Des vacances ! Ça sera à ça que se résumera notre semaine à Indianapolis. Ce n’était pas une destination de rêve, hein ! Mais c’était là qu’auront lieu les 500 miles.

On avait obtenu des places VIP à travers Julian, le filleul de Brento. Des places qui nous permettront de voir absolument toutes les courses des préqualifications à la course finale. C’est bien pour ça qu’on avait décidé de nous prendre plus d’une semaine complète sur place. Une semaine loin du stress des tournages et, aussi, loin de mon foutu psy !

« Nous » c’était moi, Brento et Johnatan. Le plus grand fan de voiture de notre trio était le protégé de Brento dont le meilleur ami allait, aussi, concourir. Un Johnatan à qui j’avais déjà donné, il y a quelques jours, le script de mon prochain film pour lequel Nameless devra faire la bande original. Un film dont j’avais bouclé le casting avant-hier.

Mais qui disait vacances à Indianapolis disait, aussi, avion… J’avais insisté pour qu’on prenne des places en classe business. Croyez-moi, c’est plus confortable de faire une crise en classe business qu’ailleurs. Il y avait plus d’espace… Même si l’avion représentait toujours une épreuve pour moi rien que pour ce fait-là. Mais en tant que réalisateur et acteur, je devais souvent voyager rien que pour aller à diverses conventions. Ça n’empêchait que, chaque fois, c’était un foutu stress. Et pour empêcher de trop stresser et, de ce fait, de provoquer ce pourquoi je stress, je me bourrais, en général, de calmement. Ceux prescrits par le Docteur Storm, mon psy, étaient, d’ailleurs, extrêmement efficace qui m’avait permis de dormir pendant quasi tout le vol.

Une fois arrivé, j’étais un rien dans le gaz et je suivais presque machinalement Johnatan et Brent vers l’hôtel où on séjournera une semaine. Ce n’est qu’une fois arrivé là-bas que je me finis par me réveiller un peu pour me présenter devant la réceptionniste qui affirma que notre suite était prête. On avait pris une suite avec trois chambres, un petit salon et un bar. Une des plus chères de l’hôtel. A savoir qu’on avait payé ça proportionnellement à nos revenus. Comme j’avais insisté pour la suite et que j’avais le plus gros revenus des trois, c’était moi qui avait payé la plus grosse partie.

On avait grimpé jusqu’à l’étage de la suite et j’avais ouvert la porte. L’endroit était plus grand que je ne l’imaginais. Pas étonnant que ça soit si cher pour un peu plus d’une semaine. Mais d’un premier abord, ça valait son prix ! Je sifflai d’admiration.

-Wow ! J’imaginais ça plus petit. Ça explique la note…

J’avais laissé ma valise dans un coin… Je ne comptais pas réellement la défaire… J’étais du genre à tous laisser dans ma valise et à prendre ce qu’il me fallait au fur et à mesure. Du coup, je l’avais abandonné dans un coin et je m’étais dirigé vers le bar.

-Brent ! Il y a du Martini ! Et avec Johnatan le roi du cocktail avec nous, on va bien se marrer.

Moui… Je comptais un peu me détendre en faisant la fête tous les soirs… C’était l’idée. Enora n’était pas du voyage alors c’était le moment d’en profiter.

Je me mis à regarder l’heure sur ma montre. Je ne l’avais pas remonté pour me mettre à l’heure d’Indianapolis qui est trois heures dans le future par rapport à L.A.. Le fait est que je devais prendre mon traitement à heure fixe… L’heure de L.A., bien sûr. Du coup, pour savoir l’heure qu’il était vraiment, j’allais devoir calculer !

-Brent… T’as avancé ta montre ? Si oui, tu seras mon horloge vivante…

Est-ce que Brent avait une montre ? Au pire ce n’état pas fort important… Je ne suis pas si nul en math.

-Vous voulez un verre ?

Ok… Je n’étais plus crevé du tout avec le somme que j’avais piqué dans l’avion. J’étais, plutôt, doucement en train de me transformer en pile électrique.

-Demain c’est le préqualifications… Vous pensez qu’Alexandre ou Sonny ont une chance de se qualifier ? Sincèrement, je veux dire… Que je sache si on va être déçu ou non.

J’aimais savoir si j’allais être déçu…

Shran avait dormi pendant toooooooooout le trajet en avion… On était en classe business et c’était très confortable, mais apparemment, pas autant que mon épaule sur laquelle la tête de mon meilleur ami avait fini par tomber. Et il avait même bavé un peu sur mon t-shirt.

Mais bon, mieux valait ça que de l’avoir surexcité ou très stressé dans un endroit confiné… Parce que là, ça aurait été horrible, surtout pour les hôtesses. Sans compter que plus il se serait excité, plus il y aurait eu de chance qu’il fasse une crise d’épilepsie dans l’avion.

Heureusement, comme il voulait que le secret de sa condition soit gardé, il avait gentiment pris ses médicaments.

La tête de Shran sur mon épaule, donc, j’avais demandé à Johnatan si je pouvais lire le script du prochain film de mon meilleur ami. Mon protégé en avait eu une copie mais moi pas… Shran voulait me garder la surprise. Mais j’étais trop curieux et j’avais dit à Johnatan qu’en tant que son manager, fallait bien que je voie si ce qu’ils allaient faire comme musique pour le film collait avec l’histoire.

C’était juste un prétexte, hein ! Parce que j’avais entièrement confiance en Nameless pour nous sortir quelque chose de vraiment bien.

Quand l’avion s’était posé, le commandant de bord nous avait donné la météo d’Indianapolis, mais aussi l’heure locale. J’avais directement avancé les aiguilles de ma montre… Et puis j’avais regardé Johnatan.

-Nous voilà trois heures plus vieux d’un seul coup…

Shran s’était réveillé mais était resté un peu en mode zombie dans le taxi. Ce ne fut qu’à l’hôtel qu’il commença à émerger vraiment. Comme si la vue de la réceptionniste avait été une révélation. Ça m’avait fait rire. En plus, on avait de la chance : notre suite était déjà prête.

C’était une des plus chères de l’hôtel et j’avais sifflé d’admiration devant le salon avec son bar et tout. On avait chacun notre chambre. La seule chose qu’on devait se partager, c’était la salle de bain qui était vachement grande et très propre. Pour Shran, ça justifiait la note.

-Ça va être génial de passer une semaine ici ! Qu’est-ce que tu en penses, Johnatan ?

J’avais laissé ma valise dans un coin à l’instar de Shran… Il ne se passerait pas deux jours avant qu’il y ait des vêtements partout chiffonné au-dessus de la valise ouverte. Pour ça, Shran et moi étions bien les deux mêmes.

Shran était déjà en train de papillonner autour du bar et m’annonça qu’il y avait du Martini et qu’on avait même un barman attitré. Je regardai Johnatan avec un grand sourire.

-Oh oui ! Tu me fais un martini Dry, s’il te plait ?

Shran me demanda alors si j’avais avancé ma montre.

-Oui, il est… 11h35 ! Pile l’heure de l’apéro !

Ce qui voulait dire que normalement, pour les Angelenos qu’on était, il n’était en fait que 8h35 et on allait déjà picoler !

-Bien sûr que je veux un verre ! Tu en a d’autres, des bêtes questions ?

Shran ne tenait pas en place. Il voulut savoir si on pensait que Sonny et/ou Alexandre allaient se qualifier. Je fis une moue de réflexion…

-Je n’y connais rien en courses de voitures et je ne connais pas encore suffisamment ces deux pilotes. Mais j’ai confiance dans le choix de Julian. S’il est sur l’événement, c’est qu’il y croit. Alors moi aussi.

Stephen avait dormi tout le long du trajet, moi j'ai passé le vol à me demander comment allait aller Julia pendant mon absence. Et comment le groupe allait survivre face à mon absence. J'avais donné à Brent le script que Stephen m'avait donné parce que d'après lui, en tant que manager, il devait regarder et écouter ce qu'on veut faire pour le film.

Je regardais par la fenêtre tout le voyage pour regarder les nuages. La dernière fois où j'ai pris l'avion, c'était en classe économique avec les enfants qui hurlent, les gens qui parlent fort, ce genre de chose. Là, je me retrouve en classe business.

Puis, quand l'avion se pose, le commandant nous donne la météo et l'heure. J'étais content de savoir qu'il allait faire beau. Sinon, les voitures ne rouleraient pas, ce serait dommage. Brent avance les aiguilles de trois heures, il me fait rire quand il me dit qu'on était trois heures plus vieux.

Il y a même des décalages horaires dans un seul et même pays ? Vous n'êtes pas comme tout le monde, vous !

Je ris à nouveau et descends de l'avion avec Brent et Stephen.

Stephen avait voulu prendre une suite de luxe. J'avais payé très peu parce que Stephen voulait qu'on paye en fonction de nos revenus. Vu que j'avais le plus petit salaire, Stephen avait insisté pour que je paye le moins, ce qui m'ennuyait parce que j'avais l'impression de profiter. Mais je ne pouvais pas faire autrement, quand Stephen a décidé quelque chose, c'est dur de le faire changer d'avis.

Quand on arrive devant la réceptionniste, Stephen, qui semblait être un mort-vivant, se réveille, ce qui nous fait rire, moi et Brent.

Et quand on arrive dans la suite, Stephen ouvre la porte et je siffle devant la beauté et la taille de la suite. Ça explique le prix.

Je suis sur le cul ! Elle est incroyable cette suite, tu m'étonnes que ça nous ait couté un bras chacun !

Je pose ma valise dans ma chambre et je la range comme il faut sous le lit.

Puis Stephen nous propose de boire. Brent semblait avoir hâte aussi, il me demande de faire un Martini Dry.

Pas de soucis, Brent ! Tu veux quoi, Stephen ?

Évidemment, je ne peux m'empêcher de faire mon show avec les bouteilles et le shaker qu'il y avait mis à disposition. Je sers le Martini et la boisson de Stephen avant de me servir un Ricard.

Puis Stephen nous demande si on pense qu'Alex et Sonny vont réussir à passer les préqualifications. Brent lui disait que oui, si Julian était là, c'est qu'il était là pour réussir.

Et si Alex a décidé de se mettre derrière le volant, ce n'est pas pour rien. S'il n'a rien perdu, il va faire mal à ceux qui ont peu d'expérience, j'espère juste que Sonny ne va pas non plus se faire humilier. Parce que c'est quand même lui qui est censé représenter la marque. Si Alex l'atomise sur la piste, ça la mettrait mal. Enfin, il faut déjà qu'ils soient parmi les 33 meilleurs.

A l’atterrissage, j’avais à peine entendu le commandant de bord nous donner la météo ainsi que Brent et Johnatan faire des réflexions sur le décalage horaire. Si le jet-lag était mon pire ennemi lors de voyage du genre, trois heures c’était encore relativement raisonnable.

J’étais sorti de mon état de mort-vivant une fois devant la réceptionniste. Il faut dire qu’elle avait des petits air d’Enora… Ce qui eut le don de m réveiller d’un coup avant qu’on ne grimpe dans la grande suite. Une suite bien plus grande que je ne l’avais imaginé. Plus luxueuse aussi. De quoi faire s’exclamer tout le monde. Brent disait que le séjour allait être génial alors que Johnatan comprenait pourquoi tout ça avait couté si cher.

-Ouais ! Mais ça vaut le coup !

J’avais de l’argent… Beaucoup trop d’argent pour une seule personne. Alors ça ne me dérangeait pas d’avoir payé la plus grosse part. Même si je savais que ce genre de partage inégal avait l’art de mettre mal à l’aise ceux qui payaient moins. Mais j’avais insisté.

Si j’avais abandonné ma valise dans la pièce principale à l’instar de Brento, Johnatan, lui, alla mettre sa valise dans sa chambre avant de revenir. Il était beaucoup plus sage et ordonné que nous, le jeune homme. Il faut dire que Brento et moi étions de vieux célibataire alors que Johnatan était déjà en couple ce qui expliquait peut-être qu’il soit plus ordonné. A moins que ça ne soit simplement dans sa nature.

C’était le bar qui m’attira en premier. Je mis en avant qu’on avait Johnatan avec nous lui qui savait si bien faire les cocktails. Brento ne tarda pas à lui demander un Martini Dry. Le jeune homme se mit au travail demandant ce que je voulais.

-Un kir royal. Faut bien rentabiliser notre séjour ici.

Sans compter qu’Enora n’était pas là pour nous dire de ne pas trop boire. Alors, j’allais en profiter tout en évitant, si possible, de faire un scandale qui arrivera aux oreilles de ma productrice. Car si je faisais un faux pas, je savais que, là, elle aurait bien du mal à me pardonner.

Je connais ses limites pour les avoir déjà franchies plusieurs fois.

Je souris en regardant Johnatan faire. Il avait le tour, quand même, pour nous faire des cocktails. Un vrai showman. Quant à Brento, il avait bien avancé sa montre. Il était 11h35, soit l’heure de l’apéro.

-Parfait ça !

J’avais pris mon traitement avant de partir en plus des calmants. Ma prochaine prise ça sera pour le soir… Ou plutôt avant le soir vu que je devais le prendre sur l’heure de Los Angeles. Le tout dans une semaine complète de fête était de ne pas oublier surtout avec le foutu décalage horaire.

Du coup, Brento n’avait pas refusé le verre étant donné l’heure. Je ricanai quand il affirma que je posais de bêtes question. Je pense qu’avec un bar à portée de main on allait souvent se lever le matin avec un beau mal de crâne !

J’avais alors demandé l’avis autant de Johnatan que de Brent sur les chances qu’auraient Alexandre et Sonny pour les préqualifications. Tout comme moi, Brento n’y connaissait rien en bagnole et ne connaissait pas assez bien Sonny et Alex que pour émettre un pronostique. Il avait juste confiance au flaire de Julian.

-Ouais, il sait sûrement ce qu’il fait. Sonny est vieux mais il ne l’a pas choisi pour rien à mon avis.

Vieux entre guillemet, hein ! Il n’avait pas encore 40 ans, d’après ce que j’en savais. C’est simplement vieux pour devenir pilote pro, quoi. Mais le gars, il parait qu’il roulait depuis longtemps notamment lors de courses illégales. Donc, il savait bien mieux rouler que moi, c’était un fait.

Johnatan, lui, en savait plus sur Alexandre. L’ami de Johnatan avait plus d’expérience que Sonny sur circuit. Si j’avais bien tout compris, Alexandre était un ancien pilote reconverti ingénieur. Il espérait que Sonny n’allait pas se faire humilier parce que c’était lui qui représentait Hughes Motors. Alexandre, lui, représentait Cortes Racing.

-Ma foi, c’est le jeu. Si jamais Alex est bien devant et Sonny bien derrière ou l’inverse, le but c’est de voir une belle course. Même si j’espère pour la santé mentale de Julian que Sonny fera une bonne course. Sonny n’a pas d’expérience sur circuit mais je pense qu’il a ses chances.

A vrai dire, je n’en savais rien. Je n’y connaissais rien. Je n’avais encore jamais vu Sonny. Je ne sais même pas à quoi il ressemble.

-Nous notre travail sera de les soutenir et de faire la fête.

Je dis ça avant de boire une longue gorgée de kir royal que m’avait fait Johnatan.

J’avisai alors Johnatan.

-Tu as lu mon script du film ? Il t’inspire ?

C’était une question que j’aurais voulu lui poser plus tôt mais j’avais été Shran le Zombie avant d’arriver ici ce qui m’avait empêcher d’avoir les idées suffisamment claires que pour lui demander.

Quand j’avais remonté ma montre à l’atterrissage, Johnatan s’était étonné, s’exclamant qu’on avait même des décalages horaires à l’intérieur du même pays. C’était vrai que ça devait être étrange pour lui qui venait d’Europ où chaque pays avait son créneaux horaire, voire même des créneaux horaire identique à ceux d’autres pays.

Je rigolai.

-J’y avais pas pensé mais c’est vrai que ça doit être perturbant pour toi. Mais tu verras, quand tu partiras en tournée, tu t’y feras…

Parce que je comptais bien que Nameless fasse, si pas bientôt, au moins dans un future proche, une tournée au moins américaine.

Après tous les trajets et les trucs un peu moins marrants comme le check-in à l’hôtel et tout ça, on put enfin découvrir notre suite pour laquelle nous nous étions tous cotisés à hauteur de nos revenus. Shran avait payé la plus grande partie, moi un peu moins et Johnatan une plus petites somme encore. Je trouvais ça équitable dans le sens où, tout le monde avait participé d’une façon proportionnelle et ça me semblait juste de faire comme ça.

Les valises bien vite reléguées dans un coin et soigneusement rangée dans sa chambre pour Johnatan, ce fut sur le bar qu’on se jeta.

Et puisqu’on avait un barman rien qu’à nous, on allait se gêner ! Je commandai donc un Martini Dry et Shran, son éternel Kir Royal qu’il buvait dès que l’occasion se présentait. Johnatan se mit donc au bar alors que je donnais l’heure à Shran comme quoi c’était l’apéro, même si je savais qu’il avait demandé l’heure pour savoir quand prendre son traitement.

Mais en effet, c’était l’heure parfaite pour commencer à faire la fête ! Ce qu’on comptait bien faire toute la semaine !

J’admirais Johnatan jongler avec habileté avec les bouteilles, le shaker et les verres alors qu’il nous demanda nos pronostics sur la course. Je n’avais aucune idée de qui pouvais gagner ou pas parce que je ne connaissais le talent d’aucun des deux pilotes. Et même sans ça,  je ne connaissais pas assez les règles de ce genre de course pour me prononcer. J’y allais surtout pour Julian et pour profiter de l’ambiance.

Johnatan, lui, encensa son ami Alexandre en disant qu’il risquait d’atomiser tout le monde. Seigneur… Je me passai une main sur le visage sans faire de commentaire… Johnatan arrivait même à être prétentieux pour son pote… Mais bon, si je devais lui faire la morale à chaque fois, j’avais pas fini… S’il n’apprenait pas de mes conseils, tant pis pour lui, il l’apprendrait à la dure, via ses fans ou ses détracteurs et la presse… Et il ne pourra pas dire que je ne l’avais pas prévenu.

Donc, je me disais que mieux valait en rire qu’en pleurer et relativiser sa tendance à avoir la grosse tête, même pour son ami.

Shran, lui, disait que c’était le jeu et qu’on verrait bien ce qu’il se passerait sur le circuit.

-Le mieux, ce serait que Sonny et Alexandre fassent tous les deux de bons résultats, peu importe lequel est devant. Même si Alexandre coure pour Cortes lors de cette course, ça se saura vite qu’il est en fait ingénieur en chef chez Hughes Motors et ce sera tout bénéfice pour l’entreprise.

Je souris en prenant mon Martini Dry, remerciant notre barman au passage, et en bus une gorgée.

-Plus qu’à croiser les doigts et faire confiance en leur talent !

Comme le disait Shran, notre travail était de les encourager et faire la fête !

-Et ça, c’est quelque chose qu’on sait faire !

Shran passa alors à tout autre chose en demandant à Johnatan ce qu’il avait pensé de son script. Je pinçai les lèvres pour ne rien dire parce que je n’étais pas censé l’avoir lu et lançai un regard complice à Johnatan.

Quand on atterrit, Brent met à l'heure sa montre et me dit qu'on est trois heures plus vieux. Ce qui me surprend, car l'idée qu'il y ait plusieurs fuseaux horaires dans le même pays.

Oui, c'est surprenant, mais je vais faire avec. Et là, il n'y a que trois heures de décalages. Je vais m'y faire.

Puis, on arrive à l'hôtel. Stephen se réveille en voyant la réceptionniste, ce qui nous fait rire avec Brent. Puis, on arrive dans la suite et là, c'est quelque chose de fou. La suite était super grande, il y avait une chambre chacun, un grand bar et une salle de bain.

Je range ma valise sous mon lit. Puis je me mets derrière le bar, Brent demande son Martini Dry, et Stephen un Kir Royale, je jongle avec les bouteilles, les verres et les shakers.

J'espère que je saurai autant faire le show sur scène qu'avec mes bouteilles !

Puis, quand on me demande mon pronostic pour la course, je disais que pour moi, si Alex était revenu derrière le volant, ce n'est pas pour faire de la figuration. J'espérai juste qu'Alex ne prendrait pas trop à cœur la course et qu'il n'irait pas tenter le diable et accessoirement humilier Sonny. C'est lui qui doit représenter Hughes Motors et pas Alex. Mais Stephen me dit que c'est le jeu. Le but est de mettre en avant la marque, mais le but principal pour nous, c'est de voir une belle course. Brent me dit que le mieux serait que les deux fassent une belle course.

C'est sûr, tout ce que j'espère, c'est que Shelby ne fasse pas de coup de pute a qui que ce soit...

Je bois une gorgée de Ricard.

C'est lui et sa famille qui ont trafiqué la voiture d'Alex quand il était pilote. Il a eu un gros accident. Il a fait du coma pendant quelque temps. Et après, il avait peur de monter dans les voitures. Après une longue thérapie menée par mes soins, ça va mieux. Je lui ai prêté ma voiture pour qu'il réapprenne à ne plus avoir peur en voiture. Ça a été une grosse épreuve.

Je soupire avant de sourire.

Mais maintenant, ça va mieux. Et je pense que Hughes Motors va tout déchirer.

Puis Stephen me demande ce que je pense du script qu'il m'a donné. Je lui souris alors que Brent me fait un clin d'œil. J'ai compris qu'il ne fallait pas faire de boulette.

Oh oui, j'ai déjà gribouillé deux-trois trucs, et puis je suis bien aidé par miss Cookies, elle chante tout le temps des choses aléatoires, et ça me donne des idées. Et puis tout le monde est bien investi dans ce projet !

Johnatan était toujours aussi doué avec les bouteilles et les shakers. Preuve qu’il n’avait rien perdu du temps où il était barman. Il disait espéré faire autant le show sur scène qu’avec ses bouteilles.

-Je suis sûr que tu gèrera.

Je n’avais encore jamais vu Nameless en live. J’avais raté leur tout premier live officiel au Dizzy. Mais je comptais être présent à leur prochain concert.

J’avais commencé à parler des prochaines courses qu’on allait pouvoir voir lors de notre séjour ici. L’ami de Johnatan, Alexandre, allait courir pour Cortes alors que Sonny, le pilote de Julian, était là pour Hughes Motors. Si l’un avait plus d’expérience que l’autre sur circuit, j’espérais seulement que ça allait être une belle course. Pour Brento, le mieux étaient qu’ils fassent tous les deux de bons résultats parce que, dans tous les cas, ça sera tout bénéfice pour Julian était donné qu’Alexandre est son ingénieur.

-C’est pas faux. Dans tous les cas ça peut rapporter à Julian.

Sauf si aucun des deux ne fait de résultat… Là, ça sera un peu un échec et j’espérais que Julian allait tenir le coup si ça arrivait. C’est le gamin le plus stressé que j’ai jamais vu de ma vie. Sur certains points, il est encore plus nerveux que moi, c’est dire.

Pour Brento, il fallait faire confiance au talent des deux pilotes. J’hochai de la tête levant mon verre silencieusement à ça. Johnatan confirma avant de parler d’un Shelby. Je levai un sourcil et avant que je n’ai le temps de demander de quel coup de pute Johnatan parlait, il se lança dans son explication. Apparemment, le Shelby avait, autrefois, trafiqué la voiture d’Alexandre quand ce dernier était encore pilote l’envoyant dans le décor. Un accident qui a conduit Alexandre à avoir peur de reprendre le volant. C’est Johnatan qui avait aidé son ami à pouvoir se remettre derrière un volant.

-Et ce Shelby va participer ? Moi, quelqu’un m’aurait fait un coup pareil, je crois que je l’aurais démoli. Trafiquer une bagnole pour gagner et risquer la vie de quelqu’un… Comment on peut en arriver là ? Comment ce type peut encore avoir le droit de rouler ?

C’était injuste ! Il avait détruit la carrière de quelqu’un et avait toujours le droit de concourir ? Putain, ce monde est vraiment mal fait !

Johnatan ajouta qu’il était certain que Hughes Motors allait tout déchirer. Je souris avant de dire que, nous, tout ce qu’on aura à faire ces les encourager et faire la fête. Brent déclara que c’est quelque chose qu’on savait très bien faire.

-C’est clair ! C’est probablement notre plus grand talent !

J’avais alors demandé à Johnatan si mon script l’avait inspiré. Il confirma disant qu’il avait déjà gribouiller deux ou trois trucs. Il avait l’aide de Julia pour ça. Apparemment, Miss Cookies aimait aussi chanter.

-Tant mieux ! Si je vous ai choisi c’est parce que votre son colle à ce que je recherche.

Je bus une longue gorgée de kir royal marquant une pause avant de reprendre.

-Ce scénario est très différent de ce que j’ai fait jusqu’ici… Il est moins romancé et plus réaliste. Le tournage ne va pas être simple mais il faut absolument que je sorte ce film.

C’était un genre de thérapie parce que certaines choses, dedans, étaient autobiographiques. Et si je redoutais de filmer tout ça, je savais qu’il le fallait.

-C’est pour ça que cette semaine de vacances ne me fera pas de mal avant d’affronter ça. Bon ! En dehors des courses, il y a quoi à faire à Indianapolis ? Oh ! On pourrait aller choquer des redneck avec nos idées progressistes !

Johnatan s’était attelé au bar et avait commencé à nous faire nos boissons. Il était toujours assez impressionnant à regarder et je me disais que si Johnatan n’avait pas tiré son épingle du jeu avec Nameless, il aurait très bien pu faire une belle carrière de barman. Peut-être même dans des lieux assez luxueux.

Mais heureusement pour lui, Johnatan était aussi doué sur une scène que derrière un bar. Il était même meilleur !

Alors quand il s’inquiéta de savoir s’il allait gérer sur scène, je le rassurai direct.

-Aucun doute. Tu n’as pas à t’en faire pour ça.

Puis Johnatan nous avait demandé ce qu’on pensait que les deux pilotes qu’on était venus voir et soutenir allaient faire. Personnellement, n’y connaissant rien, j’espérais que les deux coureurs feraient à la fois le show et de bons résultats pour qu’ils en récoltent les lauriers.

Ce que Johnatan espérait, lui, c’était qu’un dénommé Shelby ne fasse de coup de pute à personne. J’allais ouvrir la bouche pour demander qui diable était donc ce Shelby, mais Johnatan, sentant probablement la question venir, nous raconta que c’était un sale petit saboteur de voiture qui avait fait faire un grave accident à Alexandre qui avait ensuite développé une phobie des bagnoles.

Je secouai la tête, sidéré par l’histoire que venait de raconter mon protégé. Shran, lui, réagit au quart de tour en disant qu’il aurait démoli Shelby à la place d’Alexandre.

-Quand tu es dans le coma, c’est difficile de dégommer quelqu’un, Shran.

Puis, je regardai Johnatan.

-Je suis pas avocat ni un grand connaisseur du droit, mais je pense que ça aurait pu être qualifier de tentative de meurtre, ton histoire. Comme le dit Shran, il ne devrait plus avoir le droit de concourir.

Enfin bref… Nous on était surtout là pour supporter nos champions et faire la fête ! Et on allait pas se gêner !

Je levai mon verre à ça et pris une bonne gorgée de Martini. Shran, lui, demanda à Johnatan ce qu’il pensait de son script. Or, Johnatan disait avoir déjà gribouillé quelques idées et que Julia Griffin était aussi une source d’inspiration. Shran semblait content.

Il expliqua que ce film était bien différent de ce qu’il avait déjà fait. Et qu’il fallait absolument qu’il sorte ce film.

-Connaissant le thème, je dirais que c’est le premier truc autobiographique que tu fais…

Et aussi parce que je l’avais lu dans l’avion et que maintenant, j’en connaissais bien plus que les grandes lignes.

-Ce film va faire du bruit dans la jet-set, je le sens bien.

En bien ou en mal ? Mmm… Un peu des deux probablement. On risquait fort de dire à Shran qu’il crachait dans la soupe comme Howard Stone à l’époque pas si lointaine où il n’arrêtait pas de tacler Reed alors qu’il avait signé avec BSC.

Là-dessus, Shran voulut savoir ce qu’il y avait à faire ici, en dehors des courses. Je pris une brochure de l’hôtel dans ma main libre avant d’éclater de rire quand Shran parla d’aller choquer les rednecks avec nos idées progressistes.

-N’oublie pas que tu as 6 mois avec sursis, Shran… A tous les coups, ce plan-là, ça va finir en bagarre.

Je connaissais assez mon ami pour le prédire. J’ouvris la brochure et annonçai.

-Il y a trois bars et trois restaurants différents dans l’hôtel. Il y a aussi une piscine ! Vous avez pris votre maillot ?

Je fis la moue et continuai de lire…

-Sinon, en ville il y a un musée pour enfant, un autre musée mais sur les voitures cette fois, Le Indianapolis Motor Speedway Museum… ça devrait te plaire, ça, Johnatan. Un zoo et le musée des arts.

Je fais mon show avec mes verres, mes boissons et mon shaker. Je dis que j'espère être aussi bon sur scène que derrière un bar. Mais d'après Stephen et Brent, je pouvais être sûr de moi là-dessus, je vais faire le show.

Merci à vous deux.

Puis, on vient à parler de la course, j'espérai que Sonny allait s'en sortir face à Alex, Stephen lui disait que c'était le jeu et Brent lui disait que ça allait faire de la pub pour Hughes Motors dans tous les cas.

Puis je viens à espérer que Shelby n'allait pas faire un coup de pute à Alex. J'anticipe la question de pourquoi j'ai peur de Shelby. J'explique l'histoire et Stephen s'indigne du fait que Shelby ait le droit de courir en aillant foutu la carrière d'Alex en l'air. Et qu'il lui metterai son poing sur la tronche si ça lui arrivait. Brent lui répond que mettre une droite à quelqu'un alors que tu es dans le coma, c'est compliqué, mais Brent pense que ça aurait pu être considéré comme une tentative de meurtre.

Le père de Shelby à bien camoufler la chose, il a fait taire les mécaniciens et fait en sorte que l'accident passe pour une défaillance de la voiture. Mais c'est étrange que ce soit la seule voiture qui ai eu ce souci.

Puis Stephen me demande ce que j'ai pensé du script, je lui dis que j'ai déjà gribouillé des choses et que Julia peut me donner des idées parfois. Il semble satisfait de l'idée et nous dit qu'il doit absolument sortir ce film.

Tu as des idées pour m'aiguiller musicalement parlant ou je fais ma sauce ?

Je voulais être sûr de ne pas partir du mauvais côté et faire quelque chose qui ne le satisferait pas.

Je ne réagis pas au fait que ce film est une autobiographie, je préfère comprendre de moi-même en regardant le film.

Puis Stephen nous demande ce qu'il y a à faire ici à Indianapolis. Le premier truc qui lui passe par la tête, c'est de parler aux rednecks de leurs idées progressistes. Brent proteste en disant qu'il a déjà six mois avec sursis.

Oui, ne va pas en rajouter, tu as déjà une cible sur le dos !

Brent nous dit qu'il y a trois bars et trois restaurants différents dans l'hôtel ainsi qu'une piscine. Il demande si on avait notre maillot de bain.

J'ai le mien, Julia m'a dit que ça pouvait toujours être utile. Encore une fois, elle a pensé à tous.

C'est ma deuxième tête, Julia, elle pense à pas mal de choses que j'oublierai. Puis Brent nous dit qu'il y à un musée pour enfant, un autre pour les voitures, un zoo et un musée d'art.

Hormis celui pour enfant, on peut faire tout le reste ! On a une semaine. Et ça fait longtemps que je n'ai pas vu un éléphant. C'est mon animal préféré !

Johnatan nous avait expliqué qui était Shelby et, surtout, ce qu’il avait fait à Alexandre. Saboter une voiture dans le but de gagner en mettant, sciemment, en danger la vie de quelqu’un était quelque chose d’horrible. J’aurais été à la place d’Alexandre, j’aurais refait le portrait de Shelby. Sauf que Brento me fit remarquer que, dans le coma, c’est difficile de démolir la gueule de quelqu’un. Je fis la moue.

-La vengeance est un plat qui se mange froid. Le frapper une fois sorti du coma, c’est bien aussi !

Tout comme moi, Brent pensait bien que l’acte de Shelby était une tentative de meurtre. Pour moi, il ne devrait plus avoir le droit de concourir. Il devrait même être en taule, pour bien faire. Sauf qu’il semblerait que le père de Shelby avait fait en sorte que le sabotage passe pour une défaillance de la voiture. Il avait fait taire des gens pour ça. Je grommelai.

-C’est injuste. J’espère qu’Alexandre sera devant lui à la course. Shelby mérite de se faire éliminer aux préqualifications !

C’est ce que je lui souhaitais et si j’avais été plus méchant, j’aurais même pu souhaiter que le karma lui fasse bien plus mal que ça. Mais je n’étais pas comme ça. Pas tout le temps, en tout cas…

J’avais, ensuite, demandé son avis à Johnatan sur le script de mon film. J’étais content d’apprendre que ça l’inspirait. Apparemment, sa petite amie l’aidait aussi. Julia était vraiment un petit rayon de soleil. C’est pour ça que je comptais la garder sur le tournage de Spaceship le plus longtemps possible. Johnatan demanda si j’avais des idées pour l’aiguiller ou s’il pouvait faire à sa sauce.

-Je préfère que tu fasses à ta sauce. Tu es plus expert en musique que je ne le suis. Il y aura quelques scène à des fêtes donc il faudra que ça bouge mais d’autres scène, plus dramatique, demanderont une musique plus sobre tout en restant dans le style Nameless. Je te fais confiance.

En gros, il avait carte blanche. Je savais qu’on pouvait tirer le meilleur des artistes en leur laissant faire leur truc.

J’affirmai que ce film allait être difficile à tourner étant donné le thème quasi autobiographique. D’ailleurs, Brento déclara que c’était probablement le premier film autobiographique que je faisais. Il connaissait le thème mais n’avait pas lu le script, que je sache, alors il n’imaginait pas à quel point.

-Ouais… J’ai été chercher quelques « beaux » souvenirs, si tu vois ce que je veux dire, pour ce scénario.

Des souvenirs que je ne pouvais pas réellement sortir de ma tête comme cette fête où on avait rencontré la vieille Wright…

-Mais, ouais, c’est la première fois que je fais un film avec des choses qui me sont réellement arrivées… C’est pour ça que le tournage ne va pas être facile. Mais il faut que je le fasse.

Même si, d’une certaine façon, ça m’exposait. Mais je devais le faire autant pour moi que pour lancer un pavé dans la mare. C’est ce que disait Brent… Que ça allait faire du bruit dans la jet-set.

-C’est le but. A vrai dire, j’ai envie que ça fasse du bruit même au-delà de la jet-set. Ou, du moins, que ça rende les gens moins naïfs.

Même si, moi, ce n’est pas tant naïf que j’avais été mais désespéré. Et être l’un ou l’autre te rends vulnérable au sein de la jet-set. Surtout quand tu cherches à percer.

Je changeai alors de sujet demandant ce qu’on allait faire, en dehors d’aller voir les courses, lors de notre séjour. Je proposai d’aller emmerder des rednecks et leur ouvrir l’esprit mais autant Johnatan que Brent trouvait que c’était un très mauvaise idée vu que j’avais six mois avec sursis. Je fis la moue.

-Moi ? Me bagarrer ? Jamais, voyons. Je voulais simplement leur ouvrir l’esprit…

Ou le crâne ! Bon, ok… C’est sans doute pas une bonne idée finalement.

Brento, qui s’était emparée de la brochure de l’hôtel, déclara qu’il y avait déjà de quoi faire dans l’hôtel notamment grâce aux bars et aux restaurants. Il y avait aussi une piscine. Johnatan avait pris son maillot grâce à Julia qui pensait à tout.

-J’ai pris le mien aussi ! Je compte bien profiter de la piscine et des cocktails !

C’était l’occasion. Chez moi, j’ai une piscine mais quand je suis seul, je ne peux pas en profiter. Je ne peux pas aller patauger sans personne autour. J’ai pas envie de mourir noyé… C’est pour la même raison que, même si j’ai une baignoire dans ma salle de bain, je prends toujours des douches…

Sinon, en dehors de l’hôtel, il y avait quelques activités dont quelques musées et le zoo. Johnatan, en dehors du musée pour enfant, était intéressé par tout dont le zoo. Il avait envie de voir un éléphant.

-Ouais, le zoo, ça peut être cool. Moi, j’ai envie de voir des tigres. Mais Johnatan a raison. On aura le temps de faire tous les musées. Mais… Brento… Faudra quand même pas que tu bouffes trop. N’oublie pas que tu tournes encore pour moi.

Parce qu’à se faire des restaurants tous les jours c’est bien ce qui risquait d’arriver…

J’achevai mon verre d’une traite avant de sourire.

-J’espère aussi qu’il y a des casinos… Ou de quoi parier sur les courses !

J’aimais parier ainsi que les divers jeu d’argent. Il faut dire que j’avais bien trop de thunes pour une seule personne…

-J’espère aussi qu’il y aura des jolies filles autour de la piscine !

L’espoir fait vivre !

Ce qui était arrivé à Alexandre était à la fois triste et dégueulasse. Je n’en revenais pas des choses que les gens pouvaient faire à d’autres pour se mettre en avant. Parce que, soyons clairs, Alexandre aurait pu être tué à cause des conneries de Shelby et de sa famille. Et évidemment, Shran réagit au quart de tour en disant que l’ingénieur aurait très bien pu attendre d’être sorti du coma pour faire sa fête à Shelby… Je le regardai avec une moue…

-Si Alexandre ne l’a pas fait, c’est qu’il réfléchit un peu plus que toi, mon ami.

Ce qui m’échappait, à moi, c’était pourquoi tout ça n’avait pas été qualifié de tentative de meurtre, mais apparemment, le clan Shelby avait bien camouflé ses traces. Shran trouvait ça injuste et moi, j’étais bouche bée.

-C’est dégueulasse… J’espère que tout se passera bien lors des courses, du coup. Comme le dit Shran, le mieux est que Shelby soit out dès les qualifications.

Parce qu’il y avait un véritable danger public aligné avec les autres coureurs.

Puis, de la course on passa au script de Shran que j’avais lu dans l’avion alors qu’il était en train de baver allègrement sur mon épaule. Johnatan se demandait si Shran avait des recommandations ou s’il avait complètement carte blanche mais hormis quelques indications sur le fait qu’il fallait à la fois des chansons qui bougent et d’autres un peu plus dramatiques, Nameless pouvait faire ce qu’il voulait.

-Ça va être génial. Je le sens bien, ce projet.

C’était le premier film plus ou moins autobiographique de Shran. Et ce serait un véritable pavé dans la mare. Shran disait avoir été chercher quelques beaux souvenirs. Je ricanai, d’autant que j’avais lu le script. Je savais qu’il avait pensé à notre épisode avec la vieille Lilian Wright aujourd’hui décédée.

-Oui, je vois de quoi tu parles.

Mais je n’aurais quand même pas été fier de raconter cette aventure à Johnatan… Bien que ça aurait pu être un bel avertissement pour le jeune homme, mais j’étais un peu gêné de cette histoire.

Shran, lui, soulignait qu’il fallait qu’il sorte ce film…

-Qui sait si tu ne seras pas plus calme après.

Et qui sait si ça n’allait pas ouvrir les yeux de beaucoup de gens dans la jet-set… C’était bien ce que Shran espérait et je le soupçonnais d’avoir, en réalité, écrit ce film à l’attention d’une seule personne : Tarah Troi…

Je souris.

-On verra bien. Il faut d’abord le tourner, ce film.

Bon ! A part ça, on ne comptait quand même pas rester là, dans notre chambre, à picoler toute la semaine ! Alors on fit le bilan de toutes les activités qu’il y avait à faire. En plus, tout le monde avait son maillot donc on pourrait aller se pavaner et boire des cocktails à la piscine de l’hôtel.

-Piscine et cocktails… De la musique pour mes oreilles.

Je rigolai et dis sur le ton de l’humour à Johnatan.

-Tu vois, il ne m’en faut pas beaucoup pour que tout sonne comme de la musique pour moi… Non, je déconne, Nameless est la meilleure chose qui me soit arrivée depuis longtemps.

Avec mon retour dans Spaceship, évidemment.

Les deux autres étaient aussi assez emballés par le zoo. Johnatan voulait voir des éléphants et Shran des tigres… Il dit ça en me disant qu’il n’allait pas falloir que je mange trop durant le séjour parce que je devais rester plus ou moins fin… Ou plutôt, pas plus enrobé que je ne l’étais, pour jouer Datalore…

Ma vengeance fut directe et terrible :

-Et moi, je veux voir des ouistitis… Ils me font un peu penser à toi, Shran.

Je rigolai en plaquant mon t-shirt sur mon ventre. Certes je n’avais plus le ventre plat de mes 30 ans… Mais je n’étais pas non plus devenu vraiment gros. J’avais pris de la carrure parce que j’avais vieilli… Mais c’était vrai que niveau nourriture, je ne me privais pas vraiment non plus.

-Je ne suis pas si gros… Y a pire…

Shran parla aussi de casino et en regardant la brochure, je m’exclamai.

-Il y a de casino à l’intérieur de l’hôtel, c’est génial ! Et comme c’est un hôtel à proximité du circuit, il y a un bookmaker pour parier sur les courses aussi.

Je haussai les épaules.

-On pourrait commencer par ça, et ensuite aller se relaxer dans la piscine… On garde les sorties pour les autres jours, quand on sera un peu reposés de l’avion et tout. Qu’est-ce que vous en dites ?

Après avoir expliqué qui était Shelby et pourquoi je suis ennuyé à l'idée de le voir participer, Brent et Stephen sont scandalisés du fait qu'il ait encore le droit de courir.

Malheureusement, on va se coltiner ce fou furieux tout le weekend. Il est dans une équipe de milieux de tableau et qui a l'habitude de participer. À moins d'une contre-performance de sa part, il sera là le jour de la course.

Puis, on vient à parler du projet de Stephen, il me demande si je suis inspiré, ce qui est le cas. Je lui demande s'il a des suggestions pour moi au niveau de la musique. Mais non, j'ai carte blanche. Alors moi, ça me va.

D'accord, j'ai mon petit aiguillage, je vais aimer ce projets.

On finit par se mettre d'accord sur savoir quoi faire. Brent me disait qu'il n'avait pas besoin de grande chose pour aller bien, juste des cocktails et une piscine. Je fais mine de grimacer, mais Brent me dit que Nameless est la meilleure chose qui lui soit arrivée depuis longtemps.

Je te serai éternellement reconnaissant pour tout ce que tu m'offres, sans toi. Je ne sais pas où je serai.

Il y a beaucoup de choses à faire à Indianapolis. Des zoos et des musées, moi, je voulais aller voir les éléphants, Stephen les tigres et Brent les ouistitis qui le font penser à Stephen, je ricane.  Mais pour aujourd'hui, on va se contenter du casino et de la piscine de l'hôtel.

Oui, on va rester au calme, demain ce sont les premiers essais et les préqualifications, donc il va falloir qu'on soit à fond !

Brento disait que si Alexandre n’avait pas frappé Shelby c’était parce qu’il était, sans doute, un peu plus réfléchi que moi. Je fis la moue. Je savais à quel point Brento désapprouvait ma tendance à péter les plombs. Sauf que c’était quelque chose que j’avais du mal à contrôler. C’est d’ailleurs là-dessus que ce centre mes foutus rendez-vous avec le Docteur Storm.

Visiblement, Shelby avait réussi à s’en tirer grâce à son père qui avait couvert ses traces. C’était absolument injuste ! Et j’espérais bien qu’Alexandre allait lui mettre sa raclée lors de la course. Pas littéralement, hein, mais en étant devant Shelby. Avec un peu de chance, le type se fera éliminer aux préqualifications. Brento confirma mais Johnatan n’était pas certain que ça arrive.

-Je vois… Espérons alors qu’il soit bien battu lors de la course. Ça fera une belle histoire comme ça.

Digne d’un film. Ouais, je voyais des scénarios partout. C’était une déformation professionnelle.

Parlant de film, j’avais, ensuite, parlé du script. Johnatan avait demandé des indications et je lui en avait donné quelques-unes sans vraiment le bridé complètement. Pour moi, il avait carte blanche. J’avais confiance en ce qu’il pouvait me sortir. Johnatan me remercia disant qu’il allait aimer le projet.

-Tant mieux.

Brent, lui, disait qu’il le sentait bien, le projet. J’espérais que ça allait donné encore plus de visibilité à Nameless. Mes films marchent toujours au niveau international, donc, ça pourra permettre au groupe de Johnatan de pouvoir avoir une visibilité au-delà des frontières des Etats-Unis.

J’avais expliqué à quel point ce projet me tenait à cœur étant donné les éléments autobiographiques qu’il y avait dedans. Brento semblait savoir de quels souvenirs je voulais parler. Il faut dire qu’il avait été présent de la plupart des choses positives et négatives qui m’étaient arrivés depuis mes 20 ans. Même si je ne lui avais jamais dit ce qu’il s’était passé quand je l’avais envoyé cherché de l’aide concernant Wright, il avait suffisamment d’imagination pour le savoir. Par chance, Brent était intervenu assez vite en amenant Charles Reed. Ce dernier était mort depuis mais j’avais toujours mal vécu le fait de lui en devoir une alors que je m’étais, quelque part, senti humilier par son intervention. Pas parce qu’il était venu à notre secours mais bien pour tout ce qu’il nous a dit après.

J’avais souligné qu’il était important pour moi de sortir ce film. Brento pensait bien que ça pourrait peut-être m’aider à être plus calme… J’haussai des épaules.

-D’après mon psy mon problème est plus profond que ça… Même si… En soi, je ne lui ais pas encore parlé de mes aventures dans la jet-set.

Mais bon, c’est un psy, hein ! Il espère bien que ça soit plus profond que ça pour me voir revenir encore et encore pour remplir son compte en banque.

Mon film était destiné à secouer la jet-set ou, au moins, servir de mise en garde. A vrai dire, j’espérais que ça allait, aussi, en mettre certains mal à l’aise et pas seulement Jimmy Reed… D’autres personnes aussi. La vieille Wright est morte mais il y en a plein d’autres comme elle.

Brento déclara qu’il allait d’abord falloir le tourner ce film. J’hochai de la tête.

-Ouais… Ça va être intense.

Restait à savoir ce qu’on allait faire de notre semaine. On avait déjà pas mal de choses à faire rien que dans l’hôtel. Notamment la piscine ainsi que les nombreux bars. Brento se réjouissait à l’avance et je devais avouer que moi aussi. Je rigolai un peu à la réflexion de Brent sur le fait qu’il en fallait peu pour que ça sonne comme de la musique pour lui avant de dire qu’il plaisantait car Nameless était la meilleure chose qui lui soit arrivé. Il avait eu des coups dures, dernièrement, Brento mais il pouvait compter sur Nameless ! Johnatan lui en était reconnaissant. Je souris.

-C’est une bonne chose que vous vous soyez trouvé.

Il y avait aussi des activités en dehors de l’hôtel dont le zoo. Si Johnatan disait aimer voir des éléphants, moi, c’était plutôt les tigres que j’avais envie de voir. J’avais aussi fait une réflexion sur le poids de Brent et il m’envoya directement sa vengeance en plein tronche en me comparant à des ouistitis. Non mais ! Sérieux ! Je ne ressemble pas à un ouistiti. Je fronçais les sourcils tout en faisant la moue.

-Hey ! Je ne ressemble pas à un ouistiti !

Bon, je le méritais un peu ce qui fit que, deux secondes après, je pouffai un peu de rire avant d’espérer qu’il y ait des casinos dans le coin mais, aussi, de quoi parier. Brento confirma qu’il y avait tout ça dans l’hôtel.

-Parfait ! Je vais miser pas mal sur Alexandre et Sonny !

Brento proposa de commencer par ça avant d’aller se prélasser dans la piscine histoire de récupéré de l’avion. Moi, j’y avais bien dormi dans l’avion mais je savais qu’avec le léger décalage horaire, je devais éviter d’en faire trop. Johnatan était d’accord du programme mettant en avant qu’il fallait être en forme pour demain et encourager nos amis.

-Ouais ! Je suis d’accord. Repos aujourd’hui pour pouvoir y être à fond demain. De toute façon, je dois récupérer du décalage horaire. La piscine et les cocktails m’y aideront.

Car il n’y avait pas meilleur remède. Enora m’avait dit de me détendre et c’est ce que je comptais faire ! Même si… Demain je risquais d’être à fond dedans au point que je risquais bien de prendre la sérénité que j’allais gagner aujourd’hui.

-Allons-y !

C’était parti pour notre petite journée détente !

Apparemment, on allait pas être débarrassés de Shelby si facilement car, si à en croire Johnatan, Alexandre était meilleur que lui, Shelby restait quand même un relativement bon coureur. Assez bon pour passer au moins les qualifications. Du coup, comme le disait Shran, tout ce qu’on pouvait espérer, c’était que Shelby se prenne une pile bien méritée à la course.

-Moi je prends le parti d’espérer qu’il n’y ait pas de sale coup en jeu et que tout le monde reste fair-play. Je rêve peut-être, mais j’ai toujours été un grand rêveur.

N’empêche que j’allais croiser les doigts quand même.

Pour la B.O du film de Shran, qui n’avait rien à voir avec ce qu’on venait de discuter, Shran laissait carte blanche à Nameless. Cela arrangeait le jeune artiste qui prit quand même en compte le léger aiguillage du réalisateur.

Ce film était très important pour Shran et maintenant que je l’avais lu, je savais pourquoi. Je pensais bien qu’une fois qu’il aurait pondu ça, il serait plus calme, plus apaisé, car il aurait dit tout ce qu’il avait sur le cœur. Lui n’en était pas si sûr. D’après le psy qu’il était obligé de voir, le problème était plus profond. Cela dit, Shran ne lui avait pas encore raconté ses nombreuses aventures dans la jet-set.

-Plus profond que ça ? Et ben…

Ça me brûlait la langue de lui demander quelle était la théorie de son psy, mais je ne savais pas si je pouvais le faire devant Johnatan… Ce genre de chose reste en général entre le psy et son patient. Mais entre ami, on se disait beaucoup de choses. Ce serait peut-être pour une autre fois.

En tout cas, il disait que le tournage du film allait être intense.

Je souris.

-C’est toujours intense avec toi, Shran.

Bon ! Là-dessus, qu’est-ce qu’on allait faire de notre journée ? Il y avait de quoi faire dont la piscine et les cocktails. Je charriai un rien Johnatan avant de lui dire que je plaisantais parce qu’il était la meilleure chose qui me soit arrivée depuis longtemps. Et il me renvoya mon compliment en disant qu’il me serait éternellement reconnaissant…

Je lui souris, vidai mon verre de Martini et allai vers lui pour lui poser la main sur l’épaule.

-C’est qu’on fait une bonne équipe. Tu verras, si on s’accroche,  et qu’on continue sur notre lancée, on ira loin. Vous irez loin.

Moi, je devais travailler dans l’ombre.

Shran disait qu’on s’était bien trouvé et j’acquiesçai.

Il y avait pas mal de choses à faire à Indianapolis, dont le zoo qui semblait emballer tout le monde, même ce ouistiti de Shran. Une comparaison qui, au final et après une protestation pour la forme de mon meilleur ami, fit bien rire tout le monde.

Finalement, aujourd’hui, ce serait casino et piscine de l’hôtel… Un bon plan selon moi. Comme le disait Johnatan, le lendemain, il fallait qu’on soit en forme pour encourager nos pilotes. Shran était d’accord avec ça en disant qu’il devait récupérer du décalage horaire.

-Tu rigoles ?! Tu m’as bavé dessus tout le trajet. D’ailleurs, une seconde ! Je vais changer de t-shirt.

Ce que je fis au milieu du salon, vu que ma valise était là. Je jetai le t-shirt baveux sur ma valise pour en remettre un propre, exactement le même : simplement noir.

-Ok, je suis prêt !

On descendait donc dans le grand hall de l’hôtel et on eut aucun mal à trouver la partie casino avec ses quelques machines à sous, ses tables de poker, black jack et roulette, mais aussi et surtout, son bookmaker qui était déjà prêt à prendre les paris. C’était même un peu la file.

-Wow ! La course provoque beaucoup d’enthousiasme ! Je ne réalisais pas que c’était un sport aussi populaire. On se met dans la file ?