Depuis quelques temps, je travaillais sur un article qui, plus j’y consacrais du temps, plus me laissais perplexe. Au départ, j’avais en tête d’écrire un papier en hommage à la grande chanteuse qu’avait été Lola. Je voulais retracer ses débuts, ses premières apparitions à la télévision dans ses publicités de dentifrice jusqu’au moment tragique de sa mort prématuré. On m’avait fait livrer à mon bureau, des tonnes et des tonnes d’archives audio, vidéo et tout autant de photocopies provenant de différents médias au travers le monde.

J’avais soufflé sur l’une de mes mèches de cheveux qui me barrait le front en constatent l’ampleur du travail qui m’attendait. Mes collègues s’étaient même moqués de moi en disant qu’on ne voyait plus que des piles de boîtes en carton tout autour de moi et que pour me voir, il fallait presque escalader ’’Le Mont Archive’’. C’est avec beaucoup de volonté et de courage que je commençais ma fouille archéologique dans la vie de Peyton mais jamais, au grand jamais, je ne pensais découvrir autant de secrets.

Cela aurait été facile de faire une échelle chronologique des évènements de la vie de Peyton Elizabeth Davis en parlant de ses publicités puis de ses films et enfin de sa carrière en musique mais je voulais aller au-delà de cela. Je voulais faire différent que de simplement retracer ses succès et de la glorifier en faisant l’énumération de tous les prix obtenus pendant toute sa carrière. Je pris une chance en contactant sa toute première maison de disque mais on ne retourna jamais mes appels. Je m’y attendais, je savais qu’elle avait quitté Black Horse  pour MTI et que la rupture avait été houleuse. Idem pour mes appels à ses parents. Le couple m’avait raccroché la ligne au nez en disant de ne plus jamais les importuner.

Qu’à cela ne tienne, je n’allais pas me laisser faire parce qu’une maison de disque et des parents bornés refusaient de me parler ! Dans mes recherches, je trouvais le nom de la maquilleuse qui, plus tard, était devenue l’assistante personnel de Peyton. Il m’avait suffit de quelques coups de fils auprès d’agences de personnels pour finir par la retracer. Elle ne nommait Julia Hickenbottom et elle vivait maintenant Charleston en Caroline du Sud. Au début, elle s’était montrée très réticente à me parler mais elle avait fini par me dire que si je lui certifiais que ma source demeurerait anonyme, elle me parlerait de ses années passées aux côtés de la défunte Diva et qu’elle me mettrait en contact avec d’autres gens qui avaient eux aussi, bien des choses à me dire sur la vie de Peyton ‘’Lola’’ Davis.

Tout ce que j’avais appris en discutant avec Julia lors d’un voyage éclair à Charleston, m’avait littéralement scotché sur ma chaise. J’avais enregistré toutes nos conversations et j’avais prit énormément de notes. La femme, mère de trois beaux enfants, m’avait fait part de confidences complètements folles, dans le sens d’incroyablement triste. Elle m’avait aussi montré des photos de ses archives personnelles où l’on voyait les deux jeunes femmes complices, dans différentes étapes de leur vie. Julia m’avait mise en contact avec d’anciens gardes du corps, coiffeuse, stylistes, professeurs et même un coach spirituel qui avait suivis Peyton après un avortement fait en cachette à l’âge de dix-sept ans ! J’avais appris qu’elle avait souffert d’anorexie et boulimie, qu’elle avait été dépendante à des médicaments pour couper l’appétit, à l’alcool, qu’elle avait fait trois tentatives de suicides, qu’elle avait craint ses parents jusqu’à ce qu’elle rencontre le célèbre avocat maitre Aaron Louis et qu’aux dire de Julia qui avait parlé pour la dernière fois à Peyton peu de temps avant son décès, Peyton n’avait jamais été aussi heureuse de toute sa vie que depuis qu’elle avait épousé Howard Stone.

J’étais rentrée à Los Angeles avec une tonne de notes à remettre en ordre et des bandes audio à retranscrire. J’avais beaucoup, vraiment beaucoup de choses à raconter et je fondais beaucoup d’espoir qu’après sa publication, mon article permette à Howard Stone de prendre avantage dans sa bataille juridique contre ses ex beaux-parents qui eux, ne lâchaient pas prise pour obtenir la garde des jumeaux Phénix et Penelope.