je pataugeais maintenant ne sachant pas trop comment réagir.

- Je perds les eaux, Evan !, comme si ce n’était pas assez évident.

On attrapa en vitesse ma valise et celle du bébé, Dieu merci j’avais été prévoyante pour au moins ça, puis nous avions quitté notre appartement pour grimper dans la voiture. Evan avait démarré à vive allure mais je ne lui disais pas de ralentir. Les contractions étaient si vivent et rapprochées que je craignais accoucher dans la voiture s’il prenait trop de temps à faire ses arrêts obligatoires. Malheureusement pour nous, ce qui devait arriver, arriva ! Les flashs bleus dans le rétroviseur ne mentaient pas.

- ARGHHHHH !, hurlais-je alors que mon amoureux baissait la vitre de sa portière pour expliquer à la policière qu’il ne roulait pas en imbécile pour le plaisir. Il y avait urgence urgente ! Puis j’agrippais d’un geste brusque le bras d’Evan qui suppliait la dame de bien vouloir nous escorter. Nous irons nulle part, Evan ! Elle va sortir avant, je le sens, c’est maintenant !

@ Billy Lighter

Tout en roulant à toute allure, je commençais, à cause du stress, à ressentir que mon estomac était bourré d’acide. En même temps, on avait mangé hyper épicé avant d’aller se coucher… C’était une des lubies alimentaires de femme enceinte de Syd.

Mais je pouvais m’estimer heureux, parce qu’à part ces petits caprices gastronomiques, Syd avait vécu une grossesse relativement paisible. Pas de dépression pré-partum, un bébé qui grandissait et grossissait bien dans son ventre… Elle avait eu parfois très mal au dos et aux pieds mais rien d’anormal, rien qu’un bon massage ne pouvait faire passer…

Du coup, on en avait presque oublié qu’un jour ou l’autre, notre Billie Blue allait vouloir sortir pour voir le monde.

Et elle avait choisi cette nuit. Nous jetant sur la route dans le plus grand empressement, en chemin pour l’hôpital.

Syd souffrait, son ventre était très dur et elle poussait parfois des cris déchirant. J’étais on ne pouvait plus heureux d’être un homme… Moi, je ne vivais que les bons côtés d’une grossesse.

Mais il fallut qu’on se fasse arrêter par les flics… J’expliquai à l’agent de police, une femme, ce qui se passait. En tant que femme, elle pouvait comprendre, non ?

-S’il vous plait, madame l’agent…

J’étais sûr que j’avais des petits yeux à la Howard Stone à ce moment. Et l’agente au visage sévère s’adoucit et finit par sourire.

-Vous êtes Sniper ! D’accord, on va vous esco…

C’est là que Syd attrapa mon bras et le serra avec une force que je ne lui soupçonnais pas. Elle cria qu’on allait allez nulle part, que c’était trop tard, que le bébé venait.

-Merde !

Je sortis de la voiture, bousculant presque la flic.

-Pardon, mais il y a urgence ! Appelez le 911 ! Faites quelque chose !

La flic retourna a sa voiture de patrouille et envoyer un message radio pour appeler les secours. Moi, je fis le tour de mon véhicule pour aller ouvrir la portière du côté de Syd…

-Ça va aller, chérie !

Je relevai sa robe de nuit, lui enlevai sa petite culotte qui était toute mouillée vu qu’elle avait perdu les eaux et qu’on avait pas pris le temps qu’elle se change avant de partir. Je jetai le petit vêtement sur le bas-côté et réglai le siège de façon à ce que Syd soit étendue…

-Ok ! Respire… Les secours vont arriver…

Mon cœur battait à tout rompre, mais pour ne pas paniquer Syd plus qu’elle ne l’était déjà, je m’abstenais de lui montrer…

-Ok… Je vois le sommet d’un crâne avec des petits cheveux, ma belle… Il va falloir pousser, tu es prête ?

@ Billy Lighter

Sniper avait roulé trop vite au goût de la policière qui nous avait forcé à nous arrêter sur le bas-côté de la route. Ça irait vite que nous allions reprendre notre chemin, aucun policier ne serait à ce point insensible face à ce que moi et mon homme allions vivre. Il n’avait pas fait d’excès pour se rendre à une fête, après tout.

La conversation entre Evan et l’agente ne dura pas très longtemps puisque je l’interrompis d’un cri avant d’annoncer que je craignais que nous n’ayons pas le temps de nous rendre à l’hôpital. Je n’avais jamais accouché de ma vie mais la pression que je ressentais entre mes cuisses me faisait comprendre que Billie-Blue avait décidé que son arrivée était maintenant.

Il ne fallu pas plus longtemps pour que Sniper se retrouver de mon côté de la voiture et prenne en charge la situation Mon bel amour arrivait à me rassurer même si je me doutais qu’en dedans de lui, il crevait de trouille. Je le savais parce que moi aussi je crevais de trouille mais en même temps, j’avais si hâte de rencontrer ce petit humain !

La policière était revenue avec ce que je croyais être une trousse de premier secours, c’était probablement tout ce qu’elle avait dans sa voiture, la pauvre ! Elle regrettait peut-être de ne pas avoir fait ambulancière quoi que si ça avait été le cas, elle ne nous aurait pas allumé ses gyrophares derrière nous.  

Sniper me parlait calmement. Les secours allaient arriver ce n’était qu’une question de temps. Nous étions tout près de l’hôpital alors ça ne leur prendrait certainement pas plus que quelques minutes. Seulement, quand Sniper m’aida à mieux m’installer sur le siège de la voiture et qu’il m’annonça voir le sommet du crâne de notre fille, je commençais à croire que notre fille allait naître ici, sur le bord de la route.

En plus d’avoir un prénom hors du commun, Billie-Blue allait avoir toute une histoire associée à sa naissance. Ce n’était pas ce que j’avais imaginé mais avec Sniper près de moi, j’étais prête à tout affronter. Il allait me soutenir alors qu’il disait que j’allais devoir pousser.

- Je crois que oui…

J’eue une nouvelle contraction qui, comme la précédente, ne me laissais pas le choix et me força à pousser encore.

Puis encore.

Jusqu’à ce qu’avant même que je ne m’en rende compte, Billie-Blue glisse hors de mon corps et ne finisse dans les bras de son père qui, aider de la policière qui avait certainement quelques notions de base, l’emmitoufla dans une couverture qu’elle devait avoir en cas de besoin dans sa voiture patrouille. Billie-Blue nous gratifia de ses premiers cris, mécontente qu’elle devait être d’avoir quitter un nid chaud et douillet pour quelque chose de moins rassurant et confortable.

- Est-ce qu’elle va bien ? demandais-je, en larmes.

Je ne pleurais pas de chagrin. Ce devait être le stress qui retombait, l’épuisement d’avoir tout donner pendant ces quelques poussées, le bonheur de voir le fruit de notre amour et de l’entendre s’égosiller pour la toute première fois.

Et ce fut là que de nouveaux gyrophares se pointèrent, ceux de l’ambulance qui allaient nous amener à l’hôpital. La policière assura à Sniper qu’elle s’occuperait de notre voiture et qu’il pouvait prendre place avec moi et notre fille dans l’ambulance. Notre fille devait voir un médecin, et moi aussi, pour au moins s’assurer que nous allions bien toutes les deux.

Je regardais notre fille que je tenais tout contre moi, emmitoufler dans une couverture sur laquelle le logo du service de police de Los Angeles était imprimé dessus et je m’émerveillais en découvrant ses minuscules petits traits.

- Elle ressemble à Jess, tu ne trouves pas ? Oh, Evan, elle est parfaite !

@ Billy Lighter

Devant l’urgence de la situation, j’agissais en mode instinctif. Il ne fallait pas que je réfléchisse trop, sinon, la panique allait prendre le dessus et je ne saurais plus quoi faire. Je voyais déjà le sommet de la tête de ma fille entre les cuisses de la très future maman. Je grimaçai, pensant que ça devait faire vachement mal.

Mais Syd était courageuse. Certes, elle gémissait, transpirait au point que sa robe de nuit était trempée et poussait des cris à chaque contraction, mais ce n’était rien vu le spectacle impressionnant qui se déroulait devant mes yeux !

Syd était prête, elle voulait pousser. J’aurais voulu lui prendre la main, lui caresser les cheveux, mais, la sueur coulant sur mon front, j’avais beaucoup trop peur que notre bébé glisse jusque par terre et me tenais donc prêt à le réceptionner.

C’était tout ce que je pouvais faire… Tout ce que je pensais que je devais faire !

Mon cœur battait à tout rompre, je crevais de trouille… Mais mon instinct était plus fort. C’était dingue ce qu’on était capable de faire en étant sobre et sous pression.

Syd poussa.

-Ok mon amour ! La tête est sortie ! Encore un effort !

La flic qui nous avait arrêtés était de retour avec une trousse de secours, mais surtout, une couverture… ça saignait un peu, mais il y avait surtout de l’eau visqueuse et je pensais que c’était normal. Syd était bien consciente, elle ne montrait pas de signe de faiblesse, alors j’imaginais que tout se passait comme ça devait se passer.

Finalement, ses épaules passée, Billie Blue glissa hors du ventre de sa mère comme une lettre à la poste. Je l’attrapai doucement, mais assez fermement pour ne pas qu’elle me glisse hors des mains.

-Voilà ! Tu l’as fait, Syd ! Tu es maman !

Et les sirènes de l’ambulance accueillir ce nouvel être qui s’égosillait, effrayé par le monde immense dans lequel il venait d’apparaître. L’agente m’aida à envelopper ma fille dans la couverture et je pus faire sa connaissance alors que déjà, ses pleurs se calmaient et qu’elle ouvrait les yeux pour me regarder d’un air étonné.

-Hey, Billie Blue… C’est ton papa…

J’avais les larmes aux yeux, la gorge serrée… Et la petite sembla réagir à ma voix… On nous avait dit que le bébé entendait non seulement sa mère, mais qu’il pouvait reconnaître son père déjà quand il était dans le ventre de sa mère… Et Billie Blue me regardait l’air de dire : « Alors c’est toi qui chantes tout le temps ? »

Syd me demanda si elle allait bien.

-Ouais, elle va bien… Elle est toute petite, même pas 50 centimètres à mon avis, mais elle est bien éveillée, déjà…

Je me redressai un peu et déposai Billy Blue contre la poitrine de sa mère… L’ambulance s’était arrêtée et le médecin demandait à passer… Mais quand il vit le spectacle de Syd avec son bébé dans les bras, il sourit.

-Et bien, vous avez fait tout le travail ! Félicitations !

Je serrai la main du médecin.

-Merci…

Et je me repenchai sur mon nouveau-né et sa maman… Syd trouvait qu’elle ressemblait à Jess…

-A Jess et à toi.

J’embrassai Syd et puis le médecin nous proposa d’entrer dans l’ambulance tandis que la flic nous promettait de s’occuper de notre voiture.

-Ok… Allez, viens, Syd.

Je l’aidai doucement à s’extirper de la voiture et la soutins jusque dans l’ambulance. Là, le médecin prit les paramètres de la mère et de l’enfant, mais tout allait bien, pour mon plus grand bonheur.

@ Billy Lighter

Nous serions probablement dans le stationnement de l’hôpital si nous n’avions pas été intercepté par une auto-patrouille. Evan avait eu le pied pesant mais la situation l’avait exigé et maintenant, j’étais à moitié allongée sur la banquette coté passager, les jambes écartées et Evan se tenant là à prendre l’accouchement en main. Si je n’avais pas eu si mal, j’aurais rigolé en disant qu’il était l’un des rares papa à s’occuper à la fois de la conception et de la réception !

Billie-Blue était pressée de venir au monde !

Il ne fallut que quelques poussées pour que la tête passe puis une ou deux autres pour qu’elle ne glisse dans les mains de son papa fier et ému.

La petite pleurait.

Je pleurais.

Je ne la quittais pas des yeux alors que la policière l’emmitoufla et qu’elle la redonna à Evan pour qu’il puisse faire connaissance avec sa fille, une autre dans sa vie. Je cru, à les regarder, qu’ils venaient de connecter, de créer un lien qui serait plus fort que tout. Je ne voulais pas briser ce moment entre un père et sa fille mais il me tardait de savoir si elle allait bien. Evan la déposa délicatement dans mes bras et je découvris le véritable sens du mot amour. Mon cœur autant que mon âme venaient d’en être marqué pour toujours et à jamais.

Cette petite merveille ressemblait à Jess.

À Jess et à moi disait Evan.

On nous transporta ensuite à l’hôpital à bord de l’ambulance, un voyage qui ne dura quelques minutes et pendant lequel je ne quittais ma fille des yeux sous aucun prétexte. J’avais du mal à comprendre comment j’avais pu porter en moi ce petit ange. J’étais fasciné par son petit visage parfait, ses petits doigts qu’elle tenait fermé autour de mon doigt et par ses quelques cheveux ébourifflés qui parsemaient son crâne.

- Elle est parfaite !

Je dû bien répéter cette simple phrase des dizaines de fois jusqu’à ce qu’on m’installe dans ma chambre d’hôpital et qu’on fasse passer à Billie-Blue, les tests de routines qui s’imposaient puis qu’on lui donne son premier bain. On me la rendit toute propre et bien endormie.

- Bon, alors, ça y’est. Nous sommes parents et unis pour la vie.

Car peu importait ce que la vie nous réservait, il y aurait toujours Billie-Blue pour faire le trait d’union entre nous.

- J’ai hâte de l’annoncer à tout le monde. J’ai envie de faire rentrer les gens qui passent dans le corridor pour leur dire ‘’Hey, venez voir, ma fille est née ! N’est-elle pas la plus belle?’’

Il nous faudrait passer un coup de fil à Jess, puis à mes parents.

À David aussi bien que… Quelque part, je savais qu’il savait déjà. Il l’aura ressenti, c’était quelque chose qui avait toujours fonctionné entre nous et qui demeurait aussi fort.

- Tu crois qu’elle m’en a voulu pour le thaï ? J’ai foutu le feu à sa maison avec toute cette nourriture épicée, pauvre petite ! J’aurais essayé de fuir moi aussi.

@ Billy Lighter

Le trajet en ambulance ne dura vraiment pas longtemps… Et je le passai à regarder Syd qui faisait connaissance avec notre petite merveille… Elle était minuscule ! Je ne me rappelais pas que Jess avait été si petite ! Mais elle avait déjà toute la détermination du monde pour s’accrocher au doigt de sa mère.

Je les regardais avec un sourire béat, heureux que j’étais de les voir toutes les deux en pleine forme malgré que l’accouchement avait été… un peu… Pas difficile mais… rapide et inattendu, un peu prématuré parce qu’on avait pas su atteindre l’hôpital.

Mais ce que je ressentais était aussi une grande fierté pour moi-même. Parce que j’avais réussi, je n’avais pas cillé, j’avais fait ce qu’il fallait. C’était ce que le médecin de l’ambulance me disait en me tapotant l’épaule. J’avais fait plus qu’être présent pour Syd et Billie Blue ! J’avais carrément géré l’accouchement !

Syd ne cessait de répéter qu’elle était parfaite, magnifique, et je ne me lassai pas de l’entendre !

Une fois à l’hôpital, les médecins et sages-femmes nous reprirent temporairement Billie Blue pour la mesurer, la peser et autres petits tests de routine en plus de lui donner son premier bain tandis que l’obstétricien vérifiait de son côté que Syd allait bien.

J’avais embrassé Syd et l’avait laissée le temps que ça dura pour passer un coup de fil à Jess qui était chez sa mère. Elle décrocha et me parla d’une voix endormie, j’avais complètement oublié qu’on était en pleine nuit…

Mais quand je lui annonçai la naissance de sa petite sœur, ce fut comme si elle se réveillait d’un coup ! Et je rigolai alors que je l’imaginais bien se mettre brutalement assise sur son lit. Elle demanda si tout le monde allait bien et je lui confirmai, avant de lui raconter nos exploits de cette nuit. Puis, en disant à ma fille qu’elle pourrait rendre visite dès le lendemain, je retournai auprès des deux autres femmes de ma vie.

Je m’installai sur le fauteuil au chevet du lit de Syd et le médecin m’annonça ce que je savais déjà, ce que je ressentais au plus profond de moi : tout s’était bien passé, Syd et Billie Blue étaient fortes et en pleine forme et ne manquaient de rien. J’embrassai la main de Syd que j’avais enlacée.

Syd annonça alors que nous étions parents et unis pour la vie. Dans ses bras, Billie Blue dormait maintenant du sommeil du juste.

-Nous étions déjà unis pour la vie avant… Disons que nous avons une raison de plus de l’être…

Je rigolai quand elle m’avoua son envie de crier tout ça à tout le monde, fière qu’elle était.

-Tu devrais demander une interview à L.A.People !

Puis Syd, toute pleine d’humour qu’elle était, demanda si c’était à cause du thaï que le bébé avait voulu sortir. Je rigolai…

-Je sais pas, mais ça a été efficace… Même pas le temps d’arriver jusqu’ici ! Putain ce que j’ai eu peur ! Et en même temps, c’était comme si je savais exactement quoi faire !

Je me redressai un peu et déposai un baiser sur le front de Syd puis sur celui de Billie Blue.

-J’ai déjà téléphoné à Jess… Elle passera demain pour nous voir. Et quand tu auras dormi un peu, tu pourras passer les coups de fils toi-même… Regarde, il y a un téléphone là… Je pense que tu voulais nommer David en tant que parrain, c’est ça ?

@ Billy Lighter

Il me sembla que cela dura une éternité avant que ma fille et moi soyons à nouveau réunies. Le médecin voulait s’assurer, à raison, que tout allait bien pour elle autant que pour moi et je ne rouspétais pas. Je me montrais patiente et le mo ment où je pu enfin reprendre Billie Blue dans mes bras n’en fut que plus mémorable.

Elle était parfaite, cette petite merveille endormie qui serrait mon doigt étonnamment fort. Je trouvais qu’elle ressemblait à sa grande sœur alors qu’Evan lui, disait qu’elle me ressemblait autant. Il fallait donc croire que Billie était un parfait mélange des gênes de son père et de sa mère.

Notre fille complétait parfaitement bien notre couple et nous unissait pour la vie. Je souriais amoureusement à Evan qui disait que, pour lui nous étions déjà liés. Il arrivait toujours à me mettre des étoiles dans les yeux avec des mots tous simples.

J’avais envie de le crier partout, que ma fille était née, que je ne pouvais pas être plus heureuse que je ne l’étais en ce moment, avec mon amoureux près de moi et ma fille dans mes bras et Evan, me fit rire en disant que je pouvais demander une interview à L.A.People.

- De nous deux, c’est toi l’artiste, donc c’est plutôt toi qui doit l’annoncer dans les médias.

En plus j’étais certaine qu’il en serait que trop fier que de pouvoir annoncer cette bonne nouvelle.

Dans son sommeil, Billie Blue soupira et je la regardais, conquise avant que je ne me questionne sur ce que j’avais mangé la veille et qui aurait pu provoquer sa naissance hâtive. Heureusement que mon amoureux avait gérer la situation, et il l’avait fait comme s’il avait fait ça toute sa vie !

- Tu m’as impressionné, mon amour. Et grâce à toi, j’étais calme et confiante. Je n’ai pas eu peur, pas un seul instant.

Je m’arrêtais pour réfléchir une petite seconde avant de poursuivre ma pensée.

- En fait, depuis le début de ma grossesse que je me dit que cette enfant-là est destinée à ne rien faire comme les autres. Quand j’ai réalisé que j’accoucherais dans la voiture, étrangement, ça m’a rassuré car c’était juste une continuité.

C’était mal exprimé, peut-être. J’étais fatiguée après autant d’efforts et d’émotions mais je n’avais pas besoin de faire de dessins détaillés pour qu’Evan me comprenne. Il devait avoir ressenti la même chose que moi, quelque par au fond de lui.

Evan nous embrassa puis il m’annonça qu’il avait déjà passé un coup de fil à Jess qui avait promis de passer nous voir demain. J’avais tellement hâte de voir la grande sœur rencontrer la petite. Quant au reste de nos proches, je pourrais les prévenir demain, après m’être reposée, rien n’urgeait de toute façon.

- D’accord, alors je ferai ça demain dans la journée. Tu crois que je pourrai rentrer quand, à la maison ?

Je rêvais déjà de pouvoir m’installer dans mon lit avec Billie Blue, d’apprendre à nous connaître et partager mon quotidien avec elle.

- Oui, David sera le parrain. Il sera le premier à qui je téléphonerai demain. Je ne sais pas si Howard est à Los Angeles en ce moment mais peut-être que Collins voudra le conduire ici pour qu’il rencontre sa filleule.

Il y avait tant de choses à penser et, en même temps, rien ne pressait.  Je baillais, la fatigue commençant doucement à prendre le dessus, alors je demandais à Evan s’il avait envie de bercer Billie Blue.

- Je ne remercierai jamais assez la vie pour toi, pour notre fille. Je suis choyée du bonheur que nous partageons.

@ Billy Lighter

Syd, malgré la fatigue, rayonnait d’avoir enfin son bébé dans les bras. C’était un spectacle incroyable… Et au fond de moi, même si j’étais super heureux, je ressentais une certaine culpabilité de ne pas avoir été là, que ce fut de corps ou d’esprit, pour ma première fille… Si j’avais pu assister au même spectacle à la naissance de Jess, je n’en avais aucun souvenir.

Mais un sourire de Syd balaya cette culpabilité et je caressai la petite joue de Billie Blue, qui soupirait d’aise, du bout de mon index.

Syd pensait que ce serait plutôt à moi de prévenir L.A.People parce que c’était moi la rockstar.

Je souris.

-Tu as ta petite notoriété aussi. Mais ok, je leur enverrai un faire-part de naissance avec des photos qu’on sélectionnera et un petit mot de notre part.

Je haussai les épaules…

-Ça leur mettra quelque chose sous la dent et ils ne nous courront pas après.

Quant à ce qui s’était passé dans la voiture, apparemment, ça avait été une expérience vécue relativement sereinement tant pour moi que pour Syd. Et ça n’étonnait pas ma compagne d’ailleurs, car elle était persuadée que notre fille ne ferait rien comme les autres.

Je regardai la petite qui dormait.

-Ouais, notre fille est exceptionnelle, comme l’est Jess.

J’embrassai Syd puis lui annonçai que je n’avais pu attendre avant d’annoncer la nouvelle à Jess… Syd pensait prévenir les autres personnes de notre entourage dès demain…

Et elle se demandait déjà quand elle pourrait rentrer à la maison… Je passai ma main dans ses cheveux, les ramenant en arrière et remettant les mèches rebelles derrière ses oreilles.

-Je ne sais pas, je n’ai pas demandé… Mais tout s’est bien passé, vous vous portez bien… ça ne devrait être l’affaire que de quelques jours, je pense.

Moi, je demandai ce qu’il en était de David. J’aimais bien le claviériste et j’essayais tant bien que mal de ne pas le prendre en pitié. Je pensais qu’il n’avait pas besoin de pitié mais d’un bon entourage amical et qui, justement le verrai comme quelqu’un de spécial, d’exceptionnel et non de malade.

-Elle aura un bon parrain, je suis sûr qu’il sera nickel dans ce rôle.

Puis Syd me fit une belle déclaration.

-Et vous me rendez heureux. Plus que jamais. Je ferais tout pour vous trois. Maintenant dors, ma belle. Donner la vie doit être une expérience éreintante bien que magnifique.

@ Billy Lighter