Mon corps était encore bouillant de passion alors que Finan et moi reprenions doucement notre souffle. Depuis la naissance de Yoric, ces moments intimes entre nous avaient été rare pour tellement de raison que bien que torride, notre heure de gloire se chiffrait plutôt en glorieuses minutes. Ce n’était pas grave, la qualité prévalait sur la durée ! Je déposais de petits baisers ici et là sur le torse de Finan tout en caressant du bout des doigts son flanc. Mes cheveux collaient en partie à mon dos et le reste était éparpillé sur l’oreiller. En avoir eu la capacité, j’aurais figé cet instant dans le temps, ne serait-ce que pour qu’il ne se termine jamais.

Je n’en avais ni la capacité, et je n’en avais pas non plus la possibilité. Yoric, de sa condition, ne pleurait pas ou alors pas très fort et je craignais toujours de ne pas l’entendre et qu’il s’affame pendant la nuit. Je me levais donc deux ou trois fois par nuit pour lui donner le sein et ainsi, m’assurer qu’il était nourri suffisamment et me rassurer moi en tant que mère, que mon fils ne manquait de rien.

C’était épuisant et très pensant.

Ça me grugeait une énergie que je niais ne pas avoir.

Chaque jour, je continuais de faire toutes mes activités comme ‘’avant’’, non pas par envie de me faire voir comme une super maman, mais parce que je pensais fermement que c’était la chose que je devais faire et qu’on attendait de moi. Guillermo avait besoin de notre présence et, depuis l’arrivée de Yoric et le diagnostic de surdité, nous passion beaucoup de temps à apprendre le langage des signes et à développer une routine strict qui ferait en sorte que nous puissions comprendre et subvenir à tous les besoins de notre bébé différent. J’en venais à craindre que mon aîné se sente moins important à nos yeux alors qu’il en était rien. Je me blâmais beaucoup aussi parce que souvent, c’est Finan que j’envoyais aider Guillermo pour ses devoirs ou encore, aux réunions de parents.

Puis, dans tout ce qui souffrait de mon manque d’attention, mon couple était aussi sur la liste. Je passais beaucoup de temps avec Finan mais pas en tête à tête. Il y avait toujours le bébé ou le groupe avec nous. Nous devions continuer de travailler sur notre musique puisque les déboires juridiques de Finan ainsi que ma grossesse et le temps que j’ai pris ensuite pour m’en remettre avaient affecté nos projets. Rien pour compromettre nos engagements mais si c’était le cas, c’était parce qu’Ivar, Sigurd et mon gros nounours avaient tenu le phare. J’avais besoin de me retrouver avec Finan et passer un moment où les mots bébé, travail et école, ménage et responsabilités n’existaient pas. Un moment comme celui que nous venions de voler, entre deux tétés.

- Je t’aime mon gros nounours ! Je ne te le dis pas assez souvent, dernièrement.

Je me redressais sur mon coude, appuyant ma tête dans la paume de ma main pour le regarder.

Plus que jamais, j’étais folle amoureuse de cet homme, beau comme un Dieu, fort comme Hercule. Il me faisait craquer d’un simple regard et me rendais dingue de passion rien qu’en me serrant tout contre lui. J’avais beaucoup de chance de l’avoir trouvé, je devais me montrer digne de tout ce que nous vivions ensemble.

- Est-ce que tu crois que, prochainement, nous pourrions se permettre de prendre une journée rien que pour nous deux puis, ensuite, faire une sortie tous les trois, toi moi et Guillermo ? Vanya et Ivar prendraient certainement Yoric avec eux. Tu en pense quoi ? Ce serait raisonnable ?

Non, ça ne l’était par vraiment, pas avec le groupe et nos engagements et les cours du langage des signes et les engagements de Guillermo et son école. Il fallait tout de même prioriser notre couple quelques heures, quelque part dans notre agenda.

Notre vie n’avait rien de reposant… Rien du tout. Entre Yoric, Guillermo et le groupe, on avait très peu de minutes pour nous deux. Je savais bien qu’avoir un enfant demandait du boulot mais Yoric étant un enfant légèrement différent, ça en demandait encore plus. Surtout pour Tiff qui se réveillait plusieurs fois par nuit pour vérifier que Yoric avait bien tout ce qu’il lui fallait parce que notre fils ne pleurait pas ou pas suffisamment fort. Elle avait peur qu’il ne meurt de faim et je pouvais comprendre son sentiment.

Sauf que quand elle se réveillait, je m’éveillais aussi. Ça jouait sur notre sommeil et, donc, sur notre énergie. Ça jouait aussi sur Guillermo qui ne cessait de s’en faire pour son petit frère et qui, j’en étais sûr, manquait d’attention. Au point où ses notes étaient en baisse et son comportement à l’école était légèrement problématique. Rien de bien grave… Surtout que je savais que tout ça était en partie à cause de la fatigue et de la condition de Yoric. C’est ce que j’avais expliqué à son professeur lors de la dernière réunion de parents. Mais Monsieur Jenkins semblait avoir pas mal de préjugé sur Guillermo ce qui m’avait moyennement plu.

Je faisais de mon mieux pour l’aider avec ses devoirs. Mais il avait beaucoup de mal en anglais certainement parce qu’il avait appris à lire sur le tard. Sans compter que ça rivalité avec Grant Fleming prenait beaucoup de place dans sa tête. Et pas que ça ! Il ne cessait de parler de Sofia aussi ! Il en était amoureux, c’était clair… Au point que j’en venais à me rendre compte que Guillermo avait déjà 12 ans et que ce genre de truc n’allait pas aller en s’améliorant. Lui qui se fichait totalement des filles avant, ça avait bien changé, ça !

Bref, Guillermo avait un tas de choses qui le travaillait et il demandait une attention énorme aussi. Ça en plus de Yoric, Tiff et moi avions peu de temps pour nous.

Alors, aujourd’hui au on avait profité et c’est satisfait que je reprenais mon souffle après nos ébats. Je devais avouer que ça me faisait du bien de me retrouver un peu avec Tiff. J’avais l’impression qu’on ne faisait que se croiser ces derniers temps… Ce qui, en soi, était faux vu qu’on allait quand même bosser ensemble. Mais à la maison… Elle était derrière Yoric et moi, derrière Guillermo.

J’esquissai un sourire quand elle déclara m’aimer. Elle disait qu’elle avait l’impression de ne pas me le dire assez souvent ces derniers temps.

-Je t’aime aussi et… Tu me le dis chaque fois que tu le peux.

Elle ne manquait jamais de le faire quand elle en avait l’occasion et je lui rendais las pareille. Je savais que ce qu’on vivait maintenant ne sera pas éternel. Yoric allait grandir et sera plus autonome surtout qu’on faisait tout pour apprendre à communiquer avec lui.

Je croisai le regard de Tiff alors qu’elle s’était redressé. Je me tournai dans le lit vers elle.

Elle proposa alors qu’on prenne, un jour, une journée pour nous deux. Puis, un autre avec Guillermo. On avait Vanya et Ivar comme soutient. Ce n’était pas rien. On devait en profiter. Je souris.

-Très bonne idée ! Et c’est raisonnable… Je pense… Et même si ça ne l’est pas ça nous fera du bien. Pour nous deux et pour Guillermo. Il n’a pas facile à l’école ces temps-ci. En plus, je le soupçonne d’être amoureux alors ça n’arrange rien.

Je rigolai un peu.

-Avec Guillermo on pourrait aller au parc d’attraction. Et notre sortie nous deux…

Je fis une moue de réflexion.

-Restaurant et cinéma ? Ou autre chose ? Quelque chose qui détend en tout cas.

Je soupirai.

-Je ne sais pas où on va caser ça mais… Il faut absolument caser ça. Même si Samantha ne va pas atteindre des lustres avant qu’on ne ressorte de la musique ou qu’on finisse par partir en tournée.

Depuis le début de notre relation, Finan et moi formions une équipe de feu. Tout, absolument tout ce que nous avons vécu, le bon comme le mauvais, nous l’avions affronté ensemble, tête haute sans jamais se lâcher la main, Même dans le doute, j’étais demeurée solidaire de mon époux, mon gros nounours, l’amour de ma vie.

Devenir parent ne devait donc pas nous effrayer.

Mais…

La parentalité n’avait rien de facile !

En apprenant être enceinte de Yoric, je pensais que Finan et moi gérerions haut la main. Après tout, nous avions commencé notre famille avec un jeune garçon ‘’clé en main’’ si je puis dire. Guillermo était autonome, même trop, quand il est venu vivre chez nous mais ça ne nous a pas empêché d’en prendre soin et sans vouloir me vanter, nous avons assuré ! Notre aîné était beau à regarder, avec ses forces et ses faiblesses. Il s’était épanoui et prenait parfaitement sa place dans notre puzzle familiale.

Yoric était différent.

Sa surdité ne compliquait pas vraiment, du moins pas encore, notre rôle de parent si ce n’était que je me levais la nuit plusieurs fois pour m’assurer qu’il n’était pas entrain de pleurer en silence, qu’il ne cherchait pas désespérément quelque chose à téter. Le bon côté de sa condition était que nous pouvions l’amener en studio avec nous, il n’était pas embêté par le son de notre musique et je pouvais ainsi en prendre soin sans avoir à le confier à une nounou qui ne saurait peut-être pas le décoder aussi bien que Finan et moi.

Mais conjugué notre musique, nos enfants, nos apprentissages et tous nos engagements faisaient en sorte que Finan et moi, involontairement, faisions passer à la trappe du temps pour notre couple. Ce soir, alors que pour l’une des rare fois nous ne tombions pas au combat à peine la tête sur l’oreiller, nous en avions profiter pour faire l’amour, même si l’excitation avait prit le dessus sur la passion et que nous avions atteint l’orgasme à la vitesse d’adolescents sous l’emprises de leurs hormones.

Nous étions d’accord tous les deux que nous devions prendre du temps que pour nous, d’abord, puis du temps avec Guillermo qui, bien qu’il ne s’en plaignait pas, était celui qui était le plus mis à l’écart par la force des choses. Je ne voulais pas être ce genre de mère qui prenait pout acquis que mon fils était capable de se faire un bol de céréales tout seul si je n’avais pas eu le temps de cuisiner un repas digne de ce nom.

Ce qui me rassurais dans tout cela, c’était que Finan ne doutait pas de mon amour et qu’il le ressentait, malgré tout.

Je frottais mon nez au sien après qu’il m’eu exposé son idée sur comment il voyait ma proposition de nous consacrer plus de temps. J’aimais ce qu’il proposait, je me sentais bien avec ce qu’il avançait, que ce soir raisonnable ou non ! Notre couple et notre famille méritaient qu’on en prenne soin.

- Guillermo sera heureux de nous avoir pour lui toute une journée à faire tout ce qu’il désire. Nous pourrions l’amener déjeuner au Canter’s puis aller au parc d’attraction comme tu le propose puis finir ça au cinéma ou au bowling. Un truc qui sort de la routine mais qui nous implique totalement.

J’étais prête à faire les manèges avec lui, sauf pour ceux qui nous tournaient la tête à l’envers ! Ceux-là, je les laissais à Finan ! Moi, j’attendrais sagement en bas et je prendrais un tas de photos et je tiendrais les peluches remportées dans différent jeux d’adresses.

Et pour notre couple…

- Je suis totalement pour le resto et le cinéma pour nous puis je me disais qu’avec Noël qui approche, tu crois que ce serait complètement déraisonnable et irréfléchi que d’aller célébrer à Limerick ? Partir une semaine pour Noël et revenir pour le Jour de l’An ?

Il y avait quelque chose là-bas qui nous forçait à recentrer notre famille, qui nous unissait et unifiais. C’était l’effet magique de Limerick et à ce moment précis, je sentais que c’était exactement ce dont nous avions besoin.

- Mais pour pouvoir le faire… Il faut absolument donner un coup en studio !  Tout donner pour que Samantha nous boucle un tas de trucs pour le début de l’année et… Tu crois qu’Abby serait d’Accord qu’on déplace tout le groupe chez elle ?

Tiens, c’était bien une idée folle mais une belle idée !

Tiff voulait qu’on se retrouve. D’abord nous deux et puis avec Guillermo. Je pensais qu’on en avait plus que besoin vu qu’on ne faisait que vivre à cent à l’heure entre le studios, l’école, Yoric et j’en passe. Même si tout ça n’était, effectivement, pas raisonnable… Mais être raisonnable n’avait jamais vraiment été dans mon vocabulaire…

Alors j’acceptais tout ça lançant des idées sur comment nous pourrions passer nos journées. Je savais que Guillermo aimait aller au parc d’attraction. Quand il était Pequeñas Manos, il n’avait jamais vraiment eu l’occasion d’y aller et, depuis, c’était devenu son endroit favori. Même la plage n’avait pas autant son intérêt que les attractions à sensations fortes qu’il adorait. Puis, comme il était doué aux jeux d’adresse, il gagnait souvent pas mal de cadeaux.

Tiff confirma que tout ça fera très plaisir à Guillermo. Elle prévoyait, donc, une journée bien chargée avec notre gamin. Restaurant, par d’attraction, bowling ou cinéma. Je pense que ça lui fera du bien après quelques journées d’école difficiles pour lui.

-Ouais ! Je valide tout ! Guillermo va choisir le cinéma… Pour ses critiques pour Vanya.

Oui parce qu’en plus du reste, il y avait ça aussi. Entre l’école et la télévision, il arrivait que Guillermo ne sache pas toujours comment tout gérer. Je le voyais même s’il gardait ça pour lui. Il faut dire que Guillermo est loin d’être du genre à parler de ses difficultés.

Quant à notre sortie à deux, Tiffany validait mon idée. Elle prévoyait même qu’on retourne à Limerick pour Noël. C’était le meilleur moment pour ça.

-Je pense qu’on devrait faire ça. On a les moyens… Puis, j’ai toujours rêvé de voir l’Irlande en hiver. Guillermo pourra voir de la neige comme ça.

Je savais que Tiffany était tombée amoureuse de Limerick. Puis, ça fera plaisir à Abby de nous revoir.

Tiff ne perdait quand même pas le nord. Il fallait qu’on avance aussi en studio. Qu’on sorte de la nouvelle musique. Pour ça, on allait devoir bosser sérieusement avant de partir en Irlande. Je n’avais aucune envie de me faire tirer les oreilles par Samantha. Même si Samantha était fortement occupée, ces derniers temps, par la tournée de promo de The Lightening qui avait sorti un album il y a peu.

-Ouais, on va tout donner. On pourra peut-être même boucle un autre album… Même si je doute qu’on le finisse avant de partir. Mais on peut avancer un maximum.

Quant à déplacer tout le groupe pour Noël, je fis une moue de réflexion.

-Ça devrait plaire à Vanya et Ivar… Abby ne sera pas contre. Surtout qu’elle adore Ivar.

Qui n’aimait pas Ivar, en fait ?

Mais on avait un nouveau membre dans notre groupe. Il avait aussi une petite amie… Et une belle-fille qui avait déjà vu l’Irlande.

-Il faudra demander à Sigurd s’il veut faire le voyage… Il n’est pas tout seul, donc… Il y a Sky aussi et la petite Heaven la grincheuse.

Je rigolai en disant ça.

-Tu crois qu’Heaven voudra revoir l’Irlande ?

Je rigolai à nouveau me rappelant du comportement de la petit qui avait brièvement été sous notre garde.

Finan était d’accord avec ma proposition de prendre un peu de temps pour nous deux et avec Guillermo aussi. Notre grand garçon ne nous avait jamais exprimé être en manque de notre attention et il n’avait pas un comportement qui le laissait sous-entendre alors, avant d’en arriver là, justement, je désirais lui montrer que malgré nos grosses journées, nous pensions toujours autant à lui. C’était triste de le voir se responsabilisé en mettant autant de sérieux dans ses études, dans ses chroniques ainsi que dans l’apprentissage du langage des signe pour pouvoir communiquer avec son petit frère. N’allez pas croire que je n’étais pas fière d’avoir un beau grand garçon autonome et responsable mais à mon avis, il y avait des limites à tout.

- Je suis à peu près certaine moi aussi qu’il choisira le cinéma. Ce sera une journée ‘’oui à tout’’ sauf s’il demande un tatouage ! La, ce sera non !

Je riais doucement tout en continuant à caresser le torse de Finan et à l’embrasser ici et là de temps en temps. Je lui confiais caresser l’idée de fêter Noël à Limerick, notre autre maison désormais. Je m’y sentais tellement bien que pour moi, cela coulait de source d’y retourner pour Noël.

- Je n’ai jamais vu la neige, moi non plus ! Oh là que tu en parles, j’ai vraiment envie qu’on aille fêter Noël à Limerick !! Ma mère va en faire une maladie, le premier Noël de son petit fils loin d’elle… Pauvre maman… Quand j’y pense ! Je lui ai retiré tous les petits plaisirs sans vraiment le vouloir… c’est simplement que…

Qu’elle était un peu trop accaparante et qu’elle ne pensait pas que nous avions nos propres envies, autres que les siens.

- En devenant maman, je la comprends un petit peu mieux, cela dit. J’avoue que je serais triste si mon fils m’excluait de moments importants de sa vie.

Nous allions devoir bosser comme des dingues en studio pour donner de quoi à se mettre sous la dent à Samantha ! Elle avait étiré l’élastique le plus possible entre procès et grossesse, maintenant, avant qu’il ne nous revienne au visage, il fallait fournir ! Je n’étais pas inquiète, nous avions travaillé vraiment bien avec l’arrivée de Sigurd, comme s’il nous avait aidé à débloquer quelque chose. En fait, son adition complétait tout simplement bien notre groupe. Nous étions voués à devenir un quatuor.

- Tout le monde à droit à un congé pour les fêtes de fins d’années. Samantha comprendra ça surtout si elle voit que nous ne nous sommes pas planter les doigts dan le nez tout ce temps.

J’étais confiante !

Il n’y avait aucune raison pour que nous ne puissions pas partir.

Je poussais même la folie du voyage en songeant à inviter tout le groupe à partir avec nous, pourquoi pas ?  Finan fit une moue avant de dire que sa tante serait heureuse de tous nous accueillir autant que Vanya et Ivar seraient partant pour se joindre à nous mais que Sigurd était en couple avec Sky et que du voyage, serait aussi la petite Heaven.

- Sky… et Heaven. J’avoue que je ne me sens pas très proche de Sky et que je me passerais bien des pleures incessants de sa fille mais d’un autre côté, tu te vois organiser tout ça avec Ivar et Vanya et de les exclure ? Ne serait-ce que pour Sigurd, nous devons leur proposer. S’il refuse ou s’il accepte, nous seront à l’aise avec sa décision.

Je me sentirais trop mal de ne pas au minimum proposer à Sigurd de se joindre avec sa petite famille à notre voyage en Irlande.

- Tu  crois qu’elle l’a vraiment vue, la première fois au travers de toutes ses larmes ?

Je m’esclaffais, j’embrassais mon gros nounours puis j’enfilais un t-shirt qui trainais le temps d’aller voir si tout allait bien pour Yoric. Il dormait à poings fermés et ce n’était pas encore l’heure de le réveiller. Je pu donc regagner ma chambre et me blottir à nouveau contre Finan.

- Lançons l’idée demain et nous verrons bien. Peut-être qu’Ivar et Vanya ont des plans de leurs côtés et qu’il en va de même pour Sigurd et Sky.

Tiff était certaine que Guillermo allait choisir le cinéma pour clôturer notre journée à trois. Elle voulait faire une journée « oui à tout » sauf aux tatouages. Je rigolai.

-Tu ferais bien de lui dire avant alors parce qu’il serait capable d’en demander un.

Je le connaissais. Si on lui disait « journée oui à tout », il allait voir où seraient nos limites.

Je frissonnai à chaque attention de Tiff. A chaque baiser. A chaque caresse. Ce genre de moment me manquait vraiment et c’est en le vivant que je me rendais compte à quel point on devrait remettre ça plus souvent.

Tiffany ne manquait pas d’idées et de projets comme celui de passer Noël à Limerick. Je savais que Tiff était tombée amoureuse de l’Irlande et souhaitait y aller souvent. Noël me semblait être le meilleur moment à moi aussi. Voir l’Irlande en hiver, c’était tout aussi bien qu’en été. J’esquissai un sourire quand Tiff déclara n’avoir jamais vu la neige non plus. Moi je n’en avais que de vagues souvenirs.

C’est là que Tiff parla de sa mère qui risquait encore de nous en vouloir de la priver de son petit-fils. Désormais mère, Tiff arrivait à se mettre à sa place et s’en voulait un peu.

-On pourra faire un diner avec tes parents à notre retour pour équilibrer les choses. Puis, il y aura d’autres Noël qu’elle pourra passer avec Yoric. Elle s’en remettra, Tiff… Elle va nous en vouloir un peu mais elle s’en remettra.

J’étais certain que Madame Austin était plus forte qu’elle ne voulait le faire croire à tout le monde.

Mais avant de partir, il faudra mettre un coup d’accélérateur sur notre musique pour ne pas laisser Samantha avec le sentiment qu’on trainait. Ce n’était, d’ailleurs, pas le cas vu qu’on bossait souvent. Pour Tiff, Samantha comprendra notre envie de vacances surtout pendant les fêtes de Noël. Je souris parcourant le corps de Tiff du bout de mes doigts.

-Tu as raison. Elle aussi va sûrement prendre des congés à ce moment-là.

Tiff avait dans l’idée d’emmener tout le groupe avec nous à Limerick. L’idée me séduisait mais ça voulait dire que Sky et Heaven seront du voyage aussi. Je voyais mal Sigurd partir sans sa petite amie. Tiff avoua ne pas être très proche de Sky. Je savais ce qu’il s’était passé entre elles… Moi aussi j’avais eu mon lot de différents avec Sky mais j’arrivais à passer au-dessus en me disant que tout ça ne venait que de l’influence de Ward. Toutefois, malgré tout, ça ne nous viendrait pas à l’esprit de ne pas inclure Sigurd dans notre voyage.

-Ouais, il faudra le lui demander. Je me vois mal aussi demander à Ivar et Vanya et exclure Sigurd. Rien que pour l’entente du groupe, ça ne se fait pas. Puis, ça sera l’occasion pour nous tous de pouvoir voir Sky autrement et d’elle de nouer des liens. Je pense qu’elle en a besoin.

Surtout après le rendu du jugement concernant le procès de Ward… Bien que j’avais appris par Sigurd que, dernièrement, Sky avait quand même réussi à obtenir la garde exclusive d’Heaven après son divorce.

Je rigolai à la réflexion de Tiff sur Heaven.

-C’est vrai qu’elle pleurait beaucoup. Mais avec sa mère, ça sera différent. Puis, elle adora Ivar, alors…

Heaven aussi on la verra aussi autrement, à mon avis.

Tiff m’embrassa et se leva sans doute pour aller s’assurer du sommeil de Yoric. Je l’attendis avant qu’elle ne revienne peu après pour se blottir à nouveau dans mes bras. Je l’enlaçai, un sourire aux lèvres alors qu’elle proposait de lancer l’idée demain. Je souris.

-Faisons ça !

Je l’embrassai ensuite plus langoureusement avant de lui sourire.

-En attendant, profitons que Yoric ne doit pas encore boire pour s’amuser encore un peu.

Et je l’embrassai encore pour montrer clairement mes intentions.