On était rentré à Los Angeles…

Tous. Moi. Bailey et Hank. Les enfants. David. Mes parents. Tous. Y’avait plus rien n’à faire là-bas. Y’avait plus rien n’à faire depuis que Peyton avait décidé de se faire enterré à L.A.

Un enterrement que j’allais devoir attendre parce que les parents de Peyton comptaient, avant ça, essayer de tout m’prendre et de tout prendre à Peyton. Ma dignité. La sienne. Nos enfants. Tout.

J’avais reçu le huissier… J’avais téléphoné à Kirkman. Il avait dit qu’il prendrait les choses en main et que j’pourrais très prochainement enterrer ma femme.

J’l’espérais.

Elle avait le droit de reposer en paix et d’avoir son enterrement digne de la femme qu’elle a été.

On était, donc, revenu à la villa… Entre-temps, Faith m’avait approché pour me dire qu’elle savait que c’était moi l’père de la gamine qu’elle avait porté pendant 9 mois. Normalement, l’était pas censé le savoir mais ça n’avait plus réellement d’importance… Elle voulait s’proposer comme nounou et j’avais accepté sans vraiment réfléchir.

M’en faudra une de toute façon…

Alors autant que ce soit Faith que j’connaissais un peu… L’avait jamais élevé d’enfant mais moi non plus alors j’pense qu’elle a les qualifications suffisante. Après tout, parait que j’les avais pour être père… Faith s’en sortira très bien. Puis, ça m’évitait de devoir courir après une babysitter. Parce que j’allais en avoir besoin… J’pourrais pas emmener mes enfants partout tout l’temps. Personne faisait ça…

Enfin, j’crois…

Bref… En attendant, j’passais du temps avec eux. J’essayais d’apprendre des trucs aidé d’Hank et Bailey qui venaient souvent m’voir. J’avais David et Dexter aussi… Même s’ils étaient aussi paumés que moi (enfin, Dexter c’est un chien alors, l’était pas d’une grande aide avec les bébés), ça m’aidait quand même.

Bref, j’essayais de m’améliorer pour pouvoir faire au mieux avec les enfants… Enfin… Quand j’étais pas complètement torché à la vodka… Dans ce cas, j’appelais Faith ou Bailey pour qu’elles viennent.

Aujourd’hui, j’avais appelé Faith. Pas parce que j’étais bourré mais parce que j’avais rendez-vous avec Maitre Louis pour l’héritage. J’savais que j’étais pas le seul sur le testament. J’savais que Peyton avait réparti les choses. Moi, quoi qu’il arrive, j’serais content.

J’serais surtout content que tout ça se termine.

David était convié aussi alors on pris ma Mustang jusqu’à chez Maitre Louis. C’est pas tellement loin d’chez moi. Alors j’eus pas le temps de griller un seul feu rouge. Pourtant, Dieu sait que j’roulais vite.

Ça mettait pas David à l’aise…

-J’suis sobre vieux.

Enfin… J’suis pas trop bourré quoi. J’essayais d’le rassurer l’pauvre.

Et on finit par arriver. J’avais ma mine triste. En fait, j’crois que j’avais plus souris depuis que Peyton avait rencontré Penelope.

Ah si ! J’ai souri hier ! Grâce à Pen encore une fois. Elle fait la même moue que Peyton. Ça m’avait amusé.

Mais aujourd’hui, j’étais triste comme tous les autres jours.

On entra dans l’bâtiment pour se retrouver face à une femme aux seins et au cul siliconé.

-On vient voir Maitre Louis…

Elle alla nous annoncer et on put entrer dans la pièce où s’trouvait l’avocat de Peyton.

-Lu’ Maitre Louis.

J’lui fis signe et m’laissai tomber dans l’un des siège. Delfino Alvarez était déjà là… J’lui fis signe aussi. Il me salua. On est au complet, non ?

On était rentré à Los Angeles.

Tous.

Y avait plus rien à faire.

Peyton voulait

Etre enterrée à L.A.

C’était ce qu’Howard

M’avait dit.

J’étais triste.

Et fatigué.

Parce que maintenant

Il y avait les deux bébés

Et la nuit.

Ils pleuraient.

Mais jamais en même temps.

Parfois je me levais.

Quand Howard se réveillait pas.

Et j’allais…

Bercer les petits.

Ou leur donner le biberon.

J’étais pas très…

Pas très doué.

Mais plein

De bonne volonté.

Mais eux…

J’arrivais

A les regarder dans les yeux.

Même si j’aimais pas

Pas trop

Ce que j’y voyais.

Parce que si vous croyez

Qu’un bébé c’est con

Vous avez tort.

Ces petits-là

Savaient qu’il leur manquerait

A jamais quelque chose.

Parfois…

Je leur montrais

Des photos de Peyton.

Et leur racontait…

Des choses sur leur mère.

Les rares bons moments

Dont je me souvenais.

Bref.

Du coup…

J’étais un peu fatigué.

Quand on prit la voiture.

Pour aller chez Maître Louis.

J’suis sobre vieux.

Je m’accrochais.

A la portière.

-Roule… un peu… Moins vite…

J’avais l’impression

Que le décor

Allait s’encastrer dans

Dans ma figure.

-S’il te plait… Howard…

On finit par arriver.

Vivants…

Pour être reçus

Par une poupée gonflable

C’était très moche.

On vient voir Maitre Louis…

On ?

Je ne savais même pas

Pourquoi j’étais là…

C’était pour le testament

De Peyton.

Mais quel rapport

Avec moi ?

On entra.

Lu’ Maitre Louis.

Je me mordis la lèvre.

Et m’assis…

Sans trop rien dire.

Sauf faire un signe à Delfino.

Parce que moi…

Je sentais les gens.

Et Maître Louis.

C’était pas un gentil…

Je me balançais sur mon siège.

Evitant les regards

De tout le monde.

Mais je ne me rendis pas

Compte

Que je parlais tout haut.

-Qu’est-ce que je fais là ?

C’est à travers les médias que j’avais eut la nouvelle de la mort de Peyton… Ça m’avait fait un énorme choc. Un énorme choc. J’étais dévasté par la nouvelle au point où j’avais du prendre congé afin de m’en remettre.

J’étais proche de Peyton et ça depuis le jour où je l’avais retrouvée inconsciente dans son studio alors qu’elle avait été agressé par un homme dont on avait jamais pu connaitre l’identité. Depuis ce jour, on avait développé une complicité et une confiance qui avait mené à une amitié. Je l’avais soutenue alors qu’elle était au fond du trou pendant sa tournée qui avait fini par tourner court. J’aurais voulu la rejoindre à New York… Mais Timmy Evans m’en avait dissuadé en disant que Peyton avait exigé qu’on ne l’ennuie pas et qu’elle aurait pris ma venue comme le fait qu’Evans voulait tenter de lui parler par un intermédiaire.

J’aurais dû y aller quand même… J’aurais dû aller la réconforter pendant que Stone était rentré à Los Angeles. Pas que ça aurait changé quelque chose à l’issue fatale mais, au moins, on aurait pu passer ce temps-là ensemble.

Je m’en voulais pour ça… Enormément. Je m’en voulais plus à moi qu’à Stone qui ne m’avait pas prévenu de la mort de Peyton. Je me doutais qu’il devait être dévasté lui aussi et que de prévenir les proches de Peyton n’était pas dans ses priorités.

Je savais que je devais faire mon deuil. Je savais aussi qu’il ne serait jamais entièrement fait avant l’enterrement de mon amie. Mais il fallait que je fonctionne, à nouveau, comme il faut et que je retourne au travail.

J’y étais, donc, retourné et j’avais reçu, là-bas, le réconfort de mes collègues. C’est en rentrant de chez MTI que j’avais reçu un coup de fils de la part de Maitre Louis, l’avocat de Peyton…

Il voulait que je vienne à son cabinet afin de discuter de l’héritage de Peyton… Je ne m’attendais pas à être appelé pour ça. Elle avait un mari et des enfants. Je m’étais dit que tout irait à eux ce qui était plus que logique.

Mais ce n’était pas le cas.

Je m’étais bien habillé pour cette rencontre. Ce n’était pas la première fois que je rencontrais un avocat. J’avais été Los Diablos et j’étais déjà passé devant le juge. Mais je n’avais jamais été convoqué dans le cabinet d’un avocat du standing de Maitre Louis. Il était redouté par ses pairs. Peyton ne l’avait pas choisi pour rien.

J’étais arrivé à Beverly Hills où je m’étais présenté devant la secrétaire de Maitre Louis qui était une… Pin-up… C’était amusant et si je n’étais pas aussi triste, j’aurais souris. Mais mon air était grave et elle m’avait introduit à Maitre Louis.

En dehors de lui, j’étais le seul dans la pièce. Je lui avais tendu la main.

-Bonjour, Maitre Louis.

Quand il m’en donna l’autorisation, je m’installai. Je sachant quoi dire, je me tus. Un silence qui ne dura pas car quelques instants après c’est Howard Stone et David McAvoy qui entrèrent.

Le batteur salua Maitre Louis. Il avait une sale tronche. C’était ce qui sautait aux yeux. Mais je ne fis pas de commentaire. Il me salua d’un geste.

-Bonjour Howard…

Je fixai, ensuite, David McAvoy.

-Bonjour David.

Ils s’installèrent et David s’exprima alors se demandant ce qu’il faisait là. Je le fixai en levant un sourcil.

-Heu…

Maitre Louis allait certainement éclaircir ça mieux que moi. Mais si David avait été convoqué c’est que Peyton l’avait décidé ainsi.

Devant moi, assit sur une chaise, un hispano-américain était assis et attendait l’arrivée des autres personnes conviées à la lecture du testament de Peyton Stone, née Davis, connue sous le nom de scène Lola. La jeune femme, morte prématurément, laissait dans le deuil plusieurs personnes dont son époux qui devait arriver d’un instant à l’autre.

Du coin de l’œil, je regardais le dénommé Delfino Alvarez en cherchant bien comment ma cliente, raffinée et, nul besoin de mentir, hautaine et sélective dans le choix des gens pouvant entrer dans le cercle sélecte de ses proches, avait pu se lier d’amitié avec ce genre d’individus qui semblait tout droit sortit d’un gang de rue. Il devait en être un, ça ne faisait aucun doute !

Je ne lui avais pas offert à boire, hors de question que je gaspille une goutte de mon précieux brandy pour quelqu’un qui devait se délecter d’une simple bière tablette. Glenda lui avait cependant offert poliment un verre d’eau. Tout au plus, je l’avais salué d’un geste de la tête en faisant mine d’être très occupé par ce qui s’en venait.

La porte principale de mon bureau s’ouvrit à nouveau et entra alors un homme marqué par le deuil qui n’avait visiblement pas dormit depuis longtemps et, collé à ses basques, un grand galet les bras pendant, l’air tout aussi déconfit que Stone. Décidément, Peyton avait un drôle de sens de l’humour pour les gens de qui elle avait choisit de s’entourer.

Howard Stone me salua sans entrain alors que je me levais pour lui serrer la main et l’accueillir décemment. Je leur désignais les fauteuils devant mon bureau, deux étaient encore vide. Nous attendions June et Holden Stone, les beau-parent de ma regrettée cliente.

David McAvoy demanda alors ce qu’il faisait ici ce qui ne manqua pas de me faire sourciller. N’en avait-il pas un petit doute ? Nous étions ici pour lire les dernières volontés de Peyton, pas pour un barbecue sympathique entre copain.

- Si vous avez été convié ici, Monsieur McAvoy, c’est que Peyton vous estimait et à jugé bon de vous léguer quelque chose. Nous verrons tout cela plus en profondeur quand tous les gens attendus…

Glenda entra à ce moment dans mon bureau avec, derrière elle, ceux qui ne pouvaient qu’être June et Holden Stone. Nous étions donc complets et j’allais pouvoir procéder après que ma secrétaire ait prit soin d’offrir à boire à tous et, une fois cela fait, j’allais prendre place dans mon fauteuil.

- Merci à vous tous de vous être déplacés. Dans les circonstances, je comprends que cela n’a pas dû être simple.

J’avais devant moi le testament de Peyton ainsi que tous les documents dont j’aurais besoin selon les différents lègues de ma cliente. J’avais déjà lu certains passages, bien que je savais ce que cela contenait. J’avais été avec elle au moment de rédiger ces lignes. Je pris donc le document entre mes mains et amorçais ma lecture en prévenant mes ‘’invités’’ que Peyton avait souhaité s’adresser au ‘’je’’ ce qui rendrait ma lecture plus intimiste, c’est ce qu’elle avait dit.

- Moi, Peyton Stone, j’étais en pleine possession de mes moyens au moment d’écrire ces lignes. Si vous êtes réunis aujourd’hui, c’est que je ne suis plus avec vous, paix à mon âme. Tout au long de ma vie, j’aurai tout donné à ceux que j’aimais le plus : vous et mon public.

Je marquais une pause avant d’y aller d’un commentaire personnel.

- Il faut savoir que Peyton revoyait très souvent son testament pour modifier, ajouter, inclure et exclure. Elle était prévoyante et ne laissait rien au hasard. Ce qui fait qu’elle parlera ici comme si elle savait qu’elle venait de nous quitter beaucoup trop tôt.  

La mort de Peyton avait été un moment absolument triste et compliqué pour moi. Depuis que j’avais pris la décision de venir à New York avait de nouer des liens avec ma belle-fille, je m’y étais attaché plus que je ne l’aurais imaginé. Elle me rappelait moi étant plus jeune sur de nombreux point alors entendre qu’elle était morte subitement en couche avait été un véritable choc.

C’était l’hôpital qui nous avait prévenu. J’avais pleuré avant qu’Holden et moi ayons eut la force de nous rendre à l’hôpital. J’avais demandé mainte explication mais la cause de sa mort ne laissait transparaitre aucun coupable hormis le stress que cette pauvre Peyton avait subi durant de nombreux mois.

S’en était suivi des jours où Howard refusait de sortir de sa chambre. Mon fils ne voulait en rien faire face au deuil. Il aurait pourtant dû réagir et directement prendre en main ses pauvres enfants qui, eux, étaient restés bien trop longtemps à l’hôpital. Je savais à quel point le chagrin pouvait être dévastateur. J’avais perdu Roger bien trop tôt aussi ! Pourtant, je m’étais tout de suite relever afin de lui montrer que j’étais forte et là pour saluer sa mémoire.

Howard, lui, avait agi comme un enfant et, par peur de faire pire, j’avais laissé Holden se charger de lui.

Mais il avait aussi échouer… Holden n’était, il faut le dire, que très peu doué pour dialoguer. C’est, finalement, Hank et Bailey North qui avaient réussi à sortir Howard de sa torpeur. Et après cela, j’avais, enfin, pu prendre les deux jumeaux dans mes bras.

Penelope était un vrai petit ange. Elle ressemblait énormément à sa mère. Elle était vive et souriante. J’avais été soulagée d’apprendre que Peyton, avant de mourir, avait pu voir sa fille. Elle aurait, au moins, eut ce bonheur avant de rendre l’âme.

Quant à Phénix… Il était le portrait craché d’Howard. Je me rappelais précisément de quand Howard était né. Il avait une touffe de cheveux aussi impressionnante que celle du petit Phénix… Je ne savais que penser de ça. J’aurais cru que le petit garçon aurait eu des traits de Roger. Mais non. Pourtant… Malgré tout ça… J’aimais cet enfant.

Je l’aimais comme j’aurais dû aimer Howard et que des circonstances avaient fait que ça n’avais pas été le cas.

-Tu crois qu’elle nous a légué de l’argent ?

J’étais sorti de mes pensées alors que la voiture que conduisait Holden se dirigeait vers le cabinet de Maitre Louis. Nous y étions convoqué pour la lecture du testament de Peyton. Cela signifiait qu’on héritait de quelque chose. Sinon, nous ne serions pas en chemin.

Je fronçai les sourcils et lançai :

-Quoi d’autre, Holden ? Qu’importe, de toute manière ! J’aurais préféré ne rien hérité et que Peyton soit parmi nous !

Holden leva un sourcil avant de soupirer.

-Moi aussi, June… J’aimais beaucoup Peyton… Je suis curieux, c’est tout…

Je fronçai les sourcils. Holden avait toujours aimé l’argent facile ! Il n’avait juste jamais eu assez de talent pour s’en faire !

-Ta curiosité est déplacée !

Il roula des yeux mais je l’ignorai et nous arrivâmes au cabinet de Maitre Louis. Nous nous présentâmes à une jeune femme à l’allure vulgaire. Comment Maitre Louis pouvait s’entouré d’employés pareils ?

On fut invité à entrer dans le bureau de l’avocat. A l’intérieur se trouvait déjà Howard ainsi que David et Delfino Alvarez… Ce dernier, je le connaissais car il vivait dans l’Eastside. C’était un ancien Los Diablos et je savais qu’il connaissait Peyton à cause d’un article qui faisait croire que Peyton trompait Howard avec Delfino. Je me demandais bien ce qu’il faisait ici !

-Bonjour ! Excusez-nous pour notre retard. Holden est incapable d’être à l’heure et nous n’avions qu’une seule voiture.

Holden salua tout le monde sans faire de commentaires et nous prîmes place. Je jaugeai Howard qui n’avait pas meilleure mine que les jours précédents. J’espérais qu’il s’occupait bien des enfants ! Il faudra que je passe demain pour m’en assurer ! Qu’il le veuille ou non !

Nous fûmes servi en boisson par la vulgaire Glenda. J’avais demandé un whisky. Et quand tout le monde fut servi, Maitre Louis nous remercia d’être venu.

Après cela, il avait pris un document et nous avais expliqué que Peyton l’avait rédigé à la première personne. C’est, donc, ainsi qu’il sera lu. J’avais hoché de la tête pour montrer que j’avais bien compris.

Ensuite, l’avocat se lança dans la lecture. Je ne pus m’empêcher de lâcher une larme et sortir mon mouchoir avant d’hocher la tête à nouveau quand Maitre Louis déclara que Peyton mettait souvent à jour ses dernières volontés.

J’avais serré la main de Maitre Louis quand j’étais entré dans son bureau avec David. Ma poignée de main était molle et j’tardai pas à m’affalé sur mon siège. Y’avait encore des chaises vides… J’avais pas demandé la liste des gens qui étaient sur le testament. J’m’attendait à Delfino… Mais j’avais aucune idée de qui était les deux autres personnes.

Bah, j’verrais bien…

C’est là que David s’exclama en demanda ce qu’il foutait là. Han… Bah… Il va recevoir un truc de l’héritage. On était là pour ça, non ? J’allais répondre mais j’étais tellement lent que j’réussi pas à le faire avant Maitre Louis. Tant mieux, finalement… Maitre Louis expliquait probablement mieux que moi.

J’me tournai vers David.

-T’étais un ami pour elle. Elle tenait à toi.

Alors, elle voulait lui donner quelque chose. C’était pour ça qu’il était là…

C’est là que la porte s’ouvrit à nouveau et quand j’vis mes parents, j’fis une p’tite moue. Ouais… Quelque part, ça faisait sens… J’savais que Peyton les aimaient bien. Et j’allais pas aller à l’encontre de ça. Puis… J’savais que Peyton aurait voulu que j’continue mon chemin vers la réconciliation avec ma mère.

J’devais, donc, faire un effort. Pour Peyton.

Ma mère s’excusa pour leur retard en remettant la faute sur mon père. J’haussai nonchalament des épaules avant de lança.

-Bah p’t-être qu’à la fin de cette conversation, tu pourras t’acheter une bagnole, M’an...

Elle m’ignora. Ok… Mais j’vis quand même mon père esquisser un p’tit sourire. C’est pas toujours simple de savoir ce que mon père a derrière la tête…

Après ça, Miss Silicone nous servi à boire. J’pris une vodka. Ça a la couleur de l’eau alors tout l’monde pensera que j’suis un type sérieux. Comme Delfino. L’avait de l’eau aussi.

Maitre Louis nous remercia ensuite. Ça avait été simple de venir jusqu’ici. Y’avait pas tellement de route et de feux rouges… Quant à mon chagrin  pour Peyton, il était à la maison aussi, alors…

Après ça, il prit des documents et l’fait que ça soit lu en « je » me fit déglutir. J’essayais de contenir mes sanglots. J’arrivais à entendre sa voix par-dessus celle de Maitre Louis.

On était tous ici.

Ceux qu’elle aimait le plus.

J’regardai autour de moi… On faisait, pourtant, office de vrais bras cassés… Pourtant, elle nous avait aimé.

Ma mère laissa couler une larme. Moi, j’me retenais. J’voulais pas encore ouvrir les vannes.

Maitre Louis s’arrêta pour expliquer que Peyton revoyait très souvent son testament. La présence de mes parents en était une preuve évidente.

-Ok.

J’lâchai ça avant de boire une gorgée de vodka pour ravaler mes larmes qui risquaient à tout moment de couler.

Delfino…

Ok, je comprenais.

C’était un grand ami…

Pour Peyton.

Howard ?

Rien de plus logique.

Mais moi ?

Enfin…

Il fallait dire.

Que j’avais un peu…

Pas bien…

Compris ?

Ce qu’on allait faire ici.

La faute à ma distraction.

A tout ce qui faisait…

Que parfois…

Je perdais le fil.

Puis ça me revint.

Grâce à Maître Louis.

Si vous avez été convié ici, Monsieur McAvoy, c’est que Peyton vous estimait et à jugé bon de vous léguer quelque chose. Nous verrons tout cela plus en profondeur quand tous les gens attendus…

Ok…

Je pinçai les lèvres.

Une boule dans la gorge.

Ce que Peyton…

Pouvais m’offrir de plus précieux.

Je l’avais déjà.

C’était les souvenirs.

Qu’on avait créé ensemble.

T’étais un ami pour elle. Elle tenait à toi.

Je hochai la tête.

La voix un peu rauque.

-Je l’aimais… vraiment beaucoup.

Même si au début.

Elle me faisait vraiment peur.

Mais j’avais vite compris…

Que ce n’était qu’une façade.

Puis la porte s’ouvrit

Encore

Et je sursautai.

C’était juste les parents

D’Howard…

Son papa me semblait…

Assez sympathique…

Parce qu’il avait…

Un peu la même démarche qu’Howard.

Mais sa maman…

Sa maman c’était autre chose.

Bonjour ! Excusez-nous pour notre retard. Holden est incapable d’être à l’heure et nous n’avions qu’une seule voiture.

La poupée gonflable.

Servit à boire.

Je pris de l’eau.

De la vraie eau.

Pas comme celle d’Howard

Qui sentait la vodka jusqu’ici.

Puis Maître Louis.

Se mit à lire.

Moi, Peyton Stone, j’étais en pleine possession de mes moyens au moment d’écrire ces lignes. Si vous êtes réunis aujourd’hui, c’est que je ne suis plus avec vous, paix à mon âme. Tout au long de ma vie, j’aurai tout donné à ceux que j’aimais le plus : vous et mon public.

Je pouvais entendre…

La voix de Peyton.

Superposée à celle

De l’avocat.

La boule dans ma gorge grossit.

Et je passai ma manche.

Sur mes yeux.

Avant que les larmes ne coulent.

Howard aussi.

Avait envie de pleurer.

Il faut savoir que Peyton revoyait très souvent son testament pour modifier, ajouter, inclure et exclure. Elle était prévoyante et ne laissait rien au hasard. Ce qui fait qu’elle parlera ici comme si elle savait qu’elle venait de nous quitter beaucoup trop tôt.  

Je fus pris d’un stress…

Mon estomac formait

Un bloc dans mon ventre.

-Mais… mais elle savait pas… pas vrai ?

C’était un accident…

Un très malheureux accident…

David McAvoy s’était exprimé tout haut pour demander ce qu’il faisait là. C’est Maitre Louis qui l’éclaira. S’il était ici c’était que son nom était cité dans le testament. Et Howard renchéri en disant qu’il était un ami pour Peyton. Je savais que Peyton avait peu d’ami. J’avais cherché à ce qu’elle ne se sente pas trop seul chaque fois que j’étais près d’elle.

David déclara qu’il aimait vraiment beaucoup Peyton. Je lui souris.

-Alors tu as toutes les raisons d’être ici.

Parce que ça se voyait que McAvoy était sincère. Il dégageait quelque chose de foncièrement gentil. Dommage qu’il soit tant tourmenté par ses soucis de santé mental.

On fut encore interrompu par l’arrivée de deux autres personnes. Je reconnues les parents d’Howard. Je les croisaient souvent dans l’Eastside depuis que j’étais petit. June Stone était réputée pour être la pire commère de son quartier et tout le monde savait qu’elle ne parlait plus à son fils. Mais je savais que, dernièrement, Peyton avait vu ses beaux-parents. Je ne savais pas si, du coup, la relation entre Howard et June avait changé.

Je qu’ils ne s’étaient pas salués, j’en doutais…

-Bonjour.

June Stone blâma son mari pour leur léger retard. Ce dernier ne se défendis même pas mais Howard y alla de son petit commentaire. Non… Définitivement, ça ne sentait vraiment pas la tendre relation mère-fils.

La femme blonde vint nous servir à boire mais j’avais déjà reçu un verre d’eau. J’aurais voulu quelque chose de plus fort mais je n’avais pas eu le choix. Les autres eurent le choix mais je ne fis aucun commentaire.

Maitre Louis pu alors commencer en parlant à la première personne. Ce qui donnait l’impression que c’était Peyton qui parlait. Ça arracha une larme à June Stone… Howard se retenait de pleurer… David séchait ses larmes… Holden Stone avait le visage fermé… Et moi, j’avais une boule dans la gorge. Peyton était prévoyante. Elle l’avait toujours été. J’admirais ça chez elle.

Maitre Louis expliqua que Peyton revoyait souvent son testament pour le mettre à jour et que, donc, nous avions vraiment les toutes dernières volontés de Peyton.

Mais David interpréta mal la chose. Je regardai vers lui et me permis de dire :

-Non. Elle ne le savais pas. Personne ne savais. C’est un malheureux accident.

La dernière fois que j’avais vu Peyton, elle était en dépression. Mais ce n’est pas ça qui l’avait tué. Et il fallait que David sache ça.

Tous étaient arrivés et je pouvais donc procéder à la lecture du testament de Peyton Stone. En carrière, je n’avais pas souvent fait ce genre de chose mais lorsque j’avais eu à le faire, je m’étais contenter de lire les documents, sans y mettre d’émotion, m’en tenant à la forme. Cette fois, je devais bien avouer que c’était un petit peu plus difficile parce que je perdais une cliente que j’estimais et donc la mort, en plus d’être prématurée, était injuste.

Devant moi, j’avais un panel disparate de genre. Un candidat parfait pour le gangstérisme, un veuf mort par en dedans, un ami qui ne savait pas ce qu’il venait foutre là et un couple de goéland prêt à mettre la main sur la moindre petite miette laissée par la Diva.

J’informais mes invités, après avoir amorcé ma lecture que ma cliente avait formulé ses écrits comme si elle s’adressait elle-même à des héritiers ce qui rendait la forme beaucoup plus personnelle et émotionnelle. Je levais les yeux sur McAvoy qui semblait plus troublé que les autres par le souhait de Peyton.

- Non, elle ne savait pas qu’elle allait mourir en donnant naissance à ses bébés, si c’est ce que vous voulez savoir. Peyton était une perfectionniste extrémiste qui ne laissait absolument rien au hasard.

June Stone écrasa une larme alors que le veuf, lui, ravala ses larmes en même temps que sa vodka. Qui gardait les bébés, au fait ? Probablement que la mère porteuse puisqu’elle avait réussit à prolonger son contrat en offrant ses services de nounou. Les parents de Stone n’étaient pas les seuls goélands dans l’entourage de la diva décédée.

- Bien alors je continu.

Je repris le document entre mes mains après avoir replacé mes lunettes de lecture sur le bout de mon nez. Malheureusement, je prenais en âge, comme tout le monde et la vue n’était plus ce qu’elle avait été, je devais bien l’admettre. Glenda disait que cela me donnait un petit quelque chose de charmant. Moi, j’y voyais juste de l’embarras puisque j’y mettais toujours un doigts et que je devais sans cesse nettoyer l’un ou l’autre des verres.

- Delfino, mon précieux ange gardien, mon meilleur ami et confident.  Tu n’as pas que sauvé ma vie, tu l’as marqué et rendue meilleure à ta façon. Je ne savais pas comment te rendre autant de bienveillance, je ne le sais toujours pas aujourd’hui. Tout ce que je peux faire c’est de te léguer quelque chose qui te tiendra loin du besoin.

A Delfino Alvarez, je lègue toutes les redevances sur les divers produits à mon effigies et portant mon nom de toutes mes collections. Cela représente à ce jour des revenus annuel de plus de trois cent mille dollars. Maitre Aaron Louis aura la charge de t’expliquer en quoi toute cela consiste et veillera aussi à ce que l’argent te soit mensuellement versée. Tout ce que je te demande, si tu le veux bien Delfino, c’est de continuer d’engager les gens qui sont déjà employés pour mon fan club et qui travaillent d’arrachepied pour offrir des produits de qualités à mon effigie.

Je retirais mes lunettes et déposais le document avant de regarder le nouveau riche et premier héritier de Lola


- Depuis toujours, le nom de scène de Peyton, vaut son pesant d’or, je ne vous l’apprends certainement pas. Il se vend chaque année et au travers le monde panoplie de poupée, d’affiches, de t-shirt, de boucle pour les cheveux, de maquillage, de bijoux pour ne nommer que ces articles à l’effigie de Lola pour le plus grand plaisir de ses fans. Elle était bien plus qu’une chanteuse, ses parent sen avaient fait un produit, une marque déposée et rentable. Ceci vous appartient en totalité en date d’aujourd’hui, Monsieur Alvarez.

Avec Peyton, nous avions évalué à trois cent milles dollars annuel les gains de ses produits dérivés mais il était fort à parier qu’avec son malheureux décès, ces chiffres gonflent comme les soldes avant les fêtes de noël. Je replaçais mes lunettes sur mon nez avant de poursuivre.

- David, mon ami reconnu trop tard. J’aurais souhaité que notre amitié se chiffre en année et non en semaine mais sache que tu avais ta place tout entière dans mon cœur et que j’ai sincèrement chérie notre amitié. Elle m’était précieuse et j’y tenais. Ta présence m’apaisait et me faisait beaucoup de bien. Tu es un être inspirant et exceptionnel, doté d’une bonté tout en douceur. Veille bien sur Howard et sur mes bébés. Ils ont beaucoup de chance de grandit avec toi auprès d’eux. Ça me rassure.


À David McAvoy, je désire laisser mon piano à queue afin que sa musique berce mes bébés. La vie n’est rien sans musique et celle de David est la plus douce que je connaisse. C’est pourquoi je désire aussi te laisser l’entièreté de mon catalogue musical. Tu seras en droit de le vendre, de négocier l’utilisation de ma musique, de recevoir tous argent provenant de ventes de mes albums. David, merci pour tout, je t’aime !

Ça faisait déjà deux héritiers comblés, ou pas. Deux de moins sur la liste sélecte.

Je n’avais pas relevé la remarque d’Howard sur le fait qu’avec l’argent que je recevrais, je pourrais m’acheter une voiture et ne plus compter sur Holden pour m’amener à l’heure à mes rendez-vous. Ce qu’il était incapable de faire : être à l’heure !

Nous fûmes servis en alcool sauf pour les deux qui avaient de l’eau et Maitre Louis pus entrer dans le vif du sujet. Le fait que tout soit déclamé du point de vue du Peyton me faisait pleurer. J’avais commencé à considéré Peyton comme ma fille. Une fille que je n’avais jamais eue… La perdre trop tôt me laissait un trou dans le cœur. J’avais déjà vécu un deuil horrible… J’avais perdu un fils… Il n’y avait rien de pire. Perdre Peyton était différent mais tout aussi difficile.

Ainsi, j’avais écrasé une larme avant de constater que David pleurait. Il semblait touché alors que j’en savais peu sur ce qui le liait à Peyton. Tout comme Delfino… Je ne savais pas non plus ce qui le liait vraiment à Peyton… Une relation extra-conjugale ? J’espérais que non !

Holden, lui, était fidèle à lui-même. Il avait un visage grave mais ne pleurait pas. Je savais que la mort de Peyton le touchait mais qu’il n’allait pas pleurer. Je devais avouer que c’est son air mystérieux qui m’avait charmé dans notre jeune temps.

Maintenant, je lisais en lui comme dans un livre ouvert…

Lors que Maitre Louis déclara que Peyton était d’une prévoyance sans borne, David s’affola un peu. Je le fixai en plissant des yeux. Bien sûr que Peyton ne savait pas qu’elle allait mourir ! Ça allait de soi ! Delfino le lui dit alors que Maitre Louis lui expliqua que, non, Peyton ne savait pas qu’elle allait mourir en donnant naissance à ses enfants !

-Ça va de soi, jeune homme !

Je dis ça sur un ton légèrement agacé entre mes larmes.

Maitre Louis continua alors commençant par la part de Delfino Alavrez. Peyton, dans son testament, avait pris le temps d’exprimer ce que chaque personne représentait pour elle. Or, il semblerait que Delfino lui ait porté secours. Je n’en savais rien. Il était donc un ami pour elle. Un ange gardien… Moi, je voyais toujours cet homme comme un criminel de bas quartier. L’Eastside n’a jamais été sûr à cause des gangs. Et, pour moi, les gens comme Delfino en était responsable.

Mais je ne dis rien. Peyton le connaissait autrement. Je respectais le choix de Peyton. Bien que ce qu’elle léguait à Delfino était une grosse somme ! Je vis Holden tiquer. Mais ça représentait aussi une grande responsabilité.

Je fixai Delfino qui semblait sous le choc. Visiblement, il ne s’y attendait pas.

-C’est une grande responsabilité, Monsieur Alvarez !

C’est le seul commentaire que je fis avant d’écouter la suite qui concernant David McAvoy. C’était un ami de Peyton. Une bonne âme d’après elle. Il est vrai que si McAvoy me semblait extrêmement déconnecté, je ne voyais en lui aucune malice.

Elle lui léguait son piano… Mais pas que ! Son catalogue musical aussi. Avait-il jugé que ça représentait, aussi, un énorme travail et que McAvoy ne semblait pas savoir quelles chaussettes il devait mettre le matin ? Connaissait-il seulement la valeur de la musique de Peyton ?

Mes lèvres se pincèrent mais je me retins de faire le moindre commentaire !

J’souris à David d’un sourire un p’tit peu triste quand il déclara qu’il aimait Peyton vraiment beaucoup. Mon pote avait aussi perdu une amie… J’devais pas perdre de vue que j’étais pas l’seul à souffrir.

David souffrait aussi.

-Moi aussi…

Puis mes parents entrèrent. J’fis un commentaire. J’eus de la vodka. Ensuite, Maitre Louis se mit à parler. Peyton avait tout rédigé en « je » ce qui me donnait envie de chialer. J’me demandais quand est-ce que j’aurais plus de larmes. Apparemment, aujourd’hui, j’en avais encore.

J’en pouvais plus…

J’arrivais pas à passer à autre chose. Comment j’pourrais ?

David s’exclama se demandant si Peyton savait… Non… Elle savait pas qu’elle allait mourir. Elle s’y attendait pas du tout. Elle voyait l’avenir juste avant que la mort n’arrive.

C’était ça qui était horrible.

Delfino le rassura. Maitre Louis expliqua que Peyton était perfectionniste et ma mère y alla d’un p’tit commentaire made in June Stone. J’mis ma main libre sur le bras de David et j’dis d’une voix un p’tit peu tremblante.

-Elle savait pas, vieux…

Puis Maitre Louis continua… Il commença par Delfino… J’écoutais attentivement. Delfino allait hériter des revenus des produits dérivés. C’est vrai que Peyton avait un tas de produits dérivé. J’me rappelais du temps où on s’aimait pas et où, avec des potes, j’m’étais foutu d’une poupée à son effigie… C’était un souvenir doux amer parce que Peyton méritait pas toute la haine que j’lui vouais à l’époque. Un haine qu’elle m’en rendait bien…

Delfino aura tout ça. Ça sembla le choqué. Mais j’savais que Peyton tenait à lui… D’ailleurs, elle voulait que ça soit lui le parrain d’un des bébés…

Est-ce qu’elle lui avait dit ? Est-ce qu’elle avait eut le temps de le faire ? J’en savais rien.

Ma mère fit un p’tit commentaire que j’ignorai et j’me tournai vers Delfino.

-J’sais pas si Peyton te l’a dit mais t’es aussi le parrain de Penelope… Tu pourras venir la voir si tu veux.

J’obligeais personne à rien.

-Peyton voulait que ça soit toi.

Delfino avait touché le pactole. De quoi l’sortir de l’Eastside. J’crois qu’après aujourd’hui, y’aura plus personne, dans cette pièce, dans l’Eastside. Même si on est une sacrée bande de foutu parvenu. Moi, ça faisait des années que j’en étais un et que les gros riches de naissances ne cessait de me l’faire remarquer. Faut dire que j’avais pas grand-chose en commun avec eux à quelque exceptions près.

Maitre Louis passa à David qui allait hérité du piano de Peyton. Y’avait personne d’autre qui pourra l’utiliser mieux que David. J’étais content pour lui. C’est aussi lui qui sera responsable du catalogue de Peyton.

C’était un sacré morceau.

P’t-être que ça va stresser David. Mais j’le fixai en souriant.

-Tu feras les bons choix. J’le savais, vieux.

C’était aussi un paquet de thunes. C’était même certainement une grosse partie de la fortune de Peyton. C’était beaucoup de responsabilité aussi mais David était pas tout seul. Jack pourra nous aider…

J’fixai Maitre Louis.

-C’est quoi la suite ? J’crois que mon père veut savoir s’il va sortie de l’Eastside aujourd’hui ou non.

J’dis ça sur un ton nonchalant. Mon père me regard et fit la moue. Ma mère, elle prit son air sévère.

Mais ils ne firent pas de commentaires.

J’étais à ma place.

Ici.

Maintenant.

J’aurais préféré pas.

Parce que ça aurait

Voulu dire que…

Que Peyton serait toujours

Parmi nous.

J’écoutai donc.

Maître Louis.

Commencer à lire

Le testament…

Une fois tout le monde

Arrivé.

J’évitais de regarder

Les parents d’Howard.

Parce que leurs regards.

Me rappelaient

Ceux de mes propres parents.

Au début de ma maladie.

Mais quelque chose

Dans le testament

Me fit peur.

En fait…

J’avais juste mal compris.

Maître Louis.

Peyton ne savait pas.

Qu’elle allait mourir si tôt.

Non. Elle ne le savait pas. Personne ne savait. C’est un malheureux accident.

Non, elle ne savait pas qu’elle allait mourir en donnant naissance à ses bébés, si c’est ce que vous voulez savoir. Peyton était une perfectionniste extrémiste qui ne laissait absolument rien au hasard.

Ça va de soi, jeune homme !

Elle savait pas, vieux…

Je baissai les yeux.

Sur mes mains que je tordais

Nerveusement.

-Ok ok… ça me… ça me rassure.

Mais Peyton…

Était quand même morte.

Et si je ne sanglotais pas.

Mes larmes coulèrent.

Delfino fut…

Le premier à savoir.

Ce que Peyton lui réservait…

Et c’était vaiment

Vraiment beaucoup.

Je trouvai la force.

De lui sourire.

Je savais plus ou moins

Que Delfino.

Avait beaucoup aidé Peyton.

J’sais pas si Peyton te l’a dit mais t’es aussi le parrain de Penelope… Tu pourras venir la voir si tu veux.

-Ça c’est le plus… le plus beau cadeau.

Puis Maître Louis

Continua

Et à nouveau

La voix de Peyton

Dans ma tête.

Elle s’adressait à moi.

Et ça renforça

La boule dans ma gorge.

Elle me léguait

Son piano…

-Son piano ?!

Mon cœur battit plus vite.

Plus fort !

C’était un très bel instrument.

Je n’avais jamais osé

Y toucher

Du vivant de Peyton.

Je plaquai mes mains

Sur ma bouche.

Pour étouffer un sanglot.

A côté de ça…

Il y avait son catalogue musical.

Mais ça…

J’avais du mal à réaliser

Ce que ça représentait.

Par contre.

Le piano…

Avait une sacrée symbolique.

Je me tournai vers Howard.

Tu feras les bons choix. J’le savais, vieux.

Il me souriait.

-Je pourrai… Je voudrais.. Jouer une chanson… aux funérailles. Avec son piano… Si tu veux bien…

Pour le catalogue.

J’allais avoir besoin d’aide.

Je comptais sur Jack.

C’est quoi la suite ? J’crois que mon père veut savoir s’il va sortie de l’Eastside aujourd’hui ou non.

Tout le monde rassura David sur les circonstances de la mort de Peyton. Le pauvre semblait perdu et il n’y avait eu que la mère d’Howard pour être un peu rude avec lui.

Après ça, Maitre Louis continua sa lecture et passa au premier héritier qui n’était autre que moi. Je l’écoutais comme si c’était Peyton qui s’adressait à moi. Et mon cœur se serra quand elle décrit notre relation. Je me rappelais clairement de notre première rencontre. Quand je l’avais retrouvée inconsciente et que j’avais appelé les secours. C’est là que notre rapprochement c’est fait. C’est là que j’ai rencontré la vraie Peyton. Celle qui, par la suite, est devenue mon amie.

Elle m’avait donné bien plus qu’elle ne l’imaginait avec ça. Quand j’étais sorti des Los Diablos, je n’avais plus eu de famille. Ma mère était morte et j’étais seul. Mes seuls amis n’avaient pas accepté ce qu’il voyait comme une trahison. Heureusement, j’avais rencontré des gens comme Abel, Livia et Peyton. J’avais vu la vie autrement avec eux et j’avais, enfin, pu trouver ma place.

J’écoutai les paroles de Maitre Louis. J’héritais de quelque chose de très important et qui, indéniablement, allait me permettre de vivre largement bien. J’aurais préféré ne rien recevoir et que Peyton soit encore parmi nous. Je pris un air un rien choqué. Je ne m’attendais pas à tant d’argent et de responsabilités.

Je déglutis alors que June Stone déclara que c’était une grande responsabilité. J’hochai de la tête ne trouvant pas les mots.

Je réussi alors à bafouiller :

-Je… Je ferais comme elle a dit. Je garderais les gens employés pour son fan club. Je vais aussi m’y impliquer. Je lui dois bien ça.

J’espérais être à la hauteur mais je savais que j’avais des amis pour m’y aider.

Howard ouvrit alors la bouche pour dire que j’étais, aussi, le parrain de la petite Penelope. Je le fixai droit dans les yeux la bouche entrouverte. Peyton n’avait pas eu le temps de me mettre au courant de ça. Mais j’étais vraiment honoré. David trouvait que c’était un beau cadeau.

-Le meilleur des cadeaux. Merci Howard. Je passerais la voir.

Mon cœur battait vite. Il faut dire que ça faisait beaucoup en peu de temps. Ainsi, je me tus pour m’en remettre alors que Maitre Louis passa à l’héritage de David. Elle lui léguait son piano et ça sembla choquer et émouvoir le claviériste. Il étouffa un sanglot. On voyait qu’il tenait à elle. Et qu’il adorait ce piano. J’esquissai un petit sourire essayant de ravalai la boule d’émotion que j’avais dans la gorge.

David avait aussi hérité du catalogue musicale. J’aurais cru qu’Howard en aurait hérité mais Peyton en avait décidé autrement. Howard ne semblait pas avoir de rancœur par rapport à ça. Il faisait confiance à son ami.

David déclara qu’il voulait jouer un morceau avec le piano de Peyton à son enterrement. Je trouvais l’idée très belle.

Howard voulait savoir la suite… Il disait que son père s’impatientait. Je tournai mon regard vers Holden Stone qui ne semblait pas spécialement ravi de la remarque. Puis, je regardai Maitre Louis attendant, moi aussi, la suite.

Les premiers lègues avaient été énoncés et la surprise se lisait sur les visages des nouveaux héritiers, à commencer par Delfino Alvarez qui venait de passer à revenu moyen à ultra riche. Il aurait de quoi assurer ses vieux jours, il pouvait même cesser de travailler et regarder le train passer, sans se soucier de rien. Pour un homme tel que moi qui avait monté toute ma fortune en travaillant fort pour devenir le meilleur avocat en ville, ça me bottait sérieusement les couilles d’en voir un avoir tout cuit dans le bec.

Les proches de Peyton félicitèrent Delfino pour son lègue, comme si nous étions à une remise de méritas. C’était un peu déconcertant quoi qu’on ne sait jamais trop comment réagir dans des circonstances comme celle qui nous préoccupait aujourd’hui.

- Étant l’avocat de Peyton Stone depuis le tout début de sa carrière, je suis bien aux faits des détails administratifs de son fan club et des distributeurs de ses produits dérivés. Il me fera plaisir de vous aiguiller dans vos nouvelles fonctions, Monsieur Alvarez.

Évidemment, c’était une façon pour moi de m’assurer que cet homme venu tout droit du fin fond de l’Eastside ne dilapide et ruine toute une vie de travail. La pauvre Peyton s’en retournerait dans sa tombe si elle voyait tout ce travail s’écrouler par une mauvaise gestion.

Ce fut ensuite au tour de David McAvoy de se faire offrir un lègue et pas le moindre. Je le considérais comme l’un des plus important qui se chiffrait en million et allait continuer d’engranger des revenus considérables, surtout dans les prochains mois. La vente d’album d’un artiste décédé grimpait toujours en flèche, c’était connu ! Ajoutez à cela le magnifique piano blanc à queue qu’affectionnait énormément la diva.

En homme de peu de mots qu’il était, David ne semblait pas saisir la valeur de son lègue et se proposa pour jouer une chanson sur son nouveau piano, lors des funérailles.

- Nous verrons plus tard les souhaits de Peyton en ce qui concerne ses funérailles mais vous verrez qu’elle a laissé beaucoup de place à l’expression de ses proches.

Ainsi, la demande de David pourrait être exhaussée.

Howard me demanda de poursuivre, non pas parce qu’il crevait d’envie de savoir de combien il héritait, mais parce que, comme il nous le faisait remarquer, Holden Stone semblait impatient de savoir ce que lui avait réservé sa défunte belle-fille.

- Howard, mon amour.

Je levais les yeux pour regard le jeune veuf. Je lisais les mots de sa femme ce n’était pas pour autant que je ne trouvais pas un peu drôle et malaisant cette formulation.

- Je t’ai promis de t’aimer toute ma vie, maintenant je te promet de t’aimer pour le restant de la tienne. Je ne suis plus à tes côtés pour veiller sur nos bébés mais je ne suis pas inquiète car avec toi, ils seront en sécurité et grandiront dans un monde moins rigide et stricte. Ils seront libres d’être ce qu’ils voudront être.


Tout ce que je possède qui n’a pas été légué à Delfino et David sera divisé en deux. Mes placements à la bourse, mes biens immobiliers, œuvre d’art, action, argent en banque et autre dont je laisse le soin à Maitre Louis de chiffrer la valeur total de ces actifs. La première moitié reviens bien sûr à mon époux, Howard Stone, qu’il en dispose selon son bon vouloir. La seconde moitié sera divisé en deux au nom de Penelope et Phénix Stone, qu’ils puissent en disposer à leur guise dès leur majorité acquise.


Donc, Peyton termine ici la répartition de ses avoir. Vous êtes à vous cinq soit Monsieur Alvarez, Monsieur McAvoy, Monsieur Stone et vos deux enfants, les héritiers légaux de Peyton Stone née Davis. Pour vos enfants, Peyton a ouvert un compte fiduciaire qui est sous la garde pour Penelope Stone de Monsieur Delfino Alvarez et pour Phenix Stone, celle d’Hank et Bailey North. Pour toute décision concernant l’argent destiné aux enfants, il vous faudra l’accord des gardiens de ces comptes.

C’était là un gros morceau que je venais d’énoncer et je voyais bien sur le visage de June et Holden Stone l’incompréhension puisqu’il n’y avait rien qui, jusqu’à présent, ne les mentionnais.

- J’en viens à vous, Monsieur et Madame Stone.


June et Holden, vous avez été pour moi les parents dont je rêvais toute ma vie. Sans votre support et votre bienveillance pendant mes heures sombres, je n’aurais pas retrouver la lumière et pour cela, je vous en serai éternellement reconnaissante. Sachez que je ne vous ai pas oublié. J’ai fait ouvrir un compte à la banque de Beverly Hills à votre nom. Une somme substantielle s’y trouve, suffisante pour vous offrir quelques plaisirs occasionnels. La plus belle richesse que je peux vous léguer est assise dans cette pièce près de vous. Chérissez-le, aimez-le et prenez en soin car à mes yeux, rien n’est plus précieux que votre fils et nos enfants.

Ma lecture terminée, je déposais le précieux document sur mon bureau, retirais mes lunettes et laissais un silence pieux planer dans la pièce.

L’ex-Los Diablos et le musicien mutique étaient les premiers a avoir reçu une part de l’incommensurable fortune de ma belle-fille. Je voyais mal un ex-criminel pouvoir s’occuper d’une telle fortune même si Delfino disait qu’il comptait répondre aux demandes de Peyton. Maitre Louis ajouta qu’il l’aidera dans son entreprise.

Heureusement que l’avocat de Peyton était là.

Comble de tout, Alvarez était aussi l’heureux parrain de Penelope. Mes lèvres se pincèrent quand j’appris ça… Je savais qu’Hank et Bailey North étaient le parrain et la marraine de Phénix. C’était des gens respectables malgré le passé de Bailey. Je les appréciais. Mais j’avais moins confiance en Alvarez vu son passé violent.

J’allais tenir ça à l’œil !

Quant à David, il était très ému de recevoir le piano de Peyton. Je devais avouer que son émotion me touchait. Elle était contagieuse. Ainsi, j’avais écrasé une autre larme. Ce n’était pas étonnant que tant de gens s’extasiait devant la musique de David McAvoy. Il savait transmettre des émotions malgré lui.

Toutefois, il ne semblait pas réellement se rendre compte de l’étendue de l’héritage qu’il avait reçu. Au point au Holden fit une autre moue. Plus de l’argent tombait dans l’escarcelle des autres héritiers, moins Holden en recevra. Mais ne vous méprenez-pas. Holden appréciait réellement Peyton. Bien plus que l’argent qu’il pourrait recevoir. Mais c’est un homme qui a travaillé toute sa vie pour un salaire de misère… Il voit ce moment comme une façon pour lui de s’extirper de cette dure vie de travail qu’il, soyons honnête, détestait.

David disait espérer pouvoir faire une chanson avec le piano de Peyton lors de l’enterrement de cette dernière. Je versai une autre larme alors que Maitre Louis disait que Peyton avait laissé pas mal de place afin que ses proches puissent lui rendre hommage à leur manière.

-C’est une très belle idée.

Je n’avais pu m’empêcher de faire un commentaire au jeune McAvoy.

Howard poussa pour avoir la suite mettant en avant l’empressement de son père. Là, je ne pouvais vraiment pas le contredire. J’étais sûr qu’Holden n’attendait que ça !

Maitre Louis reprit, ensuite, sa lecture… Et il passa à l’héritage d’Howard. C’était assez cocasse d’entendre l’avocat appeler mon fils, « mon amour ». Ça fit, d’ailleurs, pouffer légèrement de rire Holden. Je lui fis un petit coup de coude afin qu’il se tienne bien.

La suite fut ce que j’avais quasi prévu… Howard héritait de quasi tout… Ainsi que Penelope et Phénix. Peyton avait été prévoyante en bloquant l’argent des enfants sur un compte et en mettant des garants à ce compte. Des garants qui n’étaient pas Howard.

C’était mieux. Je voyais bien mon fils piller l’argent de ses enfants pour payer des dettes ! Il avait la réputation de s’endetter !

J’espérais tout de même qu’Alvarez n’allait pas prendre l’argent de la jeune Penelope !

Ainsi… Tout l’argent avait été réparti… Je vis Holden blêmir. Toutefois, si nous étions là, c’était bien pour quelque chose. Je fixai Maitre Louis attendant la suite et le sondant de mon regard.

Il se mit alors à nous expliquer ce que, nous, nous allions hériter.

Et Maitre Louis se mit à parler. Je fus sincèrement touché par les mots de Peyton envers nous. Elle avait vraiment apprécié notre soutient. Je lâchai une larme.

Je ne savais pas que ce début de discours allait me mener à un retour de karma.

Maitre Louis parla d’un compte en banque avec, dessus, de l’argent. Nous pourrons, Holden et moi, disposer de cet argent. Une somme suffisante pour nous offrir des « plaisirs occasionnels ». Il était difficile de savoir ce que représentait des « plaisirs occasionnels » pour une jeune femme qui avait vécu dans la richesse.

Je ne pouvais chiffré ce qui nous avait été légué mais je me rendis compte que là n’était pas le but du message.

La fin du discours fut le vrai héritage.

Cet héritage c’était Howard.

Je figeai.

Je savais que Peyton avait tant voulu une réconciliation entre moi et Howard. Elle avait tenté, à travers un diner, de crever l’abcès. Howard et moi nous étions expliqués. J’avais parlé de choses très personnelles… J’avais révélé à mon fils ne jamais l’avoir voulu. L’avoir vu comme celui qui avait brisé ma carrière. Celle qui nous aurais tous sorti de l’Eastside. Je l’avais jalousé quand il avait réalisé MON rêve en sortant lui-même de l’Eastside en ne faisant que taper sur des tambours. Je l’avais détesté quand il avait pris à la légère la mort de son frère.

Mon fils préféré.

Je me rappelle même avoir approuvé Colleen Scott quand elle m’avait avoué sans remords qu’elle aurait préféré que son fils ainé, le désormais tristement célèbre Ward Fleming, tombe de la falaise à la place de son fils préféré, Sean Fleming. Je lui avais avoué comprendre… Parce que, moi aussi, j’avais un fils préféré. Et je me rappelle très bien le sentiment de culpabilité que j’avais ressenti quand, ce jour-là, j’avais été rechercher les enfants à l’école et qu’Howard, tout heureux, m’avait serré dans ses bras parce qu’il était contant de rentrer à la maison.

Ce souvenir était tellement présentant dans mon esprit que je ne pus m’empêcher de fermer les yeux. Parce que ça ne faisait que m’amener à une seule conclusion. Une conclusion que j’avais nié pendant toutes ces années.

Je n’ai pas été une bonne mère pour Howard Stone. Un enfant que j’avais pourtant mis au monde. Une naissance dont il n’était pas responsable.

Et ce fut Holden qui brisa le silence.

-Puis-je demander à combien s’élève cette « somme substantielles ».

Je rouvris les yeux et fronçai les sourcils avant de frappé du plat de ma main l’arrière de la tête de mon mari.

-Holden ! N’as-tu pas compris que là n’est pas l’important du message ?!

Non, définitivement pas !

J’essuyais quelques larmes avant de regarder vers Howard.

-Peyton a cherché à nous rapprocher. Je sais qu’elle aurait voulu qu’on puisse mettre entièrement les choses à plat et qu’on puisse chacun assumer ses erreurs.

Je me raclai la gorge.

-Mais c’est moi qui en ait fait le plus… La plus grande étant de ne pas t’avoir aimé comme une mère aurait dû aimer son enfant.

J’essuyai une autre larme.

-Je ne peux pas rattraper les années perdues… Je ne peux pas effacer certaine chose que j’ai dite et pensée. Mais sache que tu m’auras à tes côtés jusqu’à la fin de ma vie, Howard. Si tu le désires. Et si tu le souhaite aussi, je pourrais t’aider avec tes enfants. Je n’ai pas été une bonne mère avec toi… Mais je promet d’être une bien meilleure grand-mère avec eux et tenter de reprendre mon rôle de mère auprès de toi. C’est la volonté de Peyton. Mais c’est aussi la mienne.

Ceci étant dit, je me tus et Holden sourit avant de passer son bras autour de mes épaules. Une qui me fit légèrement sangloter. Des sanglots que je tentai de contenir.

Delfino avait reçu la marque « Lola » et comptait respecter les volontés de Peyton vis-à-vis de ça. Maitre Louis allait l’aider t’façon. Quelque part, j’étais content que ça soit pas moi qui hérite de ça. J’savais que j’étais probablement le meilleur batteur du monde mais Dieu sait que j’suis le pire gestionnaire de ce même monde.

J’dis à Delfino qu’il était aussi parrain de Penelope. Peyton avait voulu ça et comme j’avais choisi Hank et Bailey, j’pouvais pas tant lui refuser ça. Elle faisait confiance à Delfino et j’savais que Peyton faisait pas confiance à n’importe qui. Delfino semblait heureux d’être parrain. Il allait passé voir Penelope. J’hochai de la tête alors que David avait dit que c’était un beau cadeau.

David eut aussi pas mal de choses. Dont le piano de Peyton. Et c’est ça qui semblait lui tenir plus à cœur. Il en pleurait et j’le regardais avec une boule dans la gorge. J’étais content pour lui. J’crois que l’piano de Peyton pourrait pas trouver une meilleur propriétaire. J’savais que David allait donner un super vie à ce piano. Suffisait de le voir jouer. Il connaissait la valeur des instruments qu’il utilisait. J’savais qu’il les chérissait autant que j’chérissait Aria.

J’mis ma main dans le dos de David et j’lui souris. Il réussit à se reprendre pour dire qu’il voudrait faire une chanson avec le piano de Peyton lors de l’enterrement. J’essuyais mes yeux. J’savais que s’il faisait ça, j’allais chialer encore plus à cet enterrement.

J’allais répondre mais Maitre Louis parla d’abord pour expliquer que David pourra certainement réalisé son souhait bien que Peyton avait donné certaines directives pour son enterrement. Quant à ma mère, elle disait que c’était une belle idée. J’m’y attendais pas à une remarque pareille de sa part.

J’fixai David et j’souris un p’tit peu.

-Ma mère a raison. C’est une super idée, vieux. Peyton t’écoutera de là-haut.

J’demandai à ce qu’on passe à la suite pour que mon père puisse savoir s’il allait pouvoir s’acheter une Ferrari en sortant ou non.

Maitre Louis reprit sa lecture et ce fut à moi et aux enfants d’hériter. J’avais fait une drôle de tête quand les mots « Howard, mon amour », sortit de la bouche de l’avocat. Mon père avait même ri… Mais après coup, j’réussi à l’entendre avec la voix de Peyton ce qui m’fit un p’tit pincement au cœur.

Elle me manquait beaucoup trop.

Moi et les enfants, on avait tout le reste. J’savais pas à combien ça se chiffrait mais avec le mot « actions », « bourse », « œuvre d’art » et « immobilier », j’savais que c’était méga beaucoup. Assez, probablement pour m’acheter des bagnoles… Même si j’devais avouer n’avoir le cœur à rien n’acheter ces derniers temps. Quant à Penelope et Phénix, ils auraient assez pour avoir une vie confortable dans tous les cas.

Je sifflai avant de lancer :

-C’est méga beaucoup.

Et c’était tout ce qui restait. Mes parents, n’avaient, donc, plus rien…

Pourtant, Maitre Louis avait tout de même quelque chose a leur dire. J’écoutai les mots de Peyton qui montrait que mes parents avaient quand même jouer un rôle positif sur la fin de sa vie. J’déglutis cherchant à pas pleurer parce que j’me sentais en partie responsable de ses heures sombres.

Mes parents allaient quand même recevoir un p’tit peu d’argent. J’savais pas combien… Mais c’est la fin du message qui m’fit tourner la tête vers ma mère.

Peyton avait un dernier message et ça concernait ma relation avec mes parents. On avait essayé de mettre ça à plat mais y’avait toujours un truc de brisé entre moi et ma mère.

Un truc que j’croyais irréparable.

Y’eut un silence… Ma mère venait de fermer les yeux. P’t-être qu’elle était fâchée de pas recevoir plus. J’savais pas ce qu’elle attendait.

C’est mon père qui brisa l’silence pour jouer le parfait Stone. Ma mère rouvrit les yeux.

Elle le frappa légèrement avant de le rappeler à l’ordre clamant que c’était pas ça le message.

Puis c’est vers moi qu’elle se tourna.

J’m’attendais pas à la suite. J’m’attendais pas à ce que ma mère ramène la faute sur elle. Entièrement.

J’en avais marre de chialer… Mais j’pus pas retenir mes larmes. C’était trop… Après tout ce que j’avais entendu aujourd’hui. C’était trop.

Elle voulait être là pour les enfants. Mais pas que… J’savais qu’elle désirais plus que tout avoir un lien avec ses enfants et j’savais aujourd’hui que c’était pas pour les thunes. C’était réellement pour eux. Parce que j’savais que ma mère savait aimer. J’l’avais vu avec Roger.

Mais Roger n’était plus là. Et j’savais aujourd’hui quel trou ça avait dû laisser dans l’cœur de ma mère. J’le savais parce que j’avais perdu Peyton. Même si la mort de Roger m’avait touché, c’était pas pareil que de perdre l’amour de ma vie.

Mais Roger, l’était tout pour ma mère.

Et elle voulait réparer ce qu’elle avait causé.

J’avais le choix de pouvoir la laisser faire ce que Peyton souhaitait.

-Alors tu pourras…

C’est ce que j’dis d’une voix éraillée par l’alcool, le chagrin et la fatigue.

-Tu pourras les voir et t’occuper d’eux.

Puis, j’voulu détendre un peu l’atmosphère.

-T’façon, j’y connais rien. Faudra bien que quelqu’un qui est passé par là m’dise quoi faire, non ?

Et j’vis ma mère sourire. Le premier sourire complice qu’elle m’adressa depuis que j’suis né.

La main d’Howard

Dans mon dos.

Me fit du bien.

Le piano…

Que Peyton m’avait légué…

Représentait pour moi…

Bien plus que

Que tout l’argent du monde.

Je voulais en jouer

A l’enterrement

Pour dire au revoir

À mon amie.

Howard approuva.

La maman d’Howard aussi

Ce qui me donna un petit frisson.

Maître Louis…

Me dit que Peyton avait

Prévu des trucs pour ses

Pour ses funérailles.

Mais que peut-être

Je pourrais réaliser mon souhait.

-Ok…

Je baissai à nouveau les yeux.

Et écoutai seulement la suite

D’une oreille.

Howard reçut

Tout le reste de l’argent

Pour lui et les enfants

…

Mais alors…

Et les parents de Howard ?

Ils étaient là pour quoi ?

Mais Peyton…

Avait tout prévu.

Elle leur avait quand même

Laissé un petit quelque chose.

Mais surtout…

Elle leur confiait Howard.

Et alors là…

Je ressentis

Comme un truc magique

Ou quelque chose

Qui se serait soudain

Détendu.

Je relevai les yeux.

Et tournai la tête.

De la maman d’Howard

À Howard.

Et vice versa.

Ils étaient en train

De se réconcilier.

De faire la paix.

Est-ce que je pourrais ?

Moi ?

Faire la paix avec mes parents ?

J’en avais envie…

Mais eux ?

Howard…

Termina sur une note d’humour.

T’façon, j’y connais rien. Faudra bien que quelqu’un qui est passé par là m’dise quoi faire, non ?

Mais il pleurait.

Je me levai…

Et allait le prendre dans mes bras.

Parce que c’était

Tout ce que je pouvais faire.