J’avais envie de vomir…

Juste après avoir lu que Fleming s’était fait arrêté, j’avais eu envie de vomir. Ça devrait être une méga bonne nouvelle mais j’pouvais pas m’empêcher de penser que, p’t-être, Jordan avait tout balancé et que Fleming tardera pas à venir me détruire après avoir tué ma famille.

J’ai pensé ça pensant de longues minutes… Très longues minutes… P’t-être même que c’était quelqu’un d’autre qui l’avait vendu et qu’il pensera que c’est moi… J’déglutis à cette idée alors que j’voyais déjà un homme de Fleming entrer ici pour venir me tuer. J’pouvais pas dire à la réception de pas laisser passer tout type qui ressemblait à un criminel parce que, sinon, beaucoup de mes amis pourraient pas passé.

Alors, j’avais simplement décidé de rester sur mes gardes. Mais c’est vite devenu fatiguant et j’ai décidé de défiger pour essayer de penser à autre chose en piochant dans ma liste de magazines que j’avais pas encore lu.

Et j’tombai sur la tête de Reed… Reed qui avait donné une interview à Guitar&Pen… J’fronçai les sourcils et me mis à la lire… L’avait fait une contre-interview à la mienne pour passer pour le pauvre p’tit Reed qui s’était fait ramasser par moi sans raison. J’lisais et plus j’lisais plus j’avais envie d’arracher la tête du boss de BSC.

-P’tain l’enfoiré…

C’est ce que j’dis à un moment donné avant de paraitre carrément choqué quand j’lu sa réponse sur la mafia.

-J’suis pas raciste, enfoiré !

J’achevai de lire avant de balancer le magazine de l’autre côté de la pièce. P’tain, si tout le monde savait la vérité sur lui, l’aurait sans doute un sale gros retour de flamme !

J’m’en voulais de rien dire, bordel !

J’me retournai dans mon lit en grommelant alors que j’étais à nouveau assailli par le manque surtout depuis que, à la réception, ils interdisaient que mes amis montent ici avec des bouteilles de vodka. M’avaient engueulée, l’infirmière en chef, quand elle avait découvert le cadeau de David…

J’me recroquevillai sur moi-même à ressasser l’interview de Reed. J’me vengerais. J’trouvais comment assez vite. J’avais des armes moi aussi. Lui, l’avait qu’Axel Moriarty. J’avais Amon, j’pouvais même avec Sydney et Jake si j’voulais. Tout ceux là m’aimaient bien. J’pourrais aussi essayer d’avoir Vanya dans ma poche. J’allais détruire Reed. L’avait encore rien vu.

Enfin, si Fleming m’a pas tué d’ici là…

Et quand j’entendis toquer à la porte j’sursautai avant de lancer un :

-Ouais… Entrez…

Pas méga rassuré du tout. Mais quand j’vis que c’était Savannah, j’poussai un soupir de soulagement.

-Oh Sav’, j’suis méga content de te voir.

@ Billy Lighter

N’étant pas une accro des journaux à potins et me tenant loin en général des ragots, j’étais probablement la dernière en ville pour ne pas dire sur cette terre à apprendre qu’Howard était hospitalisé. C’est par Nathan que j’avais apprit la nouvelle. Selon le chanteur de notre groupe, l’état d’Howard était à ce point inquiétant que nos projets actuels étaient compromis.

- Il faisait quoi au moment de sa chute ? Du patin à roulettes ?

Je savais qu’on pouvait se blesser sérieusement en chutant dans un escalier mais de la manière dont Nathan me racontait tout ce qu’Howard s’était prit comme blessure, je l’imaginais momifié dans un lit d’hôpital. L’image avait quelque chose de vraiment drôle mais la situation était loin de l’être. Je me disais que je devais aller rendre visite à mon ami, pas le choix ! Il me soutenait au travers de ma maladie, je devais répondre présente à mon tour bien que le dernier endroit au monde où je désirais me trouver en ce moment étaient les hôpitaux.

Je m’y étais tout de même rendue le lendemain de ma discussion au studio avec Nathan. J’avais eu besoin de me préparer mentalement, aussi stupide que cela puisse sembler. Depuis que je me savais atteinte du sida, ma paranoïa vis-à-vis de la transmissions des virus et toutes les maladies courantes, ne faisait qu’accroître.

À mon arrivée à l’hôpital, Howard dormait. Je regrettais de ne pas avoir prit un polaroïd parce que le petit filet de bave au coin de ses lèvres agrémentait bien l’ensemble de son look de grand amoché et maladroit. Il y avait beaucoup de fleurs dans la chambre mais ce qui me fit rire c’était un cactus qui ressemblait à un gros phallus et puis que la carte de prompt rétablissement était signée par la sœur de Stone, la ressemblance était donc voulue.

J’avais laissé Howard dormir le temps d’aller prendre un café en face et tant qu’à passer le temps, je décidais que c’était un bon moment pour faire mon éducation en matière de potinage. Je m’installais donc à une petite table du bistro avec différentes publications et un café au lait et je lus pleins d’articles qui allaient en tous les sens. Il y avait même une publication qui supposait que j’étais enceinte et que Cash devait être le père puisque nous passions beaucoup de temps ensemble.

- J’ai hâte de savoir si on va avoir un garçon, une fille ou un hybride !

C’était du gros n’importe quoi mais ça faisait partie du lot. N’en demeurait pas moins qu’au travers tout ce que je lisais, il y avait des choses qui attiraient mon attention. Sans dire que c’était très intéressant, je découvrais que Peyton était partie à New York et se la coulait douce avec papa et maman Stone mais l’article qui me captiva le plus était celui où on parlait de l’arrestation de Ward Fleming, mon cousin malgré moi. J’avais la bouche grande ouverte à chaque phrase que je lisais.

Mon café fini je pris ma pile de journaux et les balançais dans la poubelle en sortant du bistro et je retournais à l’hôpital, le traversais et grimpais les étages dans l’ascenseur puis je me retrouvais devant la porte de la chambre d’Howard. J’y toquais et cette fois, je l’entendis beugler un « Ouais… Entrez… » peu invitant.


Ça me fit rire.

- Hey ! Comment va mon connard préféré ?

Il disait qu’il était méga content de me voir et je l’étais aussi. J’étais surtout désolée de ne pas être venue avant.

- J’ai su qu’hier que tu étais hospitalisé, je serais venue avant, sinon.

Je lui plaquais un gros bisou sonore sur sa joue. Il n’était pas contagieux, juste incapable de descendre un escalier comme tout le monde le fait.

- En tous les cas, tu as meilleure mine que ce que Nathan m’a décrit. J’ai eu peur de te trouver en pièces détachées !

@ Billy Lighter

J’étais super content de voir Savannah entrer dans la pièce. L’avait l’air en forme malgré les circonstances et son sourire faisait du bien à voir. Parce que tout ceux qui étaient venu me voir m’avait tous regardé avec un air inquiet et tout… Faut dire que mon état s’était quand même vachement amélioré depuis mon entrée ici.

J’souris à sa réflexion.

-J’vais bien… Enfin… J’ai vu mieux mais j’vais vu pire. Et toi ? T’as l’air d’aller bien aussi…

Y’a quelques jours c’était pire. Bien pire… Même si j’cauchemardais encore pas mal et que mon oreille sifflait toujours beaucoup au point que les médecins étaient de moins en moins optimiste au fait que ça parte un jour.

Elle disait avoir su hier que j’étais hospitalisé. Faut dire que j’savais que Savannah plongeait rarement sa tête dans les magazines… Du coup, j’savais pas trop comment elle avait fini par le savoir. A travers ma sœur ou Nathan, sûrement. Voir Cash qui, lui, lit L.A.People. J’sais que Savannah et Cash sont méga proches.

-T’en fais pas… J’ai déjà eu pas mal de visite. Et j’devrais pas tarder à sortir alors…

J’souris au bisou qu’elle plaqua sur ma joue. Elle disait que j’avais meilleure mine que ce que Nathan lui avait dit. Donc, c’était bien Nathan qui lui avait annoncé la nouvelle. Nathan qui était toujours en vie malgré qu’il vivait avec ce cinglé de Moriarty… Lui et ma sœur s’étaient pas encore rendus compte qu’ils vivaient avec un foutu psychopathe ! Vivement qu’ils reviennent sur Terre !

-Bah y’a quelque jour j’étais dans un vrai sale état. Mais j’vais mieux. J’peux rebouger. Mes côtes sont assez ressoudées même si j’dois faire attention… Y’a que mon oreille qui me tue… Mon tympan a été perforé et ça siffle constamment depuis. Pour dormir c’est l’enfer.

Heureusement, y’avait les médocs’… Jusqu’ici, ça m’aidait à dormir… Sinon, c’était quasi impossible. J’pris un air triste.

-Nathan… Il t’a parlé du fait que j’suis tombé dans l’escalier, hein ? La version de L.A.People ?

J’avais pas encore raconté la vérité à ma p’tite sœur… Si j’le faisais j’avais peur que tout L.A. le sache le lendemain… Parce qu’elle le dira à Nathan et que j’savais pas ce qu’allait faire Nathan. Puis, j’voulais pas que Moriarty soit au courant.

-En fait, c’est ton cousin qui m’a démoli… T’sais, celui qui s’est fait arrêter… M’a cassé la gueule et m'a tiré à côté de l’oreille. J’cherchais des infos sur lui pour un flic mais une de ses putes m’a vendu…

P’tain, j’avais presque peur de dire son nom. C’est méga grave.

@ Billy Lighter

Vu la description que m’avait fait Nathan de l’état d’Howard, je m’étais attendu à le voir quasi momifié dans son lit d’hôpital mais ce n’était pas le cas, heureusement. Il avait une sale gueule mais il lui faudrait plus que ça pour ne plus être mignon. Ça, il le savait, ça se voyait dans ses yeux. Il avait encore cette petite lueur espiègle qui faisait craquer probablement tout ce qui pouvait porter une jupe dans le monde.

- Ouais, moi je vais bien. Je viens d’apprendre dans une feuille de choux que je suis enceinte de Cash.

Je devrais me mettre à lire ce genre de truc plus souvent, question d’être mieux au fait de ma propre vie. Heureusement qu’il y a ce genre de publication pour nous annoncer les évènements importants de notre vie, autrement j’aurais pu croire à une indigestion et flusher le bébé avec l’eau de la toilette !

J’étais désolée ne de pas être venue avant mais comme je ne m’étais pas présentée au studio dernièrement et que je n’étais pas une fan inconditionnelle des journaux à potins, j’avais appris sur le tard ce qui se passait avec Howard. Heureusement qu’il avait eu de la visite avant moi, comme sa sœur qui lui avait apporté un beau présent.

- Ouais, chouette le cactus !

Je m’installais près de lui pour que l’on puisse bavarder confortablement. Il m’expliqua ce qu’il avait subit comme blessure. Ça me semblait être n’importe quoi, comme s’il avait été propulsé d’un canon à humain vers le bas de l’escalier. Ça expliquerait l’ampleur des blessures quoi que s’il avait été complètement bourré, ça aurait pu donner un sale résultat aussi.

- Tu t’es perforé un tympan en déboulant l’escalier ?

C’est ce que Nathan m’avait dit, la chute e veut dire, tout comme le mentionnait L.A.People mais sans grande surprise, la véritable histoire était tout autre. Je croisais les bras sur ma poitrine en secouant la tête.

- Mais… Quelle idée de… merde que d’aller se foutre le nez dans les histoires de Ward, sérieux, Howard !

Je ne savais pas si je devais en rire ou en pleurer, parce qu’honnêtement, c’était autant pathétique qu’insensé. Aucun humain sain d’esprit irait volontairement se mêler des magouilles de mon cousin sans savoir qu’il y aurait un gros prix au bout à payer.

- Au moins t’es encore en vie, c’est un luxe que beaucoup de gens n’ont pas eu. Enfin, j’dis ça, j’en sais rien mais il est fou alors je pourrais le croire sans difficulté.

Je relevais la tête et je le fixais ensuite comme si je venais de comprendre ce qu’il m’avait dit.

- Une de ses putes ? Il fait dans la prostitution maintenant ? Plus ça va, plus il perd du peu d’humanité qu’il avait encore.

Que pouvait-on dire de plus de Ward, sinon qu’il était inhumain et dépourvu de cœur ? Je pris la main d’Howard dans la mienne et la caressais de mon pouce.

- Tant mieux si tu sors bientôt. Peyton doit se morfondre à New York. Ouais, c’était dans la feuille de choux que j’ai acheté tout à l’heure ! Mes premiers cinq dollars à vie investie pour engraisser les charognards à ragots ! Tu vas aller la rejoindre ?

Ma question était stupide ! Il allait forcément aller la rejoindre puisqu’il aurait besoin de se reposer encore et que c’était là-bas que sa femme se trouvait. Et puis, si Ward Fleming avait une dent contre lui, Howard ferait bien de s’effacer un petit moment.

@ Billy Lighter

J’rigolai quand Sav’ déclara qu’elle avait appris dans un magazine de merde qu’elle était enceinte de Cash. Moi, aussi, parfois, j’apprenais des trucs sur moi à travers les médias qui avaient rien d’autre à foutre que d’inventer des trucs pour combler les pages de leurs magazines.

-T’as la ligne pour une femme enceinte. L’aura quelle couleur votre p’tit ? Pas noir j’espère parce qu’il parait que j’suis raciste. J’ai appris ça dans une feuille de choux aussi.

Valait mieux en rire qu’en pleurer, non ? J’étais pas raciste… Jimmy Reed l’est même obligé de mentir pour pouvoir me descendre. Alors que moi, tout ce que j’avais dit sur lui était vrai. J’avais même édulcoré la vérité parce que, finalement, la vérité est bien pire.

J’devrais le balancer, tiens ! Il pourra tenir compagnie à Ward en prison comme ça !

Sav’ s’excusa de pas être venue plus tôt mais c’était pas grave. J’disais avoir eu de la visite et elle constata le cactus. J’rigolai.

-Un cadeau de Kenzie. Au moins, ça change des fleurs.

J’lui fis le constat de mes blessures et, comme tous les autres, elle se demanda comment je m’étais perforé un tympan tout en tombant dans l’escalier… J’lui dis alors la vérité en parlant de son cousin… Elle s’exclama disant que c’était une idée de merde que de fouiner dans les affaires de Ward… J’soupirai.

-J’sais… Mais il allait récupérer la garde de son fils biologique et j’voulais aider le flic qui avait la garde du p’tit… En fin de compte, Ward a bien récupéré la garde.

Mais l’était en prison, maintenant… Et j’espérais qu’il allait pas pensé que c’était à cause de moi parce que j’avais rien dit… Enfin, j’ai dis à plein de monde comment je m’étais réellement fait mal mais j’savais qu’ils me trahiraient pas.

Sav’ disait que j’étais encore en vie. Que c’était un luxe. J’hochai de la tête.

-Ouais… M’a bien fait comprendre que j’avais de la chance… C’est ma célébrité qui m’a sauvé, j’pense…

Et quand j’lui parlai de la pute qui m’avait balancé elle se demanda si son cousin faisait dans la prostitution… J’hochai de la tête.

-Ouais… C’est même le chef d’un gang. Les New Soldados. Il fait dans la prostitution, le trafique de drogue et le meurtre… Ah et il torture les gens aussi. La pute était dans un sale état.

J’baissai mes yeux son la main de Sav’ qui caressait la mienne. Elle me parla de Peyton comme tous ceux qui étaient venu ici avant elle. Comme si elle me manquait pas… Comme si tout le monde s’inquiétait sur elle et, quelque part, m’en voulait de pas avoir sauté dans le premier avion direction New York quand j’ai appris qu’elle y était. J’soupirai.

-Ouais, j’vais la rejoindre… Elle me manque. Même si ça me fait chier que mes parents soient là-bas avec elle… J’irais quand même sinon ma mère va continuer à casser du sucre sur moi. Enfin, j’irais si j’suis pas mort avant. Ward est en prison et il va sûrement pensé que c’est moi qui l’ai balancé. J’aimerais déjà être à New York… J’y serais déjà depuis longtemps si j’étais pas ici.

J’soupirai encore.

-Ma vie est méga nulle en ce moment… Tout ce que j’voudrais c’est que Peyton aille bien et que j’puisse retourner en studio. C’est tout ce que j’veux. Mais elle va pas bien, mes parents me font chier, un psychopathe a essayé de me tuer et ma sœur héberge River Moriarty qui est aussi un psychopathe. Parfois, j’ai juste envie de fermer les yeux et de m’réveiller comme si c’était un foutu cauchemar.

@ Billy Lighter

J’annonçais à Howard être enceinte, fallait bien que je l’annonce moi-même à quelqu’un puisque je venais d’apprendre l’heureuse nouvelle ! Ça nous fit rigoler l’un comme l’autre alors qu’Howard espérait que mon bébé ne serait pas noir puisqu’il était raciste.

- En fait, j’crois que j’attends des triplés et que j’en aurai un noir, un moka et un blanc car contrairement à toi, j’adore la diversité !

Je rigolais encore un moment, en me disant qu’il y avait un bout de temps que je n’avais pas ris de bon cœur comme ça. Si les journalistes faisaient leur boulot avec un minimum de conscience éthique, ils auraient trouvé que si je me rendais si souvent à l’hôpital avec Cash, ce n’était pas pour mon suivis de grossesse mais parce qu’à tout bout de champ, nous craignions que j’ai un rhume ou parce que je me sentais plus fatiguée. Ma maladie nous rendait, du moins me rendait moi, plutôt paranoïaque.

Je m’excusais de ne pas être venue avant mais je venais d’apprendre la nouvelle mais de ce que je constatais, Howard avait eu de la visite ce qui avait dû rendre son hospitalisation un peu moins pénible à supporter.

- Ça met du piquant !

Évidemment, je n’achetais pas l’histoire de la chute dans l’escalier bien que j’étais prête à la croire si c’était ce que voulait Howard. Mon ami joua d’honnêteté en m’expliquant comment il s’était retrouvé en si piteux état. J’aurais pu être choquée d’apprendre qu’il avait fourré son nez dans les affaires de mon cousin, Ward Fleming mais en fait, j’étais plutôt soulagée de voir que Ward lui avait laissé la vie sauve, un luxe que plusieurs ne devaient pas avoir eu.

- Putain… Tu sais je savais même pas qu’il avait un gamin. En même temps, je me tiens loin de lui et de sa vie. Moins j’en sais, mieux je me porte.

Dommage pour Howard qu’il n’est pas eu la même vision pour aborder les choses. Maintenant, il en payait le prix et il payait cher ! En plus, il semblait en avoir appris beaucoup sur mon cousin, rien de réjouissant même que ça me le rendait encore plus démoniaque à mes yeux. Je me souvenais comment il m’avait arrangé pour ma dette de drogue.

- Raison de plus de te tenir loin de lui et de laisser les flics faire leur boulot.

Je m’arrêtais une seconde et je fronçais les sourcils alors que je cherchais à comprendre quelque chose qui m’échappais.

- Pourquoi tu cherchais des infos pour les flics ? Depuis quand tu travail pour eux ?

Je me disais que ça faisait autant de sens que la chute dans l’escalier.

Quand il sortira de l’hôpital, Howard pensait aller rejoindre Peyton à New York parce qu’elle lui manquait vraiment beaucoup mais la présence de ses parents rendait le projet peu invitant. Je savais qu’entre eux et Howard, ce n’était pas l’amour fou alors je baissais les yeux et je remuais un peu des épaules.

- T’as qu’à… J’sais pas moi. Ignore-les. Tu y vas pour ta femme, pas pour eux alors, fait juste prendre ta place auprès d’elle et ça leur clouera le bec, non ?

Venait un temps où se faire une carapace était le seul moyen de s’en sortir dans cette vie de merde.

Rien n’était simple pour Howard qui craignait que Ward ne le tienne pour responsable de son emprisonnement, sa femme lui manquait, il ne savait pas quand il retournerait en studio, et sa sœur hébergeait un psychopathe. Là encore, je fronçais des sourcils parce qu’il m’en manquait un bout.

- Bon alors pour Ward, laisse le là où il est, tu géreras si c’est nécessaire, en temps et lieu. Pour Peyton, si elle t’aime autant que tu l’aimes, ça devrait le faire si vous prenez le temps de recoller les morceaux ensembles et pas chacun de votre côté. Pour le studio, t’en fait pas, j’suis méga fatiguée ces derniers temps alors je pensais me prendre un abonnement aux absences pour une durée indéterminée et pour ta sœur, explique parce que là je suis larguée !

Je lui tapais su la cuisse pour qu’il me fasse un peu de place dans son petit lit d’hôpital déjà étroit pour une personne mais je voulais m’allonger moi aussi. Je posais ma tête près de celle d’Howard er je fixais le plafond dont les tuiles étaient jaunies parce qui semblait être de l’infiltration d’eau. Si c’est ce qu’il avait comme vue, je le comprenais de déprimer ! Entre ça et le cactus, ses journées devaient être nulles à chier !

@ Billy Lighter

J’rigolai quand Sav’ déclara attendre des triplés de trois couleurs différentes. J’imaginais déjà les trois gosses en fait… Et ça me fit brièvement penser aux miens. Ils allaient ressemblé à quoi ? A moi ? A Peyton ? A un mélange des deux ? J’espérais le mélange, en fait. Ça doit bien donner.

Ça faisait du bien de se marrer un peu. Pour ça que j’adorais Sav’. Jamais on se prenait la tête elle et moi.

Elle s’excusa de pas être venue plus tôt mais elle pouvait constaté que j’avais pas forcément était spécialement seul avec, notamment, la visite de ma p’tite sœur qui m’avait offert un cactus contrairement aux autres qui m’avaient offert des fleurs qui vivraient pas forcément longtemps…

Et juste après, j’expliquai à Savannah comment j’m’étais retrouvé ici. Personne voulait gobé cette histoire d’escalier après m’avoir vu. Le reste de L.A. y croyait parce qu’ils m’avaient pas vu. Mais ceux qui étaient passé étaient sceptique. Enfin, sauf Nathan, quoi…

J’parlai du fils de Fleming que j’avais essayé qu’il tombe pas entre ses mains et Savannah disait qu’elle savait pas qu’il avait un fils. Faut dire que Savannah préférait pas se mêler de la vie de son cousin.

-Ward le sait depuis pas longtemps non plus. Le p’tit vivait dans le Maine avec sa mère avant qu’elle ne meurt et que le p’tit se retrouve chez le flic.

Et j’constatai que, en effet, c’était pas une bonne idée de se mêler des affaires de Fleming. J’le savais, en fait… Mais j’pouvais pas rester sans rien faire alors qu’un p’tit risquait de finir par vivre chez lui. Puis, Jordan adorait ce gosse. J’trouvais ça triste qu’il en soit séparé.

Sav’ disait que le mieux était de laisser faire les flics vu le pédigré de Ward. Ouais, sans doute. Mais en voyant Jordan j’voyais bien qu’ils étaient démunis. Bien que, cette fois, semblait que Ward se soit fait avoir…

Quant aux questions de Sav’, j’haussai des épaules.

-Bah, pour le p’tit… Mais aussi pour récupérer mon permis. Si j’trouvais des infos sur Fleming, j’récupérais mon permis. Jordan, le flic, me l’a rendu assez vite mais j’ai persévéré pour le p’tit. J’travaille pas vraiment pour les flics… Juste pour Jordan. Enfin, j’travaillais… Ma carrière d’indic’ est finie, là.

A ma sortie de l’hosto, j’comptais filer à New York voir Peyton. Elle me manquait mais y’avait mes parents là-bas et j’cachai pas à Sav’ que j’avais pas envie de les voir. J’crois qu’ils ont pas envie non plus en fait. Savannah déclara que j’devais les ignorer.

-Ma mère aura toujours quelque chose à redire… C’est une garce… Mais, ouais, j’peux simplement espéré que Peyton reprenne pour moi.

Mais y’avait Ward aussi… J’avais peur qu’il me fasse tuer avant que je ne rejoigne New York. Mais là-dessus, j’pouvais pas faire grand-chose. Savannah dirait que j’aurais qu’à gérer ça si jamais le danger se présente. J’hochai de la tête en soupirant.

Pour Peyton, elle disait que j’devrais essayer de recoller les morceaux. C’est claire que c’est pas de L.A. que j’allais pouvoir le faire. Quant aux chansons de The Burning Fire, Savannah se disait fatiguée ce qui me fit prendre un air triste. Mais c’est surtout ce que j’avais dit sur ma sœur qui titillait sa curiosité.

-Ouais… T’as raison pour tout. Même si j’espère que t’iras mieux rapidement. J’t’avoue que j’crève d’envie de retourner en studio et refaire des concerts…

Que ça soit avec The Burning Fire ou avec Fireworks…

-Tu vois River Moriarty ? L’acteur qui a été interné ? Bah, l’est sortit et il vit chez Nathan et Kenzie.

J’dis ça alors que Savannah pris place à mes côté. J’me retournai vers elle alors qu’elle regardait le plafond qui montrait que cet hosto était en un aussi bel état que moi.

-River, l’était accro à Peyton avant que je sois avec elle… Mais quand il a vu qu’on sortait ensemble, l’a trafiqué mes freins et j’me suis crashé… C’était un p’tit peu avant que j’fasse la tournée en Asie avec The Burning Fire à notre dernière tournée. Après ça, l’a intimidé Peyton. C’est un sociopathe ce type… Et maintenant, il vit juste à côté de chez moi. C’est méga glauque. Et Kenzie et Nathan, ils me croient pas, j’pense…

J’soupirai…

@ Billy Lighter

J’en revenais pas que mon cousin, l’infâme Ward Fleming, avait un enfant. Je trouvais ça triste pour le gamin en me disant que déjà en partant, la vie ne lui donnait pas beaucoup de chance. Je ne pouvais pas imaginer Ward comme étant un père aimant et attentionné. Père attentionné et Ward Fleming dans la même phrase était incompatible.

- Il aurait mieux fait de rester chez le flic, le p’tit. Hey !? J’ai un neveu ? Ah non, Ward est mon cousin, pas mon frère, j’suis bête ! Tu vois comme on a le sens de la famille chez nous hein !

N’empêche que j’avais un lien avec ce gamin et, si je ne voulais pas avoir d’enfant à moi contrairement à ce que certains journaux avaient publiés dans leurs pages, je me disais que si le petit avait besoin d’un toit, il serait mieux avec moi qu’avec Ward. Cela dit, Howard avait parlé d’un flic qui en avait eu la garde alors là encore, c’était fort mieux comme endroit.

Quoi qu’il en soit, et avec toutes les bonnes intentions qu’Howard ait pu avoir, il aurait dû laisser les flics gérer et ne pas se mêler des histoires de mon cousin. Je savais par expérience que ça ne donnait jamais rien de bon pour celui qui entrait dans la danse sans invitation. Howard avait voulu le faire pour le bien du gamin mais aussi parce qu’il avait un but intéressé.

- Repasser par l’école de conduite aurait été moins douloureux quoi que tu n’aurais pas eu une super histoire à raconter. Tu passes quand même pour un héros à avoir voulu sauver le p’tit. En tous les cas moi je trouve ça héroïque ce que tu as fait.

Mais vu le résultat, valait mieux pas trop souvent se prendre pour un héros !

La vie de couple d’Howard battait de l’aile. Avec Peyton à New York en compagnie de ses parents avec qui il n’entretenait pas une bonne relation, Howard hésitait à rejoindre sa douce, je pouvais le comprendre mais s’il n’y allait pas, ça revenait à baisser les bras.

- T’es entrain de me dire que tu as peur d’affronter ta mère mais jouer les indics pour la police et confronter Ward c’était dans tes cordes ? Putain faudrait enfermer Ward et ta mère ensemble et regarder le spectacle.

Je tentais de mettre de l’humour dans une situation qui en manquait cruellement. C’était ma façon de contribuer au rétablissement d’Howard même si je me doutais qu’il avait plus besoin d’une solution sérieuse que de mes réflexions stupides.

Rien ne pressait pour notre groupe. Ces derniers jours, je m’épuisais rapidement, j’avais besoin de dormir plusieurs fois par jour et là, moi je pensais que l’urgence était Peyton. Nathan, David, Zach et moi pouvions continuer d’écrire et de composer des mélodies, enregistrer des trucs même et voir au retour d’Howard ce que nous pouvions garder.

- Ouais, j’en ai envie moi aussi t’sais et je suis certaine que c’est la même chose pour les mecs mais bon, là, l’urgence c’est la santé.

Je m’étais allongée sur le lit d’hôpital avec Howard et je regardais le plafond pendant qu’il m’expliquait ce qu’il avait contre l’acteur River Moriarty. Je ne le connaissais pas personnellement et comme je ne m’étais jamais intéressé aux bruits qui courent sur les autres, je n’avais aucun opinion précise sur Moriarty.

- Ok, ouais un cas de camisole de force, lui aussi ! Mais, pourquoi Peyton et toi n’avez pas porté plainte contre lui ?

Je tournais ma tête sur l’oreiller pour regarder Howard qui me regardait. Ça me fit rire un peu de voir son visage aussi près du miens et je lui fis une grimace en sortant la langue et en fronçant des sourcils.

- J’crois qu’être adulte et de prendre des décision d’adulte ça fait chier. Y’a des jours où je voudrais me bâtir un immense château avec les coussins du divan et me cacher là-dedans pour le restant de ma vie ! Ça serait tellement plus simple !

@ Billy Lighter

J’venais de parler à Sav’ du p’tit que j’avais essayé de sauver des griffes de Ward. Elle disait qu’il aurait mieux valu qu’il reste chez le flics et j’étais super d’accord. Pour le reste, elle cherchait à savoir c’était quoi le lien qu’elle avait avec le p’tit de Ward. C’est juste qu’ils sont de la même famille, du coup. J’rigolai un peu.

-P’t-être que tu pourrais l’avoir… J’sais pas comment ça fonctionne, moi, pour les droits des gosses… Et j’saurais pas dire ce qu’il est par rapport à toi… N’empêche, t’es quand même la preuve que tout le monde tourne pas mal chez les Fleming…

Même si elle s’appelait pas Fleming mais Prescott… J’ai aussi des cousins qui s’appellent pas Stone, faut dire…

-Le p’tit il serait mieux avec toi qu’avec Ward… L’est mieux partout qu’avec Ward.

J’expliquai que j’avais enquêté sur Ward pour le p’tit mais, aussi, pour récupérer mon permis. Sav’ déclara que j’aurais eu plus facile de repasser par l’école de conduite. Mouais, j’sais pas trop… Et j’souris un p’tit peu quand elle dit que j’passais pour un héro quand même. J’la trouvais trop sympa.

-Merci, Sav’. Mais j’aurais pas pu repassé par l’école de conduite. J’risquais une suspension à vie de mon permis… Puis, l’école de conduire, j’aurais raté, hein. Faut pas se voiler la face. Ils sont méga pas sympa. Keller m’a fait repasser par l’école de conduite, d’ailleurs… Mais j’ai simplement payé l’examinateur. C’était plus simple.

Puis, on en vint à Peyton et j’expliquai que j’voulais la revoir mais que j’voulais, par contre, pas voir mes parents. Surtout ma mère, en fait… Et Sav’ s’exclama cherchant à comprendre dans quel monde quelqu’un pouvait préféré affronter Ward que sa mère. Bah, ma mère c’est June Stone. Voilà pourquoi. Ward, c’est une terreur dans l’Eastside mais June Stone, c’est Satan en personne. J’rigolai quand Sav’ disait qu’il faudrait enfermé ma mère et Ward et regarder le spectacle.

-Ça serait drôle. Mais j’crois que ma mère gagne. C’est une vraie furie. Même Ward, il peut rien contre elle, j’en suis sûr.

Sav’ disait que rien pressait pour le groupe mais j’avais quand même méga envie de retourner en studio. Mais Sav’ disait que le plus important, c’était la santé. J’soupirai.

-Ouais, j’sais…

Et ni elle, ni moi n’étions en condition pour enregister. Physiquement parlant. Parce que, du reste, j’avais un tas d’idée.

On était allongé sur mon lit. Sav’ à regarder le plafond pourri et moi à la regarder elle. J’expliquai, ensuite, le cas Moriarty. Décidément, L.A., c’était un repère à psychopathe. Elle se demandait pourquoi Peyton et moi, on n’avait pas porté plainte… J’fis la moue…

-Parce que j’ai pas su tout de suite que c’était Moriarty… J’l’ai su quand j’suis revenu de mon séjour à l’hôpital au Japon quand j’ai fait une pneumonie… Et après ça, j’crois que Peyton et moi, on avait trop peur pour porter plainte. Puis… River a été enfermé un rien après, donc… On croyait que c’était classé.

Sav’ se tourna vers moi. Nos visages étaient proches et elle déclara que prendre des décision d’adultes ça faisait chier. Ouais… Etre un gamin, c’est mieux.

-J’te le fais pas dire… J’ai l’impression que ma vie est méga compliqué sans que j’comprenne pourquoi.

J’soupirai.

-Mais j’crois qu’on va s’en sortir, t’sais… On s’en sort toujours, non ?

Au moins un temps… Parce que j’savais que les années de Sav’ étaient comptées… Mais j’aimais pas trop y penser, en général.

-Puis, on sait au moins que si nos mondes s’écroules, on pourra toujours compter l’un sur l’autre, non ?

Jusqu’à la mort.

@ Billy Lighter

Sur le coup, je cru que j’avais un neveu mais Ward n’était pas mon frère mais bien mon cousin donc je n’étais plus certaine du lien que j’avais avec le petit. Ça me faisait quand même drôle de penser qu’un mec comme lui avait pu se reproduire ou qu’il ait juste l’idée de le faire. Je le voyais faire n’importe quoi sauf être père. D’un autre côté, n’importe quel crétin avec un pénis pouvait ensemencer une femme sans même savoir qu’au bout de neuf mois, il faut passer à la caisse.

- Tout le monde ne tourne pas mal dans toutes les familles mais il y a toujours un mouton noir, il semble !

Je croyais l’être mais là, je n’avais pas le choix d’admettre que Ward battait de record !

- L’est mieux partout qu’avec Ward, ça c’est vrai mais en même temps, je suis pas certaine que je saurais quoi faire avec.

Fut les nourrir, les instruire, les laver de temps en temps, jouer avec… Est-ce que ça joue tout seul à cet âge là ? En tous les cas il ne devait plus avoir de couches !

Je trouvais que ce qu’avait fait Howard pour le gamin c’était héroïque. Je ne connaissais pas beaucoup de gens qui se seraient risqués à se confronter à un type comme Ward pour le bien d’un jeune garçon. Bon, il l’avait aussi fait pour récupérer son permis sans passer par l’école de conduite, c’était un tout petit peu intéressé comme but mais fallait pas non plus tout faire gratuitement dans la vie. C’était quand même hyper cher payé pour un putain de permis de conduire !

- Et là ? Tu l’as récupéré ton permis ou pas ? Parce que l’histoire ne le dit pas, hein !

Je l’espérais pour lui en tous les cas ! Il avait risqué sa vie pour filer un coup de pouce aux flics, ça méritait au moins une immunité routière jusqu’à la fin de ses jours !

La vie d’Howard était tellement compliquée que je ne savais même pas comment l’aider au travers de tout ça. Je ne pouvais que lui conseiller de laisser Ward là où il était puis de se concentrer sur sa femme qui se trouvait en ce moment à New York avec ses beaux-parents. Pour Howard, c’était plus effrayant de confronter sa mère que de faire face à Ward. Ça me fit froncer des sourcils en me disant qu’elle devait être putain de machiavélique. Ça serait drôle de l’enfermer avec Ward et de regarder le spectacle !

- Si elle gagne, ce sera elle l’héroïne de l’histoire. Tu vas vraiment la laisser encore prendre ta place ?

Puis, comme si la tarte n’était pas assez garnie, Howard s’en faisait aussi pour sa sœur qui hébergeait un autre psychopathe. Avec ce qu’il me racontait, je ne comprenais pas pourquoi Peyton et lui n’avaient pas portés plainte mais comme il me le racontait, je figurais que j’aurais probablement agis de la même manière moi aussi.

- Ouais… je comprends. Puis là vous n’avez pas de preuve de toute cette histoire donc ça sera sa parole contre la vôtre. Et têtue comme Kenzie l’est, elle refusera de te croire tant qu’elle n’en aura pas la preuve, je suppose.

Je ne souhaitais pas de malheur à personne surtout pas à la petite sœur d’Howard mais parfois, les gens avaient besoin de se prendre un mur en pleine tronche pour avoir les yeux en face des trous et voir clair !

- Naaaaaa ! Ta vie n’est pas compliquée. Une vie compliquée c’est devoir gérer un conflit d’horaire ou d’attendre le second bus parce que tu as raté le premier. Non toi ta vie c’est comme… Ta vie est comme un champ de mine et là, t’as mis le pied sur une.

Mais bon, avec un peu de chance il n’allait pas sauter avec.

- Évidement qu’on s’en sort toujours ! La preuve, toi et moi sommes encore là ! C’était quoi les chances, honnêtement ?

Nous en avions tellement vécu ensemble lui et moi et vu le rythme de vie que nous avions, c’est étonnant de voir que nous étions toujours vivants aujourd’hui bien que dans mon cas, mon cadran courait ses derniers miles.

Howard ajouta que même si nos monde s’écroulaient, nous pourrions toujours compter l’un sur l’autre. Je tournais la tête sur le bout d’oreiller et je le regardais avant de lui embrasser le bout du nez. Il était mon meilleur ami, celui qui me connaissait le mieux et qui ne m’avait jamais ou presque jamais jugé.

- Jusqu’à ce que ma mort nous sépare !

@ Billy Lighter

Sav’ disait que tous le monde ne tournait pas mal dans une famille… Mais qu’il y avait toujours un mouton noir. Dans la sienne, c’était Fleming et dans la mienne c’était… Heu… Moi, j’crois… J’ricanai un peu.

-Ouais, t’as de la chance, chez toi Fleming est incontestablement le mouton noir. Chez moi, c’est moi…

Quant à Grant, l’était mieux avec n’importe qui qu’avec Ward même si Sav’ disait qu’elle saurait pas quoi faire avec lui. J’haussai des épaules.

-J’crois qu’à son âge, ils font beaucoup de trucs eux-mêmes, non ?

Savannah me prenait pour un héros mais j’avouais quand même avoir fait ça aussi pour récupérer mon permis… Un permis que, si j’avais pas fait ça, j’aurais probablement jamais récupéré de ma vie vu ce que m’avaient dit les flics. Apparemment, j’avais trop fait de délits avec ma bagnole que pour espérer le récupérer… J’voyais vraiment pas ce que les gens reprochaient à ma conduire, moi… Mais Sav’ voulait le fin mot de l’histoire, à savoir si j’avais récupéré mon permis.

-Ouais, j’l’ai récupéré. Amen à ça.

Après ça, on en vint à Peyton et à mes parents… Ma vie était désespérante et j’serais à New York depuis un moment si j’avais pas appris que ma mère squattait l’hôtel de Peyton. Ma mère, c’était un furie qui se faisait toujours un plaisir de me descendre. Du coup, Sav’ ne tarda pas à l’imaginer dans un ring contre Ward ce qui, j’devais l’avouer, pourrait être drôle à voir même si j’voyais bien ma mère gagner. Et j’eus un p’tit pincement au cœur quand Sav’ me disait que j’pouvais pas encore la laisser être l’héroïne de l’histoire. J’soupirai. Pour l’instant, elle gagnait… Elle était auprès de Peyton…

Pas moi…

J’déglutis.

-Non, t’as raison… J’devrais agir… J’devrais pas la laisser faire…

Mais ma vie était encore bien plus compliqué que ça. Entre ma mère et Ward, il y avait aussi River Moriarty. J’expliquai le cas à Savannah avant d’ajouter le pourquoi Peyton et moi, on avait pas porté plainte.

Elle comprenait… Elle savait qu’on avait pas de preuves. Quant à ma sœur, elle me croirait pas non plus sans preuve. J’soupirai.

-Exactement… Ce qui me fait un peu mal… J’penserais qu’au moins ma p’tite sœur me croirait sur parole. C’est la seule Stone qui veut encore me parler alors…

Physiquement on était bien différent… Elle tenait ses cheveux blonds de sa mère, ses yeux bleu de mon père… Quant à moi, physiquement, j’étais comme ma mère… Mais Kenzie et moi, on était proche en caractère. Alors, j’pensais qu’elle serait de mon côté et qu’elle allait croire ce que j’lui disais sur River…

Sav’ trouvait pas que ma vie était compliquée mais que c’était carrément un champ de mine. J’dis la moue.

-Ouais… C’est vraiment ça…

Mais j’restais positif. J’disais qu’on allait s’en sortir. Elle confirma disant que déjà, on était arrivé loin alors qu’avec la vie qu’on menait c’était pas gagner. J’rigolai un p’tit peu.

-Ouais… Parfois, j’me demande comment j’suis pas encore mort…

Sûrement parce que mon envie de vivre était énorme et que j’avais aussi un rien de chance. Parce que avec le nombre de crash que j’avais eu, c’était un miracle…

Puis, j’avais des amis… Comme Savannah. Quoi qu’il arrive elle sera toujours là. Elle embrassa le bout de mon nez me faisant sourire. Elle disait qu’on se soutiendra jusqu’à ce que la mort nous sépare. Je la fixai sachant très bien que son avenir sera sombre… Mais j’serais là pour elle.

J’mis mon front contre le sien.

-Ouais. Jusqu’à-ce que la mort nous sépare.

En espérant que ça soit le plus tard possible.

@ Billy Lighter