J’avais raté beaucoup trop de choses hier…

C’est un rhume qui m’avait empêcher de faire le shift du soir avec Jordan et je le regrettais amèrement ce matin.

Pourquoi ? Déjà parce que j’allais déjà mieux et que je me disais que j’aurais pu mordre sur ma chique et enchainer quand même… Ça m’aurait évité de manqué la venue d’Howard Stone au commissariat hier.

C’est Jordan qui m’avait tout raconté au téléphone ce matin. On avait tous les deux congés après la double journée d’hier et il avait pris le temps, malgré la journée qu’il avait fait hier, de me relater tous les faits par téléphone. Howard Stone s’était, donc, pointé au commissariat couverts d’ecchymose et de sang pour nous dire d’arrêter de creuser… Il semblerait que ça soit Ward le responsable de l’état de Stone. C’est en tout cas ce que disait Jordan. Mais Stone refusait de porter plainte parce qu’il crevait de trouille. Il avait peur que le psychopathe ne vienne le tuer, lui ou sa famille…

Et il avait sans doute raison d’avoir peur…

En tout cas, il avait fait peur à Jordan parce que celui-ci ne voulait plus qu’on fouille. Il considérait nos diverses enquêtes qu’on faisait à trois, lui, Katy et moi comme terminée… Parce qu’il avait peur qu’à force de remuer la merde, on risque de s’en mordre les doigts.

Comme Stone…

Stone s’en était mordu les doigts… Jordan avait eut des nouvelles de l’hôpital où le batteur était toujours hospitalisé et il s’en tirait avec des côtes cassés et un tympan perforé… Un coup dur pour un musicien… Il ne méritait pas ça… Et Ward ne méritait pas qu’on s’arrête en si bon chemin…

Mais est-ce qu’on avait vraiment le choix ?

La question se posait… Je ne sais pas si j’avais vraiment envie de me prendre un retour de flamme.

Il n’y avait pas que Jordan qui, hier, avait vu Stone. Il y avait aussi Katy… Une Katy qui n’a pas été fort heureuse d’entendre que l’enquête était terminée… Je savais comment Jordan pouvait être et je me doutais que Katy ne devait pas forcément avoir bien pris la chose…

Alors, après le coup de fils de Jordan, c’est à Katy que j’avais téléphone. Elle aussi avait congé et je lui avais proposé d’aller au Green Goat pour manger un morceau. Et elle avait accepté.

Le Green Goat, c’était le pub de mes parents. Je savais qu’on pouvait y trouver de la bonne bière, de la bonne musique et de la bonne bouffe. Puis… Bah… J’y mangeais gratuitement alors autant en faire profiter Katy. Je savais aussi que, là-bas, je pourrais trouver un endroit pour discuter avec Katy loin des oreilles indiscrètes.

Je me rendis, donc, chez mes parents qui m’accueillirent chaleureusement. Et quand je leur dis que j’attendais une fille, ils commencèrent à me poser plein de questions sur elle. Je roulai des yeux leur disant qu’il s’agissait juste d’une collègue de travail qui avait sûrement vécu une soirée plutôt difficile et qui méritait sans doute un bon verre. Jordan en méritait un aussi mais j’étais sûr que Nell avait de meilleur arguments que moi pour le réconforter.

Je pris, donc, une table à l’écart où personne ne pourrait entendre notre conversation et quand Katy passa la porte ma mère regarda vers moi comprenant qu’il s’agissait de Katy. Elle s’approcha alors d’elle avec un grand sourire.

-Bonjour Mademoiselle. Vous devez être la Katy ? Contente de vous rencontrer. Conrad est là-bas dans la petite table au fond.

Elle lui montra la table et je fis un « salut » à Katy. Quand la jeune femme arriva près de moi, je lui souris.

-Salut Katy. Comme je vois, ma mère t’aime bien.

Katy savait que l’endroit était le pub de mes parents. Lors de nos enquêtes sur Fleming, on discutait parfois de tout et de rien et j’avais parlé de ce pub et de mes parents.

Je la laissai prendre place.

-Tu veux quoi pour boire ?

Je la laissai me dire ce qu’elle voulait avant de demander à ma mon père de nous servir ce qu’on voulait. Moi, j’avais commandé une bonne Guinness.

Ensuite, je souris à Katy après avoir allumé une cigarette.

-Alors ? Parait que notre indic' était amoché… Jordan m’a raconté au téléphone… Ça a pas dû être simple comme soirée…

@ Billy Lighter

Hier avait été une soirée très difficile pour plusieurs raisons.

Tout d’abord, je me sentais toujours un petit peu triste quand Conrad ne venait pas au boulot et plus encore en sachant que c’était un rhume qui le clouait à la maison. Il avait suffisamment de congé cumuler pour prendre une journée de repos, même pour un rhume et vu les heures que nous mis bénévolement pour aider Jordan à trouver un élément pour coincer Ward Fleming, je caressais moi aussi l’idée de prendre un jour de repos.

Ensuite, Howard Stone s’était pointé au commissariat dans un état horrible ! Il avait été torturé par l’infâme Ward Fleming et quand j’avais voulu le mettre en confiance pour qu’il se confit à nous, Jordan m’avait rabroué sans ménagement.

Quand j’y avais repensé avant d’aller au lit, en serrant mon oreiller contre moi, j’en avais les larmes aux yeux et le cœur serré. Je n’avais pas voulu brusquer Howard Stone ou forcer les choses. Jordan me connaissait assez pour savoir que je ne voulais pas de mal à personne. En fait, je doutais qu’il ne le sache vraiment vu comment il avait réagi hier.

Je l’avais mal vécue, vraiment.

J’avais cru que sur ce coup, nous formions une équipe pour cette enquête mais il m’avait bien fait comprendre que je devais me cantonner à servir le café et sourire quand on me le demandait. Avant de quitter le bureau, j’avais pris soin de passer à la déchiqueteuse toutes les notes que nous avions prit ces derniers jours et j’avais rangé tous les dossiers concernant de près ou de loin Ward Fleming.

Toute la nuit, je n’avais fait que retourner cette soirée dans ma tête au point où j’avais d’horrible cernes sous les yeux au réveil et que je trainais de la patte toute la journée. Je m’en voulais d’avoir été aussi stupide et j’en vouais à Jordan même si je comprenais que la situation était stressante.

Même le coup de fil de Conrad n’avait pas suffi à m’accrocher un sourire pourtant, combien de fois avais-je souhaité que ce genre d’occasion se présente ? Il m’invitait à le rejoindre au Green Coat pour prendre une bouchée en sa compagnie. J’avais accepté et puisqu’il était presque l’heure de le rejoindre au moment même de son appel, je me contentais d’enfiler un jeans tout simple, un chemisier et une veste puis j’avais arrangé ma frange avec une pince à cheveux et j’avais prit le bus de ville pour me rendre au point de rencontre.

Je fus accueillit par une femme au visage chaleureux et au sourire contagieux. J’avais compris qu’elle était la maman de Conrad à sa façon de me parler et de me diriger. Je savais que l’endroit appartenait aux parents de l’inspecteur Greenly. Mes joues devinrent un tout petit peu rouge alors que je marchais vers la table de Conrad.

- Bonjour… oh bien… Elle est sympathique.

Je replaçais une mèche de mes cheveux derrière mon oreille en m’asseyant à la table de Conrad puis je m’approchais de la table en replaçant ma chaise et enfin, j’accrochais mon sac sur le dossier.

- Je prendrais bien une bière, comme toi.  

Ça allait m’aider à me détendre, je l’espérais.

Conrad commanda pour moi puis s’alluma une cigarette pour mieux engager la conversation. Je me doutais bien après son appel qu’il voulait discuter de la soirée d’hier avec moi et, sans dire que cela m’embêtait, je craignais de subir le même genre de remontrance de sa part. Ça ferait beaucoup trop en si peu de temps.

Je baissais les yeux et fit signe que oui de la tête avant de répondre.

- Une soirée à oublier en fait. Ce n’était pas beau à voir, Stone dans cet état et le désespoir dans la voix de Jordan. Même l’ambulancier qui est venu le chercher à sembler être ébranler. Encore un crime qui va glisser sur le dos de Fleming.

Je ne disais pas ça pour me plaindre de la tournure de notre enquête. C’était très bien ainsi vu les circonstances. En fait, ça me révoltait de voire que des gens comme lui pouvaient toujours passer la case Go! sans se faire mettre la main au collet.

@ Billy Lighter

Katy était arrivée et avait eu un accueil chaleureux de la part de ma mère qui, dans sa tête, était sûrement en train de se faire des films… Les mères sont comme ça…

Katy me rejoignis et déclara que ma mère était sympathique. Je rigolai un peu.

-Et parfois un peu trop entreprenante, je dois bien l’avouer.

J’adorais mes parents. Nous avions une très bonne relation mais il désespérait de me voir éternellement célibataire. Si je l’étais c’était parce que je n’avais pas encore trouvé la bonne et que je travaillais beaucoup ce qui me laissait, finalement, peu de temps libre pour construire quelque chose avec quelqu’un… Puis, je n’étais pas toujours facile la vivre… La guerre du Vietnam avait laisser des traces et ça se voyait de temps en temps. Jordan avait le même genre de problème.

On commanda tous les deux une bière et mon père s’exécuta à nous les préparer. Katy n’avait pas spécialement bonne mine alors j’espérais qu’une petite bière lui fera du bien. Moi, ça me faisait toujours du bien.

Je m’allumai, ensuite, une cigarette avant d’entamer la conversation sur la soirée d’hier. Je vis Katy baisser le regard et confirmer que tout ça n’avait pas été simple. Elle m’aurait dit le contraire, je crois que j’aurais été plus inquiet. Mais Katy avait bel et bien mal vécu les évènements de la veille ce qui me faisait d’autant plus râler de ne pas avoir été là.

Donc, oui, voir Stone dans un sale état l’avait marqué. Et pas qu’elle, Jordan et l’ambulancier qui a pris en charge le batteur aussi… Mais ce qui semblait révolter Katy c’est que Fleming allait s’en tirer sans rien.

C’était révoltant… Mais d’autant plus pour nous qui enquêtions sur Fleming depuis un certain temps. Katy participait à cette enquête. Elle utilisait son temps libre pour ça… Elle y avait mis son âme… Et là, elle avait vu que tout ça n’avait servi à rien parce que Jordan avait mis fin à l’enquête.

-Stone est dévasté… J’ai eu des nouvelles de Jordan de l’état du batteur et il est arrangé. Mais… Ce n’est pas ses blessures physiques qui seront les plus dures à soigner, hélas… Il faut espérer qu’il soit bien entouré.

Je me tus le temps que mon père dépose nos bières sur la table et nous laisse tranquille pour retourner vers les autres clients… Il n’y en avait pas beaucoup à cette heure-ci.

-Mais ouais… Tu as dû trouvé frustrant de ne pas pouvoir avoir les infos de Stone pour incriminer Ward. J’aurais été là, j’aurais enragé aussi.

Intérieurement, en tout cas.

- Jordan a pris cette décision parce qu’il a peur que ce qui est arrivé à Stone arrive à nous et à nos proches… Voir même en pire… Et ça me ferait mal qu’il t’arrive quelque chose, très sincèrement.

Je souris avant de boire une gorgée de bière.

-On a fait du bon travail… Pour creuser, tu étais douée. Mais ce n’est pas parce qu’on ne peut plus creuser qu’on ne peut pas garder nos oreilles grande ouverte…

Je lui fis un clin d’œil. Un jour Fleming fera une erreur. Une erreur dont il ne pourra blâmer personne. Et, ce jour-là, on l’aura.

@ Billy Lighter

J’avais été accueilli au restaurant par la maman de Conrad. En temps normal, j’aurais été emballée de faire sa connaissance et la petite fille romantique en moi aurait bâti pleins de scénarios autour de cette rencontre mais mon esprit était à ce point chamboulé par la soirée d’hier que je m’étais contenté de sourire timidement et de la laisser me diriger vers la table où était assis Conrad. Lui aussi, d’ailleurs, je l’avais faiblement salué.

- C’est une maman… Les mamans font ce genre de trucs mais sinon, la tienne a été parfaite.

Conrad me proposa quelque chose à boire et je décidais de me laisser tenter par une bière tout comme Conrad. Son père nous apporta nos verres puis nous laissa en tête-à-tête. J’adorais me retrouver seule avec Conrad, ce genre de moment n’arrivait jamais assez souvent à mon goût mais malheureusement aujourd’hui, je n’avais pas l’entrain pour en profiter.

Évidement, Conrad voulait discuter de la soirée d’hier. C’était un mauvais souvenir duquel je gardais l’impression d’avoir tout fait de travers, d’avoir désappointé Jordan et d’avoir même perdu sa confiance.

- Oui il l’était et encore, le mot est faible. Je n’avais jamais vu une personne en cet état. Je ne savais pas où me mettre.

Je ne m’attendais surtout pas à me retrouver dans la salle d’interrogatoire B avec l’inspecteur Keller et la rockstar. Je n’étais pas formée pour mener des interrogatoires et comme nous étions plongés corps et âmes dans la recherche d’information sur Ward Fleming, j’avais cru qu’il fallait sécuriser Howard Stone en lui promettant que ses confidences seraient en sécurité avec nous et que nous ferions tout pour le protéger. J’avais été stupide et irréfléchie.

Je comprenais bien ce que Conrad m’expliquait sur l’état mental de Stone qui prendrait beaucoup plus de temps à guérir que le reste de son corps. Je n’avais jamais rien vécu comme ce qui était arrivé à Howard mais la nuit où Jordan et moi avions conduit Fleming à l’hôpital me tournait encore en tête de temps en temps. C’était absolument rien, anodin, en comparaison avec ce que vivait Howard.

- Je voulais lui proposer des solution homéopathique pour l’aider à soulager son oreille mais je n’osais plus rien dire ensuite… Je me sentais comme une intrue dans la pièce alors que c’est Jordan qui m’y avait amenée.

Je baissais les yeux quand Conrad tira la conclusion que j’avais été frustrée par l’arrêt de nos recherches sur Fleming. Ça l’était, en un sens mais ce n’était pas ce qui m’égratignait le plus dans toute cette histoire.

- Oui… enfin non… C’est frustrant en un sens mais ça ne vaut pas la peine de risquer la vie de qui que se soit qui nous est cher.

Je pris une gorgée de ma bière et, craignant une moustache du au collet de mousse, je tamponnais subtilement les coins de ma bouche avec la serviette de papier. Je stoppais net mon geste parce que Conrad ajouta que ça lui ferait mal s’il m’arrivait quelque chose. Le disait-il parce qu’il tenait à moi comme on tient à une personne que l’on aime ou que l’on aime ‘’bien’’?

- Je ne voudrais pas non plus qu’il t’arrive quelque chose, j’aurais du mal à m’en remettre.

En disant ça, je jouais avec mon verre, le faisant tourner lentement entre mes mains pour ne pas le faire se renverser sur la table. Devant Conrad, j’en perdais tous mes moyens, plus encore dans un contexte hors du travail. Puis quand il complimenta mon travail sur le dossier que nous avions tenté d’élaborer, j’esquissais un sourire timide en le regardant.

- Travailler avec toi c’est facile et plaisant. Je me sens valorisée et… Je suppose que oui, nous allons garder nos oreilles grandes ouvertes.

Il fallait garder espoir qu’un jour où l’autre, un jour pas si lointain espérons-le, Ward Fleming se compromette et que cela ne passe pas inaperçue.

- C’est dommage qu’on ait pas eu le nom de la femme qui aurait fait le fameux lapsus à Howard Stone. Je continue de penser que cette femme est la clé de bien des interrogations.

@ Billy Lighter

Je souris quand Katy disait que les mamans se comportaient ainsi et que la mienne a été parfaite.

Katy avait une petite mine sans doute à cause des émotions vécues hier. Ça n’avait pas dû être facile pour elle qui n’a pas forcément l’habitude de ce genre de situation. Avec Jordan, on en avait déjà vu des vertes et des pas mûres dans notre métier de flic et, aussi, lorsqu’on était enrôlé au Vietnam.

Mais Katy… Elle était jeune et pas forcément préparer à voir ce qu’elle avait vu hier et à gérer tout ce qui en découlait.

J’avais eu des nouvelles de Stone et je les avais donné à Katy sans les édulcorer. Inutile de dire des choses du genre « Stone va s’en remettre » ou « il est en sécurité maintenant » alors qu’on ne pouvait être sûr ni de l’un, ni de l’autre. Stone était touché physiquement mais de ce qu’en m’avait dit Jordan, les traces psychologiques étaient encore pires. Katy disait n’avoir encore jamais vu quelqu’un dans cet état et qu’elle n’avait pas su où se mettre.

-Je comprends… Ce n’est pas simple comme situation.

Je savais comment allait Stone mais je ne savais pas encore totalement comment se sentait Katy. Je voyais bien qu’elle avait été ébranlée… Elle disait même qu’elle aurait voulu donner des solutions à Stone pour son oreilles mais qu’elle n’avait pas osé parlé. Elle s’était sentie comme une intruse. J’hochai de la tête.

-Parfois, il vaut mieux trop parler que pas assez. On ne meurt pas d’avoir dit une connerie ou de faire des erreurs. C’est parfois mieux de dire une connerie que de ne rien dire et de regretter son silence après.

Je lui souris en disant ça avant de boire ma bière avant de noter que la fin de l’enquête était quelque chose de frustrant même si Katy savait que ça n’en valait pas la peine si c’était pour mettre nos proches en danger.

-C’est vrai… Ça ne vaut pas la peine de risquer nos vies.

Katy buvait aussi et faisait bien attention à ne pas s’en mettre partout. Je souris en la voyant s’essuyer la bouche alors que, moi, je ne faisais même pas attention à si j’avais de la mousse sur les lèvres ou non. Je déclarai n’avoir pas envie qu’il lui arrive quelque chose et ce sentiment était réciproque.

-Merci.

Elle avait aimé travailler avec moi et disait qu’elle allait garder ses oreilles grandes ouvertes.

-Il se fera avoir. Que ça soit par la justice ou dans un règlement de compte. Les gens violents ont rarement une longue durée de vie.

Katy regrettais quand même de ne pas avoir le nom de la femme qui avait fait un lapsus qui avait permis à Stone de confirmer que Ward était bien El Lider… Katy était sûre que cette fille était la clé. J’hochai de la tête.

-Cette fille sait sûrement un tas de chose. Mais je doute que Stone nous donne son identité. Il ne nous donnera plus rien… Quant à cette fille, même si on sait qui c’est, je doute aussi qu’elle parle… Si elle est assez proche de Fleming que pour savoir qu’il est El Lider alors elle sait sans doute de quoi il est capable.

Je fis la moue.

-Mais notre enquête est terminée de toute façon.

Je soupirais.

-Elle l’est n’est-ce pas ? Tu as rangé les dossiers ?

Ce que j’avais peur c’est que Katy continue… C’était tentant, je sais… Moi-même j’avais envie de creuser encore… Mais ce n’était pas une bonne idée.

@ Billy Lighter

La soirée d’hier allait rester dans ma tête longtemps. Avoir la désagréable sensation d’avoir désappointé un collègue pour qui on a une grande admiration et beaucoup de respect, ce n’est jamais agréable. La façon avec laquelle Jordan m’avait regardé et répondu m’avait ébranlé presque autant que l’état d’Howard Stone et du coup, je ne me sentais plus autant compétente et j’allais adopter un profil bas. Ma place était à répondre au téléphone et à servir le café quoi qu’en pense Conrad qui visiblement, m’avait fait venir pour prendre le pouls.

La seule chose satisfaisante à entendre était qu’il avait aimé travailler avec moi là-dessus au moins autant que j’y avais prit du plaisir.

Notre enquête était terminée, qu’on le veuille ou non, et Ward allait s’en tirer. C’était tellement rageant ! Conrad, plus positif que moi, disait qu’un jour où l’autre, Ward se ferait prendre, que ce genre de personne ne faisait pas long feu.

- Je voudrais tellement te croire mais dan ce cas-ci, ça me semble presque comme croire au père noël. Et tu vois, j’y ai cru longtemps à lui !

Je n’avais pas honte de le dire à Conrad. S’il se moquait, ce ne serait pas de manière méchante.

Je ne pu m’empêcher d’ajouter que je trouvais tellement dommage que Stone ne nous ai pas donné le nom de la femme ayant fait le lapsus sur l’identité de Ward. Si nous l’avions eu, nous aurions pu tenter de l’approcher et de voir s’il y avait quelque chose à obtenir d’elle ou si elle aurait fait comme Samantha Mancini et Howard Stone.

Conrad conclu que de toute façon, notre enquête était terminée puis, comme s’il doutait de moi, demanda si elle l’était vraiment, si j’avais bien rangé les dossiers. Ça me froissa un peu qu’il puisse douter que j’ai l’intention d’ignorer les ordres de l’inspecteur Keller et les siennes.

- J’ai rang les dossiers que nous avions pris dans les archives et j’ai passé à la déchiqueteuse toutes nos notes pour ne pas laisser de trace.

Je n’étais pas ce genre de personne qui n’en ferait qu’à sa tête pour prouver qu’elle puisse avoir raison. De toute façon, je savais que le risque était beaucoup trop grand pour que l’on continu et que même en n’obtenant aucune information de la part d’Howard Stone, Fleming ferait un rapprochement entre lui et notre enquête et les conséquences seraient désastreuses.

- Cependant, je vais garder les oreilles et les yeux grands ouverts. On sait jamais… Je verrai peut-être passer le chariot du père noël dans le ciel, alors que je ne m’y attends pas.

Je pris une gorgée de ma bière. Elle avait un goût plus amer, plus corsé, rappelant un peu celui du café. Elle était aussi très foncée comme bière et comme je n’en buvais pas souvent, je ne savais pas si c’était une sorte particulière.

- Si j’en bois deux verres comme celui-là, je risque de ne pas marcher droit. Je n’ai pas l’habitude.

Mais en bonne compagnie, ça rendait l’expérience meilleure et enrichissante. Puis c’était peut-être l’effet de l’alcool qui me réchauffait les nerfs mais j’eu le courage de poser une question qui me taraudait l’esprit depuis la veille.

- Est-ce que l’inspecteur Keller est en colère contre moi, tu crois ? Parce que… En fait j’ai cru qu’il aurait voulu obtenir des informations de la part de Stone et j’ai anticipé en lui disant qu’il pouvait nous faire confiance et ça a fait fulminer l’inspecteur Keller. Je suis si désolée, j’ai eu honte d’avoir prit une initiative au point que je ne sais pas si je pourrai le regarder en face la prochaine fois que je le verrai.

@ Billy Lighter

Nous étions tous déçu de comment s’était abruptement terminée notre enquête. Mais j’étais sûr que Ward Fleming finira par se faire avoir. Soit par la loi du plus fort dans la rue, soit par les flics. Mais Katy avait peu d’espoir et était bien moins optimiste que je ne l’étais. Je souris un peu à sa référence au Père Noël.

-Il faut dire que les adultes font tout pour que les enfants y croient le plus longtemps possible. Mais tu verras, un type comme Ward ne peut pas finir impuni.

Je croyais au karma et, un jour, Ward aura un retour de karma. Ce n’était pas possible autrement.

Katy aurait aimé apprendre plus sur la femme qui avait donné beaucoup d’informations à Stone. Il était très difficile de savoir si cette femme aurait parlé mais c’était clair que ça aurait été une bonne piste à exploiter. Des pistes, ça ne manquait pas. Ce qui avait toujours manqué c’est des gens qui osent parlé. Mais quand on voit l’état de Stone, on savait pourquoi.

Mais quoi qu’il en soit, notre enquête était, désormais, malheureusement terminée. Je demandai alors à Katy si c’était bien le cas et qu’elle avait bien rangé tous les dossiers. Elle déclara que c’était bien le cas et qu’elle avait déchiqueté toutes nos notes. Mes lèvres se pincèrent.

-C’est assez décourageant mais on avait pas le choix…

On avait bossé dur… Pour pas grand-chose. Et ça m’attristait un peu.

Mais Katy comptait laisser ses oreilles grandes ouvertes. J’hochai de la tête avant de sourire un peu quand elle fit encore référence à Noël.

-Qui sait ? Peut-être que le Père Noël existe quand même. Si jamais on trouve une bonne piste, crois-moi qu’on s’engouffrera dedans.

Je lui fis un clin d’œil. On ne devait pas perdre espoir.

Katy bus un coup de sa bière et je fis de même. Elle remarqua alors qu’elle était plus forte que les bières dont elle avait l’habitude. Je rigolai un peu.

-Ce n’est rien. Je te raccompagnerais. Il faut se lâcher un peu, parfois. Pour décompresser.

Katy avait bien le droit de décompresser. Surtout qu’elle en avait encore sur le cœur. Et elle m’expliqua ce qui la troublait. Elle pensait que Jordan était en colère contre elle… En effet, elle avait pris des initiatives hier, avec Stone… Elle pensait bien faire en essayant de faire se confier le batteur. Et Jordan l’avait mal pris…

Mes lèvres se pincèrent et je soupirais.

-Du Jordan tout craché…

Mon ami était ainsi… Parfois, il était tellement pris dans l’émotion qu’il en oubliait que les autres en avaient aussi… Ce qui le rendait parfois très rude. Je le connaissais… J’avais pris l’habitude, moi, de ce genre de réaction. Mais Katy, elle, ne l’avait encore jamais vu comme ça.

-Tu as crus bien faire. Tu as pensés que c’était l’occasion d’avoir des informations importantes et tu as voulu la saisir. Je ne pense pas que tu as à te reproché. Tu as crus bien faire… Ce ne fut pas le cas mais ton intention était bonne.

Et c’est tout ce qui comptait. Des erreurs, chacun en faisait. Personne n’était infaillible.

J’esquissai un sourire.

-Mais non, Jordan ne t’en voudra pas. Je sais qu’il peut-être très rude parfois. Je ne sais pas s’il s’en rend vraiment compte. Pas sur le coup en tout cas… Mais il ne t’en voudra pas. Il sait que tu as voulu bien faire.  Tu n’as pas de honte à avoir.

Je lui fis un autre clin d’œil.

-Jordan a pu voir ta valeur. Je l’ai vue aussi. Tu as de la suite dans les idées. Tu es peut-être secrétaire mais il y a une enquêtrice en herbe en toi.

Je lui souris. Elle nous avait vraiment aidée et était très efficace. Elle savait faire des liens et ne laissait rien au hasard. Il y avait des enquêteurs qui me semblait moins efficace que ça.

@ Billy Lighter

Je voulais croire Conrad et m’imprimer dans la tête que Ward Fleming se fera pincer, ce n’était qu’une question de temps. Cela dit, avec ce que j’avais vécu la veille et même en repensant à la soirée où Jordan et moi l’avions secouru par devoir, je nourrissais de grands doutes là-dessus. Au contraire, Ward me semblait être de plus en plus fort d’évènements en évènements.

- En espérant qu’il ne profite pas de tout ce temps de sursis pour améliorer ses techniques. Je l’imagine prendre des note de ses erreurs et rigoler en voyant que chaque fois, il s’en sort.

J’avais beaucoup trop d’imagination mais d’un autre côté, je ne devais pas être si loin de la réalité.

Exit la piste de la femme inconnue et à la déchiqueteuse toutes nos notes. Cette enquête était terminée avant d’avoir vraiment commencer. C’était rageant et frustrant mais il en allait de notre sécurité et nos vies ainsi que de celles des gens que nous aimions. Il n’y avait donc aucune autre possibilité que de tout cesser.

Malgré tout ça, je promettais de garder les yeux et les oreilles bien ouverts. Si je voyais ou entendais quoi que ce soit qui pourrait nous permettre de relancer l’enquête sans se compromettre, je le ferais ! Ça fit sourire Conrad et je baissais les yeux un peu gênée.

- Ça arrivera bien un jour où l’autre. Il faut y croire, en tous les cas, moi je veux y croire.

La bière que j’avais commandé était plus forte que celle que j’étais habituée de boire. Ça fit un peu rigoler Conrad qui se proposa pour me raccompagner si ça devenait nécessaire. Il n’avait pas besoin de me laisser m’enivrer pour me proposer de me raccompagner. Je le laisserais le faire là où il le voudrait, quand il le voudrait, il n’avait qu’à proposer.

- Ça fait du bien de décompresser en bonne compagnie.

Je profitais que la conversation était tout en douceur pour me vider le cœur. J’avais besoin de l’avis de Conrad pour savoir si l’inspecteur Keller m’en voulait ou bien s’il avait parlé sous le vif de l’émotion, ce que je pouvais comprendre. N’en demeurait pas moins que je l’avais vécu comme une douche froide. Il n’avait pas besoin de me parler comme si j’étais une demeurer pour me faire comprendre que l’urgence avait changé de direction et qu’il fallait revoir notre ligne offensive.

- Rude, il l’a été. Je comprends quand même que l’instant était effrayant et qu’il a parlé sous l’impulsion mais… Ça m’a heurté. Je ne suis probablement pas faite pour ce genre de boulot où l’adrénaline prend le dessus.

C’était vrai ! J’avais étudié pour être secrétaire mais je visais une maison de disque, un journal à grand tirage ou même une clinique dentaire. Il était pas fréquent de traquer des criminels dans une clinique dentaire.

Conrad allait me faire craquer s’il continuait de m’envoyer des clin d’œil pour me rassurer. Ça me faisait sourire chaque fois d’ailleurs. Et quand il ajouta que Jordan avait vu ma valeur tout comme lui et qu’i y avait une âme d’enquêtrice en moi, j’en perdis mes mots tant et si bien que je décidais de prendre une grande, vraiment grande gorgée de bière pour faire passer tant de douceur.

- Peut-être que ce n’est que le plaisir de travailler avec toi qui allume ma flamme d’enquêtrice. C’est dommage que ça n’arrive pas plus souvent.

J’ouvris les yeux grands en réalisant que je dévoilais sans vraiment le faire, mes sentiments pour Conrad. Il ne lirait probablement pas entre les lignes, de toute façon je parlais comme un film tchèque sous-titré en algérien, il n’y avait que moi qui savait vraiment ce que je voulais réellement dire.

- Je devrais arrête de boire avant de continuer de dire n’importe quoi !

@ Billy Lighter

J’étais persuadé que Ward Fleming finirait par se faire prendre. Il fallait l’espérer… A moins que ça ne soit simplement la loi de la jungle qui en vienne à bout. Les criminels en liberté ont parfois la vie courte.

Quant à Katy, elle, elle espérait simplement que le criminel ne devienne pas plus fort avec le temps. Je soupirai. C’était clair que Ward s’améliorait à chaque fois. On avait pu remarquer ça avec Jordan. Avant, il se faisait encore prendre pour des faits mineurs. Mais ce n’était plus le cas.

-J’imagine que, ouais, il apprends chaque fois de ses erreurs… Mais personne n’est infaillible.

En tout cas, même si notre enquête s’était abruptement terminée, il fallait tout de même garder ses yeux et ses oreilles bien ouverts. La moindre bonne information suffirait à pouvoir enfermer Fleming. Katy voulait y croire et je lui souris.

-J’y crois aussi.

La bière était forte, d’après Katy, qui ne devait pas avoir l’habitude de ces bières exportées tout droit d’Irlande. Les bières américaines étaient moins forte et elle le ressentait surtout qu’elle n’avait pas spécialement l’habitude de boire. Je souris disant qu’il n’y avait pas de mal à se lâcher un peu et que, au pire, je pourrais la raccompagner chez elle. Le principal c’était que ça lui fasse du bien et elle confirma que c’était le cas. Je lui fis un nouveau clin d’œil.

Et c’est sans doute parce qu’elle était plus à l’aise qu’elle put un peu plus s’épancher sur ce qu’elle avait ressenti hier. Jordan l’avait blessé et elle pensait l’avoir déçu. Tout ça c’était fait sous tension mais j’étais certain que Jordan ne lui en voulait pas. Je tentais de rassurer Katy qui confirma que Jordan avait été rude et Katy doutait qu’elle soit fait pour un boulot sous tension.

-Je crois que personne n’est jamais prêt pour ce genre de situation. C’est l’expérience qui permet de les gérer au mieux. Mais, oui, je reconnais bien là Jordan… Mais je doute sincèrement qu’il t’en veille encore.

Pour moi, Katy était douée pour faire des liens et, donc, elle avait été très précieuse dans notre travail d’enquêteur. Ce n’était notre boulot à aucune des trois mais on s’en était quand même bien sortis.

Mes compliments semblaient toucher Katy. Enfin, je crois… Mais je ne m’attendais pas à ce qu’elle dise que c’était travailler avec moi qui l’avait motiver. Je souris d’un sourire à la fois amusé et surpris. Je ne dis rien alors que Katy tenta de se rattraper alors qu’elle disait qu’elle devrait arrêter de boire parce qu’elle disait n’importe quoi.

Je rigolai à tout ça. Non seulement par rapport à ce qu’elle avait dit mais sa réaction aussi. Est-ce que tout ça était une déclaration ?

-Sache que… Moi aussi j’ai adoré travailler avec toi. Et… Je devrais passer plus souvent au commissariat… Je veux dire, passer te voir même quand je ne travaille pas.

Je souris avant de souffler :

-Et heureusement que ma mène n’a rien entendu sinon, elle aurait déjà préparé notre mariage.

Je rigolai encore souriant à Katy.

-Puis, on pourrais ce voir en dehors… Je veux dire… En dehors du travail… Qu’on puisse parler d’autre chose que des monstre de L.A..

Est-ce que je lui proposais des rancards ? Sans doute… J’appréciais beaucoup Katy, il faut dire.

@ Billy Lighter

Mon opinion était qu’à force de passer sous le radars, Fleming apprenait de ses erreurs et devenaient petit à petit inarrêtable. Je voulais demeurer positive et croire comme Conrad que tôt ou tard, le karma s’abattrait sur l’ennemi public numéro un de Los Angeles mais j’en doutais de plus en plus. Le mieux que je pouvais faire était de lâcher prise et de laisser son sort entre les mains de l’univers.

À Conrad, je pouvais tout confier, enfin presque tout !

Je me confiais à lui sur ce que j’avais ressentis lors de la visite d’Howard Stone, quand Jordan s’était un peu emporté alors que j’avais voulu gagner la confiance du célèbre musicien. Ça me fit du bien de lâcher le morceau, d’avoir une autre perspective que la mienne pour me faire comprendre que, si Jordan avait été près de ses sentiments hier en me répondant, j’avais été trop près des miens pour relativiser. Par conséquent, Jordan devait déjà être passé à autre chose et je devais faire pareil.

- C’était intense comme soirée, ça nous a reviré les sens de voir Howard dans cet état donc, oui, tu as raison.

Ce qui ressortait de tout ça et ce sur quoi je devais me concentrer fut que nous avions malgré la lourdeur et l’importance de la tâche, eu beaucoup de plaisir de le faire tous les trois ensembles et que ça m’avait permis de me rapprocher de Conrad, quand même un tout petit peu. Nous étions d’accord là-dessus et ça faisait que les compliments volaient au-dessus de la table, me faisant rougir et m’avancer un peu trop sur mes réels sentiments sans que je ne le veuille vraiment. Les mots sortaient tout seuls de ma bouche, probablement sous l’effet de la bière un peu trop forte.

Je ne m’attendais cependant pas à ce que Conrad admette qu’il devrait passer plus souvent au commissariat, même quand il ne travaillait pas ne serait-ce que pour me voir. Si Jordan nous voyait là, tout de suite, il se foutrait de notre gueule de nous voir tourner autant largement autour du pot comme si nous avions peur de tomber dedans.

- Si tu passes pendant tes jours de repos, ils vont te trouver du boulot, tu sais.

Je rigolais doucement et ramenant une mèche de cheveu derrière mon oreille, n’osant pas ajouter que je mourrais d’envie qu’il passe me voir au commissariat même pendant ses jours de repos. Puis je m’étouffais dans ma gorgée de bière quand il rigola sur sa mère qui serait déjà en train de préparer notre mariage si elle nous entendait. Je dû me reprendre pour pouvoir surfer sur ce qu’il venait de dire et ne pas avoir l’air de mourir d’envie de le voir mettre son genou au sol.

- Alors elle devra jouer du coude avec la mienne, elle ne donnera pas sa place !

Puis je figeais.

Quelques secondes qui me semblèrent être des minutes interminables avant que je ne retrouve ma voix et le contrôle de mes moyens.

- Comme… prendre une bière ? Ou bien aller voir un film… Tu… Peut-être ce soir, tu aimerais qu’on aille au cinéma ?  Back To The Future me semble trop bien.

Je prenais peut-être trop d’initiative, il avait possiblement proposé ça pour être gentil. Et moi je devais cesser de trop réfléchir !

@ Billy Lighter

Katy s’était confiée sur la soirée d’hier et sur ce que Jordan lui avait dit. Je tentais de rassurer ma collègue sur Jordan qui, j’en étais certain, ne lui en voulait, désormais, déjà plus. Il pouvait parfois être impulsif quand le situation le touchait beaucoup. Or, voir Stone dans un sale état devait l’avoir touché car je savais que, à l’heure d’aujourd’hui, Jordan devait se sentir coupable de ce qui était arrivé à Stone. Mais Stone avait choisi, comme un grand, de poursuivre la mission alors Jordan ne devait en rien se sentir coupable.

Tout comme Katy. Katy ne devait pas se sentir coupable d’avoir voulu obtenir les réponses qui aurait sans doute pu mettre Fleming dans la merde.

Elle conclu que la soirée avait été intense. J’hochai de la tête.

-Avec le temps, vous aurez plus de recul sur ce qu’il s’est passé.

Puis Stone n’était pas mort bien que psychologiquement, il aura du mal à s’en remettre. Ce n’était pas comme si le batteur avait l’habitude de tout ça.

Katy semblait plus détendue bien que l’alcool devait aider parce qu’elle avoue ne pas avoir l’habitude des bières aussi fortes. Et ça lui délia la langue au point qu’elle avoua avoir adoré travailler avec moi. Pas avec « Jordan et moi ». Mais avec moi. Je devais avouer que ça me faisait plaisir d’entendre ça et je pouvais facilement y décoder quelques sous-entendus.

Du coup, je me lançai aussi disant que, moi aussi, j’avais adoré travailler avec elle. C’était vrai. Toutes ces heures supplémentaires je les avais fait avec plaisir. Je les avais même attendues à chaque fois. Et c’était en grande partie parce que j’adorais la compagnie de Katy. Sinon, je ne me serais pas décarcasser à essayer de savoir comment elle allait après la soirée d’hier.

Je proposai même de passer plus souvent au commissariat. Même en dehors de mes heures, je veux dire. Je rigolai quand elle déclara qu’ils allaient me donner du travail si je faisais ça.

-Tu as peut-être raison. Mais ça vaut le coup.

Je fis une blague sur ma mère aussi. Enfin, ce n’était pas tant une blague. Je la voyais totalement faire ça. Et il semblerait que Katy avait le même genre de mère ce qui me fit rire d’autant plus.

-Les mères sont folles, parfois.

Je proposai aussi de ce voir en dehors du travail. Car, finalement, on avait que ça en commun… On ne se connaissait que dans ce contexte alors pourquoi pas en apprendre plus en dehors ? L’idée sembla figer Katy ce qui me fit me mordre la lèvre avant qu’elle ne fasse des propositions qui ramenèrent mon sourire.

-Va pour le cinéma et Back To The Future ! Comme ça on fait les deux… Prendre une bière…

Je levai ma bière.

-Et le film ce soir. Je passerais te chercher, qu’est-ce que tu en dis ? On se prépare chacun de notre côté et je viendrais te chercher avant le film.

Je pense que ça lui permettra de mieux digérer la soirée d’hier et, en plus, j’en avais vraiment envie.

-A moins que tu ne préfère passer la journée ici avec moi. Il y a de bon groupes qui passe. Puis, on finira en beauté au cinéma.

Je souris prêt à dédier cette journée à Katy.

@ Billy Lighter

La soirée d’hier ne devait pas influencer l’opinion que j’avais de moi-même et ternir mon amitié naissante avec l’inspecteur Keller. Nous avions été tous les deux ébranlés par la triste visite d’Howard Stone et nous avions voulu prendre la situation en main, de manière différente. Puis j’avais très vite été en accord avec Jordan Keller sur la façon de faire, c’était sa façon de me le faire comprendre qui me restait prit dans la gorge.

Conrad avait bien raison en disant qu’avec un peu de temps, nous allions voir la situation autrement et nous passerions par-dessus.

- Sinon, je me vengerai en lui donnant du décaféiné.

Ça me fit rire.

Un peu !

Conrad savait bien que jamais je ne ferais ça ! On ne touche pas au café des inspecteurs, jamais! Mais de dire que je pourrais le faire était drôle.

De toute cette histoire, je retenais que Conrad et moi nous étions rapprochés sans vraiment le faire. Notre relation demeurait strictement professionnelle mais nos conversations dépassaient le stade du geste de salutation de la tête ou du sourire poli. La preuve étant que nous partagions une bière au pub de ses parents et que Conrad supposait qu’il pourrait passer au commissariat pour me voir, même lors de ses jours de repos. Et quand je lui fis remarquer que s’il faisait ça, on lui trouverait du travail pour combler son temps libre, il affirma que cela valait le coup.

- Dans ce cas, oui tu devrais le faire plus souvent.

Je n’allais pas essayer de l’en dissuader, quand même ! Conrad fit une blague sur les intentions que sa mère aurait si elle nous entendait et je le rassurais en lui disant que ma mère ferait pareil, peut-être même pire !

- Je ne peux pas vraiment dire quoi que ce soit là-dessus. Un jour, je serai peut-être une mère folle, moi aussi.

C’était un moyen détourné de savoir si Conrad voulait des enfants bien qu’il ne rebondirait peut-être pas là-dessus ce qui faisait que ma tactique n’était pas au point. Cependant, Conrad proposa qu’on sorte de temps en temps et je bondis moi sur l’occasion pour proposer un cinéma ce soir même. C’était rapide mais je n’avais pas pu m’en empêcher.

- Je veux bien que tu passes me chercher.

Ça me donnerait le temps de me remettre de mes émotions et de trouver la tenue parfaite pour ce genre de sortie. Ce n’était pas évident de trouver quoi porter ! Cependant, Conrad avait une contre-offre difficile à refuser.

- Et je veux bien rester ici aussi… à condition que l’on passe chez moi avant le film, si ça te va, bien sûr !

Si on m’avait dit à mon réveil ce matin que je passerais la journée complète avec Conrad et que ce ne serait pas pour le travail, je ne l’aurais jamais cru !

@ Billy Lighter

J’éclatai de rire quand Katy proposa l’idée de se venger de Jordan en lui donnant du café décaféiné. L’idée était brillante et c’était clair que c’était la meilleure vengeance qui soit contre Jordan.

-Avec ça, tu es sûr de toucher dans le mille !

Il n’y avait rien de pire que le décaféiné pour un flic en service. C’était limite blasphématoire que d’en boire.

Rire faisait qu’on laissait progressivement derrière nous la sale soirée de Katy d’hier. Elle se lâchait un peu plus de là à m’envoyer des compliments et m’envoyer des signes clair sur le fait qu’elle appréciait travailler avec moi. C’était réciproque. J’adorais la compagnie de Katy. Est-ce qu’on dépassait ce qui était strictement professionnel ? Oui. Largement. Et je devais avouer aimer ça. Parce que je découvrais chaque jour des petites nouvelles facettes de Katy ce qui me faisait chaque jour l’apprécier d’autant plus.

Du coup, je proposai de venir même en dehors de mes heures de travail. Elle dit alors que mes collègues me trouveront du travail mais je trouvais que ça valait le coup. Je lui fis un clin d’œil alors qu’elle confirma que je devais effectivement venir plus souvent.

-Je ferais ça.

Je blaguai, ensuite, sur ma mère même si ce n’était pas tant une blague. Dès que Katy sortira d’ici ma mère essayera de me convaincre que Katy est une femme charmante et parfaite. Mais, apparemment, Katy avait le même genre de mère. Elle ajouta qu’elle n’allait rien dire là-dessus parce que, un jour, elle risquerait bien d’être ce genre de mère. Je rigolai.

-Peut-être bien.

Est-ce que je signifiait que le projet de vie de Katy était de faire des enfants ? Rien n’était moins sûr.

Je proposai, ensuite, qu’on se voit de temps en temps en dehors du travail et Katy me proposa une sortie au cinéma. Alors pourquoi pas le faire aujourd’hui ? J’étais en tout cas emballé par l’idée et proposai à Katy de passer la chercher ou, éventuellement, de rester ici et puis d’aller au cinéma.

Elle opta pour la seconde solution avec un petit détour au passage.

-Ça marche ! On passera chez toi !

Je levai ensuite mon verre.

-A notre journée d’aujourd’hui et, qui sait, nos futures enquêtes !

On trinqua et je lui fis un autre petit clin d’œil content de pouvoir vivre cette journée avec elle.

@ Billy Lighter