J’étais sortis de l’entrepôt en premier laissant, derrière moi, Alonso, Carlos et bien trop de cadavres… Et c’est comme un zombie que je m’étais dirigé vers ma voiture garée bien trop loin…

Une fois à l’intérieur, je ne pus m’empêcher de regarder fixement droit devant moi. Je voyais encore Riley me foudroyer du regard en me traitant de lâche alors que Fleming l’emmenait avec lui. Elle me traitait de lâche certainement parce que je n’avais pas eu les couilles de tirer, malgré tout… A la place, j’avais laissé Ward l’emmener et Dieu sait ce qu’il lui réservait…

La mort sans doute…

Mais une mort lente alors que si j’avais tenté le coup, j’aurais peut-être tué Riley mais j’aurais, aussi, pu tué Ward… Et si la chance avait été avec moi, peut-être que Ward serait mort et pas Riley…

Mais je n’avais pas su… Parce que je ne voulais pas tuer Riley. Pourtant, en la laissant partir, c’est comme si je l’avais tué aussi…

Je respirais plus vite à mesure que je me remémorais la scène en tête. C’est la douleur dans mon bras qui me rappela à l’ordre… Je ne pouvais pas aller rechercher Riley maintenant. Pas dans cet état.

Il fallait que je rentre.

Il fallait que je rentre et que je dise toute la vérité à Tiff. Je n’avais plus le choix.

Alors, je démarrai mordant sur ma chique quand à la douleur que je ressentais autant dans mon cœur que dans mon bras.

Et je roulai direction Hollywood.

Je roulai sans arriver à m’enlever les images de la tête…

Et une fois arrivé, devant mon appartement je remarquai que je tremblais… A cause de l’émotion mais, aussi, à cause de la douleur…

Je me repris avant de grimper dans mon appartement. Je fermais la porte derrière moi… A double tour…

Je ne me dirigeai pas vers ma chambre tout de suite. Il fallait d’abord que je soigne ma blessure… Alors, c’est vers la salle de bain que je me dirigeai. Tout le monde dormait déjà… J’avais dit à Tiff de ne pas m’attendre… Que j’allais remettre ma démission mais que ça pourrait durer surtout que j’étais, déjà, parti tard.

Une fois dans la salle de bain, j’enlevai délicatement mon t-shirt non sans grimacer… Je fixai ma blessure avant de me mordre la lèvre… La balle n’était pas ressortie… Ce qui expliquait pourquoi ça ne saignait pas encore de manière trop abondante.

J’allais devoir l’enlever…

Je soupirai me fixant dans le miroir passant ma main sur le haut de mon torse là où, normalement, devait se trouver ma croix celtique…

Fleming devait l’avoir gardée et ce fut la goutte de trop… Mon estomac se retourna et je vomis dans la toilette juste à côté du lavabo.

Je respirais plus vite avant de me relever après avoir tiré la chasse… Heureusement que Guillermo avait un sommeil de plomb… J’avais aucune envie qu’il voit ce carnage…

Je rinçai ma bouche avant de chercher une pince à épiler dans un tiroir. Je la sortis avant me mordre la lèvre après avoir inspiré un bon coup. Après quoi, je tentais d’extraire la balle mais hormis m’arracher des gémissements de douleurs, je ne réussis pas à l’extraire.

Il me fallait de l’aide…

Tiff était mon seul espoir…

Alors, je me dirigeai vers la chambre, ouvrit la porte avant de dire suffisamment fort pour que Tiff m’entende.

-Tiff… Il faut que tu m’aides…

Je n’avais plus parlé depuis que j’avais quitté l’entrepôt et ma voix était complètement brisée.

-Ma remise de démission… C’était une dernière mission… Ça a mal tourné…

Très mal tourné…

@ Billy Lighter

Guillermo et moi avions loué The Never Ending Story et nous l’avions visionné bien blottis dans une couverture sur le divan avec un immense bol de popcorn. J’avais été charmée du début à la fin par l’histoire du jeune Bastien qui se trouvait absorbé par l’histoire du livre sans fin. Même Guillermo l’avait regardé, les yeux rivés sur l’écran et n’avait pratiquement pas parlé de tout le film. Ça, ça voulait dire qu’il était plus que bon !

Mon fils avait fini par s’endormir, la tête contre mon épaule alors que nous bavardions après le film. J’avais profité de ce moment pour caresser ses cheveux et lui murmurer qu’il me rendait fière tous les jours. Après, il m’avait quand même fallu le réveiller pour l’aider à ce qu’il se rende jusqu’à son lit puisque Finan n’était pas encore rentré et que je ne voulais pas qu’il réveil Guillermo quand il le ferait, puis l’avais bordé en prenant soin de remonter les couvertures et m’assurer que sa fenêtre était bien fermée.

En baillant, j’avais regardé le salon et j’avais décidé que je rangerais demain. Il ne s’agissait que d’une couverture, d’un bol et verres vident. Il n’y avait pas d’urgence et je ne tenais plus debout malgré que j’aurais préférée attendre Finan.

Il était parti discuter avec Alonso pour mettre le point définitif à son passé et, puisque j’avais conscience que ce n’était pas facile pour mon gros nounours puisque les Los Diablos faisaient partis de sa vie depuis de nombreuses années, je ne voulais pas me fixer d’heure. Valait donc mieux que j’aille dormir plutôt que de l’attendre.

Je dormais depuis un moment quand je cru entendre la porte de notre appartement, puis des pas feutré. Finan devait faire attention pour faire le moins de bruit possible, probablement qu’il s’était bourré la gueule ce qui voudrait dire que la relation avec son ancien gang s’était terminée sur une bonne note. Je me retournais donc dans le lit en tirant les couverture par-dessus ma tête en songeant que mon mari allait probablement aller prendre une douche et… est-ce que j’avais inscrit sur la liste affichée sur le réfrigérateur que nous n’avions plus de lait ? Demain, je devais aller au bureau de poste pour… c’est si beau l’Irlande !

- Mmmh !?!

Je me redressais dans le lit et je me frottais les yeux d’une main avant d’ouvrir la lampe de chevet de l’autre. Finan avait passé la tête par l’entrebâillement de la porte pour me demander de l’aide. Mes jambes tombèrent mollement hors du lit et j’enfilais mes pantoufles en courbant un peu mon dos vers l’arrière parce que mon gros ventre devenait de plus en plus encombrant.

- J’espère que tu n’as pas vomit partout, nounours ! Parce que tu vas devoir me tenir les cheveux aussi !

Je pouvais nettoyer un tas de trucs, je ne craignais pas les futures couches débordant de mini Quinn mais le vomit c’était impossible !

Je marchais d’un pas lent jusqu’à la porte de notre chambre, encore endormie mais quand je l’entendis me dire qu’en fait ce soir il s’agissait d’une dernière mission, j’ouvris grand les yeux et j’écartais la porte de la chambre pour ne plus voir que le quart de mon mari, mais mon mari tout entier se tenant le bras.

- Tu es blessé ?

Ce fut la première question qui sortit de ma bouche mais dans ma tête, elles se bousculaient par dizaine ! Comment cela se faisait qu’il était allé faire une dernière mission ? Comment il s’était blessé ? Qui lui avait fait ça ? Est-ce qu’il était toujours un Los Diablos ? Étions-nous en danger ? Mais surtout, pourquoi m’avait-il menti ?

- Ça a mal tournée ?

Je n’arrivais pas vraiment à comprendre avec le peu d’information que j’avais mais il avait besoin d’un médecin alors… Il devait vouloir que je le conduise à l’urgence ? Donc, machinalement, j’allais vers le téléphone et je commençais à signaler le numéro d’Ivar. Nous ne pouvions pas laisser Guillermo seul ici…

@ Billy Lighter

N’arrivant pas à retirer la balle seul, je dû me contraindre à demander de l’aide à Tiff… Je décidai, donc, de la réveiller et elle prit un peu le temps d’émerger avant d’allumer la lampe de chevet.

Tiff ne posa pas de questions tout de suite. Elle sortit du lit déclarant qu’elle espérait que je n’avais pas vomi partout. J’esquissai un sourire jaune…

-Non… Ça j’ai réussi à viser…

C’était la seule chose que j’avais bien visé aujourd’hui, d’ailleurs… Quelque part, ça m’avait permis de ne tuer personne et, donc, de ne pas avoir une mort supplémentaire sur la conscience même si… Ça aurait été quand même mieux si j’avais réussi à toucher Fleming.

Si je l’avais eu, le cauchemar serait terminé.

Là, il continuait et c’est désormais Riley qui devait souffrir… Rien que l’idée me donnait envie de vomir à nouveau…

Elle arriva à ma hauteur et son visage changea. D’endormi, il passa à surpris alors que j’avais parlé de la dernière mission. Elle demanda si j’étais blessé.

-Oui…

Je soufflai ça alors que Tiff sembla choquée. Je ne dis rien la laissant assimiler alors qu’elle demanda si ça avait mal tourné.

-Ouais…

Je soufflai encore ça mais ne m’attendit pas à ce qu’elle se dirige vers le téléphone. Elle appelait quoi là ? L’ambulance ? Je secouai la tête et c’est très rapidement que j’annulai l’appel avant même qu’elle eut le temps de composer le numéro entièrement.

-Non ! N’appelle personne ! Surtout pas l’ambulance… Si jamais je vais à l’hôpital ou chez le médecin, les flics rappliqueront. C’est une blessure par balle, Tiff…

Je respirais vite et utilisai ma main valide pour prendre celle de Tiff et l’entrainer vers la salle de bain. Je lui tendis, alors, la pince à épilée.

-Il me faut juste ton aide pour extraire la balle. Seul, je n’y arriverais pas. Après, il suffira de désinfecter et de mettre un bandage… Ce n’est pas une blessure grave si on arrive à extraire la balle.

Je m’assis au sol laissant Tiff s’y mettre alors que je commençais mon récit. J’avais les larmes aux yeux de douleurs et de détresses.

-Pendant les dernières semaines, je n’avais plus qu’une seul mission chez les Los Diablos… Une dernière… Celle de surveiller l’infiltration d’une Los Diablos, ex-membre des New Soldados, chez les New Soldados. Seulement, la fille, Riley… Elle a eut un plan… Celui de piéger Fleming en l’entrainant dans un guet-apens… Elle avait besoin de moi sur ce plan. Fleming voulait me voir mort alors Riley lui a fait croire que j’étais mourant et qu’il n’aurait plus qu’à m’achever…

Je déglutis avant de poursuivre.

-Mais le plan a mal tourné… Les Los Diablos qui étaient avec moi on tiré trop tôt et Fleming avait amené du renfort… Résultat, Fleming s’en est tiré et il a emmené Riley avec lui.

Les larmes commencèrent à couler le long de mes joues et ma voix se brisa.

-Je n’ose pas imaginé ce qu’il lui réserve mais… C’est ma faute… J’aurais dû refuser le plan… J’aurais dû… J’aurais jamais dû accepter tout ça. J’aurais pas dû te mentir…

Mais c’était trop tard.

@ Billy Lighter

Quand je compris que quelque chose n’allait pas, je sortis immédiatement du brouillard pour atterrir brutalement dans la réalité. D’abord, je cru que Finan avait trop bu et qu’il avait été malade et j’ironisais en disant que j’espérais qu’il avait su viser la toilette. J’aurais été enchantée de nettoyer du vomit sur le sol. Je vis ensuite son bras et je n’eu pas besoin qu’il me fasse un dessin pour que je comprenne.

En fait, j’avais peur d’avoir deviné la vérité.

Je n’arrivais pas à déterminer si j’étais plus en colère que triste mais il fallait agir et nous ne pouvions pas laisser Guillermo seul à la maison pendant que nous allions voir un médecin, c’était la chose à faire ! Alors je pris le cornet du téléphone et je n’eu le temps que d’appuyer sur les trois premiers chiffres du numéro d’Ivar que Finan me prit le combiné des mains et raccrocha brusquement en s’exclamant que nous ne devions appeler personne et surtout pas une ambulance.

- Mais…

Mais ce qu’il ajouta ensuite donna un tout autre sens à la situation, comme si mon cerveau encore légèrement au ralentit par le sommeil n’avait pas su voir l’évidence. Finan, avec le procès qu’il venait de traverser et ses engagements morals, ne pouvait se présenter à l’hôpital pour une blessure par balle.

- Que MOI, je joue à la chirurgienne ?

J’étais choquée et légèrement paniquée.

Finan m’entraina dans notre salle de bain dans laquelle je trouvais ma pince à épilée sur le rebord de l’évier, maculée de sang. Je chassais une légère nausée en inspirant profondément puis je fermais les yeux en me répétant que je n’étais pas réveillée, que je pataugeais en plein cauchemar.

- Attend que j’ai fini de jouer dedans, avant de dire que ce n’est pas si grave comme blessure !

Je pris ma pince à épilée et je m’agenouillais sur le sol de la salle de bain alors même que Finan s’y était assis, prêt à ce que je plonge dans sa chair à l’aveuglette.

- Comment je sais moi que je touche la balle et pas quelque chose sur lequel je ne dois pas tirer, hein !?

J’avais chaud et je me retenais de crier en serrant les dents et en jurant comme jamais de ma vie je n’avais juré. En même temps je priais pour que Guillermo ne se réveil pas ! Alors, laissant la pince planté dans le bras de Finan, je me relevais pour verrouiller la porte puis je revins auprès de mon homme que je regardais d’un regard qui en disait long sur ce que je pensais de la situation.

Il m’expliqua comment il s’était prit une balle ce qui ne m’aida pas à me calmer, au contraire, à force, je farfouillais plus brusquement dans le bras de Finan jusqu’à ce que quelque chose de dur rencontre le bout de ma pince.

- Le plan a mal tourné, les Los Diablos  ont tiré trop tôt, Oh, Finan ! Tu n’aurais pas dû te trouver là, tu avais promis !

Ce qui voulait dire que sa loyauté envers les Los Diablos et ce malgré tous les dangers qu’il encourait, était plus importante à ses yeux que la promesse qu’il m’avait fait, ainsi qu’à Ivar.

Je tirais avec ma pince et, très doucement, je parvins à extirper la balle qui tomba sur le sol de la salle de bain et roula, laissant une trainer de sang sur son passage.

- Oui, tu aurais dû refuser ce plan ! Et non, tu n’aurais pas dû me mentir.

Je lui balançais la bouteille de désinfectant et le paquet de bandage stérile et je me relevais, m’appuyant le dos contre la porte de la salle de bain et les bras croisés et appuyer sur mon gros ventre.

- Si la balle t’avait atteint en plein cœur, je serais veuve à l’heure qu’il est et nos enfants orphelins de père. Tu n’y as pas pensé ? Tu n’as pas pensé à nous. Et à Ivar ? Et à Samantha qui s’est cassé le cul pour te sortir de la merde. Mais Riley, cette fille sortie de je ne sais pas où, et cette guerre et tesLos Diablos. Honnêtement, Finan, je vois mal comment je pourrai te pardonner ça.

@ Billy Lighter

J’avais réussi à empêcher Tiff d’appeler je ne savais qui. Je me doutais qu’elle allait appeler l’ambulance ou un médecin mais je ne pouvais absolument pas montrer ma blessure à un professionnel pour la simple et bonne raison que les flics viendront juste après étant donné que ma blessure était une blessure par balle.

Tiff s’exclama avant de comprendre que c’était elle qui allait devoir retirer la balle. Elle semblait complètement déstabilisée… Evidemment, elle n’avait jamais fait ça de sa vie mais, ce soir, il n’y avait pas forcément le choix.

-Oui… Tout seul, je n’y arriverais pas…

Elle paniquait ce qui pouvait se comprendre mais je l’entrainai tout de même à la salle de bain. J’expliquai alors, le plus calmement possible, que la blessure, en soi, n’était pas tellement grave mais que la balle devait être retirée. Elle déclara alors que quand elle aura jouer dans ma blessure, ça sera peut-être un peu plus grave. Je la fixai.

-Il y aura peut-être plus de dégâts mais si la balle reste à l’intérieur, ça va s’infecter et, là, ça sera réellement grave.

Je m’étais assis au sol et quand Tiff s’était accroupie près de moi, je me mordis la lèvre. Je savais que ça allait faire mal… Surtout que Tiff n’était pas rassurée et demandait comment elle saura si elle retire bien la balle et pas autre chose. Il fallait que je la rassure, sinon, jamais elle n’osera plonger cette foutue pince dans ma blessure.

-Je te le dirais. Je le sentirais.

Je me mordis plus fort la lèvre quand elle finit par plonger la pince dans ma blessure. Ça faisait mal ! Je gémissais mais Tiff laissa une seconde la pince là pour aller verrouiller la porte. Sans doute au cas où Guillermo venait à entrer. Je savais que le gamin devait avoir vu pire que ça mais je me gardais bien de le dire à Tiff.

Et, pour essayer de ne pas me concentrer sur la douleur, je finis par raconter ce qu’il s’était passé. Je racontais dans les grandes lignes. Et à mesure que je parlais, je sentais que les mouvements de Tiff dans ma blessure étaient plus brusque au point que je dûs m’arrêter une fois dans mon récit pour lancer un :

-Aïe !

Qui témoignait de ma douleur qui, petit à petit, me donnait le tournis.

Tiff disait que je n’aurais jamais dû me trouver là… Je le savais… Mais j’avais eu de bonnes raisons de suivre Riley dans son plan même si, maintenant, je le regrettais fortement.

-Je sais, chérie…

Et mon cœur battait plus vite parce que Tiff était réellement déçue. Je lui avais menti et j’avais brisé ma promesse.

C’est à ce moment-là qu’elle réussi à sortir la balle pour mon plus grand soulagement. Elle la laissa tomber au sol et je plaquai ma main contre la blessure qui saigna un rien plus.

Tiff clama que j’aurais dû refusé le plan.

-Je sais…

Je soufflai ça alors qu’elle me balança le désinfectant et de quoi faire un bandage. Je repris d’abord mon souffle alors que, après tout ça, j’avais chaud et je transpirais de douleur. Quand le tournis passa, je me relevai doucement pour tourner le dos à Tiff bien que je la voyais toujours dans le miroir. Je commençai alors à nettoyer la blessure avec du désinfectant.

Tiff déclara alors que si la balle m’aurait tué, elle serait veuve et nos enfants orphelins… Ma gorge se sera. Si j’y avais pensé ? Oui… Mais j’avais calculé les risques.

Ça n’aurait pas dû tourner comme ça…

Tiff disait que je n’avais pas pensé à elle, à Guillermo, à Ivar et à Samantha… Je baissai les yeux alors qu’elle disait ne pas savoir comment elle pourrait me pardonner ça.

-Tu ne le peux pas…

Je dis ça de ma voix brisée.

-Tu ne peux pas me pardonner alors que je ne me pardonne pas. Si j’ai accepté ce foutu plan c’est parce que c’était le seul bon de sortie de Riley. Tant que Fleming était en vie, elle aurait été en danger de mort et…

Et ? Et j’aurais dû simplement obligé Riley à fuir, tout simplement. C’était de toute façon mieux que ce qu’il lui attendait à cet instant.

-Et c’était pour terminé les choses plus rapidement. Alonso ne voulait pas me donner mon bon de sortie tant que la mission de Riley n’était pas achevé. Et sa mission, c’était de nous permettre d’atteindre Fleming. Avec ce plan, j’aurais été libre plus vite.

Je secouai la tête.

-J’ai tout merdé de A à Z… Tout ça parce que j’ai encore voulu sauver tout le monde. A la place, plein de gens sont morts.

Je n’osais toujours pas regarder Tiff préférant me concentrer sur mon bandage.

-Je m’en veux pour toi, pour Ivar, pour Samantha et pour nos enfants. Si je pouvais revenir en arrière, j’aurais payé un billet d’avion pour l’Australie pour Riley et j’aurais confronté Alonso pour lui dire que je me barrais définitivement.

Mais je ne l’avais pas fait.

@ Billy Lighter

Finan s’était pris une balle et c’était à moi qu’il demandait de la lui extraire. J’étais déboussolée, je ne comprenais pas ce qui se passait ou plutôt, j’avais peur de trop bien comprendre.  J’en tremblais de déception alors que je le suivais bien malgré moi jusque dans la salle de bain, là où Finan prit place sur le sol, contre la baignoire, attendant que je m’improvise chirurgienne.

Je me concentrais sur ce que je faisais non sans demander comment j’allais savoir si ce sur quoi je m’acharnais était bien la balle et pas autre chose et Finan me répondit qu’il le sentirait et qu’il me le dira. J’en pinçais les lèvres et je plongeais le bout des pinces dans la chair de mon époux non sans mal. C’était dégoûtant et effrayant, comme si je m’étais réveillée dans un film d’action ou non, ça ne pouvait qu’être un film d’horreur.

Finan parlait, trop.

Il racontait sa soirée, celle où il devait simplement donner sa démission de manière définitive et non pas partir en mission ! Je devais me concentrer sur ce que je faisais parce que plus Finan parlait, plus ma déception faisait se gonfler ma colère et je devenais plus brusque dans mes gestes jusqu’à ce que, Dieu merci, je sente enfin la balle et que je parvienne à la sortir du bras de Finan.

Il savait qu’il n’aurait pas dû se trouver là et il savait qu’il aurait dû refuser ce plan. Alors, s’il savait tout ça, pourquoi y avait-il quand même participé ?

Ce que je savais, moi, c’est qu’il m’avait délibérément mentis et qu’il avait risqué sa vie sans penser à moi et nos enfants et encore moins à Ivar et Samantha. Il n’avait pas pesé le pour et le contre et ne s’était pas dit en aucun temps que ce serait plus sage que de priorisé sa famille avant son gang.

Je le laissais se débrouiller avec son bandage, j’en avais assez fait comme ça.

- Même si je voudrais te pardonner ça… Finan !

Je voyais pas comment ce serait possible que de passer par-dessus.

Pas pour quelque chose comme ça !

- Le bon de sortie de Riley ? Et le tiens, Finan !! Tu t’es soucié d’une fille dont je n’ai jamais entendu parler avant cette nuit, avant de penser à moi ? Moi qui suis ta femme, ça n’avait pas d’importance quand tu as pris ta décision ?

J’entendais quand il me disait que cette fille était en danger de mort et je pouvais comprendre qu’il ait pu vouloir l’aider mais il y avait d’autres moyens peut-être pas dans son monde à lui mais dans celui dans lequel je vivais, il y avait d’autres solutions que celles de descendre des gens.

Je ne voulais pas être marié à un homme qui flinguait des gens.

- Alonso… Tu… J’en ai marre…

J’en avais marre de cette situation, de toujours avoir l’impression de faire un as vers l’avant pour reculer de dix ensuite.

- Et puis je pensais que c’était avec Reed que tu devais négocier ta sortie, pas avec Alonso. Et tu vois je pensais aussi que c’était ok avec le big boss de BSC !

Je soupirais alors qu’il disait avoir tout merdé et qu’à cause de lui, pleins de gens étaient mort avant de dire qu’il s’en voulait pour moi, les enfants, Ivar et Samantha et qu’il aurait aimé pouvoir retourner en arrière.

- Mais on ne peut pas revenir en arrière, Finan. Tout ce qu’il te reste à faire c’est d’assumer.

Je lui tournais le dos pour déverrouiller la porte de la salle de bain et en sortir. J’avais besoin d’air et il était devenu irrespirable dans cette pièce. Je devais me contrôler pour ne pas laisser mes émotions parler et risquer de hurler des choses que je regretterais.

- Si je comprends bien, comme ton plan à merdé, tu n’as toujours pas ton bon de sortie et donc, tu es toujours un membre en règle des Los Diablos ?

@ Billy Lighter

J’avais tout expliqué… Je m’étais même perdu en justifications diverses… J’essayais de comprendre, en même temps que j’expliquais à Tiff, comment j’en étais arrivé là… Comment j’avais pu pensé que tout ça était une bonne idée.

Finalement, à force de parler et de réfléchis, je compris que c’était la précipitation qui m’avait fait prendre ce chemin-là. Un chemin qui n’avait conduit qu’à une énième drame… Je crois que les Los Diablos devraient simplement renoncer à essayer de tuer un cafard.

Alors que je faisais mon bandage sans plus oser regarder Tiff, je déclarai ne pas pouvoir lui demander de me pardonner. Pas tant que je ne pourrais pas me pardonner moi-même. Mes décisions sont, en partie, responsable de ça…

De toute façon, Tiff ne voyait pas bien comment me pardonner… Je soupirai avant qu’elle ne parle de Riley… Riley que j’avais fait passé avant ma famille. Mon cœur se serra.

-Je pense à toi tout le temps, chérie… Riley est la sœur de Bailey North. Je connais bien Bailey et… Si je pouvais sortir sa sœur des griffes de Fleming, je me sentais le besoin de le faire…

C’était mon problème… Un défaut qui m’avait causé bien des ennuis et qui continuait de m’en causer. Surtout que le résultat était que Riley était, de toute façon, entre les mains de Fleming…

Tiff en avait marre… Je soupirai… Elle parla, ensuite, de Reed. Oui, j’avais bien négocié ça avec Reed… Mais les choses sont complexes.

-Effectivement. Et Reed m’a dit que je devais me trouver un remplaçant avec de couper les ponts.

Choses que j’avais dit autant à Tiff qu’à Ivar.

-Mais en trouver un à pris du temps… Les Los Diablos manquent d’effectifs… Pendant tout ce temps, je n’ai fais que discuter avec les membres du gangs pour trouver ledit remplaçant. Puis Riley est arrivé et la suite, tu la connait. Comme je n’avais pas encore trouvé mon remplaçant et que c’était moi qui avait accepté que Riley rejoigne les Los Diablos et à moi qu’elle a fait part de son plan, Alonso m’a dit que je devais m’occuper d’elle avant de claquer définitivement la porte.

Bref, j’avais merdé. Je le reconnaissais. J’aurais voulu revenir en arrière mais, comme le disait si bien Tiff, je ne pouvais pas.

Je devais assumer.

-J’assume…

J’ai tout sur la conscience, ça c’est clair !

Tiff déverrouilla alors la porte et je me retourna doucement vers elle lui faisant, cette fois, face. Elle se demanda alors si j’étais toujours un Los Diablos maintenant que le plan avait merdé…

-Non. La mission est terminée. Qu’elle soit réussie ou non, c’est fini. Riley est entre les mains de Fleming et, moi, je suis dehors. Cette journée aura eu au moins ça de positif !

Mon ton était amer. Très amer.

-J’aurais gagné ça… J’ai perdu tout le reste…

C’était l’impression que j’avais… Aujourd’hui, j’avais définitivement perdu la confiance de Tiff, probablement celle d’Ivar, j’avais perdu Riley, des gens étaient morts et j’avais perdu, aussi, définitivement, l’amitié d’Alonso.

Je fixai toujours Tiff ne sachant plus quoi dire… Plus quoi faire…

@ Billy Lighter

Finan avait voulu jouer les héros pour sauver une fille dont je n’avais jamais entendu parler avant cette nuit. Une fille qui était apparemment la sœur de Bailey North et qui était, si je suivais bien l’histoire, entre les mains de Ward Fleming. Je comprenais l’enjeu, j’étais capable d’admettre que l’intention était bonne mais il n’en demeurait pas moins que Finan m’avait mentit et qu’il avait prit un énorme risque sans penser ni à moi, ni à nos enfants.

- Non, Finan. Si tu pensais à moi tout le temps, tu aurais pris du recul et tu aurais vu que ton plan était insensé ! Et pas qu’à cause de moi et nos enfants !

Finan n’avait pas pensé que si la polie était arrivée sur les faits, même Maitre Louis aurait eu du mal à prouver son innocence. Que malgré les milliers de dollars que Samantha avait déboursés pour lui sauver le cul, ça ne suffisait pas pour que mon mari retrouve le chemin de la raison. La réalité me rattrapait vitesse grand V, ça en était étourdissant !

Puis j’avais du mal à comprendre pourquoi il fallait la permission d’Alonso pour quitter le gang alors que Reed lui-même lui avait donner la liberté de le faire. J’en avais marre d’entendre parler des Los Diablos, qu’ils continuent de nous pourrir la vie chaque fois que je pensais qu’enfin, nous étions tranquilles. Ils revenaient toujours au tournant, comme le mal de tête après une cuite.

Finan avait une explication longue comme le bras pour me faire comprendre pourquoi il trainait encore avec les Los Diablos et comment il en était venu à s’impliquer dans un plan qui leur avait éclater en pleine figure.

- Tu n’avais qu’à nomme n’importe lequel capable de tenir un flingue ou qu’importe ! Tu as une sentence bonbon dans les circonstances, je ne sais pas si tu en as conscience mais ce que tu as fait ce soit risquait de te faire prendre le chemin de la prison et cette fois, il n’y aurait pas eu assez de Maitre Louis pour te sauver le cul.

Finan assumait, qu’il disait et je le vrillais d’un regard assassin avant de déverrouiller la porte de la salle de bain et d’en sortir. J’avais besoin de respirer et l’air se faisait rare dans la pièce et puis j’avais besoin de marcher parce que le bébé pesait sur mes reins. Je me frottais d’ailleurs le bas du dos avant de faire face à mon homme et de lui demander s’il était toujours un membre actif du gang ce à quoi il répondit que non car la mission avait été un échec et que par conséquent, il était donc hors circuit.

Cependant, sa réponse ne me rassurait pas complètement, probablement que, puisqu’il avait brisé ma confiance, je ne pouvais plus le croire si facilement.

- Et tu ne vas pas tenté de secourir cette fille ? Riley ?

Il n’y avait qu’une bonne réponse à cette question et aucun peut-être que si ou de je pourrais envisager de….  Je le regardais intensément dans les yeux comme si je voulais sonder son âme.

- Je ne pensais jamais qu’un jour je te dirais quelque chose qui aurait pu sortir de la bouche de ma mère. Si un jour j’apprends que tu m’as à nouveau mentis, que tu fréquente un Los Diablos ne serait-ce que pour prendre un verre de façon purement platonique, je me barre avec les p’tits.

Je baissais les yeux et secourais la tête, complètement désabusée par ce qui se passait ce soir. Après le procès, Finan avait poussé un grand soupire de soulagement, il était heureux que cet horrible chapitre de notre vie soit derrière nous et à peine quelques semaines plus tard, il troublait délibérément notre paix de vivre. Avant ce soir, je n’aurais eu aucun problème qu’il continue de fréquenter certains membres du gang sachant très bien combien ils comptaient pour eux mais Finan ne saurait jamais leur refusé quoi que ce soit ce qui me laissais croire qu’il ne suffirait d’une discussion autour d’une bière pour que mon gros nounours ne se sente redevable et replonge.

@ Billy Lighter

Tiff ne me croyait pas quand je disais que je pensais tout le temps à elle. Elle disait que, si c’était le cas, j’aurais vu que le plan était insensé. Je soupirai. Elle avait sans doute raison. Quoi que… Le plan, en soi, n’était pas tellement insensé… L’exécution avait simplement été mauvaise. Le plan, en soi, était bon bien que dangereux.

Mais Tiff était énervée et loin de moi l’idée d’empirer les choses.

-Peut-être bien…

Quoi que je suis tout de même Finan Quinn alors je ne pus m’empêcher d’ajouter.

-N’empêche que le plan avait l’avantage d’avoir pour but de venir à bout du pire fléaux de L.A.. Un type qui, a l’heure actuelle, veut toujours ma mort.

Parce que si Riley n’aura pas de répit tant que Ward Fleming sera en vie, c’était le cas pour moi aussi. A travers Riley, Ward voulait me toucher personnellement. Et pas parce que j’étais un Los Diablos… Non. Simplement parce que, d’après lui, j’étais responsable du coma de sa femme et de la mort de son fils.

Alors que lui et lui seul était coupable de ça !

Après ça, je m’expliquai sur le pourquoi je n’étais pas encore hors des Los Diablos. J’avais parlé de Reed, d’Alonso, de Riley et de la mission me perdant de plus en plus dans mes explications. Une chose était sûre : je ferais un bien mauvais avocat…

Elle disait que j’aurais pu nommé n’importe qui capable de tenir un flingue mais le fait est que les choses étaient plus complexes que ça. Je ne pouvais pas nommer n’importe qui… Mais Tiff n’avait, pas contre, pas tort en ce qui concernait la prison. J’étais en sursis… Et je savais qu’à la moindre connerie, je les prendrais, mes 6 mois. Voir même plus… Et si j’avais été pris tout à l’heure, ce n’était pas 6 mois que je risquais mais bien plus que ça.

-Je sais…

Je crois que c’est ça le pire… C’est que j’en étais conscient et c’est ça, sans doute, qui sortait de l’entendement de Tiff…

-Mais je ne pouvais pas nommer n’importe qui… Si je nommais quelqu’un de trop expérimenté ou de pas adéquat, je mettais en danger ce quelqu’un et les autres Los Diablos.

Et je ne voulais pas plus de mort par ma faute.

C’était assez.

J’en avais assez.

Tiff ouvrit alors la porte de la salle de bain alors que j’avais terminé et que je rangeai tout avant de nettoyer le sang. C’est là que Tiff me demanda si je comptais secourir Riley…

J’entendais dans sa voix qu’elle n’avait aucune envie que je le fasse. Même si c’était la chose à faire… Je soupirai… J’hésitai… Autant Tiff qu’Alonso étaient d’accord sur le fait que sauver Riley était une mauvaise idée. Aucun des deux ne voulait que j’y aille.

Je secouai la tête avant de me résigner.

-Non… Je n’irais pas. De toute façon, il y a de forte chance qu’elle soit déjà morte à l’heure qu’il est…

Ou dans un très sale état… Une chose était sûre, j’étais certain que Riley n’allait jamais être la même après être passée entre les mains de Fleming. S’il ne la tuait pas, il lui fera pire. Bien pire… Si le corps de Riley survivait, son esprit sera brisé.

Et ça m’attristait… Pire, ça me foutait même la nausée. Personne n’allait aller sauver cette pauvre fille. On l’avait abandonné. Tous autant qu’on était. La seule qui avait réellement voulu l’aider, finalement, c’était Bailey.

Et rien que l’idée d’annoncer la nouvelle à Bailey me foutait encore plus la nausée. Mais je ne pouvais pas laisser la sœur de Riley dans le flou.

Je fixai Tiff qui me fixait aussi. Elle lâcha alors une phrase que sa mère aurait pu dire… Que si jamais je lui mentais encore ou me retrouvais en tête à tête avec un Los Diablos, elle se barrait avec les enfants…

Mon cœur se serra…

Mais je comprenais… Elle voulait se protéger et protéger nos enfants. Je ne lui en voulait pas d’avoir dit ça. Pas après ce que j’avais fait. J’hochai de la tête même si mon visage exprimait de la tristesse.

-Je comprends…

Je déglutis.

-Tu ne me verras plus avec eux, ne t’en fais pas… Ils me détestent tous à l’heure qu’il est. Alonso ne veut plus me voir.

Je baissai les yeux laissant planer le silence avant de reprendre :

-Il faut que je dorme… Je n’en peu plus… J’imagine que je prends le canapé ? Je crois que c’est mieux. Je vais cauchemarder de toute façon.

Pas sûr que me veuille dans le lit après tout ça.

@ Billy Lighter

Ce que me racontait Finan n’était pas digne d’un homme marié ayant la responsabilité d’une famille ! Qui plus est, il devait se tenir tranquille puisqu’il avait obtenu une sentence bonbon pour des gestes qui méritaient vraiment plus qu’une toute petite baffe sur le bout des doigts. Il n’avait visiblement pas réfléchi à rien de tout ça en prenant la décision de prendre part à une mission suicide.

- Il t’aurait peut-être oublié, ce type si tu n’avait pas eu l’illumination suprême ce soir tenter de l’assassiner et la cerise sur ce magnifique merdier, tu n’en es même pas venu à bout alors imagine un peu !

Ce Ward Fleming avait une raison de plus de s’en prendre à mon gros nounours et qui sait si Guillermo, le bébé et moi ne serons pas des cibles pour atteindre Finan. Il venait, encore une fois, d’attirer le mauvais œil sur nous.

Finan aurait dû avoir quitter les Los Diablos depuis longtemps ! Ça aurait dû être fait bien avant le procès ! Mais voilà que j’apprenais qu’il m’avait mentis pendant tout ce temps car il continuait de magouiller avec sa bande de gangster et qu’en plus, il devait se trouver un remplaçant. Dans toute cette belle bande de joyeux lurons, il n’avait qu’à prendre le premier ayant un peu de jugeotte et apte à tenir un flingue.

- Je ne suis pas certaine de comprendre comment quelqu’un de trop expérimenté vous aurait mis en danger mais vu ta sentence et la promesse que tu nous a faites, ton remplaçant aurait déjà dû être trouvé depuis longtemps !

J’étais attristé pour Ivar et Samantha qui avaient eux aussi gobé les mensonges de Finan et qui pensaient, à tort, que cette page là était définitivement tournée. Nous y avions cru et moi la première, j’avais poussé un long soupire de soulagement pour finalement le voir revenir et me gifler en plein visage.

Le pire qui pouvait arriver maintenant c’était qu’après le fiasco de sa supposée dernière mission, Finan essaie de jouer au super héros et tente de secourir la fille. Je le connaissais bien mon mari et ce n’était pas une possibilité farfelue alors quand je le lui demandais et qu’il me répondit qu’il n’irait pas car de toute façon, il la croyait déjà morte à l’heure qu’il était, je frissonnais d’inconfort ne sachant pas si j’étais soulagée qu’il ne tente rien et attristée quand même pour le sort de cette pauvre fille.

- De toute façon si tu y vas…

Je ne terminais pas ma phrase, elle n’avait pas besoin de l’être pour que Finan comprenne ce que je voulais dire. S’il y retournait, il risquait de finir comme Riley, c’était presque qu’une certitude. Et s’il tentait quand même d’y aller, ça confirmerait qu’il ne pense pas du tout à sa famille.

Je me surpris moi-même en lui servant une phrase qui aurait très bien pu sortir de la bouche de ma propre mère. Jamais de ma vie non plus je ne me serais cru capable de lui sortir pareille menace mais face à ce que je vivais, je ne voyais plus d’autre solution que de lui lancer ce qui pouvait sembler être un ultimatum.

Finan semblait tout piteux, comme un gamin qui se faisait gronder pour avoir pigé des cookies dans la jarre à biscuit avant l’heure du repas. Je n’aimais pas non plus mon rôle de femme autoritaire qui donnait des ordres mais il ne s’agissait pas de vaisselle laissé à la traine ou de chandail rouge lavé avec une lessive de blanc !

- Tu comprends… pour combien de temps ? Là question se pose, quand même !

Je soupirais en balayant mes cheveux vers l’arrière alors qu’il disait qu’il avait besoin de dormir et qu’il méritait sans aucun doute le canapé.

- Eh, comment oui que tu mérite le canapé ! Et probablement pour le reste de la semaine, et peut-être même le mois ! En tous les cas pas tant que tu n’auras pas regagné ma confiance et vu comment je me sens en ce moment, c’est pas pour demain que ça va revenir !

J’allais donc, d’un pas ferme chercher son oreiller et une couverture dans notre chambre parce que, j’avais bien beau être en colère contre lui, je n’étais pas sans cœur au point de le laisser grelotter toute la nuit puis, en lui balançant son kit de survie pour les prochaines nuits je figeais en fixant son cou.

- Ta croix !? Où est ta chaîne, Finan ?

Je ne l’avais jamais vu sans, même quand nous prenions une douche ensemble, il ne l’enlevait jamais, ce symbole de ses racines et tradition familiale. Guillermo avait maintenant la sienne alors, où était celle de Finan ?

@ Billy Lighter

Tiff prétendait que si je n’avais pas fait ce plan afin de tuer Ward Fleming, ce soir, il m’aurait peut-être oublié. Je rigolai très jaune à cette déclaration de Tiff.

-C’est mal connaitre ce psychopathe… Mais, ouais, il a plus de raisons de m’en vouloir maintenant… Un peu plus un peu moins, ça ne changera rien. Il prévoit déjà de me tuer depuis longtemps, alors…

Et j’avais bien peur que sa haine ne s’élargisse à toute ma famille. Je n’avais aucune arme contre Ward Fleming. Je le savais. Tout ce que je pouvais faire, c’est protéger au mieux ma famille. C’est tout. Me détester, il me détestait déjà avant même que je ne rencontre Tiff.

Mais Tiff m’en voulait toujours parce qu’elle pensait que j’étais complètement hors du gang alors que ce n’était pas le cas. Jimmy Reed avait voulu que je me trouve un remplaçant et Alonso m’avait donné une dernière mission étant donné que c’était moi qui avait approuvé Riley dans le gang. Et en me justifiant à Tiff, je me trompai dans mes mots même si là n’était pas le problème… Elle disait que j’aurais dû trouvé mon remplaçant depuis longtemps.

-Trop peu expérimenté… Je suis crevé. Avec le recul, je me dis que j’aurais dû nommé Jimmy Reed, tiens…

Ouais ! J’aurais dû faire ça et me barrer. Mon problème c’est que je ne m’en foutais pas assez pour faire ça.

Tiff m’en voulait et je ne pouvais pas lui en vouloir pour ça. Je lui avais menti, je n’avais pas tenu ma promesse, je méritais sa colère. Ainsi quand elle demanda si je comptais aller rechercher Riley, je dûs me résoudre à lui dire que je n’irais pas. Jouer les héros sur ce coup-là était suicidaire et, de tout façon, je doutais que Riley soit encore en vie à l’heure où on parlait.

Et Tiff déclara que si j’y allais… Rien… Enfin, elle n’acheva pas sa phrase, en tout cas mais je pouvais bien savoir ce qu’elle comptait dire. Je baissais les yeux en soupirant.

-Ouais… Je sais…

Elle n’avait pas achevé mais je l’avais achevé dans ma tête. Je me doutais bien que si j’allais encore jouer avec mon flingue dans les rues, Tiff n’auras plus d’arguments pour continuer son chemin avec moi.

C’est d’ailleurs ce qu’elle comptait faire, me quitter, si jamais elle me voyait encore ne serait-ce que discuter avec un Los Diablos. Je comprenais. Je ne lui en voulais pas d’avoir brandi ce genre de menaces. Mais elle ne savait pas pour combien de temps j’allais comprendre. Je baissais des yeux mais n’osais rien dire.

Il fallait que je dormes… C’est ce que je dis avant de demander si je devais dormir sur le canapé. Elle disait que oui et qu’il me faudra du temps avant de pouvoir récupérer ma place dans notre lit.

-Je sais…

Pour la confiance, je savais… Et je ne contredit rien. Absolument rien. Je n’en avais, de toute façon, pas du tout la force. Je soupirai et me laissai tomber sur le fauteuil alors que Tiff était partie me chercher de quoi dormir sur le canapé. Elle mes les lança et je les rattrapai avant de capter le regard de Tiff au moment où elle se figea.

Ma croix… Elle avait remarqué son absence. Je déglutis avant d’hausser les épaules.

-C’est sans doute Ward qui l’a… On…

Ma voix se brisa. C’était le dernier souvenir que j’avais de ma mère. Un cadeau qu’elle m’avait fait. Elle avait la même. Et, ce soir, je l’avais perdu avec tout le reste. Je passai une main sur mon visage avant de dire d’une voix tremblante.

-Riley a utilisé ma chaine pour attirer Fleming. C’était une preuve que ce qu’elle disait était vrai… Il a dû la garder ou quelque chose comme ça…

Je déglutis encore… Je n’allais, sans doute, jamais la récupérer. Je secouai la tête chassant les débuts de sanglots en ravalant ma salive avant de lever mon regard sur Tiff.

-Bref… Je ne peux rien n’y faire.

Rien du tout.

@ Billy Lighter

Je pensais que, comme Finan s’était rangé et qu’il ne trempait plus dans des choses pas très catholique, l’autre brigand aurait fini par l’oublier. Après tout, il avait mieux à s’occuper, non ? Mais selon Finan ce n’était pas le cas mais comme je le lui fis remarquer, après ce soir, Ward Fleming avait encore plus de raison de vouloir s’en prendre à lui pour ne pas dire de s’en prendre à nous.

- Super ! Alors va témoigner contre lui et comme ça, nous bénéficierons du programme de protection des témoins !

Évidemment, j’étais très sarcastique ave ma suggestion. Je n’avais pas envie de changer d’identité, de pays et de vie ! Nous trouvions enfin le succès avec notre groupe et puis notre vie était ici.

Finan aurait pu nommer n’importe qui pour lui succéder, Jimmy Reed même, pourquoi pas ? Au lieu de ça, il était resté dans son gang, il avait continué à nous mentir à Ivar et moi, à prendre des risques et quoi d’autre encore que j’ignorais ?

J’eu peur un instant qu’il tente d’aller sauver la fille. Je ne me foutais pas de son sort, la pauvre, mais à choisir entre elle et mon mari, je n’avais pas besoin d’y réfléchir bien qu’en ce moment, je pouvais m’imaginer mettre Finan dehors avec tous ses bagages tant j’étais en colère et déçue.
Finan allait dormir sur le divan, hors de question qu’il dorme avec moi, pas tant que ma confiance en lui ne serait pas retrouvé et ça allait être long ! C’était le prix à payer pour autant de risques inutiles et de mensonges.

J’allais donc dans notre chambre lui chercher une couverture et un oreiller et en revenant au salon, je remarquais en lui lançant qu’il ne portait pas sa chaîne. J’avais peur de savoir la réponse ou du moins, d’en deviner les grandes lignes.

Je fermais les yeux et pinçais des lèvres en l’écoutant me raconter que c’était l’idée de Riley, encore elle, qui avait utilisé le bijoux de mon mari, héritage de sa famille pour appâter Ward Fleming.

- J’ai hâte d’entendre l’explication que tu vas donner à Guillermo, parce que ça ne va pas rater ! Il va s’en rendre compte lui aussi.

Je secouais la tête en me frottant le front puis je regardais Finan en haussant des épaules. Qu’y avait-il de plus à ajouter ? Il avait perdu ma confiance, j’étais triste et en colère, enceinte jusqu’aux yeux et je ne savais plus du tout quoi penser de la situation.

- Je vais me coucher ! Fais en sorte d’être réveillé avant que Guillermo ne se lève parce qu’il va poser un tas de questions pour savoir comment ça se fait que tu dors au salon et… il y a déjà assez de mensonge dans cette maison sans en ajouter pour te couvrir. Guillermo a besoin de stabilité et de sentir que nous sommes unis.

Je laissais échapper un long soupire qui se termina en un sanglot étouffé dans ma gorge puis je tournais le dos à Finan sans lui souhaiter bonne nuit et allais dans notre chambre, refermant la porte derrière moi sans comprendre comment en si peu de temps, nous étions passé de couple heureux à triste et amer.

@ Billy Lighter

Me faire oublier de Ward Fleming me semblait absolument impossible. S’il y a bien quelque chose dont j’étais sûr sur Ward, c’était qu’il était très rancunier. C’est ce que je dis à Tiff qui, du coup, dis sur un ton très sarcastique que je n’avais qu’à aller témoigner contre lui. Je savais qu’elle n’était pas sérieuse alors je lançai avec un sourire jaune :

-Je ne savais pas que tu étais si pressée de mourir, Tiff… Ou de me voir en prison.

Est-ce que j’aimerais que Ward finisse en prison à tout jamais ? Sincèrement, oui. Mais témoigner contre Ward était, au mieux, finir en prison moi-même, au pire, se faire tuer. Parce que si Ward n’a plus rien n’à perdre, je ne paye pas cher de ma vie et de celle de ma famille. C’est à cause de ça que personne n’ose témoigner contre lui ou contre quelconque criminel de Los Angeles.

Sinon, la vie serait bien plus simple.

Je renonçai à aller rechercher Riley… De toute façon, elle était peut-être déjà morte à l’heure qu’il était et je n’avais pas vraiment envie de finir au tableau de chasse de Fleming. Puis, Tiff ne le voulait pas et je n’avais aucune envie de perdre ce qu’on avait commencé à construire.

Je préférais tout de même vivre avec ma culpabilité plutôt que de perdre encore plus que ce que je n’avais déjà perdu.

Tiff refusa que je dorme dans notre lit. Elle ne comptait pas me refaire confiance de sitôt et je ne pouvais pas lui en vouloir pour ça. Je lui avais menti et je m’étais mis en danger…

Mais quand elle revint avec la couverture et le coussin, elle remarqua que je n’avais plus mon collier. Je lui expliquai, donc, que c’était sans doute Fleming qui l’avait… Ma voix se brisa… C’était le dernier souvenir que j’avais de me mère et je l’avais perdu…

Tiff, elle, disait que Guillermo allait le remarquer. Je soupirai.

-Je m’occuperais de Guillermo… Ne t’en fais pas…

Je doutais que Tiff veuille que je dise toute la vérité à Guillermo. La preuve, elle voulait qu’on paraisse uni devant le petit. Mais je savais qu’il ne sera pas dupe. Il était trop malin. Mais inutile, je crois, d’argumenter là-dessus.

-Je me lèverais avant lui…

Tiff soupira et j’entendis les sanglots dans sa voix alors qu’elle quitta la pièce. Je baissai les yeux sachant très bien que, après ça, jamais je n’allais trouver le sommeil.

@ Billy Lighter