Elle se trouvait là, dans cette cage enfermée comme un animal dangereux dans un cirque. Sa tête tournait et elle se sentait mal. En ouvrant ses yeux pour découvrir un plafond craquelé, elle gémit. Décidément, l'alcool et la drogue ne faisaient pas bon méninge. Elle ne se souvenait même pas de quand ni comment ni pourquoi elle avait réussi à atterrir ici. Mais une chose était sûre, elle n'était pas dans un état... normal. La jeune fille se rappelait juste le bout de carton qu'elle avait pris en bouche et qu'elle avait avalé bien plus tard. Son amie était là, elle aussi, au moment où elles avaient pris le LSD. Mais elle ne se souvint plus du reste. Pourquoi son amie ne se trouvait-elle pas dans cette cellule avec elle ?

Gaïana avait cessé de réfléchir, cela lui donnait plus de maux de tête encore. Elle s'était assise, tenant sa tête entre les mains, s'adossant au coin de la cellule, assise sur la banquette, les genoux repliés contre elle et enveloppés de ses bras tatoués.

Ce n'était pas la première fois qu'elle se trouvait dans le commissariat mais, on ne sait pourquoi, cela avait toujours comme habitude de vous mettre dans un état pas possible. Vous vous sentiez bêtes, malvenus, minables et pire encore, en état de stress. Comment allait se passer la suite ? Alliez-vous pouvoir sortir ou alliez-vous être transféré dans une prison pour y pourrir quelques années ? Rien de moins sûr.

Quelques instants plus tard, elle remarqua le jeune homme dans la cellule d'en face. Il avait de long cheveux bouclés, la peau basanée et il n'avait rien en dessous de sa veste. Gaïana sourit à cette pensée. Il avait l'air en tout aussi mauvais état mais il reprit rapidement ses esprits pour commencer à gueuler pour avoir des clopes... Aïe, les oreilles ! Le pire de tout, c'est que le gardien n'en avait décidément rien à foutre d'eux. Gaïana soupira. Elle se leva péniblement pour avancer vers ses barreaux auxquelles elle y agrippa ses mains.

- Hey, du calme chaton..

Elle fronça des sourcils pour lui faire comprendre qu'elle avait mal de tête et que ses cris n'y arrangeraient rien. Gaïana fouilla néanmoins ses poches, ne retrouvant qu'une maigre clope noire qu'elle sortit de sa courte veste en cuire noir. Black Devil. La jeune fille en adorait le goût sucré au chocolat. C'étaient les seules clopes qu'elle se permettait de fumer de temps en temps, par envie. Pour le reste, elle fumait toujours des joints. Le reste de ses affaires semblaient avoir disparu, ainsi que son sac. Elle espérait au moins recevoir ses affaires en retour lorsqu'elle sortira.

Gaïana tendit la clope au jeune homme avec un petit sourire compatissant.

- Tiens, désolé, j'sais que c'est pas une vraie clope pour la plupart des fumeurs mais j'espère que ça fera l'affaire.

Elle espérait que le jeune homme avait un briquet car Gaïana ne trouva plus le sien dans ses poches.. Oh et puis zut, elle l'avait sans doute rangé dans son sac, l'imbécile !

Il n'avait pas fallu longtemps pour le jeune homme, -malgré que son esprit devait être loin, il savait ce qu'il voulait, décidément- pour s'approcher des barreaux et tenter d'attraper sa clope. Malheureusement, ils avaient le bras trop courts tout les deux, alors Gaïana obtempéra lorsque le garçon lui demanda de lancer la cigarette qui atterrit près de sa cellule.

« Profite, tu n'auras peut-être pas l'occasion d'en fumer une autre avant quelques heures. »

Elle eut un petit rire cristallin lorsqu'il recracha sa fumée. La tête qu'il faisait... Il semblait être au paradis avec sa petite dose de nicotine. Gaïana balaya d'un revers de main une mèche noire qui était venue devant ses yeux verts.

« De rien. » avait-elle répondu au remerciement du junkie.

Elle fixait celui-ci d'un regard plein de malice, un petit sourire un coin jusqu'à ce qu'une vague de migraine ne lui donne à nouveau mal de tête et la lui fit tenir entre les deux mains. Gaïana finit par s'asseoir à même le sol, en tailleur. A quoi bon rester debout juste pour discuter ? L'ukrainienne était trop fainéante pour ça. Autrement, elle pourrait tomber à tout moment comme une idiote parce qu'elle aurait perdu l'équilibre... Avec ses maux de tête, rester debout la peinait plus qu'autre chose. Au moins, sur ses fesses, le monde semblait beaucoup moins tanguer autour d'elle.

« Oh, enchantée Cash. Moi, c'est Gaïana. »

Cash. Cash. Cash. Ouais, ça sonnait plutôt bien. Ce garçon était certainement natif des États-Unis car le nom lui semblait bien américain, bien qu'elle puisse se tromper. Son nom à elle, semblait clairement venu d'ailleurs. Peut-être pas forcément russe/ukrainien mais clairement pas anglophone, selon elle.

Il avait suffit de quelques secondes au musicien pour retirer sa veste pendant que Gaïana s'était assise. Lorsque cette dernière releva les yeux vers le jeune homme, tout en lui répondant poliment, elle le vit torse nu. Elle fut parcourue d'un petit frisson en pensant à son corps.. Ouais, autant se l'avouer, elle ne pensait quasi qu'à ça...

« Je sais même pas... Je... Je me souviens pas. Et toi ? »

Nouveau rire lorsqu'il tenta de deviner sa nationalité.

« Oui, en quelques sortes... L'Union des républiques socialistes soviétiques, autrement dit URSS, ça te dit quelque chose ? Et bien, je viens de ce coin là-bas, de l'autre côté de la planète. »

Sourire. Gaïana était fière de ses origines, cela la définissait dans ce petit monde remplis d'américains, la différenciait de sa population. Même si au fond, les USA et l'URSS se faisaient une course folle aux armements...
Nouvelle migraine et nouvelle tentative d'approche de Cash pour avoir de l'attention de la part du policier mais ce dernier avait dû passer toute sa journée à entendre geindre d'autres "détenus" et n'avait décidément pas envie d'être gentil avec nous... Boh, ça arrive. Les mecs aussi peuvent être frustrés... Il avait peut-être pas de femme ou alors, il avait plus envie de la baiser après ses services au commissariat... Qui sait.

« Moi, un carton... Et ingurgité un peu beaucoup d'alcool... Aïe, ma tête... »

Cash avait l'air d'être une personne fort impulsive. Ou bien c'était l'héroïne qui le rendait émotionnellement instable. Penchons pour la deuxième proposition ! Ou un peu des deux ? Difficile à dire. Mais ce comportement lui donnait une certaine vigueur, une sensation étrange auquel Gaïana ne serait sans doute pas indifférente. Il y avait toujours quelque chose d'amusant dans le fait d'être surpris. Bien qu'ici, cela devenait un peu lassant de le voir s'exciter ainsi dans sa petite prison.

Il y eut un court moment de silence, de calme. Tellement apaisant ! Mais ce fut d'assez courte durée. Cash rompit le silence en posant la question à Gaïana.

« Hey... T'as pas deux épingles à cheveux? Ou un truc en métal? Je vais venir te rejoindre. »

Gaïana se montra très intriguée les sourcils légèrement froncés mais son sourire ne la quittait pas. Penchant la tête vers le bas pour lui lancer un regard de biais, pleine de malice.

« Me rejoindre... ? Ou partir tout seul ? Ou avec moi.. ? »

Sur ces mots, ses mains vinrent dans ses cheveux. Heureusement, la fille en matière de pince, d'élastiques et de bracelets... elle en avait des tonnes ! Jamais sortir sans accessoires ! Déjà, ça donnait un certain style et en plus, cela permettait parfois de faire d'autres choses... Comme ici, d'ouvrir des serrures.
Une pince retirée, elle le prit en bouche tandis qu'elle en chercha une autre, sans quitter le jeune homme du regard. Lorsqu'elle en trouva une deuxième, elle les prit en mains et y chipota un moment, tout en lançant de temps à autres un coup d'oeil sur le garçon qu'elle s'amusait à narguer.

« Qui me dit que je dois te faire confiance, hein ? »

Sur ces mots, elle finit par lui lancer les deux pinces à travers les barreaux comme elle l'avait fait pour sa cigarette. Elle se releva, frottant ses fesses pour en décoller la poussière et la saleté et alla s'asseoir au fond de la cellule, sur son banc. Le dos contre le mur, elle replia les jambes contre elle, ses pieds se tenant sur le rebord. Elle se mordilla la lèvre inférieur.

« Je t'attends. » Sur ces mots, Gaïana désigna la place à côté d'elle sur le banc, elle tenait à voir toute la scène, avec son petit air de défi. Allait-il vraiment le faire ?

Gaïana triturait ses bas-collant. Rézilles. Sous son mini-short bleu marine. C'était plus sexy. Et Gaïana aimait être habillée de manière... aguichante. Elle faisait tout, dans sa manière d'être, pour avoir l'air d'une petite tigresse en chasse. Belle, malicieuse et terriblement dangereuse. Ou presque.

Son regard de félin était rivé sur le jeune homme et lorsque celui-ci réussit à ouvrir la porte de sa cellule, Gaïana eu une sorte de poussée d'adrénaline. Son coeur commençant à battre plus rapidement dans sa poitrine qui était légèrement dévoilée par son débardeur noir. Elle applaudit alors son exploit en riant doucement, persuadée que cela n'était pas possible.

Première étape passée. Réussirait-il à ouvrir sa porte à elle, désormais ? L'ukrainienne passa un bref coup d'oeil à la porte par où était passé le policier, mais rien en vue. Vite que Cash entre dans sa cellule alors !

Pour passer le temps, qui commença à se faire long, Gaïana se mit à chantonner, tout doucement, dans son coin. Tel une autiste dans son monde, mais qu'importe. C'était à Cash d'ouvrir la porte, pas à elle, alors qu'il se débrouille ! Elle, elle l'attendait comme une femme attend son mari.

« I don't give a damn 'bout my reputation
You're living in the past it's a new generation... ♪ »

Elle détaillait le plafond, toujours aussi laid que là-tantôt... Mais son attention se reporta sur Cash. Il tremblait pas mal, lui donnant un air un peu fragile malgré le genre gros dure qu'il voulait sans doute se donner. Sa tremblote nuisait pas mal à l'avancement de son objectif. La porte ne s'ouvrira peut-être jamais... Voués à se sentir seul, chacun de l'autre coté des barreaux... Ce serait trop dramatique. La jeune fille devait peut-être lui donner un coup de pouce, à sa manière... Peut-être qu'un peu plus de motivation lui suffirait... Tout en continuant de chantonner, elle déplia les jambes. Ses pieds touchèrent le sol et elle se leva, avança gracieusement vers Cash. Elle s'accroupit à la même hauteur que lui. Elle ne répondit pas à sa remarque concernant la drogue de laboratoire, c'était inutile. Et alors qu'il semblait être sur le point de perdre son sang froid, Gaïana sourit.

« A girl can do what she wants to do

And that's what I'm gonna do »

Son bras passa à travers les barreaux et sa main trouva le menton de Cash dont elle ramena le visage près du sien. Gaïana lui donna alors un baiser entre les barres, son autre main venant donner une caresse sur son torse... Fin du baiser, regard de braise. Continuant de le narguer...

« An' I don't give a damn ' bout my bad reputation... »

Son baiser eu l'effet escompté. Les tremblements de Cash furent moins saccadés. A peine Gaïana terminait le couplet de sa chanson, Bad Reputation de Joan Jett que celui-ci terminait de tripoter la serrure de la porte de cellule. Elle s'ouvrit avec un petit clic et Gaïana eu l'occasion de voir Cash sourire, pour la première fois sans doute depuis qu'il était ici. Les traits de son visage s'en adoucirent quelques peu. Mais ce que l'on remarquait directement, c'était sa manière de la relooker, depuis le début, les yeux pleins d'envie...

« Hey... Chaton... » dit-elle avec son sourire narquois.

La jeune fille recula, tout en s'asseyant au sol, bêtement alors que le musicien s'avançait vers elle pour ensuite s'agenouiller devant elle. Leurs lèvres se retrouvèrent l'instant d'après, la main de Cash venant dans sa nuque pour l'attirer à lui. Il se rapprocha encore et Gaïana se sentit partir en arrière. Elle cambra d'abord son dos mais Cash semblait en demander encore. Leur baiser devenant de plus en plus fougueux. La jeune fille se laissa tomber sur les coudes puis carrément s'allonger, le buste du jeune homme au-dessus d'elle. Ses mains vinrent sur ses épaules pour se perdre dans ses longs cheveux puis se loger derrière sa nuque.

(désolé c'est court...)

Gaïana crier lorsqu'un mec bien foutu viendrait vers elle ? Jamais de la vie ! C'était une tête brûlée, pas peur de se déshabiller, la petiote. Elle était carrément faite pour ça. Son style vestimentaire trahissait son penchant pour le sexe, son comportement n'aspirait qu'à donner envie aux garçons de folles nuits en sa compagnie. Peu importe où, quand et comment.

Et là, c'était dans un commissariat de police, en cellule. Peu importe le reste. Et au diable ce flic qui pourrait venir les surprendre. La vie vaut la peine de prendre des risques... Oh oui, tellement de risques !

Les lèvres de Cash sur sa peau pâle de son cou fit frissonner Gaïana tels des papillons qui parcouraient tout son corps, particulièrement le bas de son ventre et dans le creux de son dos et par reflexe, son corps se souleva, cambrant de plus belle contre le musicien. Celui-ci passait sa main chaude sous son top, s'attardant sur un de ses seins. Mais il finit par se redresser pour la détailler, un court moment. Gaïana le regardait intensément, aurait-il un remords ? Une hésitation ? Ou voulait-il juste profiter de la vue qu'elle lui offrait ? Mais qu'il continue, bon dieu !

Cash sembla comprendre car il entreprit d'enlever le débardeur de la jeune fille, décidément bien trop vêtue pour lui. Une fois le top retiré et déposé non loin d'eux, Gaïana reposa ses mains sur le torse de Cash pour les faire parcourir le long de son dos avec ses longs ongles. Et alors que le jeune homme partit à la rencontre de sa poitrine toujours cachée sous son soutif, la soviétique changea d'avis. Ses mains retrouvèrent leur place dans la nuque du basané en lui intimidant de l'embrasser à nouveau, l'obligeant par la même occasion d'avoir leurs corps allongés l'un sur l'autre. Ils roulèrent sur le sol afin d'échanger leur place. Gaïana au-dessus de lui, à califourchon, assise à l'endroit même où le pantalon du garçon devait décidément se faire beaucoup trop serrant... Et la langue de cette malicieuse vint faire une longue lèche tel un chat le long de son torse, goûtant à son tour à la saveur de sa peau salée tandis que ses mains glissaient sur ses abdos et arrivaient au pantalon de Cash...

La pièce qui lui avait semblé froide il y a même pas une heure lui sembla en une fois très agréable, juste fraîche. Tout juste ce qu'il lui fallait alors qu'elle avait l'impression que son corps en entier s'enflammait de l'intérieur sous les caresses et les coups de langues de Cash. Malgré qu'il continuait de trembler, il ne perdait pas de son ardeur et moins encore de son savoir-faire.

Cash se redressa afin d'être assis, Gaïana sur lui. Ses mains légèrement tremblantes se perdirent dans le dos de la jeune fille, tentant désespérément d'en défaire le soutien-gorge mais la drogue qu'il avait pris lui faisait sûrement défaut, celui-ci ne se détachait pas si facilement. Perdant patience, il finit par le déchirer. Gaïana eu un petit pincement au coeur en pensant à son soutif désormais inutilisable... Mais la bouche de Cash sur la pointe de son sein la rappela au moment présent, en lâchant un faible gémissement de plaisir.

Elle commença alors à aider le garçon aux longs cheveux bouclés, lorsqu'il finit de détacher le bouton elle mit les mains sur son short et l'enleva d'elle-même sans oublier ses bas-collants rézilles pour simplifier la vie à Cash, sinon... cela prendrait encore des heures et elle ne tenait pas à ce qu'il casse le reste de ses affaires comme avec son soutien-gorge. Elle y tenait précieusement à ses vêtements !

Gaïana n'avait laissé que sa petite culotte dont elle laisserait le soin à Cash de l'enlever lorsqu'il en aura la lubie. Elle s'attaqua ensuite au pantalon de Cash dans lequel il devait se sentir étrangement à l'étroit depuis quelques minutes...

Oh, il n'y avait pas à s'en faire, Gaïana était une fille plutôt généreuse... Jamais elle ne se serait imaginée demander quelque chose en échange d'une petite partie de jambes en l'air... Surtout pas avec un mec bien bâti. La baise était un monde où l'argent n'avait pas sa place, selon elle. Sauf si vous étiez peut-être un gros cas désespéré. Mais cela ne semblait en aucun cas concerné Cash qui se débrouillait étonnamment bien. Gaïana l'aidant encore à lui enlever son fute découvrant par la même occasion que celui-ci ne portait pas de caleçon... Et bien, intéressant. Elle posa un regard intéressé sur son membre gorgé de sang avant de se rallonger sur lui, laissant sa poitrine glisser sur le torse du jeune homme. Leurs lèvres se rejoignirent une enième fois.

Gaïana sentait les mains de Cash redescendre, trouvant son entrejambe sans doute plus intéressant d'un coup. Elle gémit, Cash rapprochait son bassin du sien, ses sens étaient décuplés. Son coeur tambourinait dans sa poitrine, d'excitation et aussi de stress. Pendant un moment, la jeune fille imaginait le policier revenir, les trouvant dans sa cellule, tous les deux complètement nus excepté la culotte qu'elle portait. Et oh mon dieu ! Cela lui donnait encore plus envie, pressée d'arriver à la vitesse supérieure. Sa respiration s'accélérait.

Cash s'était redressé mais d'un coup, celui-ci la poussa, un peu brusquement et Gaïana gémissa une nouvelle fois, légère protestation alors que son corps en avait décidé autre chose. Son corps qui ne désirait, ne tendait qu'à une seule chose, sentir Cash venir dans son coin le plus intime. Ses mains passèrent brièvement dans ses cheveux avant de venir à ses fesses pour la presser plus fort contre lui. Elle se tortillait sous lui, soulevant son bassin à son tour pour mieux le sentir contre elle, proche du but. Attendant ce moment fatidique, ses lèvres venaient mordiller la peau du jeune homme, dans son cou. Elle le mordit vraiment lorsque sa main s'immisça dans sa culotte, comme pour l'encourager à aller plus loin, plus vite.

Quoi ?! N'en avait-il pas marre de tourner ainsi autour du pot ? En faisant glisser sa culotte avec délicatesse puis à lécher ses lèvres situées plus bas... Gaïana commençait à se dire qu'ils n'auraient jamais le temps de passer à l'acte, surtout si Cash continuait ainsi. Comment gardait-il autant son sang froid ? Surtout, là, dans cette prison alors que quelqu'un pouvait rentrer à n'importe quel moment... Ou Cash s'en foutait-il qu'on les retrouve ainsi ?

Le buste de l'ukrainienne se souleva sous l'effet de plaisir et elle lâcha un petit cri que lui procura Cash, le visage enfouis à son entrejambe. Les mains de Gaïana passèrent dans les boucles de Cash, d'abord tendrement alors que sa langue continuait à titiller ses lèvres. Puis, sa poigne se referma dessus et elle tira gentiment pour que Cash revienne plus haut et qu'on y aille quoi, merde ! Et dans ce même geste, elle le sentit. Cash se glissait en elle, se plaquant l'un à l'autre, par la même occasion. Gaïana rejeta la tête en arrière, se cambrant contre le basané, ses deux bras contre le sol pour y prendre appui et rendre cette scène plus réel en sentant le froid du béton sous ses doigts. L'instant d'après, ses bras se refermèrent sur Cash et elle planta ses ongles dans son dos qu'elle griffa gentiment le long de ses côtes.

Mais alors que les choses sérieuses commençaient enfin, de l'avis de Gaïana, un bruit extérieur la fit se raidir sous le corps de Cash. Comme des bruits de pas, un trousseau de clefs qu'on agiterait pour trouver la bonne et qu'on insérerait dans une serrure... Quelqu'un allait revenir dans la pièce. D'un instant... à l'autre.

D'un coup immobile, la jeune fille avait voulu faire comprendre son mécontentement. Il fallut un petit temps à Cash pour comprendre ce qu'il se passait car son visage avait traduit un sorte de questionnement intérieur. Pourquoi avait-elle arrêté de bouger ? Mais le franc tomba lorsque le bruit de clefs retentit encore une fois et il stoppa à son tour le moindre geste avant de se redresser au-dessus d'elle, les bras tendus de chaque côté de son visage.

Ils échangèrent un regard, s'étant enfin compris et Cash lâcha un juron. Il était doué pour ça. Et pour bien d'autres choses aussi, il fallait l'avouer. Cependant, cela n'intéressait pas Gaïana autre mesure sur le moment même. Ils avaient d'autres chats à fouetter. Entre autre, ce gardien qui venait les déranger en plein ébats. Certes, on était au commissariat mais... Ce n'était pas une raison de gâcher leur moment d'intimité !

Déçue c'était le sentiment qui la parcourait malgré que son visage restait vide d'émotion en regardant Cash. Elle l'avait pourtant tenté de le lui faire comprendre ! Sans doute bien mieux rétablie de sa nuit que ne l'était Cash dont les effets de l'héroïne devaient encore faire effet. elle savait qu'ils auraient dû prendre un peu moins de temps, même si sans doute moins amusant...

Au même instant, Cash reprit l'affaire en main. Recommençant ses va-et-vient mais de manière beaucoup plus rapides, saccadés et profonds, pressé par le temps et l'arrivée du policier. Gaïana se laissa faire, penchant la tête en arrière alors que ses bras restèrent entourés autour du jeune homme et que ses mains s'agrippaient à son dos. Elle pouvait comprendre que Cash n'avait pas l'envie de s'arrêter en si bon chemin, si près du but... Des bruits presque bestiaux sortaient de sa bouche et d'un coup, elle le sentit jouir en elle. Mais ce fut presque trop beau pour finir sur une si bonne note. La jeune fille voyait les chaussures de sécurité du flic et d'un coup, ils reçurent une douche froide pour ne pas dire glaciale. La température ambiante sembla soudain refroidir d'une quinzaine de degrés, tuant la sorte de bulle psychique qu'avaient construit Cash et Gaïana autour d'eux. Ils se séparèrent vite fait et le policier coupa son tuyeau d'arrosage l'instant d'après alors que Cash exprimait son mécontentement par de nouveaux jurons adressé au type.

Gaïana qui s'était relevée d'un coup contre le mur de sa cellule, les bras entourant sa poitrine, frissonnait. Prenant son courage à deux mains, elle secoua ses bras comme pour en faire ressortir le froid et prit ses vêtements au sol, trempés. Elle les enfila rapidement, tant pis s'ils étaient imbibés d'eau froide. Elle ne tenait pas à rester nue devant cette inconnu qui avait eu le culot de les interrompre en pleine action tandis qu'il les intimait de rejoindre chacun sa cellule, spécialement à Cash.

Lorsque Cash fut sorti de sa cellule, une vieille amie à Gaïana la retrouva. Elle s'appelait migraine. Elle était affreuse. Tout s'était enchaîné tellement vite dans sa tête. Et même en général, en fait. Du moment où elle avait pris du LSD, la drogue de laboratoire qui avait brouillé tout ses sens, et l'alcool qui lui avaient fait faire n'importe quoi jusqu'à sa reprise de conscience dans la cellule et la merde dans laquelle elle était maintenant. Heureusement, elle avait ses parents sur qui elle pouvait toujours compter, quoi qu'il arrive. Ils avaient perdu le contrôle sur elle, elle faisait n'importe quoi, de toute façon. La seule chose qu'ils pouvaient encore faire était de l'aider quand elle le demandait et qu'ils étaient dans la possibilité de le faire. Elle les appellera sans doute après, lorsqu'elle aura l'occasion de passer son fameux coup de fil.

La jeune fille surprit le regard que Cash avait reposé sur elle, une fois de retour dans sa cellule, l'air un peu désolé pour elle et en rogne contre ce putain de flic qui décidément, faisait chier tout le monde, au fond. Ce dernier venait lui demander si tout allait bien et si elle n'avait pas été victime d'un malheureux viol. La question l'étonna quelque peu et Cash tenta d'interpeller le policier en lui quémandant son coup de fil auquel il avait droit après tout. C'était précisé dans la loi, que je sache. Peut-être avait-il peur de ce qu'elle pourrait dire au flic. Mais enfin ! Elle n'était pas comme ça ! Une fois dans la merde, il fallait qu'elle y aille jusqu'au bout!, n'est-ce pas?

Le gardien avait l'air exaspéré par le comportement infantile du membre de The Lightening. Il fallait dire qu'il était assez bruyant. Il savait comment se faire remarquer. Cependant, le visage du flic se retourna vers elle et lui reposa une deuxième fois la question d'un ton plus bas afin que Cash ne puisse entendre. Gaïana s'approcha des barreaux et du policier par la même occasion pour lui répondre. Ses mains s'accrochant instinctivement aux barreaux. Au fond, Gaïana aimait bien ces cellules, être enfermée lui donnait une impression d'être un réel danger pour le monde. L'impression d'être une personne auquel il fallait faire attention... Mais soit.

Une fois sa réponse donnée, le flic disparut à nouveau au bout du couloir et Cash montra une nouvelle face de sa personnalité que Gaïana n'avait encore eu le temps d'apercevoir. On aurait dit un gosse qui savait pertinemment bien qu'il allait se faire engueuler mais qui se faisait tout petit en espérant pas avoir d'ennui. Son regard fuyait celui de l'ukrainienne et elle en sourit en répondant à sa question.

« Je lui ai dit que j'ai jamais autant pris mon pied de ma vie, jusqu'à ce qu'il arrive. »

Ses yeux n'avaient pas quitté Cash, l'ambiance s'étant ternie. Elle aurait voulu à nouveau égayer ce moment de calme plat mais sans doute avaient-ils tous les deux besoin de réfléchir, d'un moment de solitude. Le jeune homme se dirigeait vers le fond de sa cellule pour se recroqueviller dans un coin. Gaïana, elle, s'adossa contre le mur à sa gauche et se laissa glisser au sol, gardant encore une main sur les barreaux. Elle fixa un point imaginaire et le silence s'installa dans la pièce laissant matière à réflexion aux deux délinquants. Interrompu uniquement au retour du gardien qui autorisait enfin à Cash de passer un coup de téléphone. Le musicien lui fit un clin d'oeil en passant devant elle et elle sourit. Cela lui remettait un peu de baume au coeur dans cette situation devenue tellement critique.  

Ils s'éclipsèrent alors un moment, laissant la jeune fille seule dans la pièce, en cellule. Son regard se posa sur ses deux pinces que Cash avait laissé dans le couloir. Elle se releva et passa son bras à travers les barreaux pour les reprendre. Elles pouvaient toujours servir. S'asseyant de nouveau au sol, en tailleur elle regarda ses baskets, en tellement mauvais état. Surtout après cette superbe douche elle entreprit de refaire ses lacets et Cash revint dans sa cellule, surveillé de près par le gardien qui tenait sa matraque.

Les mains agrippées aux barres en métal, Gaïana laissa sa tête se poser contre celles-ci profitant du silence pour fermer les yeux. Elle hésitait à demander aussi de pouvoir passer son coup de fil. Son amie ou sa famille pourraient lui venir en aide. Mais elle se rappela le clin d'oeil de Cash. Était-ce un moyen de lui faire comprendre qu'il avait de bonnes connaissances pour les faire sortir? Elle l'espérait.

Et l'espoir arriva. Sous la forme d'un mec aux longs cheveux roux, à l'air un peu énervé. Gaïana s'était relevée en le voyant arriver avec le gardien, rabaissant son shorty qui avait pour habitude de remonter un peu. Ses jambes étaient désormais nues car elle n'avait pas eu le courage de remettre ses bas-collants après le jet d'eau froide.

Son regard de tigresse jugeait l'ami de Cash alors qu'elle se tenait à nouveau aux barreaux. Le roux faisait la morale au métisse et faisait même une allusion la concernant en passant un bref coup d'oeil sur elle par la même occasion. Qu'il fasse attention à ce qu'il dit sinon elle l'aurait dans son viseur... Mais celui-ci la décrivit comme "jolie" et elle eut un bref sourire sur ses lèvres. Il parlait de risques comme si tout cela était une mauvaise chose mais au fond, c'étaient ces risques qui en faisaient toute la beauté, de ce qui s'était passé, une aventure réellement excitante. Elle regardait Billy avec un sourire en coin, amusé se montrant un peu provocante alors qu'il se retournait vers elle pour lui parler et demander ce qu'elle avait exactement fait.

« Si seulement je savais... Je me souviens de rien. »

Le policier se racla alors la gorge pour lui répondre.

« Dégradation volontaire de biens d'autrui, en l'occurrence d'un ex-petit ami, et sous l'emprise totale d'alcool. Nous l'avons ramenée ici pour qu'elle dessaoule dans un premier temps. »

Ha oui, ça lui revenait maintenant, en quelques flashs. Elle avait fait de solides dégâts sur la voiture et l'appartement d'un ex petit ami qui lui en avaient également fait voir de toutes les couleurs. Malheureusement, il ne s'était pas fait prendre en flagrant délit. La voilà dans de beaux draps...

Elle soupira et haussa les sourcils en regardant autour d'elle d'un air désintéressé, hautaine... Ben oui, tant pis. Ils avaient eu droit à connaître son petit côté démoniaque qui ne ressortait pourtant pas si souvent, il fallait dire que ce mec avait mérité mais... Bon.

Gaïana laissait ses doigts jouer sur les barreaux, y faisant tinter le bout de ses ongles, recouvert d'une fine couche de verni noir, contre le métal froid. Un petit tic qu'elle avait parfois, quand elle ne savait pas quoi faire et cela la fascinait si bien qu'elle ne lâchait pas ses doigts des yeux avant de redonner un peu d'attention à ce roux mystérieux. Elle hocha la tête, son sourire malicieux étant revenu sur ses lèvres.

« Et toi, un petit ange gardien ? »

La soviétique lui avait répondu avec une petite note d'ironie. Rien de bien méchant mais elle n'avait pas apprécié plus que ça son entrée. Son petit air supérieur, de sauveur rabougri qui avait bien d'autres choses à faire... Tout cela lui donnait envie de taquiner le jeune homme, sans doute plus que de raisons. Elle ne savait cependant pas à qui elle avait réellement affaire. Passant le plus clair de son temps hors de chez elle, elle préférait de loin vivre sa vie comme elle en avait envie plutôt que de se consacrer à l'étude de tous les groupes en vogues du moment. Bien sûr, elle avait entendu parler de The Lightening et les avait même déjà écouter chez un ami mais elle ne les avait jamais vu en concert et ne savait même pas de qui était composé le groupe... Du joli tout ça. Peut-être aurait-elle réagit différemment.