Aujourd’hui, on allait aller aux studios… Rien de neuf sous le soleil, en fait, vu qu’on devait achever l’album qui était, maintenant, en fin de conception. J’avais hâte qu’il sorte tout comme Tiff et Ivar et je savais aussi que Samantha attendait ça avec impatience.

Donc, c’est vers là qu’on allait tous embarqué qu’on était dans ma voiture. Il y avait Tiff, bien sûr, mais aussi Guillermo que je ne pouvais absolument pas lâcher d’une semelle…

Ça ne faisait que quelques jours qu’il était avec nous et j’avais l’impression que Tiffany s’y était déjà fort attaché. Il faut dire que depuis le matin où il avait fracassé un œuf sur le frigo, Guillermo n’avait plus fait aucune crise et faisait absolument tout ce que Tiff lui disait. Ouais… Tiff… Parce que mes ordres à moi, ça lui arrivait qu’il les conteste en mettant en avant le fait que Tiff à dit qu’il pouvait, s’il le voulait, marqué son désaccord sur les choses sur lesquelles il n’était pas d’accord. Et, bizarrement, il était rarement d’accord avec ce qu’il disait et toujours d’accord avec ce que Tiff disait.

Ce gosse va me rendre dingue…

Donc… Il venait avec nous et on allait le présenter à Ivar. On verrait, ainsi, si le gamin sait se comporter comme il faut une journée complète… Parce qu’il allait falloir le préparer pour nos fiançailles mais aussi pour le mariage de Samantha avec Ricci.

Donc… Je me rongeai les ongles… Déjà j’espérais que le petit n’allait pas faire capoter notre plan qui visait à faire penser à tout le monde qu’il était le fils d’une amie. Puis, j’espérais aussi qu’il n’allait rien casser… Et… Qu’il allait garder sa tendance à jouer les sale petit con au placard. Parce que Tiff ne l’avait pas encore vu mais Guillermo pouvait parfois jouer les Ward de service et il savait que je détestais ça.

Bref, il y avait plein d’inconnue qui faisait que je n’étais pas spécialement rassuré.

Alors, dans la voiture, je lançai à Guillermo.

-Donc oublie pas… Pas de vague, ok ?

Il roula des yeux. Ok, c’était la dixième fois que je lui disais ça… Il en avait marre.

On finit par arriver aux studios mais je m’arrêtai juste devant la porte pour me tourner vers Tiff.

-Tu crois que c’est une bonne idée ? J’aurais pu le filer à Alonso pour la journée… Enfin… Pas sûr, en fait…

Alonso ne l’aurait pas voulu… JE l’avais eu au téléphone pas plus tard qu’hier et il m’avait dit qu’il ne voulait pas de Guillermo chez lui et que, lui aussi, allait me filer de l’argent en plus de sa propre poche pour que je le garde bien chez moi…

Bon, j’allais pas être pauvre, ça c’est sûr mais ma vie allait pas forcément être des plus reposante…

Contrairement à Finan pour qui ça semblait être difficile jour après jour, je m’habituais assez bien à la présence de Guillermo. Je dirais même qu’en fait, j’adorais l’avoir à la maison et jouer mon rôle de maman de substitution. Le courant passait plutôt bien aussi entre lui et moi ce qui facilitait la cohabitation. J’aimais lui apprendre des trucs et j’osais croire qu’il appréciait l’attention que je lui accordais. En tous les cas, il ne roulait pas souvent des yeux quand je m’adressais à lui alors qu’avec Finan… c’était autre chose.

La seconde chambre de l’appartement qui aurait dû être une chambre pour ranger les instruments de Finan et éventuellement les miens quand j’aurais terminé de déménager chez lui, était devenu le repère de Guillermo. J’avais refusé de repeindre les murs en noir, en fait, vu notre talent pour cette corvée, j’avais décrété que la peinture toute blanche ferait l’affaire et qu’il pouvait choisir les affiches qu’il voulait pour orner les murs et nous avions accepté de lui prendre la décoration de lit et autres, selon ses désirs. Il avait donc son coin bien à lui et nous respections ses limites à condition qu’il garde l’endroit propre et qu’il fasse son lit en se levant le matin. Et la seule fois où il avait claqué la porte, il s’était vu menacé de se la faire retirer alors, je ne crois pas qu’il nous testera à savoir si nous allons vraiment le faire.

Je n’avais pas abordé la question de la scolarité avec Finan mais un jour il faudrait s’y pencher. Ce n’était pas normal qu’un enfant de son âge apprenne la géographie en regardant le bulletin d’information à la télévision et je le soupçonnais de ne pas savoir bien lire et écrire.

Aujourd’hui, j’étais enjouée puisque nous allions travailler au studio et que Guillermo allait nous accompagner. Ce serait un premier test de sortit publique puisqu’Ivar y serait. Finan était anxieux, oui, je crois que je pouvais le dire ainsi. D’un côté, je pouvais le comprendre, il fallait que l’histoire de l’amie malade passe comme une lettre à la poste. Ivar était notre premier cobaye.

J’espérais qu’Ivar ne nous en voudrait pas trop s’il devait apprendre le pot au rose.

- Il n’y aura pas de vague, Guillermo nous l’a promis.

Je m’étais retourner vers Guillermo tout en passant ma ceinture de sécurité, et lui avais fait un clin d’œil quand je le vis rouler des yeux à la demande de Finan.

Puis, une fois devant la porte des studios, Finan stoppa pour me demander encore une fois si je pensais que c’était une bonne idée.

- Nous ne pouvons pas tout mettre sur pause le temps que Guillermo demeure avec nous et puis, je ne vois pas ce qui pourrait mal tourner. Ivar et lui vont s’entendre comme larrons en foire, tu vas voir !

Étais-je trop confiante ?

- Je vais te montrer la harpe, Guillermo ! Tu vas voir comme c’est impressionnant comme instrument !

Il ne semblait pas fan non plus mais la harpe, on aime ou l’on déteste. J’allais lui montrer le pouvoir magique de la harpe et il serait conquis.

J’ouvris la porte des studios et fis signe aux hommes de passer devant.

- Hey ! Ivar ! Saluuuuut !

Ivar s’en venait par derrière nous d’un pas nonchalant, presque dansant. Il a toujours l’air de bonne humeur celui-là ! Parfois, Finan devrait prendre exemple sur notre ami !

Encore !

Il venait encore de le demander ??

Je roulai des yeux quand Finan me fit, pour la cent millionième milliardième de fois que je devais pas faire de vague devant le bassiste du groupe. J’avais bien compris la première fois et je savais que si jamais je faisais des vagues, Finan allait me priver de télé pendant au moins quarante ans.

Et j’aimais regarder la télé ! Surtout quand je la regardais avec Tiff ! Parce que j’aimais bien Tiff alors pour montrer que je l’aimais bien, je faisais ce qu’elle disait. Mais moi, j’aimais pas Finan alors quand il me disait de faire quelque chose, je contestais parce que Tiff a dit qu’on pouvait contester.

Et comme j’écoute Tiff.

Peut-être que Finan va faire une dépression, s’en aller et me laisser avec Tiff. Ça serait cool, ça. Elle m’avait même permis de décorer la chambre comme je voulais. Mais elle voulait pas des murs noirs alors j’ai mis plein de poster de The Lightening et The Burning Fire mais aussi de cartoons que j’aimais bien.

C’est Tiff qui répondit à Finan et qui, ensuite, me fit un clin d’œil. Je lui souris. J’en avais marre de cette question. Comme si j’étais très stupide. Je sais que parfois je fais semblant d’être stupide, mais bon…

On arriva aux studios. Tiff m’avait expliqué que c’était là aussi que The Burning Fire enregistrait. Alors, j’ai demandé, tout heureux, si c’était aussi là que Jesse enregistrait. Mais non… On m’avait expliqué qu’il était chez BSC.

Chez Jimmy Reed que j’aime pas… Pauvre Jesse…

C’était dommage, j’aurais voulu jouer avec lui. Parce que, moi, j’étais sûr que j’allais m’ennuyer…

Je descendis de la voiture et suivis Tiff et Finan mais Finan s’arrêta demanda si c’était une bonne idée et s’il aurait pas dû me donner à Alonso pour la journée. Je roulai des yeux et marmonnai assez bas pour qu’on comprenne rien à ce que je dis :

-T’es vraiment chiant, toi…

C’est Tiff qui lui répondit. Elle était sûr que j’allais bien m’entendre avec Ivar. Je la regardai. Ah oui ? Peut-être, je connaissais pas ce type mais s’il est pas comme Finan, ça devrait aller.

-J’ai dis que je serais sage… Pourquoi tu me crois pas ?

Parce que je suis un traitre. Il va dire ça… Il hait les traitres et je sais qu’il me hait toujours.

Tiff, elle, voulait me montrer la harpe… Je sais pas trop imaginer ce que c’est, moi… Les guitare, ça m’intéressait plus alors j’haussai des épaules.

-D’accord, si tu veux…

En fait… J’espérais que Finan et Tiff me laisserais aller jouer dehors sur le parking pendant qu’ils faisaient la musique. Il est grand le parking et peut-être que je pourrais y voir The Burning Fire. Ou jouer avec mon lance-pierre. Il y a beaucoup d’oiseaux ici…

On entra alors dans les studios et Tiff nous fit entrer. C’était quand même grand et il y avait déjà des instruments. Je souris avant qu’elle ne parle à quelqu’un derrière nous. Je me retournai vers Ivar et souris.

Je vais montrer à Finan et Tiff que j’ai bien compris ce qu’ils m’avait dit. Je m’avançai vers Ivar et lui tendit la mains parce que c’est comme ça que les hommes se disent bonjour.

-Bonjour Ivar. Moi, je suis Guillermo. Je suis le fils d’une amie à Finan. Je vis chez Finan et Tiff parce que ma Maman a une super gros cancer et qu’elle peut pas s’occuper de moi et que mon Papa est mort. Alors, je vis avec eux.

Voilà, j’ai dis la bonne histoire. Je crois que Finan sera content. Et j’avais dit tout ça en souriant parce que Tiff aimait bien que je souriais. J’ai juste inventé le cancer mais je crois qu’il faut que ça soit grave parce que si c’est pas grave, il nous croira pas Ivar. Moi, je sais inventer des histoires. Je suis un Los Diablos et les Los Diablos font ça tout le temps.

Aujourd’hui, j’allais passer ma journée aux studios avec Tiff et Finan. L’album était presque fini et je ne tenais plus en place à l’idée qu’il sorte. On faisait vraiment une musique hors du commun, personne n’avait jamais entendu ça !

Oh et puis je supposais qu’une tournée allait suivre et ça c’était génial ! Ce n’était pas ma première tournée, mais je n’en avais pas fait énormément non plus. Une seule, à vrai dire, pour un artiste solo de chez MTI.

Et si j’étais impatient, ce n’était pas pour les groupies… Quoi que, un peu quand même, même si mon cœur était pris par Vanya… C’était toujours marrant de voir des filles seins nus avec marqué dessus : « Ivar, veux-tu m’épouser ? ». Ouais, c’était drôle, mais sans plus.

J’avais quitté Vanya ce matin en l’embrassant alors qu’elle était toujours endormie. Elle avait marmonné un « Je t’aime » et j’étais parti le cœur léger. Vanya aussi avait du travail pour la journée, de toute façon. De ce que j’avais compris, elle essayait de faire sortir l’acteur River Moriarty, le Kraken de Keeping Our Lands de l’hôpital psychiatrique où l’avait jeté sa famille.

J’étais sûr que si elle était sur le coup, elle allait réussir.

Une fois au studio, je me dirigeai vers le numéro 4, c’était le préféré de The Lightening, mais The Lightening était à nouveau dans une période creuse depuis la sortie de leur clip Be Mine !. Alors, on pouvait disposer des lieux comme on l’entendait.

Je vis Tiff au bout du couloir, avec Finan et un môme !

-Oh c’est pas vrai ! Vous avez vraiment tout fait à l’envers ??!! Et en plus, il a déjà au moins 10 ans ce petit !

Je regardai le petit.

-C’est bizarre, je t’avais imaginé roux.

Et le petit me tendis la main, se présenta comme s’appelant Guillermo et que sa mère était une amie de Finan et Tiff et qu’elle avait un cancer et que son père était mort. Et donc, que Finan et Tiff devaient le garder en attendant que ça aille mieux.

Je serrai la main du petit.

-Salut, moi je suis Ivar… Je ne vis plus chez mes parents mais j’ai une petite amie… Et heu… tout va bien de mon côté.

Il avait dit que sa mère avait un cancer avec le sourire… C’était ça qui m’avait perturbé.

-J’espère que ta maman se remettra vite. Le cancer est une belle saloperie.

Je lui souris.

-Alors tu vas enregistrer avec nous ? Tu veux voir les instruments ?

Je passai à côté de Finan avec le petit et le saluai d’une tape sur l’épaule.

-Salut mon mulet ronchon adoré ! Comment ça va aujourd’hui ?

Tiffany était très confiante contrairement à moi. Elle était sûr que le gamin ne ferait pas de vague mais, moi, le connaissant, je n’en étais pas vraiment certain.

Du coup, c’est mes ongles qui prenaient.

Mais une fois arrivé et une fois devant la porte des studios, j’avais tout simplement envie de rebrousser chemin, de ramener Guillermo à la maison, de l’attacher à son lit et de revenir ici vivre une journée sans stress… Mais Tiff disait qu’on ne pouvait pas tout mettre en pause le temps que le gamin était sous notre garde. Elle avait raison… Je soupirai alors qu’elle évoqua Ivar avec d’afficher un sourire jaune.

-Non… Je ne vois pas du tout ce qui pourrait mal tourner…

Je dis ça sur un ton un peu ironique. Moi, je voyais plein de scénario dans lesquelles ça pouvait très mal tourner. Ivar était un gamin et Guillermo serait bien capable de le foutre dans sa poche alors on aurait deux gamins à surveiller… Ou, pire, Guillermo pourra dire la vérité à Ivar et, dans ce cas… Dans ce cas, je ne sais pas bien comment notre ami va réagir.

Quant à Guillermo, il semblait exaspérer par mes doutes et il clama encore une fois qu’il sera sage parce qu’il avait promis. Je le fixai.

-Parce que j’ai du mal à te croire ces derniers temps. Tu te rappelles pas pourquoi ?

Il avait trahi tout le gang ! Alors, ouais, j’avais du mal à faire confiance à ce petit traitre miniature.

Tiff parla alors de la harpe qu’elle voulait montrer à Guillermo. Le gamin ne semblait pas plus emballé que ça mais comme c’était Tiff qui lui avait dit ça, il accepta quand même avec le sourire.

On entra, ensuite, à l’intérieur… De toute façon, Tiff ne semblait pas déterminée à faire marche arrière. Alors, j’entrai dans le studio alors qu’Ivar arriva juste derrière nous. C’est Tiff qui le salua en premier alors qu’Ivar, lui, sembla directement avoir remarqué Guillermo et il s’exclama qu’on avait vraiment tout fait à l’envers… Mouais… Mais je m’en serais bien passé, moi…

Je soupirai :

-Il en a même 11…

Vivement qu’il en ait 12…

Parce contre ça me fit un peu pouffer de rire quand Ivar disait qu’il aurait imaginé notre enfant roux. C’est clair que si Tiff et moi avions un enfant, il sera très certainement roux.

-Nous aussi… Mais on a eu une surprise quand il est né la semaine dernière… Parce qu’il n’est ni roux, ni Irlandais…

Ouais… Tant qu’à faire, je restait dans le délire d’Ivar… Il fallait que je me détende alors, j’essayais de le faire en disant n’importe quoi.

Puis, Guillermo s’avança vers Ivar et… Ouvrit sa bouche. En fait, j’aurais préféré qu’il se taise à tout jamais parce que s’il se présenta en accord avec notre plan, il le fait avec un grand sourire ! « Oh, je m’appelle Guillermo, ma mère va mourir et mon père est déjà mort… C’est drôle, non ? ». Putain de merde ! J’envoyai un regard désespéré à Tiff… Je ne savais pas si Guillermo le faisait exprès ou s’il n’arrivait pas à se dire qu’il devait un minimum être touchée par sa situation totalement inventée. Mais sachant très bien que Guillermo était capable de se faire laid quand il voulait obtenir quelque chose, je me disais juste qu’il le faisait exprès…

Bref, je fixai, ensuite les réactions d’Ivar qui semblait… C’est difficile à dire mais il ne sembla pas relever le grand sourire de Guillermo. Il préféra se présenter en disant que tout allait bien de son côté avant d’espérer que la mère de Guillermo ira vite mieux. Je fixai Ivar.

-On l’espère tous… En attendant, le gamin est avec nous. C’est mieux ça qu’un foyer.

Bon… J’imaginais que le plus dur était passé… Ou pas… Bref… Ivar voulait montrer les instruments à Guillermo et quand il passa à côté de moi, il me salua à la façon « Ivar »… Evidemment, Guillermo ne rata pas ça vu le sourire sadique qu’il me lança.

Sauvez-moi, s’il vous plait…

-Ça va mais évite de m’appeler comme ça. Sinon Escobar va pas arrêter de m’appeler comme ça !

Et du coup… Bah, je ronchonnais encore plus alors qu’on entra tous dans la studio. Je fixai Tiff et Ivar.

-Alors ? Vous voulez d’abord occuper le petit avant qu’on s’y mette ? Tu voulais lui montrer la harpe, Tiff ?

Oui, occupons-le… Ainsi, on sera tranquille…

Finan s’en faisait beaucoup avec pas grand-chose. Les derniers jours à la maison avec Guillermo s’étaient vraiment très bien déroulés, je ne voyais donc pas pourquoi, parce qu’il nous accompagnait au studio aujourd’hui, les choses en seraient autrement ? Et puis ça allait nous faire du bien à tous les trois de sortir de la maison pour faire autre chose que des courses.

- Ton langage, Guigui !

J’étais pour la liberté d’expression mais je désapprouvais le choix des mots autant que Guillermo n’aimait pas plus que ça que je le surnomme Guigui. C’était ma façon de le ramener à l’ordre sans entrer dans un débat long et épuisant même si je savais d’avance que j’allais le gagner.

- Il ne te crois pas parce qu’il est méfiant, je pense que tu peux comprendre ça et…

Je me retournais vers Finan en prenant ses mains dans les miennes en le regardant tendrement dans les yeux.

- Toi tu peux lui donner au moins la chance de faire ses preuves, non ? Et si ça ne fonctionne pas, la prochaine fois, tu feras ta première idée et tu l’enverras chez Alfredo. Nous serons trois adultes pour surveiller un gamin…enfin… deux adultes et demi…

Parce qu’avec Ivar parfois, il fallait s’attendre à tout !

Finan se permit de replacer les faits en disant clairement, du moins clairement pour eux deux, pourquoi il ne lui faisait pas confiance et je le regardais à moitié compréhensive et à moitié d’un air qui demandait combien de temps encore il allait ramener cette trahison sur le tapis. I savait mon opinion sur le sujet et combien lourd cela devenait.

J’avais voulu rendre la journée attrayante pour Guillermo car, soyons honnêtes, il ne pourrait toucher à rien, non plus de se balader dans les studios alors je lui avais parlé de la harpe qui, pour moi, était l’instrument de musique par excellence. Il était complexe et majestueux. Une journée parfaite pour moi était une journée où je pouvais me servir de la harpe.

Au loin, Ivar s’en venait et je le saluais mais ce dernier, trop impressionné par la rapidité avec laquelle Finan et moi brûlions les étapes, s’étais exclamé en voyant le petit qu’il aurait cru roux. Du coup, je regardais Guillermo et je l’imaginais roux et… m’esclaffais.

- Il n’est ni roux, ni irlandais mais il a du caractère pour ça, je dirais que la pomme n’est pas tombée loin de l’arbre !

Je retenu mon souffle nerveusement ensuite parce que Guillermo avait décidé de réciter la version officielle qui expliquait pourquoi il était avec nous. S’il savait l’histoire sur le bout des doigts, nous allions devoir retravailler l’acting parce que niveau émotion, ce n’était pas vraiment ça. Ivar lui répondit, emprunta le même schéma et je laissais échapper un rire nerveux. C’était à mon tour de me détendre.

- Il faut prier pour qu’elle récupère rapidement… Mais comme tu vois, Ivar, le moral est bon.

Une attitude positive entrainait un résultat positif, non ? Il fallait l’espérer en tous les cas !
Ensuite, Ivar salua Finan alors que je réalisais qu’il m’avait oublié ! J’affichais un faux air offusqué et je le tirais par le collet de son t-shirt avant que l’on entre dans le studio en m’exclamant :

- Non mais ! Quel impoli tu es ! Les dames d’abord, le mulet ronchon pour la fin !

Je lui fis l’accolade et entrait dans le studio ensuite en poussant doucement Guillermo vers l’avant. Je scannais la pièce des yeux, tout y était, la harpe n’avait pas été oublié. Ce devait être Mackenzie Stone qui avait monté le studio, elle n’oubliait jamais la harpe, la p’tite !

- Oui ! Je voulais la lui montrer. Tu viens Guillermo, je vais t’enseigner comment on joue de la harpe !

Je passais mes doigts sur les fines cordes de l’instrument céleste avant de m’installer sur le band et de la faire doucement basculer contre moi pour ensuite expliquer à Guillermo comment trouver ses notes. Ce n’était pas simple mais pour lui faire une démonstration, je lui jouais un passage de Nothing Last Forever.

Guigui…

Je fis une grimace quand Tiff m’appela comme ça. Elle m’appelait comme ça quand elle était pas contente avec ce que je disais. Moi, j’aimais pas qu’on m’appelle Guigui. Je grommelai un peu avant que je ne demande pourquoi Finan me croyait pas alors que je lui avais répété plein de fois que j’avais bien compris le plan.

Il disait que je savais pourquoi alors que Tiff, elle, disait qu’il était méfiant et que je pouvais comprendre ça. Je grommelai encore en fronçant les sourcils et en croisant les bras.

-Oui… Je sais… Mais bon…

Mais il était pas obligé de répéter tout le temps la même chose. Moi, j’en ai marre à la fin !

Puis, Tiff parla à Finan et disait de me donner une chance et que si ça allait pas il aura qu’à me donner à Alfredo. Je pouffai de rire quand elle se trompa de nom. Alonso m’énervait aussi alors ça me faisait rire qu’on l’appelle Alfredo.

Après, on finit quand même par entrer et Ivar avait dit que Finan et Tiff avaient tout fait à l’envers parce que j’avais 10 ans… Je levai un sourcil. Il disait quoi là ? Et Finan de dire que j’en avais 11… Oui… PRESQUE 12 !

Non pas presque mais je veux « presque » moi.

Ivar disait qu’il m’avait imaginé roux et je fronçai mon nez.

-C’est pas beau un roux.

Oui, les roux, ils sentent mauvais. Sauf Tiff. Tiff, elle sent bon.

Finan disait qu’il avait aussi été surpris que je sois pas roux ou Irlandais.

-Et les Irlandais sont moche aussi.

Mais de quoi ils parlaient ? Et je suis pas né la semaine dernière !

-Je suis né il y a 11 ans…

Tiff aussi parlait de façon bizarre même si elle disait que j’avais du caractère. J’hochai de la tête. Oui, ça c’est vrai. Mais je suis pas une pomme.

-Je suis pas une pomme…

Je comprenais rien et c’était pénible. Mais, moi, je savais ce que j’avais à dire alors je me présentai à Ivar en espérant que Finan soit content. Mais il semblait pas content mais désespérer.

Il m’énerve vraiment. Il est jamais content. Ward, lui, est souvent content. Chaque fois que je lui avais donné des informations sur les Los Diablos, il me disait des trucs gentils. Il disait que si je continuais comme ça, je serais vite son lieutenant.

Finan, il roule juste des yeux, il soupire, il a pas confiance. Il m’énerve.

Ivar se présenta. Il avait une petite-amie et vivait plus chez c’est parents. Et tout allait bien.

-Cool cool… J’espère que ta petite-amie est belle.

Oui. Les petites-amies doivent être belles. C’est ce que m’a dit Ugo.

Il disait qu’il espérait que ma Maman allait aller mieux. Finan et Tiff aussi l’espérianet parce qu’ils mentaient très bien. Moi, je souriais toujours à Ivar.

-Oh oui, ça ira. Elle prend tous ses médicaments donc ça ira mieux quand j’aurais 12 ans.

Ivar me demanda alors si j’allais enregistrer avec nous et si je voulais voir les instruments. Je souris.

-Oui, je veux bien enregistrer !

Je veux faire de la musique même si je sais pas en faire et que je sais pas chanter. Mais je veux toucher à touuuuuuuuuuuuut !

J’ai envie.

Mais quand Ivar salua Finan en l’appelant mon mulet ronchon adoré, j’oublia les instruments pour ne plus penser qu’à ce mot. Je me retins de rire mais je fixai Finan avec un regard qui disait que, maintenant, moi, j’allais touuuuuuuuuut le temps l’appeler comme ça.

Il le savait ! Et il m’appela Escobar. C’est qui Escobar ? Je pris un air perplexe.

-C’est qui Escobar ? Je m’appelle pas Escobar…

Tiff, elle, trouvait Ivar impoli parce qu’il l’avait pas salué. Les dames, c’était ne premier. Oui, Isabel disait souvent ça aussi.

On entra, finalement, dans le studio et je vis des instruments partout. C’était assez beau mais si je touchais Finan allait très certainement me tuer alors… Alors, je faisais juste semblant de toucher pour l’ennuyer… Mais Tiff finit par attirer mon attention sur la grande harpe. Je la suivis et elle me montra comment on jouait avec de faire une chanson que j’avais déjà entendu.

Oh !

-Nothing Last Forever ! De The Lightening! J’aime bien The Lightening. Ward est fan de The Lightening.

Je peux pas parler de Ward. Je mis ma main sur ma bouche en regardant vers Finan avant de baisser les yeux et de revenir sur Tiff et de dire d’une petite voix.

-Oh et Maman aussi était fan. C’est pour ça que j’aime bien. Parce que Maman était fan. Est fan… Maman est pas encore morte… Elle a juste un cancer mais elle ira mieux quand j’aurais 12 ans.

C’était plus facile d’être une taupe que de vivre avec Finan !

Mais je dis plus rien… J’écoutai juste Tiff… Et quand elle eut fini, j’essayai de faire une notre avec les cordes mais c’était pas facile. Je fis la moue.

-C’est difficile. Mais toi, tu fais bien ça. C’est beau.

Puis, je fixai Ivar.

-Toi, tu fais quoi ? Moi, j’aimerais faire de la guitare électrique.

Et je montrai la basse en disant ça.

Alors le gamin avait déjà 11 ans mais n’était ni roux, ni Irlandais… Ce n’est que quand le nommé Guillermo s’avança vers moi, sa main tendue pour que je la serre que je compris qu’il n’était pas le fils, même adoptif, de Tiff et Finan mais le gosse d’une de leur amie qui avait un cancer. Pauvre gosse… Enfin, il semblait prendre bien la chose, c’était peut-être que le traitement de la maman se passait bien. Après tout, il y avait quelques personnes qui guérissaient du cancer, au jour d’aujourd’hui.

Je me présentai ensuite, disant que tout allait bien de mon côté, que j’avais une petite amie et tout. Guillermo espérait qu’elle était belle.

Je souris.

-C’est la plus belle du monde ! Tu l’as sûrement déjà vue à la télé, c’est Vanya Kournikova.

Et je lui souhaitai que sa mère aille mieux bientôt. Il disait qu’elle irait mieux quand il aurait 12 ans. Peut-être que c’était là la date limite de la chimio de la fameuse maman, j’en savais rien. Mais ouais, comme disait Tiff, le moral était bon et comme disait Finan, c’était mieux qu’un foyer.

-Tu m’étonnes ! Il doit être gâté avec vous.

Puis j’allais vers Finan pour le saluer à ma manière, avant d’être rattrapé par le collet par Tiff qui me disait que j’étais impoli et que c’était les dames d’abord. Je la pris dans mes bras et l’embrassai sur la joue.

-Ooh je suis désolé, Tiff…

Et mon bisou était bien baveux, pour la cause.

Finan, lui, ne voulait pas que je l’appelle mon mulet ronchon adoré devant… Escobar… Je regardai le petit qui se demandait qui était Escobar. Déjà que Tiff l’avait traité de pomme, ce qui m’avait fait pouffer de rire à sa réaction… Et maintenant, il savait pas qui était Escobar.

-T’es le caïd de l’école ou quoi ?

D’ailleurs, il devrait pas être à l’école à l’heure qu’il était ?

Je m’installai avec ma basse tandis que Tiff invitait le môme à voir sa grande harpe. Je la trouvais toujours très belle quand elle jouait de la harpe, comme si l’instrument lui donnait un petit plus indescriptible. Pas étonnant que Finan en soit tombé amoureux.

Le petit reconnut directement ce qu’elle jouait et je devais dire que Nothing Lasts Forever avec cet instrument, ça avait du style !

-C’était très beau, Tiff !

Et le petit de dire qu’il adorait The Lightening parce que Ward adorait The Lightening. Je regardai Finan.

-C’est qui Ward ?

Puis il dit que sa maman était fan, en parlant d’elle au passé, comme si elle était déjà morte, avant de se reprendre… Le pauvre, il devait être un peu perdu avec tout ça.

Puis Guillermo vint vers moi en montrant ma basse en me demandant ce que je faisais et en disant qu’il voulait faire de la guitare électrique. Je lui souris.

-Vient par là.

Je passai la sangle autour de son cou et de son épaule en soutenant l’instrument.

-Fais gaffe, c’est lourd.

Puis je lâchai le tout.

-Vas-y, essaye de sortir des sons… C’est pas tout à fait une guitare électrique, c’est une basse. Ça fait des sons plus graves… C’est ce qui complète la batterie.

Je laissai Guillermo se familiariser avec la basse avant de me tourner vers Finan.

-Mais il va faire quoi, le pauvre, pendant qu’on enregistre ?

Je pouffai presque de rire quand Tiff appela Guillermo « Guigui ». Il détestait ça et ça me faisait bien rire…

Mais bon, il fallait quand même se le coltiner pour aujourd’hui. Et il osa encore demander pourquoi je ne lui faisais pas confiance. Mais cette fois, j’avais l’appui de Tiff alors, il ne continua pas à jouer les petits indignés…

Bref, Tiff voulait que je laisse une chance à Guillermo avant d’appeler Alonso, « Alfredo ». Je fis la moue alors que ça semblait bien faire rire le gamin. Je soupirai :

-Il s’appelle Alonso et… D’accord, je lui laisse une chance.

Donc, on finit par rejoindre Ivar qui s’exclama devant l’enfant alors qu’il disait qu’on avait tout fait à l’envers et qu’il aurait plutôt imaginé notre enfants roux. Je fis un commentaires mais Guillermo en fit d’autres taclant autant les roux que les Irlandais. Je fis la moue mais ignorait le gosse alors que Tiff, elle, disait que la pomme n’était pas tombé loin de l’arbre. Non… Il n’était pas du tout comme nous ! Par contre, c’est clair que Guillermo, était le parfait mélange de ses parents : un emmerdeur fan de Ward. Ouais, son père était un emmerdeur et j’étais persuadé que c’était ça qui l’avait conduit au cimetière.

Mais, bon, tout ce que Guillermo trouva à dire, c’est qu’il n’était pas une pomme…

Bref, Ivar se présenta un peu et répondit à Guillermo en disant que sa petite amie était belle avant que le gamin ne montre tout son talent d’acteur en parlant de sa propre situation.

Quelle malheur…

J’étais désespéré mais je ne le montrai pas disant simplement qu’on espérait un rétablissement rapide de la part de la mère du gosse. Tiff alla dans mon sens alors que Guillermo en rajouta une couche en disant que sa mère sera rétablie quand il aura 12 ans.

Ça, ça ne dépend que de lui !

Et Ivar conclu simplement qu’il devait être gâté avec nous.

Oui. C’est vrai. Il aurait pu avoir eu bien pire pour ça qu’il avait fait. Alors, j’affichai un petit sourire.

-Trop gâté.

Et Tiff s’indigna du manque de courtoisie d’Ivar mais il ne tarda pas à réparer tout ça en la salua avant un bisou sur la joue. Je ricanai un peu alors que Guillermo, que j’avais appelé Escobar, se demandait qui était Escobar.

Il veut vraiment savoir ? Non… Il ne valait mieux pas que je lui dise qui était Escobar. Il ne verrait pas ça comme une insulte. Alors, je ne dis rien, mais Ivar sembla avancé sa propre théorie en demandant si Guillermo était le caïd de l’école. Non. Pour la simple et bonne raison que Guillermo n’allait pas à l’école. Mais je dis simplement à Ivar :

-Tu ne crois pas si bien dire, toi.

Comme toute réponse avant que Tiff prenne les choses en main en montrant la harpe à Guillermo.

Et elle se mit à jouer.

J’adorais quand elle jouait. On écouta tous religieusement, le morceau de Tiff.

Elle était superbe quand elle jouait. La plus belle du monde. Et quand elle eut terminé. Elle eut un compliment d’Ivar, mais, aussi, le mien :

-C’est superbe, chérie.

Je lui fis un clin d’œil alors que Guillermo, qui avait reconnu la chanson, dit qu’il adorait The Lightening comme Ward.

Je me retins de le foudroyai du regard. J’avais dit « plus de Ward ». Mais le revoilà sur le tapis… Mais le gamin se reprit en parlant à nouveau de sa mère. Je me retins de rouler des yeux et de soupirer alors qu’il s’emmêlait complètement les pinceaux.

Putain, c’est mal parti pour les fiançailles…

Mais je ne m’attendais pas ce que Ivar demande qui était Ward.

-Heu…

Un psychopathe qui vit à L.A. et qui est, cela-dit en passant, le chef du gang le plus violent de la ville ? Ça se dit ça ? Non, clairement pas…

-J’en sais rien…

Voilà ! Je n’en sais rien !

Mais Guillermo trouvait la harpe difficile et il s’intéressa plutôt à la guitare électrique qui était, en réalité, une basse. Ivar s’avança alors vers sa basse et l’enfila à Guillermo. Je me remis à me ronger les ongles en voyant déjà le gamin faire tomber l’instrument.

Mais non… Il semblait bien le tenir.

Et je me rapprochai de Tiff avec un petit sourire alors qu’Ivar apprenait quelques trucs de basse au gamin qui semblait intéressé.

Puis, il posa une bonne question.

-Heu…

Je regardai Tiff, puis Ivar…

-Je n’en sais rien… Nous regarder ? Je ne vois pas vraiment quoi d’autre, en fait.

J’haussai des épaules.

-Mais je suis ouvert au suggestion… Parce qu’il n’est pas question qu’il se promène seul dans les studio. Du coup, et ben… Heu…

Je n’en savais rien… Et le gamin semblait absorbé par la basse au point qu’il semblait s’en foutre de ce qu’on avait prévu pour lui.

Je fixai Tiff :

-Tu crois qu’il arrivera à rester sage pendant toute la session ?

Moi, j’en doutais…

Avoir Guillermo avec nous demandait beaucoup de patience et de finesse car il avait le don suprême de chercher Finan et de le pousser dans ses retranchements alors qu’avec moi, la communication allait plutôt bien. Alors, quand Finan lui demanda pour une énième fois de bien se comporter, le petit rouspéta à sa manière ce qui me fit le réprimander avant de dire à Finan que si toutefois les choses n’allaient pas comme nous l’espérions, nous pourrions demander à Alfredo de prendre Guigui.

- Alonso, pardon ! Je n’étais pas loin, quand même !

Je n’arrivais cependant jamais à me souvenir du non de ce type qui me semblait louche et que j’imaginais comme un mal intentionné de compétition, allez savoir pourquoi ! Peut-être parce qu’il servait de menace suprême pour s’assurer de la bonne collaboration de Guillermo.

Une fois à la porte du studio, j’aperçue Ivar qui venait à nous et tout s’enchaîna très rapidement. Bien sûr, de nous voir avec un gamin surprit notre ami avec qui nous avions justement rigolé, il y avait peu de temps de cela, sur le fait que nous faisions tout, Finan et moi, à vitesse grand V mais pas forcément dans le bon ordre. Il fallait croire que nous nous étions laissé prendre à notre propre jeu, sans même s’en rendre compte. En tous les cas, cela avait surpris Ivar assez pour qu’il oublie complètement de me saluer mais, une fois ramené à l’ordre, il m’offrit un baiser bien baveux sur la joue ce qui me fit rire. Je m’essuyais la joue de ma main puis ma main, sur le chandail d’Ivar.

Je laissais Finan ensuite se dépêtrer avec l’appellation d’Escobar que Guillermo n’avait pas saisi et c’était tan mieux ! Je préférais attirer l’attention du jeune sur la harpe, cet instrument si beau et céleste qu’il devait sans nul doute être la création de Dieu lui-même ! Je fis une démonstration à Guillermo qu’Ivar et Finan purent eux aussi apprécier, de mes talents de harpiste. J’adorais reprendre de chansons d’aujourd’hui et les transposer sur ma harpe, l’effet était toujours magistral.

Tous les trois avaient aimé et reconnu Nothing Last Forever de The Lightening

- Merci !

Je soufflais un baiser à Finan et je me levais alors que Guillermo, maintenant, avait porté son dévolu sur la basse d’Ivar.

- Ward c’est… Je regardais Finan avec un air voulant dire qu’il aurait pu trouver mieux que de répondre qu’il en savait rien… et je tendais de rattraper le coup. En fait c’est l’oncle de Guillermo, il m’en a parlé hier.

Nous n’étions pas obligés de connaitre toute la famille de Guillermo, cependant, je commençais à craindre qu’on nous demande qui de moi ou de Finan était ami avec la maman de Guillermo au point qu’elle nous le confis dans une situation comme celle que nous avions inventé. Ça commençait à faire un paquet de mensonge.

Alors qu’Ivar installait Guillermo à la basse, il nous demanda ce que ferait le petit pendant que nous enregistrions. Évidement, il était hors de question de laisser Guillermo se balader dans l’édifice. Il suffisait qu’il tombe sur la réserve des feux d’artifices pour créer une totale catastrophe.

- Il pourrait faire les percussion… le petit tambourin. Guillermo, tu saurais tenir un rythme donné ?

Ça ne coûtait rien d’essayer.

- Mais si ça ne te plais pas, tu pourrais simplement écouter et nous passer des commentaires sur ce que tu crois qui est bien ou ce que nous pourrions changer.

Vanya Kournikova ? Non… Je connais pas du tout… Moi, à la télé, je connais que Bugs Bunny, Bip-Bip et Coyote et tout ça. Alors, je savais pas si le petite-amie d’Ivar était vraiment belle.

-Moi, je regarde que les dessins animés à la télé.

On parla un peu de ma fausse Maman et puis Ivar disait que je devais être gâté avec Finan et Tiff. Je fis la moue alors que Finan disait que j’étais trop gâté. Non. Moi, je suis pas gâté du tout. Mais je dis rien. Je marmonnai juste des trucs en espagnol.

Tiff était pas très contente qu’Ivar lui ait pas dit bonjour mais il lui fit un gros bisou plein de bave. Je grimaçai. Beurk ! Dégueulasse ! Moi, je veux jamais qu’Ivar m’approche avec ses bisous baveux.

Mais j’aimais bien Ivar parce qu’il donnait des horribles surnoms à Finan et Finan aimait pas ça. Tout ce que Finan aimait pas, moi j’aimais. Mais il m’appela Escobar et je savais pas qui s’était.

Mais personne me fit qui s’était. Ivar demanda juste si j’étais le caïd de l’école et Finan répondit qu’il croyait pas si bien dire. Je vais pas à l’école. L’école, c’est comme la prison. Et je veux pas aller en prison.

Alors, je dis à Ivar :

-Oui. Le gros caïd de l’école, c’est moi.

Avec un grand sourire.

Puis, Tiff me montra la harpe. Elle jouait troooop bien. Je l’écoutai et quand elle eut terminé. Tout le monde trouvait ça beau et moi aussi. J’avais même reconnu la chanson ! C’était The Lightening ! Je savais que Ward adorait The Lightening mais je pouvais pas parler de Ward alors, je me repris…

Mais Ivar demanda quand même qui était Ward et Finan disait qu’il savait pas… Il ment vraiment tout le temps. Mais Tiff aussi parce qu’elle disait que c’était mon oncle. Je souris à Ivar.

-Oui. C’est mon oncle. Mais je le vois plus…

Et je savais plus trop quoi penser de ça… Moi, j’avais quand même toujours espoir que Ward vienne me chercher pour que je puisse vivre chez moi. Moi, j’ai failli mourir pour la mission.

La harpe, c’était bien. Mais je voulais faire de la guitare électrique alors, je montrai la guitare électrique. Ivar s’avança alors et me donna la guitare qu’il m’aida à prendre.

Oui. C’est lourd… Il a raison. Et c’est grand aussi. Mais c’était pas une guitare électrique mais une basse. Ah… Il expliqua la différence et je me mis à essayer de jouer. Les cordes sont grosse et ça fait du gros son. Je souris et jouai pendant que les adultes parlaient de ce que j’allais faire.

Moi, je veux jouer de la basse !

Mais Tiff proposa que je joue du tambourin. Elle demanda si je pouvais tenir un rythme.

-Heu…

C’est quoi un rythme ? J’en sais rien. Alors, je souris.

-Oui, je sais faire ça.

Mais je pouvais faire des commentaires aussi et j’affichai un trèèèèèèès grand sourire.

-Je peux faire les deux. Je peux jouer du tambourin et dire si ce que vous faites est bien ou pas bien.

Ivar m’aida à enlever la basse et je pris le tambourin. Je tapai fort dessus et ça faisait beaucoup de bruit alors je rigolai.

-J’aime bien. Mais la basse, c’est mieux.

Mais c’était à Ivar et comme ils étaient tous prêt, je me mis à taper avant qu’ils commence.

Et comme je pouvais faire des commentaires, je m’arrêtai pour pointer Finan du doigt alors qu’il prenait sa guitare et qu’il gratta un peu ses cordes.

-Le mulet ronchon, tu dois faire mieux que ça. Ce que tu viens de faire, ça fait mal aux oreilles.

Tiff avait dit que je pouvais.

Guillermo ne regardait que les dessins animés à la télé, alors il ne savait pas à quoi ressemblait Vanya.

-Ben je te jure que c’est la plus belle fille du monde. Un jour, toi aussi tu trouveras une fille qui te semblera briller plus que les autres… Et tu ne pourras plus regarder qu’elle.

Et quand je dis qu’il devait être gâté, Finan et Tiff acquiescèrent tandis que le petit marmonna en espagnol des trucs que je ne comprenais pas.

-Wow ! Tu parles espagnol ! ça c’est vraiment cool.

Guillermo était donc bien le petit caïd de l’école… Je le regardai de mes grands yeux bleus.

-Et tu as fait une connerie ? T’es renvoyé et c’est pour ça que t’es pas à l’école aujourd’hui ?

J’aimais bien les gosses, je les adorais même, jouer avec eux et tout, mais je n’aimais pas les bullies.

-J’espère que tu ne maltraite pas les autres. Parce que c’est vraiment pas bien ça. Tu sais y en a qui sont traumatisés par ça et qui doivent, même adulte, faire une psychothérapie après…

Bref, je lui disais à ma façon qu’il devait être gentil avec les autres.

-Ça t’empêche pas d’être un caïd ! Tu peux être un caïd qui protège les plus faibles.

Tiff lui montra ensuite la harpe et il reconnut The Lightening. C’était impressionnant The Lightening avec cet instrument ! Le petit aimait bien The Lightening, comme un certain Ward… Ward, je ne savais pas qui c’est alors je demandai… Finan dit qu’il n’en savait rien et Tiff dit que c’était l’oncle de Guillermo…

Je fis la moue.

-T’es au courant de la famille de ton amie toi, Finan… Et pourquoi il est chez toi et pas chez son oncle ?

Y avait une couille dans le potage… Et j’avais l’impression qu’ils me prenaient un peu pour un imbécile. Mais ce n’était pas mes affaires. Guillermo, lui, expliqua que c’était bien son oncle mais qu’il ne le voyait plus. Aaaah les histoires de famille…

Alors, je montrai la basse à Guillermo, puisqu’il s’y intéressait, le laissant jouer un peu avec et tirer n’importe quoi comme note. Ça semblait lui plaire.

On se demanda ensuite ce que Guillermo pourrait faire pendant l’enregistrement et Tiff proposa de le laisser tambouriner. Je souris. Pourquoi pas ! Il aimait bien quand on lui mit le tambourin en main après que j’eus repris ma basse. Il pouvait aussi faire des commentaires, Tiff le lui avait dit.

Finan se prépara avec sa guitare et gratta les cordes avant de se faire interpeller par Guillermo. Et il l’appela le mulet ronchon, ce qui me fit étouffer un rire dans mon poing… Quand je me calmai un peu, je dis à Guillermo…

-Attend au moins qu’on ait joué un peu avant de donner ton avis, Guillermo ! Tu vas voir, Finan va nous emmener au pays des dragons !

Ivar avait directement entamé la conversation avec le petit en parlant de sa petite-amie, Vanya, qu’il trouvait belle mais que Guillermo n’avait jamais vu… Ou encore en remarquant qu’il savait parlé espagnol. S’il savait que ce que Guillermo venait de dire n’était rien autre qu’une énième insulte à mon encontre, je ne sais pas s’il aurait été aussi enthousiaste. D’ailleurs, j’avais envoyé un regard à Guillermo pour bien lui faire comprendre que je l’avais très bien compris.

Puis, on avait brièvement parlé de l’école. Un sujet que j’aurais préféré évité mais qui était venu sur le tapis au travers d’Ivar et un peu à cause de moi parce que j’avais appelé Guillermo, Escobar. Du coup, le bassiste s’était dit que le gamin devait être le caïd de l’école. J’approuvais en quelque sorte et Guillermo en fit de même… Même si… C’était plutôt un des caïds de l’Eastside… Ce qui était un terrain de jeu plus grand et plus compliqué qu’une cour de récrée…

Mais je ne m’attendais pas à ce qu’Ivar pose encore des question. Notamment sur le fait que Guillermo ait été renvoyé. Je fixai Ivar prenant le pas de répondre avant que le gamin ne dise n’importe quoi.

-Ouais… Il a été renvoyé. C’est une habitude chez lui… Une renvoi définitif, cette fois, parce que l’école n’en pouvait plus.

C’était une façon d’expliquer pourquoi Guillermo allait nous suivre ici tous les jours. On avait peu d’options à ce niveau.

Et à Ivar de dire qu’il espérait que Guillermo n’emmerdais pas les autres. Ivar était le genre du type qui aimait s’amuser avec aucune once de méchanceté en lui. Un type bien comme on en faisait rarement et je le reconnaissais bien dans ses propos. Et, là encore, je préférais répondre pour Guillermo.

-C’est un caïd qui aime surtout confronté l’autorité en place plus que les autres élèves… Les profs, c’est pas son truc et il leur fait savoir un peu trop souvent.

Du coup, l’école ne veut pas de lui. Même si, ici, on pouvait voir les choses autrement. Guillermo avait bien été renvoyé mais pas de l’école mais des Los Diablos et, ouais, il m’en a fait voir un peu trop souvent d’où mon attitude envers lui.

C’est Tiff qui nous sortis de cette conversation en nous faisant une démonstration de son énorme talent à la harpe. Elle était magnifique et quand elle termina, je lui fis mes compliments…

Mais Ward vint sur le tapis…

Je vais tuer ce gosse…

Mais je ne pouvais pas alors, aux questions d’Ivar, je dis simplement que je ne connaissais pas de Ward. C’était plus simple. Tiff, elle, déclara que c’était l’oncle de Guillermo ce que confirma le gamin.

Et encore une pluie de questions de la part d’Ivar.

Tuez-moi…

-Bah, visiblement, Tiff s’est mieux renseigné que moi sur certaine chose.  Ça doit être le frère du père de Guillermo. Je le connais pas ce type. Il est mort en prison avant la naissance de Guillermo et avant que sa mère ne soit mon amie. Du coup, s’il n’est pas chez son oncle, j’imagine que c’est parce qu’il n’est pas en bon terme avec sa mère. Elle a encore son mot à dire sur où il va…

On aurait dû mieux façonner notre histoire…

Ivar avait, ensuite, montré sa basse à Guillermo avant de se demander ce qu’on allait en faire. C’est Tiff qui fit une proposition que le gamin accepta.

C’était déjà ça.

-Parfait !

Il s’était emparé du tambourin et j’avais pris ma guitare avant de lancer à Tiff.

-On va faire Never Forgotten.

Une chanson qu’on devait encore parfaire… Et si j’avais dit ça à Tiff, c’était pour qu’elle sache quel instrument prendre. Ici, le violon.

Je glissai mes doigts sur ma guitare et ça fit réagir Guillermo qui m’appelait le mulet ronchon. Je fis la moue alors qu’Ivar intervint. J’esquissai alors un sourire en coin avant de dire sur un ton sarcastique :

-Ouais… Et peut-être même qu’un dragon va bouffer Guigui.

Ça serait tellement bien !

Bref, on se mis en place et on fit parler notre talent.


J’étais concentrer entendant le gamin faire du tambourin totalement hors rythme… Enfin, du moins, au début. Après, il sembla comprendre le truc.

Et une fois terminé, je souris. Le gamin allait faire des commentaires mais c’est vers Tiff que je me tournai en premier :

-Alors ? Tu en pense quoi ? C’est mieux que les autres fois ? Il faut encore changer des trucs ?

La question était aussi pour Ivar, en fait…

La présence de Guillermo avec nous avait étonné notre ami Ivar, ce que je pouvais très bien comprendre. Seulement, Finan et moi n’avions que sommairement trouvé une excuse pour expliquer notre babysitting prolongé en disant que c’était le fils d’une amie malade qui n’avait pas la force de s’en occuper pour le moment. C’était simple, efficace mais pas sans faille puisqu’Ivar trouvait pleins de questions à poser. Nous ne pouvions pas lui en vouloir, Ivar avait toujours été d’un naturel curieux et Guillermo ne pouvait qu’en profiter pour mettre nos nerfs et notre patience à vif.

Ainsi donc, après avoir déballer avec un large sourire que sa maman avait le cancer, Guillermo rétorqua qu’il était le gros caïd de l’école. Je réfléchissais vite pour trouver quelque chose à répondre mais Ivar était déjà entrain d’investiguer et Finan d’expliquer que oui, le petit était suspendu des cours et que c’était pour ça qu’il n’y allait pas aujourd’hui.

Ivar y alla d’un petit speech à l’intention de Guillermo, comme quoi, être le ‘’dur’’ de l’école était une chose, mais emmerder les autres, c’était non.

- Guillermo est un bon garçon avec un bon fond. Il sait qu’on ne doit pas intimider les autres.

Et Finan ajouta que Guillermo aimait surtout se frotter à l’autorité, la défier, la contester… et que les professeurs en avaient plus qu’assez de devoir le supporter.

- Ça me fait penser que nous devrions lui trouver un professeur qui viendrait à domicile, au moins comme ça il ne prendrait pas trop de retard quand il retournera chez sa maman.

Je tentais de changer les idées de tout le monde en amenant Guillermo avec moi à la harpe pour en jouer un morceau que tout le monde reconnaitrait. J’obtenu de beaucoup compliments pour ma pièce et je soufflais un peu de voir que nous pouvions passer à autre chose mais… Non ! Guillermo ramena Ward sur le tapis ce qui fit s’interroger Ivar et Finan de lui répondre qu’il ne savait pas.

Ça allait de mieux en mieux !

Je pris sur moi de donner une explication mais je me rendis compte que je n’aurais peut-être pas dû puisqu’Ivar ne comprenait pas pourquoi Finan lui, n’était pas au courant alors que moi si. J’avais conscience que nous n’avions aucune cohérence dans cette histoire et plutôt que de nous empêtrer davantage dans les mensonges, je laissais Finan expliquer.

Quand Ivar ensuite amena Guillermo pour lui montrer sa basse, je me rapprochais de Finan et lui murmurais :

- Il faudra noter nos mensonges et les apprendre par cœur parce que là, tu vois, je sens qu’on s’enfonce plus que autre chose !

Le mieux serait de dire la vérité à Ivar. Peut-être pas lui dire la vérité pour Finan et les Los Diablos mais lui dire que Guillermo est un gamin qui a grandi au sein d’un gang criminel et qu’il en a été banni et que nous l’avons recueilli parce que nous ne pouvions tout simplement pas le laisser à la rue. Et s’il voulait savoir comment cela se faisait que nous connaissions un gamin sortit d’un gang, Finan pourrait dire que dans l’Eastside, tout le monde connait ces jeunes.

Je suggérais que Guillermo prenne le petit tambourin pour nous accompagner, ce serait mieux que de rester assit à ne rien faire et ça sembla lui plaire.

- Je suis prête pour Never Forgotten.

Mais à peine Finan eu glisser ses doigts sur les cordes de sa guitare que Guillermo exprimait son avis. Je secouais la tête avant de rire à la réflexion d’Ivar.

- Le pays des dragons… Nous devrions faire une chanson là-dessus un de ces quatre !

Notre interprétation, cette fois, avait été parfaite. J’étais tout sourire quand je posais mon instrument et que je regardais alternativement Finan, Guillermo puis Ivar.

- C’était magnifique ! Avec le tambourin c’était juste parfait. Wow ! Guillermo !? Tu en avais déjà joué, auparavant ?

Je ne pouvais pas être la seule de nous trois à avoir remarqué à quel point Guillermo avait su tirer son épingle du jeu !

- Finan ? Donne lui un rythme qu’on voit s’il sait te suivre !

Ivar avait une belle petite-amie et il disait que je trouverais ça aussi un jour. J’haussai les épaules. Moi, je m’en fichais… Les filles elles font que se maquiller et parler de vêtements. Isabel et Alejandra elles faisaient ça tout le temps et ça me faisait dormir. Je préférais parler de voiture avec Alvaro.

-Si tu le dis.

Puis, Finan avait dit que j’étais gâté chez lui. Moi, je trouvais pas alors je marmonnai en espagnol. Ivar, il était surpris que je parlais espagnol. Je lui souris. Je venais de dire que Finan était un sale Irlandais pas gentil.

-Oui, c’est vraiment coool !

Puis, je sais pas trop comment, on parla de l’école. Pour moi, c’était une prison pour enfant ! Mais je devais faire croire que j’y avais été sinon, Finan sera pas content. Mais je dis quand même que j’étais le caïd là-bas. Ivar demanda alors si j’étais renvoyé. Renvoyé ? Je fis une moue de réflexion mais Finan répondit pour moi alors je fis un grand sourir.

-Oui. Je suis renvoyé. C’est comme ça.

Mais Ivar disait qu’il espérait que j’ennuyais pas les autres enfants. Moi ? Non… Moi, j’ennuie jamais les autres enfants. Tous les enfants que je connais son mes amis. Pourquoi, je les ennuierais. Moi, j’ai d’autres choses à faire !

Finan répondit encore pour moi sûrement parce qu’il croit que je vais pas répondre bien. Il disait que j’ennuyais surtout les professeur et je souris en hochant fort la tête. Moi, si on me fout à l’école, c’est sûr que j’ennuierais les professeurs !

Tiff, elle disait que j’étais un bon garçon, et je lui souris avant de regarder Ivar.

-Oui, je n’ennuie pas les autres enfants. J’aime bien les autres enfants.

Alvaro me manque déjà…

Puis, Tiffany dit qu’on devrait peut-être me trouver un professeur pour venir à la maison. Je la fixai en faisant la moue.

-Non. Pas besoin. Je suis pas si bête…

J’ai pas envie qu’un professeur vienne. Je veux continuer à jouer tranquillement en attendant de pouvoir retrouver ma VRAI maison.

Après ça, Tiff fit une belle chanson de The Lightening que j’adorais. Mais seulement, je laissai passer le mot « Ward » et, alors, Finan et Tiff ont dû inventer des mensonges. Sauf sur mon vrai père… Ils ont pas dit de mensonge sur mon vrai père. Il est bien mort en prison.

Je dis rien. J’haussai juste des épaules quand Ivar posait des questions. Je les laissais mentir et voilà.

Après, je pus toucher un peu la basse avant que Tiff ne propose que je fasse du tambourins et des commentaires. Moi, je voulais bien faire tout ça et je pris le tambourins avant de faire un commentaire sur Finan. Mais Ivar disait qu’il avait pas encore commencé et que Finan allait nous emmené au pays des dragons.

C’est vrai ?

Je fis un grand sourire.

-C’est vrai ??

Je veux voir ça ! Mais Finan dit que peut-être un dragon allait manger Guigui. Je fis une moue outrée.

-Je m’appelle pas Guigui. Et si un dragon m’attaque, j’ai un lance-pierre.

J’esquissai un petit sourire en coin en disant ça. Moi, je suis doué au lance-pierre. Les dragons peuvent rien contre moi.

Tiff voulait faire une chanson sur le pays des dragons et après ça, ils se mirent à faire la chanson.

Je tapai sur le tambourins n’importe comment avant de comprendre comment il fallait taper. La chanson était belle… Moi, je savais pas que Finan jouait si bien de la guitare. Mais le mieux, c’était Tiff et Ivar. Oui, j’aime bien le jeu de Finan mais j’aime pas Finan alors je préfère Tiff et Ivar.

La chanson se finit et moi, j’aurais encore voulu taper sur le tambourin.

Finan me regarda. J’allais ouvrir la bouche pour dire quelque chose mais il demanda d’abord à Tiff ce qu’elle en pensait. Et elle, elle trouvait que je jouais bien. Je fis un grand sourire.

-Merci ! J’en ai jamais fait. J’ai jamais touché à un truc comme ça. Mais Jesse tapait souvent sur les murs et j’écoutais souvent quand il faisait ça. Jesse, il fait de la batterie maintenant et c’est une rockstar.

Et Tiff voulait que Finan me donne un rythme. Heu ? Je regardais vers Finan. Il me regarda… Et puis il fait un truc avec sa guitare. Je dois jouer ? Oui, je crois. Je me mis à taper sur le tambourin sur le rythme de Finan. Je faisais toujours le même rythme mais il faisait toujours la même chose. Quand il arrêta, je souris.

-C’était bien ?

Par contre, moi, j’avais quand même un commentaire.

-Et j’ai pas vu de dragons… Ils sont où ?

Oui, on m’avait promis des dragons.

Alors comme ça, Guillermo s’était fait virer de l’école parce que c’était un petit caïd. Un renvoi définitif, disait Finan qui semblait un peu désespéré. Mais heureusement, ce n’était pas les autres enfants qu’il faisait tourner en bourrique mais bien les profs. Tiff disait, elle, que Guillermo avait un bon fond et que ce n’était effectivement pas les autres enfants qu’il emmerdait.

-Waaah même moi j’ai jamais eu de renvoi définitif ! Pourtant, j’étais un pro du lancer de petit pois à la cantine. Je hais les petits pois.

Mais je pouvais pas dire devant Guillermo qu’emmerder les profs, c’était mon truc aussi… Enfin, je les emmerdais encore gentiment, c’était pour ça que je n’avais pas été viré… Puni, ouais, viré, non…

Quant au fameux Ward, Tiff semblait en savoir plus que Finan. Et le petit caïd avait de qui tenir, son père étant mort en prison. Je restai bouche bée. Tout ça n’avait pas l’air d’avoir traumatisé Guillermo, tout au plus était-il un peu turbulent… Mais il y avait des garçons turbulents qui n’avaient pas vécu tout ça.

Moi, j’avais de la sympathie pour Guillermo, probablement parce que j’adorais m’amuser avec les gamins. Jouer au foot ou des trucs comme ça.

Bref, leur vie à tous les trois avait l’air bien compliquée… Ils allaient devoir prendre Guillermo avec eux chaque fois qu’ils viendraient en studio. Moi, ça me réjouissait, mais vu la tronche que mon mulet ronchon tirait, ce n’était pas son cas.

Tiff voulait lui prendre un professeur à domicile pour ne pas qu’il prenne trop de retard… Je fis la moue. Pauvre Guillermo.

-Il pourrait apprendre la musique avec nous… ça c’est cool… Enfin, on va voir s’il aime bien.

Parce qu’il était temps qu’on s’y mette et Finan voulait faire Never Forgotten. C’était une chanson magnifique que j’adorais. Guillermo avait en main un tambourin maintenant… Et je lui dis que Finan allait nous amener au pays des dragons.

Guillermo semblait enthousiaste. Et Finan de dire en l’appelant « Guigui », qu’avec un peu de chance, il se ferait bouffer par un dragon. Mais Guillermo répliqua qu’il avait un lance-pierre !

-Waaah cool ! On pourrait aller faire du lance pierre sur des canettes dans le parking après la session, qu’est-ce que t’en dit ? Tu pourrais m’apprendre.

On fit la chanson et si Guillermo dissonait au départ, il finit par comprendre le rythme. Et ça donnait bien ! Une fois la chanson finie, même Tiff fut impressionnée.

-Ouais tu es doué !

Il parla de Jesse, le petit Starky qui tapait sur les murs.

-Starky ?  C’est de ce Jesse là que tu parles ? Tu le connais de l’école ?

Ben ouais, je ne voyais que ça, parce que Jesse avait été adopté dans un orphelinat pour ce que j’en savais et avait maintenant pour parent le manager Jack Perry de chez BSC.

Et Guillermo de se plaindre qu’il n’avait pas vu de dragons.

Je souris.

-Il faut fermer les yeux en jouant… Et imaginer les dragons dans ta tête… La musique est magique…

C’était Finan qui faisait toutes les compositions, nous, on ne faisait que jouer ce qu’il écrivait pour nous. Et j’adorais la musique de Finan.

-On devrait recommencer, maintenant que Guillermo a trouvé le truc du rythme… Parce qu’au début c’était pas trop ça. Mais la fin était géniale. Qu’est-ce que vous en dites ?

J’avais décidé que Guillermo avait été renvoyé de l’école ce qui facilitait le fait d’expliquer pourquoi il allait nous suivre aux studios. Ivar était impressionné qu’un enfant tel que Guillermo puisse être renvoyé alors que lui, Ivar, n’avait jamais fait une assez grosse connerie que pour ça. Il n’aimait juste pas les petits pois… Ouais, c’est Ivar, quoi…

Bref, si Ivar cru un moment que Guillermo puisse emmerder les autres enfants, je rassurai mon bassiste alors que Tiff, elle, disait que le petit avait un bon fond… Mouais… On va dire que oui.

Mais Tiff, elle, avait dans l’idée de trouver un professeur à domicile pour Guillermo. L’idée me fit frémir… Je voyais déjà le prof s’enfuir en courant… Je fis une petite moue, sceptique alors qu’Ivar, lui, trouvait que c’était bien mieux de lui apprendre la musique. Ouais, je n’étais pas encore déterminé à laisser le gosse tout seul avec des inconnus. Il va les mener en bateau, c’est certain.

-Ouais… On en rediscutera. Mais j’avoue que lui apprendre la musique, c’est une sorte d’apprentissage, non ?

Et le môme de dire qu’il n’était pas si bête… C’est vrai. Un peu naïf, mais pas tellement bête.

Après ça, Tiff avait montré la harpe à Guillermo et quand le nom de Ward est arrivé sur le tapis, on a encore dû sortir un mensonge. Au point que Tiff me chuchota qu’il sera bien de tous les noter, nos mensonges, pour ne pas s’embrouiller. Je lui chuchotai à mon tour :

-Ouais… Il faudra faire ça…

Après ça, on conclut que Guillermo allait faire du tambourin pendant qu’on ferait Never Forgotten. Et si le petit ne tarda pas à y aller de son petit commentaire AVANT que je ne commence, moi je ne tardai pas à l’appeler Guigui qui, je l’espérais, se fera bouffer par le premier dragon venu !

Dommage que les dragons n’existaient pas !

Mais le petit avait du répondant et parla de son lance-pierre… Ivar, lui, trouvait ça tellement cool qu’il voulait aller jouer, après la session, au lance-pierre sur le parking. J’hochai négativement de la tête.

-Pas question. Si vous faites ça, les voitures vont y passer et, connaissant Guillermo, tout animal qui passera près de vous. Je l’ai déjà vu chopé des oiseaux avec ça et des foutus chats. Donc, non et…

Je fixai Guillermo.

-Guigui… Un caillou ne tuera jamais un dragon.

Quant à Tiff elle déclara simplement qu’il faudra qu’on fasse des chansons sur le pays des dragons. Je lui fis un petit clin d’œil.

-Oui, on en fera même plusieurs !

J’avais plein d’idées !

On se mit alors à faire la chanson et, une fois terminée, Tiff était étonnée du jeu de Guillermo. Je devais avouer qu’il n’avait pas fallu longtemps au gamin pour prendre le rythme. Un gamin qui expliqua n’avoir jamais joué mais avoir de nombreuse fois écouté Jesse qui était, aujourd’hui, un chanteur et un batteur hors-pair.

Mais, Ivar, qui n’en ratait jamais une, se demanda d’où Guillermo connaissait Jesse et supposa que c’était à l’école.

-Non, il le connais d’avant… L’orphelinat de Jesse était dans le même quartier que la maison de Guillermo.

Voilà… Parce que si jamais Jesse n’allait pas à l’école ou avait des cours à domicile autant la jouer sécurité.

Tiff, elle, voulait encore entendre le petit au tambourin. Alors, je donnais une mélodie à la guitare. Celle d’une autre chanson mais que je simplifiai pour me concentrer sur le jeu du petit et… Ouais… Ok… Il est pas mal doué pour son âge.

Une fois terminé, j’esquissai un petit sourire.

-Et ben, tu as des talents cachés, on dirait.

Des talents que je n’aurais jamais soupçonné.

Mais le gamin était tout de même déçu de ne pas avoir vu de dragon, je pouffai un peu de rire alors qu’Ivar disait qu’il fallait les imaginer.

-Ouais. Il faut les imaginer. Les dragons qui crachent du feu, ça n’existe pas Guillermo.

Ivar voulait recommencer la chanson. J’hochai de la tête :

-Ok ! Faisons ça !

Et on recommença. Mais cette fois, le gamin fut encore meilleur. Peut-être qu’on pourra lui apprendre la musique, finalement… Peut-être que ça lui donnera de quoi passer le temps pendant l’année qu’on allait le garder chez nous.

Du coup, à la fin, je fixai Tiff.

-Faudra lui apprendre la batterie… Ou bien essayer un instrument à corde… Mais il faut tenter le coup. Il est pas mauvais du tout.

Je fixai Ivar :

-Tu pourra essayer de temps en temps de lui apprendre la basse.

Puis je revins sur Tiff.

-Et toi, le violon. Moi, je m’occupe de la batterie et de la guitare et on verra ce qui lui plait le mieux.

Ainsi, quand il viendra ici, il aura de quoi s’occuper.

Je déposai ma guitare.

-Et si on faisait une pause. Bière et chips ?

J’avais envie de ça.

Finan et moi marchions littéralement sur des œufs face à Ivar qui ne se doutait d’absolument rien de la vraie raison pourquoi Guillermo vivait avec nous. Je me fis la réflexion que tout était arrivé si rapidement que ce fut une chance pour mon fiancé d’avoir eu l’audace et le courage de tout me dire sur sa double vie parce que je n’ose même pas imaginer quelle gymnastique cela aurait été pour lui de devoir me mentir à moi aussi.

Heureusement, il avait pris la bonne décision au bon moment et il pouvait compter sur moi pour partager cette tâche même si de mentir à Ivar que je considérais comme un très, vraiment très bon ami ne me plaisait pas plus que ça. Peut-être qu’il y aurait moyen de lui dire la vérité, sans lui raconter toute la vérité ?

Pour expliquer pourquoi le petit ne fréquentait pas l’école, Finan expliqua que c’était parce qu’il avait été renvoyé et Ivar demanda si ce n’était pas parce qu’il s’en était prit aux autres. Ce fut moi ensuite qui expliqua que Guillermo avait un très bon fond et qu’il ne faisait pas de mal aux autres. En tous les cas ce fut assez pour impressionner notre bassiste qui s’exclama que même lui n’avait jamais réussit cet exploit que de recevoir un renvoi définitif même ‘il était le pro du lancé du petit pois.

- Ah oui ? Tu lançais des petits pois toi ? Tu visais les profs que tu n’aimais pas ?

Je l’imaginais bien avec sa casquette visée à l’envers et son lance-pierre dans la poche arrière de son jeans, juché sur le dos d’un camarade et à crier ’’A L’ATTAQUE!’’. C’était tout à fait son style !

Après tout ça, il était temps de jouer un peu de musique ! J’étais certaine que Guillermo serait en mesure de nous suivre au tambourin, c’était d’ailleurs le petit je-ne-sais-quoi qu’il manquât à notre dernier morceau et, sans vouloir me venter, j’avais visé dans le mille ! Non seulement le tambourin avait sublimé notre chanson mais Guillermo s’en était très bien tiré !

Guillermo afficha un immense sourire quand je le félicitais.

- Jesse… ? Starky ?

J’eu la même réflexion qu’Ivar et comme ce dernier, je voulais bien savoir d’où il le connaissait. Selon Finan, ils se connaissaient d’avant, à l’époque de l’orphelinat. Je fronçais des sourcils, les bras croisés sur ma poitrine parce que l’orphelinat d’avant, c’était ce truc de pension pour les enfants des Los Diablos. Donc, le petit Starky serait lui aussi un enfant né dans le gang?

- Le monde est très petit !

C’est ce que je disais en regardant Finan pour lui faire comprendre que j’aurais des questions que je réservais pour ce soir, à la maison.  Mais avant d’être à ce soir, je demandais à Finan de bien vouloir donner le rythme à Guigui pour que ce dernier improvise qui nous prouva encore une fois qu’il était vraiment talentueux. Et Ivar voulait aussi que nous reprenions la chanson parce que le début n’était pas autant parfait que nous pouvions le faire alors c’est ce que l’on fit et encore une fois, Guillermo m’épata!


Il fallait l’encourager sur cette voie alors. De se sentir valorisé allait lui donner un sentiment merveilleux qui allait certainement le motiver et le tenir loin du crime, j’y croyais!

Il y avait un tas de possibilité qui s’offrait à lui ! Il pouvait apprendre la batterie comme le suggérait Finan, ou encore un instrument a corde. Ivar pouvait lui enseigner la basse comme le suggérait Finan et moi la harpe ou le violon !

- Oui, avec plaisir ! Tu aimerais que je te montre le violon, Guillermo ?

Je voyais grand, je rêvais en couleur ! Ce n’était pas si mal finalement d’avoir le petit avec nous en tous les cas moi je m’en réjouissais et je voyais avec plaisir tout ce que je pourrais lui apprendre.

- Je ne dirai pas non à une pause bière et chips ! Coca pour Guigui !

Ivar lançait des petits pois quand il était à l’école et ça me fit rire. Tiff, elle posait des questions à Ivar sur les petits pois et ça me fit encore plus rire.

Les petits pois c’est drôle… Si jamais Tiff fait des petits pois pour manger, je les lancerais sur Finan. Parce que c’est pas bon, en fait, les petits pois !

Puis quand on parla d’école, moi, je grimaçai quand Tiff proposa qu’on me trouve un professeur. Non, je voulais pas. Je préférais l’idée d’Ivar. Et, Finan, il semblait d’accord avec Ivar, même s’il voulait en discuter.

Et mon avis à moi ! Tiff dit toujours que je peux donner mon avis alors, je le donnai :

-Moi, je préfère apprendre la musique ici…

C’est mieux que d’apprendre des trucs comme lire et tout. Isabel voulait, un jour, m’apprendre à lire il y a longtemps mais je voulais pas alors elle m’a laissé tranquille. Alvaro, il a appris. Il lit tout le temps maintenant.

Après, on était prêt à faire des chanson. Moi avec le tambourins, je voulais en faire une mais Ivar parla de dragon et Finan de dire que je pouvais me faire bouffer par une dragon. Mais j’avais un lance-pierre !! Ivar trouvait ça cool alors, je fis un grand sourire. Il voulait même qu’on en fasse après !

-Oh ouais trooooooop co…

J’eus pas le temps de finir que Finan disait déjà « non ». Je pris un air renfrogné. Finan m’énerve ! On s’en fiche des chats et des oiseaux. C’est des cibles ! Et j’aime pas les chats ! D’ailleurs, j’aime pas Irish ! Il prend toujours ma place sur le fauteuil et quand je le bouge, il me griffe.

Donc, j’aime pas les chats !

Puis, Finan dit que, de toute façon, un caillou peu pas battre un dragon. Je fronçai les sourcils.

-Mes cailloux, si !

Voilà !

Mais après, je me concentrai sur la chansons et quand elle fut finie, Tiff me félicita et mon cœur battait plus vite parce que j’étais content. J’expliquai que j’avais jamais fait de la musique mais que j’avais beaucoup écouté Jesse… Et Tiff demanda si c’était de Starky que je parlais. Je fis un grand sourire.

-Oui. Starky la rockstar. C’est mon ami.

Alors, Ivar posa des questions. Il demanda si je connaissais Starky de l’école. Oh mince alors ! Je dois encore dire n’importe quoi ! J’ai l’habitude mais avec Finan derrière mon cul c’est pas pareil.

Mais c’est pas grave, il mentait pour moi.

Alors, je souris.

-Oui, voilà.

Et Tiff de dire que le monde était petit. Je la fixai.

-Il est très petit. Moi, j’ai déjà été au bout du moooonde.

Malibu, c’est le bout du monde pour moi. On avait fait beaucoup de voiture pour aller là.

Mais j’étais déçu parce que j’avais pas vu de dragon. Ivar disait qu’il fallait les imaginer en fermant les yeux et en écoutant la musique. Je fis la moue alors que Finan confirma disant que les dragons existaient pas…

-Dommage…

Oui, c’était dommage mais… Finan me fit quand même un compliment… Je me frottai les oreilles pour lui montrer que je croyais pas ce que j’entendais.

Mais je lui dis pas merci.

Puis Ivar proposa de refaire la chanson.

-D’accord !

Je repris le tambourin et on la refit. J’étais concentré et je souris quand elle fut finie. J’aimais bien faire du tambourin.

Et Finan disait qu’il fallait m’apprendre la batterie. Je fis de grands yeux. Il dit ça, lui ? Il parla d’autres instruments et disait que j’étais pas mauvais du tout.

-C’est vrai ?

Il me fit trop de compliment. Je crois qu’il est bourré.

Il voulait qu’Ivar m’apprenne la basse et Tiff le violon. Tiff confirma me demandant si je voulais bien qu’elle m’apprenne le violon.

Je lui souris.

-Oui, je veux bien. Je veux bien aussi apprendre la basse ! Et…

Je fixai Finan.

-La guitare électrique !

Oui, moi, je voulais beaucoup toucher à la guitare électrique de Finan.

Et j’allais devenir comme Jesse ? Une rockstar ? Ça serait bien ! Je serais trèèèèèèèèèèèèèès riche !

Puis, Finan proposa de boire de la bière et manger des chips ! Tiff était d’accord mais voulait du coca pour moi.

Ok…

-Oui ! J’ai faim !

Mais on m’avait encore appelé Guigui ! Ils vont arrêter de m’appeler Guigui ? Il faut qu’il arrêtent.

-Et maintenant, moi, je veux qu’on m’appelle plus Guigui mais Monsieur De La Cruz !

Je pris un air hautain en disant ça !

-Maintenant, boire et manger !

Je souris content de ma journée au studio.

Ouais… les petits pois j’aimais pas ça. Et ça fit bien rire Guillermo. Quant à Tiff, elle se demandait si je bombardais les profs que j’aimais pas.

-Non, c’était plutôt les décolletés des filles, mes cibles.

Je fis un grand sourire quand Finan approuva pour qu’on apprenne la musique à Guillermo… C’était pas comme à l’école mais c’était une forme d’apprentissage qui demandait une certaine rigueur. Et même si ça m’amusait beaucoup de jouer de la basse, même si ça m’éclatait tant au studio que sur scène, mon apprentissage de cet instrument, en autodidacte, m’avait demandé beaucoup de sérieux et énormément d’heures de travail pour en arriver au niveau où j’étais aujourd’hui.  

Finan et Tiff se chuchotèrent à l’oreille… Sûrement des mots doux. Comme si c’était le moment… Pendant ce temps-là, Guillermo me parla de son lance-pierre et je voulais trop essayer sur des canettes !  

Et Guillermo sembla enthousiaste, mais un enthousiasme vite étouffé par Finan qui nous interdit d’aller jouer au lance-pierre… Je fis la moue.

-Hey… Je suis adulte, je sais ce que je fais.

Mais c’était surtout pour les voitures et les animaux que Finan s’en faisait… Apparemment, Guillermo avait une fâcheuse tendance à les viser.

Je regardai Guillermo…

-On non, tu vises quand même pas les animaux… Ils t’ont rien fait.

Mais Finan attira à nouveau notre attention en disant qu’un caillou ne tuera jamais un dragon et le petit de répliquer que si, ses cailloux à lui pouvaient le faire.

-Ouais ! Un caillou magique pourrait tuer un dragon.

Et Finan de dire à Tiff qui trouvait une bonne idée de faire des chansons sur les dragons qu’on allait même en faire plusieurs.

Oh yeah !

On se mit au boulot, avec Guillermo au tambourin… Je ne pensais pas que l’instrument lui plairait mais il sembla s’éclater et pris vite le rythme. Il avait un certain talent qui ne demandait qu’un peu d’entraînement. Et une fois la chanson terminée, tut le mon s’extasia sur son talent qu’il expliqua avoir acquis à force d’entendre Jesse a.k.a Starky frapper sur les murs.

Et Finan nous expliqua que Guillermo vivait dans le même quartier que Jesse, ce qui faisait que les deux enfants avaient sympathisé.  

Tiff affirma que le monde était petit…

-Un peu qu’il est petit et L.A. est encore plus petite.

On recommença la chanson et Guillermo se mit dans le rythme directement cette fois, maintenant qu’il connaissait la chanson. Quand on eut fini, j’applaudis le petit qui semblait fier de lui.

Finan décida alors qu’on allait lui montrer comment fonctionnaient nos instruments pour qu’il puisse choisir, finalement, son instrument de prédilection et l’apprendre à fond. J’étais sûr que la musique pouvait remettre ce petit rebelle sur le droit chemin.

Et Guillermo voulait tout apprendre ! ça faisait vraiment plaisir à voir. Mais ce qui semblait surtout le motiver, c’était la guitare électrique de Finan.

Mais Finan proposa une pause bière et chips ! C’était quelque chose qui ne se refusait pas ! Ça tombait bien, Guillermo avait faim. Mais il en avait aussi marre que Finan et Tiff l’appellent Guigui… Il voulait qu’on l’appelle Monsieur De La Cruz.

Je posai ma basse sur son support et posai ma main sur l’épaule de Guillermo…

-Oh non ! Ça fait vieux Monsieur De La Cruz. Guillermo c’est un trop beau prénom en plus.

Puis, je regardai les deux autres.

-Et vous êtes pas cool de d’appeler Guigui.

Mais comme le disait Guillermo, il était temps de boire et manger !

-Alors allons-y ! Premier arrivé !

Je sautai sur le dos de Finan.

-Allez ! Hue ! On ne peut pas laisser Monsieur De La Cruz gagner, mon mulet ronchon !