Aujourd’hui, j’étais une vraie pile électrique ! A peine réveillé, j’étais allé dans la salle de bain pour me préparer. Vanya, un peu moins réveillée bien que tout aussi motivée par notre projet d’aujourd’hui, passa sous la douche pendant que je buvais mon café en rassemblant quelques dons que des fans de The Warriors, sachant que j’étais l’une des voix de United For Youth, avait faits.

Il y avait quelques vêtements, des livres, mais ce qui m’avait particulièrement plu, c’était qu’il y avait aussi des cassettes des plus grands groupes de la ville : The Army, The Burning Fire, The Lightening, Roadtramp et j’en passe.

J’avais pratiquement fini de tout mettre dans des boîtes en carton séparées… Tant qu’à faire de faire un reportage sur l’association et, en particulier, sur Maritza Cortez, autant nous montrer dans le feu de l’action.

Une fois qu’on fut prêts tous les deux, on prit les caisses et on les mit dans la voiture. Il fallait d’abord passer par le studio de Vanya où elle avait donné rendez-vous à sa petite équipe. Modestement, elle n’avait demandé qu’un caméraman et un preneur de son.

C’était largement suffisant pour ce qu’on voulait faire.

Les deux techniciens prirent une camionnette à l’effigie de l’émission de Vanya et suivirent notre voiture jusque dans l’Eastside.

Une fois à destination, Vanya prit la caisse de cassettes et moi, je m’occupai des deux plus lourdes, les portant l’une au-dessus de l’autre, marchant un peu à l’aveugle, guidé par la douce voix de mon aimée.

-Ok, on va poser ça là…

Et à peine je posai mes caisses que Maritza vint vers nous. Je ne lui avais pas parlé de l’émission qu’on comptait faire, Vanya et moi, parce que je trouvais que ce serait une belle surprise pour elle.

Je pris Maritza dans mes bras chaleureusement… On était devenus complices au fil des jours et j’avais désormais bien compris que ce que Maritza faisait, elle le faisait sans arrière-pensée.

Je lâchai la lady avant de me tourner vers Vanya et lui prendre la main pour l’attirer vers nous.

-Maritza, je te présente Vanya, ma petite-amie. Vanya, Maritza, l’une des personnes les plus dévouées que j’ai jamais connu.

Puis, me tournant en souriant vers Maritza.

-Je voulais te faire une surprise : voici deux techniciens qui vont nous aider à faire une émission spéciale sur United For Youth. En mettant l’accent sur toi… C’est un peu pour faire taire tous ceux qui penseraient que tu n’es là que sur ordre de ton mari.

@ Billy Lighter

Il y avait quelque temps de cela, Ivar m’avait proposé de faire un reportage sur Maritza Reed et de son implication avec la fondation United For Youth. Il voulait, avec cette initiative, montrer un visage humain et humble de la femme de Jimmy Reed. J’avais adorée son idée mais j’avais cru qu’il serait plus sage et que l’approche serait plus simple si nous prenions un angle différent. L’idée du reportage sur Maritza Reed devînt donc celle d’un reportage sur les voix de la fondation et ce qu’elles pouvaient apportés pour aider les jeunes dans le besoin.

La levée du corps ne fut pas simple ce matin. J’avais les yeux petits encore alors qu’Ivar se préparait pour notre journée. Parfois, mon petit ami me donnait l’impression d’être une véritable petite boule d’énergie. C’était dans des moments comme ceux-ci que notre différence d’âge se faisait le plus ressentir, et elle n’était pas très grande, cette différence. Elle marquait tout de même quelques différences, de temps en temps et le matin, elle se faisait le plus ressentir. Tant que je n’avais pas bus au moins un café, je n’étais pas fonctionnelle.  

Je fus tout de même prête en même temps qu’Ivar et je l’aidais à trimbaler des cartons jusque dans notre voiture. Ensuite, nous devions nous rendre au studio où le caméraman et un preneur de son nous attendaient. Je n’avais pas demandé une grosse équipe pour ce reportage. Il serait tourné caméra à l’épaule et ce serait parfait. Le tout était de mettre l’accent sur la fondation et je ne voyais pas ça autrement qu’en simplicité.

Une fois sur place, j’aidais Ivar à décharger la voiture alors que mon équipe réduite préparait son matériel. Je guidais de mon mieux mon amoureux pour qu’il ne se prenne pas les pieds dans les fleurs du tapis, comme on dit.

- Ici ? Ok pour ici !

Je déposais la boîte avec celles qu’Ivar venait de déposer puis je m’étirais, encore un peu fripée de ma nuit. Je me redressais quand j’aperçue Madame Reed s’approcher de nous et Ivar la serra dans ses bras comme il l’aurait fait avec Tiffany. Ça me surpris un peu puis je me souvenue qu’il m’avait répété à quel point elle était facile d’approche et très loin d’être la femme hautaine et snob que l’on pourrait croire. Ivar fit les présentation sans manquer de nous complimenter toutes les deux au passage puis je tendis la main pour serrer celle de Maritza.

- Madame Reed, je suis heureuse de faire votre connaissance !

Elle me fit rire avec sa remarquer sur mon Madame Reed alors je me repris en rigolant doucement, ma salutation.

- Maritza ! Ivar m’a beaucoup parlé de toi et du plaisir qu’il avait de travailler avec toi pour la fondation.

Ivar expliqua ensuite à Maritza la raison de ma présence ici et oui, je dois l’avouer, je fus soulagée de voir que la nouvelle bénévole était ravie de cette initiative. Moi, je croyais vraiment que l’important demeurait la fondation et que d’en parler au travers de la femme de Jimmy Reed donnerait un coup de pouce. Et comme le disait Ivar, si cela pouvait permettre de justement dissocier Jimmy et Maritza, ça ne ferait certainement pas de mal !

@ Billy Lighter

J’étais arrivée tôt à la Mission St-John’s car nous avions une journée assez chargée pendant laquelle je voulais réorganiser le local servant pour les arts. Nous commencions à recevoir des dons de matériel et j’avais aussi fait l’achat de plusieurs contenant de peinture, de toile, de pinceaux, de crayons gras, de craies, de cartons de construction, bref, de quoi occuper les esprit créatif pendant plusieurs heures. Pour ranger tout ce matériel, j’avais aussi fait l’achat d’étagère mais il fallait encore les assembler puis déterminer où nous allions les placer dans l’espace pour que ce soit fonctionnel.

J’avais donc enfilé un t-shirt à l’effigie de la fondation ainsi qu’un jeans tout simple et j’avais simplement couvert mes cheveux d’un bandana pour éviter de -trop- les salir. Olivia se moquerait de me voir accoutrée ainsi, ça m’amusait de le penser. Pourtant, alors qu’elle était toute petite, je m’habillais ainsi pour aller au parc avec elle ou quand venait le temps de faire le grand ménage de la maison. J’aimais être confortable quand venait le temps de bouger.

J’aperçue la voiture d’Ivar entrer dans le stationnement, suivie d’une camionnette portant le logo de la chaîne de télévision ABC. Évidement, cela attira ma curiosité et je me dirigeais donc vers l’entrée de la Mission, là où Ivar venait d’entrer en compagnie de sa ravissante copine, la journaliste et animatrice Vanya Kournikova.

Toujours aussi charmeur et volubile, Ivar fit les présentations en me manquant pas de nous couvrir d’éloge, l’une comme l’autre puis Vanya leva sa main pour serre la mienne en me saluant avec un peu trop de forme.

- Lorsque j’entends Madame Reed, je regarde par-dessus mon épaule pour voir si ma belle-mère ne s’y trouverais pas. Appel moi Maritza.

Vanya se reprit donc, ce que je trouvais tout à fait charmant puis, en lui serrant la main, je lui retournais la politesse.

- Je suis également heureuse de faire ta connaissance. Je suis fan de ton émission. Nous l’aimons bien, Jimmy et moi.

Sans m’en cacher, je ne ratais jamais une occasion de parler de Jimmy de manière humble et plus près du reste de la population qu’on aurait tendance à le croire. En disant que nous aimions bien visionner l’émission de la jeune animatrice, ça ne pouvait pas manquer de la flatter.

Puis Ivar m’expliqua pourquoi il était en compagnie de sa copine et qu’une camionnette de la chaine télé les avait escortée ici. Il avait eu l’idée de me placer sous les projecteurs en utilisant la fondation comme fil conducteur. Si je pouvais saluer l’initiative de mon jeune ami, j’appréciais la belle visibilité dont United For Youth bénéficierait avec ce reportage.

- Je crois que c’est une bonne idée afin que les gens puissent mieux faire la part des choses entre Jimmy et moi et si cela peut servir à la fondation pour attirer encore plus de dons, je ne peux qu’être en accord avec cette idée.

Cependant, je ne voulais pas être la seule à prendre la parole. Ivar était là depuis bien avant moi et avait toute légitimité d’être la voix principale pour la fondation.

- Tu partageras l’écran avec moi, Ivar ? Sans toi, je crains fort que le reportage soit plus monotone.

@ Billy Lighter

Les deux femmes parurent ravies de ma façon de faire les présentations. Pourtant, je n’avais même pas vraiment pensé à leur faire des compliments. C’était tout simplement ce que je pensais de chacune. Et puis, en ce qui concernait Vanya, je n’avais fait que la présenter comme étant ma petite-amie, ce qui était le cas.

Mais je savais bien que Vanya aimait que je prouve bien à tout le monde que nos cœurs n’étaient plus à prendre. Personnellement, le mien n’était plus à prendre depuis l’école secondaire et cette histoire de petit pois.

Maritza, comme elle l’avait fait lors de sa première rencontre avec moi, insista pour que Vanya l’appelle par son prénom, me faisant rire en disant que quand on l’appelait « madame Reed », elle croyait qu’on appelait sa belle-mère.

Mais là où je fus surpris, c’est quand elle affirma qu’elle et Jimmy Reed regardaient l’émission de Vanya.

-Oh… Toi je n’en avais aucun doute… Mais Jimmy, j’aurais jamais cru… Je l’imagine perpétuellement heu… occupé.

Ouais, j’imaginais l’homme d’affaire toujours pressé à courir dans tous les sens et à prendre un peu les gens pour de la merde comme l’avait dit Howard Stone dans la presse.

Mais bon, apparemment, il n’était pas vraiment comme ça. Il savait aussi partager les petits plaisirs du peuple comme une émission de télé à grande écoute.

Bref, j’expliquai alors à Maritza pourquoi Vanya et ses techniciens étaient là. Et l’idée sembla plaire à Maritza !

-Tu me rassures. J’avais un peu peur que tu refuses de passer à l’écran.

Cela dit, elle demanda à partager la vedette avec moi. Je souris bien grand.

-C’est justement l’idée de Vanya. Ce n’est pas tellement nous que nous allons mettre en avant, mais bien la fondation et tout ce qu’on y fait.

Je me plaçai à côté de Maritza et passai mon bras autour de ses épaules, me mettant face à la caméra toujours éteinte pour le moment, et à Vanya.

-On pourrait commencer, si vous voulez bien, par une petite présentation de l’association et quelques questions posées par Vanya.

Je souris à celle-ci.

-S’il t’en viens en tête, évidemment.

J’attendis un regard approbateur de Maritza puis lançai au caméraman :

-Tu peux tourner !

Puis je souris à la caméra.

-Salut à tous ! Je suis Ivar Miller, bassiste et chanteur de The Warriors. Je suis bénévole et porte-parole de la toute nouvelle association United For Youth.

Puis je souris à Maritza, la laissant se présenter.  

@ Billy Lighter

Savoir que Maritza Reed était devant son écran pour mon émission, je pouvais le croire sans peine mais d’apprendre que Jimmy Reed était lui aussi sur le canapé avec son épouse me figea quelques instants. Parfois, les gens comme lui sont difficilement imaginable dans des situations que le commun des mortels fait soir après soir. Comme s’il lisait les sous-titres dans ma tête, Ivar mit des mots sur mes pensées. Heureusement qu’il avait une belle entente avec la femme de Reed car moi je n’aurais pas osé le dire tout haut ! Cette dernière ne semblait pas du tout choquée, même que ça sembla l’amuser.

Les présentations faites en bonne et due forme, Ivar expliqua à Maritza la raison de ma présence ici avec un caméraman et un preneur de son. J’avais cru que la nouvelle bénévole était déjà au courant du projet mais elle en découvrit l’existence sur le fait. Là encore, heureusement qu’elle était aussi facile d’approche que l’avait dit Ivar. Elle accepta se de prêter au jeu en disant même que c’était une excellente idée.

- Effectivement, cela permettra non seulement de vous mettre en valeur mais d’offrir une belle vitrine à la fondation. Elle n’aura jamais trop de visibilité.

La cause était plus que noble et elle me tenais à cœur ! J’avais les moyens de lui faire une belle publicité, je comptais donc tout mettre en œuvre pour aider. Maritza voulait bien participer au projet en autant qu’Ivar partage l’écran avec elle car elle disait craindre que le reportage soit moins éclatant sans la présence de mon petit ami. J’offris un sourire compatissant à Maritza. Doutait-elle à ce point d’elle qu’elle ne voulait pas prendre trop de place alors qu’on lui en proposait ? C’était humble de sa part.

- Comme le dit si bien Ivar, le but est de vraiment mettre l’accent sur la fondation pour lui faire de la publicité. J’aimerais croquer des images de vous dans le feu de l’action. Je vais vous suivre toute la journée avec Mason et Cole et de temps en temps, je vous poserai des questions.

Ivar passa son bras autour des épaules de Maritza, un improbable duo qui fonctionnait pourtant très bien. Ils formaient une belle équipe tous les deux et je ne doutais pas une seule seconde qu’à eux deux, ils donnaient  assez de cœur pour faire des miracles avec pas grand-chose.

- Oh, t’en fait pas ! J’en ai quelques une en réserves !

Je fis un clin d’œil a Ivar qui, toujours auprès de Maritza donna les directives au caméraman qui se prépara et, une fois prêt, tourna une première scène, si je pouvais appeler ça une scène. Ivar se présenta à l’écran puis ce fut au tour de Maritza.

- Parfait ! Maintenant, je voudrais prendre quelques scènes dans les différents locaux de la Mission pour que les gens voient comment ça se passe ici et ce que vous devez faire dans une journée.

Question de conscientiser la population sur le besoin réel de United For Youth.

@ Billy Lighter

Après des présentations en bonne et due forme, Ivar m’expliqua l’idée qu’il avait eu avec sa copine, une idée que je trouvait excellente, d’ailleurs. La fondation United For Youth faisait avec les moyens du bord en étant abrité à la Mission St-John’s qui manquait elle aussi cruellement de besoin. Coexister sans se tirer dans les pieds relevaient chaque jour du miracle donc, un reportage gratuit n’allait certainement pas faire de tort.

Évidement, je ne voulais pas prendre toute la place devant la caméra, pour plusieurs raisons. La plus évidente était que je n’avais pas été choisis par United For Youth comme porte-parole et que ce rôle revenait donc en toute légitimité. Ensuite, si je me trouvais ici, bien que je désirait réellement m’impliquer et que j’adorais ça, c’était parce que Jimmy avait cru que ce serait une belle façon de redorer son blason que lui avait partiellement terni Howard Stone avec sa médisance. Finalement, je n’étais pas à l’aise devant les caméras. Je préférais, et de loin, être au bras de Jimmy et de sourire pour les flashs sans avoir besoin de me prononcer.

Ceci étant établi, j’étais tout de même prête et heureuse de participer à ce beau projet et quand Ivar passa son bras autour de mes épaules pour lancer le tournage, c’est tout naturellement qu’il se présenta avec un enthousiasme assumé.

- Bonjour ! Je suis Martiza Reed et c’est avec un grand plaisir que je me suis jointe à Ivar et United For Youth pour porter mains fortes à la jeunesse de Los Angeles.

Inutile de me présenter comme étant l’épouse de Jimmy Reed ou la maman d’Olivia Cortez. Les gens le sauraient et le but de ma présence ici était aussi de me faire connaître pour qui j’étais et non pour ceux avec qui je vivais.

Vanya trouvait que pour le moment, c’était suffisant et voulait maintenant nous filmer en action. Au travers tous ces petits humains en pleine évolution, elle n’allait pas manquer d’action, ça ne faisait aucun doute.

- Bien, moi ça me va ! J’avais entreprit de vider les étagères du local d’art pour faire le tri dans notre inventaire et y placer le nouveau matériel. Les enfants doivent avoir terminé leur déjeuner maintenant.

Ils devaient donc tous être en train d’aller et venir et leur voix résonnait aux quatre coins du bâtiment. J’aimais bien l’effervescence qui émanait des enfants. Leur belle innocence et leur joie contagieuse.

- Nous pouvons donc aller dans ce local et bavarder en travaillant ?

Vanya accepta la proposition mais avant de nous rejoindre Ivar et moi au local qui servait pour les arts, alla de son côté avec le cameraman pour prendre des images dont elle se serviraient pour meubler son reportage et sur lesquelles elle pourrit mettre de la narration.

Je me sentais un tout petit peu nerveuse mais en même temps, heureuse. J’avais peur de dire ne bêtise ou de faire une gaffe devant la caméra. Ce serait quelque chose qui ne raterait pas et qui serait reprit hors contexte, je le redoutais.

Il y avait plusieurs enfants dans la salle d’art et quand ils nous virent entrer, Ivar et moi, posèrent pleins de questions sur les cartons que j’avais apporté et ce que nous comptions en faire. J’eu un très large sourire avant de leur expliquer que nous devions faire le ménage dans tout ça pour pouvoir mieux être organiser pour nos prochains élans de créations.

- Nous avons beaucoup de travail mais tous ensemble pouvons y arriver. Alors ? Qui prend un torchon ?

@ Billy Lighter

On était tous les trois d’accord sur la façon de procéder pour l’émission. Le but : mettre en lumière United For Youth, montrer ce qu’on y faisait et à quoi ça servait pour inciter les gens à s’impliquer dans cette belle aventure, que ce soit par des dons ou par du bénévolat.

J’avais pris doucement Maritza par les épaules. Elle était souriante, mais je la sentis un peu tendue par la présence de la caméra… Apparemment, si elle avait l’habitude d’être sur le feu de la rampe quand elle était au bras de Reed, elle n’avait pas l’habitude d’être mise en avant. C’était bien dommage, parce qu’elle méritait d’être connue pour qui elle était.

Mais elle joua le jeu, se présentant.

Une fois les présentation faite, Vanya fit couper la caméra et nous dit qu’elle allait nous filmer dans le feu de l’action et qu’on pourrait expliquer ce qu’on faisait en même temps.

-Ok, on va faire ça !

Maritza, elle, avait prévu de mettre de l’ordre dans la salle dédiée aux arts.

-Ok, je vais reprendre mes cartons.

Je m’éloignai dans le hall et pris les trois caisses : les cassettes, les livres et les vêtements et toute notre petite troupe se dirigea vers la salle d’art.

Comme l’avait bien deviné Maritza, les enfants et les quelques bénévoles venaient de finir leur déjeuner. Les gamins pouvaient donc choisir ce qu’ils voulaient faire. Les adolescents, en générale, retournaient à leurs chambres pour écouter de la musique ou prolonger un peu leur nuit… Mais pas tous. Certains étaient très impliqués dans la vie de l’association.

Alejandra, notre petite fugueuse, était là ce matin, dans la salle d’art… Elle s’avança vers moi en me voyant crouler sous mes cartons.

-Salut Ivar ! Laisse-moi prendre une caisse…

Elle prit celle du dessus, qui contenait les vêtements, puis le laissa tomber avant de plaquer ses mains sur sa bouche en voyant notre équipe de télévision.

-Madre de dios ! C’est Vanya Kournikova ! Je suis trop fan ! Vous êtes trop belle !

Je rigolai et déposai mes deux cartons restant.

-Ouais, c’est ma copine.

Je me tournai vers Vanya qui filmait de nouveau alors que Maritza incitait les enfants à l’aider à nettoyer les étagères. L’un des plus petits, âgé de trois ans, pris une petite loque et se mit à frotter frénétiquement.

-Voici la salle où enfants et bénévoles peuvent laisser libre court à leur imagination, que ce soit par la peinture, les bricolages, le chant. Malheureusement, nous n’avons pas d’instruments de musique digne de ce nom.

Je désignai la salle d’un geste de la main.

-United For Youth accueille des enfants orphelins, mais pas que ! Bien des enfants défavorisés viennent ici oublier un peu leur misère en jouant pendant que leurs parents mettent la main à la pâte contre des repas gratuits et aussi quelques dons de nourriture non périssable et de vêtements.

Je souris.

-Pour ce qui est des cours de chant, c’est Maritza qui s’en occupe, pas vrai, Maritza ?

@ Billy Lighter

Ivar et Martiza s’étaient présentés quand la caméra s’était mise à tournée et ils avaient fait ça dans les règles de l’art. Ils avaient été droit au but en allant à l’essentiel ce qui allait permettre de les découvrir plus en profondeur dans de prochaines séquences que nous allions tourner. J’avais en tête de garder le reportage le plus simple possible. Rien ne servait de chercher à rendre le tout trop compliqué, les gens allaient s’ennuyer avant la fin et zapper sur une autre chaîne.

Ma vision de la chose était de capter des images d’une journée type à la fondation et d’ajouter des voix hors champs de temps en temps et des bouts d’interview à d’autre moment. Ça rendrait le visionnement plus attrayant, plus actif et le téléspectateur aurait une meilleure idée de ce qui s’y passait et des besoins réels avec des images. Ils retiendraient plus facilement les informations que s’ils devaient écouter trente minutes de supplications !

Maritza avait prévu de faire du rangement dans la salle des arts ce qui faisait un bon point de départ. Ivar alla donc chercher ses cartons et moi, avec mon preneur de son et mon caméraman, j’allais faire le tour pour filmer ici et là. L’endroit, loin d’être insalubre, avait tout de même un grand besoin d’amour. Tout était minimalement aménagé, disparate, ce qui était tout à fait normal quand il fallait faire des miracles avec des dons. Cela dit, les enfants ne manquaient de rien. Après tout, il en fallait peu pour être heureux, pas vrai ?

- Tu en as assez Mason ?

Je voulais savoir si mon caméraman avait assez d’images pour assembler le reportage en studio. Il me fit signe du pouce vers le haut avant de me dire qu’il allait continuer de filmer pendant que nous serions sur place. Il aurait donc une banque d’image suffisante pour éviter de réutiliser toujours la même séquence.

- Tant mieux ! Je ne voudrais pas que ça ressemble à un épisode de The Flinstone !

Ensuite, je rejoignis Maritza et Ivar qui étaient déjà entourés d’enfants. L’une d’elle qui était avec Ivar plaqua ses mains sur sa bouche avant de me dire qu’elle était fan de moi et que j’étais trop belle.

- Merci, c’est très gentille ! Tu es vraiment jolie toi aussi, tu sais !

Peut-être que si certains enfants étaient intéressés, nous pourrions les accueillir en studio pendant le tournage de l’une de mes émissions. Ça leur ferait une sortie et peut-être que certains se découvriraient un intérêt pour la télévision. Je gardais l’idée en tête et en discuterais au moment opportun avec Ivar et Maritza, question de voir comment nous pourrions arranger la chose.

Maritza était déjà entrain de nettoyer avec l’aide de petites mains. C’était très mignon comme scène et Mason ne rata pas de filmer le tout. Ivar expliqua pour le bien des futurs téléspectateurs la vocation de la pièce en mettant l’emphase sur le manque de matériel, comme des instruments de musiques digne de ce nom. J’appréciais aussi qu’il précise que United For Youth n’était pas que pour des enfants orphelins mais aussi pour des enfants dont les parents étaient à faibles revenus.

- Nous mettrons en bande défilante en bas de l’écran, comment les gens peuvent aider soit en argent, en dons de matériel ou en temps.

Puis Ivar parla du talent au chant de Maritza qui lui servit un de ces regards avant d’esquisser un sourire timide et de se remettre au travail. Serait-ce que l’épouse de Reed ne voulait pas qu’on sache qu’elle avait une belle voix ?  Moi, je fis un clin d’œil à Ivar sachant très bien que si j’avais l’occasion d’enregistrer la voix de Madame Reed, je le ferais !

Tant qu’a être sur place, j’aidais moi aussi à la besogne. Ça me permettais de discuter avec les autres bénévoles et avec les enfants qui répondaient généreusement aux questions et sans gêne, devant la caméra.

Comme je l’avais espéré, Maritza Reed, bien absorbée par le rangement des fournitures d’art, fredonnait une magnifique chanson en espagnol. Mon regard croisa celui d’Ivar et je lui fis signe de faire comme si de rien était. Je voulais que le moment soit le plus sincère possible. Ce fut Martiza elle même qui se rendit compte de ce qui se passait et qui me lança son torchon en rigola.

- Tu as une très belle voix. On sait maintenant de qui Olivia tient son talent.

@ Billy Lighter

Ivar et sa petite amie avaient eu la bonne idée de faire un reportage sur la fondation [United For Youth[/i] autant pour que les gens sachent que j’étais ici pour les bonnes raisons que pour faire comprendre que nous avions largement besoin de toutes l’aide possible. Il y avait tant à faire au quotidien que nous ne savions plus, la plupart du temps, où donner de la tête.

Vanya enregistra nos présentations respectives puis, elle alla avec son caméraman et preneur de son de son côté pour capter des images de l’endroit. Certes, tout manquait d’amour ici, ce n’était pas faute d’en offrir tous les jours par de petits gestes. Lentement mais surement, nous en viendront qu’à avoir un bel endroit fonctionnel et garni de tout ce que les enfants allaient avoir de besoin pour grandir et s’épanouir.

Aujourd’hui, j’avais prévu de faire le ménage dans les étagères sur lesquelles nous rangions les articles d’art. J’en avais acheté beaucoup mais nous pouvions en récupérer de ce que nous avions. Il fallait nettoyer les étagères, faire les poussières, évaluer l’état des pinceaux, faire le tri dans la boîte des cartons pour voir s’il y en avait en restait encore entier, sans découpures dedans.  Il fallait aussi vérifier tous les crayons, jeter ceux qui étaient tellement court qu’il devenait impossible de les tenir entre le pouce et l’index ou alors pour les feutres, ceux qui ne produisaient plus du tout de couleur parce qu’ils avaient séchés.

J’avais pleins de petites mains pour m’aider à ma tâche pendant qu’Ivar lui, vidait ses cartons avec l’aide d’Alejandra. Cette dernière sembla impressionnée par la présence de Vanya qu’elle trouvait très belle. Il était vrai que la petite amie d’Ivar était magnifique. Ils formaient tous les deux un très beau couple. Je souriais, en me concentrant sur la besogne, sans me rendre compte que je fredonnais, puis, que je chantais, tout bas. Je faisais ça sans m’en rendre compte, même à la maison. Jimmy aimait beaucoup quand je chantais mais je n’y arrivais pas, pas naturellement. Je ne pouvais pas me décider à chanter comme ça en sachant qu’on m’écoutait.

Quand je réalisais que je chantais et qu’on m’écoutais, je stoppais net, gênée et mon réflexe fut de lancer mon torchon à Vanya tout en rigolant.

- Dios Mio ! Je suis bien loin de chanter aussi bien que ma fille !

Olivia avait de l’or dans la voix et une prestance incroyable sur scène. Moi, j’étais une chanteuse bas de gamme, une chanteuse de salle de bain. Sous la douche, je pouvais interpréter n’importe quoi, tant que je me savais seule dans la salle de bain !

- Les enfants aiment bien chanter avec moi. Je pense qu’il y a quelque chose de réconfortant là-dedans. Ça développe des liens et puis avouons-le, le travail s’effectue toujours mieux en chantant, pas vrai les enfants ?

Ceux-ci s’exclamèrent tous en chœur en confirmant mes dires ce qui me fit rire doucement avant de me remettre au boulot. Vanya demanda alors si les enfants aimaient mettre la main à la pâte.

- Oui… Et non. En fait, ici, tout le monde met la main à la pâte c’est un peu pour facilité le roulement des activités et pour éviter que ce soit toujours les mêmes qui rangent. Il y a une belle dynamique entre eux, n’est-ce pas, Ivar ? Comme une petite famille.

@ Billy Lighter

Vanya remercia Alejandra pour son compliment puis eu la bonne idée de mettre une barre défilante au bas de l’écran pour savoir où et comment faire des dons. Je hochai la tête avec un grand sourire.

-Ce serait nickel.

Dieu savait qu’on avait besoin de dons… D’ailleurs, Vanya m’avait déjà carrément, et plusieurs fois, vu acheter du neuf avec mon propre argent pour les enfants, comme les crayons de couleur que Maritza était en train de trier…

Ou des langes… Pour les plus petits qui étaient tellement en difficulté dans la vie qu’ils avaient du mal à apprendre à devenir propres.

Je parlai un peu de ce qu’on faisait ici, c’est-à-dire accueillir les enfants tant orphelins que défavorisés. Ces derniers venaient en général avec un de leur parent, souvent la mère. Soit parce que le père travaillait dur pour nourrir sa famille, soit parce que le père s’était taillé, soit parce qu’il était mort.

Mais l’inverse arrivait aussi. J’avais déjà vu un gamin dont la mère était partie, laissant le père, une vraie crème, dans la merde jusqu’au cou financièrement.

Enfin bref, on en voyait des vertes et des pas mûres, mais je n’étais pas là pour entrer dans les détails des déboires des enfants, mais pour montrer le rayon de soleil que pouvait être United For Youth dans leurs vies.

Et juste au moment où je disais que Maritza s’occupait, des cours de chants, celle-ci se rendit compte qu’elle fredonnait, ce qui confirmait mes dires. Mais quand Vanya la complimenta, elle eut droit à un jet de torchon. J’éclatai de rire quand elle affirma chanter moins bien que sa fille.

-Livia a un talent particulier, mais le principal, c’est que ça vienne du cœur…. Et chez Maritza, ça vient du cœur, indubitablement.

Les enfants s’exclamèrent d’un grand « ouiii » quand Maritza leur demanda si le travail ne se faisait pas mieux en chantant.

Puis Vanya demanda si les enfants aimaient bien aider… Je hochai la tête, mais Maritza fut plus loquace que moi qui fouillait dans les cassettes qui avaient été données.

-C’est vrai que tout le monde s’y met. Les parents quand ils en ont, les enfants… Comme le dit Maritza, on fonctionne comme une famille et… Oh Fireworks !

Je sortis la cassette du carton et la brandit !

-Le dernier single de Fireworks ! Merci pour ce don, si celui qui nous regarde se reconnait !

Mais Alejandra me pris la cassette des mains.

-Je suis trop amoureuse d’Howard Stone !

En rigolant, je la laissai aller avec son précieux gain et elle disparut vers les chambres.

J’écartai les bras en signe d’impuissance et en rigolant toujours.

-Les ados restent des ados… Comme tu peux le voir !

Pour moi, c’était le signe qu’ils se plaisaient quand même bien ici.

-En fait, les enfants qui sont ici le sont temporairement. On leur cherche des familles d’accueil pour les plus grands et on essaye au maximum que les plus petits soient adoptés. Bien sûr, on fait très attention à qui on confie nos petits protégés.

Je fis la moue, réfléchissant.

-Le plus dur pour nous, c’est de leur fournir les soins médicaux nécessaires. Parce que ça coûte très cher. Je sais que les médecins sont débordés mais si l’un d’eux entend notre appel, pour venir ne serait-ce qu’une heure par semaine donner de son temps, ce serait génial.

@ Billy Lighter

Nous avions tournés quelques belles images déjà et je proposais d’ajouter une bande défilante pour que les téléspectateurs puissent voir tous les moyens à leur disposition pour faire des dons. Il n’y avait pas que l’argent, bien que c’était le moyen le plus facile d’aider. United For Youth avait besoin de matériel en tout genre ainsi que de bénévoles. Tout ceux qui le désiraient pouvaient venir sur place et proposer mains fortes.

Pendant qu’Ivar ouvrait ses cartons, Maritza nettoyait les étagères et faisait du tri dans le matériel avec des enfants qui démontraient une belle implication. Ils semblaient heureux, ça faisait chaud au cœur de les voir. J’aimais l’ambiance dans le local, je ne voulais pas produire un reportage où la pitié était mise à profit pour attirer la sympathie des gens.

Maritza fredonna puis chanta avant de réaliser qu’elle avait un public. Quand elle s’en rendit compte, elle me balança son chiffon en rigolant avant de dire qu’elle n’avait pas le talent de sa fille. Certes, Olivia avait une voix particulièrement magnifique mais la jeune femme avait de qui tenir.

- Je pense que la pomme n’est pas tombée très loin du pommier. Tu chante vraiment très bien Maritza.

Ivar disait que tout ce qui comptait, c’était que le tout vienne du cœur et que de toute évidence, Maritz y mettait du sien. Cela dit, chanter devant public n’était pas donné à tout le monde. Fort probablement que c’était cette confiance qui manquait à la mère de la jeune diva. Chacun sa grappe comme on dit !

En fouillant dans son carton, Ivar trouva le dernier single de The Foreworks et profita que mon cameraman tournait pour remercier le donateur. Cela allait montrer que donner c’était bien, donner des choses utiles et pas démodées était encore mieux. Parce que soyons honnête, bien des gens se servaient de caisse de don pour se débarrasser de vieilleries, de jeux dont il manquait des pièces, de chaussures solitaires.

Alejandra s’empara de la cassette en avouant son amour inconditionnel pour Howard Stone !

- Qui n’aime pas Howard Stone !?

Au même instant, dans ma tête, j’entendis le bruit de frein stridant. Je venais de dire une grosse connerie devant Maritza dont le mari subissait la colère du chanteur en ce moment même. Mais la Latina ne s’en offusqua pas allant même dire qu’il était beau garçon. Au moins, elle avait comprit que je n’avais pas dit ça dans le but de la faire parler sur le cas Stone contre Reed.

- Oui, c’est ce que je constate. C’est merveilleux cependant de voir qu’ils vivent les mêmes passions que des adolescents issus de famille aisées. Ils ont accès à la musique, au cinéma, ils peuvent exprimer leur goûts.

La fondation leur permettait ce genre de chose.

Ivar expliqua ensuite comment cela fonctionnait au niveau du placement des enfants. Idéalement, ils étaient ici que de façon temporaire grâce à des familles prêtent à les accueillir chez eux pour les pus vieux alors que les plus petits avaient plus souvent la chance de se faire adopter. Tout ça se faisait selon des critères strictes pour éviter que les enfants ne tombent sur pire que ce qu’ils avaient vécus ce qui serait fort regrettable et risquerait de produire des effets néfastes et permanant.

- C’est très bien d’être sélectif quant aux familles d’accueils et adoptives.

La plus grosse demande de United For Youth était évidemment celle d’avoir de l’aide médical à peu de frais. Ça ne devait pas être évident quand un enfant tombait malade, ici. Il ne suffisait que d’un rhume pour contaminer tout ce beau petit monde. Maritza renchérissait sur le sujet. Les enfants tombent souvent malade, rien de plus normal mais les frais pouvaient rapidement grimper et la facture exploser. Avoir un médecin à temps plein serait improbable, ni la fondation ni la mission avait les reins assez solide pour assurer le salaire d’un médecin. Cependant si plusieurs cliniques privés ou hôpitaux offraient ne serait-ce qu’une heure par semaine, ce serait un bon départ, comme elle le disait.

- Je suis certaine que quelqu’un entendra votre appel et qu’un miracle pourra se produire.

Hors caméra, mon équipe réduite et moi-même prenions le temps d’aider, tant qu’à être sur place et tout en bavardant avec Ivar, Maritza et les enfants, j’emmagasinais des informations pour étoffer mon reportage. Je savais exactement où je m’en allais avec tout ça et je commençais à avoir assez de matériel pour offrir un produit de qualité.

Quand je me retrouvais seule à nouveau avec Ivar et Maritza, je leur posais une dernière question.

- À titre personnel, qu’est-ce que votre rôle chez United For Youth vous a apporté ?

@ Billy Lighter

Concentrée sur ma besogne, oubliant la caméra et les questions de Vanya, je ne me rendis pas compte que je m’étais mise à chanter. Je le faisais spontanément en travaillant et les enfants souvent chantaient avec moi parce qu’ils adoraient ça, que ça mettait de la joie dans notre travail. Puis, quand je relevais la tête et que je vis les yeux braqués sur moi, je compris assez vite ce qui venait de se produire et à la réaction de Vanya, je répondis en lui lançant mon chiffon tout en riant doucement.

Vanya, tout comme Ivar me complimentèrent sur ma voix. C’était gentil mais la véritable chanteuse à la maison demeurait Olivia. Ma fille était fabuleuse, elle venait de le prouver en accomplissant une tournée sans faille.

- Merci… Je prends tout de même les compliments.

Ça fait toujours du bien de se faire complimenter, je ne peux pas le nier.

Ivar, en défaisant ses cartons, trouva le dernier single de Fireworks ce qui fit s’emballer Alejandra qui en pinçait pour Howard Stone. Je ne pouvais toujours pas le sentir mais quand Vanya lança candidement que tout le monde aimait Stone avant d’afficher un regard qui trahissait qu’elle venait de comprendre la bourde qu’elle venait de faire, je passais par-dessus ma rancœur envers l’horrible personnage pour dire qu’il était effectivement beau garçon. C’était tout ce qu’il avait pour lui mais ça, je ne l’ajoutais pas.

- Nous essayons très fort de faire en sorte que leur quotidien soit autant normal que n’importe quels autres enfants. Ils sont, pour plusieurs, à un âge où les rêves deviennent source d’espoirs. Il ne faut pas qu’ils croient qu’ils n’ont pas le droit de rêver.

Ce serait trop triste et inacceptable.

De tous les rêves qu’ils pouvaient avoir, celui d’avoir une famille revenait le plus souvent et comme le mentionnait Ivar, nous faisions en sorte que les élus soient plus que digne de confiance pour prendre soins d’eux. Hors de question de placer les enfants chez les premiers postulant sous prétexte que cela nous ferait des bouches de moins à nourrir.

Ensuite, avoir de l’aide médical ne serait pas un luxe. Je pensais que si chaque clinique indépendante et hôpital envoyait un médecin une fois par semaine ici, ne serait-ce que pour une heure, nous pourrions déjà fournir de meilleurs soins et bilans de santés aux enfants.

- Il faut croiser les doigts pour que le message se fasse entendre. J’ai confiance que cela puisse se faire.

Ensuite, on se remis tous au travail, Vanya et ses deux collègues aussi. L’ambiance était taquine, tout le monde rigolait bien et la salle fut remise en état en moins de temps que je ne l’avais estimé en arrivant ce matin.

C’était une excellente chose de faites !

- Pour moi, c’est une continuité de ce que j’ai toujours fait de mieux, prendre soins de mes enfants. Je me sens bien entourés d’eux, on apprend beaucoup sur soit en côtoyant des enfants. C’est valorisant quand, dans leurs yeux, je peux voir l’émerveillement. C’est très touchant.

Je me sentais bien à donner de mon temps pour le bonheur des tous petits.

@ Billy Lighter

Ma Vanya insista pour dire que Maritza chantait vraiment bien malgré que cette dernière soit vraiment modeste. Etant chanteur moi-même, puisque je doublais la voix de Finan assez souvent dans les chansons de The Warriors, je savais reconnaître que la latina n’était pas tout à fait au niveau de sa fille, mais pas loin quand même.

Je souris aux deux filles.

-Maritza m’a quand même donné deux ou trois trucs de respiration. Elle a un talent certain !

Puis on trouva dans les cartons le dernier single de Fireworks. Alejandra ne manqua pas de s’exclamer, en grande fan d’Howard Stone qu’elle était. Vanya renchérit avant de blêmir direct. Je la regardai, l’interrogeant du regard… Personnellement, j’avais complètement zappé les histoires entre Stone et Reed…

Et puis,  en plus, je voyais Maritza comme étant une personne complètement à part. Une femme épanouie, indépendante de son mari. C’était ce que je voulais faire passer dans cette émission et j’étais tellement dedans que je ne pensais même plus au magnat de BSC.

Du coup, je me demandais évidemment pourquoi Vanya devenait toute blanche.

Mais il n’y eut aucun incident diplomatique, Maritza affirmant même que Howard Stone était pas mal dans son genre.

Puis on en revint à nos moutons qui était United For Youth. Tout en montrant la belle unité qu’on représentait, on montrait à la caméra l’ambiance plutôt familiale qui régnait ici. Personne ne rechignait à la tâche, du plus petit enfant au plus impliqué des bénévoles.

J’expliquai, d’une façon assez pratique, comment fonctionnaient les familles d’accueil et les adoptions et en profitai pour faire un appel aux services médicaux de la ville.

Maritza, elle, fut beaucoup plus poétique, parlant des espoirs et des rêves des enfants.

Avec tout ça, on commençait à avoir pas mal de matière pour faire un petit reportage sur l’association.

Vanya lança un peu la question de la fin en nous demandant à tous les deux ce que notre implication dans United For Youth nous avait apporté sur le plan personnel.

Je souris à Maritza et lui fis signe d’y aller la première. Honneur aux dames.

Elle expliqua que pour elle, ce n’était que la suite toute naturelle de l’éducation et de l’amour qu’elle avait donné à ses enfants… Et c’était vrai qu’elle s’en occupait comme une petite maman, encourageant toujours les plus petits comme les plus grands dans leurs rêves. Comme elle l’avait probablement fait pour sa fille.

Puis, ce fut à moi. Je regardai la caméra et m’adressai aux futurs téléspectateurs.

-En ce qui me concerne, ça m’a prouvé que même en étant très jeune moi-même, je pouvais aider d’autres jeunes, et même des enfants. Quand on m’a demandé d’intégrer United For Youth, je ne pensais pas être à la hauteur. Je me suis prouvé à moi-même que j’avais tort. On est jamais trop jeune, trop vieux, trop riche ou trop pauvre pour aider les autres.

@ Billy Lighter

Maritza s’était laissé aller à chanter sans s’en rendre compte et elle avait reçu toute mon admiration pour ça. Elle avait une magnifique voix, pas au  point de faire de l’ombre à sa fille mais en l’écoutant, je pouvais sans contredit affirmer qu’Olivia avait acquit le talent de sa maman et l’avait magnifié. La Latina timide et modeste, accepta nos compliments.

Je devais apprendre à tourner ma langue plusieurs fois dans ma bouche avant de parler. C’était un truc que je me répétais souvent et je venais encore d’en faire la preuve en demandant candidement, qui ici n’aimait pas Howard Stone, après que la jeune Alejandra ait témoigner de ses sentiments pour le beau batteur de The Burning Fire. Heureusement, Maritza, démontrant sa grande résilience et une dignité à toute épreuve, ne se formalisa pas de ma remarque, avouant même que Stone était bel homme.

La catastrophe avorté, je continuais de poser des questions tout en travaillant puis mon cameraman et mon preneur de son mirent eux aussi la main à la pâte tant et si bien que la besogne de Maritza qu’elle avait prévu pour toute la journée, fut accompli en un rien de temps.

Je jugeais avoir assez de matériel pour offrir un beau reportage à la fondation qui avait bien besoin de toute la visibilité possible. J’allais m’afférer en salle de montage à mettre toutes les images en ordre et dès que ce sera près, j’allais offrir un visionnement privé à Ivar et Maritza.

Pour terminer l’interview, je posais une dernière question aux portes paroles de United For youth. Je voulais simplement savoir ce que la fondation leur avait apporté à eux, à titre personnel. Quel accomplissement ou quel besoin qu’ils n’avaient pas avant de venir offrir du temps ici, parvenaient-ils à combler.

Maritza parla d’une continuité de son rôle de mère. Ses enfants devenaient grands à l’exception de son petit dernier mais je comprenais que pour elle, offrir de son temps à ces enfants, c’était quelque chose de naturel, comme une maman savait faire. Elle ne se lassais pas de voir dans leurs yeux, l’émerveillement lier à l’apprentissage.

Pour Ivar, il avait le sentiment d’avoir prouver que même en étant jeune, il avait pouvait aider des enfants, être à l’écoute. Il avait eu peur de ne pas être à la hauteur mais il avait vite comprit qu’il avait eu tort. Mon petit ami avait trouvé sa place, ça ne faisait aucun doute, en tous les cas, moi, j’avais vu la beauté de son implication et ce que cela lui avait apporté.

- Merci à tous les deux pour votre temps et de nous avoir permis cette incursion dans cette belle mission qu’est celle de United For Youth.

@ Billy Lighter