-Explique-moi !

Carrie venait de faire irruption dans notre chambre de beau matin et lança sur dernier L.A.People sur ma figure alors que j’étais toujours en train d’émerger d’un agréable sommeil réparateur.

Je grommelai ouvrant les yeux pour montrer à ma femme mon plus bel air contrarié. Il ne faut, pourtant, pas commencer la journée les sourcils froncés… Ça donne mal à la tête ! Mais Carrie avait décidé que mon réveil serait à la fois brusque et désagréable.

-Quoi ?

On entendait dans ma voix ma contrariété. Si Carrie n’était pas l’héritière de MTI, je lui aurais déjà fait bouffer les papiers de divorce rien que pour m’avoir réveillé de cette manière.

-Lis ! Dixième page ! Lis !

Je me redressai en soupirant et en grommelant avant d’ouvrir le L.A.People à la dixième page. Là, je vis ma photo non loin de celle du demi-noir de The Lightening. Mais c’est sans doute les mots d’Amon Sørensen qui avaient fait fulminer Carrie. Je grommelai devant le tas de mensonge rapporté par le Danois. Moi ? M’être battu avec Izbel ? Non. Cet enfoiré m’avait simplement lancé un seau d’eau froide sur la tête. Et jamais je ne m’étais disputé avec lui sur nos divergence concernant nos goûts pour certains groupes plutôt que d’autres. Et encore moins pour des histoires de maison de disques.

Je fis la moue devant se gros ramassis de connerie.

-Mais…

C’est ma première réaction alors que mon air contrarié fut d’autant plus contrarié. Carrie, elle, répliqua.

-Tu m’a dit, hier matin, que les coups que tu avais dans le visage était à cause d’un chanteur amateur à qui tu aurais dit qu’il n’est pas doué. Et voilà que je lis ça ! Tu as vraiment dit à Izbel que BSC est supérieur à MTI ?! J’espère pour toi que non !

C’est pour ça qu’elle est en colère ? Sérieusement ?! Elle se fout de moi, la Carrie, là ? Elle sait bien que je ne suis pas du genre à faire l’apologie de quelque chose plutôt que d’autre chose. Si je faisais ça, je ne pourrais pas avoir des clients aussi différents.

Je levai les yeux sur Carrie la foudroyant du regard.

-Tu crois vraiment les conneries de Sørensen ? Il est réputé pour inventer les trois quart de ce qu’il y a dans ses articles. Et là, il a tout inventé. Izbel était bien là. Mais je ne me suis pas disputé avec lui. On a parlé tranquillement avant que ce foutu chanteur ne vienne me frapper parce que je lui avais dit plus tôt qu’il était nul. Fin de l’histoire.

Vous savez ce que je constate ? Que je ne suis pas connu pour être le mari de Carrie Hughes… Ni pour être Victor Hunter… Je suis toujours connu pour être le frère de Victoria Hunter. La célébrissime ! C’est ça qu’Amon avait dit dans l’article.

Un Amon qui allait me faire bien voir par Don ! Déjà que Carrie me regardait, là, avec son plus gros air sceptique.

-Tu es certain de ce que tu dis ?

Je me levai de mon lit toujours aussi contrarié et je mis mes mains sur les hanches de Carrie jetant un œil à ses courbes avant de lever mon regard sur le sien.

-Oui. Mais comme je vois, tu as plus confiance en Amon Sørensen, le plus grand menteur de Los Angeles, plutôt qu’en moi. Tu crois vraiment que je favoriserais BSC au profit de MTI alors que MTI sera notre futur bébé ? Je ne suis pas stupide, Carrie.

Elle fronça les sourcils avant de lancer :

-Tu l’es quand tu es bourré, Victor.

Oh qu’elle me tape sur les nerfs ! Je roulai des yeux.

-Mais pas à ce point… Tu n’as qu’à aller voir Izbel… Il te confirmera ce que je dis. Tu devrais le trouver dans les studio de MTI. Moi, je dois aller voir Amon. La diffamation, c’est un crime et je suis avocat.

Je me reculai avant de passer à côté de Carrie et de lui lancer avant de quitter la pièce :

-Oh et comme tu sembles fâchée, je crois que je vais aller passer ma journée ailleurs…

Carrie se retourna d’un coup, offusqué :

-Mais, Victor ! C’est notre jour qu’on est censé passé au lit !

Son jour préféré. Le seul où je la laissais réellement profiter de moi. Je me tournai vers elle.

-Ah oui ? Visiblement, tu l’as quitté depuis un moment le lit pour lire toutes les conneries de ce foutu Danois. A plus, Carrie.

Et je quittai la pièce pour finir par m’enfermer dans la salle de bain.