-Si tu veux trouver un bras droit, Julian, il faut aller à des fêtes !

Je levai un sourcil alors que Malcolm Dixon, mon attaché de presse, était en train de me conseiller sur la meilleure manière de trouver le bon bras droit. J’avais dans l’idée de faire des entretiens d’embauche ou d’aller en débaucher ailleurs mais Malcolm, lui, avait une toute autre idée là-dessus. Pour lui, il fallait que j’aille à des fêtes… Voyez par là des fêtes dans la jet-set ou autres galas de charité.

-Je n’ai pas vraiment le temps, là, d’aller à des fêtes… Les examens approchent à l’Université et on va bientôt pouvoir commencer les compétitions… Je dois jouer sur tous les tableaux.

Malcolm fit une petite moue. Visiblement, mes réticence ne lui plaisait pas… Malcolm était le genre de personnes enjouée, roublard, toujours la clope à la bouche et un peu plus de la quarantaine au compteur.

-Pourtant, c’est le meilleur endroit… Si tu veux avoir un bras droit tout de suite qui ne soit pas aussi coincé que Stanley Montgomery tu devrais aller à plusieurs fêtes. Le yacht de Ricci est encore le meilleur endroit. Si tu fais des entretiens d’embauche, tu risques simplement d’avoir des gens étroit d’esprit, trop peu expérimenté ou trop ambitieux… Tout ce que tu ne veux pas. Alors le mieux c’est d’aller à une fête et de faire ton marché toi-même.

Je réfléchis à l’idée avant de froncer les sourcils. Dans ce genre de fête, il n’y avait quasi que des gens issus de milieux aisés ou bien qui avait atteint la richesse et la célébrité avec leur talent. Je ne trouvais pas que ça faisait un beau terreau pour trouver un bon bras droit.

-Si ça tombe, il y a des gens compétentes en dehors de la jet-set… Si je ne considère que ceux-là, je risque, peut-être, de passer à côté du bon numéro.

Malcolm se ralluma une cigarette et haussa des épaules avant de souffler la fumée et de lancer :

-Peut-être… Mais tu auras moins de mauvaises surprises. Tu connais la jet-set. Tu y a grandis. Tu sauras facilement trouver qui est digne de confiance ou non. Par contre, si tu prends un nobody, tu ne pourras pas savoir ses ambitions cachées. Les fêtes ! Crois-moi, c’est le meilleur endroit. Puis, il n’y a rien de mieux que de faire son job en s’amusant non ?

Moi, ce qui m’amusait, c’était surtout d’être dans mon garage et de bricoler… Mais je n’étais pas contre me détendre à une fête ou l’autre… Surtout en étant bien entouré comme ça serait le cas si j’allais à une fête avec Brent.

-Je vais y réfléchir…

C’est ce que je dis avant que le téléphone ne sonne. C’était Alexandre. Il voulait me voir.

-D’accord, Alexandre. Tu peux passer dans mon bureau directement.

Après ça, je raccrochai avant d’aviser Malcolm.

-J’irais à la prochaine fête de Ricci… Tu peux y aller, maintenant. Mon ingénieur en chef ne vas pas tarder.

Malcolm sourit, hocha de la tête avant de s’éclipser. Quelques minutes plus tard, Alexandre entra à son tour. J’étais assis derrière mon bureau et lui montrait la chaise en face.

-Installe-toi. Qu’est-ce qu’il y a de si urgent?

Je sortis une cigarette avant de m’en allumer une. Mon bureau était parfaitement rangé et, surtout, parfaitement propre. Je demandais à ce que les poussières soient faites plusieurs fois par jour et le nettoyage deux fois par jours.

-Cigarette ?

Je lui tendis le paquet pour qu’il en prenne, éventuellement, un s’il le désirait.

Je venais de recevoir un appel un peu inattendu, mon père avait retrouvé mon numéro, on avait discuté et il voulait que je participe au 500 milles, et il voulait engager une seconde voiture avec Sonny dedans pour faire de la pub pour Hughes Motors en contrepartie. Du coup, j'ai appelé Julian pour lui en parler tout de suite. J'avais pris mon dossier avec toute la télémétrie des tests qu'on avait faits à Laguna Seca. Julian m'invite à monter dans son bureau.

Je prends le dossier puis marche jusqu'au bureau de Julian en saluant tous ceux que je n'avais pas vus. Je toque à la porte et Julian m'invite à entrer, ce que je fais avant de m'asseoir sur la chaise qu'il m'indique. Je pose le dossier sur le bureau et je le glisse vers lui.

Salut Julian, non, merci, je ne fume pas. Voilà le dossier que tu m'as demandé, j'ai tout compilé et j'ai fait analyser les données par Rob, Sarah et moi-même. Mais je ne venais pas pour ça. J'ai eu un coup de téléphone de mon père. Il a quitté ma mère et m'a expliqué pas mal de choses sur ce qui s'est passé il y a quelques années. Mais bref, il y a bien plus important. Mon père voudrait relancer Cortes Racing, et il a une offre pour toi.

Je sors mon petit calepin avec des calculs et je le glisse vers Julian.

Il voudrait que Sonny et moi, on participe aux 500 milles. Il est prêt à acheter les châssis et les moteurs, toi, tu aurais juste à payer les pneus et l'essence, et les mécanos.  J'ai fait mes calculs, ça pourrait nous faire un bon coup de pub, que ce soit pour Cortes Racing ou Hughes Motors, et ça permettrai à toute l'équipe de vivre un week-end de course en réel, en plus devant pas mal de monde.

J’avais fait entré Alexandre dans mon bureau après son appel demandant à me voir immédiatement. Il était entré refusant ma cigarette car il ne fumait pas. Je repris mon paquet tirant sur la mienne, de cigarette, avant de lui demander ce qui l’amenait ici.

Il commença par me donner le dossier. C’était le rapport des essais qu’on avait fait à Laguna Seca. Je pris le dossier l’ouvrant et le regardant avant de le refermer quand Alexandra affirma que s’il était là, ce n’était pas pour ça. Dans un sens, ça me rassurait… Parce que si ça concernait les données, ça voulait dire que quelque chose n’allait pas avec le prototype. Quelque chose qu’on aurait pas vu d’un premier abord. Mais ce n’était pas le cas.

Il expliqua avoir eut un  coup de fil de son père. Je levai un sourcil, surpris. Je savais qu’Alexandre et son père étaient en froid. Il affirma que son père avait quitté sa mère. Je ne savais pas si je devais dire « désolé » ou non… J’avais compris, lors des essais qu’entre Alexandre et sa mère, ce n’était pas forcément le grand amour. Je m’étais, d’ailleurs, reconnu dans son discours dit sur le coup de la colère. Mais là encore, d’après Alexandre, ce n’était pas l’important de la conversation… Non, le plus important était la proposition de son père qui avait, apparemment, l’intention de relancer sa marque.

J’écoutai attentivement Alexandre ne laissant rien transparaitre comme émotion alors que mon cerveau carburait entre questions et réflexions. Le père d’Alexandre voulait que Hughes Motors participe… Pour revoir son fils ? Peut-être… Rien ne l’excluait. C’était le meilleur moyen de l’appâter en tout cas. Et, pour ça, il était prêt à tout même à prendre en charge une partie des frais. Je n’aimais pas forcément me faire payer des choses. Sans doute une question d’ego… J’avais l’argent. Je n’avais pas forcément besoin qu’on fasse dans la charité pour moi. Même si mon père me disait souvent qu’il faut parfois marcher sur son ego pour faire des économies… Etais-je prêt à le faire cette fois-ci ? A voir. En tout cas, Alexandre avait raison. Si Hughes Motors participait à ça, ça fera un bon coup de pub… Tout du moins si on fait bonne figure… Si ce n’est pas le cas, ça sera tout le contraire.

-C’est un belle opportunité. Les 500 miles ce n’est pas rien… C’est mythique. Je ne pensais pas qu’on y participerais la toute première année… Car si ça fait une énorme pub, il ne faudra pas qu’on se plante, sinon, la bonne pub va se transformer en mauvaise pub.

Mais je savais que pour avancer, il fallait parfois prendre des risques. Or, si j’étais extrêmement stressé, je n’étais jamais contre prendre des risques de ce genre pour prouver certaines choses. Parce que j’étais jeune… J’entendais parfois les gens dire que j’étais trop jeune pour mener mon entreprise. Je voulais, quelque part, prouver que tous avaient tort.

-Mais quand ton père dit qu’il veut que Sonny et toi y participer, il parle de toi en tant que pilote ? Tu veux dire qu’il veut que tu pilote la voiture de Cortes Racing ? Ou bien en tant qu’ingénieur ?

Je plissai des yeux. Ça me ferait me séparer de mon ingénieur le temps d’une course. C’était faisable, bien sûr, mais j’avais aussi peur qu’il lui arrive quelque chose. L’IndyCar c’est probablement le sport automobile le plus dangereux.

-C’est quoi l’idée de ton père derrière tout ça ? Reprendre contact avec toi ? Te revoir ?

Julian m'avait donc invité à rentrer dans son bureau. J'ai apporté le rapport concernant les tests faits à Laguna Seca. Je les fais glisser sur le bureau de Julian, mais je lui dis que ce n'était pas pour parler de ça que j'étais venu. Je lui parle du coup de fil que mon père m'a donné. Je lui annonce que mon père a rompu avec ma mère, mais que ce n'est pas ça le plus important.

Non, il y avait plus intéressant, mon père voulait que Hughes Motors s'engage aux 500 milles. Julien lui me disait que c'était une sacrée opportunité, il ne pensait pas faire les 500 milles dès sa première année. Mais si ça peut faire un bon coup de pub, ça peut en faire un très mauvais si ça foire. Je regarde Julian en riant.

Qui ne tente rien n'a rien ! Et puis, pourquoi ça se passerait mal ?

Je sais que c'est risqué, mais si on part défaitiste, ça ne va pas aller. Puis Julian me demande si quand mon père disait participer Sonny et moi, c'était en tant que pilote ou en tant qu'ingénieur. Mes mains tremblent un peu, mais je regarde Julian dans les yeux.

Oui, il voudrait que la voiture de Sonny soit aux couleurs de Hughes Motors, et que moi, je pilote l'autre voiture aux couleurs de Cortes Motors, j'ai déjà une idée de qui gérera qui si jamais ça ce fait.

Je fouille dans mes poches et prends un bonbon à l'eucalyptus et tends la boite à Julian.

Tu en veux ? C'est mon calmant. J'en ai besoin, à la base, je ne voulais pas devenir ingénieur, j'étais destiné à être pilote, mais... en 70...

Mes mains tremblent.

Pendant le championnat d'Europe de Formule Ford... Il y avait une pluie battante, j'ai eu un gros carton à Silverstone... Le triangle de direction qui a lâché et j'ai fait un tout droit dans le mur. J'ai fait trois mois de coma et j'ai failli y rester... Après une longue thérapie, j'ai vaincu ma peur de la voiture...

Je souffle un coup alors que Julian me demande quelle est l'idée derrière la tête de mon père. J'essuie mes larmes.

Disons que mon père joue sa dernière carte pour relancer Cortes Racing, et qu'il voudrait que... Si ça devait être la dernière course de Cortes Racing, ce soit un membre de la famille Cortes qui participe, et je suis le seul apte.

Puis je continue à essuyer mes larmes.

Je veux là faire. Je veux reprendre le volant. Je sais que, de prime abord, ça peut faire peur. Mais je veux faire partie de l'héritage de Cortes Racing. C'est une partie de moi. Je veux faire partie de l'histoire, celui qui a fait regrimper la marque, ou au contraire terminer cette histoire... Tu comprends ce que je veux dire ?

J'avais les yeux rouges à cause de mes larmes, mais aussi un regard plein d'envie et de détermination.

Je ne m’attendais pas vraiment à ce que venais de me dire Alexandre. Faire les 500 miles la toute première année de ma marque, c’était tout un défi… Une partie de moi avait très envie de le faire, très envie de prouver… Mais une autre, plus Hughes, avait peur que tout ne parte en cacahouète et que cette ambition ne nous desserve.

Mais Alexandre était confiant. Il se demandait pourquoi ça se passerait mal. Je fis une petite moue.

-Une infinités de choses peut se passer mal…

Surtout si je me mettais à réfléchir trop… J’allais faire l’inventaire de ce qui pourrait aller mal. Et on en sortirait plus. Je devrais me dire à un moment si je me lance ou non sans trop réfléchir à ce qui pourrait mal tourner. C’était, quelque part, un pari… Il fallait faire un choix et se lancer à fond dans ce choix. Et mon choix était simple : la prudence ou l’ambition.

Il y avait une autre inconnue dans l’histoire : est-ce que Alexandre allait y aller en tant que pilote pour l’écurie de son père ? Oui. Il ne me cacha pas ce fait. Et il savait déjà qui pourrait prendre sa place pour épauler Sonny… Je plissai des yeux et il fouilla dans sa poche pour en sortir un bonbon à l’eucalyptus. Tout comme je lui avais poliment proposé une cigarette plus tôt, il me proposa un… Ça le calmait tout comme la cigarette me calmait. Je souris un peu.

-Non merci. J’ai mon propre calment.

Je fis un geste avec ma main tenant ma cigarette pour lui montrer le fameux calment en question. Le sien était probablement meilleur pour la santé. J’avais commencé à fumer très jeune, il faut dire…

Je le laissai, ensuite, parler. Avant de devenir ingénieur, Alexandre était destiné à être pilote mais un brutal accident l’avait empêcher de poursuivre ce genre de carrière. Je grimaçai devant une telle histoire. Le sport automobile était beau mais pouvait avoir des tournures dramatiques. Ça avait été le cas pour Alexandre bien qu’il avait quand même eut la chance d’en ressortir vivant. Vivant mais traumatisé…

-Je suis désolé pour ça… Ça n’a pas dû être facile.

Son père voulait désormais qu’un Cortes puisse conduire au 500 miles et Alexandre était le seul apte. Son émotion était palpable et visible. Les larmes coulaient sur ses joues. J’avais bien compris qu’Alexandre était du genre sensible. Il montrait bien plus ses émotions que moi. Moi, c’était souvent la colère qui ressentait ainsi que le stress. Chez Alexandre, c’était tout.

Et il voulait rouler. Mes lèvres se pincèrent. Est-ce que je pouvais réellement l’en empêcher ? Dans le faits, oui, en tant qu’employeur, je pourrais… Mais c’était quelque chose qui lui tenait à cœur. Je le sentais bien. Et, quelque part, je me mettais à sa place. Je n’aimerais pas que quelqu’un se mette en travers de mon projet pour des raisons de sécurité. Parce que c’était uniquement ça qui me rebutait un peu. S’il lui arrivait quelque chose, je perdais un employé de qualité… Quelqu’un qui, avec le temps pourrait sans doute devenir un bon ami.

Je soupirai.

-Je me vois mal t’empêcher de rouler… Je peux t’en empêcher mais… Je ne le ferais pas.

Je le regardais droit dans les yeux.

-Mais, je veux tout de même que, s’il t’arrive quelque chose, ça soit Cortes Racing qui paye les dédommagement à Hughes Motors et à toi. Tu es un de mes employés et s’il t’arrive quelque chose sur ce circuit, Hughes Motors ne prendra rien en charge…

En gros ça ne sera pas considéré comme un accident de travail.

-Tu seras totalement sous la bannière de Cortes Racing… Je ne peux pas faire autrement. Mais je ne vais pas t’empêcher de courir. Jamais je ne ferais ça. Je ne te ferais pas ce que je n’aimerais pas qu’on me fasse.

Ceci étant dit, j’écrasai ma cigarette dans le cendrier.

-Et je m’attends aussi à ce que tu fasse la meilleure voiture pour cette course. Parce que je ne vais pas reculer. On va y participer. C’est risqué mais je veux prendre ce risque.

Même si je savais que le stress allait me bouffer. Je préférais le stress que les regrets et, tout comme Alexandre, je ne suis pas comme mon père.

-Alors, tu la feras cette voiture ? Elle sera prête ? Qui vas te remplacer lors de la course dans les paddocks ?

J'avais scotché Julian, mon père voulait qu'on participe aux 500 milles. Il ne se rend pas compte qu'il peut participer aux 500 milles dès sa première saison. J'essaye de le convaincre d'y aller. Mais d'après lui, il y a beaucoup de risques.

N'y pense pas, regarde, tu as fait confiance à un mec qui vient de l'une des pires marques du monde !

Je ricane, mais ce n'est pas totalement faux.  Julian me demande si je vais rouler pour mon père ou non,  je ne lui cache pas que oui, je vais rouler pour lui. Je fouille dans mes poches et lui propose un bonbon à l'eucalyptus, mais il refuse, il préfère la cigarette. Je range la boite dans ma poche en lui souriant.

Pourtant ils sont bons !

Je lui parle de mon passé, je voulais devenir pilote, mais j'ai eu un accident à Silverstone. Il me dit qu'il est désolé et que ça n'a pas été facile.

Il y avait des soupçons de sabotages par ma propre équipe, j'étais meilleur que mon équipier et on suppose qu'ils voulaient m'éliminer pour ne pas que je finisse devant lui au championnat. Enfin, c'est le passé, je suis entier.

Je parle à Julian du souhait de mon père. Je fais ressortir mes sentiments, j'avais les larmes qui coulaient, j'avais peur, mais en même temps, pour l'honneur de la famille, je voulais rouler, et ça je le montre bien à Julian. Il soupire et me dit qu'il ne veut pas m'empêcher de rouler. Il me regarde dans les yeux et veut que mon Cortes Racing prenne en charge les frais s'il m'arrive quelque chose et paye aussi Hughes Motors.

Putain, je me suis si mal exprimé que ça ?...

Je me gratte la tête.

Enfaite mon père veut que Hughes Motors exploite les voitures pour l'équipe et juste poser le nom Cortes Racing sur la voiture. Mais oui, mon père payera s'il m'arrive quelque chose, ça reste logique. C'est lui qui veut qu'on s'engage, donc il va financer tout ce qu'il faut. Enfaite vu qu'en IndyCar, tu as le droit d'avoir deux voitures différentes dans la même équipe. Chaque pilote a son sponsor titre. Tu vois ce que je veux dire ?

En gros, pendant les 500 milles mon père achète mon volant dans l'équipe de Julian et paye le volant de Sonny.

Il écrase sa cigarette dans le cendrier et me dit que je vais bosser pour avoir la meilleure voiture possible. Je le regarde et rigole.

Pas besoin de développement ! Ce sont tous le même châssis ! Enfin il y a deux fournisseurs pour plus d'équité. Soit, on prend un châssis March, soit un châssis Lola. Mais si tu veux. Je peux analyser les données pour voir lequel est le plus performant selon les conditions, ou alors, on peut toujours trouver un ovale et faire des tests avec les deux châssis, pour le moteur, ce n'est pas compliquer, c'est uniquement Cosworth. Malheureusement il est trop tard et ça coute surement trop cher de développer un moteur, surtout pour une course.

Je hausse les épaules, quitte à faire, je préfère avoir un moteur déjà performant pour ne pas passer pour des cons. Mais ce qui l'inquiète aussi, c'est de savoir qui prendra ma place sur le muret des stands. Je lui souris.

J'ai déjà ma petite idée. Rob sera l'ingénieur piste de Sonny, un pilote avec peu d'expérience sur circuit avec un homme qui a déjà fait les 400 coups. Et moi, je bosserai avec Sarah. Je n'ai pas perdu grand choses au niveau de la communication et Sarah a besoin d'apprendre. Et tu superviseras tout ça. Je pense que mon père se mettra en retrait, mais si jamais tu as besoin, il sera surement content de t'aider. Mon père est un piètre businessman mais un bon stratège !

J’étais partagé entre deux sentiments. Celui de vouloir me lancer corps et âme dans ces 500 miles et la peur d’y aller trop tôt. Mais c’est le premier sentiment qui, petit à petit, prenait le dessus sur l’autre. J’avais réellement envie que Hughes Motors prouve sa valeur en matière de voiture. Ça nous permettrait de nous faire connaitre bien plus vite dans le milieu et d’y gagner notre place. Et, comme Alexandre le disait, le mieux était de ne pas penser à ce qui pourrait mal tourner. J’esquissai un léger sourire en coin quand il affirma que j’avais bien pris le risque de l’engager lui alors qu’il venait d’une des pires marques qui soit.

-Un risque contrôlé. Tu es un très bon ingénieur.

Jusqu’ici, je ne regrettais aucunement son engagement. Alexandre avait des idées plein la tête et une très bonne expertise pour son âge. Sur bien des points, je me reconnaissais un peu en lui.

J’avais refusé ses bonbons à l’eucalyptus mais, apparemment, je ratais quelques choses. Je préférais un relaxant beaucoup moins sain que lui. J’avais 19 ans mais je fumais depuis des années ayant commencé très jeune. C’était une mauvaise habitude mais je ne savais pas du tout m’ne défaire.

Le père d’Alexandre voulait que mon ingénieur court pour lui. Et Alexandre avait envie de courir lui aussi. Je me voyais mal l’en empêcher car j’aurais été dans la même situation que lui j’aurais voulu courir aussi. Il m’expliqua alors ses motivations et s’ouvrit un peu plus sur sa propre histoire et l’accident qui avait fait coupé court à une carrière de pilote. Il m’expliqua que l’accident résultait sûrement d’un sabotage. Je fronçais les sourcils.

-C’est dingue comme certains en viennent à des extrêmes pareilles pour avoir leur place. Ce genre de personne devrait être en prison. Tu aurais pu y passer…

J’étais révolté par ce qu’il lui était arrivé. Je refusais que ce genre de choses arrive dans ma propre équipe. J’allais faire en sorte que ça n’arrive jamais.

Je finis par dire à Alexandre que j’acceptais qu’il participe à la course en tant que pilote mais je n’avais pas bien compris tous les détails. Il me les réexpliqua plus calmement et plus en détail. En réalité, Cortes Racing et Hughes Motors concourront dans la même équipe avec un sponsor titre chacun. Et, de ce fait, Cortes Racing s’engageait à payer les frais. C’était plus compréhensible comme ça et, quelque part, ça nous permettait de gérer mieux le facteur risque.

-Dans ce cas, ça me va. Il y a moins de risque pour Hughes Motors dans cette configuration. Et ça nous permettra de mettre, tout de même, notre marque en avant. Je laisse ton père s’occuper des frais.

J’étais réellement de plus en plus emballé à me lancer là-dedans. Les 500 miles sont mythiques. C’est un rendez-vous plus qu’intéressant pour Hughes Motors.

Et, pour ça, je voulais les meilleurs voitures. Alexandre avait déjà sa petite idée sur le châssis et je l’écoutais attentivement avant de prendre une décision.

-Oui, il est trop tard pour développer un moteur. Quant au châssis je comptes sur toi pour analyser au mieux les données et nous prendre le meilleur pour cette course. J’ai confiance en ton jugement à ce niveau. N’hésite pas à faire le nombre de tests que tu jugeras nécessaire pour choisir le bon.

Je lui laissais, donc, carte blanche pour le choix du châssis. Alexandre était un bon ingénieur. J’aspirais à être aussi bon avec le temps et après mes études. Même si, en soi, je n’étais pas mauvais non plus.

Restait à savoir, en son absence aux communications, qui sera en change d’aider Sonny. Il avait déjà son idée et comptait donner Rob à Sonny ce qui me semblait être le meilleur choix à moi aussi. Rob avait de l’expérience. Alexandre, lui, pris le risque de prendre Sarah. Elle était encore en apprentissage et semblait vouloir de plus en plus la mettre dans le bains.

-Tu crois que Sarah sera à la hauteur ? Elle a du talent et apprends vite mais ce n’est pas trop risqué ?

Simple question. Alexandre était le mieux placé pour savoir. C’était son équipe. Il bossait tous les jours avec eux, après tout.

-Et, oui, ça me permettra de rencontrer ton père. Il m’intrigue. Quand tu en parles, j’ai l’impression de me voir moi avec mon propre père. J’ai du respect pour mon père mais sur certain points, il m’énerve. Je l’ai toujours trouvé trop gentil en affaire et il a l’art de se faire marcher dessus par son second…

Il dirigeait MTI mais beaucoup des décisions étaient soufflées par Stanley, son second… Et je détestais Stanley. C’est un opportuniste.

-Tu crois que ton père arrivera à relancer sa marque ? Tu ne penses pas qu’il fait en partie tout ça pour renouer avec toi, voir te convaincre de le rejoindre à nouveau ?

Je savais qu’Alexandre était fidèle à Hughes Motors et qu’il ne retournera pas avec son père. Je disais ça pour essayer de comprendre les intentions du père d’Alexandre plus que les intentions d’Alexandre lui-même.

Julian était entrain de réfléchir à ce qu'il allait faire, participer ou non aux 500 milles. Il ne voulait pas prendre trop de risques. Ce que je comprends, mais je lui dis qu'il a pris le risque de me recruter alors que Cortes Motors est l'une des pires marques au monde. Il me dit que ce risque était calculé et que j'étais un bon ingénieur. Je lui souris.

Je ne sais pas si je suis très bon, je dirai que je ne me débrouille pas trop mal !

Je ris, mais il est vrai que je ne me considère pas comme bon, ni très bon, mais comme un mec qui met ces idées sur un papier et leur donne vie. 

Je prends un bonbon à l'eucalyptus, je lui parle du pourquoi je me retrouve en tant qu'ingénieur, de l'accident que j'ai eu et qu'on soupçonnait avec mon père d'un potentiel trafic de ma voiture. Julian ne voulait pas voir ça dans son équipe et il allait vérifier que ça n'arriverait pas.

Le souci, c'est qu'on n'avait aucune preuve, mais de toute évidence, je n'étais pas devant au championnat pour rien. Mais ne t'en fais pas, je veille à ce que ça n'arrive pas ici, je ne laisserai pas une chose pareille se reproduire. Je m'en suis sorti par chance. Mais il n'y aura peut-être pas de chance si ça devait se reproduire.

J'étais entier et capable de continuer à vivre normalement par je ne sais quel miracle.

Puis Julian me fait part de son accord pour ma participation, mais je lui précise ce que mon père veut faire vraiment, que Sonny soit sponsorisé par Hughes Motors et moi Cortes Racing, mais que l'on roule sous la même bannière. 

Il se doutait bien que tu ne participerais pas gratuitement, ça n'aurait aucun sens, donc il a trouvé la combinaison pour te convaincre ! Mais oui, il s'occupe des frais. Et toi, ça te fait une belle pub, surtout si on fait une excellente performance.

Julian semblait de plus en plus emballé, il avait envie qu'on ait la meilleure voiture. J'avais une idée pour le châssis, mais je lui ai dit que pour faire un moteur, c'était tard. Ce qui me surprend, c'est que Julian sur ce projet me laisse réellement carte blanche !

Ah ouai ? J'ai carte blanche, vraiment ? As-tu juste des consignes au niveau des couleurs de la voiture de Sonny ? Que je bosse aussi là-dessus, histoire d'avoir quelque chose de beau à présenter aussi.

Puis, il me demande qui sera à ma place. Je lui dis que Sonny sera avec Rob et moi avec Sarah, il me demande si Sarah sera à la hauteur ou pas, et si ce n'est pas trop risqué.

Comme tu l'as dit, elle apprend vite et elle a envie d'être impliqué, et le jour où Rob partira, parce qu'un jour ça devra arriver, je compte sur elle pour prendre la relève, d'ailleurs, il faudrait boucler son contrat quand elle aura fini ces études qu'elle ne parte pas ailleurs. Vraiment, elle a un vrai don pour ça, tu sens quelle vie tout ça a fond.

J'avoue que Sarah est peut-être la personne la plus impliquée dans le groupe. Elle veut prouver et c'est ce que j'aime chez elle.

Julian voulait aussi rencontrer mon père. Il l'intrigue, d'après lui, on se ressemble sur pas mal de points, nos pères se font manipuler par leurs seconds et font des choix qui ne nous conviennent pas. Il me demande si je pense que mon père sera capable de relancer la marque ou si c'est juste pour que je revienne vers lui. Je ricane.

Ne t'en fais pas, je vais rester travailler pour toi, j'ai vu avec lui et il est vraiment content que ça ce passe bien ici entre toi et moi et il veut que je continue à bosser avec toi, pour ce qui est de se rapprocher de moi, je ne pense pas. Disons qu'il essaye de sauver l'honneur de la famille et que ça passe par moi parce que je suis son héritier.

Alexandre restait modeste sur son talent. Il avoua ne pas se débrouiller trop mal. Moi, je trouvais que, jusqu’ici, j’avais eu bien de la chance de le compter dans mon équipe. Je remerciais Johnatan de nous avoir mis en contact. Preuve que, dans la vie, avoir un bon carnet d’adresse ça aide. C’était probablement ce que j’avais le plus de mal à avoir mais je comptais bien remédier à ça. C’était vitale pour que ma marque prospère.

C’est là que Alexandre me dévoila un pan de son histoire, celle de son accident qui, quelque part, n’en était pas totalement un vu qu’ils étaient certains qu’il y avait eu sabotage. Je trouvais ça ignoble de mettre la vie de quelqu’un en danger de mort pour une compétition. Alexandre expliqua qu’ils n’avaient eut aucune preuve pour appuyer leur dires ce qui faisait que les coupables s’en étaient tiré sans rien… Je trouvais ça révoltant.

-J’ai confiance en toi. Je sais que tu ne laissera pas se genre de chose arriver.

Il avait vécu la chose, je le voyais mal cautionner que ça arrive. Et je savais qu’Alexandre était suffisamment pro pour ne pas jouer à ce petit jeu. Ça ne me semblait pas être dans ses valeurs. Si, un jour, on venait à avoir deux pilotes chez Hughes Motors, je comptais faire en sorte que ça soit une saine compétition.

Après brève réflexion et une explication plus poussée d’Alexandre, je finis par accepter l’offre de son père. On participera, donc, au 500 miles. Alexandre confirma encore que son père payera les frais et que tout ça nous fera de la publicité.

-Une très bonne publicité. Surtout si on fait bonne figure.

C’était une opportunité en or malgré les risques de ne pas faire d’assez bon résultat. Mais j’avais confiance en notre pilote et en l’équipe d’Alexandre qui, lui, courra sous les couleurs de Cortes Racing. Pour faire bonne figure, il nous faudra une bonne voiture. Alexandre avait plusieurs idées pour le châssis et j’affirmai lui laisser carte blanche. Il en fut étonné et me demanda quelques consignes concernant les couleurs.

-Dans les couleurs noir et vert. Un vert qui ressortirait assez bien donc pas trop foncé non plus comme pour faire un effet néon. Mais oui, pour les autres choix, je te laisse carte blanche. J’ai confiance en ton jugement. Tu as plus d’expérience que moi à ce niveau.

Il avait aussi déjà réfléchi aux équipes. Ainsi c’est Rob qui assistera Sonny et Sarah qui l’assistera lui. Je lui demandai son avis sur Sarah qui avait peu d’expérience étant donné qu’elle apprenait encore. Mais j’entendis bien que l’implication de Sarah plaisait beaucoup à Alexandre sans compter qu’elle apprenait vite et bien. Il souhaitait la voir rester chez Hughes Motors après ses études. J’hochai de la tête.

-Je ferais en sorte qu’elle reste avec nous alors en lui assurant un contrat après ses études. Si tu en es satisfait alors c’est tout ce qui compte pour moi. Je l’ai vue à l’œuvre, c’est vrai qu’elle en veut et qu’elle est impliquée. Si tu lui fais confiance pour la course alors ainsi soit-il.

Cette course sera aussi l’occasion pour moi de faire la connaissance du père d’Alexandre. Comme moi avec mon père, il n’approuvait pas tout ce que faisait le patriarche Cortes. Je me mis alors à poser quelques questions pour essayer de comprendre les intentions du père d’Alexandre vis-à-vis de son fils. Visiblement, ce n’était pas pour me l’arracher… De toute façon, si c’était le cas, Alexandre affirma qu’il ne me lâchera pas. De ça, j’en étais déjà certain avant mais qu’il me le rappelle ne faisait pas de mal à l’anxieux que j’étais. Il ajouta que ce n’était pas non plus pour se rapprocher de lui que son père avait fait cette manœuvre mais plutôt pour sauver l’honneur de sa famille. Je fis la moue.

-Je vois… Il ne fait pas ça pour une réunion père-fils alors… Tout ce qui compte, pour lui, c’est son honneur.

Je soupirai me rappelant de ce qu’Alexandre m’avait dit plus tôt concernant ses parents… Ils venaient de divorcer. C’est ça qu’il m’avait dit. Du coup, je ne pus m’empêcher d’entrer sur un sujet qui me tourmentait depuis qu’on avait fait les essais avec Sonny il y a peu. Un sujet sensible. Je me raclai la gorge avant de me lancer.

-Dis-moi… Tes parents ont divorcé c’est bien ça ? Ta mère… Tu n’en est pas proche c’est bien ça ? Tu l’a cité l’autre jour quand tu étais en colère contre Tyler…

Je fis une moue me disant que ce n’était peut-être pas le moment d’aborder ça. Je fis alors signe à Alexandre de ne pas faire attention à ce que je venais de dire.

-Désolé… Ce n’est pas mes affaires… Tu n’es pas obligé de m’en parler.

Je parlais à Julian du terrible accident que j'avais eu il y à quelque annees de ça. Et que par manque de preuves on à pas pu montrer que ma voiture etait trafiquer. Mais je lui fait savoir que ça n'arriverai pas sous ma direction ça n'arriverai pas.

Je tiens trop à la vie des employers et des pilotes pour laisser ce genre de choses arriver.

C'est vrai que je ne me pardonnerai pas ce genre de choses. Après avoir expliquer à Julian avec plus de percision il etait partant pour qu'on roule aux 500 milles, mon visage s'illumine. Je vais enfin reprendre du service pour une course mais pas n'importe laquel.

J'avais dejà une idee du chassis qu'on pourrait utiliser et pour le reste il me donne carte blanches, je lui demande si il avait des consignes pour les couleurs de la voiture de Sonny, il me dit qu'il voulait une voiture noir et verte avec un vert qui ressors avec un effet neon. Je me gratte le menton.

Bien, tu as vue avec Sonny pour qu'il puisse avoir son propre casque ? Parce que si c'est les couleurs officiels de Hughes Motors autant qu'il fasse son design de casque maintenant, ça evitera de le prendre de court quand on entrera dans le premier championnat regulier. Par contre je te previens la miènne risque d'avoir les couleurs espagnols !

Je riais mais je le savais dejà parce que mon père est tellement fière de ces origines que ça va forcement arriver, j'avais pas le drapeau espagnol sur mon casque pour rien. Mais pour le reste de la voiture j'ai carte blanche.

Je vais te faire ça au petit oignons tu vas voir, je vais faire en sorte d'être le plus performants possible, et je reprends l'entrainement de façons plus intense dès ce soir !

Je veux me remettre en condition pour maximiser les performances que je pourrais avoir dans la voiture.

Puis on vient à parler de qui aura qui à la radio, j'avais dejà reflechis à tous ça et Sonny sera avec Rob tandis que moi je serai avec Sarah, Julian me demande si j'avais asser confiance en Sarah pour la laisser participer a tous ça. Je lui disais que oui et tous le bien que j'en pensais, je lui suggerai même de boucler un contrat avec elle à la fin de ces etudes pour qu'elle continue de travailler avec nous par la suite.

Je penses que ça ne peux que la motiver à faire encore mieux ! Et pour le contrat elle ne l'a pas voler, tu l'as bien vu au test. Elle me fait même dejà des suggestion,

Puis Julian me demande si cette idée de mon père n'est pas une tentative de sa part pour renouer avec moi. Je lui dis que non et que c'est juste une question d'honneur.

Les Espagnols sont réputés pour être fiers de leur honneur familial. Si tu leur parles d'honneurs, ils te respecteront.

Puis il vient à se racler la gorge, je sentais que ça le gênait de me parler du sujet suivant, mais quand il commence à me parler de ma mère avant de vite me dire d'oublier et de ne pas me forcer à en parler si je n'en avais pas envie, je lui souris.

Je voulais te parler de ça aussi, je pensais que je n'avais rien en commun avec ma mère, mais il faut croire que j'ai les mêmes réactions qu'elle quand elle s'énervait après moi... Je me faisais frapper à la maison, elle me faisait bien comprendre que je n'étais pas voulu, que j'étais une merde et que je n'arriverai à rien, c'est une des raisons qui a pousser mon père à me faire étudier à l'étranger.

Alexandre tenait à la vie des employés et de Sonny ce qui faisait que j’avais une confiance aveugle au fait qu’il allait faire en sorte que ce genre de sabotage n’arrive pas chez Hughes Motors.

J’avais fini par acter le fait qu’on allait définitivement participer aux 500 miles ce qui sembla faire la journée d’Alexandre. On parla un peu châssis avant que je ne choisisses les couleurs de la voiture de Hughes Motors. C’était en phase avec ce que j’avais en tête niveau design pour les courses à venir. Ça sera les couleurs officielles de la marque en phase avec notre logo. Tout ça était en train d’être mis au point par l’équipe de design notamment pour la future tenue de Sonny. Ainsi quand Alexandre me parla du casque, j’hochai de la tête.

-Je n’ai pas encore vu Sonny mais ça ne va pas tarder. L’équipe de design pour la tenue et le casque est déjà sur le coup. Je vais juste demander à ce qu’on accélère les choses pour que tout soit prêt pour les 500 miles. Je veux qu’à ce niveau-là, on fasse aussi bonne impression.

Alexandre et Cortes Racing allaient, eux, courir avec les couleurs espagnoles. J’esquissai un petit sourire.

-Ça risque d’être pas mal beau aussi.

Les couleurs espagnoles étaient de très bonnes couleurs qui donnait une certaine prestance.

Alexandre allait me faire une voiture performante et se remettre à l’entrainement aussi parce qu’il allait, lui aussi, se mettre au volant. J’hochai de la tête.

-Je compte sur toi.

On parla alors de Rob mais, aussi, de Sarah. Cette dernière satisfaisait beaucoup Alexandre qui ne voulait pas la voir partir une fois ses études terminées. De ce fait, j’allais faire en sorte de lui offrir un contrat qui prendra cours quand elle aura terminé. Alexandre affirma que cette nouvelle pourra la motiver elle qui est déjà très bien impliquée.

-Oui, j’ai vu aux essais qu’elle semble performante et attentive.

Apparemment, elle prenait aussi des initiative ce qui était très bien aussi. Je savais que sa jeunesse ne voulait rien dire. J’étais moi-même jeune alors j’étais bien le dernier qui allait juger Sarah sur son âge, que du contraire.

Ce fut, ensuite, du père d’Alexandre qu’on parla. Il s’agissait, je le compris, d’un homme fier et penché sur l’honneur familiale.

-Je retiens que l’honneur familiale est une valeur qu’il défend. C’est toujours bon à savoir si j’en viens à discuter avec lui.

Après ça, je me permis, un peu maladroitement, d’aborder un sujet qui me brûlait les lèvres : celui de sa mère. J’avais envie d’évoquer ça depuis les essais de l’autre jour. Mais alors que je réussis à l’aborder, j’eus l’impression d’être allé trop loin en mettant sur le tapis un sujet sensible… Mais Alexandre déclara qu’il comptait, de toute façon m’en parler.

Et il en parla avouant qu’il pensait ne rien à voir en commun avec sa mère mais que son petit coup d’éclat aux essais lui avait montré le contraire. J’appris que, en réalité, Alexandre avait vécu des choses similaires que moi. Lui aussi se faisait frapper par sa mère pas pour les mêmes raisons que la mienne cela dit… Sa mère faisait ça pour le rabaisser, la mienne pour viser une perfection inatteignable ou simplement pour passer ses nerfs… Son père l’avait alors éloigné de sa mère en l’envoyant étudier à l’étranger.

Je le fixai me raclant la gorge. Cette conversation n’était pas si facile pour moi mais je me lançais.

-Ma mère aussi me frappait… Ma mère est l’actrice Kate Julian… Je ne sais pas si tu as vu, il y a quelques temps déjà, les journaux qui ont rapporté le moment où j’ai finis par la dénoncer à la police… Il m’a fallu tout ce temps pour comprendre que ce qu’elle faisait n’était pas normal. Elle me frappait parfois sans aucune raison. Elle était violente avec mon père et mon ex-beau-père… Mon père ne m’a jamais vraiment protéger. Il avait trop peur que ça n’aggrave les choses. Mon ex-beau-père, lui, essayait de se mettre entre ma mère et moi mais, du coup, c’est lui qui prenait encore plus.

Je soupirai.

-Malgré tout, je n’arrive pas à la détester… Je me dis que si elle fait ça c’est qu’elle se sent mal… Qu’elle a besoin d’être aidée.

A l’inauguration du yacht de Ricci, elle m’avait dit avoir changé mais je n’avais pas encore repris contact avec mon divorce et le lancement de ma marque.

-Tout ça pour dire que je comprendre ce que tu as vécu et que, moi aussi, j’ai quelque fois des moments où je pète les plombs et que je deviens violent.

Parler à quelqu’un qui avait vécu la même chose était plus simple que de parler à quelqu’un qui n’avais rien vécu de tout ça.

J'ai fait savoir à Julian que je ne veux pas perdre la vie de mes associés.

Julian fini par approuver notre participation aux 500 milles, ce qui me fait sourire. Je lui demandais la couleur de la voiture de Sonny, il voulait du noir avec un vert type néon. Du coup, je parlais par la même occasion du casque de Sonny pour savoir si ça lui avait été demandé pour qu'il puisse choisir le design.

Bien bien, il faut qu'on reconnaisse Sonny pour que le public s'habitue à lui, bientôt, on le verra partout !

Je souris à l'idée. Puis je lui disais que j'allais surement rouler avec les couleurs de l'Espagne. Il me dit que ça risque d'être beau.

On va me voir sur tout le circuit, ça, c'est sûr ! Et t'en fais pas, j'ai gardé une vieille routine que j'avais à l'époque, mais je vais intensifier un peu tout ça !

Je ris avant de reprendre mon sérieux pour parler de Sarah. Je lui propose de lui faire un contrat pour la bloquer afin qu'elle reste avec nous. J'ai quand même mis des arguments pour, mais Julian semblait déjà être ok avec l'idée.

Elle pense à pas mal de choses, c'est impressionnant, je t'invite à regarder son analyse des data, c'est la page rose. Tu peux la comparer à la mienne et celle de Rob et tu as l'impression que ça fait 20 ans qu'elle fait le métier, c'est incroyable. Surtout pour quelqu'un qui n'est pas du métier à la base.

Puis, on vient à parler de mon père, je lui parlais de l'honneur que mettait mon père dans la famille et qu'il prenait pas mal de décision, et je lui conseille de parler honneur avec lui, ça pourrait surement le brancher.

Tu as le droit de mal parler de lui, mais si tu as le malheur de parler de la famille, tu es dans la merde !

Je ricane avant que Julian ne reprenne son sérieux et me pose des questions sur ma mère. Ça m'arrange parce que je voulais lui en parler.  Je lui disais que je pensais n'avoir aucun lien avec ma mère, mais que mon coup de colère face au pauvre Tyler me montre que je lui ressemble là-dessus ce qui ne me plait absolument pas, je lui parle du fait que ma mère me frappait pour me faire comprendre que je n'étais pas voulu, et que c'est pour ça que mon père a voulu me faire étudier à l'étranger.

Je sentais que Julian lui avait plus de mal à m'en parler.

Je vois, c'est déjà bien que tu aies eu le courage d'en parler... Regarde-moi, c'est ma grand-mère qui en a parlé à mon père de toutes les horreurs que je subissais, et, vu ce que tu me dis, elle t'a malgré tout voulu elle. Je comprends que malgré tout ça, tu ne puisses pas la détester. Moi, de mon côté, je la haïe... Mais d'une force, tu ne peux pas imaginer... Et me voir dans l'état dans lequel j'étais, c'est peut-être mon plus gros démons...

Je me gratte l'arrière du crâne.

C'est aussi pour ça que je prends des bonbons à l'eucalyptus, ça me permet de me détendre et de ne pas péter les plombs. Je ne veux pas être violent, je ne veux pas faire vivre ce que j'ai vécu aux autres, mais il est vrai que d'en parler ensemble est plus simple qu'avec les autres, on est dans le même bateau, toi et moi.

L’équipe de design était sur le coup concernant le casque et le tenue de Sonny. Pour Alexandre, il fallait qu’on reconnaisse Sonny pour que le public s’habitue à lui. Il sera la face de notre marque lors des courses. S’il est bon, il deviendra connu comme bien d’autres pilotes. Il faudra qu’il apprenne, aussi, à gérer son image. Je savais qu’il venait d’un milieu peu aisé mais je saurais lui donner quelques conseils moi qui suis né célèbre.

-Oui. Il faudra qu’il s’habitue à ça aussi avec le temps.

Quant à Alexandre, la voiture qu’il pilotera sera aux couleurs espagnoles. De quoi ne pas passer inaperçu. Il ajouta que, concernant son entrainement, il avait gardé sa vieille routine ce qui lui permettra d’intensifier les choses plus facilement.

-C’est une bonne chose. J’ai hâte de te voir à l’œuvre.

Dans un tout autre registre dans lequel j’ai l’habitude de le voir. Pilote ce n’était pas la même chose que de construire des voitures, après tout.

Ce fut, ensuite, sur Sarah qu’on s’attarda un peu. Elle impressionnait vraiment beaucoup Alexandre. Je voyais qu’il voyait en elle une future grande ingénieure. Je le rassurais disant qu’on allait faire en sorte que la jeune femme ne quitte pas Hughes Motors après ses études. Je faisais confiance au jugement d’Alexandre et à ce que j’avais vu lors des essais. Apparemment, j’avais une autre preuve dans le dossier qu’Alexandre m’avait apporté où je pourrais retrouver l’analyse des datas de Sarah.

-Elle a peut-être un talent inné pour la chose. Un don. Ou bien elle bosse très fort pour arriver à ce niveau. Mais si c’est un petit génie alors il vaut mieux qu’on la garde précieusement pour nous.

Avoir de bons talents était important pour la pérennité d’une marque. Il ne fallait pas dix ans d’entreprenariat pour se rendre compte de ça.

Lors de la course des 500 miles, j’aurais l’occasion, sans aucun doute, de rencontrer le père d’Alexandre. Un homme fier qui a à cœur la fierté familiale. Alexandra déclara que je pouvais parler mal de lui mais pas de sa famille. Je souris.

-Loin de moi l’idée de parler en mal de quiconque. J’ai hâte d’apprendre à la connaitre.

Rien que pour me faire ma propre idée de l’homme qu’il était. Puis, il fallait que je me fasse un maximum de liens dans le milieu.

Ce fut après une hésitation et une approche un peu maladroite que je finis par aborder un sujet plus sensible : la mère d’Alexandre. Il avoua avoir subi la violence de sa mère et en avoir un peu hérité. Je ne pouvais que me reconnaitre dans son discours et ça me permis de m’ouvrir à mon tour sur le sujet. J’avais parlé de ma mère et du fait qu’elle me frappait. Mais, contrairement à moi, Alexandre n’avait aucune sympathie pour sa mère. Malgré ça, il comprenait que, moi, je l’aimais toujours. Je soupirai.

-C’est mon plus gros démon aussi… Perdre le contrôle… Quand je t’ai vu faire sur Tyler, je me suis vu moi.

La façon pour lui de se calmer était les bonbons à l’eucalyptus. Il se refusait à être violent. Il détestait cette partie-là de lui et il était d’accord sur le fait que d’en parler avec moi, qui avait vécu la même chose, était plus simple.

-Je ne veux pas être violent non plus… Mais ça m’échappe malgré moi. Parfois, je me dis que c’est en partie à cause de ça que je suis déjà divorcé à seulement 19 ans…

Il n’y avait pas que ça bien sûr mais je savais que ça avait joué d’une façon ou d’une autre même si j’étais loin d’être le seul responsable de l’échec de mon mariage. Il y avait eu d’autres trucs.

Je fixai Alexandre.

-Tu m’as demandé si j’avais des références de bons médecins pour ça.

Je sortis alors un petit papier d’un des tiroirs de mon bureau.

-J’en ai trouvé deux. Il y a le Docteur Maria Johnson. C’est un psychologue très compétente, parait-il. Elle est spécialisée en pédiatrie mais s’occupe aussi des adultes. Sinon, il y a aussi le Docteur Robert Storm. Lui est psychiatre mais il a une très bonne réputation. Ils bossent tous les deux au Hollywood Mental Health Center.

Je laissai le papier devant lui.

-Après à toi de voir si tu veux aller voir l’un d’autre eux. Sache que je ne t’oblige à rien. Tu as su revenir a de bons sentiments en ce qui concerne Tyler et, pour moi, c’est déjà une belle preuve de self-control.

J'avais parlé du fait que Sonny allait devoir se faire à l'idée d'être sur le devant de la scène, Julian me disait qu'il allait devoir s'y habituer avec le temps.

Surtout s'il rivalise avec les plus grands, tout le monde va le voir comme l'outsider. J'espère que ça ne lui montera pas à la tête.

Ça lui ferait un mal fou, même si je sais que Sonny n'est pas de ce genre-là, mais on ne sait jamais, puis on vient à parler aussi de ma voiture et de l'entrainement que je vais suivre pour me remettre à niveau. Julian a hâte de me voir conduire.

Dis voir, on pourrait inviter Johnatan ? Et ton oncle ? Je sais que ces deux-là sont proches et que tu es proche d'eux aussi, je lui avais promis de le faire venir voir une de nos courses.

Puis, on vient à parler de Sarah. Je disais à Julian que je voulais absolument qu'on la garde. Je lui disais de regarder les data qu'elle a analysées, il me dit que c'est peut-être une génie.

Je pense que oui, elle a un don. Elle a une analyse, ça me fait presque peur. Elle calcule plus vite que les anciens. Enfin voilà, je pense que ce sera un excellent élément pour le futur.

Puis, on finit par parler de mon père. Je lui parle de l'honneur que mon père porte pour la famille et je lui dis qu'il peut insulter mon père, mais pas la famille.

Tu vas voir, mon père est un business man, il va te donner des conseils, si besoin, j'en suis sûr !

Puis Julian aborde un sujet qui de son côté est plutôt délicat, il me demande de parler un peu de ma mère. Je lui parle de toutes les violences que j'ai subies, sauf que lui a encore de la sympathie pour sa mère, contrairement à moi. 

Je n'aurais jamais dû faire ça. J'avais oublié ma boite de bonbons le jour des tests.

Lui aussi, il n'aimait pas être violent et me dit que c'est peut-être à cause de ça que son mariage n'a pas marché, je le regarde en me raclant la gorge.

Avant de venir ici, j'avais moi-même une copine, mais elle est partie parce que j'avais du mal à m'exprimer et que du coup, je la vexais de plus en plus sans le vouloir, mais plutôt que de m'aider, elle est partie, j'aurai dû la laisser à Johnatan si j'avais su...

Je roule des yeux. Il me parle de médecins, je lui ai demandé de m'en trouver et il m'en a trouvé. Il me donne le papier avec le nom des deux médecins, il ne me force à rien, car j'ai su revenir sur le bon chemin.

C'est la réaction de Sarah qui m'a fait revenir à la raison. Je ne veux plus la voir dans cet état à cause de moi.

Alexandre était d’accord avec moi que, si Sonny venait à faire des résultats, il finira par obtenir une certaine notoriété. L’ingénieur espérait que ça ne monte pas à la tête du pilote. Je fis une petite moue avant d’hausser des épaules.

-Je ne pense pas que ça soit son genre… On verra bien.

Il ne m’avait pas être semblé être de cet acabit-là. Maintenant, la célébrité sera nouveau pour lui alors il faudra voir à l’autopsie.

Quoi qu’il en soit, j’avais hâte de voir Alexandre courir. Il souhaitait inviter Johnatan mais, aussi, Brent, mon oncle à voir la course. Je savais que Johnatan était fan de courses automobile et il avait, lors de la première courses de Hughes Motors, remplacé notre pilote au pieds levé. Alors, il était normal de l’inviter.

-Bien sûr ! Je dois bien ça à Johnatan et mon oncle sera partant de venir voir ça. Ça fera une petite sortie à Brent. Il sort rarement de Los Angeles.

De Brent et Johnatan on passa à l’équipe d’Alexandre et, plus précisément, à Sarah qui, d’après ce que j’entendais avait un don. Alexandre confirma ce fameux dont et, surtout, la rapidité avec laquelle la jeune femme calcule. Il en était satisfait et ça ne faisait que me conforter dans ce choix de la garder avec nous.

On parla aussi de son père que j’allais être amené à rencontrer. Il avait à cœur l’honneur de sa famille et Alexandre ajouta qu’il pourrait me donner quelques conseils sur le business. J’hochai de la tête.

-J’écouterais ses conseils. Mais j’imagine que, vu les critiques que tu en as faites, je dois prendre certains de ses conseils avec des pincettes ?

Alexandre n’avait pas toujours eu de bonnes paroles envers les talents de businessman de son père. Alors, je voulais savoir si je pouvais prendre tous ses conseils ou faire le tri. Je ferais, inévitablement, le tri mais je devais savoir à quel point je devais le faire.

Ce fut après qu’on abordé un sujet plus délicats : celui de nos mères. Alexandre et moi avions tous les deux subits des violences et ces violences nous avait, en quelque sorte, forgé des démons. Nous même avions des tendance à nous emporter comme Alexandre l’avait montré aux essais. Il s’en voulait toujours expliquant qu’il n’avait pas avec lui, lors des essais, ses bonbons. J’entendais bien ses regrets.

-C’est du passé maintenant. Le tout est de faire en sorte que ça n’arrive plus.

Je ne pouvais que le comprendre. J’étais comme lui à ce niveau et je ne le cachai pas. J’avais même avoué que c’était, en partie, pour ça que mon mariage avait été un échec. Alexandre avait, lui aussi, subit une rupture mais parce qu’il s’exprimait mal et qu’il en venait à vexer trop souvent son ex-petite amie.

-Être en couple, ce n’est pas simple… Je sais de quoi je parle… Mais je pense que tu n’as pas à remettre la faute de cet échec entièrement sur toi… Si elle avait essayer de mieux te comprendre, peut-être que tu aurais pu apprendre à mieux t’exprimer. Tout comme mon ex aurait pu faire autrement que de me faire passer son propre message en me trompant.

Oui, c’était encore en travers de ma gorge ça. Ce que je voulais dire c’est que, dans un couple qui ne fonctionne pas, il y a souvent deux coupables. Pas toujours, hein ! Mais dans la plupart des cas.

Je sortis alors ma courte liste de médecin susceptible d’aider Alexandre. Mais je ne voulais pas le forcer à y aller. Il disait que, aux essais, sans la réaction de Sarah, il n’aurait jamais réussi à revenir à la raison. Il culpabilisait.

-Si tu penses qu’un psy peut t’aider alors je t’encourage à y aller. Tu me diras si ça t’aura été bénéfique. Et ne t’en fais pas pour Sarah. Je suis sûr qu’elle s’en est remise.

J’essayais de le rassurer au mieux.

-En attendant, je te libère. Tu as une course à préparer et pas des moindres.

Je faisais part de ma crainte sur le fait que si Sonny devient célèbre, ça lui monte à la tête. Mais pour Julian, ça n'arrivera pas parce que ce n'est pas son genre.

Je pense aussi que ce n'est pas son cas. Mais on surveillera quand même !

Puis, je propose à Julian d'inviter Johnatan et son manager. Julian était d'accord.

J'aimerais rencontrer cet homme qui a réussi à faire décoller Johnatan ! En plus, il est à l'air vraiment sympa !

Puis, on parle de mon père, je parle de lui et Julian me demande s'il doit prendre les conseils ou non de mon père.

Tu vas le savoir par toi-même, je ne suis pas inquiet là-dessus, je ne suis pas businessman tu sais ?

Je ricane. Puis, on arrive sur un sujet un peu plus sensible, nos mères respectives. C'est à cause de ça que je m'étais emporté la dernière fois. J'avais encore des regrets. Julian me rassure en me disant que c'était du passé et que maintenant, il ne fallait pas que ça recommence.

J'ai fait un stock de bonbons.

Puis, on parle aussi de nos couples. Il me parle de ma situation et j'ai fait de même. Il me dit que je n'ai pas à me sentir responsable entièrement de tout ça.

Je suis passé à autre chose. Je vais prendre mon temps pour trouver quelqu'un. Par contre, ton ex qui t'a trompé... C'est... Vraiment dégueulasse ça.

Je passe ma main dans mes cheveux. Puis, il vient à me faire la liste des psys qui pourraient m'aider.

Je pense que je dois aller me faire vider la tête. Donc un psy, ça ne peut pas me faire du mal. Et pour Sarah, je pense qu'elle est passée à autres choses.

Puis Julian me libère et me dit qu'il faut que je prépare la course.

Tu as raison, j'ai du boulot, je m'y mets tout de suite merci Julian !

Je me lève, lui sers la main et je pars en vitesse à mon bureau.

On fera une réunion pour annoncer notre participation aux 500 milles.

J’hochai de la tête pour confirmer qu’on gardera un œil sur Sonny pour ne pas que la célébrité lui montre à la tête bien que je pensais que ça ne sera pas dans le genre du pilote de presque 40 ans de finir par avoir la grosse-tête. Il semblait être un homme simple avec pas mal de bonnes valeurs comme l’honnêteté.

En ce qui concernait les 500 miles, Alexandre souhaitait inviter Johnatan et Brent. C’était une bonne idée. Il avait hâte de rencontrer mon parrain. Je souris.

-Il l’est. Tu t’entendras bien avec lui.

Il était difficile de ne pas s’entendre avec Brent. C’était le genre d’homme toujours de bon humeurs et facile à vivre. Le seul à savoir encaisser Stephen Shran comme meilleur ami. Il ne faut pas se méprendre. J’adore Shran mais il n’est pas facile à vivre.

On parla aussi un peu du père d’Alexandre qui aura, peut-être, de bons conseils à me donner en tant que businessman. Vu tout ce qu’Alexandre m’en avait dit, je lui demandai s’il était utile de s’attarder sur les conseils du patriarche des Cortes et Alexandre déclara qu’il n’en savait rien vu qu’il n’était pas businessman et que je serais plus à même que lui à savoir ce que je dois prendre comme conseils ou non. J’hochai de la tête pour confirmer.

-Je verrai bien ce qu’il aura à me dire.

Ça risquait d’être intéressant en tout cas.

Ce fut de nos mères qu’on parla ensuite. Un sujet plus délicat mais qui nous permettait de mieux nous comprendre Alexandre et moi car on avait vécu des sévices similaire qui avait forgé nos démons. Lui aussi avait des accès de violence et, devant moi, il pouvait en parler sans être jugé le moins du monde car je me reconnaissais là-dedans.

Il affirma qu’il allait faire en sorte que ce qu’il s’était passé aux essais ne se reproduira plus et qu’il avait fait un stock de bonbons pour s’en assurer ce qui lui valu un sourire entendu de ma part.

De ça, on passa à nos échecs amoureux. Alexandre ne devait pas remettre toute la faute de cet échec sur lui. Il affirma alors être passé au autre chose, désormais, et comptait prendre son temps pour trouver quelqu’un. C’était la même chose pour moi. Je comptais en profiter un peu comme s’amusait à faire mon oncle. Enfin, quand j’aurais le temps pour ça. Ce n’était, pour l’instant, pas le cas. Quant à ce qu’il s’était passé avec Livia, Alexandre trouvait ça dégueulasse. J’hochai de la tête.

-Je ne te le fais pas dire… Elle voulait qu’on reste ami mais… J’ai vraiment du mal à lui pardonner ça. En faisant ça, elle a brisé toute confiance que je pourrais avoir pour elle…

Je ne pense pas pouvoir encore considéré Livia comme une amie après ça. J’ai eu des défauts pendant notre relation mais je ne l’ai jamais trompé.

Quoi qu’il en soit, Alexandre comptait aller voir un psy et il confirma que Sarah était déjà passé à autre chose concernant l’incident lors des essais. J’hochai de la tête convaincu de ça moi aussi.

Je le libérais, ensuite, pour qu’il puisse se remettre au boulot. J’hochai de la tête.

-De rien.

On se serra la main et, avant de partir, il affirma qu’on fera une réunion pour annoncer notre participation aux 500 milles. J’approuvais de la tête. J’avais vraiment hâte d’y être !