Nouvelle journée, nouveau guest ! Aujourd’hui, on allait accueillir Eddy Cort sur notre plateau. On avait choisi le chanteur de Roadtramp pour jouer un déménageur. Je ne connaissais pas le chanteur de Roatramp mais, d’après les échos, c’était un grand gamin très gentil. J’avais hâte de réellement faire sa connaissance et de pouvoir me faire ma propre idée sur l’homme.

Sloan et moi étions arrivés tôt. On aimait être dans les premiers arrivés. Sûrement parce que, plus on avançait, plus j’aimais tout contrôler sur le plateau. Ce que je ne faisais pas quand je n’étais qu’acteur. Mais ici, j’étais à la fois acteur et réalisateur. Ce qui faisait que, parfois, je pouvais, sans doute, emmerder un peu trop les gens impliqués. Parce que, plus on avançais, plus je devenais perfectionniste…

Et ça ne plaisait pas à tout le monde.

Aujourd’hui, Ian et Jesse n’étaient pas là. Quelque part, ce n’était pas plus mal. Une journée sans Ian était toujours une journée plutôt reposante… Quant à Jesse, même si on avait fait en sorte que le rythme des tournages ne soient pas trop important, il commençait quand même à accuser pas mal de fatigue. Le petit devait gérer l’école où il avait quand même quelques difficultés, sa carrière de chanteur et notre tournage. C’était beaucoup pour un enfant de 9 ans. Un jour de congé ne lui fera, sans doute, pas de mal.

L’inconnue du jour était de savoir comment allait se débrouiller Eddy Cort. C’était notre pari risqué d’inviter des stars qui n’avaient aucune expérience en acting. Mais jusqu’ici, tout le monde c’était très bien débrouillé. Mieux, certains pourraient, même, envisager une carrière d’acteur tellement ils étaient bons. Comme Nathan J. Williams pour ne citer que lui.

-Mettez ça plus à droite… Non… Plus à gauche… Voilà ! Stop ! Il est parfait placé là…

Je vous l’ait dit que je devenais trop perfectionniste ? Le placement des décors étaient devenu le point sur lequel devenais très chiant. La preuve, l’un des employés ne tarda pas à soupirer me faisant pincer les lèvres.

Je me tournai vers Sloan.

-Est-ce que j’exagère ?

Sûrement… Mes lèvres se pincèrent et je m’approchais de Sloan pour poser mes mains sur ses hanches.

-Alors ? Eddy Cort… Tu penses qu’il pourra gérer ?

On lui avait envoyé le script à l’avance comme à tous les autres. On espérait vraiment que ça allait lui plaire comme expérience. Mais… Je devais avouer que plus on avançait, plus chaque nouvel acteur me faisait angoisser. Si bien que ma consommation de cigarette avait encore augmenter ses derniers temps…

Les jours de tournage étaient toujours pour moi un pure bonheur. Je ne connaissais pas de sensation professionnelle plus exaltante que de se glisser dans la peau de son personnage et de tourner une scène, qui plus est dans un projet autant enrichissant et amusant.

Aujourd’hui, nous allions recevoir Eddy Cort, le chanteur et leader de la formation Roadtramp et mon petit doigt me permettait de croire que nous passerions une très belle journée. Je ne connaissais pas personnellement Eddy mais j’adorais l’entendre en interview. Il dégageait une belle aura, de belles vibrations et une simplicité qu’on adorait retrouver chez nos invités.

Pour le tournage, Robin et moi serions seuls en présence de notre invité. Ian et Jesse avaient congé. Dernièrement, Ian était ingérable et assombrissait l’ambiance sur le plateau. Il n’acceptait pas la nouvelle relation amoureuse de sa maman, chose que je pouvais comprendre, surtout pour un enfant unique qui a jusqu’alors bénéficié de l’entière attention de sa maman. Ceci dit, il était en âge de comprendre que Victoria était rendue à un moment de sa vie où le besoin de penser un peu plus à elle était louable et parfaitement compréhensible.

Allez donc essayer de faire comprendre cela à Ian, pour voir !

Robin embêtait un petit peu tout le monde sur le plateau ce matin, en mettant son nez dans le travail d’un petit peu tout le monde. Il prenait son rôle – que nous partagions – de réalisateur très au sérieux. Avec le temps même, il se transformait un tout petit peu en apprenti dictateur, comme je me plaisais à le surnommer. Robin n’atteindrait jamais le niveau de Ian mais j’aimais bien me moquer un peu de lui quand il commençait à gérer tout ce qui avait déjà été fait.

Je me plaçais derrière lui, mes mains sur es hanches et je l’imitais alors qu’il donnait des directives sur le placement du décor.

- Plus à gauche du centre de la droite ! Voyons, c’est pourtant pas compliqué !

Je passais ensuite mes bras autour de la taille de Robin qui s’était rapproché de moi pour mettre ses mains là où j’avais les miennes tout juste avant.

- Il va gérer ! Je n’en doute même pas et tu sais pourquoi ?

Je l’embrassais tendrement puis je pris son visage entre mes mains pour que l’on puisse se retrouver front contre front.

- Je n’en doute pas parce que notre sitcom est un concept génial qui laisse une très grande place au délire et au plaisir. S’il cafouille, ça ne sera que plus drôle et naturel à l’écran. Le résultat sera parfait.

J’étais très zen, complètement détendue. Il n’y avait aucune raison de croire qu’Eddy Cort ne soit pas à la hauteur. Nous avions eu Howard et Peyton Stone dans leur propre rôle et là, nous avions dû nous recentrer et nous ajuster alors que la tâche aurait dû être très simple !

- Je crois qu’il est arrivé dans le stationnement. C’est ce que je venais te dire mais tu étais si concentrer à déranger tout le monde avec tes directives. Tu sais que tu es très  beau, quand tu imite Ian?

Aujourd’hui, j’allais vivre une toute nouvelle expérience ! J’avais demandé, pour l’occasion, si Carolyn pouvait garder Lucky même si on était sur ma semaine. D’habitude, j’emmenais mon fils au studio où il nous écoutait composer en bougeant sa petite tête en merveilleux petit fan de métal qu’il était déjà.

Mais j’osais pas le prendre sur le plateau de la sitcom How I Met Your Mother parce que je n’avais aucune idée de comment ça fonctionnait… Ni si Robin North et Sloan Perry accepteraient d’être parfois interrompus par les couches ou la faim du petit bonhomme.

Heureusement, Carolyn comprenait et avait bien sûr accepté en disant qu’elle se réjouissait de me voir à la télé.

Ça m’angoissait un peu parce que je n’étais pas un acteur… J’étais un chanteur et sur scène, je restais moi-même.

Mais jouer quelqu’un d’autre ? J’avais jamais essayé.

Je connaissais mon rôle et j’avais appris mes lignes qui laissaient place à l’improvisation si envie et besoin. En soi, ce n’était pas un rôle bien complexe… J’allais jouer un déménageur. J’imaginais que c’était à cause de ma carrure et de mon style qu’ils m’avaient choisi pour ce rôle.

Je me stationnai dans le parking des studios et y entrai…

Là, des techniciens me virent arriver et je fus directement redirigé vers le maquillage et une costumière qui me donna de nouveaux habits plus adaptés à mon rôle.

Une fois prêt, je pus enfin aller rencontrer les stars de la sitcom… J’avais déjà regardé quelques épisodes, mais je n’étais pas un fan assidu. Je préférais jouer de la musique et m’occuper de mon fils plutôt que de regarder la télé, à vrai dire.

Tellement que je ne regardais même pas les infos donc je n’avais aucune idée de ce qui pouvait se passer dans le monde.

Je vis Robin et Sloan dans les bras l’un de l’autre et m’éclaircit la gorge.

-Heu… bonjour…

Quand ils se décollèrent, j’approchai un peu plus et leur tendis la main pour qu’ils la serrent.

-Je suis content de vous rencontrer ! Merci de me donner cette opportunité… Même si, je vous avoue que ça m’angoisse un peu.

Je passai une main dans mes longs cheveux.

-J’espère que je serai à la hauteur… Je suis déjà passé au maquillage et tout…

J’entendais Sloan donner ses ordres alors que j’étais, moi-même, en train de donner les miens aux pauvres employés que j’avais l’impression d’agacer profondément. J’entendais bien, dans le ton de voix de Sloan, que ses propres ordres n’étaient que des blagues visant à m’imiter. Une façon, certainement pour elle de me dire que j’exagérais un peu. Elle m’appelait, depuis un moment, « apprenti dictateur » quand elle voyait que j’exagérais trop.

J’avais, donc, cessé de harceler nos employés pour me tourner vers ma fiancée et m’inquiéter de la seule inconnue de cette journée : Eddy Cort. Je ne doutais pas qu’il soit facile à vivre mais je n’avais aucune idée de s’il allait être à l’aise devant la caméra. Il avait accepté notre offre, donc, j’imaginais qu’il s’en sentait capable… On avait déjà eu des refus de VIP qui ne se sentaient pas capable de jouer des scènes comme l’avait fait d’autres. C’était un choix qu’on respectait.

Mais Eddy Cort avait accepté, donc…

Sloan, elle, était sûr qu’il allait gérer. Et elle m’embrassa. Je souris contre ses lèvres avant qu’elle n’expliqua, ensuite, que notre sitcom pouvait laisser la place au cafouillage. C’est vrai que, à l’écran, ça sera comme si c’était prévu. C’était l’avantage de tourner ce genre de comédie. On pouvait beaucoup laisser la place à la spontanéité. Comme quand le petit Ricci était venu et qu’on lui avait donné un petit rôle qui avait donné plus de relief à la scène de base.

-Tu as raison. Je m’en fais pour rien. Je ne m’en faisais pas autant pour les autres… Pourquoi est-ce que maintenant je m’inquiète ?

Cette question ne trouvera probablement pas de réponses. Peut-être à cause du succès de la sitcom… On avait, désormais, peur de décevoir notre public. Parce que je savais que tout ça allait, inévitablement, augmenter l’exigence de ce même public.

Sloan disait qu’Eddy était arrivé dans le stationnement mais qu’elle n’avait pas pu me le dire tout de suite de peur de me déranger alors que… Je jouais les Ian… Elle ne l’avait pas dit comme ça mais c’était ce que sa question voulait dire. J’entrouvris la bouche.

-Ian ? Carrément ? C’est à ce point-là ? Je devrais sans doute aller me faire soigner alors… Sauf si…

J’esquissai un petit sourire en coin.

-Sauf si tu me trouves si beau. Dans ce cas, je devrais peut-être continuer.

Je rigolai un peu.

-Eddy a sûrement été envoyé au maquillage. C’est l’une des directives que j’ai donné pour gagner un peu de temps. Plus vite on commence, plus longue sera notre soirée à deux ce soir.

Je lui fis un petit clin d’œil et je continuai à donner quelques directive, Sloan à mes côtés, avant qu’Eddy Cort n’arrive.

Il nous salua et j’affichai un large sourire.

-Bonjour Eddy ! Content de faire ta connaissance !

Je me décollai un peu de Sloan pour serrer la main de Cort. Il commença par nous remercier pour cette opportunité. Une opportunité qui l’angoissait. Il disait espérer être à la hauteur.

-C’est normal. C’est toujours angoissant la première fois. Tu n’es pas le premier guest à redouter ne pas être à la hauteur.

Mais c’est celui qui le montrait le plus. Il semblait peu assuré. Il faudra faire en sorte de le mettre le plus à l’aise possible.

-Sache que, ici, on bosse sans pression…

J’entendis un de nos employés en charge de la décoration tousser bruyamment comme pour contredire ce que j’étais en train de dire… Je fis la moue…

-Enfin… Nos guests ont le droit de bosser sans aucune pression. On laisse énormément de place à l’improvisation et la spontanéité, donc, si tu oublies ton texte, n’hésite pas à improviser.

Robin avait besoin de se détendre et de lâcher un peu de zèle en laissant les employés de plateau faire leurs jobs. Ils le faisaient très bien sans que nous ayons à repasser derrière eux mais depuis un moment, mon fiancé ne pouvait s’empêcher de revoir le plateau dans ses moindres détails ce qui me faisais le surnommer affectueusement mon apprenti dictateur.

Alors qu’il donnait des recommandations sur ce qui avait été fait, je ne pu m’empêcher de me placer derrière lui et de l’imiter, à ma manière. Robin se retourna et m’enlaça puis me partagea l’objet de son stress. C’était un risque à prendre en invitant des gens de toutes les sphères de la jet-set à prendre par à l’aventure de notre sitcom mais jusqu’à présent, nous n’avions jamais connu de réel problème. Je ne voyais pas pourquoi nous devions nous en préoccuper avant d’avoir une véritable raison de le faire.

- Tu t’en fait parce que notre sitcom connait un franc succès et que forcément, cela crée des attentions chez nos téléspectateurs. Ne crois pas que je ne m’en soucis pas, nous avons simplement une façon différente de gérer nos inquiétudes.

Je lui caressais le dos doucement alors que je lui demandais sil savait combien il pouvait être beau quand il se prenait pour Ian. Sa réaction me fit rire.

- Si, tu es très beau. Tu as de petites rides qui se creuses juste ici sur ton front et ça te rend irrésistible alors que tu l’es déjà !

Robin rigola un peu, moi aussi. Je voulais détendre l’atmosphère, faire en sorte qu’il se détende un peu pendant que notre invité devait être entrain de se faire maquiller.

- J’ai des projets pour notre soirées à deux…

Je ne lui en dévoilais pas plus, le laissant s’imaginer ce qu’il voulait alors qu’Eddy nous rejoignait, frais maquillé et coiffé, enfin, on avait brossé son indomptable tignasse. Je lui serrais la main qu’il nous tendais, mon sourire étant grand et sincère. Jamais je n’avais été déçue d’un invité. Il espérait se montrer a la hauteur, comme quoi, c’était une crainte commune sur le plateau.

- Bienvenue parmi nous, Eddy. Je suis enchantée de faire ta connaissance comme le dit Robin, ici c’est sans pression, enfin, quand Ian n’y est pas ! Ce qui compte c’est d’avoir du plaisir.

Et je n’avais aucun doute que nous en aurions.

Robin lui expliqua la manière dont nous procédions, avec des lignes directrices mais une liberté totale au niveau du texte. Il pouvait se contenter de réciter son texte ou d’improviser selon son inspiration du moment. Nous avions souvent de belles pépites avec les improvisations de nos invités.

- Sens toi très a l’aise aussi de demander une pause. Les fou rires sont fréquents, je suis la reine là-dedans. Robin, tu te souviens la fois avec Jesse ? Je n’arrivais plus du tout à enchaîner !

Je constatais que la costumière avait trouvé des vêtements de circonstances pour notre invité et que, sauf pour les jeans troués, ça faisait différent de le voir avec une chemise de travail.  Sur le plateau, plusieurs boîtes avaient été placée pour laisser croire au déménagement d’Alice et Casey. La scène serait principalement tournée entre deux plateau : celui du salon du couple et celui de la cuisine.

- Nous allons faire une prise d’essaie avant de commencer à tourner réellement. Tu te sens prêt ?

Ce fut avec de grands et beaux sourires que je fus accueilli par les deux stars de la sitcom, Sloan Perry et Robin North. Ils avaient vraiment l’air sympathique, ce qui me détendit un peu.

Et comme ils me tutoyaient, je ne m’embarrassai pas du vouvoiement. Je pointai Robin du doigt.

-Je t’ai vu dans Factory War… C’était un très bon film même s’il m’a fallu le voir plusieurs fois pour tout comprendre.

Pour moi qui n’y connaissais rien, mais alors rien, en gestion d’entreprise, certains détails du film m’avaient échappé mais à force, j’avais compris.

Je redoutais un peu de jouer parce que je n’avais jamais fait ça. Robin trouvait ça normal que j’aie peur tandis que Sloan disait que le but était surtout d’avoir du plaisir.

Je souris.

-Merci, c’est rassurant… Mais j’ai bien conscience qu’être acteur, c’est tout un métier !

Et ce n’était donc pas à la portée de tout le monde ! J’espérais ne pas détonner en face de deux professionnels comme eux.

Il n’y avait pas de souci si j’oubliais mon texte, pas de pression, me répéta-t-on encore… Je levai un sourcil quand Robin précisa que nous, les guests, on pouvait bosser sans pression.

-Oh… Mais j’espère que vous vous amuserez aussi…

Je pouvais demander des pauses et les fous rires seraient fréquents.

-Ok… J’aurais bien voulu voir Jesse. Quand j’arrive à me mettre devant la télé pour regarder la sitcom, il est mon personnage préféré…

Je haussai les épaules.

-J’espère que mon fils deviendra aussi mignon et marrant que lui.

Je regardai le décor où l’appartement de Casey et Alice était jonché de boîte en carton, signe d’un déménagement imminent. Et j’étais là pour les aider… J’espérais avoir un sens de l’humour qui conviendrait à la série.

-Ok ! On y va ?

Je me plaçai dans le décor selon leurs directive et pris un carton… Ils avaient été lestés à différents poids pour ne pas qu’on les soulève trop facilement, donnant ainsi l’illusion que les cartons étaient pleins.

Je pris une grande inspiration puis me lançai sur mon texte.

-Le camion est là, Monsieur-Dame… Je vous descends ça ?

Sloan avait raison. C’était à cause du succès de notre sitcom que je m’en faisais autant. Elle-même s’en faisait mais elle ne le vivait pas de la même façon. J’esquissai un petit sourire.

-Je sais que tu t’en fais aussi. Mais tu gères bien mieux que moi.

Elle pensera sûrement qu’elle le gère différemment. Mais le fait est qu’elle est quand même bien plus facile à vivre que moi ces temps-ci. Pour preuve, elle disait que j’étais beau quand je me comportais comme Ian. Si j’étais aussi tyrannique que Ian, il était vraiment temps que je me calme… Quoi que Sloan me trouvait beau alors, je devrais sans doute continuer. C’est ce que je dis faisant rire Sloan qui conforma ses dires. Je rigolai.

-Mes rides de contrariété me rendent irrésistible ? Je note.

J’avais ajouté que j’avais envoyé directement Eddy Cort au maquillage afin de gagner du temps pour pourvoir avoir fini à l’heure et pouvoir profité d’une soirée qui, d’après les dires de Sloan, allait s’annoncer relativement torride. Je souris d’un sourire enjoué.

-Ah oui ? J’ai hâte d’y être !

Eddy nous avait, ensuite, rejoint habillé, coiffé et maquillé. Ça faisait bizarre de le voir habillé même si on reconnaissait parfaitement bien le chanteur de Roadtramp. Je le saluai alors qu’il m’expliqua avoir vu Factory War, un film que j’avais tourné avec mon oncle. Je souris.

-Content que ça t’ai plus !

Il avait dû regarder plusieurs fois pour comprendre. Le fait qu’il ait persévéré prouvait qu’il avait vraiment apprécié et ça faisait plaisir à entendre.

Sloan salua Cort à son tour et insista sur le fait qu’on pouvait faire les choses sans pression ici. Ian n’était pas là, c’était un avantage parce qu’il avait l’art de s’impatienter très vite. Ainsi, si un guest avait plus de mal, le petit Hunter n’aurait pas hésité à montrer sa grand impatience. Mais ici, pas de Ian ! Alors c’était tout bénef’ pour Cort qui avoua qu’on le rassurait bien qu’il reconnaissait n’avoir aucune expérience en acting qui, d’après lui, était tout un métier.

-C’est vrai. Mais on ne peut se rendre compte qu’on est fait pour ça qu’en essayant.

En gros, je voulais dire qu’Eddy se trouvera peut-être une seconde vocation après ces quelques scènes. Bien que je savais que tous nos guests n’étaient pas fait pour ce job. Loin de là.

Sloan avait encore voulu le rassurer en parlant d’un fou rire qu’elle s’était une fois pris lors d’une scène tournée avec Jesse. Je rigolai m’en rappelant parfaitement.

-Je m’en rappelle ! J’ai moi-même beaucoup de mal à garder mon sérieux. Je suis trop bon public.

Cort, lui, espérait qu’on s’amusera aussi. J’hochai de la tête.

-Ne t’en fais pas pour ça. On s’amuse tout le temps quand on tourne.

Il affirma, ensuite, qu’il aurait voulu voir Jesse. Malheureusement, le jeune chanteur n’était pas là aujourd’hui car il n’apparaissait pas dans cet épisode. Je souris quand Cort dit que le gamin était son personnage préféré et qu’il espérait que son propre fils soit aussi mignon et marrant que Starky en grandissant.

-Ton fils sera sûrement un petit garçon génial. Mais Jesse n’est pas là aujourd’hui. Il n’a pas de scène à tourner. Pareil pour Ian. Ce qui, pour la cause, est un avantage. Tourner avec Ian, c’est tout un métier…

J’avais expliqué comment on allait procédé et Sloan déclara qu’on allait commencer par un essais. Eddy semblait prêt.

-Ouais ! On y va !

On se plaça à nos places dans le salon de Casey et Alice. Eddy fit son apparition dans le décor déclarant que le camion était là.

-Oui, Monsieur ! Vous pouvez prendre nos cartons. Mais faites attention ! Il y a des choses très fragile dans ceux-ci !

Je montrai du doigt quelques cartons dans un coin.

Le succès de la sitcom ne cessait d’accroitre tant et si bien que nous risquions maintenant d’être victime de notre succès en ne livrant pas la marchandise à chaque épisode. Nous devions nous surpasser, continuer de surprendre et surtout, invités des artistes qui allaient plaire à nos publique et combler ses attentes. Robin s’en faisait au point où il se transformait en un petit dictateur avant les tournages, se permettant de donner ordre par-dessus ordre et moi, tout aussi impliquée dans le succès de notre sitcom, relativisais en lâchant prise sur ce que je ne pouvais pas contrôler et en me moquant, gentiment de la nouvelle manie de Robin.

- Est-ce que je gère mieux ou devrais-je m’en faire davantage ? Il m’arrive aussi tu sais, de repenser les scénarios en me demandant s’ils sont assez drôles, pas trop exagérés, crédibles.

Quoi qu’il en soit, cette nouvelle manie qu’il avait lui donnait un petit air sexy en creusant des rides de contrariété près de ses yeux et sur son front. Il me fit rire alors qu’il affirmait en prendre note et moi, amoureuse, je le regardais amusée.

Robin espérait pouvoir boucler le tournage du jour le plus rapidement possible afin de passer un maximum de temps ensemble à la maison. Ça tombait plutôt bien puisque j’avais des plans pour notre soirée, de plans sur lesquels je ne m’avançais pas, laissant planner le suspens. Mon fiancé cru alors que j’avais des idées torrides en tête. Si, de commencer à planifier notre mariage était torride, alors oui, ça le serait !

Notre invité arriva sur le plateau, coiffé, maquillé et habillé ! Il était prêt à personnifier notre déménageur. Il était nerveux ce que nous pouvions comprendre parfaitement. Comme il le disait, acteur était un métier qui n’était pas le sien mais le but ici était d’avoir du plaisir et surtout, de ne pas se prendre trop au sérieux. J’étais moi-même la reine des gaffes et des perte de contrôle en rigolant encore et encore ! Robin se souvenait de la fois de notre plus gros dérapage.

- Ne t’en fais pas pour nous. Nous rigolons beaucoup et la pression, nous la laissons aux monteurs !

Les pauvres ! Souvent, ils devaient jongler entre plusieurs prises pour parvenir à avoir une scène complète et présentable. C’est ce qui arrive quand les fous rires prennent le dessus sur tout le reste.

Aujourd’hui, Jesse et Ian n’étaient pas parmi nous, ce que regrettait Eddy, enfin, surtout pour le petit Jesse de qui il espérait que son fils prendrait en exemple en vieillissant. Jesse était absolument adorable comme jeune garçon, normal qu’on tombe tous sous son charme !

- Peut-être que si tu reviens sur notre plateau, tu pourras apporter ton fils. Les enfants sont les bienvenus !

Au grand malheur de Daniele Ricci !

Nous avions ensuite pris place sur le plateau pour faire un test à l’écran. L’appartement d’Alice et de Casey débordaient de boîtes et leur déménageur venait d’arriver pour les aider à charger le camion.

Eddy et Robin échangèrent la première réplique avant que je n’entre dans la pièce avec en main, une boîte vide et un rouleau de scotch transparent pour refermer les boites. Je commençais donc à mettre des choses dans la boîte, un seul objet sur quatre ou cinq s’y retrouvait puis je refermais la boîte en tirant sur le ruban mais la manœuvre se compliqua au moment de couper le ruban, me retrouvant enrubannée à la boite. Pire encore, en la soulevant, le fond s’ouvrit et le peu qu’elle contenait tomba sur le sol.

- J’ai terminé de faire les boites de la chambre ! Dire que ce soir nous dormirons dans notre nouveau chez nous !

L’ambiance était assez détendue sur le plateau… En tout cas entre Robin et Sloan qui, apparemment, avaient plus d’un bon souvenir sur ce plateau ! C’était assez rassurant, en fait…

Je regrettais un peu de ne pas voir Jesse dans le coin. Je considérais le petit garçon comme un ami depuis que je lui avais teint les cheveux en blond sur la tournée parce qu’il désirait ressembler à son père adoptif, Jack.

Je partageai avec les deux acteurs mon envie que mon fils prenne un peu exemple sur Jesse… Ils semblaient adorer aussi le petit Starky… Mais… il n’en allait pas vraiment de même pour l’ado qu’était maintenant Ian Hunter. Apparemment, il était un peu difficile sur les tournages.

-Je veux bien vous croire… Il a réussi dernièrement à s’incruster à la fête d’inauguration du Yacht de Daniele Ricci et j’ai aucune idée de comment il a fait.

Même pendant la soirée, il avait réussi à se faire discret au point que L.A.People ne savait pas dire s’il avait vraiment été là ou pas.

Mais moi, j’étais sûr de l’avoir vu.

Je souris à Sloan qui disait que je pourrais emmener mon fils si je revenais sur le plateau…

-Oh merci ! Je n’y manquerai pas ! Là je l’ai laissé à sa maman parce que j’avais déjà beaucoup à penser rien que pour me concentrer sur ce projet…

Je haussai joyeusement les épaules.

-Mais une prochaine fois, ok ! Je serai peut-être plus sûr de moi.

Le temps était venu de passer à l’action ! Littéralement !

On se plaça dans le décor et j’avais pris une bonne inspiration avant de me lancer. En soi, le rôle n’était pas bien compliqué… J’étais un déménageur venu aider le couple avec ses cartons. Mais là où j’avais un peu peur, c’était d’abord d’oublier mes lignes, mais aussi de ne pas gérer le rythme et l’intonation qu’il faudrait pour que la note d’humour fonctionne.

Je n’avais jamais fait ça et si j’avais un humour naturel, dans le sens où, la plupart du temps, j’étais marrant sans le faire exprès, j’étais un très mauvais raconteur de blagues.

Alors je comptais un peu sur ce qui se passerait en improvisation plutôt que sur les parties d’humour calculées.

Robin me signala les cartons que je pouvais prendre en me mettant en garde quant à ceux dont le contenu était fragile. Je pris un air joyeusement sûr de moi.

-Ne vous en faites pas ! Ce n’est pas mon premier rodéo ! Vous retrouverez toutes vos affaires en un seul morceau, foi de Mood To Move !

C’était ainsi que s’appelait la compagnie de déménagement pour laquelle mon personnage travaillait.

Je me penchais pour prendre des cratons quand Alice fit irruption dans la pièce, s’enrubannant avec du scotch avant de faire tomber le contenu de son carton. J’ouvris de grands yeux et courus à son secours.

-Laissez-moi m’en occuper, madame !

Je pris le scotch et me mis à manipuler l’engin avec aussi peu de succès qu’Alice, mais sans me décourager.

-Vous emménagez à Pasadena ? C’est un très beau coin et…

Ça y était, j’avais du papier collant jusque dans les cheveux.

Sloan et moi étions, tous les deux, incorrigibles. Elle aussi s’en faisait pour notre sitcom depuis que celle-ci avait gagné en notoriété. Il faut dire que plus c’était bon, plus le public était exigeant. Mais bon… C’était comme ça. Ça faisait partie de notre métier de réalisateur. Moi, je plaignais un peu mon père qui faisait ce métier à temps plein. Pour cause, lui n’était pas acteur. Simplement réalisateur.

Eddy Cort ne tarda pas à arrivé tout prêt pour tourner. Enfin, il avait la tenue pour mais, mentalement, il semblait douter un peu. Alors Sloan et moi en tenta de le rassurer déclarant que tout se ferait sans pression. On raconta brièvement une anecdote pour appuyer ces faits alors que Sloan ajouta que la pression revenait, finalement, aux monteurs. C’est clair qu’eux avaient pas mal de boulot en général et ils devaient le faire en un temps record.

-Monteur est un sacré boulot, en effet.

Eddy semblait déçu de ne pas voir Jesse aujourd’hui. Quant à Ian, je crois que tout le monde était soulagé qu’il ne soit pas là. Une pause de temps en temps ne faisait pas de mal. D’ailleurs, Eddy Cort confirma ce que Ian nous avait dit il y a peu : il avait bel et bien participé à la fête au yacht de Ricci. L.A.People avait rapporté la chose mais sans certitude.

-Alors c’est bien vrai ! Ian y était vraiment. Il nous l’a dit mais je croyais qu’il disait n’importe quoi. Le connaissant, il a dû menacer les stewards pour entrer.

Je le voyais bien faire ça… Et, croyez-moi, Ian pouvait être très persuasif.

Concernant le sujet « Jesse », Eddy Cort semblait vouloir que son fils ressemble au Starky quand il grandira. J’étais certain que le petit de Cort sera un brave petit garçon. Avec un père aussi gentil, il n’y avait pas de doute. D’ailleurs, Sloan ne tarda pas à dire que le petit était le bienvenue sur le plateau. Ça semblait réjouir le chanteur.

-Tu verras. La prochaine fois, tu ne t’inquiéteras plus autant.

J’en étais persuadé.

Pour le moment, il était temps de faire un premier essais. C’est Eddy qui lança la première réplique et j’enchainai avec l’enthousiasme typique de Casey. Eddy était quand même assez à l’aise malgré ses doutes du début quand il lança que le couple retrouvera ses affaires en un seul morceau.

-Vous avez toutes notre confiance !

C’est là qu’Alice entra en scène armée d’une boite à moitié remplie qu’elle essayais en vain de scotcher. Le contenu en tomba mais Alice ne semblait pas s’en être rendue compte car elle continuait à parler disant que nous dormirons, ce soir, dans notre nouveau chez nous… Sauf que, moi, Casey, j’avais la bouche entrouverte devant les objets tombés au sol.

-Heu… Chérie…

Mais Eddy intervint alors que Alice était en train de se scotcher à la boite. Il n’était pas plus doué ce qui devait, théoriquement, faire rire le public. En tout cas, moi, j’essayais de me retenir de ne pas rire. C’était mon problème quand je tournais… J’étais tellement bon public que je riais de choses que je savais qui allait arriver.

Casey, lui, regardait la scène d’un air sceptique.

-Oui… Pasadena… C’est bien ça… On cherche un endroit plus grand car notre famille va s’agrandir et…

Je m’arrêtai levant un sourcil devant la scène.

-Et bien… On peut dire que ça colle plutôt bien entre vous deux… Attendez… Je crois que je vais aussi vous aidez…

Eddy avait du scotche jusque dans les cheveux. Il allait avoir mal quand on devra le lui retirer, le pauvre. Mais il était totalement dévoué à la scène.

Je m’approchai et fut moi aussi couvert de papier collant et scotcher à Alice et à ce pauvre déménageur.

-Et bien ! On a bien fait de prendre cette marque ! On peut dire que ça colle bien ! Chérie… Peux-tu essayer de te dégager… Ce pauvre déménageur ne saura pas nous aider avec ses mains pleine de papier collant…

Eddy, n’étant jamais allés sur un plateau de tournage, se disait nerveux mais Robin et moi étions parvenu à le rassurer. Avec nous, il n’avait pas besoin de nourrir son stress, simplement de se laisser porter par la vague et de s’amuser, surtout s’amuser ! C’était la plus importante consigne sur notre plateau du moins, j’aimais le croire.

En discutant avec notre invité, on appris que Ian, notre adoleschiant préféré était parvenu à s’incruster à la fête donné récemment par Daniele Ricci. Je hochais lentement la tête en me disant que finalement, rien n’était à l’épreuve de Ian alors que Robin avoua que nous avions eu du mal à le croire quand Ian s’en était venté.

- Il à de plus en plus les deux pieds dans l’adolescence, il faut s’attendre à ce qu’il nous en fasse voir de toutes les couleurs… De quoi me faire regretter mon handicap !

Ensuite, nous étions prêts à prendre place sur le plateau pour un test à l’écran, question de voir si mon cher fiancé avait eu raison de jouer les apprenti dictateur en révisant le placement du décors. J’attendais hors caméra mon moment pour entrer, une boîte dont le fond avait été trafiquer pour en perdre son contente entre mes mains et le rouleau de scotch posé dessus dont un long bout pendait pour que je puisse m’enrubanner les mains.

Eddy et Robin donnèrent leur premières répliques et j’entrais sur le plateau tenant m boite comme si elle était lourd, le fond cédant là où il avait été prévu de faire et je scotchais mes mains en tentant de refermer le dessus. Eddy, confortablement installer dans son personnage, vînt m’aider en disant qu’il s’en occuperait et se scotcha à moi et à ma boite.

- Vous êtes gentil, il me reste quelques boites à refermer dans la chambre !

Des boîtes que nous pouvions facilement s’imaginer mal refermées, à moitié remplies ou encore vide avec un tas de choses à côté !

Robin, dans la peau de Casey, vînt à la rescousse de l’homme engagé et de sa fiancé tout en répondant par l’affirmative, le couple chéri du petit écran avait jeté son dévolu sur Pasadena pour loger sa petite famille.

- Mood To Move, des déménageurs attachant !

Je bougeais mes mains bien collées à la boite pendant que Robin, tentant de nous déprendre, s’entremêla et se retrouva scotché à son tour.  Je tentais de me dégager une main comme me le demanda Robin toujours bien campé dans son personnage.

- Je n’y arrive pas. Je crois qu’il y a une paire de ciseaux dans la cuisine… à moins qu’elle ne soit déjà dans une boîte ?

Nous devions nous déplacer tous les trois, comme un trio de crabe, vers le plateau suivant, celui de la cuisine de notre appartement, enjambant boîte et autres obstacles. Une scène difficile à coordonnée mais qui ferait beaucoup rire nos téléspectateurs. Alice ne devait pas faciliter la tâche, ne voyant pas ce qu’elle faisait et où elle devait se diriger, son appartement remplit de boîte avait perdu tous les repaires qu’elle s’était créé au fils des ans mais, coincés entre deux hommes fort, se déplaça ou plutôt se fit déplacer sans trop de mal. En effet, dès les premiers pas, Casey et le déménageurs comprirent qu’il valait mieux pour eux de soulever Alice en la coinçant avec leurs épaules plutôt que d’essayer de s’y rendre à six pieds.

- Vous les voyez quelques part ?

Les ciseaux étaient posés sur la table de la cuisine et l’un de mes infortunés comparses devaient les attraper avec sa bouche, se contorsionnant de peine et de misère pour ensuite venir poser les ciseaux près de ma main, celle que j’avais de plus mobile.

Je ne résistai pas à la tentation de parler de l’incursion de Ian à la fête de Ricci, puisqu’on parlait de lui. Robin et Sloan en furent étonnés, même si le garçon leur avait apparemment avoué ce qu’il avait fait.

-Si j’avais fait partie de la jet-set à l’âge de Ian, j’aurais pas résisté non plus…

J’eus un sourire pincé.

-Mais je crois qu’il a passé une bonne soirée et qu’il ne lui est rien arrivé de mal.

Parce que Daniele m’avait expliqué que, pour un ado, ce genre de fête était la porte ouverte à toutes les dérives… Mais je pensais pas que Ian soit tombé dans un de ces pièges. Après tout, il connaissait la jet-set… Je pensais bien qu’il en connaissait les dangers, aussi jeune soit-il.

Après encore deux ou trois bavardage, on se mit en place et la scène commença. Je fus presque tout de suite dedans…

Alors quand Casey déclara que leur famille allait s’agrandir, d’où le déménagement, j’ouvris de grands yeux.

-Oh ! Et bien félicitation ! C’est vitre premier enfant ?

Mais avant que Casez ait eu le temps de me répondre, Alice arriva, renversa sa caisse et je fus bien vite collée à elle avec du scotch jusque dans les cheveux. Je rigolai aux traits d’humour de Casey tout en me tortillant.

Il arriva pour nous aider mais sans plus de succès et on fut tous les trois contraints de nous déplacer en crabe jusque dans la cuisine, en soulevant Alice qui n’arrêtait pas de se prendre les pieds dans le capharnaüm du déménagement.

-Attendez, on y est presque… Voilà…

On remit Alice sur ses pieds et je rigolai…

-Vous êtes légère comme une plume.

Mais ce ne fut que lorsqu’elle demanda si on voyait les ciseaux quelque part, alors qu’ils étaient bien en évidence sur la table, que mon personnage se rendit compte que la jeune femme était aveugle.

-Ouais, je les vois… Mais… Vous êtes… Heu… Vous n’y voyez rien ?

Je me penchai en avant, entraînant un peu Casey avec moi et chopai la paire de ciseaux avec mes dents.

-Hohent hous haites…

Je lâchai les ciseaux près de la main d’Alice.

-Je voulais dire : comment vous faites pour vous y retrouver ? J’aurais pas su dire au premier abord que vous étiez aveugle !

Je pointai les ciseaux et regardai Casey.

-Heu… Vous allez pas me couper les cheveux, hein ?

On avait eu la confirmation par Eddy que Ian était bien présent à la soirée de Ricci. Sloan fit un commentaire déclarant qu’il avait de plus en plus les pieds dans l’adolescence. On le voyait bien sur le tournage qu’il était de plus en plus… Chiant… Ouais, Ian pouvait être un sacré emmerdeur. Mais vu mon comportement ce matin, je n’étais pas mieux quand je m’y mettais.

-Et ça ne va pas aller en s’arrangeant.

Je dis ça en rigolant alors qu’Eddy déclara que s’il avait fait partie de la jet-set aussi jeune, il n’aurait pas pu résister non plus. Je rigolai.

-Je vois ce que tu veux dire. Moi aussi je râlais quand mes parents m’interdisaient d’aller à ce genre de fête. Mais les Hunter, c’est une famille de riche bohèmes, alors… Ils ont une vision moins stricte de d’âge d’aller à ce genre de fête.

Mais d’après Eddy, Ian avait passé une bonne soirée et il ne lui était rien arrivé. J’esquissai un sourire.

-En effet. Bien que je pense que beaucoup ont cherché à l’éviter.

Je rigolai encore avant qu’on ne se mette au travail. Eddy se mit assez vite dans son personnage et on en arriva à expliquer les raisons de déménagement. On eut les félicitation du déménageur.

-Merci ! C’est le premier pour moi mais le second d’Alice. Elle a déjà un enfant presque adolescent.

Ce fut après que Alice entra en scène en ayant toutes les difficultés du monde à une boite. Très vite le déménageur arriva à sa rescousse alors qu’Alice fit une réflexion sur le nom de l’entreprise de déménagement auquel je dus prendre tout mon self control pour ne pas rire.

Après quoi, comme ils ne s’en sortaient pas, Casey vient à leur rescousse pour subir le même sort. Alice eut l’idée d’aller à la cuisine chercher les ciseaux mais il nous fallait nous déplacer en crabe pour ça. Le déménageur aida Alice et c’était dingue de voir à quel point Eddy avait pas mal de force. Je l’y avais aider mais quasi pas. Du coup, je lançai :

-Et bien ! Vous en avez des muscles !

On arriva à la cuisine et, évidemment, Alice ne pouvait voir les ciseaux pourtant mis en évidence. C’était là que le déménageur se rendait compte du handicap’ d’Alice.

Le déménageur réussi à prendre les ciseaux entre ses dents. Eddy était vraiment fort parce que ce n’était vraiment pas évident à faire.

-Bien joué !

Je dis ça alors qu’il questionnait Alice sur le comment elle faisait avec son handicap’. Je réussi à prendre les ciseau de la main d’Eddy alors qu’il voulait que je ne lui coupe pas les cheveux. Je pris un air grave.

-Je ne vous promet rien… Mais je ferais de mon mieux. Je suis pompier.

Ça n’avait pas grand-chose à voir avec la situation et les pauvres cheveux d’Eddy ce qui pouvait faire rire les gens.

Je me mis à couper nous libérant de tout ce scotch.

-Et voilà ! Mission accomplie… Enfin…

Je regardais autour de nous.

-On en encore du boulot…

Preuve étant, il y avait encore un grand bordel ici.

Robin et moi avions pris avec légèreté l’histoire de Ian comme quoi il s’était invité à la fête d’inauguration du yacht de Daniele Ricci. Nous savions que notre jeune collègue aimait bien mettre plus de sauce que nécessaire mais notre invité confirma les dires de Ian, de quoi nous surprendre, mon fiancé et moi. Ian avançait de plus en plus dans l’adolescence, de quoi nous donner davantage de fil à retordre.

Eddy alla un peu à la défense de Ian en disant que s’il avait peu faire la même chose au même âge, il n’aurait pas hésité et ça me fit rire. Je ne pouvais pas nier avoir fait preuve d’un peu de témérité au même âge. Là aussi, Robin abonda dans le même sens en expliquant qu’au même âge, il râlait quand il se faisait interdire un truc.

- Je me souviens avoir prit des shots de vodka dans l’une des bouteilles de mes parents, un soir avec des copines venues dormir à la maison et pour ne pas se faire prendre, nous avions remplit la bouteille avec de l’eau…

Je secouais la tête en rigolant alors que je me remémorais ce souvenir longtemps laissé de côté dans ma mémoire.

Heureusement, comme le faisait remarque Eddy, rien de grave n’était arrivé au petit et Robin eu droit à un petit coup de coude de ma part quand il expliqua que cela devait être dû au fait que personne ne s’était risqué de croiser son chemin !

- Hey ! Il n’est même pas là pour se défendre !, le grondais-je sur un ton moqueur.

Il fut ensuite le temps de prendre place sur le plateau pour un premier essaie devant caméra et ce fut tout de suite l’hilarité. La scène me faisait rire, je devais me parler mentalement et contrôler ma respiration pour éviter d’éclater de rire, surtout lorsqu’Eddy, dans la peau de son personnage, se retrouva avec du scotch dans les cheveux et que l’on dut se déplacer tous les trois comme des crabes, dans la pièce voisine pour récupérer des ciseaux.

Une fois dans la cuisine, Casey et le déménageur repérèrent les ciseaux mais pas moi, puisqu’Alice ne voyait rien, ce que se rendit compte Eddy qui se pencha vers l’avant, forçant Casey à faire de même. Je me mordis l’intérieur de la joue pour ne pas pouffer de rire et je multipliais les efforts pour ne pas cillé du regard, trahissant le fait que moi, Sloan, avait recouvert la vue, ce qui n’était pas le cas d’Alice.

- Oh, ça ce voit tant que ça que je ne vois pas ? J’essaie toujours d’être subtile !

Quand les mains de mon personnages seraient libérée, je mettrais mes affreuses et énormes lunettes qui me déformaient le visage.

Eddy laissa à Robin le soin de nous libérer alors qu’il venait de mâchouiller sa réplique, les gens dans leurs salons seraient morts de rire. Casey s’exécuta tant bien que mal avec les ciseaux alors que j’expliquais au déménageur comment je parvenais à me retrouver.

- Tout est question de repères et de calculs. Je sais combien de pas il y a entre un meuble et un mur. Quand on change un meuble de place, c’est la catastrophe !

Nous avions déjà explorer cela dans un épisode de la première saison, quand Casey était venu s’installer dans l’appartement d’Alice. Cela avait donné lieu à plusieurs scène rigolotes. Casey était parvenu à couper les liens sans offrir une nouvelle coupe de cheveux à notre déménageur et alors qu’il s’exclamait avoir encore du boulot, je reculais et me retrouvais coincé dans une boite en y tombant. Ce n’était pas prévu au scénario mais tout le monde s’esclaffa sur le plateau, moi la première.

- Il faut garder ça !! Il y a moye de conserver l’effet de surprise avant que tout le monde éclate de rire ?

Je tendis les mains à Eddy et Robin, à qui voulait bien m’aider à sortir de ma prison de carton et une fois que je fus revenu sur mes deux pieds, toujours en rigolant, je m’adressais à Eddy.

- C’est exactement ce que nous t’expliquions quand nous te parlions de laisser toute la place à l’improvisation. C’étai parfait, comme essaie !

Nous allions être prêt pour faire une petite pause avant de tourner les scènes de notre épisode !

L’entrée dans l’adolescence de Ian sembla plonger tout le monde dans ses propres souvenirs. Robin disait que ça lui était arrivé de râler quand il ne pouvait pas accompagner ses parents à des fêtes alors qu’il était un enfant star. Sloan, elle, avait fait les quatre cent coups avec ses copines apparemment.

Je rigolai.

-Moi mon adolescence n’est pas encre tellement loin…

Je grattai un fantôme de bouton d’acné sur ma joue.

-Je suis même pas sûr d’en être sorti, en fait.

On se mit au travail et mon personnage apprit que Sloan avait déjà un enfant à elle…

-Oh vous semblez bien jeuen pour avoir déjà un enfant aussi grand.

Placardé de scotch et finalement tous coincés, on trouva un moyen de se déplacer dans la cuisine en portant presque Alice. Casey s’exclama que j’avais des muscles. Je rigolai.

-C’est surtout que Madame n’est pas très lourde.

Puis je me rendis compte, une fois à la cuisine, qu’elle était aveugle… Un fait que je savais en vrai, même si elle semblait aller beaucoup mieux maintenant. Alice demanda si cela se voyait tant que ça.

-Pas tant que ça, je n’ai pas réalisé tout de suite.

Elle n’avait pas les yeux déformés comme certains aveugles, preuve que ce n’était pas quelque chose qu’elle avait de naissance mais bien à cause d’un malheureux accident. Pendant ce temps-là, Robin se saisissait des ciseaux et entamait la délicate mission de nous libérer. Il affirma être pompier.

-J’aurais plutôt du mettre le feu à mes cheveux plutôt que de les coller alors.

Alice, elle, expliquait sa méthode pour se repérer tout en reculant et je manquai de m’exclamer pour la prévenir qu’elle allait tomber, mais trop tard. Mon mouvement resta en suspens et tout le monde éclata de rire sur le plateau quand Sloan se retrouva dans une caisse.

Robin et moi, on s’approcha d’elle alors que la caméra ne tournait plus pour l’aider à sortir de là… Je pris fermement sa main avant de tirer doucement pour la remettre debout.

-Ça va ? Tu ne t’es pas fait mal ?

Apparemment non, elle voulait garder la scène même si la chute n’était pas dans le scénario. Elle semblait ravie et voulait garder la scène. Je souris.

-S’il avait été là, mon fils aurait aussi éclaté de rire.

Je regardai Robin puis Sloan.

-Et mon jeu ? Ça allait ?

Je rigolai à l’anecdote de Sloan sur son adolescence. Chacun, à cette époque, avait essayer, d’une façon ou d’une autre, de déjouer les règles établies. Ian ne dérogeait pas à la règle… Mais bon. Dans la famille de Ian, ce genre de comportement était, souvent, totalement accepté. Moi, je me rappelle que ça l’était beaucoup moins pour moi, même si mes parents étaient plutôt cool.

Je finis par me moquer un peu de Ian et je fus gentiment rappelé à l’ordre par Sloan ce qui me fit rigoler. J’aimais bien parler un peu sur Ian quand il n’était pas là. Mais, au fond, j’aimais beaucoup ce gamin diva. J’avais l’habitude de travailler avec lui depuis des années.

-Ça fait du bien de parler un peu sur lui, non ?

Eddy lui disait que son adolescence n’était pas tellement loin. Il était un peu plus jeune que Sloan et moi et ça me fit rire quand il disait ne pas être sûr d’en être vraiment sorti.

-Je crois que personne n’en sort jamais vraiment.

Il m’arrivait d’être un vrai gamin quand je le voulais.

Après ça, on s’était mis à répéter la scène. Le déménageur était, désormais, au courant qu’Alice avait déjà un enfant et il s’étonna que la petite amie de Casey puisse déjà avoir un enfant aussi grand. Après quoi, tout le monde fini scotché. Littéralement. Ce qui entraina une cascade de gags et de jeux de mots. On réussit à se porter jusqu’à la cuisine fictive et Casey eut tôt fait de souligner la grande force du déménageur. Eddy lui déclara qu’Alice n’était pas très lourde.

-C’est vrai qu’elle est légère comme une plume.

Il se rendit, ensuite, compte qu’Alice était aveugle. Cette dernière déclara qu’elle faisait en sorte d’être subtile. Ce qui était une bonne blague étant donné qu’Alice avait l’habitude de sortir de grandes et affreuses lunettes qui soulignait parfaitement son handicap’. En attendant, le déménageur, lui, trouvait que ça ne se voyait pas. Alice ajouta que s’adapter à son handicap’ n’avait pas été simple et que tout ça était toute une organisation.

-Je ne te le fais pas dire !

Casey finit par libérer tout ce beau monde de gestes assez maladroits après avoir fait une blague sur son métier qu’Eddy prit au vol disant qu’il aurait dû mettre le feu à ses cheveux.

Quand tout le monde fut libéré Alice recula et trébucha dans les boites pour s’écrouler au sol ce n’était pas prévu et ça me fit éclater de rire alors qu’Eddy, lui, s’inquiétait pour Sloan et l’aida à se relever.

-Désolé, chérie… J’ai pas pu m’empêcher de rire.

Mais elle n’avait rien de cassé et elle était satisfaite de la scène.

-Ouais ! Il faut absolument garder ça !

Sloan expliqua que c’était ce genre de chose qui ajoutait quelque chose au script de base. J’hochai de la tête pour approuver alors qu’Eddy, lui, disait que son fils aurait bien rigolé en voyant ça.

-Ça ne m’étonne pas. Les enfants adore ce genre de scène.

Eddy s’inquiétait de sa performance. Je tapai amicalement sur son épaule.

-C’était parfait ! Tout s’est enchainé naturellement. Tu vas voir, les gens vont adorer ta performance. C’était du très bon travail. Surtout ne change rien.

Nous restait à faire une pause et, ensuite, on pourra s’y remettre.

Ian vivait une adolescence sous les feux des projecteurs ce qui ne l’aidait pas, ce que je pouvais comprendre. J’avais vécu ça aussi, moins intensément ou autrement mais je l’avais vécue et je savais ce que cela pouvait faire. Eddy me fis sourire puis rire quand il mentionna candidement que son enfance à lui n’était pas tellement loin.

- Pur ma part, je crois que nous avons l’âge que nous voulons bien avoir. Il faut suivre son cœur et si ton cœur est jeune, alors tu seras éternellement jeune.

C’était une belle philosophie que j’espérais être en mesure de suivre tout au long de ma vie.

Après notre conversation, nous avions prit place sur le plateau et nous avions amorcé notre scène avec une belle fluidité. La maladresse de mon personnage était mise de l’avant avec des boîtes mal assemblées, du scotch tape ultra collant et une paire de ciseaux cachée dans la cuisine. Robin et Eddy me coincèrent entre eux pour nous faire traverser le plateau du salon vers celui de la cuisine en disant que j’étais légère comme une plume, et heureusement que je l’étais !

Libérés de l’infâme papier collant, je me retrouvais à nouveau prisonnière mais cette fois, d’une boite de carton ce qui n’était pas prévu au script mais, le fou rire passé, je demandais à ce que nous gardions cela !

- Non, je ne me suis pas fait mal, merci Eddy.

Tous les trois, nous rions de bon cœur avant que Robin ne m’aider à me sortir de la boite alors qu’Eddy disait que son fils aurait beaucoup rit en me voyant ainsi mal prise.

- Il faut absolument garder ça ! J’aurais voulu le faire exprès que je ne l’aurais jamais aussi bien réussi !

Une fois sur mes pieds, j’abondais dans le même sens que mon fiancé concernant les enfants.

- Ils sont si bon public ! Avec eux, nous avons toujours l’heure juste.

Eddy nous demanda si son jeu allait ce à quoi Robin répondit qu’il avait été parfait. Je ne pouvais absolument pas dire le contraire, Eddy était doué !

- Tu as été parfait, Eddy ! J’ai hâte de voir la scène complète une fois le montage fait je suis convaincue que ce sera l’un de nos meilleurs épisodes. En tous les cas, moi, j’ai adoré !

Nous allions maintenant prendre une petite pause avant de tourner tous les plans que nous avions pour la journée. Nous avions encore beaucoup de travail mais avait le plaisir que nous avions eu à l’instant, nul doute que le rire serait au rendez-vous !