Il fallait que j’aille au garage aujourd’hui… On était lundi et ça faisait depuis samedi soir que ça me démangeait…

En effet, la course de samedi avait été dure… Même sans Luca Conti et Ward Fleming, j’avais trouvé un jeune pilote qui m’avait donné du fil à retordre.

J’avais gagné, mais ma voiture en avait pris un coup ! Dans un duel, nos voitures s’étaient frottées l’une contre l’autre et j’avais des griffes sur tout le flanc gauche. Et la carrosserie était un peu cabossée aussi.

C’est pourquoi j’avais carrément pris congé. Car rien n’est plus important pour moi que ma voiture de course, la Camaro que j’avais un jour gagné en vainquant Luca Conti à la course.

Elle roulait encore, les réparations étaient purement esthétiques… Il allait falloir refaire les bosses et repeindre… Bref, il y avait du boulot en perspective.

Et il n’y avait nulle part ailleurs où j’aurais un meilleur service que chez mon propre père, qui tenait un garage qui faisait de bonnes affaires… Et tout le monde y passait, même les mafieux ou les membres des gangs. Mais mon père se fichait pas mal d’où venait l’argent.

J’entrai donc dans le garage en faisant rugir le moteur de la Camaro, ma musique préférée avant même The Lightening.

-Hey, salut les gars !

Je saluai les mécanos à travers la fenêtre ouverte avant de l’immobiliser et de couper le moteur pour ne pas les asphyxier.

-Waaaaah !!! Qu’est-ce que tu lui a fait à ta pauvre caisse, Sonny ! Elle a bien morflé.

Je haussai les épaules.

-Il y a un petit pilote prometteur qui hésite pas à faire des dégâts à sa propre bagnole pour essayer de te mettre dans le décor ! Voilà ce qui est arrivé.

Je râlai un peu en racontant ça, mais ça faisait partie du jeu.

-Les jeunes n’ont plus de respect pour rien.

Et Randall le mécano de se mettre à rire.

-Ben tu vas être servi…

Il appela alors un certain Monty et lui dit de rappliquer tout de suite.

-Je te présente Monty Guerra… Il est là pour faire des travaux d’intérêt généraux après avoir fait des griffes sur la voiture du fils de Don Hughes…

Je regardai le gamin de haut en bas…

-Content de te rencontrer, Monty… Moi, c’est Sonny. Elle t’avait fait quoi, cette bagnole pour que tu la vandalise ?

@ Billy Lighter

Pfffffffffffffff !

J’en avais déjà marre !!!

C’était la deuxième fois que je venais au garage Robson… J’étais déjà venu vendredi et maintenant, on était lundi et, comme j’avais congé chez BSC, j’étais venu ici pour montrer à Keller que je faisais bien ce qu’il disait (même mieux que ce qu’il disait !) et, comme ça, je pourrais espérer pouvoir avoir une petite remise de peine…

Ouais… Je rêvais peut-être mais c’était à essayer !

Parce que c’est pas faute d’avoir mieux à faire… BIEN mieux à faire !

Donc, le garage… J’étais ici depuis le matin. On pouvait pas dire que le vieux Robson était chiant. Non, c’était plutôt un type cool. Mais Randall, lui, c’était un peu moins un marrant. Avec moi, en tout cas…

Déjà vendredi, il avait tenté de tout m’expliquer mais j’en captait pas une… Je savais même pas comment s’appelait les différentes pièces dans les voitures. J’y connaissais absolument rien ! C’est pas faute de l’avoir dit à Keller !

Alors il avait arrêter de m’expliquer les choses en théorie et m’avait montrer comment on faisait… Mais, apparemment, vu comme il me causait, il aimait pas trop mon attitude… Quoi ? Il voulait que j’aie l’air heureux d’être ici ? Je suis pas fait pour être mécano, moi ! Je suis juste ici pour rembourser mes dettes.

Du coup, j’ai appris deux trois trucs vendredi mais je ne me suis pas vraiment fait d’amis… Du coup, ce lundi, c’était reparti de la même façon, avec Randall qui jouait au vieux con et moi au jeune emmerdeur.

Putain, vivement la fin de la journée !

Jusqu’à-ce que, alors que je m’occupais d’une bagnole, j’entendis du The Lightening. Je relevai la tête… Apparemment la musique et la voiture qui s’était garée venait de Sonny…

Certainement le fils du patron… J’avais déjà entendu les autres mécanos parler de lui comme si c’était la star du coin…

Je fis plus trop attention et me remis à mon foutu travail que je détestais avant que Randall ne m’appelle…

Je roulai des yeux avant de venir près de lui et, donc, face à Sonny Robson. Randall expliqua alors pourquoi j’étais là. Ouais… Pour rembourser Julian Hughes qui n’a foutre pas besoin d’argent !

-Salut…

C’est ce que je dis alors que Sonny demanda ce que la voiture m’avait fait pour que je la vandalise… J’haussai des épaules répondant avec un peu d’arrogance.

-Rien… Mais Hughes est un petit con alors j’ai trouvé un bon moyen de le faire chier en esquintant un peu sa voiture… J’étais bourré… J’en peux rien…

Et pas que bourré… D’ailleurs, je détestais venir ici pour une autre bonne raison… Pas moyen de prendre de la drogue sans être vu, donc, je me battais toute la journée contre le manque. Chez BSC, il y a des endroits pour ça !

Je fixai la voiture de Robson avant de siffler.

-Waw ! Ça c’est de la caisse ! Comment t’as fait pour te payer ça ? Vu le garage de ton père, tu dois pas être bien riche…

Ouais… Tout ce qui est dans l’Eastside est pauvre. Donc, le vieux Robson est pauvre et, par extension, son fils…  

@ Billy Lighter

Il y avait de la nouvelle main d’œuvre dans le garage de mon vieux. Un gamin, à peine majeur, je pensais et qui avait l’air de s’ennuyer ferme, vu la tronche qu’il tirait. Pourtant, sincèrement, pour un petit mec, qu’est-ce qu’il y avait de mieux comme boulot que de pouvoir trifouiller des bagnoles, hein ? La belle mécanique, ça ne semblait pas lui parler au petit qui me salua.

Je sortis de la voiture et le dominai d’un coup de deux ou trois têtes.

Il était en fait ici parce qu’il avait une dette à payer envers Julian Hughes, que je connaissais de nom pour être le fils de Don Hughes… D’après les rumeurs, le fiston ne voulait pas reprendre la maison de disque de son paternel mais bien créer sa propre marque de voiture… Un rêve que je tenais en haute estime ! Même si je n’avais jamais rencontré Hughes.

Mais pour moi, les bagnoles, c’était toute ma vie ! J’étais né dedans !

Je pausai ma main sur l’épaule de Monty.

-Tu aurais du l’esquinter lui et pas sa voiture… Si ça se trouve, ça t’aurais coûté moins cher.

Je n’étais pas sûr DU TOUT de ce que j’avançais, mais avoir un vandale de bagnole au garage ne m’inspirait pas confiance. Malgré tout, je restai sympathique avec Guerra.

Un jeune homme qui s’extasia devant ma voiture avant de me demander comment j’avais pu me payer ça.

Je rigolai d’un bon rire.

-Je ne l’ai pas payée, je l’ai gagnée aux courses. Ce que tu vois là, petit, c’est l’avant dernière caisse de Luca Conti. Dieu ait son âme.

Je lui désignai le côté gauche de la carrosserie, bosselée, griffée, esquintée… Bref, mutilée.

-Tu vois tous ces dégâts ? Ben c’est un sale petit vandale comme toi qui m’a fait ça à la dernière course. Sans aucun respect pour sa propre voiture qui doit avoir bien morflé aussi.

Je regardai Guerra dans les yeux.

-Il a essayé de me mettre dans le décor, sans réussir… J’ai réussi à tenir ma bande, et ma première place. Mais comme tu vois, ça ne s’est pas fait sans casse.

J’approchai de la voiture et passai ma main sur les griffes et les bosses.

-Tu veux m’aider à la remettre à neuf ? Je la veux blinquante pour ma prochaine course.

Je souris à Monty…

-Y a rien de mécanique là-dedans, ce n’est que du débosselage et de la peinture.

Je rigolai.

-Allez merde, souris un peu, t’es pas en enfer ici… Tu fais quoi dans la vie ? T’es encore à l’école ?

@ Billy Lighter

Le fils du patron était dans la place et on m’avait présenté à lui… Evidemment, directement, on expliqua pourquoi j’étais ici. C’est clair que je venais pas pour le plaisir et je montrais à Robson que j’avais pas vraiment de remords d’avoir esquinter la voiture de Hughes…

Il déclara que j’aurais dû l’esquinter lui au lieu de la voiture. Je fis mine de réfléchir avant d’afficher un petit sourire jaune.

-Ouais, en thunes ça m’aurait coûté moins cher. Mais j’aurais pris plus cher autrement.

Certain que, comme c’était Julian Hughes, il aurait trouvé un moyen de me faire faire de la taule pour coups et blessures. Et j’avais aucune envie d’aller en taule.

Mais, rapidement, c’est la voiture de Robson qui attira mon attention. Elle était superbe ! Et, si j’étais nul en mécanique et que je n’aimais pas ça, ça me plairait pas mal de pouvoir frimer au volant d’une caisse pareille !

Et à Robson de me dire qu’il l’avait pas payé mais gagné à une course de voiture. Je sifflai d’admiration alors qu’il disait que c’était à Luca Conti la caisse !

-Luca Conti ? Le mafieux qui a été assassiné ? Sérieusement ? Wow ! La classe ! Tu fais des courses de voitures où ?

Cette histoire de courses, ça m’intéressait ! Je me demandais bien où elles se faisaient et s’il fallait un type précis de bagnoles… Faudra que j’y fasse un tour, en tout cas ! Surtout si on pouvait gagner ce genre de bagnoles !

Il me montra alors sa caisse qui, même si elle était belle, était quand même pas mal amochée. Il m’expliqua que c’était un vandale qui avait fait ça… Je fis la moue en croisant les bras voyant où il voulait en venir avec son histoire.

Pourquoi les gens se sentent tous obligés de me faire la morale ? Ils peuvent pas simplement s’occuper de leur foutu cul au lieu du mien !

Donc sa voiture avait été esquinté par un concurrent qui avait essayé de le foutre dans le décor.

-Un vandale ? C’est un course… C’est ça le jeu, non ?

Ouais, parce que ça semblait pas spécialement légale alors, j’imagine que tous les coups étaient permis et qu’ils savaient tous dans quoi ils s’embarquaient…

Je le suivis tout de même jusqu’à la voiture alors qu’il voulait que je l’aide à la remettre à neuf. Ouais, ça, ça me parlait ! Mais je fis quand même mine de ne pas être enthousiaste parce que… Ça restait quand même que jouer les mécanicien… J’allais pas la conduire, cette caisse, hélas…

-Ouais ! Je suis partant… C’est mieux que de réparer ces foutues tas de ferrailles…

Ouais… Parce que les voitures que j’avais vu passer jusqu’ici étaient pas aussi belles que celle de Robson !

Il se marrait et voulait que je souris… Mais, à sa question, je fis la moue…

-Non, j’ai finis l’école cette année… Je travaille pour BSC. Je suis roadies. Je déplace des trucs d’un studio à l’autre pour faire plaisir aux stars… En théorie, j’aurais dû avoir une place dans une grand équipe de football mais une blessure en a décidé autrement. Alors, non, j’ai pas forcément envie de sourire…

Il va sûrement me dire que, être roadie, c’est le meilleur job du monde mais, avant qu’il ne puisse le faire, j’anticipai :

-Et, ouais… Tu vas me dire que c’est un super job que de travailler pour des stars. Mais, jusqu’ici, j’ai eu affaire à des pseudos stars qui se prennent pas pour de la merde. Et c’est pas vraiment génial, du coup…

Je dis ça en frottant mon nez… Je savais que ce geste allait s’amplifier avec les heures mais j’avais pas encore trouvé, ici, le moyen de me shooter en paix.

-Et toi ? Tu fais quoi dans la vie hormis faire des courses… Quoi que tu dois gagner un tas de thunes avec ces courses, non ?

Ouais… Certaines qu’il devait gagner un max !! J’avais peut-être trouvé un nouveau filon, finalement…

@ Billy Lighter

J’avais proposé à Monty, le plus simplement du monde, d’esquinter Julian Hughes plutôt que sa caisse… Mais le jeune afficha un sourire jaune… Ça lui aurait coûté moins cher, qu’il disait, mais il aurait pris plus cher.

-Ouais mais ça aurait laissé à Hughes l’occasion de rendre les coups…. 50/50… la voiture, elle, elle peut pas se défendre.

C’était comme ça qu’on réglait les choses dans l’Eastside. Même les Pequeñas Manos le savaient. D’ailleurs, Manuel entraînait déjà les plus petits… C’était dommage, mais c’était un passage obligé… Et puis ça permettait de savoir qui gagnait sans faire intervenir la justice.

Je n’étais pas tout à fait pour la méthode en tant qu’ambulancier… mais j’étais né dans l’Eastside et je savais que certaines choses ne changeraient jamais.

Bref, Monty semblait aimer ma voiture malgré ses nombreuses balafres… Je lui parlai donc de Luca qui avait perdu cette voiture aux courses et le visage de Monty, tout illuminé comme un panneau annonçant un bordel, me fit rire.

-Ouais, ce Luca Conti là… Un vrai trou du cul dans la vie, mais un superbe rival en courses…

Je souris.

-Et pour ce qui est des courses, ça ne se passe jamais au même endroit… C’est tellement dangereux qu’on peut prendre perpette pour ça. Mais j’aime ça… Mon rêve est de devenir pilote professionnel, mais la licence coûte cher et comme tu l’as remarqué, on ne roule pas sur l’or.

Je lui montrai un peu tous les dégâts en disant que c’était un vandale qui avait fait ça… Pour bien montrer que je ne cautionnais pas qu’on abîme de superbes engin comme le mien. Monty fit la moue et croisa les bras… Ouais, c’est bien toi que je vise, petit.

Il répliqua que c’était une course et que c’était ça le jeu, non ?

Je fis la moue.

-Apparemment, pour la nouvelle génération de coureur, ouais… Mais nous, les anciens, on avait comme un accord tacite de faire le moins de dégâts possible aux voitures des autres.

Je haussai les épaules.

-Ça rendait la course encore plus stratégique.

Je proposai donc au jeune vandale de réparer ma caisse avec moi. Il sembla un tout petit peu plus enthousiaste avant de se renfrogner. Je me marrais, j’essayais qu’il sourit un peu mais il avait pas l’air de bonne humeur, le petit gars.

-On va commencer par démonter la portière pour la débosseler.

Je me mis à fouiller dans les outils tout en demandant à Monty s’il allait encore à l’école. Il fit une autre moue. Il travaillait en fait chez BSC comme roadie et m’expliqua pourquoi il n’avait pas forcément envie de sourire… Il était voué à une carrière de footballer pro et s’était blessé ce qui avait ruiné tous ses espoirs d’intégrer une grande équipe.

-Oh comme je te comprends… C’est comme pour moi et ma licence… Je fais de mon mieux mais il y a des jours où je me dis que je devrais arrêter de rêver.

Je voulus dire un truc, comme quoi c’était pas si mal finalement de se retrouver roadie chez BSC. Mais ça ne semblait pas l’emballer et il m’expliqua direct pourquoi, sans que j’aie à ouvrir la bouche. Jusqu’ici, il n’avait travaillé que pour des gens, j’imaginais, peu connu et qui se prenaient pour des divas…

-Oh ouais, je comprends… Mais prends un peu ton mal en patience et peut-être qu’un jour, tu travailleras pour Roadtramp. Je les connais pas personnellement mais c’est plus le genre à boire une bière avec les roadies qu’à s’en servir comme esclave.

Je tendis un outil, une clé anglaise, à Monty…

-Dommage que t’es pas chez MTI ! Tu pourrais y rencontrer Howard Stone ! Lui c’est pas une diva et je le connais personnellement, on a grandi ensemble.

Puis j’ouvris de grands yeux.

-Oh mais c’est vrai ! Il doit passer un peu de temps chez BSC maintenant qu’il a aussi un manager chez eux ! Si tu le croises, dis que tu es un ami de Sonny Robson et tu seras accueilli comme un roi.

Je m’approchai de la voiture et ouvrit la portière.

-Bon, je vais soutenir la portière et toi, tu vas dévisser les écrous pour qu’on puisse l’enlever, d’accord ?

Mais Monty voulait savoir ce que je faisais dans la vie même si les courses devaient me rapporter un max de thunes…

-Je suis ambulancier… ça me permet de mettre à profit mes talents de pilote pour aider les autres… Et ouais, je gagne pas mal de thune avec les courses mais une bonne partie repasse dans les améliorations de la voiture et les réparations comme aujourd’hui…

Je souris.

-Cela dit, j’économise tout doucement… Mais il ne faut pas être trop vieux pour être pilote pro… Parce qu’après un certain âge, les réflexes s’émoussent… C’est un peu comme au football quoi…

Je tins fermement la portière.

-Prêt quand tu l’es.

@ Billy Lighter

Ouais… Hughes aurait pu rendre les coups… Mais ça me fit un peu ricaner… Vous avez vu la carrure de Hughes ? Vous avez vu la mienne ? Il serait mort et j’aurais pris perpète !

La voiture, elle, n’envoie pas en prison mais j’imagine que mon ricanement suffisait…

Mais, rapidement, c’est la superbe caisse de Robson qui m’intéressa et il m’expliqua l’avoir eu comme gain de course par Luca Conti. Et quand je demandais s’il s’agissait bien du mafieux, je sifflai à nouveau quand Robson confirma. Quant aux courses, ça avait rien de légal mais ça avait l’air génial quand même ! Même si Robson, lui, voulait faire des vraies courses. Je veux dire, des courses légales. Mais que les licences étaient cher.

-Ouais, c’est dégueulasse que tout soit fait pour les riches.

Mais quand il parla de celui qui avait fait du mal à sa voiture, je me sentis visé ce qui m’arracha une moue. Ouais… J’avais compris ! Démolir des voitures, c’est maaaal ! Tss… Il y a pire comme crime. Mais bon… Puis, dans le cas de Robson, c’était lors d’une course qu’il avait eu ça alors je me disais que ça faisait un peu partie du jeu. Mais il pensait, lui, que c’était qu’une histoire de génération ce qui me fit rouler des yeux avant que je ne ricane.

-Les anciens ? T’as pas l’air d’être un ancêtre non plus…

Il devait avoir quoi ? La trentaine ? Il y avait sûrement plus vieux que lui, non ?

Il me disait qu’avant, c’était plus stratégique… Il y a vraiment une stratégie ? Comme au football ? Parce que, finalement, faut simplement rouler mieux que les autres et les dépasser, non ? Ça devait sûrement être moins compliqué que le football.

J’acceptai, tout de même de réparer sa bagnole parce qu’elle était plus belle que les autres et c’était pas comme si j’allais pouvoir échapper à ma journée ici alors autant travailler sur une belle bagnole.

Il disait qu’on allait commencer par la portière et j’haussai simplement les épaules avant de répondre à sa questions sur ce que je faisais tout en le regardant fouiller dans les outils.

Il disait qu’il comprenait mes malheur les comparants à sa licence pro…

-Ouais… Sauf que toi, tu as encore une chance d’y arriver. Moi, c’est foutu. Je ne récupèrerais jamais toutes les capacités de mon genou ce qui m’empêche de jouer mon meilleur football et, donc, de décrocher un contrat pro…

Ouais… Lui, il pouvait encore rêver. Pas moi…

J’avais aussi parlé de BSC et je l’avais anticipé avant qu’il ne me sorte que c’était un travail de rêve. Il répliqua quand même que je devais être patient et que ça sera, sans doute, plus agréable avec, par exemple, les membres de Roadtramp… J’hochai de la tête, pas convaincu… Mais quand il déclara qu’il connaissait personnellement Howard Stone, je pris un air plus intéressé. Il avait d’abord cru que je le rencontrais pas avant de se rappeler que Stone était aussi chez BSC.

-T’es sérieux ? Tu connais personnellement Howard Stone ? La classe ! Moi je connais Olivia Cortez mais c’est une fille qui se prend pas pour de la merde… Mais The Burning Fire et Fireworks, j’adore !

Et s’il suffisait de dire à Stone que je connaissais Robson pour qu’il m’accueille comme un roi !

-Je ferais ça !

Je regardai Robson ouvrir la portière et me donner les instructions. J’hochai de la tête… Dévisser les écrous, ça doit pas être trop compliqué.

Mais avant ça, je demandai ce que Robson faisait dans la vie en dehors des courses et il disait être ambulancier… Et que l’argent des courses allait principalement dans les réparations de sa voiture…

Ouais… Ça tourne un peu en rond, en fait… Enfin, presque vu qu’il disait qu’il économisait quand même.

J’allais répliquer mais Sonny se mit à tenir la portière alors je pris de quoi dévisser les écrous.

-Je suis prêt…

Et je commençai à dévisser. Pas très vite parce que j’avais pas encore le tour de main mais ça m’empêchait pas d’arriver à faire ça en parlant.

-Ouais… Mais j’imagine qu’on peut faire des courses de voiture pendant plus longtemps que de jouer au football… T’as jamais demandé à ton pote Stone de te payer cette licence ?

Ouais, Howard Stone devait être péter de thunes… Et si Robson est vraiment son ami, il devrait lui demander… C’est ce que je ferais.

-Moi, j’hésiterais pas une seule seconde, si j’étais toi… Enfin, sauf si tu m’as dit des conneries et que Stone, tu l’as juste fréquenter comme connaissance et c’est tout.

J’esquissai un sourire en coin… Avant que je ne fasse un faux mouvement et que ma clé anglaise ne dérape ce qui m’énerva.

-Putain ! Je déteste faire ça !

J’avais haussé la voix, déjà exaspéré avant de frotter mon nez du revers de ma main… J’avais vraiment besoin d’une dose, bordel !

Je respirai profondément…

-Dis… Tu peux pas plutôt m’apprendre à piloter une bagnole pour gagner des courses, au lieu de faire ça…

Ouais… Qui ne tente rien n’a rien…

@ Billy Lighter

Je ne pus qu’opiner de la tête quand Monty affirma que c’était dégueulasse que tout soit fait pour les riches.

-Je ne te le fait pas dire… Moi ce que je me demande, c’est comment un agent ne m’a pas déjà repéré…

Parce que j’en gagnais, des courses, et des pas facile encore !

Et je râlai sur le petit vandale qui avait esquinté ma bagnole… Au début, quand je roulais, les coureurs avaient du respect pour les voitures des autres. Mais plus il y avait de jeunes qui couraient, plus il y avait de la casse… Comme s’ils n’aimaient pas les voitures qui étaient pourtant comme la prunelle de nos yeux.

Ce à quoi Monty répondit que j’étais pas un ancêtre non plus.

-J’ai 36 ans, c’est déjà vieux pour un coureur… Et ça fait longtemps que je fais ça, pratiquement depuis que je sais conduire.

Je souris, repensant à la voiture de Roger, le frère aîné d’Howard, à qui on avait piqué la bagnole pour aller courir une course… On avait perdu en beauté, mais qu’est-ce qu’on avait pris notre pied !

Monty accepta de m’aider à réparer ma bagnole et je lui répondis par un sourire. Il semblait déjà plus enthousiaste de faire ça que de s’occuper de la vieille Chevy sur laquelle il travaillait quand j’étais arrivé.

Et il m’expliqua qu’une blessure l’avait éloigné des terrains de football pro… Je comparais avec ma licence. Mais il n’était pas d’accord, disant que moi, j’avais encore ma chance, alors que lui, avec son genou bousillé, il n’avait plus aucune chance de monter sur un terrain avec une grande équipe.

-Ouais, c’est pas faux… D’ailleurs, comment t’as fait pour te zigouiller le genou à ce point-là ?

En attendant et faute de mieux, il travaillait chez BSC… Mais il se plaignait que les stars étaient des divas jamais contentes. Et d’ailleurs, qu’il n’avait travaillé, jusqu’ici que pour des pseudos stars. Moi, je lui dis que s’il persévérait, il pourrait travailler pour de grands groupes sympas, comme Roadtramp, avant de me rappeler que mon pote Howard travaillait aussi, maintenant, chez BSC avec Fireworks.

Et ça, ça épata Monty un max !

Je souris.

-Ouais je connais personnellement Howard Stone ! On a grandi ensemble. Mais Olivia Cortez a pas l’air bien méchante… Mais ouais, j’ai compris, vous vous aimez pas, surtout que d’après L.A.People, elle sort avec Julian Hughes.

Je dis alors à Monty de dire à Howard, s’il le croisait, qu’il me connaissait, ça aiderait le courant à passer.

-Ouais. J’espère que tu travailleras bientôt pour lui.

Je parlai ensuite un peu de ma vie professionnelle tout en tenant la portière de la Camaro, attendant que Monty dévisse les écrous pour qu’on puisse débosseler la portière.

Il se mit à dévisser lentement, en glissant un peu de temps en temps sur l’écrou, tout en me parlant. Il voulait savoir pourquoi je demandais pas à Howard Stone de me payer ma licence.

Je rigolai…

-Oh non ! Stone est très vte criblé de dettes à force de parier… Enfin, je pense que ça va mieux maintenant qu’il est marié mais faut pas croire. Howard vit bien au-dessus de ses moyens. Alors je vais pas lui imposer ça en plus.

La clé anglaise glissa des mains de mon apprenti et il s’énerva en se frottant le nez. Je lâchai la portière qui tenait encore et me redressai avant de baisser mon regard, parce que j’étais très grand, sur Monty.

Je posai ma main sur son épaule.

-Hey… Ça va ? Je sais que t’es là contre ton gré mais il faut faire contre mauvaise fortune bon cœur… Bosser ici, c’est pas l’enfer non plus…

Même si je pouvais comprendre que ça soit loin d’être sa passion, tout comme travailler chez BSC.

Puis il me regarda avec un petit sourire en coin. Il voulait que je lui apprenne à piloter.

-Ecoute… Si tu bosse bien ici, sans râler… Si tu apprends un minimum, je te dirais dans quelques semaines où aura lieu la prochaine course… Et là, je t’apprendrai à piloter sur le circuit.

Je lui tendis la main.

-Deal ?

@ Billy Lighter

On était d’accord sur les riches et lui-même était un peu désabusé qu’un agent l’ai pas encore repéré. C’était parce que les agents n’allaient voir que les riches… C’est pour ça… Moi, si j’avais pas été à Fairfax mais dans une école de l’Eastside, aucun agent serait venu me voir.

Il me parla alors de sa voiture endommagée et des façons de faire la courses qui étaient mieux avant… Que les jeunes, ils ne respectaient plus rien. Un refrain que j’avais déjà entendu un tas de fois mais je fis remarquer à Robson qu’il n’était pas si vieux mais qu’il parlait déjà comme un vieux. Il affirma avoir 36 ans et que c’était vieux pour un coureur de voiture.

-Ok… T’es un vieux, alors. J’avoue.

Je dis ça en ricanant un peu.

On s’avança alors vers sa voiture à lui vu qu’il m’avait proposé de travailler sur celle-là plutôt que sur les autres tas de ferrailles. J’expliquai alors, vu qu’il l’avait demandé, ce que je faisais dans la vie. Je lui parlai du football et de BSC… Mais surtout de ma frustration de ne pas avoir pu faire carrière dans le seul truc pour lequel j’étais le meilleur. Et je trouvais ça incomparable à son manque de licence parce que, lui, ça pouvait lui arriver d’un jour à l’autre… Pas moi…

Et quand il me demanda comment je m’étais bousillé le genou, je fis la moue.

-Je fais de la boxe aussi… A la salle de South L.A…. Il y a des matchs le samedi et je me suis fait démolir le genou par un de mes adversaires il y a quelques mois… C’était un enfoiré ! Il avait pas le droit de faire ça !

Non. C’était pas permis. Mais comme Yang peut encore venir à la salle de sport, il parait, ben, ça veut dire que Vern l’a pas plus engueulé que ça.

Et Robson finit par me dire qu’il connaissait personnellement Howard Stone ce que je trouvais vraiment cool. Puis, il ajouta que Cortez avait pas l’air méchante. Je ricanai.

-L.A. People a une guerre de retard. Ils sont même mariés, Julian et Livia. Ils ont une bague et tout. Et, elle est pas méchante mais elle se prend pas pour de la merde surtout depuis que tout le monde sait que c’est la fille de Jimmy Reed. Elle a pris la grosse tête.

Bref, j’espérais rencontrer Howard Stone bientôt. On verra bien…

Puis, Robson me parla de lui. De sa carrière d’ambulancier et de ce qu’il faisait avec l’argent des courses. Moi, j’aurais fait des trucs plus cool. Mais bon… Il était vieux, fallait pas l’oublier !

Moi, je disais simplement que s’il voulait sa licence, il devrait demander à Howard Stone de lui payer… Mais Sonny disait qu’il était criblé de dettes. Je fis une petite moue.

-Criblé de dettes ? Et il a toujours le droit d’avoir une super grosse villa… Putain, c’est pas juste ! Moi, si je suis criblé de dettes, on me foutra à la rue !

Je dis ça en commençant à enlever les écrous mais cette foutue clé anglaise arrêtait pas de déraper ! Puis, il me fallait absolument ma dose ! Bref, tout ça me faisait chier et je commençai à m’emballer.

Robson posa sa main sur mon épaule. Il disait que, bosser ici, c’était pas l’enfer non plus ! Je grommelai :

-Ouais ! Parle pour toi ! Je déteste ce job !

Mais j’avais une meilleure idée. Je voulais que Robson m’apprenne à faire des courses plutôt que de rafistoler des bagnoles. Et… Il dit pas « non ». Mais je devais d’abord bosser ici. Je roulai des yeux. Putain, pourquoi je pouvais pas avoir simplement ce que je veux sans devoir faire des trucs que je veux pas ?

Il me tendit la main. Je la regardais avant de soupirer.

-Ok. Deal.

Je serrai sa main. Je me remis quand même à soupirer. Une fois… Avant de me remettre à déboulonner les écrous… Je finis par y arriver, finalement et une fois que ce fut fait, je remarquai que je tremblait de plus en plus. Mais comme je devais pas râler, je ne fis pas de commentaire et continuai à faire ce que Robson me disait de faire.

C’était un mal pour un bien parce que j’espérais que les courses pourraient me permettre de ne plus travailler ici !

Une fois la voiture rafistolée, je souris, enfin, à Robson.

-Voilà. Ta caisse est réparé. Ça fera 6000 dollars.

Je rigolai.

-Je déconne. Mais oublie pas le deal, hein ! Si je viens tous les vendredi, tu m’apprendra à gagner des foutues courses !

Ouais. Je tenais à ce qu’il respecte ce deal. J’y tenais vraiment !

@ Billy Lighter

Monty ricana en répétant que j’étais vieux… Je fis la moue.

-Pour un coureur de course, hein… ! Pour le reste, je suis au mieux de ma forme.

Pour les courses aussi, en fait, mais ce que je n’aimais pas, c’était la mentalité des plus jeunes qui arrivaient sur le circuit maintenant… Ils étaient chiants à faire des dégâts aux voitures, dont les leurs, pour passer devant.

Je lui demandai, puisqu’il ne pouvait plus jouer au football, comment il s’était bousillé le genou. En fait, c’était en faisant de la boxe qu’il s’était fait mal. Mais c’était son adversaire qui l’avait fait exprès. Je fis la grimace.

-En effet, il n’avait pas le droit.

Mais comme je supposais que ces matches de boxe étaient aussi légaux que mes courses, il ne pouvait même pas porter plainte !

Je lui dis que je connaissais Howard et il répliqua qu’il connaissait la jeune Cortez et que L.A.People était une guerre en retard parce que elle et Hughes étaient déjà mariés. Je sifflai d’admiration, juste comme Monty un peu plus tôt.

-Il pèse un paquet de thunes à eux deux ! Et c’est dommage qu’elle ait pris la grosse tête… Mais c’est vrai que sur la pochette de son album, elle regarde de haut, comme Jimmy Reed.

Je lui parlai un peu de ma carrière d’ambulancier et de l’argent que je mettais de côté pour ma licence… Mais restait un mystère pour Monty à savoir pourquoi Howard Stone ne m’aidait pas à payer ma licence, alors je parlai des dettes de mon ami.

Et Monty fut super choqué.

Je hochai la tête.

-Ouais, moi aussi… Mais maintenant je pense que ça va mieux pour ses dettes. Il y a eu l’album de Fireworks puis son petit projet avec Starky… Mais le problème, maintenant, c’est sa femme…

Je haussai les épaules.

-Et de toute façon, s’il me la paye, je ne saurai pas lui rembourser.

Monty s’était mis à dévisser l’un des écrous de la portière mais avait ripé sur le métal et laissé tomber la clé anglaise… Il était nerveux, très nerveux. Et je le vis faire un geste que je voyais souvent dans les plus basses classes de l’Eastside : il se frotta le nez… Mais je ne dis rien, ne fis pas de remarque, je ne voulais pas l’énerver plus.

Il disait détester ce job…

-Je sais mais apparemment t’as pas trop le choix.

Alors je fis un deal avec lui, puisqu’il voulait apprendre à piloter. Ce serait Ok s’il venait assidument ici et qu’il le faisait avec le sourire.

Alors il me serra la main après une petite hésitation. Je souris.

-Tu fais le bon choix.

On débossela la portière et quand ce fut fait, on la remonta sur la voiture.

Et l’adolescent de s’exclamer que la caisse était réparée et que ça ferait 6000$... Je rigolai avec lui. Mais il me rappela notre deal.

-Sans faute, Monty, sans faute ! Je t’apprendrai à courir… En attendant, va chercher la peinture, on en a pas fini avec cette caisse.

@ Billy Lighter