C’est parti ! Ma toute première fête dans mon magnifique yacht venait de commencer !

J’avais mis les petites plats dans les grands pour cet évènement. Beaucoup de serveurs, une publicités accrues dans les clubs et au sein de la jet-set pour avoir un maximum de monde, une sono dernier cri, une scène avait même été installée sur ma plage privée pour que les musiciens qui le voudraient puisse se montrer un peu. Car – ouais – je comptais faire en sorte que mes fêtes soient un moyen de pouvoir repérer de nouveaux artistes. N’étais-je pas un génie ?

Si !

Ma plage était sécurisée par des roches d’un côté et des barrière de l’autre. Devant ses barrière était noté la liste noire qui, pour le moment, n’excluais que le petit merdeux. Mais j’étais certain que cette liste allait grossir en fonction de mon humeur… Des agents de sécurité veillaient au grain et contrôlaient quiconque entraient. Car en dehors de Stone, je ne voulais qu’aucun gamin de moins de 18 n’entre ici ! Une règle déjà en vigueur lors de mes anciennes fêtes bien que j’avais baissé un rien l’âge afin des artistes plus jeunes puissent entrer pour montrer tout leur talent !

L’endroit se replissait à vue d’œil et je regardais tout ça depuis mon bateau en bon capitaine que j’étais. Les serveurs faisaient leur boulot en venant proposer diverses boissons alcoolisées ou non aux invités. On pouvait entendre la musique sortir des baffles. C’était Roadtamp ! Quoi de mieux pour une fête chez le grand Daniele Ricci ?

-Je dois avouer que ce yacht est tout simplement magnifique. Je suis impressionnée dit une voix proche de moi.

Je m’étais retourné vers Jessica Hill qui venait de grimper dans mon yacht une verre de champagne à la main. D’ailleurs, j’entendais bien que plusieurs personnes avaient déjà envahis l’endroit.

-Tu peux même y réserver une cabine pour la nuit. Mais attention, les places sont limités alors dépêches-toi, dis-je avec un petit sourire en coin.

Elle rigola avant de regarder vers la plage qui se remplissait. La plage était illuminé par des spots et autres illuminations.

-Il me faut une proie avant, dit-elle avec un petit sourire.

Ah oui ? Tu es vieille, Jessica…

-Bonne chance !, dis-je avec un grand sourire avant de laisser Jessica là pour aller me chercher un whisky et passer d’invités en invités.

J’avais pu croiser Dustin Lakers – sans doute qu’il venait pour se trouver, ici, un poulain digne de ce nom. Mais aussi Kate Julian qui semblait – elle aussi – en chasse. Pas de trace de Vicky pour le moment… Mais j’avais hâte de voir si elle allait se pointer avec Tobby Cooper. Son frère, en tout cas, était là… Je l’entendais d’ici alors qu’il semblait chauffer Willow Ford. Putain – Carrie Hughes est la femme la plus aveugle du monde entier !

Quand je jugeai que l’endroit était assez rempli et après avoir discuter avec quelques personnes, je grimpai sur la scène pour m’adresser à la foule.

-Bienvenue à tous dans le tout nouveau meilleur endroit de fête de tout Los Angeles ! Ici, c’est alcool à volonté, musique à volonté et débauche à volonté ! N’hésitez pas à entrer dans le yacht, vous y trouverez de quoi manger ! La scène est à quiconque voudrait montrer ses talents ! Que ceux qui jouent mal ou chantent faux s’abstiennent de risque de finir sur la liste noire !, dis-je avec un petit sourire en coin. Maintenant amusez-vous !, lançais-je avant de quitter la scène laissant à nouveau place à la musique.

Je suis le meilleur !

Je souris à Marizta alors que je roulais à toute allure sur les routes de Los Angeles en direction de Santa Monica.

-Je nous ai réservé une cabine dans le yacht. Nous pourrons ainsi profiter jusqu’au bout de cette inauguration.

C’était la première vraie fête à laquelle je participais depuis ce qui me semblait être une éternité. J’avais été plutôt sage depuis mon mariage et la grossesse de Maritza et il en allait de même pour Daniele qui avait lui aussi accueilli une petite fille, Daniela.

Maintenant que nos progénitures pouvaient se passer un peu de leurs mères, il était temps de reprendre quelques bonnes vieilles habitudes. Enfin… pas toutes, car je ne comptais coucher avec personne d’autre que mon épouse… Mais autrement, musique, cigares et alcool à foison étaient les bienvenus.

Et j’étais persuadé que ça ferait aussi du bien à Maritza de sortir un peu de son rôle de mère pour en prendre un autre : celle de Madame Reed, la femme du personnage le plus influent de la ville, si pas de l’état entier.

Contrairement à nos nouveaux débuts, soit depuis nos retrouvailles, je n’avais plus peur qu’elle fasse des faux-pas. Elle avait beaucoup appris, à mon contact, et savait om était sa place. Elle savait aussi qu’elle était censée représenter la part de moi-même, glamour et décontractée. Sans pour autant parler à tort ou à travers.

Une fois à destination, je reconnus quelques voitures parquées à proximité. Mais les agents de sécurité chargés de surveiller le parking reconnurent ma voiture et me firent des signes, me guidant jusqu’à un parking plus privé où se trouvait la voiture de Daniele… J’avais souris en dépassant l’Aston Martin de Victor qui était reléguée un peu plus loin sur la digue.

La voiture en sécurité, j’en sortis et en fis le tour pour aller ouvrir la portière à Maritza et lui prêter ma main pour l’aider à en sortir, puis lui offrant mon bras pour faire notre entrée.

Les flashes crépitèrent dès que nous sortîmes du parking bien gardé et j’offris des sourires à l’assemblée, m’arrêtant çà et là avec Maritza pour poser quelques secondes et ainsi satisfaire l’appétit insatiable des journalistes et autres paparazzi.

Nous arrivâmes sur la plage et Je me rendis compte que Maritza avait été plus intelligente que moi point de vue vestimentaire. Si j’avais opté pour un costume classique, Maritza avait opté pour une robe mi-saison qui lui allait à ravir mais surtout, pour des sandales sans talon qui lui permettaient de marcher dans le sable plus confortablement que moi avec mes chaussures de costume.

Une fois entrés et bien en vue, les serveurs convergèrent vers nous comme attiré par un aimant et nous eûmes maints choix d’apéritifs et autres amuse-gueule. J’optai, pour commencer, pour une coupe de champagne. Je regardai ensuite amoureusement Maritza et trinquai avec elle.

-A cette soirée. Qu’elle soit mémorable.

Et juste au moment où nous prenions notre première gorgée les yeux dans les yeux, la musique, Roadtramp, baissa un peu, attirant notre attention vers la scène où Daniele venait d’apparaître.

-Approchons-nous.

Nous nous dirigeâmes vers la scène, saluant de la tête quelques personnes au passage, afin d’écouter le discours inaugural de mon ami. Et il s’en donna à cœur joie, rappelant les règles de base dont la première était surtout de s’amuser !

J’applaudis en tapant sur mon avant-bras (étant donné que j’avais ma coupe en main)… puis entraînai Maritza vers les escaliers qui descendaient de la scène pour aller à la rencontre de l’Italien.

-Daniele ! Quelle magnifique soirée ! L’ambiance y est ! Tu as fait fort avec les jeux de lumière !

Pour la première fois depuis sa naissance, j’allais laisser mon fils pour de longues heures aux bons soins d’Isabel en qui j’avais pleinement confiance. La jeune fille était pour J.R., l’un des visages qu’il connaissait le plus en dehors de son père, sa grand-mère et moi. Je savais donc qu’il n’y aurait aucun soucis mais je ne pouvais m’empêcher de m’ennuyer déjà de mon fils alors que je me préparais dans ma chambre.

Malgré ce petit sentiment d’angoisse à l’idée de me séparer de mon fils, j’étais heureuse de sortir au bras de Jimmy et de pouvoir être, le temps d’une soirée, autre chose qu’une mère, ou du moins, pas qu’une mère. Je prenais donc grand soin en me maquillant sobrement mais avec tout de même plus d’éclat que dans mon quotidien et j’avais soigneusement choisis ma robe de style kimono en soie noir avec de grosses fleurs roses. J’avais lâchement remonté une partie de ma chevelure en un chignon duquel je laissais aller de longues mèches. Ma tenue serait agrémentée de sandales plates dorées. Un look tout en simplicité mais assez glamour pour l’occasion. Jimmy, quant à lui, était élégant comme toujours dans un costume classic. Mon époux serait sans contredit le plus bel homme présent ce soir.

Une fois la voiture garée, je pris le bras de Jimmy, marchant tête haut sous les feux des appareils photos des paparazzi bordant de pars et d’autres le chemin pour se rendre jusqu’au lieu de la fête donnée par les Ricci. Nous prenions de temps en temps la pose sans trop nous attarder, que pour donner de quoi satisfaire ces requins à lentilles.

Nous eûmes rapidement de quoi se rafraichir, un verre de champagne en l’occurrence et Jimmy trinqua avec moi à cette soirée mémorable que nous nous promettions. Je lui souris, complice, avant de prendre une gorgée avant de nous diriger vers Daniele qui venait d’apparaitre dans notre champ de vision.

Jimmy nous entraîna à la rencontre de notre ami qui, tout sourire, était le roi de la soirée. Elle ne faisait que commencer et l’ambiance y était déjà avec les effets de lumières, le service de boisson qui ne laissait personne attendre avec un verre vide à la main et la musique qui, si elle était pour le moment enregistrée sur bande, ne manquait pas de donner de la saveur à la fête.

À l’invitation de Daniele à quiconque voudrait se donner en prestation sur scène, j’espérais y voir ma fille. Je savais qu’elle avait l’intention de venir en compagnie de Julian. J’en étais ravie, moi qui avait cru et crain qu’il y ait un peu d’eau dans le gaz, entre eux. Une impression de mère qui s’était avérée fausse, fort heureusement.

- Bonsoir Daniele !

Je lui fis amicalement la bise puis je cherchais du regard Samantha. La belle Italienne n’était pas loin, à quelques mètres seulement. Elle discutait avec Carrie Hughes mais son regard croisa le mien et elle me salua d’un signe de tête. J’irais la retrouver après avoir discuter un peu avec Daniele ou alors elle viendrait quand elle prendrait congé de la fille de Don Hughes.

- Quelle belle acquisition que ce yacht ! On dit que c’est un véritable palace sur flot.

On disait bien des choses sur ce yacht alors qu’il n’avait pas encore été officiellement inauguré. Moi, tout ce que j’en savais, c’était que Jimmy nous avait réservé une cabine et c’était principalement ce qui me tardait le plus de visiter.

Ce soir, Daniele donnait une grande fête pour inaugurer le yacht de rêve qu’il venait de s’acheter. Je l’avais vu amarré au quai de la plage de Santa Monica et je devais avouer que la bête avait de quoi attirer les regards et faire rêver. Je pouvais m’imaginer aisément partir là-dessus avec Julian et nous laisser voguer sans cap précis, simplement par plaisir de se retrouver loin de tout et seuls au monde.

Notre relation allait mieux depuis notre querelle et la franche conversation qui s’en était suivie bien que j’étais restée avec le désir de me couper du reste du monde et profiter de mon mari sans agenda à respecter. Je demeurais convaincue que notre couple en avait cruellement besoin mais comme il m’avait bien fait comprendre qu’il ne se sentait pas capable de partir avant que sa marque soit lancée, je respectais son désir en ravalant le mien, pour notre bien.

En attendant, je m’étais remise à l’écriture de mes chansons et j’avais reçu dernièrement une proposition que je devais discuter avec Daniele, pas ce soir évidement, mais très prochainement.

Pour la fête de ce soir, j’avais enfilé une robe longue mais très légère, couleur lilas et j’avais remonté mes cheveux pour avoir les épaules et le cou complètement dégagés. J’aimais mettre l’accent sur mon cou surtout lorsqu’il était décoré d’un magnifique collier comme cela était le cas ce soir. J’avais osé le mascara noir pour allonger mes cils et approfondir mon regard et fardé mes yeux d’un rose délicat.  

Julian gara sa voiture là où les voituriers nous indiquèrent d’aller et, ensuite, ont dû marcher un peu pour nous rendre là où une horde de paparazzis faisaient le pied de grue pour capter l’arrivée de tous les invités. Je m’étais habituée à ce genre de cirque tant et si bien que je ne les voyais plus tant que ça. Je savais qu’ils étaient là mais ils faisaient partis du paysage comme le ciel et ses nuages. J’affichais mon plus beau sourire au bras de Julian en foulant ce qui pouvait ressembler au tapis rouge de galas et, une fois sur la plage, je remerciais secrètement le ciel d’avoir eue la brillante idée de porter des sandales plates plutôt que les belles sandales blanches à talon que j’avais déniché en faisant les boutiques avec Jess. Julian serait déjà entrain de me relever si j’avais été juchée sur des talons !

- Il y a déjà beaucoup de monde ! Oh, mon père et ma mère sont là, avec Daniele. Tu veux qu’on aille les saluer ?

C’était une question pour la forme ! Nous ne pouvions pas nous présenter ici sans aller d’abord rejoindre mon manager et mes parents qui bavardaient.

Avant tout, je me pris un verre de champagne qu’on venait de me proposer et je laissais Julian se choisir un cocktail à son goût.

- Victor Hunter est là… C’est drôle comme avant, je ne le remarquais jamais et depuis qu’il s’est invité dans mon studio pour me dire que j’en hériterais comme avocat, je le vois absolument partout !

Je ne savais toujours pas quoi penser de ce drôle de moineau !

- Bonsoir, bonsoir !

Je saluais des gens alors que doucement, Julian et moi tracions notre chemin jusqu’à mes parents et Daniele.

J’avais accepté de venir avec Livia à la fête que donnait Ricci dans son nouveau yacht. Je n’avais jamais, de ma vie, participer à une fête organisée par Ricci en dehors de son mariage… Ses fêtes étaient, parait-il, légendaire. Mais je n’avais, avant, pas l’âge requis pour y participer.

Désormais, c’était le cas et Livia et moi pouvions y aller surtout que Livia était la protégée de Ricci. Je savais qu’il se pourrait bien que ma mère y soit… C’était ce qui m’avait longuement fait hésiter sans que je le dise tout haut à Livia. Mais étant donné la dernière crise qu’avait passé notre couple, je me disais que si je refusais de venir, ça risquait de créer une autre dispute.

Livia avait mis une robe légère pour l’occasion. Moi, j’avais opté pour une chemise grise-bleue et un pantalon léger. Sachant qu’on allait être dans le sable, j’avais mis des chaussure en toile afin de ne pas trop être ennuyé.

Livia était très enthousiaste et on arriva sur les lieux de la fête en voiture. Je la garai là où des voituriers m’indiquèrent de me garer. C’était assez près de l’endroit. M’est d’avis que Ricci avait choisir lui-même qui seraient les privilégiés qui pourrait se garer là. Et on faisait partie des privilégiés. Enfin, Livia en faisait partie. Je reconnus, d’ailleurs, non loin, la voiture de Reed.

On sortit de la voiture et, très vite, on fut mitraillé par des paparazzis venu obtenir des photos… Je plissai des yeux toujours autant ennuyé par ce petit manège qui, heureusement, ne dura que le temps qu’on passe l’entrée. A l’intérieur, Livia constata qu’il y avait beaucoup de monde. J’hochai de la tête avant qu’elle ne repère ses parents avec Ricci. Je souris.

-Oui. On peut aller les voir.

On se dirigea vers eux mon regard allant de convives en convives voyant beaucoup de tête connues dont ma sœur qui discutait avec Samantha Ricci. Livia, elle, avait repéré mon beau-frère qui était, aussi, l’avocat de Jimmy Reed. Elle disait que depuis qu’elle savait qu’elle allait en hérité comme avocat, elle le voyait partout. Je rigolai un peu regardant vers Victor qui semblait en grande conversation avec l’actrice, Willow Ford.

-Il faut dire que je l’ai vu deux fois dans L.A.People ces derniers temps… Puis… Peut-être qu’il fait en sorte que tu le vois justement parce que tu vas en hérité et qu’il veut que tu ne l’oublie pas. Ça serait bien son genre… Ma sœur est là aussi. Faudra que je te la présente.

Oui… Parce que Livia n’avait encore jamais discuter avec Carrie. Je savais qu’elle pensait que ma sœur était une profiteuse qui était revenue faire la paix avec mon père juste pour une part d’héritage… Alors autant les faire se rencontrer pour que Livia puisse mieux connaitre Carrie et la voir, peut-être, autrement.

On s’approcha de Ricci et des parents de Livia. Une fois à leur hauteur, je lançai :

-Bonsoir tout le monde…

Je ne savais jamais vraiment quoi dire en présence des parents de Livia… Pourtant, je me rappelle du temps où je vénérais presque Jimmy Reed. Un temps révolu…

Mon discours – fait en toute improvisation – était une petit bijou. J’en étais assez fier et j’étais certain que Sammy avait apprécié. Elle était la reine de la fête après tout et j’en étais le digne roi !

Je n’allais pas tarder à la rejoindre mais je devais aussi être là pour les gens ayant fait le déplacement pour admirer mon yacht. Puis, je pouvais voir – de loin – qu’elle était, elle-même, déjà en train de discuter avec Carrie Hughes. Tiens ! Carrie est venue ? Je devais avoué être étonné. Carrie ne me portait pas dans son cœur mais peut-être venait-elle pour – enfin ! – surveiller son mari qui, soyons franc, se plaisait à la tromper chaque fois qu’il en avait l’occasion. Suffisait de le voir à la tour BSC draguer quiconque avait une paire de seins.

Un peu comme moi et Jim autrefois. Bien que – à l’époque – nous n’étions pas mariés.

Jim, d’ailleurs, vint à ma rencontre avec sa femme, Maritza. Ils me saluèrent chacun à leur manière et je devais avouer apprécier largement les compliments de mon ami.

-Bonsoir Maritza ! Bonsoir amico mio !, lançais-je enthousiaste. Merci ! J’ai bien pris le temps de tout préparer au cours des dernières semaines. Je voulais que cette inauguration soit encore meilleure que toutes les fêtes que j’ai fait auparavant et, sans me vanter, je crois que c’est plutôt réussi.

Maritza, elle, était impressionnée par le yacht. Il m’avait couté une petite fortune mais c’était de l’argent bien dépensé.

-C’est un palace sur flot. Vous verrez, les cabines sont luxueuses, elle aussi, dis-je me rappelant très bien que Jim en avait réservé une.

J’avisais Jim. Il avait mis un costard des plus classique. Mamma mia – amico mio, tu vas avoir des soucis avec le sables.

-Jim… Tu aurais dû savoir qu’il y avait du sable sur la plage, dis-je avec un petit sourire en coin. Ton costard est classe mais tes chaussures vont t’ennuyer, c’est certain.

Pour ma part, j’étais en tenue décontracté. Ce n’était pas un gala, après tout. Mais je savais que Jim était toujours sortir du lot. C’est réussi !

Je venais à peine de charrier Jim que Livia ainsi que son mari arrivèrent. Le jeune Hughes nous salua. Décidément, il ne manquait plus que Don pour que ma fête fasse office de réunion de famille.

-Bonsoir, les jeunes, dis-je avec un petit sourire. Content que vous soyez venu. J’avais réservé une place de parking tout près de l’entrée pour vous au cas où. Parce que, ici, c’est moi le grand maitre du parking, dis-je en affichant un grand sourire entendu surtout pour Jim.

Nous avions rejoint Daniele qui semblait plus que satisfait de son petit discours d’inauguration. Je retrouvais, dans son visage épanoui, le jeune et enthousiaste Italien qui découvrait à peine le rêve américain dans les années soixante. C’était beau à voir et, surtout, ça promettait pour le reste de la soirée !

Il n’était pas accompagné de Samantha et, de mon point de vue, ce n’était pas plus mal car, si Maritza semblait vouloir être très bonne amie avec la compatriote de Daniele, ce n’était pas mon cas. Je trouvais que Samantha ne savait pas rester à sa place et qu’elle avait bien trop d’ambitions mal placées pour une femme.

En plus… Elle était chez MTI… Cela dit, elle aurait bien eu du mal d’être manager chez BSC, vu que j’en étais le patron.

J’avais décidément, bien du mal à cautionner les goûts de Daniele en matière de femme.

J’avais pris brièvement Daniele dans mes bras pour le saluer et il avait fait la bise à Maritza. Nous le complimentâmes tous les deux. Moi m’extasiant sur le jeu de lumière et Maritza pensant déjà au luxe qu’allait nous offrir le yacht.

Daniele trouvait sa fête plutôt réussie, jusqu’ici.

-Je vois que tu as mis les toutes dernières technologies à ton service pour ce soir. Nous n’avions pas cela dans les années soixante. Mais on se débrouillait quand même.

Je me tournai vers Maritza.

-Je t’ai déjà parlé des fêtes de Daniele. Elles sont légendaires. Tu vas avoir droit à ton baptême du feu, Ritza.

Puis Daniele me fit diriger mon regard vers mes chaussures qu’Isabel avait soigneusement cirées mais le travail de la petite latina était déjà réduit à néant à cause du sable. Ce qui faisait bien rire mon ami de toujours.

-Elles sont déjà pleines de sable. Mais je ne pouvais pas décemment me présenter en sandales. Tu as vu les paparazzi à l’entrée ?

Le regard de Daniele passa par au-dessus de mon épaule et un réflexe que j’avais acquis dans l’Eastside en compagnie de Delfino Alvarez et consort me fit me retourner pour suivre son regard. C’était une forme d’instinct de survie : toujours tout voir, tout entendre.

Mais ce n’était qu’Olivia et Julian. Et un beau sourire accueillant se dessina sur mon visage. J’embrassai ma fille sur la joue alors que Daniele se proclamait grand maître du parking de la soirée. Une petite pique à mon attention à laquelle je répondis par un sourire narquois.

-Bonsoir et bienvenue, les enfants.

Puis, je serrai la main à Julian.

-Cela fait plaisir de vous voir… Comment ça va, cette marque de voiture, Julian ?

Est-ce que j’allais bientôt pouvoir me pavaner dans une voiture dernier cri ?

Puis, mon regard se posa sur Livia.

-Tu es vraiment belle… Mais tu as de qui tenir…

Daniele avait sonné le début des festivités par son petit discours et nous l’avions rejoint, Jimmy et moi pour le saluer et discuter un peu alors que les invités commençaient tous à arriver et se rassembler en petits groupes ici et là sur la plage. J’avais aperçue Samantha, toujours aussi ravissante, qui bavardait un peu plus loin et je me disais que j’irais la saluer un peu plus tard.

Je m’étais extasiée par la somptuosité du yacht qu’il me tardait de découvrir, un palace sur flot comme le disait Daniele. En tous les cas, ça faisait rêver de voir pareil engin qui nous narguait presque par toute sa prestance. Peut-être que nous partirions tous les quatre, Daniele et sa femme ainsi que Jimmy et moi, en vacances sur ce yacht. Mais d’ici là, j’espérais que Daniele allait parfaire ses habiletés de capitaine. Selon ce que m’avait raconté Samantha, leur première sortie en mer ne s’était pas déroulée tout à fait comme ils l’avaient planifié.

- Effectivement, un véritable palace.

Je décodais le sous-titre quand Daniele parla des cabines luxueuses. Jimmy et nous n’avions pas l’intention de rentrer avant tard, très tard, justement parce que nous avions l’intention de profiter de l’une de ces cabines et de son confort.

- Je suis ravie de pouvoir prendre enfin part à l’une de ces légendaires fêtes et plus encore, Jimmy.

Ensuite, Daniele taquina Jimmy sur son choix de chaussures mais mon époux n’aurait pas négligé l’élégance jusqu’au bout de ses pieds par peur d’avoir du sable jusque dans ses chaussettes. Quant à moi, mes pieds nus dans mes sandales ne risquaient pas d’attirer l’attention même avec mes orteils parfaitement vernis.

Nous fûmes rejoints par Olivia et Julian et ma fille était ravissante pour ne pas dire époustouflante. Plus elle vieillissait, plus elle prenait de son père alors que déjà toute jeune, elle en était son portrait tout craché.  Ma fille nous salua avant de nous embrasser, son père et moi alors que ce dernier la complimentait tout en me flattant au passage.

Jimmy s’intéressa de savoir comment allait la marque de voiture de Julian, un projet qui accaparait énormément mon gendre mais, comme toute chose qui nous tienne à cœur, rien de plus normal que d’y investir beaucoup de son temps. J’étais moi aussi intéressée de savoir où en était la marque.

- Il me tarde de la voir.

J’espérais qu’il obtiendrait tout le succès escompté, en tous les cas mais comme je ne m’y connaissais pas en voiture, je me gardais de faire davantage de remarque, me contentant d’observer discrètement ma fille qui malgré qu’elle avait bonne mine, me semblait fatiguée et même, il me semblait qu’elle avait un peu maigrit.

- Et de ton côté ? Prête pour l’Afrique ?

Ce projet ne m’enchantais pas mais alors là, pas du tout ! L’Angola était touchée par la guerre et autre conflits politique. Y expédier ma fille ne représentait pour moi qu’une source de stress qui ne se calmerait pas tant qu’elle serait de retour saine et sauve, à la maison. Je ne comprenais pas que Daniele ait pu valider un tel voyage !

Julian et moi avions rejoins mes parents qui étaient en compagnie de mon manager, Daniele Ricci. La soirée était jeune mais l’ambiance était déjà là. Il fallait dire que Daniele et sa femme, Samantha, ne faisaient jamais les choses à moitié. Ainsi donc, les innombrables guirlandes de lumières, les dizaines de serveurs se promenant avec des plateaux bien garnis, les flambeaux dégageant une odeur de citronnelle et le yacht nous surplombant en arrière-plan ne laissaient rien au hasard.

Nos verres en mains, j’avais saluer le petit groupe. Daniele fût le premier à nous accueillir se disant heureux de nous voir ici avant de s’auto proclamer le grand maitre du parking. Cela m’avait bien fait sourire, sachant ce qui se cachait derrière ce sous-entendu. Tout ce que Grant Fleming faisait chez BSC voyageait à la vitesse d’une brise d’hiver. Ce petit avait une âme de tortionnaire despotique, comme quoi, la pomme ne tombait jamais bien loin de l’arbre.

- Tu gère tes emplacement de parking d’une main de fer, Daniele. Nous te remercions de nous avoir réservé une place de choix.

Mon père m’embrassa, tout comme ma mère qui s’enquirent de savoir où en était la marque de voiture de Julian. Je bus une gorgée de mon verre, laissant Julian parler de son projet qui l’accaparait beaucoup. Je ne lui en voulais pas de s’y investir autant, j’avais fait mon deuil de beaucoup de choses, c’était plus rationnel, préférant me contenter de ce que j’avais. Cette soirée était l’une de ces petites choses desquelles je me satisfaisais.

- Merci, c’est un très beau compliment.

Mon père venait de me dire que j’étais ravissante, laissant sous-entendre que je tenais cela de ma mère puisqu’il n’était pas chauvin au point de faire ce genre de commentaire pour se glorifier lui-même. Il était vrai que ma mère possédait une réelle beauté naturelle et qu’elle s’était bien mise en valeur ce soir.

- Oui, presque. J’ai reçue ce matin une liste recommandée des choses à apporter. Et il me reste deux vaccins à avoir.

J’étais mentalement prête pour mon voyage. J’avais hâte et j’étais excitée mais comme je n’avais aucune idée de ce qui m’attendais là-bas à savoir comment les choses allaient se dérouler, j’étais un peu anxieuse. Ce n’était pas non plus de cette manière dont je rêvais de visiter l’Afrique. N’en demeurait pas moins que le tout s’annonçait comme prometteur d’un voyage que je n’oublierais pas de sitôt.

- Je dois aussi parler avec Howard Stone pour savoir de son côté, comme il s’organise.

Prononcer ce nom risquait bien de faire grincer des dents mes quatre interlocuteurs mais c’était ainsi. United For Youth nous y envoyait tous les deux, je ne pouvais pas faire comme s’il n’existait pas !

Des éclats de rire me firent tourner la tête en direction du yacht et, l’espace d’une seconde, je crus justement apercevoir Howard sur le pont, à moitié dissimuler par ce qui me semblait être une colonne de son ou un truc dans le genre. Le yacht était immense et tout ce qui m’apparaissait de là me semblait tout petit. Je plissais des yeux en me disant que j’avais dû rêver quoi qu’au fond de moi, un petit je ne sais quoi me faisait presque espérer qu’il ait pu braver la sécurité et trouver un moyen d’entrer. Ce serait du Howard tout cracher.

- Il me tarde de visiter ton yacht, Daniele. Il est impressionnant, c’est le moins que l’on puisse dire.

On s’était approché du trio composé des parents de Livia et de Daniele Ricci. Ce fut le manager de Livia qui nous salua en premier. Il parla de la place de parking qui nous fut réservée. Il s’autoproclama grand maitre du parking et vu le regard à Jimmy Reed, j’étais certain qu’il y avait une sorte de sous-entendu que je ne pouvais pas capter. Livia le remercia. J’hochai de la tête.

-Oui. Merci beaucoup.

Maritza et Jimmy nous saluèrent aussi. Je serrai la main de Jimmy d’une bonne poigne en le regardant dans les yeux. Il me demanda comment allait ma marque de voiture. Un sujet que j’affectionnais tout particulièrement.

-Elle va bien. Je vais bientôt pouvoir la lancer officiellement. Mon premier prototype est quasi terminé. Il me reste quelques finitions mais j’en suis assez satisfait. On va pouvoir faire des essais et le produire en masse. D’autres suivront dans la foulée. J’ai une bonne équipe d’ingénieurs et de mécaniciens.

Maritza semblait pressé de voir ce modèle et je souris en hochant de la tête. Tout ça ne devrait plus tarder désormais.

Jimmy complimenta ensuite sa fille en s’envoyant des fleurs au passage. Ou en envoyait-il à sa femme ? Sincèrement, Livia est blonde aux yeux bleus et connaissant Reed, j’étais persuadé que c’était à lui-même qu’il faisait un compliment… Compliment que Livia semblait apprécié.

Ce fut alors à Maritza de poser des questions à sa fille sur l’Afrique. Je tiquai un peu… Ce voyage ne me plaisait pas… Pas parce que c’était en Afrique mais parce que Livia sera avec Howard Stone. Mais j’avais décidé de garder ma jalousie pour moi alors j’affichai un sourire afin de paraitre confiant.

Livia parla de ses vaccins mais aussi de Stone ce qui, moi, je fis regarder ailleurs pour ne pas montrer que j’étais incapable de garder le sourire quand il était question d’Howard Stone.

Mais mon regard tomba alors sur ma mère qui était plus loin sur la plage. Je me raclai la gorge avant de tourner d’un coup la tête pour ne plus la regarder…

Livia, elle, avait bien envie de visiter le yacht. Je me raclai à nouveau la gorge reprenant le fil de la conversation.

-Effectivement. C’est un très beau bateau. On devrait aller y faire un tour Livia… Enfin… Quand tu le voudras.

J’étais un peu déstabilisé… J’essayais de ne pas l’être mais bon…

Oui ! Un véritable palace ! Il n’y avait pas d’autres mots pour décrire mon yacht !

Jim, lui, était émerveillé par tous les effets de lumière et la technologie utilisé pour donner une autre dimension à cette fête. Il disait que nous n’avions pas tout ça dans les années 60.

-J’évolue avec mon temps, amico mio, dis-je avec un petit sourire. Or la technologie nous permet de belles choses actuellement.

Jim s’adressa alors à Maritza parlant de mes légendaires fêtes. La femme de Jim n’avait encore jamais eu l’occasion d’y participé. Peu après que j’ai eut le coli surprise appelé Tony, j’avais cessé ce genre de fête. Déjà parce que j’avais de grave soucis avec la Casa Nuova mais aussi parce qu’il était difficile de faire ce genre de fête avec un marmot dans les pattes. Désormais, c’était différent ! Maritza, elle, semblait ravie.

-J’espère qu’elle sera à la hauteur de vos attente, Maritza, dis-je avec un petit sourire, certain que ça sera la cas.

J’avais quelque peu charrier Jim sur sa tenue. Il avait opté pour un costard. Moi, j’avais une veste très classe mais un t-shirt en dessous. Ça restait classe – Daniele Ricci est toujours classe. Mais je n’avais pas fait l’erreur de mettre un costard… Cependant, les paparazzis présents avaient convaincu Jim pour une tenue classique bien que le sable entrait déjà dans ses chaussures.

-Je te reconnais bien là, amico mio, dis-je en rigolant. D’autres n’ont pas été aussi prévoyant que toi… Je n’avais pas donné de code vestimentaire et j’ai vu Kyle Davis s’amener en bermuda et Victor Hunter, ton petit chouchou, en tenue d’étudiant de Fairfax !, dis-je en me foutant ouvertement de l’acteur autant que de l’avocat.

J’étais certains que d’autres avaient aussi omis de mettre la donnée « classe » à leur tenue. Comme… Julian Hughes, par exemple ! Si Livia portait une magnifique robe, son mari, même s’il avait une chemise, ne s’était pas grandement foulé.

Je les avais salué – tout de même… Ils étaient content de leur place de parking ! Tu vois, amico mio ! Moi, je fais des heureux !

Ce fut la marque de voiture du jeune Hughes qui fut le premier sujet de conversation. Apparemment, ça n’allait pas tardé à être lancé.

-J’ai hâte de voir aussi ce que tu nous proposera comme modèle, dis-je sincèrement intéressé.

Jim complimenta sa fille non sans s’envoyer des fleurs… A lui et peut-être à Maritza aussi. Après tout, Livia était le fruit des deux, non ? Quant à Maritza, c’était le voyage en Afrique de sa fille qui l’intéressait. Normal pour une mère – me direz-vous… Moi, j’espérais que Livia n’allait pas se faire manger par toutes les bestioles bizarres et ne jamais revenir ! C’est un endroit dangereux, l’Afrique ! C’est la brousse !

Je ne prêtais pas attention aux états d’âmes du jeune Hughes mais bien à Livia qui voulait demander à mon bannis du jour comment il s’organisait de son côté. Est-ce une blague ?

-Stone ? S’organiser ?, dis-je avec un air surpris.

J’avais éclaté de rire avant de me reprendre.

-Je crois qu’il s’organisera quand il sera dans l’avion… C’est bien le genre, dis-je sarcastique.

J’aurais été vicieux, j’aurais parlé à Livia de l’album qu’elle faisait avec Stone… Mais je ne voulais pas gâcher la soirée.

Je m’étais tourné vers Jim.

-Je ne comprendrais jamais les jeunes… L’Afrique… As-t’on idée ?, dis-je surpris que Livia ait accepté un tel voyage.

Les deux jeunes voulaient très bientôt visiter mon yacht. Le jeune Hughes semblait avoir vu une sorte de fantôme – cela dit… Il butait sur les mots.

-Faites à votre aise ! Vous pouvez allez où vous voulez. Si vous voulez une cabine, j’en ai encore une de libre. Mais dépêchez-vous, Jessica Hill hésite à la prendre, dis-je en souriant.

Daniele souligna qu’il évoluait avec son temps. Et je devais avouer que c’était plus que réussi. Les lasers, les lumières, les néons. Tout y était pour faire de cette soirée une soirée de rêve. Ceux qui allaient prendre du LSD et d’autres drogues ce soir allaient en avoir pour leur argent, avec tout ça.

Mais ce qui m’intéressait moi était d’un autre ordre.

-J’espère que tes protégés s’en inspireront pour leurs concerts.

Ce soir, nous allions certainement croiser des groupes comme Roadtramp, mais aussi des légendes comme Sniper. Ça allait vraiment être grandiose.

Maritza, elle, était plus intriguée par le bateau. J’allais le découvrir ce soir en même temps qu’elle. Mais vu de l’extérieur, j’imaginais qu’il devait y avoir énormément de place dedans. Daniele m’avait même parlé d’une salle de cinéma…

Bref, dans tous les cas, c’était la première fête de Maritza et Daniele, tout comme moi, espérait que ce serait à la hauteur de ses attentes.

Quant à ma tenue vestimentaire peu appropriée, cela faisait bien rire Daniele qui, lui, avait trouvé le juste milieu entre pratique et classe. Il en profita pour critiquer Kyle Davis et Victor Hunter qu’il qualifia de « mon chouchou »… Je fis la moue.

-Je ne compte pas rester sur cette plage bien longtemps. C’est le bateau qui m’intéresse. Et Victor Hunter n’est pas mon chouchou… Juste une carte précieuse dans ma manche.

Il avait réussi à gagner la garde de la petite Fleming, après tout. Même si ça avait du être un jeu d'enfant étant donné le suspicions qui planaient encore sur Ward malgré son procès truqué.

Nous fûmes alors rejoints par ma fille et son mari. Et, fidèle à moi-même, si je soulignai la beauté de Livia (ce qu’une femme devait être en tout temps), c’était plutôt au projet de Julian que je m’intéressais plutôt qu’à ceux de Livia. Pourquoi ? Et bien parce que Julian était un homme et que, dans ma tête, ce qu’il faisait avait naturellement plus d’intérêt que les plans ô combien irrationnels de Livia qui se laissait entraîner dans tout et n’importe quoi.

Avec Stone, en plus… Livia était vraiment irréfléchie, parfois.

J’écoutai donc attentivement Julian pour qui les choses avançaient grandement ! Il allait bientôt pouvoir produire ses propres voitures. J’eus un beau sourire.

-Je veux être dans les premiers à en posséder une.

Ce fut Maritza qui questionna sa fille sur son fameux voyage en Afrique. Un sujet dont je me serait bien passé. Je vidai mon verre et fut directement resservi par un serveur observateur… Mais je faillis m’étrangler avec ma boisson quand Livia affirma que, pour l’organisation du voyage, elle allait se référer à Howard Stone !

Daniele fut plus prompt que moi à réagir et j’abondai dans son sens.

-Tu n’as vraiment pas d’autre modèle qu’Howard Stone ? Sincèrement, Livia, je te croyais plus intelligente que ça.

Quant à avoir choisi l’Afrique… je me tournai vers Daniele.

-C’est United For Youth qui a décidé de la destination. Ils n’ont pas eu le choix. Le seul choix valable qu’ils avaient était de refuser, comme Maritza l’a fait.

En réalité, je n’avais pas laissé le choix à Maritza.

-Ils auraient du envoyer Miller au lieu de choisir Livia. C’est leur porte-parole, non ?

Je regardai Livia en faisant la moue…

-Mais bon… Comme ça, tu verras l’Afrique et en sera dégoûtée… La saleté, la chaleur, la population… Ton rêve sera vite brisé.

Et c’était tant mieux, qu’elle revienne un peu sur terre.

Comme nous, les jeunes avaient envie de voir l’intérieur du bateau…

-C’est là que nous allons aller. Je regarderai les concerts d’en haut… Après avoir vidé le sable de mes chaussures.

Je passai mon bras à Ritza.

La soirée était prometteuse, c’était la conclusion qui sautait au yeux, à juste titre. Tout avait été pensé et installé de façon à en mettre plein la vue. J’aimais ce genre d’exubérance en pareil circonstance, ailleurs, ça n’aurait pas eu sa place. Ceci dit, autre que les guirlandes de lumière à la fine pointe de la technologie, ce qui m’impressionnais moi et qui captivait mon attention, c’était le yacht, le véritable roi de la fête.

Daniele et Jimmy échangèrent quelques banalités sur le code ( ou le non-code ) vestimentaire et, bien sûr, je tournais la tête en direction de Victor Hunter qui, décrit par Daniele, ressemblait à un écolier de Fairfax. Certains oubliait le décorum le plus élémentaire mais ce n’était pas plus mal. Il n’en était que plus facile de dépareiller le bon du mauvais grain.

Julian et Livia arrivèrent pour mon plus grand plaisir. Ma fille, ravissante, était tout sourire alors que Julian semblait un peu plus préoccupé. On s’intéressa à la marque de voiture de Julian, un projet qui demandait beaucoup de réflexion et de minutie. Bien que le domaine automobile n’était pas ma tasse de thé, mes connaissances s’arrêtant aux quatre roues et au volant, je me doutais bien que ce genre d’entreprise ne pouvait se faire sans y mettre du temps.

- Ce sera un plaisir que de me laisser conduire dans l’une de tes voitures.

Jimmy allait en acheter une, cela allait de soit ! Ce serait une fierté que de dire que c’était notre gendre qui l’avait créé du tout au tout.

J’interrogeais ma fille sur son imminent voyage en Afrique, un voyage que la fondation que je parrainais lui avait demandé de faire. Je n’avais pas prit part à l’élaboration de ce projet aussi, j’avais été mise devant le fait accompli quand on m’annonça qu’Howard Stone et ma fille avaient été demandé pour se rendre en Afrique. Si je trouvais le but louable, j’aurais préféré que Livia décline l’offre. Mais, aventureuse comme elle l’était, il aurait été bien surprenant que Livia refuse.

Je sourcillais quand Livia expliqua là où elle en était mais ce ne fut rien en comparaison avec la remarque basse et mesquine de son père. Je le trouvais pour le coup ignoble pour ne pas dire sans cœur. Avait-il un trop plein de cérumen dans les oreilles pour avoir mal compris de ce que venait de dire notre fille ? Non, en fait, il faisait du Jimmy Reed dans les règles de l’art. Comprendre que ce qu’il voulait bien comprendre et écraser du bout du doigt pour montrer sa supériorité. Devais-je lui rappeler que Livia lui avait, il n’y avait pas si longtemps de ça, proposer de faire un voyage père-fille en Afrique et qu’il en avait été touché ?  Bien que je n’approuvais pas que l’accompagnateur ce tour ci soit Howard Stone, l’Afrique n’en serait pas moins sale, chaude et surpeuplé.

Livia savait encaisser, mieux que moi. Elle était restée droite et n’avait même pas cillé sous l’attaque gratuite de son père. Parfois, je me demandais s’il se rendait compte du mal qu’il faisait dans le but simple de se montrer supérieur.

Mais pour m’éviter d’être à mon tour humilié gratuitement, je préférais ne pas répondre à Jimmy et le laisser me guider vers le pont du bateau, puisque Julian avait exprimé son désir d’aller lui aussi visiter le yacht.

Daniele, mon père et ma mère se disaient tous trois impatients de voir le fameux modèle automobile de Julian sur les routes. Il travaillait si fort pour que son tout premier modèle soit parfait. Cela me réjouissais de voir ma famille et mon manager le supporter et désireux de se procurer l’une des premières voiture de Julian. Je regardais amoureusement Julian, heureuse d’entendre toutes ces belles paroles autour d’un si grand projet.

Il s’était immiscé insidieusement entre nous mais maintenant que Julian touchait la fin, je comprenais que tout cela avait été pour le mieux. Il allait goûter à son heure de gloire et je continuais de le soutenir de mon mieux. Avec des hauts et des bas mais sans jamais baisser les bras.

Quand ma mère me demanda où j’en étais dans mes préparatifs pour l’Afrique, il se passa quelque chose d’assez phénoménale. Quelque chose qui me fit sourire intérieurement et qui scella définitivement ma relation avec mon père à l’état de fictive. Je ne serais sa fille que lorsqu’il en aurait besoin, que lorsque je pourrais l’aider dans ses propres intérêt.

- Je me doute bien que Stone ne sera prêt que dans l’avion… J’ai ma liste, je sais exactement ce dont j’ai besoin, là où je dois me diriger, je n’ai pas besoin de Stone pour me conseiller, je ne crois pas non plus l’avoir mentionner ou laisser sous-entendre. Non en fait, ce que j’ai dit c’est que j’étais prête, qu’il ne me manquais que deux vaccins et que j’attendais de voir comment lui il s’organise de son côté, rien de plus.

Mais pour mon père, je n’étais pas plus intelligente que cela…

Que pouvais-je répondre à pareille attaque ? Valait mieux ne rien dire, ça ne valait pas la peine, j’aurais tord de toute façon.

- Je conclus donc que tu décline la proposition que je t’ai faite à Tijuana, celle d’un voyage père-fille en Afrique après que tu m’aies toi-même suggérer de considérer l’Afrique comme prochaine destination voyage ?

Parce qu’il ne devait pas avoir envie de voyager dans un pays sale, chaud et surpeuplé en compagnie de sa fille pas très intelligente.

Sur ce, il valait mieux garder le sourire et se rendre sur le yacht le visiter, puisque c’était la raison pour laquelle nous étions tous ici ce soir.

J’étais assez fier que Daniele Ricci ainsi que le couple Reed soient intéressé par mon nouveau modèle de voiture. Ils voulaient tous pouvoir rouler dans mon prototype. Je souris sincèrement surtout quand Jimmy Reed ajouta qu’il voulait être le premier à en posséder une.

-Je ferais en sorte que ça soit le cas.

Par la suite, Maritza parla du voyage en Afrique de Livia. Mais je ne m’attendais pas à ce que ce voyage soit autant le sujet de discorde. Entre moi et Livia, s’en était un. A cause de Stone. Et le fait que, tout en même temps, je vois, au loin, ma mère, n’arrangeait en rien mon sentiment de nervosité. Une tension qui sembla contaminer tout le monde ici.

Ricci s’exclama quand Livia parla de Stone. Reed semblait du même avis que le manager concernant l’organisation d’Howard Stone vis-à-vis de ce voyage. Je me raclai la gorge pressé que cette conversation se termine. Chaque fois que j’entendais le mot « Stone », j’avais un sentiment amer dans la gorge.

Livia remit les choses au clair. Elle ne voulait pas dire qu’elle comptait sur Stone pour l’organisation et que son père ainsi que Ricci avait mal compris ce qu’elle voulait dire malgré les insultes de son père.

Ricci, lui, trouvait que l’Afrique n’était pas tellement une bonne idée de voyage mais Reed expliqua que l’idée venait de United For Youth… C’était un voyage humanitaire… Ça ne se faisait pas vraiment dans une station balnéaire ce genre de voyage. D’où mon refus de suivre Livia. Si elle se sentait capable d’affronter tout ça, ce n’était pas mon cas et je le lui avais dit. Reed ajouta qu’ils auraient dû envoyer Ivar Miller a la place…

-Je suppose qu’ils voulaient des stars confirmées. Livia en est une… C’est pour une bonne cause. Livia aime défendre des bonnes causes.

En gros, quelque part, Reed ne devrait-elle pas être fier d’elle ? Elle allait aider des gens plus pauvre avec sa notoriété… A moins que Reed s’en fiche comme le prétend Stone dans les médias… Que la présence de Maritza chez United For Youth c’est juste pour faire taire les mauvaises langues.

Quelque part, ça ne m’étonnerait pas de lui…

Livia encaissait ce que disait son père. J’avais mal pour elle. Je savais ce que c’était de ne pas avoir l’approbation de ses parents. Si j’avais toujours celle de mon père… Ma mère c’était autre chose. Elle lança alors à son père qu’il ne comptait donc pas honorer la proposition faite par Livia… Je suivais la conversation toujours aussi nerveux par tout un tas de paramètre.

Je fus, ensuite, assez soulagé qu’on décide d’aller  jusqu’au bateau. Dedans, on pourra se désolidariser des parents de Livia.

On alla, donc, vers le bateau… Même si je savais que j’allais devoir trouver le courage de parler à ma mère.

La fête ne faisait que commencer mais les concerts – notamment – s’annonçaient grandioses surtout que je savais que Roadtramp allait y faire une apparition, entre autre. Jim ne sera en rien déçu !

Nous avions discuté de la magnificence de mon bateau et je n’avais pu faire une réflexion sur les vêtements de Jim qui n’était pas forcément adéquat à cause du sable. Mais Jim comptait surtout profiter du bateau – ce qui ne m’étonnait rien de lui. Quant à Victor Hunter, il affirma que l’avocat n’était pas son chouchou ! Ah oui ? Ce n’est pas l’impression qu’il donne !

-Un cadre précieux qu’il faut entretenir, c’est ça ?, dis-je avec un petit sourire en coin. Jim… Il n’y a pas de honte à avoir des chouchou. Moi-même j’en ai !

Et si Victor n’était pas le chouchou de Jim, l’inverse était par contre évident. Victor avait un mauvais mot pour tout le monde mais pas pour Jim et ça depuis des années !

Nous fûmes alors rejoint par Livia et Julian. Les deux jeunes semblaient aller bien et on avait brièvement parlé des projets de Julian pour sa marque de voiture. Je devais avouer être pressé de voir quel genre de modèle allait nous sortir le petit Hughes. Jim – comme à son habitude – voulait être le premier à obtenir le nouveau modèle. Quant à moi, j’attendais de voir si Jim ne se crashe pas avant d’acheter un modèle made in Hughes.

De ça, nous étions passé au voyage en Afrique de Livia. Je savais que c’était une sorte de voyage humanitaire qu’elle allait faire avec le petit merdeux de Los Angeles. Livia avait quelques projets avec lui dernièrement… Je serais Julian, je m’inquiéterais – et pas qu’un peu ! Il n’y a rien de plus dangereux qu’un Howard Stone célibataire.

Livia avait parlé de ses préparatif et j’avais eu l’impression qu’elle voulait voir comment Stone s’organisait de son côté. Je doutais que Stone sache ce que veut dire « organisation ». Jim, lui, croyait carrément qu’elle prenait Stone en modèle ce qui valu à Livia une insulte de la part de son père.

Mamma mia – vive la dispute de famille.

Livia remit les choses au clair disant qu’elle n’avait pas besoin de Stone pour être conseillée.

Je n’ajoutai rien à ça hormis que je n’aurais jamais – à l’âge de Livia – voulu aller en Afrique. Mais tout ça était du fait de United For Youth comme l’indiqua Jim qui, apparemment, n’aurait pas laissé Maritza faire un tel voyage. Julian, lui, justifia pourquoi l’association avait voulu de Livia.

-Moui, ça amènera plus de don, confirmais-je. Plus que Miller, amico mio, vu que Miller n’est pas encore mondialement connu.

Jim pensait bien que ce voyage allait dégouter sa fille de l’Afrique. Seulement, il semblerait que mon ami avait reçu une proposition de sa fille pour des vacances là-bas… Et bien ! C’est l’entente aux pays des Reed. Ça me fit sourire un peu sans compter que Julian se semblait plus savoir où se mettre.

Après ça, ils voulurent aller au yacht.

-Allez-y ! Moi, je m’en vais faire mon travail de relation public ! Bonne visite, lançais-je aux deux couples.

J’avais du monde à voir – j’étais le roi de la soirée, après tout.

Oui… Livia allait partir en voyage humanitaire avec Stone. Et ça ne me plaisait pas du tout. Non seulement parce que c’était avec Stone, mais aussi parce que c’était dangereux. Des travailleurs humanitaires qui n’étaient personne se faisaient parfois enlever par les rebelles dans ces foutus pays. Alors imaginez s’ils avaient l’occasion de mettre la main sur ma fille ?!

En plus, elle voulait carrément se fier à Stone… Malgré qu’elle chercha à remettre les choses au clair comme pour remonter dans mon estime. Mais c’était trop tard, je m’étais déjà fait mon idée. Olivia faisait bien trop confiance au merdeux.

Un merdeux qui ne cessait d’essayer de me descendre par tous les moyens possibles.

-N’essaye pas de te justifier Olivia. Si tu as utilisé les mauvais mots pour t’expliquer, c’est trop tard. Il faut apprendre à parler avant de l’ouvrir.

J’avais dit ça sur un ton calme, comme si je parlais de ce que j’avais mangé au souper la veille.

Mais ma fille avait pris la mouche et, du coup, elle pensait qu’elle pouvait laisser tomber la proposition qu’elle m’avait fait il y avait un temps de ça, de partir en Afrique avec moi.

Je souris, narquois.

-Non. Cela tient toujours.

Je la regardai dans les yeux.

-Mais ça n’aurait rien d’un voyage humanitaire.

J’avais fait une grimace de dégoût en prononçant ce dernier mot.

-Nous irions dans un hôtel de luxe, nous irions dans les plus beaux endroits et sûrement pas en zone de guerre et de famine. Je te montrerai tout ce que la corruption bien placée peut apporter.

Et mon sourire se fit mauvais.

-Et je te montrerai comment se tiennent les femmes là-bas et ce qui leur arrive quand elles se prennent pour ce qu’elles ne sont pas.

Une bonne lapidation que je l’emmènerais voir. Ça lui ferait du bien.

Je pris le bras de Maritza dans le but de l’emmener voir le bateau, ce que Daniele nous encouragea à faire pendant qu’il faisait dans le social. Mais quand je passai à côté de Julian, je posai ma main sur ton épaule.

-Apprends à tenir ta femme. Ça lui évitera peut-être de faire n’importe quoi. Comme des duos improbables sans demander l’autorisation à qui de droit avant.

Je donnai une tape sur son épaule et entraînai Maritza…

Qui n’avait pas intérêt à reprendre pour sa fille.