C’est la première fois que je sentais Axel aussi franc. Je n’en demandais pas plus, depuis le début, tout ce que je voulais de lui était qu’il me parle à cœur ouvert et non pas qu’il calque sur mes propres besoins. Il venait de le faire et je ressentis la paix me regagner de nouveau. J’étais prête à attendre, puisqu’il me le demandait et que je n’avais plus aucune raison de douter de lui. Je l’enlaçais puis l’embrassais tendrement. Et c’est possiblement parce que nous étions exténués de corps et d’esprit mais c’est dans les bras l’un de l’autre, sur le divan du salon que nous avons fini par trouver le sommeil.
C’est la sonnerie du téléphone qui me réveilla. Je me redressais, complètement ankylosé, grimaçant en massant ma nuque douloureuse. Bien que les bras d’Axel fussent l’endroit le plus confortable au monde, dormir en position semi assise n’était certes pas très recommandé.
Je cherchais Axel du regard et, ne le trouvant pas, je pris l’initiative de répondre au téléphone. Je n’eu le temps de dire quoi que ce soit qu’un homme demanda :
- Ton p’tit sucre d’orge t’a manqué ?
- Pardon, à qui voulez-vous parler ?
L’homme bégaya quelque chose d’incompréhensible, il semblait confus et demanda s’il se trouvait bien chez Axel Moriarty et, le cas échéant, qui venait de répondre. Je m’esclaffais légèrement en lui confirmant qu’il se trouvait bel et bien à la Villa d’Axel et que j’étais sa petite amie. De nouveau, il me bredouilla des mots dans la confusion la plus totale et marqua une pause avant d'enfin bredouiller une politesse qui se voulait un semblant d'excuse.
- Pardon, mademoiselle. Je ne savais pas. Ce n’est qu’une blague entre collègue de travail. Bonne journée !
Puis il mit un terme à la communication et moi, fronçant les sourcils lui souhaita bonne journée pour la forme puisque il ne pouvait plus m’entendre et je déposais le combiner sur son réceptacle.
Axel avait vraiment des collègues étranges, nul besoin de se confondre en excuse, il était normal entre collègue de se faire des plaisanteries. J’avais moi-même ce genre de petites blagues avec les filles au club, rien de plus normal quand on passe autant de temps avec les mêmes personnes. Le collègue n’avait pas à se justifier et se noyer dans un flot de mots incongrus mais je conclu qu'il devait se sentir mal à l'aise n'ayant pas songé qu'une femme, la nouvelle petite amie d'Axel en fait, répondrait. En un sens, il est vrai que la situation aurait pu être ambiguë.
Je balayais tout cela de ma mémoire et décidais de partir à la recherche de la salle de bain. J’avais grandement besoin d’une douche autant pour me placer les yeux devant les trous que pour me donner meilleure mine. Et j’avais de la chance ! Axel possédait la salle de bain la plus luxueuse que j’avais vue de ma vie ! Une douche comme on n’en voyait que dans l’émission de télé : La vie des gens riches et célèbres.
Une demie heure plus tard, je m’enroulais dans un immense drap de bain et enroulais ma chevelure dans une autre, plus petite et redescendis au premier, guidé par l’alléchante odeur du bacon et du café. Allais-je découvrir qu’en plus d’être un amant extraordinaire, Axel était aussi un chef hors-pair ?
Il m’attendait, à la cuisine, devant une horde de petits plats fumant et je ne pu résister, prenant place à table humant l’odeur divinement réconfortante du café noir. Axel avoua être sortit alors que je dormais encore, nous commander tout ce qu’il fallait pour sustenter notre appétit. Je remplis mon assiette d’un petit peu tout ce qu’Axel avait rapporté du traiteur et entre deux bouchées je lui dit :
- Au fait mon amour, « petit sucre d’Orge » a appelé pendant que tu étais partit.