Howard était parti depuis un long moment alors qu’il m’avait simplement dit sortir faire un tour. Je ne pensais pas me retrouver veuve pour la soirée en plus et ça me mettais en colère qu’il n’ait pas daigné passer un coup de fil pour me prévenir. Il devait bien se douter que j’allais être morte d’inquiétude ?  Je rageais en me disant qu’il devrait cesser d’agir en éternel adolescent et de commencer à penser en homme marié.

Depuis notre mariage, nous avions passé le plus clair de notre temps ensemble, je ne m’attendais donc pas à ce qu’il vive enchaîné à moi. Il avait droit d’avoir sa vie, de fréquenter ses copains mais pas de me laisser aussi longtemps sans nouvelles. Ça me mettait en colère qu’il puisse agir ainsi et me laisser sans savoir ! ne se doutait-il pas que je pouvais m’inquiéter et penser que le pire pouvait lui être arrivé ? Ne comprenait-il pas que la vie a deux comportait aussi certaines contraintes comme de donner signe de vie de temps en temps pour que sa douce moitié ne se ronge pas les ongles jusqu’aux coudes ?

Parfois, il agit en vrai crétin !

Je faisais donc les cent pas, alternant entre l’immense vitrine de notre salon depuis laquelle je pouvais voir les barrières à tout au bout de notre allée et le téléphone posé sur une petite table antique, une pure merveille que j’avais fait ramener de New York et installé dans le boudoir. J’hésitais à passer un coup de fil chez les North, surtout parce que j’avais la certitude qu’Hank profiterait de mon appel pour se payer ma tête et surtout, parce qu’il commençait à être tard et que leur gamine devait dormir. Si je devais la réveiller avec mon appel, North ajouterait ça à toutes les raisons qu’il a déjà de me détester.

Je ne pouvais non plus compter sur David qui se terrait dans sa chambre sous prétexte que Dexter lui fait peur. De toute façon, comme David était ici, il ne devait donc pas savoir où se trouvait mon mari en ce moment et encore moins, avoir un indice de comment je pouvais le rejoindre.

Alors je continuais de faire les cent pas, tout en rageant, Dexter sur mes talons. Il devait sentir que je n’allais pas bien. Il ressent tout Dexter, et il n’est jamais bien loin, lui au moins !

Quand enfin je vis les phares de la voiture de mon mari éclairer l’allée avant d’aller se stationner dans le garage, je me précipitais vers la porte de service, celle justement qui donne sur le garage et j’attendis là, les bras croisés, tapant du pied jusqu’à ce qu’Howard entre. J’ouvris alors la bouche prête à lui faire une scène mais je refermais aussitôt mon clapet pour ouvrir plutôt mes yeux bien grands.
Il s’était visiblement battu ! Son visage était tuméfié, ça n’avait pas été tendre !

- Mais ! Howard ? Qu’est-ce qui s’est passé ?

J’eu tout de suite une pensée pour River Moriarty bien que l’acteur déchu croupissais toujours chez les dingues, et qu’à moins qu’il se soit enfui, n’aurait pas pu être responsable des marques sur le visage de mon mari.

Les malheurs automobiles de mon époux n’est pas non plus un secret de polichinelle ! Ça a plus d’une fois fait le tour des journaux, ses nombreux accidents et la chance incroyable qu’il a eu chaque fois de s’en sortir ‘’presque ‘’ indemne. Mais à moins que je ne me trompe, j’étais presque certaine de l’avoir vu rouler jusqu’au garage dans sa voiture qui ne semblait pas accidentée, quoi que dans l’énervement, j’aurais pu ne pas le remarquer.

- Tu as eu un accident ? De voiture ? Mais parle enfin ! Tu ne vois donc pas que je suis morte d’inquiétude ?

@ Billy Lighter

J’m’étais changé un p’tit peu lentement parce que j’avais la tête qui tournait un p’tit peu. J’avais, ensuite, rendu ses affaires à Amon avant de rejoindre ma voiture. J’saignais toujours mais j’savais que ça serait chez moi le meilleur endroit pour nettoyer la blessure que j’avais à l’arcade. Puis, j’savais que, souvent, ça saignait plus que ce n’était grave ce genre de blessure.

N’empêche que, quand j’fus assis dans ma voiture, j’attendis quand même un p’tit peu avant de démarrer. Pourquoi ? Parce que j’commençais à avoir un peu la nausée. J’savais pas si c’était à cause du coup sur la tête ou bien tout autre chose. Parfois, j’avais juste la nausée parce que j’avais manqué d’air un p’tit peu trop longtemps ce qui avait été le cas sur le ring. Ou alors, c’est un super gros mélange des deux.

Donc, j’pris environs trois minutes avant de me mettre à démarrer même si j’avais encore un p’tit peu la tête qui tourne. J’buvais de la vodka pour essayer de faire un p’tit peu passer tout ça mais, bizarrement, ça fonctionnait pas trop. Ouais, j’sais… Tout le monde me dis que la vodka c’est pas vraiment un médicament mais ça servait quand même, d’habitude, à faire un peu passer la douleur.

Puis, tous ces p’tits désagréments étaient quand même bien contrebalancés par le fait que j’avais dégommé Masters et que ça faisait du bien. J’savais qu’Amon pouvait pas faire d’articles sur les matchs illégaux. Mais j’savais aussi que les nouvelles vont vite à L.A. et qu’il y a pas toujours besoin de L.A.People pour qu’une chose se sache surtout que Masters va garder des marques.

Bon, moi aussi… Mais moi, j’saurais pourquoi Masters est défiguré.

Mais j’savais aussi que tout ça allait pas plaire à Peyton. Enfin, elle sera sûrement contente pour ce que j’ai fait à Masters mais elle va m’engueuler pour ma figure. En espérant que ma respiration arrête de siffler et que j’arrête de tousser un fois arrivé...

J’roulai vite et j’crois que j’ai brûlé un feu rouge mais c’est toujours comme ça que j’conduis alors j’peux aisément dire que j’arrivai sans encombre chez moi. J’garai ma voiture dans le garage avant d’en sortir sans ma bouteille que vodka que j’avais oublié sur le siège passager.

J’ouvris la porte qui séparait le garage de la villa et quand j’vis que Peyton était juste derrière j’sursautai un grand coup avant de me figer sur place. L’était là Peyton, à m’attendre, les bras croisés et son p’tit air buté.

Han… Ça s’annonçait mal…

J’me mordis la lèvre plissant légèrement les yeux alors que j’crus un instant qu’elle allait me crier dessus. Mais à la place sa bouche se ferma et ses yeux s’ouvrirent tout grand. Et elle ouvrit la bouche pour, finalement me demander ce qui s’était passé… J’me grattai l’arrière de la tête. J’savais pas par où commencer, en fait.

-Ben… Heu…

Ouais… C’était pas forcément un bon début. Fallait que j’commence par le positif ? Bah… En fait… Pour moi… Y’a que du positif si on oublie les blessures.

Et Peyton y alla de sa p’tite hypothèse comme quoi j’devais avoir fait un accident de voiture. Ouais… Tout le monde pensait à ça en premier et j’voyais vraiment pas pourquoi. En fait, si, j’voyais très bien pourquoi, mais bon…

-Non. J’ai pas fait d’accident de voiture. Ni rien de tout ça, chérie. En fait… Ben… J’suis allé à la salle de sport et y’avait des matchs de boxe. Moi, j’allais juste là pour regarder comme j’fais souvent.

Ouais, on va p’t-être pas parler des paris tout de suite. Surtout que j’en avais pas fait aujourd’hui alors ça servait à rien de le mentionner.

J’marquai un p’tit pose pour reprendre mon souffle un p’tit peu parce que ma respiration sifflait un rien.

-Et y’avait Masters là-bas. T’sais, ce p’tit con de Ben Masters. Ben, il était là à frimer alors j’ai demandé à faire un match de boxe contre lui.

J’fis un p’tit sourire.

-On a fait ça et j’ai gagné ! L’était K.O.. T’aurais dû voir ça !

J’espérais qu’elle allait pas m’engueuler maintenant qu’elle savait que tout ça était pour la bonne cause.

@ Billy Lighter

J’étais furieuse et extrêmement déçue que mon mari n’ait pas daigné me prévenir de son intention de rentrer tard d’autant plus qu’il avait passé la journée à l’extérieur. Il me semble que la moindre des choses, aurait été de me passer un petit coup de fil. Au lieu de ça, il m’a laissé me faire du sang d’encre toute la soirée avec en prime une montagne de scénario d’épouvante.

J’avais la ferme intention de lui faire comprendre que de me laisser me morfondre à la maison ne se faisait pas quand il entra mais je changeais vite mon fusil d’épaule en découvrant son visage tuméfié. Ma colère laissa sa place à l’inquiétude. Je pensais immédiatement à un accident de voiture, c’était tout de même le plus plausible avec Howard !

Mais non…

L’explication était tout autre.

Je l’écoutais me raconter qu’il avait glandé toute la journée à la salle de sport pour finir sur un ring avec Ben Master comme adversaire.

De façade, j’étais très calme mais à l’intérieur, je fulminais et j’avais probablement assassiné mon mari deux ou trois fois.  Le pire c’est qu’il ne semblait même pas se rendre compte de l’absurdité de ce qu’il me racontait, des conséquences sur sa santé ! Sa respiration sifflante, son haleine d’alcool, son visage amoché et ça, ce n’est que pour ce que je vois ! Je n’imagine même pas son torse, ses bras !

Je déployais des efforts surhumains pour ne pas m’emporter ! J‘avais envie  de lui hurler dessus pour qu’il comprenne enfin qu’il ne peut pas vivre comme avant, sous prétexte qu’il en a envie mais qu’il a une femme a aimer et une santé à protéger mais qu’il continue de brûler la chandelle par les deux bouts et que s’il continu comme ça, ce ne sera plus la peine de juste essayer de faire son traitement parce qu’il sera tout simplement trop tard.

- Tu veux une médaille, j’imagine ?

Je le fusillais du regard !

Même Dexter avait comprit qu’il valait probablement mieux se faire discret puisqu’il quitta la pièce pour aller se cacher quelque part.

- Parfois, je me demande à si tu penses avant d’agir, enfin, Howard ! Tu agis vraiment comme un crétin !

Le pire, c’est que je savais d’avance que cette conversation n’aboutirait jamais nulle part parce que mon mari ne comprendrait jamais qu’il n’a pas une infinité de vie à vivre.

- Tu as bu ? Et tu t’es battu ! Et le médecin t’a dit quoi ? Ah mais probablement rien parce que je suis certaine que tu n’es pas allé montrer ton visage ! Si ça se trouve, tu as une commotion !

Je m’emportais, je commençais à lever le ton et je tournais les talons pour m’en aller. Marche me ferais peut-être descendre de mes grands chevaux mais… non en fait je ne faisais que m’emporter encore plus.

- J’y crois pas ! Tu agis comme un gamin, tu fais tout le contraire de ce que tu dois faire pour aller mieux ! Tu vas finir par faire de moi une veuve, putain ! Mais grandis un peu, j’en ai marre de ça !

@ Billy Lighter

Comme Peyton croyait que j’avais fait un accident de voiture et que j’trouvais la vérité beaucoup plus glorieuse alors j’dis la vérité à Peyton. J’expliquai pour le match de boxe avec Masters que j’avais gagné. Bon… J’avais quelques égratignures et un super mal de crâne mais j’étais sûr que c’était pas pire que Masters que j’avais foutu K.O..

Mais au lieu de se radoucis, le regard de Peyton se durcis. Elle me foudroyait carrément du regard avant de me demander si j’voulais une médaille. Mes lèvres se pincèrent alors que j’commençais à me rendre compte qu’elle allait me passer un sacré savon.

-Ben… Heu…

J’regardai vers Dexter pour trouver du soutien mais il s’était barré dans l’autre pièce. Han… Le traitre… Il pouvait pas rester pour m’aider, non ? La prochaine fois que c’est lui qui se fait engueuler, j’me barrerais dans l’autre bien aussi… Même si… Bah, Peyton engueulait jamais Dexter. Donc bon…

Peyton demanda si j’réfléchissais avant d’agir avant de dire que j’agissais comme un crétin. Aïe… Ça faisait mal. Parce que ce genre de réflexion, j’l’avais déjà entendu dans la bouche de ma mère et j’croyais que je l’entendrais plus maintenant que j’voyais plus ma mère. Mais je m’étais trompé. Je soupirai prenant un air un peu triste.

-Peyton… J’suis pas mort, tu sais.

Elle me demanda alors ce que le médecin avait dit. Quel médecin ? Mais quand elle déclara que j’étais sûrement pas allé montrer mon visage à un médecin, mes lèvres se pincèrent à nouveau. Bah ouais… J’y étais pas allé. C’est pas si grave ce que j’avais. Quelques strippes sur mon arcade et ça sera bon, non ? J’avais déjà vu bien pire. Et même si j’ai une commotion, le médecin, il pourra pas faire grand-chose, j’crois.

-Ben… Peyton… J’allais pas aller chez le médecin. T’sais, il y en a aucun d’ouvert à cette heure-ci. Et l’hôpital ça m’aurait pris une plombe avant qu’on s’occupe de moi et tu te serais encore plus inquiétée.

Plus Peyton s’emportait, plus j’allais mal à la tête au point que ça commençait un p’tit peu à devenir insupportable. J’avais la nausée mais j’disais rien parce que Peyton s’était mise à marcher ce qui était vraiment pas bon signe. J’la connaissais. Ça voulait dire qu’elle était ultra énervée.

Elle disait que j’agissais comme un gamin. Que j’allais finir par la rendre veuve et qu’elle en avait marre de tout ça. Et plus elle haussait le ton, plus je plissais les yeux parce que mon mal de crâne s’amplifiait. Je m’approchais un peu d’elle, même si ma tête tournait.

-Peyton… J’voulais pas t’inquiéter. Quand j’ai vu Masters, j’ai pas vraiment réfléchi. Ce type est un connard. J’devais faire ça. Fallait bien que j’le remette à sa place, non ?

J’osai pas toucher Peyton de peur qu’elle me retourne une gifle. J’crois que si j’prenais une gifle, j’allais vomir.

-S’te plait, Peyton… Arrête de marcher partout, ok ? J’le ferais plus. J’me battrais plus comme ça. Mais s’il te plait, arrête de m’en vouloir. J’suis en vie. C’est le principal, non ? J’suis pas en cristal non plus. J’vais pas mourir au moindre petit effort.

J’disais ça avant de frotter mes yeux avec mon pouce et mon index parce que j’allais de plus en plus mal à la tête.

-P’tain, faut que j’m’essaye.

C’est ce que j’fis un prenant me laissant tomber dans le fauteuil alors que le sang que j’avais dans la figure avait sali un p’tit peu mes doigts.

@ Billy Lighter

Ce qui me mettait le plus en colère dans ce qu’avait fait Howard, c’est qu’il ne semblait même pas comprendre pourquoi j’étais en colère alors que ça ne pouvait être plus évident.  Je suis folle amoureuse du plus grand inconscient que la terre a jamais porté !

- Tu n’es pas mort, mais dans quel état tu t’es mis !

Il a autant la forme qu’une larve famélique !  Sa respiration est sifflante, je l’entends d’ici et son visage est couvert d’ecchymoses et de sang, ah oui, franchement, il respire de santé mon mari ! Je ne pouvais pas croire qu’avec l’avertissement que lui avait servit son médecin, il en était encore à faire du grand n’importe quoi !  Je pensais vraiment que notre nuit de noces gâchées par ses excès  lui avait servit de leçon, il faut croire que non.

- Tu aurais dû en trouver un ! Ou oui, aller perdre le reste de ta nuit à l’hôpital pour être certain que tu n’as rien de sérieux !

Et je le fusillais du regard quand il ajouta qu’en allant à l’hôpital, je me serais bien plus inquiétée.

- Au moins j’aurais été rassurée d’avoir l’avis d’un médecin ! Tu n’es pas un putain de médecin, Howard !

Plus il se justifiait, plus il me mettait en colère. Rien de ce qu’il pouvait dire ne faisait de sens à mes yeux. Comment avait-il pu simplement penser que ça pouvait être une bonne idée dans sa condition,  de faire un match de boxe, et saoul en plus !

- Pour le moment, le connard c’est toi.  Lui il n’a été que lui-même et toi tu es entré dans son jeu ! Tu avais bien plus à perdre que lui !

Je n’en démordrais pas !

Howard n’a pas pensé à moi en faisant ce combat, en fait, il n’a pas pensé du tout !

Puis je faisais les cents pas pour passer ma rage mais ça ne faisait que l’accentuer, comme si à chacun de mes pas, j’ajoutais du charbon pour attiser ma colère. Howard était convaincu qu’il allait bien, qu’il avait fait ce qu’il fallait, que tout allait bien ! Il n’y en avait pas de problème ! Pourtant son arcade sourcilière saignait, il transpirait comme un porc et il plissait des yeux comme s’il n’arrivait plus à voir clair.

- Non ! Non je ne vais pas arrêter de marcher ! Non je ne vais pas cesser de t’en vouloir ! Je ne comprends pas comment tu peux penser que tu vas bien quand c’est tout le contraire ! Et heureusement ouais que tu n’es pas en cristal !

Il serait depuis belle lurette explosé en milliers de morceaux !

Et Howard, dans sa plus belle contradiction, se laissa tomber dans un fauteuil, de longues coulisses de sang étendues sur son visage, là où il avait frotté ses doigts. Mais bon, il s’entêtait de répéter qu’il allait bien ! Il ne tenait plus debout mais il allait bien !

- Tu es certain, vraiment certain que tu vas bien ?

Je m’approchais de lui et coinçais sont menton entre mon pouce et mon index pour regarder le gâchis de plus prêt.

- Alors je te crois ! Vas te changer, je veux qu’on aille danser jusqu’aux petites heures du matin ! Comme tu vas bien, tu n’auras aucun problème à sortir avec ta femme, faire la fête, pas vrai ?

@ Billy Lighter

Bon… Le fait que j’sois pas mort suffisait pas vraiment à Peyton. Elle aurait aussi voulu que j’sois en bon état. Ce qui était triste c’est qu’elle partageait pas forcément mon bonheur d’avoir démoli Ben Masters. Elle s’en foutait un p’tit peu en fait.

Et quand j’disais que j’avais pas été voir de médecins parce qu’ils étaient fermés et qu’aller à l’hôpital l’aurait encore plus inquiéter par rapport à mon retards, elle déclara qu’elle aurait quand même préféré que j’passe à l’hosto juste pour être rassurée que j’avais rien de sérieux. Han… J’faisais vraiment tout de travers. Chaque fois que j’suis en couple avec une fille, elle me fait bien comprendre que j’fais tout de travers. C’était particulièrement le cas avec Maria… J’soupirai.

-Ouais, j’sais que j’suis pas un putain de médecin. Mais j’pense pas que j’ai besoin d’un médecin, là. Justes de strippes pour mon arcade et c’est tout. Si j’étais vraiment mal, j’le sentirais, chérie.

Ouais… Bon… J’avais un p’tit peu mal à la tête mais pas de là à aller à l’hosto. J’suis un Stone… Dans ma famille, on va à l’hosto que quand on est au bord de la mort. Et j’suis pas au bord de la mort.

J’expliquai à Peyton que Masters était un connard et que, du coup, j’avais pas vraiment pu m’empêcher de faire ce que j’avais fait. Mais ce qu’elle répliqua me fit pincer les lèvres. Moi ? Le connard ? C’est pas cool… En plus, j’suis pas vraiment entré dans le jeu de Masters vu que c’est moi qui ait proposé le combat. Du coup, c’est plutôt lui qui est entré dans le mien. Et qu’est-ce que j’avais à perdre ? J’vais pas m’arrêter de m’amuser à cause de ma maladie. Ça, c’était clair…

Mais j’dis rien hormis un p’tit marmonnement pour dire :

-J’suis pas un connard…

Et Peyton s’était mise à marcher et à hausser le ton ce qui me filait de plus en plus mal à la tête au point où j’devais plisser les yeux pour m’empêcher de vomir. Mais elle voulait pas arrêter de marcher… Ni de m’en vouloir d’ailleurs. J’soupirai et pris un air triste alors qu’elle disait que j’allais pas bien.

-S’te plait, Peyton… Arrête de crier et de marcher…

Juste pour que ça résonne pas trop fort dans ma tête. D’ailleurs, ça en était au point où j’dus m’asseoir me laissant tomber dans le fauteuil alors que Peyton demandait si j'étais vraiment sûr que j’allais bien. J’hochai de la tête… Par « bien », j’voulais dire que j’avais déjà vu bien pire mais j’avais pas la force de faire une définition complète de ce que j’entendais par « bien ».

Peyton s’approcha alors de moi et cala mon menton entre ses doigts. Je plissai les yeux alors que son regard était plongé dans le sien et qu’elle… Demanda à ce qu’on aille danser jusqu’aux p’tites heures du matin.

Hein ?

J’voyais où elle voulait en venir. Elle voulait me faire avouer que j’allais pas bien. Mes lèvres se pincèrent. J’me voyais vraiment mal faire ça… J’étais super crevé et si j’dansais, j’allais tout simplement vomir.

-Heu… Ben… Bon, ok, j’vais p’t-être pas assez bien pour ça. En fait, j’crois que j’vais juste assez bien pour aller dormir. Mais j’te jure que j’ai rien de grave, ok ? Et j’suis désolé aussi…

Qu’est-ce que j’pouvais dire de plus ? J’pouvais, de toute façon, pas revenir en arrière, comme d’habitude. J’pris un air triste.

-Tu vas m’en vouloir jusqu’à quand ? Parce que je…

J’eus pas le temps de finir ma phrase que je fus pris d’un super gros mal de crâne… J’eus le réflexe de me lever pour courir jusqu’à la salle de bain pour vomir dans les toilettes sans que j’puisse me retenir. Quand j’fus sûr de plus vomir, j’me laissai tomber assis contre le mur reprenant mon souffle alors que ma respiration s’était remise à siffler plus fort.

Bon ok… 1-0 pour Peyton…

@ Billy Lighter

Howard pourrait dire tout ce qu’il voulait, je ne décolèrerais pas. Je pensais que notre amour avait une valeur à ses yeux, assez pour qu’il prenne soin de lui et fasse l’effort nécessaire pour éviter de se mettre dans des situations comme celle de ce soir.

J’étais prête à parier ma vie qu’il ne suivait pas son traitement par lui-même. Je ne pouvais pas le surveiller constamment.  Je me rendais bien compte que c’était une erreur ! Avait-il vraiment envie que je devienne une épouse castrante qui allait le suivre comme son ombre uniquement pour éviter qu’il fasse des conneries?

Je pouvais très bien le faire, ce n’était pas un problème !

Il n’avait même pas prit la peine d’aller voir un médecin, pourtant il devait savoir l’impact qu’un coup de poing à la tête pouvait avoir. Alors je ne résistais pas à lui donner une chiquenaude  sur son arcade fendue dont le sang coulait le long de son visage.

- Et bien tu aurais dû quand même, ne serait-ce que pour te et ME rassurer !

Pourquoi avoir fait ce combat avec Ben Master ? Il avait quoi à prouver de plus envers lui ? Il avait prouvé qu’il était meilleur batteur, jamais personne n’avait acclamé Master comme Howard l’était quand il prenait place derrière sa batterie. Il se devait vraiment  de s’en prendre physiquement à lui pour savoir lequel des deux pissaient le plus loin ?

- Ok, alors homme du Neandertal ! C’est quoi la suite ? Tu vas me traîner par les cheveux jusque dans notre chambre pour me montrer ta grosse massue ? Ne compte pas sur moi pour te torcher en plus !

Je rageais au point où j’en avais mal au ventre. Je serrais si fort les poings pour me pas éclater d’avantage que mes ongles s’enfonçaient dans mes paumes.

Puisqu’Howard s’entête à me répéter qu’il allait bien, je décidais de changer de tactique. Je pris son visage entre on pouce et mon index pour mieux le regarder.  On aurait dit qu’il avait l’œil renfoncé par en dedans. C’était  l’ecchymose naissante qui donnait cette impression là et ce n’était vraiment pas beau à voir.

- Non ! Je veux aller danser et tu vas m’amener danser ! Je te laisse le temps de prendre une douche et de te changer mais pas une minute de plus.

Je savais que jamais il n’aurait la force de me sortir de la maison. Il finit même par avouer ne pas en avoir la force, d’avoir uniquement envie de dormir.  

- Oh mais mon amour, la dernière chose qu’il faut quand on a reçu un coup à la tête, c’est de dormir, tu devrais le savoir, souviens toi comment ce fut pour moi après que tu m’aies frappé…

C’était, encore entre nous, un sujet tabou mais ma colère ne me permettait pas de doser mes paroles.

- Jusqu’à ce que tu ailles voir un médecin !

Je n’étais même pas certaine que mon mari m’ait entendu jusqu’au bout parce qu’il se leva et s’en alla jusqu’à la salle de bain la plus proche, vomir ses trippes dans la cuvette avant de se laisser  aller, appuyé contre le mur de la salle de bain.  Je le suivis et assistais impuissante à ce triste spectacle. Je mouillais une serviette d’eau froide et la lui lançais. Je n’avais pas l’intention de m’apitoyer sur son sort et de le dorloter.

- Je te donne deux choix.  Tu conduis toi-même pour te rendre à l’hôpital ou j’appel un ambulance ?

@ Billy Lighter

J’fis une grimace quand Peyton fit une pichenette sur mon arcade. Mais… Ça fait mal ! Tout ça pour me dire qu’elle aurait été plus rassurée si j’avais été voir un médecin… Moi qui croyait justement que faire un détour par chez le médecin l’aurait inquiéter encore plus… J’suis toujours à côté de la plaque de toute façon.

J’fis une moue en baissant un peu les yeux comme toute réponse. N’empêche que j’étais quand même pas un connard et que j’avais vraiment pas pu m’empêcher de refaire le portrait à Ben Masters. Evidemment, Peyton, elle voyait ça comme une façon que j’avais eu de montrer à Masters que j’en avais une plus grosse que lui. J’fis la moue. Han… Pourquoi faut qu’elle exagère toujours avec ses métaphores ? J’suis pas comme ça… C’est juste que… Ce type est vraiment un connard et que j’voulais lui montrer que, le karma des connards finit toujours par les rattraper. J’regrettais pas, en fait, d’avoir fait ce p’tit combat. Pas du tout. Mais j’faisais semblant de regretter un peu parce que Peyton s’énervait de plus en plus et haussait de plus en plus le ton ce qui me donnait super mal à la tête. J’soupirai.

-Han… Mais t’exagère, Peyton… Masters ce fout tout l’temps de ma tronche alors fallait bien que j’réagisse. L’est super méchant, tu sais.

Mais y’avait rien à faire… Elle restait fâchée et moi, j’ commençais à avoir tellement mal que j’dus m’asseoir sur le fauteuil. Peyton se mis à ma hauteur et demanda à ce qu’on aille danser… Hein ? J’pris le temps de capter l’information avant de lui dire que j’étais pas si en forme que ça pour ça. Mais elle persistait à vouloir partir. J’pris un air triste.

-Mais… Peyton…

Ouais, j’étais pas assez en forme pour ça. Et à chaque seconde, j’sentais que mon mal de tête empirait. Ça devenait un p’tit peu insupportable au point que j’dis à Peyton que lui mieux à faire pour moi était d’aller dormir. Mais elle répliqua que dormir c’était pas le mieux quand on s’prenait un poing dans la gueule… Son allusion à ce que j’lui avais fait était assez clair que pour que j’fronce les sourcils et que j’fasse la moue.

-Ça, c’est pas cool, chérie…

Ouais… Vraiment pas cool. C’était pas vraiment un sujet dont j’aimais parler et là, elle s’en servait comme d’une arme. Un p’tit peu comme Kenzie m’avait comparé à ma mère… Ça non plus c’était pas cool. Y’a des gens, parfois, ils oublient que j’ai un cœur aussi. C’est pas parce que j’ai l’air de m’foutre de tout que j’me fous vraiment de tout.

J’lui demandai, ensuite, jusqu’à quand elle allait m’en vouloir. Mais j’eus pas vraiment le temps d’entendre la réponse… J’devais vomir ! Et c’est ce que je fis en aillant juste eu le temps d’aller jusqu’à la salle de bain. Mon mal de crâne avait fait qu’augmenter encore et, du coup, je m’étais laissé aller contre le mur assis par terre.

Peyton m’avait suivi et j’levai mes yeux un peu mouillé, maintenant, vers elle avant qu’elle avant qu’elle ne me lance une serviette mouillée sur moi. J’la pris et commençai à essuyer un p’tit peu le sang mais, surtout, la transpiration qui perlait de mon front. J’plissai à nouveau les yeux alors que Peyton me laissa devant un choix.

Bon… Ok… J’crois que ça servait plus à rien de dire que j’allais bien parce que… Bah, j’allais pas bien, en fait.

-J’crois que…

J’commençai à me relever… Mais j’sentis à nouveau des nausées et j’vomis à nouveau dans les toilettes sans pouvoir me retenir. Quand j’fus bien certain de plus vomir, j’me remis contre le mur reprenant à nouveau mon souffle qui se faisait de plus en plus court.

Non… J’voulais pas vomir dans ma Mustang… Puis… J’avais mal à la tête.

-J’crois que… C’est mieux l’ambulance… Ouais… J’crois que c’est mieux… Vraiment mieux…

La serviette était pleine de sang maintenant et j’la regardai d’un air dépité…

-Désolé, chérie… J’le ferais plus… S’te plait… Pardonne-moi…

J’voulais qu’elle redevienne gentille, moi… C’est tout…

@ Billy Lighter

Howard trouvait que j’exagérais avec mes inquiétudes et ma colère et n’avait qu’en bouche la même chanson ! Master méritait de se faire remonter les bretelles et il était fier d’être celui qui l’avait fait.  Jusqu’à un certains point, je pouvais  lui accorder que ce type méritait une leçon mais ce n’était pas nécessaire que mon mari se fasse démolir le visage pour la cause ! Il devait y avoir une file de gens prêts qu’à ça !

Je commence à bien le connaitre mon mari et je sais qu’il me répète bien aller uniquement pour que je cesse de m’inquiéter  mais je suis plus entêté que lui et prête à tout pour le lui faire avouer ce que je veux entendre.  Je lui propose donc… non… en fait je lui ordonne de m’accompagner en boîte pour aller danser jusqu’aux petites heures du matin ! Il dit qu’il va bien alors il ne devrait pas avoir de difficulté à me faire ce plaisir !

Mais Howard ne l’entendait pas ainsi ! Mon cher mari  n’avait pas la force de sortir faire la fête avec moi tout ce qu’il voulait c’était d’aller dormir. Alors, je ne manquais pas de lui envoyer en pleine tronche l’argument qu’il devait pourtant savoir ce qui se passait après un bon coup porté à la tête.

- Ben justement ! C’est loin d’être cool !

Je savais, j’y allais fort mais  si je ne me secouais pas bien comme il faut, il restera là, à faire la larve, à dire que tout va bien et que c’était tellement bien de défaire la gueule de Ben Master, de se croire le héros du jour bref !  

Hors de question !

Je le piquais au vif, je le poussais jusqu’à ce qu’il n’en puisse plus et qu’il court jusqu’aux toilettes se vider les tripes. Je n’étais pas insensible aux malheurs d’Howard mais j’étais convaincu qu’une bonne leçon lui rentrerait une bonne fois pour toute dans la tête qu’il n’était pas immortel et qu’un jour, il paierait de sa vie ses conneries.

Je le plaçais devant un choix qui aurait le même résultat.

- J’appel immédiatement !

Sans attendre, parce qu’il pourrait bien changer d’idée, je couru au téléphone le plus proche et je composais le numéro des urgences et demandais à ce qu’on envoie une ambulance. Et quand j’eu la confirmation qu’elle serait chez nous rapidement, je retournais aux côtés d’Howard et là, j’étais prête à en prendre soin et l’épauler.

- L’ambulance s’en vient mon amour, tout ira bien, d’accord ?

Je rinçais la serviette et la lui passais dans le cou et sur le front.

- J’ai eu peur Howard ! Tu n’as aucune idée de combien en dedans je peux être morte de trouille quand tu fais des conneries comme ça !

Il me demandait pardon et moi je l’enlaçais et l’embrassais dans ses cheveux mouillés de sueurs et dans son cou.

- Je t’aime tellement ! S’il devait t’arriver quelque chose, je ne survivrais pas, Howard !

@ Billy Lighter

J’étais pénard, dans mon ambulance, garée sur les hauteurs d’Hollywood d’où je pouvais voir toute la ville ! Le paysage était magnifique avec toutes les lampes allumées ! Je contemplais la ville, les pied sur le tableau de bord de mon ambulance, l’infirmier et le médecin qui m’accompagnaient tranquillement assis dehors, sur un banc, pour regarder et profiter du même paysage que moi.

Vu comme ça, on aurait pu croire à une nuit calme sur une ville tranquille… Mais le paysage était trompeur : Los Angeles n’arrêtait jamais de grouiller et il se passait toujours des trucs, là en bas. On pouvait être appelés pour tout et n’importe quoi : une femme sur le point d’accoucher, les résultats d’une fusillade, un petit vieux qui se serait pelleté chez lui… des morts… Ouais, ça aussi…

Mais là pour l’instant, L.A. retenait son souffle et même notre radio dans le véhicule ne grésillait pas.

Ça ressemblait fort au calme avant la tempête…

J’en profitais pour manger des biscuits et boire du coca, histoire de tenir toute la nuit puisque je bossais toute la nuit, avec mes deux compères.

Mais le calme fut de courte durée et je jetai mon paquet de biscuit sur le tableau de bord quand l’adresse donnée à qui voulait l’entendre, je la reconnu comme étant celle d’Howard !

Je pris la radio et répondis en faisant de grands signes aux deux autres pour qu’ils embarquent.

-Dispatch pour A254, on prend l’intervention. Je répète, on prend l’intervention.

Qu’est-ce qui était encore arrivé à Howard ? Je me le demandais. Je démarrai en trombe une fois mes compagnons à bord et descendit des collines de Hollywood pour prendre la direction de Beverly Hills…

Il pouvait être arrivé plein de chose à Howard… un crash en bagnole serait la première chose qui me viendrait à l’esprit mais s’il était chez lui, ça ne pouvait pas être ça, je supposais. Alors peut-être que c’était à cause de sa fameuse maladie dont L.A.People avait parlé et don il m’avait lui-même parlé aussi…

Je devais secouer un peu mes amis à l’arrière parce que le stress me faisait conduire un peu brusquement : comme si j’avais conduit la Camaro et non l’ambulance.

Et si c’était sa femme à qui il était arrivé quelque chose ?

Bref, je m’inquiétais, Pour Howard et pour son couple…

On finit par arriver à l’adresse, et le grand portail était déjà ouvert. Je sautai hors de l’ambulance avant même mes deux compères et courus jusqu’à la porte d’entrée où je sonnai puis tambourinai à la porte.

Ce fut la toute petite Lola qui m’invita à entrer, ainsi qu’un petit chien qui me fit la fête en me voyant arriver.

-Nous sommes là, tout va bien se passer, Madame Stone… Où est Howard ? C’est un ami… Vous vous rappelez de moi ? J’étais au mariage à Vegas !

L’infirmier et le médecin m’emboîtèrent le pas à l’intérieur, attendant que Lola nous mène à Howard.

-C’est pas trop grave, j’espère ? Encore un coup où Howard nous fait une montagne d’une taupinière… Au moins, il ne s’est pas crashé en bagnole, cette fois.

Non, la bagnole, je l’avais vue dans l’allée et elle avait l’air en parfait état.

@ Billy Lighter

Ouais, j’me doutais que c’était loin d’être cool mais me le rappeler, c’était pas cool non plus. Elle savait que j’m’en voulais à fond pour ce que j’lui avais fait même si ça avait conduit, quelque part, à là où on était aujourd’hui.

Mais j’pus pas vraiment argumenter longtemps sur aucun sujet. Déjà, j’avouai aller pas si bien et d’avoir rien qu’envie de dormir avant que mon karma ne se mette à donner raison à Peyton quand j’dus courir jusqu’à la salle de bain pour vomir toutes mes tripes.

Ok, j’allais pas super bien et j’avais l’impression que ça empirait, en plus. J’transpirais, ma respiration sifflait et, surtout, j’crevais de mal à la tête. Han… L’avait frappé si fort que ça, le Masters ?

Du coup, quand Peyton me mit devant un choix qui m’amènera, de toute façon, au même endroit, j’choisis le choix qui me permettra de faire le moins d’effort parce que, de toute façon, j’crois que j’allais encore vomir d’ici quelques minutes…

L’en fallu pas plus pour que Peyton s’en aille téléphoner. Moi, j’suis resté assis dans la salle de bain essayant de me retenir de vomir encore. Et quand Peyton revint, j’lui fis mes p’tits yeux pour qu’elle arrête d’être fâchée contre moi. Contre toute attente, elle se radoucit me disant que l’ambulance arrivait.

-Cool. Ok, chérie.

J’souris faiblement avant de frissonner un p’tit peu quand elle passa la serviette sur mon cou et mon front. J’avais chaud et la serviette était pas si chaude.

Elle disait qu’elle avait eu peur. Ouais… J’sais… J’voulais pas lui faire peur. J’ai pas trop réfléchis à ça. J’pris un air triste.

-J’suis désolé, Peyton. J’ferais plus le con, la prochaine fois. C’est promis.

Ouais, j’sais… Mes promesses valent pas grand-chose. Mais j’savais pas trop ce que j’pouvais dire d’autre dans cette position.

Elle embrassa mes cheveux et mon cou me faisant à nouveau frissonner mais plutôt de plaisir, cette fois. Et elle disait qu’elle m’aimait et qu’elle s’en remettrait pas s’il m’arrivait quelque chose. J’crois que c’est la première fois qu’on me disait ça aussi clairement. J’passai mes doigts sur sa joue et j’souris un peu.

-J’t’aime aussi, chérie. Et j’ferais attention, maintenant, c’est promis.

Encore une promesse… J’devrais p’t-être arrêter d’en faire. Mais c’était comme un réflexe et une façon de me faire pardonner. Parce que j’voulais que Peyton me pardonne.

Les minutes qui suivirent furent pas facile. Peyton essuyai le sang comme elle pouvait mais j’pouvais pas m’empêcher de l’interrompre pour vomir chaque fois que la douleur dans ma tête arrivait à un seuil tellement intolérable que j’pouvais pas m’empêcher de vomir. Seulement, j’pouvais pas vomir et respirer en même temps ce qui faisait que chaque fois que j’me redressai, c’était pour reprendre mon souffle difficilement.

Ouais, c’était super pénible.

Mais, heureusement, la sonnette finit par sonne et Peyton alla ouvrir à ce qui devait être les ambulanciers. La porte de la salle de bain étant ouverte, j’pouvais plus ou moins entendre ce qu’ils se disaient.

Han… C’était Sonny ! J’reconnaissais sa voix. C’est cool que ça soit Sonny. C’était mieux que quelqu’un d’autre. En espérant qu’il me fasse pas trop la morale, lui aussi. Même si c’était pas vraiment le genre de Sonny. C’était plutôt, l’genre d’Amon, ça.

J’entendais d’ici qu’il parlait d’accident de bagnole. J’fis une moue triste. Décidément…

-Nan, j’me suis pas crashé !

C’est ce que j’disais assez fort depuis la salle de bain d’où j’avais pas bougé.

-C'est toi Sonny? S'te plait, viens vite, j’suis à la salle de bain… Heu… Celle qui est près du…

Salon… C’est ce que j’dis avant de vomir encore… Mais j’vomissais quasi plus rien… Juste ce qu’il me restait dans mon estomac et que j’avais pas bouffé… C’était vraiment pénible…

@ Billy Lighter

Howard est l’homme de ma vie et je l’aime plus que tout au monde.  Seulement, quand il agit comme un idiot, il vient réveiller ma pire crainte, celle de le perdre et je me sens  à ce point mal que je réagis violement.  En répondant avec colère, je cherche à le provoquer pour qu’il finisse par comprendre de lui-même à quel point il joue avec le feu.

Je ne pourrai jamais avoir la certitude que ça fonctionne mais quand il s’effondre devant la cuvette pour se vomir les trippes jusqu’à ne plus rien avoir à sortir, il n’a d’autre choix que de choisir l’une des deux options que je lui impose et qui, l’une comme l’autre, le mèneront à l’hôpital.

J’appel donc une ambulance et la dame qui me répond me rassure en me disant qu’une équipe médical sera très bientôt chez moi.  Je me sens soulagé d’un poids énorme et je peux, me laisser aller auprès d’Howard tout en lui passant une serviette sur le front et le cou et lui avouer à quel point j’ai peur de le perdre. Je préférerais mourir que de vivre ma vie sans lui.

Howard promit de faire attention et je sus à ce moment précis qu’il allait s’en sortir.  S’il était encore en mesure de me charrier de promesse qu’il n’avait pas l’intention de tenir, c’est qu’il allait passer au travers ! Je commence à bien le connaître, mon mari !

Je fus soulagée quand  la sonnette se fit entendre et je me précipitais pour ouvrir la porte aux ambulanciers. Je reconnu un ami d’Howard, son nom m’échappais mais qu’importe, j’aurais le temps de le lui demander plus tard.

- Oui… je me souviens… Par là… suivez-moi !

Je les guidais vers la petite salle d’eau où se trouvait Howard, toujours en grand conversation avec la cuvette seulement, il n’avait plus rien à rendre et ça ne faisais que m’inquiéter d’avantage. Il allait peut-être se provoquer une irritation à force de forcer pour vomir.

Howard rouspéta qu’il n’avait pas eu d’accident de voiture, même à moitié mort, il a encore assez de fierté pour défendre ses habileté de conducteur.

Sonny, merci à Howard de m’avoir rafraîchit la mémoire, et ses collègues prirent en charge Howard alors que moi, je couru chercher un sac et y fourrais des trucs pour mon mari dont entre autre choses, sa liste de médicament et ses inhalateurs pour son traitement.  Je me disais que le médecin qui le prendrait en charge apprécierait d’avoir déjà des pistes plutôt que de faire demander le dossier, devoir attendre enfin bref…  

- Est-ce que je peux monter à bord de l’ambulance avec lui ?

Puis que je ne sais pas conduire et que je n’aurais pas la patience d’attendre un taxi, j’espérais qu’on m’accorde ce droit. Je suis sa femme après tout. Il me semble logique que j’ai le droit d’être auprès de mon mari peu importe la situation.

Je tenais la main d’Howard et je le regardais avec amour puis je regardais Sonny alors que les autres papillonnaient tout autour pour tout mettre en place pour le transport.

- Tout va bien aller, n’est-ce pas ?

@ Billy Lighter

J’étais arrivé chez Howard, avec mes collègues, en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire. Je connaissais tous les raccourcis de la ville et en plus, je ne roulais pas lentement. Bref, quand j’arrivai chez Howard, j’étais le premier à la porte pour y sonner… Et c’est un tout petit bout de femme qui m’ouvrit : la star Lola que j’avais déjà pu croiser au mariage d’Howard.

Je me présentai comme étant l’ami d’Howard et fort heureusement, elle se rappelait de moi. Je n’aurais pas voulu paraître prétentieux ou mythomane. Non, le seul mythomane que je connaissais, c’était Howard.

Lola nous fis signe de la suivre et pendant que je la suivais, je prospectais sur ce que pouvait bien avoir Howard… Elle ne courait pas, elle ne pleurait pas, j’imaginais donc qu’Howard n’était pas à l’article de la mort. Et quand j’imaginai qu’il s’était encore pelleté en bagnole, j’entendis sa voix protester…

S’il avait encore la force de protester, c’était que ça n’allait pas si mal. Peut-être même que Lola avait un peu paniqué et que l’état d’Howard ne requérait pas d’aller à l’hôpital.  Mais la suite de ce que dis Howard suffit à m’inquiéter un peu quand même…

On arriva finalement dans une petite salle de bain où Howard était accroché aux chiottes à vomir du vide. Il avait des marques plein la figure.

-Nom de Dieu mais qu’est-ce que t’as fait encore ?

Je laissai passer le médecin devant, qui envoya le faisceau d’une petite lampe torche dans les yeux d’Howard pour voir comment ils réagissaient…

Tout ça pour conclure :

-Il a une belle commotion. Le mieux est de l’emmener à l’hôpital pour le mettre sous observation et être sûr qu’il n’a pas d’hémorragie interne… Je ne pense pas qu’il en ait mais mieux vaut être prudent.

Je hochai la tête et posai ma main sur l’épaule de lola qui se demandait si elle pouvait monter dans l’ambulance.

-Bien sûr… Vous pouvez monter à l’arrière avec Howard, ou à l’avant avec moi. Je vais vous emmener à l’hosto en moins de deux.

Même si le cas d’Howard ne nécessitait pas de rouler comme un taré, j’allais le faire quand même, juste pour le plaisir. Et pour montrer aussi à Lola et Howard que je prenais leur cas très au sérieux.

Puis, je me tournai vers Howard et me penchai pour l’aider à se lever en le tenant par le bras.

-Allez, tu vas marcher jusqu’à l’ambulance… Tu n’es pas assez à l’article de la mort que pour avoir droit au brancard.

Je l’aidai à marcher, essayant de le secouer le moins possible.

-Mais dis-moi, si tu ne t’en pas crashé, comment tu t’es fait ça ? T’as été te balader dans l’Eastside ou quoi ?

On arriva dehors et je laissai Peyton aller s’installer dans l’ambulance avant d’aider Howard à monter à l’arrière et à l’allonger sur le lit prévu à cet effet.

-Je vais essayer que ça ne secoue pas trop.

@ Billy Lighter

J’venais d’entendre la voix de Sonny alors j’étais quand même un p’tit peu content que ça soit lui. Enfin, en espérant qu’il me fasse pas la morale, lui aussi, mais j’crois pas qu’il le fera. Même s’il commençait déjà un p’tit peu en disant, qu’au moins, cette fois, c’était pas à cause d’un accident de voiture… Mais j’pus pas protester trop longtemps parce que j’dus encore une fois vomir même si plus rien ne sortait.

Et Sonny entra dans la pièce avec Peyton et deux médecins. Il s’exclama demanda ce que j’avais encore fait.

-Ben… Heu…

J’allais répondre mais les deux médecins se ruèrent sur moi et m’envoyèrent un foutu faisceau de lumière en plein dans les yeux ce qui m’fit avoir un haut le cœur.

-Han… Stop… Ça fait super mal…

Peyton, elle, s’était déjà éclipsée, j’sais pas trop pourquoi alors que les médecins m’regardaient sous toutes les coutures alors que j’affichai un air super malheureux. Ils me maltraitaient…

Les médecins finirent par rendre leur verdict et mon air se fit encore plus triste quand ils annoncèrent que j’avais une commotion et que j’devais aller à l’hosto pour rester sous observation.

-Han… C’est naze…

Mais j’avais pas le choix surtout que Peyton avait déjà fait mon sac apparemment vu qu’elle ne portait un, une fois revenue parmi nous. Elle demanda si elle pouvait venir dans l’ambulance.

-Viens à l’arrière avec moi, chérie. J’veux pas rester seul avec les méchants médecins…

L’un d’autre eux leva un sourcil alors que l’autre rigola. Moi, c’est Peyton que j’regardais alors qu’elle me regardait aussi avec un air super amoureux. J’lui souris.

-Ouais, tout ira bien. T’sais, j’ai vu pire, chérie.

Ouais… Parce que c’était pas encore assez grave que pour que Sonny amène le brancard. J’fis une moue triste.

-Han, t’es sûr, vieux ? Et si j’vomis dans mon salon, moi ?

Mais il me laissa pas trop le choix et j’me mis debout avec son air et on commença à marcher doucement alors qu’il demanda comment j’m’étais fait ça.

-Ben… J’étais à la salle de sport et j’y ai vu Masters. Alors, on s’est improvisé un p’tit match de boxe. J’ai gagné… J’l’ai mis K.O., le Masters.

J’souris d’un sourire fier avant qu’on arrive à l’ambulance et qu’il me fasse me coucher sur un lit. Sonny déclara qu’il allait pas trop me secouer.

-Ouais, roule pas trop vite, vieux, sinon, j’vais encore vomir.

Et c’était pas une blague. J’regardai ensuite Peyton.

-Bah, ça va être dur de sortir en boite, chérie. Mais j’me rattraperais, j’te le promets.

J’lui fis un p’tit sourire avant que Sonny ne démarre. Han, il roulait vraiment super vite.

Pendant le trajet, les médecins me posèrent des questions avant de me laisser un p’tit peu de répits où j’pouvais fermer les yeux pour éviter de vomir. J’disais toute les trois secondes à Peyton que j’allais vomir ou que j’allais super mal jusqu’à-ce que je somnole un p’tit peu avant qu’on arrive, finalement, à l’hôpital.

-Han… On peut prendre la civière, cette fois ? J’me sens pas super méga bien…

J’avais surtout, pas vraiment envie de me lever.

-Peyton, dis-leur de m’emmener en civière jusqu’au lit d’hôpital, s’te plait. Dis à Sonny que j’me sens super mal.

Ouais, j’exagérais un p’tit peu pour pas devoir marcher.

@ Billy Lighter

Le soulagement que j’ai ressentis en voyant les ambulanciers arriver ne se décrit pas. Ils allaient prendre en charge mon époux et je me sentirais par le même fait beaucoup plus rassurée. Howard continuait de se vider les tripes dans la cuvette et j’avais beau lui rafraichir le cou et le front avec une serviette que je rinçais toutes les trente secondes, il demeurait chaud bouillant comme s’il revenait d’un marathon en pleine canicule.

L’un des ambulanciers était Sonny, un ami d’Howard que je n’ai rencontré qu’une seule fois, lors de notre mariage à Vegas. Nous n’avions pas vraiment fait connaissance mais je me souvenais de lui et j’étais heureuse de le revoir, malgré que la circonstance ne se prête pas aux discussions amicales.  Je n’en étais pas moins reconnaissante de le voir prendre en charge la situation parce qu’elle commençait à me dépasser, au fur et à mesure que les secondes s’égrenaient.

Je m’éclipsais pour leur laisser faire leur boulot et pour rassembler des trucs utiles pour Howard à l’hôpital.  Je foutais ses inhalateurs dans le sac et un peu de vêtements… bon il n’allait pas rester là des jours mais comme ses fringues en ce moment son tachées de vomit et de sang, je cru que ce ne serais pas une mauvaise idée qu’il puisse se changer quand il pourra rentrer à la maison.

Le docteur qui l’eu en premier examen ne me rassura pas avec ses suppositions de possible hémorragie interne. Je voulais rester calme mais en dedans de moi, c’était tout l’inverse. Je regardais Howard  avec une infinie tendresse et demandais si je pouvais monter à bord, c’était aussi ce que souhaitait Howard et Sonny  me proposa de soit m’installer à l’arrière, soit d’être à l’avant avec lui.

- Je préfère être à l’arrière et tenir la main de mon mari, mais merci Sonny.

Ensuite, le grand gaillard blond aida mon époux à se relever pour qu’il puisse se rendre à l’ambulance en marchant.  Howard me fit sourire quand il rouspéta, mais comme il n’avait pas le choix, il fit ça comme un grand garçon puis s’installa sur le lit à l’arrière de l’ambulance, moi sur un petit siège d’appoint très inconfortable.

Le trajet se fit sans encombre bien que j’avais l’impression que nous roulions à la vitesse de la lumière.  Ce ne sera pas avantageux si nous devions prendre le décor en ambulance mais j’imaginais que Sonny en était pas à son premier rodéo et qu’il savait exactement se qu’il faisait.

Une fois à l’hôpital, Howard supplia pour qu’on l’amène sur la civière, disant qu’il ne se sentait vraiment pas bien et c’est en mode panique que j’ordonnais qu’on déplace mon mari en utilisant un brancard.

- Sonny ! Sonny !! Howard ne se sent pas bien ! Oh ! Mon Dieu !! Il faut l’aider ! C’est mon mari…  prenez en soin !!

J’en pleurais, maintenant !

Personne ne pouvait vraiment comprendre à quel point en ce moment précis, je crevais de trouille à l’idée de perdre l’homme de ma vie !

@ Billy Lighter

Howard était fidèle à lui-même. Il geignait comme un gosse et pourtant, quand je lui demandai ce qui lui était arrivé, je compris que c’était lui-même, de son plein gré, qui s’était mis dans cet état. Je fis la moue en le regardant, le soutenant alors qu’on traversait sa villa pour atteindre la sortie devant laquelle j’avais garé l’ambulance, tous feux allumés.

En fait, le batteur s’était battu contre Ben Masters… Ils s’étaient improvisés un match de boxe. Selon Howard, il avait gagné.

-Ah ouais ? Pourtant, t’as vraiment pas une tête de vainqueur, là tout de suite, Howard.

Pourtant, il me servit quand même un sourire fier… qui ressemblait un rien à une grimace avec ses yeux plissés et les coups qui commençaient à se marquer sur son visage.

Je fis monter Howard à l’arrière et sa femme l’accompagna, puisque ce pauvre Howard semblait avoir peur des médecins.

Howard me dit de ne pas rouler trop vite et c’était ce que j’allais faire. Pour moi, ainsi que pour le médecin qui m’accompagnait, Howard ne souffrait que d’une commotion et il fallait juste l’emmener à l’hôpital par acquis de conscience, pour être sûr que le batteur n’avait pas quelque chose de plus grave…

Mais apparemment non… Si Howard avait vraiment un truc plus grave, il n’aurais pas toute cette énergie pour se plaindre et faire le bébé geignard après un match de boxe qu’il avait lui-même décidé de faire. C’était pas comme s’il avait été victime d’une agression.

Je roulai jusqu’à l’hôpital, vite, mais pas trop, en essayant de ne pas trop bousculer tout mon petit monde à l’arrière.

Une fois au Good Samaritan, je descendis de mon cockpit et allai à la rencontre d’une Lola en pleur qui appelait mon nom en disant qu’Howard ne se sentait pas bien. Elle était littéralement en train de paniquer, mais je connaissais aussi la faculté d’Howard à pouvoir se faire très laid quand il voulait attirer l’attention.

J’attrapai les deux mains de la chanteuse et la forçai à me regarder dans les yeux. Je devais me pencher un peu tant elle était petite pour moi.

-Du calme. Calmez-vous, Lola… Tout va bien aller pour Howard.

Je fis signe aux deux autres…

-Trimballez-le en civière si ça peut lui faire plaisir… Il verra ce que c’est que d’être secoué.

Ouais parce qu’il n’y avait rien de plus brinqueballant que de se faire transporter dans une civière. Là, il allait avoir vraiment le mal de mer.

Je grimpai à l’arrière pour aider les autres à le transporter, puis Lola resta à ma hauteur.

-Je suis sûr que ce n’est qu’une petite commotion… Howard a voulu faire le malin, il paye maintenant. C’est toujours comme ça. Vous ne connaissez pas encore bien Howard ?

On entra dans l’hopital où on coucha Howard sur un autre lit. Des infirmiers s’affairèrent autour de lui et Peyton et moi, je demandai à pouvoir rester ici. C’était quand même l’heure de ma pause.

Je m’approchai d’Howard, maintenant couché dans un lit bien confortable.

-Ils vont t’emmener faire un scanner… Si tu n’as rien, tu pourras rentrer chez toi… Je te ramènerai en ambulance, si tu veux.

Je regardai Lola.

-Qu’est-ce que vous en dites ?

@ Billy Lighter

Hein ? Pas une tête de vainqueur ? J’souris pourtant, non ? Ouais, ok, avec mon arcade pétée, ça le faisait pas… Puis, il venait de me retrouver devant les toilettes alors ça le faisait pas trop non plus…

-Bah, Masters encore moins, t’sais… J’l’ai mis K.O. quand même…

Bon, ok, j’me sentais pas si bien et quand j’fus dans l’ambulance, j’étais quand même content d’avoir Peyton avec moi. Parce que les médecins, ça m’faisait toujours un peu flipper. Surtout qu’ils arrêtaient pas de me poser des questions avant de, finalement, me foutre la paix pour le reste du trajet.

En arrivant, j’avais pas du tout envie de de marche à nouveau alors j’me fis un peu laid pour pouvoir faire le trajet en civière. Mais ça fonctionna un p’tit peu trop bien parce que Peyton s’affola complètement… Elle commença même à pleurer… Han… J’pensais pas que ça serait efficace à ce point… J’m’en voulais un peu aussi mais pour pas avoir l’air trop con, bah, j’pouvais pas vraiment dire tout haut que j’exagérais pour pas marcher… Non, en fait, j’me fis même un peu plus laid quand Sonny s’amena pour dire insinuer, en gros, que j’exagérais.

-Han… Mais j’ai vraiment mal, Sonny. C’est pas cool tous les mensonges que t’insinues sur moi.

J’disais ça comme si j’étais à l’article de la mort avant qu’on me foute sur une civière et… En effet, c’était super pas confortable. J’avais le mal de mer et j’me retenais de vomir jusqu’à-ce qu’on me foute dans un lit et que j’puisse pousser un soupir de soulagement.

Sonny déclara que j’allais faire un scanner et que si j’avais rien de grave, je pourrais rentrer chez moi.

-Ok, c’est cool, vieux.

Et il pouvait nous ramener en ambulance. Ça, c’était une bonne information parce que j’avais pas envie de prendre le taxi. J’regardai Peyton avant de regarder Sonny.

-Oh ouais, ça serait cool, vieux. Parce qu’on va pas prendre le taxi… J’aime pas le taxi.

J’regardai vers Peyton.

-T’en fais pas, chérie, ça va aller… J’vais m’en sortir…

Ouais, j’allais m’en sortir… Et quelques minutes après que j’ai dit ça, des infirmiers arrivèrent pour m’emmener au scanner. J’me laissai faire espérant que Peyton allait pas trop stresser ou s’ennuyer en attendant et quand j’revins, ce fut pour qu’on me dise que j’avais qu’une commotion et que j’devais juste rester chez moi quelques jours sans trop bouger. Ils me donnèrent des médicaments et avait rafistolé mon aracade avant de me ramener près de Peyton et Sonny… Mais pas en civière parce qu’ils disaient que j’savais marcher…

J’me pointais donc près de Peyton et Sonny qui devaient avoir eu les nouvelles.

-J’peux rentrer. M’ont donné des médocs… J’vais faire une overdose avec tous les médocs que j’dois prendre.

J’fis un air triste avant de regarder ma femme et mon pote.

-J’suis crevé… On rentre ? J’suis désolé encore une fois, chérie… Et j’suis désolé pour toi aussi Sonny… Même si c’est cool de t’avoir vu.

Ouais, j’aimais bien voir Sonny.

@ Billy Lighter

Une fois l’ambulance stationnée, Howard demanda à ce qu’on l’amène sur la civière car il disait ne pas se sentir bien. Il ne m’en fallut pas d’avantage pour me mettre à craindre le pire et supplier pour qu’on aide mon mari, qu’on lui prodigue les meilleurs soins.  Sans pouvoir me contrôler, je m’étais mise à trembler de la tête aux pieds, jusqu’à ce que Sonny prenne mes mains dans les siennes et me parle doucement pour me rassurer pendant que ses collègues transportaient Howard à l’intérieur de l’hôpital.

- Ok… Oui…  Oh, mon dieu !  Je suis désolée !

Il avait les mots justes pour me rassurer, un peu normal de par son métier. Des comme moi, il devait en avoir vu plus souvent qu’autrement et même, des biens pires !  Même Howard tenta de me rassurer en me disant que tout irait bien.

- Ouais… quand nous aurons les résultats de ton scanner, je le croirai, pas avant !

Je serrais le sac que j’avais préparé pour mon mari contre ma poitrine et suivis le brancard sur lequel était allongé mon inconscient de mari, pas dans le sens de comateux, vous aviez compris j’en suis certaine  et esquissais un sourire parce qu’il était heureux de pouvoir rentrer plus tard à la maison en ambulance, encore une fois.

Howard fut amené presque immédiatement pour un scanner et je restais seule avec Sonny puisque je ne pouvais pas entrer dans la pièce pendant l’examen, même si j’argumentais, même si je leur demandais à qui ils pensaient qu’ils refusaient l’accès, même si je suppliais, ce fut encore et toujours non.

Alors je restais sagement là, à sangloter et à attendre qu’on me rende mon époux.

- Je dois faire pitié à voir, hein…  Je suis désolée pour ça, je ne voulais pas me donner en spectacle mais… je l’aime.

Je regardais Sonny qui devait faire  trois fois ma grandeur.  C’est qu’il était tout en muscle et en grandeur, l’ambulancier, une solide pièce d’homme qui n’aurait aucun mal à m’écrapoutir du bout de son petit doigt.

- Je devrais appeler sa sœur ?  Je ne sais même pas le numéro de Nathan !

Je regrettais en ce moment notre querelle… elle aimerait sûrement pouvoir être là, si elle savait. Peut-être que David avait son numéro, je n’allais pas embêter Howard avec ça, surtout si le médecin décidait de l’hospitaliser…

- Ça me fait tellement mal, chaque fois qu’il fait une chose aussi stupide, même si je sais qu’au fond, il ne pense pas mal faire.  

J’haussais des épaules puis j’épongeais mes yeux avec un mouchoir aussi rugueux que du papier sablé.

- Vous voulez un café ?  J’en ai bien besoin d’un je peux…

Je ne terminais pas ma phrase puisque je fus interrompu par Howard qui en avait déjà terminé avec son examen.  Tout de suite, je l’enlaçais et l’embrassais.

- Plus jamais… ne me fais plus jamais peur comme ça mon amour !

Je lui pris le sac des mains alors qu’il proposait de rentrer mais je m’installais dans une chaise de la petite salle d’attente et je regardais les nouvelles ordonnances.

- Laisse moi je temps de regarder ça avant… est-ce que tu lui as parlé de ton traitement ? Il l’a vu dans ton dossier ? Est-ce que toutes ces nouvelles ordonnances sont compatibles avec ce que tu prends déjà ? Il y a des effets secondaires ? Est-ce que tu lui a posé la question ?

Je n’allais pas quitter l’hôpital comme ça, sans avoir parlé à son médecin et qu’il m’explique si je devais faire des soins particulier, si je devais surveiller le sommeil de mon mari pour les prochains jours, avait-il des recommandations à me faire ?

- Howard, c’est vraiment important.

@ Billy Lighter

Howard était un vrai gamin… il geignait pour un oui ou pour un non… Et il était fier de sa victoire contre Masters. Mais à part ça, il se faisait très laid pour attirer l’attention sur lui, pour qu’on s’occupe de lui. C’était typique d’Howard et à mes yeux, ça signifiait qu’il n’allait pas si mal que ça. Il me faisait même rire en disant que je disais un tas de mensonge sur lui.

-On sera fixé avec le scanner… Mais m’est avis que tu vas tranquillement repartir sur tes deux pieds.

Mais une fois à l’hôpital, Lola se mit brusquement à paniquer et je lui pris les mains pour qu’elle me regarde et qu’elle se calme. Elle sembla se reprendre un petit peu mais elle aussi voulait attendre les résultats du scanner avant de complètement se détendre. Même si j’étais presque sûr que tout allait bien se passer.

On ne pouvait quand même pas prendre le risque qu’Howard ait quelque chose qu’on ne pouvait pas voir.

Howard fut emmené pour son scanner et je me retrouvai seul avec Peyton et le staff médical qui allait et venait, vaquant à leurs activité de première urgence… Il y avait là des gens qui arrivaient dans un état bien pire que notre Howard.

J’invitai donc la jeune femme en larmes à s’écarter un peu du chemin pour attendre le retour du batteur sans être dans les pattes des médecins et infirmiers qui s’affairaient.

Lola s’excusa, disant qu’elle faisait pitié à voir.

-Ne vous excusez pas… C’est normal… Mais il va falloir vous y faire, ce n’est pas la première fois et ce ne sera pas la dernière, qu’Howard nous fera un coup pareil. Vous avez épousé un grand gamin.

Elle se demanda si elle devait appeler sa sœur, paniquant à nouveau à l’idée de ne pas avoir le numéro de Nathan que je supposais être Nathan Williams, le chanteur de The Burning Fire.

-Je pense que ça ne vaut pas la peine d’alerter le monde entier, mademoiselle Lola. Vous allez effrayer tout le monde pour rien.

Et comme de fait, alors que Peyton allait me proposer un café, Howard réapparut, debout sur ses jambes, avec quelques papiers en main, probablement ses prescriptions. Mais il marchait et son arcade avait été rafistolée. Il avait déjà un peu moins une tête de carnage ambulant.

Lola lui prit les documents des mains avant de s’asseoir sur une chaise pour feuilleter les prescriptions tout en le bombardant de questions au point que c’était moi qui allait manquer d’avoir mal à la tête dans pas longtemps. J’échangeai un regard, les yeux écarquillés, avec Howard.

-Elle est tout le temps comme ça ?

Avant de revenir sur Peyton.

-Ne vous en faites pas à ce point-là… Il n’aura qu’à prendre ses médicaments et pour le reste, ça va finir par passer. Il n’a fait que prendre quelques coups mal placés… Et c’est pas la première fois.

Je tendis la main à Lola.

-Allez, venez, je vous ramène à la maison… Le seul endroit où Howard sera vraiment bien, ce sera dans son lit, avec vous.

@ Billy Lighter

Peyton flippait… Alors que Sonny, c’était tout le contraire vu qu’il croyait que j’exagérais. Mais comme j’avais vraiment exagéré et que j’voulais pas l’avouer, j’étais bien obligé de continuer mon p’tit cinéma. Un cinéma qui, évidemment, rassura pas du tout Peyton qui voulait attendre les résultats du scanner avant d’être totalement rassurée. Même si Sonny était sûr que j’allais rentrer sur mes deux pieds.

-Han… Tant mieux.

Et à peine que j’avais pu me foutre dans le lit qu’on vint déjà me chercher pour le scanner. J’aimais pas les hôpitaux parce qu’on te foutait jamais la paix ici. On t’emmenait à gauche et à droite ou bien on venait t’emmerder dans ta propre chambre. J’sais… J’suis un grand habitué des hôpitaux surtout ces derniers temps vu que j’devais y venir au moins une fois par semaine pour divers rendez-vous bien chiant.

On me libéra après le scanner disant que j’pouvais rentrer chez moi ce qui, je l’espérais, allait quand même rassurer Peyton qui flippait comme pas possible avant que j’parte faire le scanner. P’t-être que Sonny avait réussi à la rassurer. Il faisait parfois des miracles, Sonny.

J’revins, donc, vers Peyton avec toutes mes nouvelles ordonnances au point que j’crois que j’allais mourir d’une overdose. La première chose que fit Peyton fut de m’enlacer et m’embrasser. J’souris contre ses lèvres avant qu’elle me prévienne de plus jamais lui faire ça. J’passai une main dans ses cheveux.

-Ok, j’le ferais plus, c’est promis.

J’savais pas c’était la quantième promesse que j’faisais aujourd’hui mais ça en faisait déjà quelques-unes. Mais bon, j’étais prêt à partir, maintenant. Mais pas Peyton qui voulait d’abord étudier le contenu de mes ordonnances avant de littéralement me bombarder de questions. Je la regardai avec la bouche entrouverte devant tant de questions avant que Sonny ne demande si ma femme était tout le temps comme ça. J’le fixai et hochai de la tête.

-Heu… Ouais… En général, elle est comme ça.

J’fixai, ensuite, Peyton.

-Ben, j’crois qu’il a regardé mon dossier, ouais. Moi, j’lui ai rien dit. T’sais, tout le monde sait que j’suis malade. Même Masters le savait vu que j’l’ai dit dans L.A.People donc j’suppose que le médecin le savait aussi… Moi, j’ai pas posé de questions…

Je savais que c’était important… Mais j’avais pas toutes les réponses aux questions. J’suppose que le médecin savait ce qu’il faisait.

Et Sonny la rassura encore disant que j’avais qu’à prendre ce que les médecins m’avaient prescrits. J’hochai de la tête même si Sonny arrêtait pas de dire que c’était pas la première fois et tout ça. Comme si j’étais abonné aux coups foireux… Ouais, j’sais, j’y suis abonné mais c’est pas la peine de le rappeler tout le temps.

-Oui, j’prendrais les médocs et dans quelques jours, ça ira mieux. Il a dit ça le médecin.

Sonny confirma qu’on sera mieux chez nous dans notre lit. J’affichai un p’tit sourire.

-Tu vois, Peyton, j’te l’avais dit que la meilleure solution, c’était de dormir.

J’mis ma main autour de la taille de Peyton.

-Ça va aller, chérie. Tu verras. On va rentrer et tout ira bien.

J’lui souris. Ouais, moi, j’étais sûr qu’après avoir bien dormi tout ira bien.

@ Billy Lighter

Sonny disait vrai, je le savais. Howard a ce don unique de s’empêtrer dans des histoires de tous les genres, dangereuses surtout et je devrai m’y faire… Ou pas. Il pouvait aussi finir par comprendre qu’il n’est pas immortel et que son corps un jour, ne réparera plus les dégâts qu’il lui cause.

Il me semblait que sa broncho-pneumopathie chronique obstructive était déjà un putain de bon avertissement comme quoi il ne pouvait plus faire n’importe quoi n’importe comment !  Mais Howard restera toujours Howard,  c’est ce que m’explique Sonny alors que je m’excusais pour  mon comportement limite hystérique.

- Oui… J’ai épousé un éternel adolescent, et il ne sait même pas à quel point je peux l’aimer !

Assez pour faire tourner la terre en sens inverse !

Les mots de Sonny m’aidèrent à me calmer mais ma tête, qui ne cesse jamais de réfléchir, réalimenta mon sentiment de panique alors que je pensais que nous devrions informer Mackenzie de ce qui arrivait à son frère ! Si Howard devait faire un malaise dans le scanner et… oh mon dieu ! Je ne veux pas penser aux conséquences… Mais sa sœur avait le droit de savoir, non ?  Et là encore, Sonny me rassura en me disant que rien ne servait d’alerter tout le monde.

- Peyton… ou Madame Stone si vous y tenez  vraiment mais, Peyton ça ira et…oui, vous avez encore raison Je vais laisser Howard le lui dire lui-même s’il le juge nécessaire.

Howard nous rejoignit ensuite, ce fut rapide, trop, selon moi mais je devais faire confiance aux médecins, je n’avais pas d’autre choix. Si nous étions à New York, il aurait eu droit à la série de test complète ! Ils l’auraient ausculté de sa plus petite orteil jusque dans la tête et même, dans les endroits les plus sombres de son anatomie ! Un check up ultra complet et là, j’aurais été vraiment rassurée.

Il avait en main un sac de nouvelles ordonnances et je le lui pris pour les vérifier et le bombarder de questions. Son médecin était-il à ce point incompétent de le laisser partir comme ça sans me parler à moi ? Enfin, il devait se douter que ce qu’il lui avait dit était entré par son oreille et était illico ressortit par l’autre et que c’était moi qui devrai gérer ses nouvelles pilules et vérifier son état dans les prochaines heures ?

Sonny demanda à Howard si j’étai toujours comme ça et lui de répondre que oui, j’étais toujours comme ça.  J’hochais négativement de la tête pendant que mon mari expliquait ce que le médecin lui avait dit et qu’il conclu en ajoutant, fière, qu’il avait eu raison de dire que le mieux était de dormir.

- Maintenant que tu as vu le médecin, oui, tu peux aller dormir, mais valait tout de même mieux en être certain, avant, mon amour.  Sonny,  vous voulez toujours nous raccompagner ?

Je n’étais qu’à moitié rassurée et j’espérais que les prochains jours allait aider.

@ Billy Lighter

Howard revint assez vite de son scanner avec une flopée d’ordonnance et de promesses aussi. Je crois que je l’avais déjà entendu en faire au moins deux depuis que j’étais arrivé chez lui. La pauvre Lola savait certainement à quoi s’en tenir, mais n’empêche, il exagérait, le Howard.

Peyton, puisqu’elle voulait que je l’appelle comme ça, aimait Howard à en crever. Je lui souris et hochai la tête. Je pouvais comprendre. Howard était très loin d’être méchant, c’était juste un inconscient. Et le pire, c’était que je ne pouvais rien lui dire parce que moi aussi, des risques, j’en prenais tout le temps, quand je faisais mes courses illégales.

N’empêche qu’Howard avait une foutue poisse.

Peyton lui posa tout un tas de question, de quoi empirer la migraine d’Howard et m’en donner une à moi aussi. Si j’avais su, je lui aurais dit d’aller assister à l’examen avec son mari, ça aurait été plus simple.

Mais pour Howard, tout allait bien se passer. Ce dont je ne doutais pas étant donné que les médecins l’avaient relâché. Ça n’aurait pas été le cas s’il y avait eu quoi que ce soit de dangereux. Peyton demanda alors à Howard s’il avait parlé au médecin de sa maladie… mais évidemment, Howard ne l’avait pas fait.

-De toute façon, je doute qu’une maladie respiratoire ait une influence sur les coups qu’il a pris sur la tête. Il n’est pas plus essoufflé que ça, donc ça devrait aller.

Je voulais tout faire pour rassurer Peyton. De toute façon, ils n’allaient pas pouvoir rester ici vu que les médecins avaient surtout recommandé à Howard d’aller se coucher.

Je posai ma main sur l’épaule d’Howard mais c’est à Peyton que je m’adressai, à l’unisson avec Howard.

-mais ouais, tout ira bien… A condition qu’Howard ne se prenne plus de coups pendant une très très longue période. Tu piges, Howard ?

Je regardai Howard avant que Peyton me demande si je voulais toujours bien les raccompagner.

Je lui souris.

-Bien sûr… allez, embarquez ! Vous serez à la maison en moins de deux.

@ Billy Lighter