Le jeune Johnatan Silverood (ne me demandez pas comment j’avais  retenu son nom depuis le jour où je l’avais contrôlé au motel, j’ai juste une mémoire qui fonctionne assez bien) en avait fait du chemin, depuis notre rencontre ! J’étais assez épaté. J’avais assez bien aimé son album et tout et en plus, j’avais aujourd’hui le temps de découvrir quelqu’un de vraiment sympathique.

Et qui savait parler à Grant. Je pus m’en rendre compte quand Duncan laissa l’enfant échanger avec le chanteur masqué. Si Grant avait taclé Shran par sa franchise en disant qu’il était bien mieux en bleu, le look de Nameless le laissait admiratif.

-Ne vous en faites pas, Monsieur Shran. Il est franc, mais il adore ce que vous faites.

C’est comme ça qu’il se retrouva avec un masque du groupe et un autographe de Stephen Shran. J’étais sûrement encore plus content et plein de gratitude que Grant. Et pourtant, il avait souri ! Et pas qu’un peu !

Nameless demanda à Grant ce qu’il voulait faire plus tard et je m’attendais à ce qu’il lui dise qu’il voulait être Batman. Mais non. Pour la première fois, il modifia son discours et une bouffée de fierté m’envahi quand il dit vouloir être policier. Ou Garde du corps. Ou encore boxeur ou dessinateur. Il avait 11 ans et encore tout le temps de se décider, mais ça faisait plaisir de savoir que le métier de policier figurait en tête de sa liste.

Shran voulu savoir si Grant était mon fils et nous lui expliquâmes notre situation qui n’était pas vraiment habituelle. Grant fut encore une fois très franc, parlant sans peur de ses parents biologiques.

Duncan me lança que Nameless avait un bon feeling avec Grant, ce qui était rare.

Je souris.

-Ce n’est pas tous les jours qu’il a l’occasion de parler à un démon venu de l’Enfer.

Shran lui, dit à Grant que la vie n’était pas toujours rose, mais qu’il avait les armes pour s’en sortir, me lançant un compliment au passage. Nameless, lui, l’invitait à suivre ses rêves et ses objectifs.

-Merci… Je suis sûr que Grant ira loin. Il est déterminé.

La conversation se termina sur Duncan invitant Nameless à faire de la musique avec BleedingHeart, une invitation acceptée par le démon. Tout le monde y avait gagné, dans cette rencontre. Puis, on se rendit compte qu’il fallait laisser place aux autres fans.

-Viens, Duncan… Tu auras tout le temps de discuter une autre fois.

Je plaçai une main sur la tête masquée de Grant et mon autre main sur l’épaule de mon frère.

-Merci encore à tous, pour tout.

On s’éclipsa alors, cédant notre place pour aller fouiner un peu dans les autres disques que le magasin proposait.

Moi, j’avais bien vu que Jordan connaissait réellement Nameless parce que ce dernier confirma l’avoir vu. Moi, j’étais toujours persuadé que Jordan avait simplement vu le moment où Nameless était venu de l’enfer pour venir faire de la musique sur Terre.

Moi, j’avais aussi l’occasion de voir T’Kor même si, sans son maquillage, moi, je n’avais pas bien su le reconnaitre. Il était mieux en bleu ce que je lui dis. Jordan disait que j’adorais quand même ce que T’Kor faisait ce qui était vrai sauf que, moi, j’étais déjà passé à autre chose en parlant avec Nameless et en recevant d’eux un masque de démon. J’étais content. J’avais eu ce que je voulais et j’aimais discuter avec de vrais démons. Parce qu’ils étaient de vrais démons. Moi, j’en étais, maintenant, vraiment convaincu.

Nameless m’avait demandé ce que je voulais faire plus tard et je mis en avant toutes mes idées. Je voulais faire beaucoup de choses dont être garde du corps comme Liam. Lui et moi on se connaissait car je l’avais rencontré dans le parc. C’est ce que Liam dit au vieil homme qui trouvait que je faisais beaucoup de chose. J’hochai de la tête.

-Oui. Beaucoup.

Nameless pensait la même chose. Il espérait que j’allais réussir dans mes projets. Je pris un air déterminé.

-Oui. Moi, je pense que je pourrais y arriver. Je suis fort.

Je remerciai Nameless mais aussi T’Kor qui m’avait fait un autographe. Il était mal écrit mais il disait que c’est ce qui arrivait quand on arrêtait l’école. Je plissai le nez. Moi, je n’aimais pas l’école. Mais j’étais obligé d’y aller…

Je mis, ensuite, mon masque de démons et je reçus plein de compliment de tout Nameless. Ils disaient qu’avec ça, personne ne m’embêtera plus. Je souris sous mon masque. Oui. Tout le monde aura peur. Un autre des démons dit que les filles allaient aussi me courir après. Moi j’ai pas besoin de toutes les filles. Juste de mon amie, Sofia. Elle aimera le masque, moi, j’en suis sûr.

-Oui ! Je suis un démon de l’Enfer, maintenant ! Comme vous tous.

Oui. Je venais du même endroit qu’eux maintenant : l’Enfer. Et je suis sur terre pour faire la justice. Eux pour faire de la musique.

T’Kor avait demandé si j’étais le fils de Jordan mais ce n’était pas le cas et je ne manquais pas de dire, sans trop d’émotions, ce qui était arrivé à mes parents. Le vieil homme trouvait que j’avais de la chance d’avoir Jordan… T’Kor, lui, disait que j’avais le caractère pour m’en sortir… Mais c’est surtout les mots du démons de l’Enfer, Nameless, qui eurent mon attention. Lui aussi n’avait plus de parents. C’était ce qu’ont les démons de l’Enfer en commun. Mais il me conseilla de suivre mes objectifs. Et j’en avais.

-D’accord ! Moi, je ferais ce que j’aime. Je suis un démon de l’Enfer. Et un démon de l’Enfer, ça suit ses objectifs. Je ferais régner la justice à Los Angeles.

Je n’étais plus Batman. Ni Grant Fleming. J’étais Grant le Démon de l’Enfer.

Jordan confirma que j’irais loin. J’hochai de la tête. Oui. Très loin.

Duncan parla encore un peu avec Nameless avant qu’il fut temps qu’on laisse la place. Je fis signe à Nameless.

-Au revoir, Nameless. Moi, j’espère qu’on se reverra.

Oui. Je l’espérais. Exit The Burning Fire. Maintenant, c’est Nameless mon groupe préféré.

La conversation avec les Keller allait bon train. Et les interactions entre Shran et le petit Grant me faisaient sourire. Je n’avais pas d’enfant et ne voulais pas en avoir, mais je n’avais rien contre eux. Au contraire, ils me faisaient rire, la plupart du temps. Et Grant et sa franchise ne dérogeaient pas à la règle.

Il eut droit à un autographe de Shran qu’il préférait en bleu et qui écrivait mal. De quoi me faire plaquer ma main sur ma bouche pour ne pas éclater de rire quand Shran lui rétorqua que c’était parce qu’il n’avait pas fini l’école.

De la part de Nameless, l’enfant reçut un beau masque de démon et là, je pus voir le bonheur sur son visage avant qu’il ne le cache sous le masque.

-Tu as vraiment la classe avec ça !

Shran et Nameless se firent plus curieux au sujet de Grant dont on appris que l’inspecteur Keller était son tuteur et qu’il souhaitait plus tard devenir policier, garde du corps, boxeur et dessinateur. Bref, Grant avait la tête pleine de rêve et encore l’insouciance de l’enfance qui lui laissait croire que tout était possible.

Et pourquoi pas, hein ?

Quand Grant parla de ses parents biologiques, Nameless lui raconta que lui non plus n’avait plus ses parents. De quoi, je pensais bien, gagner encore plus de points auprès du gosse…

Puis la conversation se fit un peu plus entre Duncan et Nameless. Ils s’admiraient mutuellement et décidèrent de faire un peu de musique ensemble, à l’occasion.

-Hey ! J’espère que je serai invité ! J’aimerais beaucoup entendre ça.

Qui sait s’il n’y aurait pas quelque chose à tirer de cette rencontre musicale ? Bien que… les choses seraient compliquées maintenant que BleedingHeart était chez BSC.

Mais on verrait bien.

L’heure était venue de laisser place à d’autres fans. Des remerciements et quelques derniers compliments furent échangés, avec l’espoir d’une rencontre future.

De nouveau, les fans se mirent à défiler devant Nameless… Je baillai en m’étirant… j’avais un rôle plutôt passif dans cette soirée dédicace et j’attendais la prochaine rencontre vraiment intéressante.

Baillant encore, je me tournai vers Shran.

-On doit être au maquillage à quelle heure, demain ?

Pas quatre heures… Pitié…

Je parlais de Julia et demandais à Stephen de la fatiguer un peu plus parce que c'était compliqué à suivre le rythme, mais je disais que je rigolais, j'étais au contraire très heureux de la voir comme ça. Et si elle est heureuse, je le suis aussi.

Enfin bon on a eu la surprise de rencontrer Duncan Keller, Jordan Keller et un petit garçon du nom de Grant.  Il était un vrai fan de Nameless il semblerait. Il me demande un masque et une dédicace, en plus d'une autre dédicace de Stephen Shran qu'il obtient. Je m'intéressais à lui et il est vrai qu'il a de la suite dans les idées. Il voulait être policier ou garde du corps, boxeur ou dessinateur. Il avait vraiment plein d'idées. Brent, Liam et moi-même lui disant qu'il avait plein d'idées, mais moi, je lui disais que tout ce que je lui souhaitais, c'était de réussir. Il me regarde avec détermination et me dit qu'il va y arriver.

C'est tout le mal que je te souhaite !

Je souris sous mon masque et lui tapote l'épaule. Puis Stephen demande à Jordan si Grant était son fils ou non. Il n'en est rien, Grant avait perdu sa mère et son père avait perdu la garde. Tout le monde prenait pitié et moi, je lui faisais part de mon expérience. Alors, je lui disais de suivre ces objectifs et de croire en ces rêves et il me dit qu'il va le faire. Il sera un démon justicier.

Voilà ça, c'est la classe ! Le démon justicier de Los Angeles ! Ça claque !

Je souris, puis je me tourne vers Duncan. Il me parlait d'Alexandre et de tout ce qu'il avait dit, je ne pouvais que le confirmer. Et il me dit que Jordan a gardé aussi le secret sur mon  identité. Il me dit qu'il a envie de faire de la musique avec nous. Et il me dit qu'on a surement à apprendre les uns des autres. Il a aussi hâte de nous voir en live, car il s'en veut de ne pas être venu au concert.

On va rattraper ça ! Et oui, je pense qu'on a à apprendre les uns des autres ! Et puis jouer avec Bleedinghearth c'est quelque chose d'exceptionnel.

Puis Brent s'exclame en disant qu'il espérait pouvoir venir.

Je pense que ça va être possible.

Puis Jordan demande à Duncan de remettre la suite de la discussion à plus tard. Grant me regarde et me dit qu'il espère me revoir.

Je suis sûr qu'on se reverra. Tu sais quoi ? À mon prochain concert, on va vous offrir des places VIP. Ça te va ?

Je souris, puis salue tout le monde et repasse derrière ma table.

À bientôt, merci à vous d'être venue !

Je me remets à signer des autographes, à prendre des photos et à discuter avec les gens.

Ça pour être franc, il était franc, le petit bonhomme ! Autant ne pas trop s’en formalisé… Ce n’est qu’un enfant après tout et j’avais toujours un peu de mal d’en vouloir à un enfant à quelques exceptions près.

Un enfant qui ne tarda pas à sympathisé avec Johnatan et le reste de Nameless. Il faut dire que le chanteur savait y faire alors que l’enfant évoqua ses plans de carrière. Le groupe n’était pas sans compliment pour le petit qui portait, maintenant, un masque de démon qui, je devais l’avouer, lui allait vraiment bien. Il avait encore l’âge de vivre dans un monde rempli de fantaisie et Johnatan l’y confortant laissant l’enfant être encore un enfant avant que l’adolescence ne vienne le frapper de plein fouet pour envoyer en l’air toutes ses illusions.

Le gamin expliqua alors que sa vie n’avait pas toujours été facile mais il semblait, maintenant, bien entouré et Jordan Keller était là pour le pousser aussi loin que possible. Il croyait en lui. Ça se voyait. C’était beau à voir.

Nameless échangea alors avec Duncan et, visiblement, tout ça allait mener à une rencontre artistique vu qu’ils avaient l’intention de se rassembler pour jouer de la musique ensemble. Ils trouvaient qu’ils avaient à apprendre l’un de l’autre et ça aussi c’était beau à voir. Une rencontre à laquelle Brent voulait participer. Nameless semblait d’accord. J’esquissai un petit sourire. Brento en avait vraiment beaucoup du pain sur la planche et je n’aidais pas à ça.

Les deux Keller ainsi que le petit allait céder leur place à d’autres fans. Le petit salua plus précisément Nameless qui, lui, lui proposa des places VIP ce qui sembla réjouir l’enfant.

Une fois qu’ils furent partis, ce fut à d’autres fans de s’avancer devant Nameless. Je vis alors Brento bailler et s’étirer. Il semblait complètement lessivé, le pauvre. Je jetai un regard vers lui avant qu’il ne baille à nouveau et me demanda à quelle heure il devait être au maquillage demain.

Je pris l’air le plus sérieux du monde.

-Comme tu n'est pas venu aujourd'hui et que j’ai renvoyé tout le monde au bercail plus tôt, il va falloir que tu viennes au maquillage à 2h30 du matin. Il faut qu’on recommence à tourner le plus rapidement possible.

Je le laissais encaisser l’information en ayant toujours mon air sérieux avant de pouffer de rire.

-Je rigole… Demain c’est samedi, Brento. Tu bosses trop au point que tu ne sais même plus quel jour on est. Tu pourras te lever à 10h30. Je crois que tu en as besoin.

Il en avait bien besoin, apparemment. Entre ce qu’il fait pour ses protégés et le tournage, il n’avait sans doute plus autant de temps pour faire la grâce matinée.

Nameless continua à signer jusqu’à-ce que je vois, dans la file, nul autre que Tarah Troi… Je roulai des yeux avant de remarquer qu’elle était en bien mauvaise compagnie soit avec cette petite diva de Ian Hunter. Je fronçais des sourcils.

-Il ne manquait plus que ça ! Qu’est-ce que Tarah fout avec Ian Hunter ?!

C’était LA question ! Nul besoin de dire que je n’aime pas Ian Hunter. Je l’ai eu une fois sur un de mes films y a quelques années d’ici alors qu’il n’était encore qu’un gamin capricieux et bien vous savez quoi ? Je ne l’ai plus jamais casté après ça ! Jamais ! Et le voir en compagnie de ma nièce m’énervait… Ils s’entendaient si bien que ça ? Putain, ça veut dire qu’elle tient bien plus de Stanley que je ne l’aurais imaginé !

Grant avait un certain franc parlé mais, rapidement, il en vint à sourire grâce à Nameless ce qui était un exploit. Un Nameless qui s’intéressa à Grant, à ses projets et le petit se fit bien plus loquace que d’habitude sans doute parce qu’il était séduit par tous ces démons venus de l’Enfer qui s’intéressaient à lui. Nameless venait d’arriver, en quelque seconde, à faire ce que je n’avais jamais réussi à faire : gagner la confiance de Grant.

Je l’enviais un peu mais j’étais content que les choses se passent ainsi. Ça semblait aussi faire très plaisir à mon frère. J’espère que voir ça fera en sorte de mieux encaisser sa fatigue car il m’avait dit, tout à l’heure, être fatigué.

Autant Shran que Nameless et les autres s’intéressèrent à la vie de Grant et, notamment, à sa situation spéciale. Tout le monde fut très gentil avec lui et l’encouragèrent alors que j’avais soufflé à Jordan que Nameless avait un bon feeling avec le petit. Il rétorqua que ce n’était pas tous les jours que Grant avait l’occasion de parler à un démon de l’Enfer. Je rigolai un peu.

-C’est très vrai.

Et notre tout nouveau jeune démon eut le conseil de Nameless de suivre ses objectifs ce qu’il fera pour le plus grand plaisir du chanteur. Je souris reconnaissant envers Nameless d’encourager Grant alors que Jordan remercia tout le monde certain que Grant ira loin.

Quant à moi, je me permis de parler un peu avec Nameless notamment d’Alexandre mais aussi pour leur proposer de jammer un peu ensemble. Ça serait l’occasion de mieux faire connaissance et de faire une rencontre musicale intéressante. J’affirmai, aussi, qu’il faudra que je les vois en live. Nameless était sûr qu’on pourra apprendre l’un de l’autre. J’en étais convaincu aussi.

-Merci. En tout cas, j’ai hâte d’y être !

Un moment auquel voulait participer Brent Hughes aussi. Nul doute que ça prouvait que c’était un manager impliqué. Nameless confirma que ça sera possible.

-Et ça sera avec plaisir aussi.

Sur ce, Jordan déclara qu’il était temps de céder sa place à d’autres. Il avait raison. On ne pouvait pas monopoliser tout le temps. Ce fut là que, devant l’enthousiasme inédit de Grant, Nameless ne propose au petit des places VIP pour son prochain concert.

-Merci ! C’est vraiment très gentil !

Grant semblait content et on finit tous par saluer le groupe avant de nous enfoncer dans le magasin histoire de trouver, peut-être, des disques intéressants.

Tout le monde était intéressé par la rencontre avec les Keller et leur petit accompagnant, Grant. Le garçon n’avait pas eu la vie facile, apparemment. Alors c’était un véritable plaisir de le voir sourire quand il reçut son masque et son autographe.

Nameless s’intéressa aux projets d’avenir de l’enfant qui avait de la suite dans les idées mais était encore trop jeune pour choisir entre toutes ses passions.

Puis Johnatan et Duncan se promirent d’essayer de jouer ensemble à l’occasion. Une rencontre musicale à laquelle je serais très intéressé d’assister ! Et comme on me dit que je serais le bienvenu, je n’allais pas me gêner !

Après une dernière promesse de place VIP de la part du leader du groupe, les Keller nous saluèrent, nous remercièrent et cédèrent la place à ceux qui les suivaient. Nameless se remis à signer, serrer des mains et échanger quelques mots avec les fans.

Pendant ce temps-là, j’en profitai pour bailler à mon aise, m’étirer sur ma chaise et… demander à Shran ce qui m’attendait pour le lendemain. Je levai des sourcils effrayés devant son air sérieux. Il m’expliqua alors que comme je n’étais pas venu aujourd’hui et qu’il avait renvoyé tout le monde plus tôt aujourd’hui, je devais commencer à 2 :30 demain.

-Que… Quoi ?!

Il pouffa alors de rire et me rappela que demain, nous étions samedi et comme on ne tournait pas le week-end, j’avais congé. Je me détendis avec l’air quand même un peu déconfit de me rendre compte que j’étais complètement perdu dans les jours de la semaine.

Puis je fis la moue et tapai sur l’épaule de Shran.

-Enfoiré ! On ne fait pas des frayeurs pareilles à ses amis !

Je pourrai donc faire la grasse matinée demain et je devais dire que j’en avais bien besoin. Je m’en rendais compte maintenant que je faisais un truc où j’étais plus passif… Je n’étais pas vraiment habitué aux horaires imposés par Shran, plus tout le reste du travail que je faisais autour…

Je frottai mes yeux.

-Tu as raison, dormir me fera du bien.

Les gens continuaient à défiler et rares étaient ceux qui s’intéressaient à moi, parce que le manager est moins connu, en générale, que le groupe et comme j’avais pas mal vieilli en 16 ans, tout le monde, hormis quelques Shippies qui étaient aussi fans de Nameless, ne faisait pas le rapport entre moi et Datalore. Pareil pour Shran qui n’était pas forcément reconnu comme T’Kor parce qu’il n’était pas maquillé.

C’était donc Nameless qui faisait le gros du travail, se prêtant au jeu en prenant aussi des photos avec les fans qui se l’offraient. Mais tout ça semblait les éclater.

Puis soudain, Shran s’exclama au point que je cru qu’il y avait un problème. Mais non… Il avait juste repéré Tarah, future choriste et claviériste de Nameless, accompagnée de Ian Hunter, dans la file.

-Ils ont le même âge, non ? Et ils sont acteurs tous les deux. Ils doivent vivre dans le même monde. C’est toi qui disait que le monde était petit tantôt, non ?

Tarah croisa mon regard et je lui fis un signe de la main en disant discrètement à Shran.

-Au moins, ils font la file…

Parce que connaissant le caractère des deux ados, ils auraient très bien pu oser passer devant tout le monde sans vergogne.

Il ne fallut pas longtemps pour qu’ils arrivent devant nous.

-Salut, Tarah ! Ian… Je ne savais pas que tu étais un fan de Nameless…

Je me tournai vers Nameless.

-Je te présente Ian Hunter… Tu l’as peut-être vu dans Keeping Our Lands ou Homerun…

Shran détestait Homerun… Il y avait Hank North et Ian Hunter dedans… Ses deux bêtes noires.

Je n’en revenais pas d’avoir accepté de venir ici à Empire Records pour aller à la dédicace de Nameless ! J’avais trouvé que leur album ne cassait absolument rien ! C’était un groupe passe partout ! Rien qui ne vaut The Burning Fire, par exemple ! Mais j’avais tout de même accepté !

Il faut dire que Tarah avait été persuasive. Tarah est, comme moi, une grande actrice ! On avait tourné quelques films ensemble. Elle était tout aussi pro que moi et savait comment mener un rôle. Pas comme bien d’autres enfants acteurs incapables de retenir leurs lignes !

Mais c’est depuis que Tarah était rentrée à Fairfax en septembre qu’on a commencé à se fréquenter un peu plus. Il faut dire que j’étais, actuellement, en recherche de nouveaux challenges niveau cinéma ce qui faisait que j’avais TOUT le temps d’aller à l’école ce que ma mère ne manquait jamais de me rappeler ! Je n’aime pas l’école ! Mais c’était déjà beaucoup mieux depuis que Tarah était là. Elle, au moins, elle n’est pas aussi débile que bien des gens présent à Fairfax dont ces espèces d’abrutis de l’équipe de football qui ont le droit à des A parce qu’ils s’amusent à se passer des ballons et à courir comme des poulets sans tête !

-Il y a de la file en plus ! Pour un groupe qui ne casse rien ça fait bien trop de monde !

C’est ce que je lançai alors qu’on était arrivé à Empire Records après avoir trainé en ville après l’école. J’avais prévenu ma mère que j’allais à la dédicace de Nameless et que ça ne servait à rien de venir me chercher. De toute façon, j’ai 15 ans, désormais ! Je savais largement me débrouiller tout seul ! J’avais simplement rappelé à ma mère qu’elle relance mon agent afin qu’il me trouve un projet digne de ce nom ! J’étais en manque, moi ! Je n’avais plus rien fait depuis la sitcom !

Il me fallait un projet ! Un projet qui ne me verrait plus comme un enfant ! Car, à l’instar de Tarah, je n’en étais plus un !

Tarah fit la moue se tournant vers moi.

-Nameless est un très bon groupe, Ian ! Et j’en fais partie, désormais ! Alors respecte, ok ? Tu verras. Leur prochain album de convaincra !

Je roulai des yeux. Je n’avais jamais compris pourquoi Tarah avait décidé de travailler pour un groupe de seconde zone. Elle valait mieux que ça, non ? Si elle voulait faire de la musique, pourquoi elle n’a pas fait chanteuse directement ? Comme Livia ? Son père lui aurait facilement trouvé un manager…

-Je ne comprends pas pourquoi tu n’as pas fait artiste solo ! Tu aurais demandé à ton père de trouver un manager et il l’aurait fait. Tu le mérites, non ? Je t’ai entendu chanter… Tu as trop de talent pour le projet Nameless.

La moue de Tarah se fit plus prononcée.

-Parce que je ne suis pas une pistonnée, tiens ! Je voulais un défi ! Convaincre Nameless et Brento était un défi ! J’ai travaillé pour ça. Et je suis fier de faire partie de Nameless ! Si j’arrive à prouver des choses auprès du public avec Nameless, j’aurais mérité ma place dans le monde de la musique.

Je fis une moue à mon tour. Elle aurait quand même pu choisir un autre groupe que Nameless, non ? Elle mérite des groupes du niveau de The Burning Fire !

-Tu mérites plus que ça !

Elle esquissa un petit sourire.

-Je prends ça pour un compliment. Merci, Ian. Et…

Elle s’arrêta au milieu de sa phrase pour lancer :

-Putain de merde ! Mon oncle est là !

Elle fit signe à Brent Hughes qui lui faisait signe. Elle fit un petit sourire crispé alors que je vis, effectivement, Stephen Shran au loin. Je hais Stephen Shran ! C’est le pire réalisateur du monde ! J’ai tourné une fois avec lui et, depuis, j’évite tous ses films comme la peste. Il ne sait pas que, sur un tournage, pour que les acteurs soient bien, ils faut répondre à leurs attentes ! Pour lui, on est que ses pions ! J’avais détesté ça !

-Je t’avais dit que c’était une mauvaise idée de venir !

Mais elle voulait quand même rester et on arriva à hauteur de Nameless. J’ignorais royalement Shran et c’est ce que fit Tarah aussi. Elle afficha un petit sourire alors que Brent nous salua. Tarah sourit.

-Bonsoir, Brento ! Bonsoir, Nameless ! Vous avez la classe ce soir !

Quant à moi, je me fis poli mais uniquement pour faire plaisir à Tarah !

-Bonsoir, Hughes. Bonsoir, Nameless… Non ! Je ne suis pas fan ! Je trouve que ça ne casse rien ! Mais sans doute que ça ira mieux maintenant que Tarah est dans le groupe.

Brent donna quelques lignes de mon CV à Nameless. Je fixai hommes masqués.

-J’ai bien d’autres films à mon actif… Je suis acteur depuis presque toujours ! Comment vous avez réussi à convaincre MTI de vous faire signer ?

Grande question !

Oui. J’avais la classe. J’aimais mon masque de démon et j’aimais entendre les démons venus de l’Enfer me souhaiter de réussir mes projets. Oui. J’allais réussi et j’en étais encore plus convaincu quand je mis mon masque sur ma tête et que je reçus des compliments de Nameless.

J’avais parlé de mes parents et je me rendis compte que j’étais réellement un vrai démon parce que Nameless n’avait, aussi, plus de parents. Avec mon masque, il confirma que j’étais le démon justicier de Los Angeles. J’étais fier. J’étais content. Moi, je n’étais pas déçu d’être venu, finalement. Même si l’idée venait de Duncan, ça avait quand même été une bonne idée.

J’avais désormais, une nouvelle identité.

Duncan se mit alors à parler avec Nameless mais il n’eut pas le temps d’être un moulin à parole parce que Jordan disait qu’on devait laisser la place aux autres. Duncan reverra, de toute façon, Nameless vu qu’il en avait profité pour lui demander de faire de la musique avec eux… Moi, je pense que Nameless faisait de la bien meilleure musique de BleedingHeart, donc, je pensais que celui qui aura le plus à apprendre, c’est Duncan.

Avant qu’on ne s’en aille, Nameless me proposa des places VIP pour son prochain concert. Je souris toujours sous mon masque.

-Oui ! Je veux bien ! Je viendrais masqué vu que, maintenant, je viens de l’Enfer aussi.

J’étais content. Assez pour quitter docilement la file après avoir dit « au revoir » à Nameless et nous enfoncer dans le magasin.

La rencontre avec le frère Keller et le petit Grant m'avait touché. Surtout Grant. Le pauvre petit n'a pas eu une vie facile. Mais il est courageux et c'est ce qui m'a touché. Je lui ai offert un masque et quelques conseils pour avancer. J'ai essayé de le faire rêver encore pour qu'il puisse s'accrocher à quelque chose.

Puis, je finis par discuter avec Duncan qui veut qu'on fasse de la musique ensemble. J'accepte et il a hâte d'y être. Moi aussi, et Brent veut être là. Duncan est ok lui aussi, donc tout va bien.

Et bien, c'est tout bon, Nameless et Brent vont jouer avec Bleedinghearth !

Puis Jordan nous arrête, il est vrai que les gens attendent derrière. Quand ils s'en vont, Grant me dit qu'il espère me revoir, je lui dis que oui et je lui dis qu'il aura des places VIP pour mon prochain concert. Il semble heureux et les frères Keller me remercie, et Grant me dit qu'il viendra masquer.

Avec plaisir, à bientôt et continue de vivre tes rêves, Grant !

Je le salut puis je me remets à signer des autographes pendant que Brent et Stephen discutent ensemble.

Puis Tarah débarque et se présente devant moi avec un jeune homme qui doit avoir le même âge que lui. Tarah nous salue et le jeune homme aussi.

Bonsoir Tarah et bonsoir Ian, c'est un plaisir de te rencontrer.

Putain, pourquoi j'ai dit ça ? À la seconde où je dis ça, le gosse me dit qu'il n'aime pas trop ce qu'on a fait. Que ça ne cassait rien. Mais il dit que ça ira peut-être mieux maintenant que Tarah est là. Brent me fait la liste des films où le gosse a joué. Je regarde Brent.

Oh, tu sais, moi et le cinéma. Ce n'est pas mon truc !

Puis soudain Ben se lève puis ce mets fasse au gamin et le regarde droit dans les yeux, et ça me faisait peur parce que Ben est un colosse et que le gamin est une brindille et si ça venait à partir en vrille personne pourrait l'arrêter sauf qu'à ma grande surprise, il ne lui met pas son poing sur la tronche.

Et dis-moi, mon petit, tu n'aimes pas ce que l'on a fait, d'accord, mais qu'est-ce que tu n'aimes pas ? Peut-être qu'on va prendre en compte, on sait qu'on n'est pas parfait, mais si on peut savoir pourquoi tu n'as pas aimé, ça pourrait nous aider à faire mieux la prochaine fois.

Après le départ de la petite famille Keller et les promesses de Nameless envers Grant, Johnatan et consort reprirent leur séance de dédicace pour le plus grand plaisir de leurs fans. Pour un groupe qui débutaient, ils avaient déjà pas mal de fans très impliqués et à fond dans le trip Nameless.

De son côté, Brento commença à montrer des signes évident de fatigue. D’habitude, à cette heure-ci, il est plutôt fringuant mais le fait est que je ne le ménage pas… Il avait accepté de revenir en Datalore et il savait ce que ça impliquait. Trois mois qu’il doit tenir à ce rythme. C’est la dure loi du cinéma. Et la mienne aussi… J’étais réputé pour ne pas spécialement ménagé mes acteurs et autres techniciens. C’était ce qu’il fallait pour que tout soit comme je le voulais. Brent n’avait pas le droit à un traitement spéciale parce qu’il est mon meilleur ami. Personne n’a le droit à un traitement spéciale. Les traitements spéciaux n’existent pas dans le monde de Stephen Shran.

Alors quand il demanda à quelle heure il devra se pointer demande matin, c’est tout naturellement qu’il goba ma blague dite avec le plus grand sérieux comme quoi il devra se pointer à 2h30 pour rattrapé le temps perdu.

Et vous auriez dus voir sa tête ! Il a bien failli tombé de sa chaise, mon pauvre Brento ! Il bafouilla sidéré par l’horaire que je lui présentais. Puis, je me mis à rire parce que, en réalité, demain, c’est samedi et tout le monde avait congé. Je ris de plus belle quand il me traita d’enfoiré clamant qu’on ne faisait pas de frayeur pareille à ses amis. Il tapa sur mon épaule au passage alors que je continuais à rire.

-Tu aurais dû voir ta tête. C’était très drôle.

Je me calmais un peu esquissant un petit sourire.

-N’empêche qu’heureusement que tu demandes sinon, tu te serais levé pour rien demain matin…

Ce qui aurait été pire qu’une petite blague. Mais il confirma que dormir lui fera du bien. J’hochai de la tête reprenant vraiment mon sérieux.

-Ouais ! Tu en as besoin. Et lundi, je veux te voir en forme. Et à 4h pile !

Ce fut après quelques fans que je m’exclamai parce que j’avais repéré ma nièce parmi les fans de la file. Mais ce n’était pas tant elle le problème que celui qui l’accompagnait : Ian Hunter qui est acteur, diva et, aussi, un ressortissant de la famille Hunter dont Victoria était le seul membre correcte ! Que foutait Ian avec ma nièce ? Telle était la question ! Brento avait la réponse : ils venaient du même monde et avaient le même âge… Je grommelai :

-Ouais ! Mais dans ce cas, le monde est beaucoup trop petit… Ian est imbuvable… Comment elle peut le fréquenter sans avoir envie de le tuer ?

Brento fit signe à Tarah alors que j’étais, à nouveau, renfrogné sur ma chaise. Il constate qu’ils faisaient la file.

-S’il ne la faisaient pas, je te jure que Liam aurait eu du boulot.

Car j’aurais demandé au garde du corps de foutre les deux jeunes dehors. Ils veulent un autrographe ? Qu’ils fassent la file. Pas de passe-droit ! Jamais ! Pour personne ! Et surtout pas pour Tarah Troi.

Quand ils arrivèrent à notre hauteur, Brento salua Tarah et Ian qui nous salurèrent en retour… Enfin, non ! Ils saluèrent Nameless et Brento mais moi, c’est comme si je n’existais pas. Est-ce que j’avais mal ? Ouais… Je m’en fichais de Ian mais Tarah… Ouais, ok, ça faisait mal mais j’imagine que c’est de bonne guerre.

Elle m’ignorait ? Je fis de même… Brento présenta alors Ian donnant un peu le CV du gamin mais Johnatan ne semblait pas avoir vu un seul film de Ian car il disait que le cinéma, ce n’était pas son truc. Je levai un sourcil.

-C’est vrai ? Dommage… Peut-être que je pourrais te montrer des films qui te donneront goût à la chose…

Même si, en soi, chacun avait ses passions et le cinéma ne faisait pas partie de celles de Johnatan. Il préférait la musique et, de ce que j’en savais, le sport automobile.

Ian, lui, en bon Hunter qu’il était, ne tarda pas à dire qu’il n’était pas fan de Nameless. Alors pourquoi venir à la dédicace, hein ?

-Pourquoi tu viens, si tu n’aimes pas, hein ?

Tarah me fixa.

-Parce qu’il m’accompagne !

Je fis la moue… Ça ne m’annonce rien qui vaille ça… Et je tiquai quand Tarah précisa ça. Mais je me tus tournant plutôt le regard vers Johnatan et le reste de Nameless qui venait de recevoir en pleine figure la critique d’Hunter. Avec leur masque, on ne pouvait pas voir leurs expressions. Mais l’un d’entre eux fini par se lever. Le plus grand. Il était impressionnant et fit face à Ian…

Il va le frappé ? Si c’est le cas, je doutais que tout ça plaise à Brento… A moi oui, mais pas ç Brent. Mais ce ne fut pas le cas. Le membre de Nameless demanda simplement à Ian ce qu’il n’avait pas aimer dans leur musique afin de faire mieux la prochaine fois. Une bonne approche selon moi. C’est la preuve que Nameless peut encaisser la critique même si elle vient d’un gamin de 15 ans.

Avec la tête très sérieuse que Shran avait faite en me disant que j’allais devoir me pointer à San Fernando Valley demain à 2h30 du matin, j’y avais cru dur comme fer ! Parce qu’il faut savoir que Shran était très capable de faire ce genre de chose, que les acteurs soient ses amis ou non ! Personne, avec lui, n’a de passe-droit. En générale, c’est Enora qui mettait de temps en temps le hola aux exigences de mon meilleur ami… Mais un tournage avec Shran, même quand on s’y amusait beaucoup, demandait beaucoup de discipline et d’énergie.

Du coup, il éclata de rire quand il me fit réaliser que demain, on était samedi. C’était donc le week-end et tout le monde avait congé. Comme on était bien dans les temps niveau tournage, il n’y avait aucune raison qu’on tourne ce week-end. Je fus brusquement rassuré et fit savoir à Shran qu’il n’était qu’un enfoiré de me faire des frayeurs pareilles.

Je finis par sourire en coin.

-Disons que c’est ta revanche pour la vodka dans ton champagne andorien. On est quitte.

N’empêche que, comme il disait, heureusement que je me demandais. Je me frottai les yeux en appuyant fort sur mes globes oculaires.

-J’aurais eu l’air fin. J’aurais été dormir dans ma caravane.

Et lundi, je devais être là à 4h pile… Pas à 4h05… J’étais logé à la même enseigne que tout le monde.

-Je serai là ! Tu peux compter sur moi.

J’aimais trop ce que je faisais sur Spaceship pour fâcher Shran avec un simple retard.

Mon ami se désintéressa complètement de moi quand il aperçut sa nièce dans la file. Mais ce n’était pas tant ça qui le faisait tiquer. Après tout, Tarah aurait même pu, en tant que future choriste de Nameless, passer devant tout le monde et elle ne l’avait pas fait. Non, ce qui emmerdait Shran, c’était de la voir avec Ian Hunter, petite diva du cinéma et neveu de ce cher Victor…

Je haussai les épaules quand mon ami me demanda comment Tarah pouvait supporter Ian.

-Ils se comprennent peut-être mieux que personne d’autre au monde…

Je lui fis remarquer, cela dit, qu’ils faisaient la file, comme tout le monde… Je secouai doucement la tête quand Shran dit que si ça n’avait pas été le cas, Liam aurait eu du boulot.

Les deux adolescents arrivèrent à hauteur de Nameless et je les saluai, salut que Tarah me rendit, ainsi que Ian. Ian qui déclara ne pas aimer ce que Nameless faisait. Je regardai les réactions d’un peu tout le monde autour de moi tout en présentant Hunter à Nameless. Je savais que Johnatan avait énormément de mal avec la critique, qu’elle soit constructive ou pas. Et avec Ian, je doutais que ça soit constructif. En effet, il se demanda comment ils avaient pu signer chez MTI. Je regardai Ian dans les yeux avec un air amusé.

-Parce que moi, j’aime bien ce qu’ils font. Chacun ses goûts, Ian.

Quant à mon protégé répondit simplement, en s’adressant à moi, qu’il n’était pas très porté sur le cinéma. Cela étonna Shran qui lui proposa de lui montrer des films, mais moi, je me demandais si Johnatan n’essayait pas juste de renvoyer à Ian sa propre médecine.

Shran demanda à Ian pourquoi il était venu à la dédicace s’il n’aimait pas Nameless mais ce fut Tarah qui lui répondit qu’il ne faisait que l’accompagner. Je regardai les deux adolescents, amusé, cherchant à voir dans les détails de leur attitude s’ils sortaient ensemble ou pas… Mais c’était difficile à dire.

Finalement, ce fut Ben, le plus grand et le plus costaud du groupe, qui se leva… Je sentis Liam, qui avait l’habitude de protéger les artistes surtout de leurs propres réactions, se raidir. Mais finalement, Ben réagit très intelligemment en demandant à Ian pourquoi il n’aimait pas leur musique, dans le but, peut-être, de pouvoir s’améliorer. Liam se détendit et je souris.

-Très bonne question, le grand démon. Alors ? Ian ? Ton analyse ?

On était arrivé à hauteur du groupe Nameless. Je saluai tout de même le groupe. Ma mère m’avait appris les bases de la politesse quand même ! Même si autant Tarah que moi, on ignora complètement Shran qui en fit de même. Il ne méritait pas mon salut ! C’était le pire réalisateur qui soit ! Il n’arrivait même pas à voir le talent de Tarah ! C’était sa nièce pourtant ! Mais Tarah et moi, on s’était accordé sur l’idée que nos oncles n’étaient rien d’autres que des gens stupides qui n’ont aucune idée de notre grand talent !

Le chanteur de Nameless disait être heureux de me rencontré mais je fus cash déclarant que je n’avais pas spécialement aimé leur premier album. Je trouvais que ça ne cassait absolument rien. Ils sont loin de The Burning Fire, par exemple. J’affirma que ça ira peut-être mieux avec Tarah comme choriste et claviériste. Elle, j’étais certain de son talent !

Brent affirma qu’il aimait bien, lui et que c’était pour ça que Nameless avait eut la chance de signer chez MTI. Je fis une petite moue avisant le manager.

-Chacun ses goûts, oui… Mais tu es réputés pour n’engager que des petits groupes qui peine de percer, alors…

Alors il avait sans doute besoin de se laver les oreilles. Je me demandais bien pourquoi Livia avait signé avec Brent, d’ailleurs… Je devrais peut-être le lui demander car, pour moi, ce n’était pas un bon choix !

Brent me présenta alors dans les formes en citant quelques-uns de mes films mais Nameless me fit plisser des yeux quand il affirma que le cinéma ce n’était pas son truc. Il n’avait vu aucune de mes films ? Il ratait quelque chose ! Même Shran était troublé par cette confession.

-Ne pas aimer le cinéma ?! Je ne savais pas que c’était possible !

Il avait vraiment de drôle de goût !

Shran demanda pourquoi je venais si je n’aimas pas Nameless et c’est Tarah qui répondit ce qui me permit de continuer à ignorer le réalisateur.

C’est là que le plus grand des démons se leva pour me faire face. Mais loin de me laisser démonter, je soutins son regard. Je n’avais pas peur de lui ! Il ne peut, toute façon, rien me faire. Il y a trop de témoins pour ça et si jamais il venait à me faire mal, j’allais lui en faire baver ! Sauf qu’il ne me frappa pas et demanda plutôt ce que je n’avais pas aimé dans leur premier album. Brent voulait aussi entendre mon analyse.

Ah oui ?! Bien !

-Parce qu’on se perd dans cet album ! On a l’impression que chaque chanson est pour un public différent ! Je n’ai pas aimé ça ! Puis, j’ai trouvé que les musiciens étaient faibles. Votre batteur, par exemple, il n’arrive pas à le cheville de Stone ! Vous avez encore du travail. Heureusement, vous avez eu l’intelligence d’engager Tarah. Tout ça manquait de clavier mais vous aller déjà résoudre ce problème.

Je prenais une voix sûr et légèrement teinté de mépris. Pour moi, Nameless n’était pas encore un groupe digne d’une grande tournée.

Tarah fis une moue.

-Tu exagères, Ian. Nameless est un très bon groupe. C’est justement la variété des styles que j’ai trouvé impressionnante ! Puis, c’est mon groupe aussi, maintenant ! Tu verras ! Bientôt ils seront meilleurs que The Burning Fire !

Je plissai du nez et des yeux en regardant Tarah.

-Tu n’es pas objective…

Je fixai Nameless.

-Ne me dites pas que je suis le premier à critiquer tout le même ?

Je ne croirais pas ça !

Tarah est venue nous voir pour les dédicaces et elle était venue avec un membre de la famille Hunter. En tout cas, s'il n'a aucun lien avec Victor, ce serait surprenant, car il est aussi casse-pied que lui. Enfin, bien, il dit qu'il n'aime pas ce qu'on a fait. Grand bien lui fasse. Quand Brent me disait qu'il était acteur, je lui dis que je ne suis pas trop cinéma, ce qui choque Stephen et Ian. Stephen me dit qu'il pourra me donner des films à regarder pour me donner gout à la chose, je le regarde.

Je suis bien accompagner pour regarder des films, je commence à m'y mettre !

Je ricane parce que je suis casse-pieds. Puis Ian me dit qu'il ne savait pas que c'était possible de ne pas aimer le cinéma. Je le regarde en rigolant.

Et les fans derrière toi te diraient que c'est étrange de venir alors que tu n'aimes pas Nameless !

Tiens, prend ça dans les dents, gamin, tu as tendu le bâton je l'ai pris à deux mains, ça fait même rire Scott derrière moi.

Puis Ben se lève et vient se mettre face au gamin qui le fixe droit dans les yeux. Je sentais que tout le monde était tendu, car Ben est imprévisible en plus d'être un sacré colosse. Mais il demande à Ian pourquoi il n'aimait pas la musique de Nameless. Et Brent en rajoute en voulant entendre les arguments de Ian, je croise les bras et attends sa réponse qui ne se fait pas attendre.

Et là, il me sort exactement ce qu'il y avait écrit dans Guitare&Pen. Je le regarde.

Toi, tu as lu Guitare&Pen avant de venir, non ? Parce que j'ai l'impression d'entendre ce qu'il y avait écrit.

Puis il vient à dire que les musiciens étaient faibles, et là il s'attaque directement à Ben en disant que le batteur n'arrive pas à la cheville de Stone. Je le regarde et le vois serrer les poings et tout le monde autour du batteur ce tendre. Et je peux comprendre, il faut que je trouve un truc pour le calmer avant qu'il explose.

On n'est pas là pour jouer comme "The Burning Fire". On a fait ce premier album pour montrer qu'on était capable de faire plein de choses, et c'est assumé. Et d'ailleurs, pour ta gouverne, Stone a aimé ce qu'on a fait. Et il a été sincère.

Je vis Ben se détendre d'un coup, il semblerait que le fait que Stone ait aimé ce qu'on faisait avait calmé Ben. Je voyais que Tarah faisait la moue avant de dire que Ian exagère. D'après elle, on est un très bon groupe et elle a aimé les différents styles qu'on a proposés, et en plus, maintenant que c'est son groupe, d'après elle, on sera meilleur que "The Burning Fire". Je la regarde en soupirant.

On n'est pas là pour se comparer à "The Burning Fire", on est là pour faire notre place et avoir notre style, d'ailleurs j'y travaille et quand on entendra le second album, on reconnaitra Nameless !

Puis les trois autres me regardent et me tapent sur l'épaule.

C'est clair que tu bosses beaucoup là-dessus, et on t'aidera. En plus, avec Tarah au clavier, il y aura sûrement des harmonies sympathiques à faire avec tes idées.

Je le regarde en acquiesçant avec la tête.

D'ailleurs, ça tombe bien que tu sois là Tarah, . Tu me diras quand tu ne seras pas en cours, comme ça tu pourras venir bosser avec nous, on adaptera le programme.

Je rigolai quand Brent affirma que ma petite blague était ma vengeance pour la fois où il avait mis de la vodka dans mon champagne andorien. Me reprenant, j’hochai de la tête.

-Ouais ! On est quitte !

C’était toujours comme ça avec moi. Il fallait toujours être quitte. Que ça soit pour un coup pris ou pour une dette. Il fallait toujours faire en sorte de remettre les compteurs à zéro.

Et, quelque part, ma petite blague avait eut du bon parce que, sans ça, Brento aurait risqué de se pointé demain aux studios et de se rendre compte que personne n’était là. Il affirma que si ça avait été le cas, il aurait été dormir dans sa caravane. Je rigolai à nouveau. Ça ne m’étonnait pas de lui, ça ! Il n’aurait même pas eu le courage de rentrer chez lui pour dormir dans un bon lit. Parce que les caravanes, c’est bien mais je trouve que le pseudo lit est vraiment inconfortable.

Mais je repris rapidement mon sérieux pour lancer à Brento que je le voulais lundi en forme à 4h du matin. Pas plus tard. Il confirma que je pouvais compter sur lui. J’hochai de la tête. J’avais confiance en Brent mais j’aimais lui rappeler qu’en ce qui concernait mes tournages, je ne rigolais jamais.

C’est un peu après que je repérai, à travers la file, ma nièce en très mauvaise compagnie. Je n’aimais pas Ian Hunter parce que c’était une petite diva qui, sur un plateau, ne se prenait pas pour n’importe qui ! Il était trop sûr de lui ! Au point où je me demandais comment Tarah pouvait supporter quelqu’un comme lui. Pour Brento, c’était certainement parce qu’ils se comprenaient mieux que personne au monde. Je fis une petite moue.

-Mouais… Mais il n’y a pas que Ian comme ado-acteur, que je sache…

Elle fréquentais le mauvais numéro, de mon avis ! Et je n’aimais pas tellement ça ! Tarah était déjà sûre d’elle… Pas besoin de faire pire ! Bien que Brento souligna que les deux gamins faisaient la file. Heureusement ! Il ne manquerait plus que ça !

Ils arrivèrent à notre hauteur et je fus royalement ignoré par ma propre nièce et par le mini-Victor. Un Ian qui ne tarda pas à dire qu’il n’aimait pas Nameless… A se demander ce qu’il foutait ici, alors ! C’était fait pour ceux qui voulait un autographe et qui appréciait la musique de Nameless, cette file ! Maxwell ne vient jamais à mes séances d’autographes, que je sache, hein ! Quoi qu’il en soit, Brento utilisa le chemin de la paix disant que, lui, il aimait bien et que c’est pour ça que Nameless était, désormais, un groupe de chez MTI. Sauf que le petit Hunter utilisa ça pour tacler Brento.

Je n’aimais pas qu’on tacle Brento.

-Ça ne remet en rien en cause sa qualité de manager et la qualité de ses groupes. Et encore moins la qualité de ses goûts.

La notoriété n’est pas toujours gage de qualité, hein. Il y a des acteurs très célèbre, par exemple, qui sont très moyens et des moins connus qui mériteraient plus d’attention. Le public n’a pas toujours bons goûts… Les producteurs non plus. C’est pareil en musique. Certains musiciens célèbre ne sont pas aussi bons que ça… Et même si, dans l’art, tout est une question de goût, il y a quand même des différences techniques qu’on ne peut pas nier.

Et si je n’aimais pas Ian en tant qu’homme, je n’étais pas stupide au point de dire que c’était un mauvais acteur. C’est juste un acteur imbuvable que je n’engagerais plus jamais. Parce que ça compte aussi. Si tu as du talent mais que tu es un petit enfoiré prétentieux, tu n’auras pas la sympathie des gens.

Quoi qu’il en soit, Brent donna le CV de Ian mais Johnatan n’était pas branché cinéma ce qui me choqua un peu ainsi que Hunter. Je voulais bien lui donner le goût de la chose mais il affirma être déjà bien accompagné pour regarder des films. Il parlait, sans aucun doute, de Julia.

-C’est une bonne chose.

Il fit alors la même remarque que moi à Ian et ce fut Tarah qui expliqua pourquoi le blondinet était ici même s’il n’aimait pas Nameless… C’était elle qui l’avait trainé là… Quelle idée !

Le plus grands des démons se leva alors pour faire face au gamin qui était tout petit face au grand colosse. Il faut dire que Ian était loin d’avoir sa taille adulte. Du moins, c’est ce que je pensais… Peut-être qu’il ne grandira plus, qui sait ? Personne ne sait qui est son père, après tout. C’est peut-être un nain, hein ! C’est pas moi en tout cas ! De tout la jet-set, je suis sans doute le seul homme qui n’a jamais eu Victoria Hunter dans son lit ! Allez savoir pourquoi !

Je crus, pendant un instant, qu’il allait frappé le gosse mais ce ne fut pas le cas. Il demanda plutôt sa critique au gamin et Brento semblait satisfait de cette demande d’analyse. Ian y alla alors de sa petite critique… Trop de variétés, des musiciens moins bons notamment le batteur qu’il trouvait moins bon que Stone. Il mit aussi en avant Tarah… Mouais… Il la drague en disant ça ou quoi ? Je me renfrognai un peu rien qu’à cause de ça alors que Johnatan trouvait que la critique de Ian ressemblait à celle de Moriarty… Effectivement, pour la variété c’était la même chose qu’avait dit Moriarty. Une particularité dans l’album de Nameless qui pouvait plaire comme déplaire bien que ça ne voulait pas dire que Ian avait été influencé par l’article de Guitar&Pen…

Je regardais alors tantôt Ian, tantôt le grand colosse alors que se dernier avait une posture qui donnait l’impression que tout ça l’irritait. En même temps, il est batteur du groupe et avait, de ce fait, était visé par les critiques de Ian. Ce fut encore Johnatan qui répliqua que Nameless n’était pas là pour jouer comme The Burning Fire. C’est clair que c’était des styles bien différents. Il affirma, ensuite, que Stone avait aimé ce qu’avait fait Nameless.

-Ah oui ? C’est cool ça.

C’est toujours bien, je trouvais, d’avoir des retours de gens du métier. C’était pareil dans le cinéma. Et il semblerait que Johnatan ait rencontré Stone qui lui avait fait un retour.

Maintenant, tout ça ne voulait pas dire que Ian n’était pas sincère. Je pense qu’il pense réellement ce qu’il dit. Un groupe ne peut pas plaire à tout le monde. Des gens n’aiment pas The Burning Fire ou bien The LIghtening pour, parfois, de simple question de goûts. Bien que Ian n’avait pas justifié ça ainsi…

Tarah, elle, disait bien aimé Nameless et repris un peu Ian. Mais, ouais, elle n’était pas impatiale… Le gamin n’avait pas tort. Bien que l’intervention de Tarah m’arracha quand même un léger sourire. Elle ne se laisse pas marcher sur la tête par Ian. C’est déjà ça.

Et, encore une fois, Johnatan déclara qu’ils n’étaient pas là pour se comparer à The Burning Fire mais pour faire leur propre truc. Il parla du second album et son intervention sembla plaire au reste du groupe. Bien que j’avais bien vu que les petits jeunes de Nameless avait encore un peu de mal à gérer la critique.

Ça viendra, je suppose. En soi, ils ont tout de même bien réagi dans les faits.

Johnatan s’intéressa alors à Tarah… Et c’est là que je mis les pieds dans le plat totalement exprès.

-Ouais Tarah. Ta carrière d’actrice, de claviériste, de choriste plus les cours… Pas le temps d’entretenir un petit ami avec tout ça ! Surtout pas une diva…

Shran était limite furax de voir Tarah avec Ian Hunter. Je justifiai ce fait en lui disant que leur monde était petit… Mais selon Shran, il y avait d’autres ados acteurs.

-Pas de leur trempe, je crois…

Et je ne parlais pas là de talent, mais de caractère.

Ian et Tarah étaient arrivés à notre hauteur. Je n’étais pas tellement étonné de voir la nièce de Shran ici parce qu’après tout, si elle voulait vraiment faire partie de Nameless, il fallait bien qu’elle les suive d’une façon ou d’une autre pour apprendre à les connaître. Pour moi, sa présence ici était une preuve qu’elle voulait vraiment s’impliquer. Que Nameless l’intéressait vraiment.

Ian, par contre, n’était là que pour l’accompagner et, en fait, n’aimait pas ce que faisait Nameless comme musique.

A sa question sur le comment le groupe avait pu signer chez MTI, je lui répondis que moi, j’aimais bien ce qu’ils faisaient et que donc, je les avais fait signer. Que ce n’était finalement qu’une question de goût. On venait de voir les Keller qui avaient adoré, maintenant, Ian avait tous les droits de ne pas aimer.  Il me répliqua que j’avais la réputation de ne faire signer que des groupes qui ne perçaient jamais.

Shran prit directement ma défense en justifiant que je faisais de la qualité et que j’avais de bons goûts.

Je souris.

-Jusqu’au jour où… Ian…

Qui sait ? Peut-être que Nameless n’irait pas plus loin qu’ils n’étaient arrivés jusque-là. Mais quelque chose en moi en doutait. Quelque chose me disait que ça pouvait marcher, s’ils continuaient sur la voie qu’ils avaient prise. J’étais confiant.

Puisque Ian n’aimait pas leur musique, Johnatan répliqua un peu comme par vengeance qu’il n’aimait pas le cinéma. Je doutais que ce soit vrai… Johnatan ne m’avait-il pas demandé de garder yeux et oreilles ouvertes si jamais un jour, j’entendais qu’il pouvait avoir la chance de faire quelque chose en rapport avec le cinéma ?

Evidemment, ça choqua Shran, qui, lui, n’avait pas toutes ces données. Mais je les laissai dire, pour ne pas déforcer la pique de Johnatan envoyée à Ian. Jusque-là, ça restait encore gentil.

A la demande de Ben qui s’était redresser pour dominer Ian de toute sa carrure (ce qui me fit d’abord me raidir puis lever un sourcil sceptique parce que finalement, ce genre de geste de vouloir se faire plus grand, c’était un peu jouer ridiculement à celui qui a la plus grosse), le petit acteur ne se démonta pas et expliqua pourquoi il n’aimait pas Nameless.

Pour commencer, la diversité des styles. Et je sentais que rien que cette toute petite critique qui avait été générale foutait Johnatan hors de lui alors qu’il n’y avait pas de raison. Il disait que Ian était influencé par Guitar&Pen. Je posai ma main sur le bras de mon protégé pour le calmer mais aussi attirer son attention.

-C’est une bonne critique. Parce que c’est vrai. Après, le problème reste toujours le même : certains aiment, certains n’aiment pas. Tu ne pourras jamais rien faire contre ça. Même si tu sortais l’album parfait en tout point, Nameless, ce ne sera jamais au goût de tout le monde. En art, rien n’est jamais unanime.

Il fallait absolument que j’arrive à apprendre à Johnatan à accepter cet état de fait. Et jusqu’ici, je n’avais pas encore trouvé comment faire. Il avait toujours autant de mal à ne pas vouloir dézinguer ceux qui, tout simplement, n’aimaient pas ce qu’il faisait ou qui faisaient des critiques, même insignifiantes.

Mais comme Johnatan le justifia à Ian, c’était un choix assumé. Je regardai alors le jeune acteur blond.

-On appelle ça un choix artistique, Ian.

J’étais déjà bien content que Johnatan décide de s’expliquer, avec des mots clairs et simples, plutôt que de se mettre à insulter Hunter. Parce que ça, ça arrivait aussi de temps en temps à mon protégé et je n’aimais pas ça.

Bref, Johnatan expliqua qu’ils n’étaient pas là pour faire du The Burning Fire, ce en quoi il avait bien raison. Je préférais un album bourré de styles différents qu’une copie d’un groupe déjà existant. Il conclut, pour Ian, que leur second album serait du pur Nameless.

-Tu vois ? Ce que tu critiques aujourd’hui, Ian, ils vont le rectifier sur leur prochain album. Parce qu’ils sont assez intelligent pour prendre ta critique, qui a été partagée par beaucoup, en compte. Peut-être que celui-là, tu l’aimeras, qui sait ?

Le groupe se désintéressa de Ian pour s’adresser à celle qui les défendait, soit Tarah Troi-Montgomery qui, bien qu’au moins amie avec Ian, n’hésitait pas à donner son point de vue, bien plus positif, sur Nameless. Johnatan voulait qu’elle parle avec lui de son emploi du temps pour qu’elle puisse travailler avec eux.

Shran déclara alors sur un ton sarcastique qu’avec tout ce qu’elle avait à faire, elle n’avait pas le temps pour un petit ami. Je pris alors, exprès, mon air le plus innocent.

-Vous êtes ensemble ? C’est vrai ?

Je n’avais pas aimé l’album de Nameless et je l’avais dit ! Je n’étais pas du genre à ne pas dire ce que je pense ! Je n’aimais pas, c’est tout ! Et, pour moi, ce groupe ne valait pas une place chez MTI. Mais Brent aimait bien alors c’était pour ça qu’ils avaient eu leur place… De quoi me permettre d’envoyer une pique à Brent qui, tout le monde le sait, n’avait jamais réussi à faire connaitre mondialement le moindre de ses artistes ! Et beaucoup n’avaient, d’ailleurs, pas fait carrière longtemps !

Shran vint à la rescousse de Brent disant qu’il avait des goûts de qualité ! En gros quoi ? C’est le public le problème ? C’est n’importe quoi ! Brent quand à lui disait, en gros, qu’un jour, peut-être, ça changera et qu’un de ses groupes percera. Je fis une petite moue pas convaincu que ça arrive un jour ! Et Livia ne compte pas. Elle a déjà percé.

Ce qui était choquant, aussi, c’est que le chanteur de Nameless n’aimait pas le cinéma. Pour moi, c’était un aberration bien qu’il semblait tout doucement s’éduquer avec je ne sais qui !

Nameless me lança alors la même réflexion que Shran. Celle à laquelle répondit Tarah. Je grommelai :

-Elle a insisté pour venir !

Le plus grand du groupe me fit alors face et me demanda ma critique. Je lui offris et je fus tagué de copier ce que disait Guitar&Pen. Je fronçai les sourcils. Je pensais ça aussi ? N’ai-je pas le droit !

-Il n’y a pas que Guitar&Pen qui pense ça ! Je le pense aussi. C’est mon droit ! J’ai entendu d’autres personnes penser la même chose.

Brent intervint disant que ma critique était bonne. J’esquissai un petit sourire en coin. Il disait que tout était une question de goût et que personne ne pouvait plaire à tout le monde. Moi, je n’aimais pas ! Quant à la diversité des styles de Nameless, c’était, apparemment, un choix artistique !  Mais moi, sincèrement, je ne trouvais pas les musiciens si bon ! Surtout le batteur ! Ça aussi, je ne l’avais pas caché. Mais le chanteur déclara qu’ils ne faisaient pas de la musique pour faire du The Burning Fire. Heureusement ! Sinon, ça serait une pâle copie ! Je voyais bien que ma critique faisait fulminer le grand colosse mais je continuais de soutenir son regard et celui du chanteur et ça même s’ils étaient masqués.

-Stone à aimer ?! Ça m’étonne ! Il a moins de goût que je le croyais… Mais ce n’est pas étonnant ! Il n’est pas toujours intelligent. Je lui ai déjà parlé et il n’a pas beaucoup de jugeote !

Ce fut, ensuite, Tarah qui disait aimé Nameless avant de dire que j’exagérais mais je la savais très peu objective, sur le coup. Le chanteur intervint, ensuite, disant que Nameless était là pour avoir leur propre style et que ça sera visiblement sur l’album suivant qui était en préparation. Sa réflexion fit l’unanimité au sein de son propre groupe. Mais m’est d’avis que, pour cet album, ils auront surtout de la chance d’avoir Tarah ! Brent renchéri alors montrant que Nameless allait, avec le temps, s’améliorer et que, peut-être, j’aimerais l’album suivant.

Je fis la moue… J’allais dire que ça allait être à voir ! Puis, je me rappelai que Tarah allait être sur cet album. Je grommelai :

-Peut-être…

Avant de reprendre :

-N’empêche que sans l’arrivée de Tarah, j’aurais douté que la barre puisse remonter !

Ce fut, à Tarah que s’adressa, ensuite, le chanteur de Nameless. Il voulait qu’elle lui donne son programme de cours pour qu’ils puissent bosser ensemble. Elle sourit.

-Je ferais ça. Mon programme de cours est déjà adapté à ma carrière mais comme je ne tourne rien actuellement, on va pouvoir utiliser cette adaptation pour enregistrer. Et je suis disponible aussi à tout moment hors de mes heures de cours, bien sûr. Même le week-end, si vous voulez.

C’est là que Shran ouvrit sa bouche pour dire tout un tas de conneries qui ne tardèrent pas à me faire prendre un air outré. Mais quand Brent renchéri avec des questions dites sur un ton innocent, je répondis du tac au tac.

-Non ! Pas du tout ! Nous ne sommes pas ensemble !

On est ami ! C’est tout ! Pourquoi y voir autre chose ?! Tarah était une excellente actrice et voyait beaucoup de choses comme moi. Mais ce n’est pas ma petite amie !

Cette dernière, elle, foudroya Shran du regard.

-Qu’est-ce que ça peut te faire ce que je fais de mon emploi du temps ?! Tu n’es pas mon père, Shran ! Si j’ai envie d’avoir Ian comme petit ami, je ferais déjà ce que je veux !

Je la fixai un peu choqué avec qu’elle ne repose son regard sur Brent.

-Nous ne sommes pas ensemble. Je ne sais pas pourquoi Shran pense ça !

Elle reposa son regard sur le chanteur de Nameless.

-Est-ce que tu peux me faire une dédicace pour ma mère ? Elle adore ce que tu fais.

J'avais dit à tout le monde que je ne regardais pas le cinéma. Tout le monde fut surpris et Stephen voulait bien me donner un coup de main, mais je faisais allusion au fait qu'avec Julia maintenant, je pouvais m'y mettre doucement.

Puis je demandais à Ian pourquoi il était ici, s'il n'aimait pas Nameless. Et Tarah nous répond qu'elle lui a demandé de venir. Et Ian nous le confirme en disant qu'elle à insister. Je croise les bras.

Et du coup, tu t'es senti forcé de venir ? Tu n'es pas assez grand pour dire que tu n'es pas intéressé parce que tu n'aimes pas ?

Je lui pose la question calmement. Si je n'ai pas envie de faire quelque chose, je ne le fais pas.

Puis Ben vient à se mettre face à Ian, mais ce dernier ne semble pas être impressionné. Ben lui demande pourquoi Ian n'a pas aimé. Et Ian ne va pas par quatre chemins, en gros, de mon point de vue, il a juste lu Guitare&Pen et vomi ce qu'il avait lu. Il ne semblait pas satisfait de ce que j'avais dit.

Puis Brent vient poser sa main sur mon bras pour attirer mon attention et il défend Ian ! Il me dit que certains aiment et d'autres pas et que je pourrais faire l'album parfait, ça ne va toujours pas aller. Je le regarde avant de soupirer.

Non, mais on est d'accord ! Mais ça me prend la tête d'entendre la même chose quand il s'agit de critiques négatives ! Alors que les retours positifs sont tous différents !

Je soupirai agacé. Lance et Scott me regarde avec de gros yeux, moi, agacé ? Oui ça peut m'arriver. Mais je retourne à la conversation quand Ian compare Ben à Stone. Et avant même que Ben ne s'énerve, je réponds à Ian que Stone avait aimé ce que l'on a fait. Et que de toute façon, on n'était pas là pour faire du "The Burning Fire". Ian semblait être surpris que Stone ait aimé, mais qu'il n'était pas étonné, car Stone n'avait pas beaucoup de jugeote. Mais Stephen trouvait ça cool que Stone m'ait fait un retour positif.

J'ai une bonne liste de gens qui ont bien aimé. Howard, Shiri, Billy, Cash, Hugh, Duncan , Jordan et Liam. Et ils ont tous aimé !

Et ça, bordel, j'en étais fière. Puis je disais que de toute façon, le prochain album serait différent avec un style Nameless. Puis Ian disait que sans Tarah il avait un doute sur le fait qu'on puisse s'améliorer. Je le regarde en souriant.

Même si Tarah n'était pas là, on aurait essayé de faire mieux. Mais maintenant qu'elle est là, on va encore plus s'améliorer ! Elle va elle aussi nous pousser vers le haut !

Puis je me tournai vers Tarah pour connaitre son emploi du temps, pour savoir quand est-ce qu'elle pourrait venir travailler. Elle me dit que son emploi du temps est déjà modifié pour qu'elle puisse tourner des films.

On verra pour les week-ends ! On a tous une vie  de couple de notre côté déjà que madame râle quand je travaille la semaine avec, je cite "Quand je me lève, tu es déjà au travail et quand je rentre, tu es toujours au travail" enfin voilà, tu vois un peu le truc !

Je ricane et je fais même rire les trois autres membres du groupe alors que Scott renchérie.

Il passe plus de temps avec nous la semaine qu'avec ça copine alors si tu le fais bosser le week-end, il va être seul dans pas longtemps !

Je le regarde.

Ne parle pas de malheur, pitié !

Puis d'un coup, Brent et Stephen se mettent à dire que les deux jeunes en face de nous étaient ensemble.  Mais ce qui fut le plus surprenant, c'est de voir la réaction des deux jeunes. Ben ricane en croisant les bras.

Après qu'est qui vous empêche d'être ami et de sortir ensemble ? Vous êtes jeunes, c'est normal d'essayer !

Puis quand la tension redescend un peu Tarah me demande un autographe pour ça mère, elle aime ce qu'on faisait. Je prends un style et me prépare à signer.

Une femme de goût contrairement à d'autres !

Je regarde Ian avec un air malicieux et un sourire en coin sous mon masque.

On signe à quel nom ?

Tarah nous avait ramené Ian Hunter… Un Ian Hunter qui n’aimait pas Nameless… Un Ian Hunter qui critiqua Brento, de quoi me pousser à défendre un peu mon meilleur ami. Mais Brent laissait parler le gamin clamant que, peut-être, un jour, la roue tournera dans le bon sens pour lui. Je l’espérais. Brento méritait de la reconnaissance pour son travail et je trouvais que Nameless avait le talent pour percer au-delà de Los Angeles.

Si Ian était venu malgré tout c’était à cause de Tarah. Elle l’avait trainé ici. Nameless le tacla alors quelque peu demandant si Ian n’était pas assez grand pour dire à Tarah qu’il n’aimait pas. Je ricanai un peu. M’est d’avis que Tarah ne s’est pas laissé faire et a réellement trainé Ian ici ! Elle a du caractère qu’elle ne tient ni de Stanley, ni de Marina ! Mais loin de moi l’idée de trop flatter l’ego de ma nièce alors je me tus laissant Ian se dépatouiller avec les questions de Johnatan.

Le grand colosse s’était alors lever pour faire face à Ian qui avait, alors, donné sa critique. Une critique qui titilla un peu Johnatan car elle était la même qu’avait faite Guitar&Pen. Il se défendit et Brento déclara que la critique de Ian ne manquait pas de sens pour le simple fait qu’on ne pouvait pas plaire à tout le monde. C’était un fait. Spaceship était loin de plaire à tout le monde aussi… Bien des gens pensaient que j’étais un communiste à cause de certains messages que j’essayais de passer par ma série… D’autres trouvais que je ne mettais rien comme budget dans les effets spéciaux ce qui rendait mon rendu moins tangible… Mais c’était mes choix ! Tout comme Johnatan a aussi fait le choix de miser sur la variété pour son premier album. Un choix qu’il assumait et c’était bien ce qu’il fallait faire.

Ian défendit son droit d’avoir la même critique que Moriarty mais Johnatan ne cacha pas que ça l’agaçait d’entendre chaque fois la même critique alors que ses critiques positives étaient, elle, toute différentes.

-Dis-toi que, justement, c’est une bonne chose que la critique négative est toujours la même. Ça veut dire qu’il n’y en a qu’une. Et comme ça vient d’un choix artistique ce n’est pas forcément un critique sur votre talent. Donc, en soit, c’est plutôt positif. Ça veut dire que ce que vous faites est majoritairement très bon et que vous assumez vos choix.

Et pour un premier album c’était même extrêmement positif. Tous les albums reçoivent des critiques. Mais Johnatan est encore jeune. Avec le temps, il apprendra à mieux encaisser les critiques. Je ne m’en faisais pas trop pour lui. Surtout qu’il avait Brento et tout un groupe pour l’aider à relativiser tout ça.

Sauf que Ian ne s’arrêta pas là. Il critiqua aussi le talent du batteur qu’il compara à Stone. Deux style différents. Et quand Johnatan répliqua à ça en disant que Stone avait aimé Nameless, Ian déclara que Stone n’avait pas beaucoup de jugeote. Je ricanai.

-Waw ! Quel argument !

Ce n’en était pas un. Stone, en tant que musicien pro savait de quoi il parlait. Si le batteur avait été nul, il l’aurait dit. Johnatan fit alors la liste des gens qui avait aimé. Une belle petite liste, c’est vrai. Il devait prendre les critiques positives et réussir à encaisser sereinement les négatives. C’est plus facile à dire qu’à faire, c’est vrai.

Johnatan réussi à répondre aux critiques en disant qu’ils comptaient bien faire un prochain bel album. Brento semblait satisfait de la réplique de son protégé clamant que Ian aimera peut-être le prochain album. Le gamin ne nia pas en disant que tout ça, ça sera grâce à Tarah. Je plissai des yeux… Ça fait bien beaucoup de compliments pour ma nièce ça… Ça ne me dit rien qui vaille ! Johnatan avoua que même sans Tarah, ils auraient cherché à s’améliorer preuve qu’ils ne sont pas, non plus, sourd à la critique. Il eut aussi un compliment pour Tarah qui souriait, toute fière qu’elle était ! Bah voyons !

Johnatan s’intéressa, d’ailleurs, à ma nièce et à son emploi du temps… Je les écoutais se mettre d’accord et pris un air surpris quand j’entendis Johnatan dire qu’il partait avec Julia le matin et qu’il revenait après elle le soir. Puis, je me rappelais que les horaires de Julia était plus léger, pour l’instant, parce qu’elle avait un maquillage très peu conséquent qui faisait qu’elle ne devait pas se pointer à 4h du mat mais vers 6h30 et elle avait, surtout, moins de scène à faire étant donné que, pour le moment, son rôle était plus petit. Ainsi quand les membres de Nameless affirmèrent que si Johnatan travaillait, en plus le week-end, Julia allait finir par le quitter, je ricanai un peu.

-Oh, ne t’en fais pas ! Le rôle de Julia va prendre en importance et elle finira par avoir des journées bien plus longues… Et il se peut aussi qu’elle bosse le week-end. Ce n’est pas exclus si jamais on prends du retard. M’est d’avis qu’à un moment donné, c’est toi qui aura le temps long après elle.

Je fis alors une réflexion à Tarah sur son emploi du temps et sur le fait qu’elle n’avait aucunement le temps pour un petit ami là-dedans. J’avais fait exprès de mettre les pieds dans le plat et Brento, toujours avide de gossip du genre, y alla de quelques innocentes questions.

Le blondinet nia mais ce fut le « tu n’es pas mon père » de Tarah qui me fit me renfrogner. Je grommelai :

-Non… Mais je suis ton oncle… Et Ian Hunter, c’est pas un bon parti.

Voilà ! Cash ! Sauf que, comme d’habitude avec Tarah, quand je lui envoyais un coup, elle m’en renvoyait un.

-C’est toujours mieux qu’Alicia Ford !

Je tiquai devant l’évocation de mon ex-femme… C’était pas vraiment d’elle que j’aimais me rappeler en général…

Tarah déclara qu’elle et Ian n’étaient pas ensemble. Je fis la moue.

-Parce que tu es venues ici avec lui… Voilà pourquoi je pense ça.

Le grand colosse, lui, déclara que rien n’empêchait les deux jeunes de sortir ensemble… D’essayer en gros tout en s’amusant. Je fis une moue regardant vers le grand démon.

-Hey ! Ne leur donne pas de mauvaises idées !

Tarah demanda alors un autographe pour sa mère. Johnatan en était content et complimenta Madame Troi en taclant Ian au passage. Il demanda à quel nom il devait signé… Je me retins de dire « Marina à La Belle Poitrine ».

Tarah répondit avant que je ne sois trop tenté :

-A Marina.

J’étais maintenant vraiment très renfrogné sur ma chaise et je me tournai vers Brent pour lui murmurer à l’oreille.

-Faudra les tenir à l’œil…

Je parlais de Tarah et Ian… Je ne voulais pas d’un future mariage entre les deux !

Quand Johnatan tacla Ian en lui demandant s’il n’était pas assez grand pour choisir de venir ou pas, je frottai ma figure à deux mains. J’étais trop crevé pour faire ce que je détestais le plus faire dans mon travail de manager de Nameless : calmer Johnatan. Lui montrer que ce qu’il disait ne servait strictement à rien. Il ne faisait qu’entrer dans le jeu de Ian.

-Oh Seigneur…

J’essayai de lui expliquer que, non, tout le monde ne pouvait pas aimer ce qu’il faisait. Que non seulement c’était une affaire de goût mais que personne, PERSONNE, ne pouvait sortir l’album parfait. Même pas Sniper ! La preuve, son dernier album avait eu moins de succès et quand on lui mettait le nez dans son caca, la légende du rock répondait tout simplement : « Je voulais faire cet album comme ça. Je l’ai fait. Qu’il plaise ou non. »…

Mais bon, Johnatan n’avait pas l’expérience d’un Sniper…

Mon protégé s’exclama, énervé, qu’il en avait marre d’entendre toujours la même critique… Mais justement ! J’ouvris la bouche pour lui dire que c’était positif de n’avoir qu’une seule critique négative contre plein de critiques positives, surtout sur un premier album. Cela voulait dire qu’il n’y avait que ça à améliorer !

Mais avant qu’un seul mot ne sorte de ma bouche, Shran parla comme s’il lisait dans mes pensées. Preuve que dans mon raisonnement, je n’avais pas tort et ça me faisait du bien de l’entendre dire exactement ce que je pensais. Peut-être que venant de Shran, ça aurait plus d’impact sur Johnatan.

Quand Shran eut fini de lui dire cela, je me penchai vers Johnatan pour lui chuchoter gentiment à l’oreille pour que seul Shran, dans le brouhaha ambiant, puisse entendre, et encore.

-Et je te l’ai déjà dit et je te le répète, il ne faut pas que tu te mettes dans tous tes états à la moindre critique. Tu risques d’y perdre des fans en passant pour quelqu’un de psychorigide. Essaye de faire un effort là-dessus, s’il te plait.

Johnatan cita les gens qui avaient aimé son album… Bon, c’était un peu de la vantardise de citer des gros noms…. Je préférai choisir une autre voie puisque Ian n’en avait que faire des gros noms, en fait.

-Regarde derrière toi, Ian… la file des gens qui attendent une simple signature de Nameless. Les gens, globalement, aiment ce qu’ils font… Et ils ne pourront que s’améliorer. Alors on te remercie pour ta critique, on en tiendra compte… Et tu te referas peut-être une idée plus tard. Ou pas. Comme je le dis, on ne peut pas plaire à tout le monde.

Je souris en coin en regardant le jeune acteur dans les yeux.

-Tu es bien placé pour savoir que c’est toujours le peuple qui décide.

Ian pensait que sans Tarah, Nameless ne pouvait s’améliorer. En cela, il avait très probablement tort. Même si Tarah allait apporter une dimension en plus au groupe. Mais elle n’aurait pas été indispensable à leur amélioration.

Et là, le discours de Johnatan qui promettait de faire toujours mieux, me plut beaucoup plus que tout ce qu’il avait dit dans son échange avec Ian jusqu’à maintenant.

Ensuite, la situation se détendit, notamment grâce à Tarah et Johnatan qui en vinrent à parler planning. Apparemment, Julia Griffin se plaignait déjà qu’il n’était jamais là et ça n’allait pas aller en s’améliorant.

Mais c’était sans compter sur Shran qui comptait bien donner de plus en plus d’importance au personnage de Julia. Je rigolai…

Puis on demanda platement à Ian et Tarah s’ils étaient ensemble. Selon eux, non et ça ne nous regardait pas. De toute façon, Tarah disait que Shran n’était pas son père. Je grimaçai, parce que je savais que ça, ça avait dû faire mal à mon ami.

Ben, lui, déclara qu’ils étaient jeunes et qu’ils devraient essayer pour s’amuser. Je fis un mouvement nerveux des deux mains à l’intention du colosse.

-Tu es fou ou quoi ? Tu veux que la prochaine génération de L.A. soit peuplée de monstres ?

J’avais dit ça sur le ton de la plaisanterie… Mais en était-ce vraiment une ?

Bref, Nameless signa l’autographe pour Marina Troi et Shran se pencha vers moi en disant qu’on allait devoir tenir Tarah et Ian à l’œil. Je lui murmurai en retour.

-J’aurai au moins un œil sur Tarah, vu qu’elle va bosser avec nous.

Puis, un flash attira mon regard. Et je pinçai les lèvres en apercevant Amon Sørensen dans un coin du magasin.

-J’espère que tu n’as pas pris ton fusil de chasse, Shran…

Je me tournai légèrement et fis un signe à Liam de garder le journaliste à l’œil. Il avait tous les droits d’être là, ça faisait partie de son job… Mais vu qu’on vendait les photos avec Nameless pour 20$, je voyais son appareil d’un moins bon œil.

J’avais du travail, ce soir… Déjà, plus tôt dans la journée, Victor Hunter était venu me trouver. Il avait une information à me vendre et pas des moindres ! Jimmy Reed avait décidé de divorcer unilatéralement et officiellement de Maritza Cortez… Cela m’avait à la fois étonné parce qu’en tant que bon conservateur, je n’aurais pas cru Reed capable de prendre cette décision… Et en même temps, si ma femme avait commis un rapt, j’aurais divorcé aussi. Surtout que ça semblait n’avoir strictement aucun sens.

Et puis, rien, RIEN ne justifiait jamais un rapt. Jimmy Reed était un connard, tout le monde était bien d’accord là-dessus. Mais c’était de notoriété publique depuis bien avant le mariage entre Maritza et Reed. Elle devait savoir à quoi s’en tenir à moins d’être complètement aveugle.

Alors quoi ? Elle s’était attendue à quoi ? A une belle histoire romantique ? Dans quel monde ?

Après, est-ce que Reed la battait ? Ça m’aurait grandement étonné. Reed était ce qu’il était, impitoyable en affaires et dans la jet-set, misogyne à en crever. Mais je ne pensais pas qu’il soit capable de battre sa femme et son fils en bas-âge. Et même si c’était le cas, ce n’était pas s’enfuir avec le gosse qu’elle aurait dû faire, mais aller le dénoncer à la police, dans ce cas-là.

Non, le geste de Maritza était incompréhensible. Si elle n’était pas contente de sa vie avec Reed, elle n’avait qu’à, elle, faire le premier pas, et divorcer pour retrouver sa liberté. Mais d’après Victor, les choses ne s’étaient pas du tout passées comme ça.

Tout ça pour dire que je n’avais pas fait d’article sur le rapt. L’avis de recherche publié dans L.A.People par la police m’avait semblé déjà assez sensationnel, et on ne rigolait pas avec la vie d’un enfant mise en danger. C’était pour ça que je n’avais pas écrit là-dessus.

Mais ce soir, après la dédicace de Nameless, j’allais devoir écrire un article sous forme de communiqué juste pour dire que, c’était officiel, Reed avait divorcé de sa criminelle de femme. Et à raison, d’après moi. Oh, ça n’allait pas lui attirer la sympathie des gens, à Reed, mais hormis peut-être quelques féministes extrémistes qui défendraient Maritza, je pense que le public le comprendrait. Moi, ne tout cas, je le comprenais.

On en était pas encore là. Il fallait que je me concentre sur une seule chose à la fois.

J’avais été présent, il y avait quelques temps de ça, au premier concert officiel de Nameless et, contrairement à mon confrère Axel Moriarty que j’avais croisé ce soir-là, j’avais beaucoup apprécié ce qu’ils avaient proposé.

Ce fut donc armé de mon appareil photo que j’étais entré chez Empire Records. Il y avait une belle file, déjà… Bon, pas comme si ça avait été The Lightening ou Sniper qui avait fait une dédicace, mais Nameless n’avait pas à rougir du nombre de fans présents.

Je me mis un peu à l’écart de la file… Peut-être que plus tard, je me mettrais dedans pour aller réclamer une petite signature… Mais pour l’instant, je voulais surtout observer.

Le groupe, assis derrière une longue table, était masqué, hormis Brent Hughes. Preuve que Nameless comptait toujours nourrir le mystère autour de leur identité. Et voir que Shran était assis juste à côté du manager me fit sourire… Ces deux-là étaient tellement inséparables que ça en devenait tendancieux.

J’avais vu Duncan Keller taper un peu la conversation… Et puis…

Ian Hunter… Et Tarah Troi… Deux tous jeunes acteurs. Je n’avais pu m’empêcher de prendre des photos. Les gens n’étaient jamais contre une petite histoire de romance entre deux gosses comme ça avait été le cas au moment où Olivia Cortez s’était mise avec Julian Hughes…

Seulement, le flash de mon appareil photo ne pouvait me faire que repérer. Mais ce n’était pas grave. On était dans un pays libre et j’avais tous les droits d’être ici.

Ma critique énervait le chanteur au point où il se demanda ce que je faisais ici ! J’étais venu parce que Tarah m’avait obligé ! C’est ce que je dis et le chanteur me renvoya des questions qui me firent froncer les sourcils.

-Si je suis assez grand ! Si j’ai cédé c’est parce que je voulais quand même l’accompagner. J’ai le droit.

Tout comme j’avais le droit de ne pas aimer Nameless ! Et je donnais mas critique mais ça ne plus pas au chanteur qui trouvait que ma critique ressemblait trop à celle de Guitar&Pen. Et alors ? C’est que c’est vrai ! Sauf que ça l’énervait de voir que la critique négative qu’il avait était toujours la même alors que les retours positifs étaient différents.

-C’est que la critique négative est vraie si beaucoup te la dise !

Voilà ! Sauf que Shran intervint disant que s’il n’y avait qu’une seule critique négative ça voulait dire que Nameless avait fait du beau travail. Je fis la moue. Il parle trop, le Shran ! Il disait que, si en plus, la critique venait d’un choix artistique assumé ça voulait encore plus dire que Nameless était sur la bonne voie. Il essaye simplement de rassurer Nameless ! C’est tout !

Le chanteur affirma qu’il avait eu le retour d’un tas de gens… Pas que de Stone. Il cita quelques noms dont des gros noms à quelques exceptions près.

-Et bien, tu pourras compter Ian V. Hunter dans les critiques négatives.

Tarah soupira et fit la moue alors que Brent me fit remarquer la file qu’il y avait derrière moi. Tout plein de gens qui venaient parce qu’ils aimaient Nameless. Il disait que Nameless allait s’améliorer et que je finirais, peut-être par aimer. Pour Brent, c’était le peuple qui décidait.

Il savait que je savais que c’était vrai. Je fis la moue plissant des yeux avant de grommeler.

-Peut-être que les gens aime bien… Mais je le répète, ce n’est pas mon cas.

Pas pour l’instant ! Maintenant que Tarah était dans le groupe, peut-être que j’allais aimer le prochain album parce que je savais qu’elle avait du talent. Le chanteur disait qu’ils auraient cherché à s’améliorer même sans Tarah mais qu’avec elle, ça sera encore mieux.

-Là, on est d’accord !

Après Nameless parla emploi du temps avec Tarah. Ce que je comprenais c’est que le chanteur bossait beaucoup au point que sa petite amie, qui semblait travailler pour Shran, risquait peut-être de finir par en avoir marre de lui. Même si, d’après Shran, elle allait aussi finir par travailler bien plus. Tarah rigola.

-On trouvera des dates. Au pire, je peux manquer l’école. Je rattraperais mon retard, il n’y a pas à s’en faire.

Tarah était une bosseuse. Elle comme moi, on avait pas peur du travail. Les élèves de Fairfax qui se plaignaient de travailler trop ne sont que des paresseux finis !

C’est là que cet imbécile de Shran fit un commentaire et que Brent renchéri nous demandant si on était en couple, Tarah et moi ! Ce n’était pas le cas ! C’est ce que je clamais et Tarah aussi qui échangea quelques piques avec son oncle. Moi pas un bon parti ? Comme si lui en était un !

Le grand colosse de Nameless qui avait essayé de me faire peur tout à l’heure disait qu’on était encore jeune et que rien ne nous empêchait d’être ami et de sortir ensemble. Que c’était normal d’essayer. Mais pour Brent et Shran, c’était une mauvaise idée.

-Des monstres ? Des gens avec trop de talent, tu veux dire ! Mais non ! On est pas ensemble et ça n’arrivera pas même pour s’amuser. On a pas le temps de s’amuser. On est des pros !

Nameless fit alors un autographe à la mère de Tarah et celle-ci sourit.

-Merci, Nameless !

Avant que je ne vois des flashs nous éblouir. Brent se tourna en premier et fit un commentaire à Shran avant que je ne me retourne en même temps que Tarah pour remarqué qu’Amon Sørensen était là et avait dégainé son appareil photo. Je fronçais les sourcils avant de marmonner :

-Les journalistes ! Toujours à se cacher dans un coin… Il va sûrement inventer une histoire. Il va sûrement dire, lui aussi, qu’on est ensemble.

C’était son style ! Il suffisait que qu’une star sorte dans la rue avec une autre pour que la presse y voit un couple. Tarah fit la moue avant de mettre ses mains en porte voix et de crier à travers la pièce :

-Ian V. Hunter et Tarah Troi ne sont pas en couple ! Si jamais vous lisez ça prochainement et bien dites-vous que c’est totalement faux !

Elle baissa ses mains et se tourna vers Nameless, Brent et Shran. Voilà ! C’était dit ! Et j’esquissai un sourire satisfait.

-Merci pour l’autographe et la conversation. Je te ferais parvenir mon horaire.

Elle se tourna vers moi.

-Viens Ian… On s’en va.

Elle salua Nameless, son oncle et Brent. Je fis aussi un bref salua avant qu’on ne quitte cet endroit envahi par un journaliste de trop.

Tarah nous avait ramené ce petit prétentieux de Ian Hunter. Sûrement de la même famille que Victor. Je n'hésite pas à lui rentrer dedans en lui demandant s'il n'était pas assez grand pour dire à Tarah qu'il n'avait pas envie de venir. Il me dit qu'il est assez grand et qu'il est venu juste pour accompagner Tarah.

Je vois, je vois.

Je croise les bras puis on débat sur Nameless. Et Ian m'énervait en disant la même chose que Guitare&Pen, et j'en ai fait part à Brent. Ian me disait que c'était justifier s'il y avait beaucoup de monde qui me le répétait, mais Stephen lui me rassure, s'il n'y a que cette critique, c'est qu'on avait bien bossé et puis que si le choix de la différence de style est volontaire, alors tous va bien, je regarde Stephen.

J'avais jamais vu comme ça... Mais ce n'est pas faux. Merci, monsieur Shran !

Scott revient vers Brent et lui tape sur l'épaule.

Je préfère le voir comme ça, pas toi ?

Ensuite, je faisais la liste des gens qui avaient aimé notre album.  Mais Ian me dit que je peux le mettre sur la liste des gens qui n'ont pas aimé.

En effet, je vais pouvoir te mettre sur cette liste. Et bien, bienvenue du coup !

Je rigole, Brent lui disait que les gens derrière Ian aimaient Nameless. Et Ian disait que pour lui, ce n'était pas son cas. Je ne disais plus rien. Je disais que l'on voulait s'améliorer et que maintenant que Tarah est là, on va le faire encore plus. Et Ian disait qu'il était d'accord.

Bon, c'est bien, on est déjà d'accord sur quelque chose.

Parce que là, ce n'était pas fameux. On finit par parler du planning de Tarah pour voir quand elle pourrait venir. Elle me propose de venir même le weekend, mais je disais qu'avec Julia, ça allait être compliqué, car elle râle pas mal du fait que je ne sois jamais près d'elle. Mais Stephen me disait que ça allait s'arranger car elle va voir son rôle devenir de plus en plus important et elle aura de plus en plus de travail.

C'est une bonne nouvelle ça ! Vous allez avoir droit à ces cookies par paquets de dix !

Je souris, mais c'est vrai que le matin elle a besoin de son cookie, sinon ça ne va pas. Moi, c'est mon chocolat chaud, chacun son truc. Du coup, Tarah disait qu'elle pouvait rater l'école.

T'ennuis pas avec ça, l'école, c'est important. On trouvera du temps.

Puis Stephen et Brent demandaient si les deux jeunes étaient ensemble. Il semblerait que non, mais Ben leur suggère d'essayer, ce que Ian veut sembler éviter, Brent et Shran aussi d'ailleurs. Ian disait que s'ils finissaient ensemble, les enfants seraient bourrés de talent. Ben ricane.

Putain, tu n'as pas mal aux chevilles toi ?

Puis Tarah me demande un autographe pour sa mère, ce que l'on fait.

Soudain, je vis des flashs au loin, c'était un photographe. Je me tournai vers Brent pendant que Ian et Tarah discutaient et hurlaient de tous ces poumons qu'ils n'étaient pas ensemble.

S'il vend des photos de nous, on lui met un procès au cul non ?

Je voulais m'assurer qu'il n'y ait aucun soucis, jusque-là ça se passait bien, alors je ne voulais pas que tout soit gâché. Enfin, Tarah et Ian s'en vont et nous saluent.

A plus Tarah ! À bientôt Ian en espérant te convaincre pour le prochain album.

Plusieurs membres du groupe Nameless mais, plus particulièrement le grand colosse et Johnatan, n’avait pas fort aimé la critique de Ian. Ce qui ennuyait Johnatan c’était que c’était toujours la même critique négative qui revenait alors que les critiques positives étaient toutes différentes. Pour moi, ça signifiait, justement, que ce qu’avait fait Nameless était bon. Une critique, ce n’est pas vraiment beaucoup, non ? Et c’est ce que je dis tout haut. Johnatan n’avait jamais vu les choses comme ça mais il me remercia.

-Il y a pas de quoi.

L’un des autres membres de Nameless disait à Brent que c’était mieux de voir Johnatan ainsi. Mais mon meilleur ami, finit par se pencher vers son protéger pour tenter de calmer ses ardeurs et de le conseiller. J’écoutai d’une oreille. Brent parlait bas mais assez fort pour que ceux qui l’entouraient, c’est-à-dire Johnatan et moi, on puisse l’entendre. Il lui disait de ne pas se mettre dans tous ses états à la moindre critique. C’est clair que s’il fait ça, le pauvre Johnatan n’aura pas fini de s’énerver. Des critiques, il y en aura toujours. C’est le fardeau de l’art et de la notoriété. Il souhaitait que son protégé fasse un effort. Ce que Brento voulait, finalement, c’est conseillé au mieux Johnatan pour qu’il puisse affronter la suite plus sereinement. Prendre les choses avec du recul. Le jeune homme ne réagit pas à ça et il retourna dans sa joute verbale avec Ian Hunter. Je fis une petite moue.

Johnatan fit la liste des gens plus ou moins célèbres qui avaient aimé son album mais c’est surtout sur les gens qui faisaient la fil sur lequel Brento posa l’attention d’Hunter pour lui montrer que bien des gens avaient apprécié le travail de Nameless et que, finalement, c’était surtout ça qui comptait. C’était le public qui choisissaient sur un groupe fonctionnait ou pas. C’est eux qui achètent les albums et viennent au concert. Ian, en tant qu’acteur, le sait.

-Et pour un artiste qui émerge, une file pareille, c’est déjà plus que bien !

Mais Ian n’en démordait pas : il n’aimait pas. Grand bien lui fasse ! Mais il sembla un peu moins sûr de détester Nameless dans l’avenir étant donné que Tarah venait de rejoindre le groupe. Je ricanai un peu voyant doucement Ian retourner sa veste uniquement à cause de ça. Finalement, Johnatan et Ian semblèrent s’accorder sur au moins un point. Miracle ! Comme quoi…

Johnatan parla, ensuite, planning avec Tarah. Le chanteur de Nameless bossait beaucoup au point que ça ennuyait sa petite amie, Julia. Mais je rassurai le chanteur disant que je comptais bien faire en sorte que, finalement, ça soit elle qui devienne la plus occupée des deux. Ça réjouissait Johnatan qui ne manqua pas de dire que, pour la cause, on aura droit à des cookies par paquet de dix. Julia apportait toujours des cookies. Elle adorait ça.

-Tant mieux ! J’aime les cookies aussi !

Tarah disait qu’elle pouvait bien rater l’école s’il le fallait. Ça, c’était son problème et celui de ses parents. Mais Johnatan voulait tout de même éviter que la gamine ne rate les cours.

Bref ! Tout ça pour en venir à la question utilme : est-ce que les deux gamins sont ensemble. Je n’avais aucune envie que ça soit le cas. Les deux nièrent ! Et il y avait intérêt à ce que ça soit vrai ! Mais le grand colosse, lui, disait qu’ils devraient essayer uniquement pour s’amuser. Brent et moi, quasi en cœur, on déclara que ce n’était pas du tout une bonne idée ! Brento disait que les deux risquaient d’engendrer des monstres ! Pire que des monstres, je dirais même ! Mais Ian n’était pas d’accord avec nous. Il disait que s’ils faisaient des enfants, ils seraient bourrés de talent. De quoi faire réagir le plus grand de Nameless.

-Trop de talent tue le talent ! Et continuez à n’avoir pas le temps !  C’est mieux pour tout le monde.

Je ne voulais pas que Tarah finisse avec cette petite diva de Ian Hunter, ainsi, quand Johnatan finit par signer un autographe pour Marina, je lançai à Brento qu’il devra surveillé ma nièce. Il me promit de le faire, du moins, quand Tarah travaillera avec Nameless.

C’est là qu’on vit, de façon assez flagrante, plusieurs flashs. Je fermai, automatiquement les yeux mais c’était trop tard, je me les étaient tous pris. D’habitude, je repérais les journalistes, justement pour éviter de me taper les flashs en pleine gueule !

-Putain !

C’est ce que je lançai avant de rouvrir doucement les yeux me frottant les tempes alors que Brento disait espérer que je n’avais pas pris mon fusil de chasse. Je regardai vers l’endroit d’où étaient venus les flashs pour repérer Sørensen. Je grommelai :

-Non ! Mais j’aurais peut-être dû ! Je hais Sørensen !

Je l’aimais encore moins depuis qu’il avait osé s’introduire dans ma propriété !

Les deux gamins avaient aussi, repéré le journaliste. Ian s’indigna mais ce fut Tarah qui cria à travers le magasin qu’elle et Ian n’était pas en couple. Ainsi, si Sørensen venait à dire le contraire, tout ceux qui étaient ici sauront que c’est une vaste connerie démentie sur le fait par l’un des principaux intéressés. Mes lèvres se pincèrent car j’essayais de ne pas sourire trop fort. Ok… Là, elle m’avait impressionnée mais loin de moi l’idée de trop flatter son ego.

Johnatan demandait à Brento s’ils s’engageaient dans un procès si jamais Sørensen vendait des photos d’eux. Je levai un sourcil.

-Il a tout le droit de vendre des photos de vous… C’est un journaliste. Les journalistes et paparazzi ont tous les droit de vendre ou d’utiliser des photos prisent dans des lieux public. Or, ici, c’est un lieu public.

J’haussai des épaules. Si je n’aimais pas que Sørensen s’introduise chez moi pour prendre des photos de mois, ce qui, là, est bien un délit, j’étais totalement pour la liberté de la presse. Si je sortais et me faisait prendre en photo, je ne pourrais rien faire… Hormis, peut-être, acheter les photos moi-même à meilleur prix que la presse.

-Ça fait partie de la liberté de la presse. Puis, dis-toi que ça veut dire que tu as déjà une petite notoriété et que ça intéresse les journalistes. C’est plutôt positif… Dans un sens…

Ça fait de la publicité gratuite et c’est la preuve que Nameless intéresse la presse et que, donc, ils gagnent doucement en notoriété. Ce qui m’énervait, dans la presse people, c’était ses dérives : les articles assassins et injustifiés, les spéculations inutiles et, aussi, l’envahissement de propriété privée.

Tarah et Ian finirent par prendre congés. Je me retins de dire à Brento que je n’avais pas pensé à prendre mes lunettes de soleil et que si Amon commençait à mitrailler la pièce de ses flashs, ça allait devenir pénible. Un ça va… Plusieurs d’affilés, c’est emmerdant. Mais je ne voulais pas qu’on me pose de question car Brento était le seul, ici, à savoir pour mon épilepsie alors je me retins de dire quoi que ce soit me contentant de plisser les yeux au cas où.

Shran expliqua à Johnatan exactement ce que j’allais lui dire au sujet de la critique qui revenait tout le temps. J’eus vraiment l’impression que mon meilleur ami avait lu dans mes pensées, mais en réalité, c’était seulement qu’on parlait d’expérience… Sur nos carrières à tous les deux, on en avait reçu, des critiques et nous savions que si, sur une œuvre ou un tactique de management, c’était tout le temps la même qui revenait, c’était qu’il n’y avait que ça.

Et pour Nameless qui était un groupe qui commençait, c’était génial qu’on ne leur reproche que le fait d’être éclectique sur leur premier album… D’ailleurs, c’était même une critique qui n’avait pas lieu d’être, puisque c’était un choix conscient de Johnatan d’avoir exploré différents styles.

Ce ne fut que grâce aux mots de Shran, cela dit, que mon protégé s’en rendit compte. Et je souris lorsqu’il le remercia. Scott, un peu comme moi, préférait apparemment quand Johnatan revenait à un état plus calme. Je lui souris.

-Bien sûr que je le préfère comme ça. Rien ne sert de s’énerver.

Je m’étais penché vers Johnatan pour lui répéter de ne pas se mettre dans des états pareils pour les critiques. Il ne fit aucun commentaire, pas même un hochement de tête pour me signaler qu’il avait compris. Est-ce qu’il râlait parce que je lui avais dit que ses fans allaient le voir comme un psychorigide ? Je n’en savais rien… Je lui avais juste dis les choses gentiment tout en le mettant en garde.

Mais s’il ne dit rien, il sembla cependant mettre mon conseil en pratique, ce qui était finalement tout ce que je demandais. Il parla alors à Ian de façon plus posée, non sans un rien de dérision, ce que le jeune acteur méritait pour son comportement. Et ça me faisait sourire.

Bref, après que Tarah et Johnatan aient parlé un peu plus sérieusement de leur planning à venir, Shran et moi, curieux, voulûmes savoir si Ian et Tarah étaient ensemble. Tarah s’en défendit… Moi, j’avais déjà peur de l’éventuelle progéniture qui sortirait d’un tel couple !

Mais Ian pensait que leurs enfants, qu’ils n’auraient pas puisqu’ils n’étaient pas en couple, seraient bourrés de talents… Ce qui lui valut une remarque d’un des démons qui lui demanda s’il n’avait pas mal aux chevilles…

-Je me demande comment sa tête n’a pas encore explosé.

Même si, c’était vrai, Ian avait du talent. Mais je savais par Shran qu’il était détestable sur un set.

Le couple qui n’en était pas un annonça que de toute façon, ils n’avaient pas le temps pour une relation amoureuse, ce qui arrangeait bien Shran.

Johnatan, lui, signa son autographe pour Marina et il semblait que l’apparition de Tarah/Ian touchait à sa fin.

C’est alors que je remarquai Sørensen, que je désignai à Liam juste par sécurité. Après tout, il n’y avait pas que Nameless de connu chez Empire Records, ce soir. S’il voulait des photos ou poser quelques questions au groupe, ça ne me posait pas de problème puisqu’on était là pour faire de la pub. Mais il y avait aussi Duncan Keller, Tarah et Ian et qui sait d’autre encore et je ne tenais pas à ce qu’il importune les autres stars présentes. D’où ma demande silencieuse à Liam de le garder à l’œil.

Shran râla et cracha directement sa haine quand il remarqua le journaliste que je lui désignai.

Je posai ma main sur son bras comme je l’avais fait à Johnatan un peu plus tôt.

-Tu le hais, mais il faudra bien faire avec.

Tarah, elle, se retourna et, mettant ses mains en porte-voix, gueula dans le magasin qu’elle n’était pas avec Ian Hunter, ce qui fit rire bien des gens présents, dont moi. Elle m’avait surpris, mais je trouvais que c’était stratégiquement joué. Je me tournai vers Johnatan et désignai la jeune fille.

-Tu vois ? Ça, c’est de la gestion d’image.

Mais bon, Tarah était née dedans.

Mon protégé, lui, demanda si on devait faire un procès à Sørensen s’il prenait des photos. Encore une fois, ce fut Shran qui lui expliqua les choses exactement comme je les pensais. Sørensen avait le droit de prendre des photos et d’écrire un article s’il le voulait, puisqu’on était dans un lieu public. A cela, j’ajoutai :

-Et s’il parle de Nameless, c’est tout bénéfice pour nous. On est là pour faire de la pub, non ? Pour qu’on parle de ton groupe. Et bien voilà. En plus, c’est très bien que ton groupe attire déjà les journalistes, même si ce sont des journalistes comme Sørensen.

Au moins, il n’était pas pro-BSC comme Moriarty. Shran ajouta que tout ça faisait partie de la liberté de la presse avant de conclure, comme moi, que c’était cool si on parlait de Nameless dans la presse.

J’ajoutai à l’adresse de Johnatan.

-Et laisse-moi décider à qui on fait des procès ou non. C’est mon job en tant que manager. Parce que si je te laisse faire, te connaissant, tu vas finir par passer plus de temps au tribunal qu’en studio.

Avec son impulsivité, Johnatan risquait d’envoyer des gens en justice pour un oui ou pour un non… Et de perdre, en plus.

Je regardai à nouveau vers Sørensen et ses foutus flashes et fis la moue.

-Tout ce que je veux, c’est qu’il n’ennuie pas les gens connus venus te saluer.

Ian et Tarah prirent congé, s’éloignant…

-Salut, Ian… Salut, Tarah.

Je vis alors que les flashes ennuyaient vraiment Shran. Je me tournai vers Liam.

-Vas un peu demander à Sørensen d’enlever le flash de son appareil, s’il te plait, Liam.

Non seulement, ce serait mieux pour Shran, mais en plus les photos qu’il faisait seraient de moins bonne qualité. S’il en voulait une bonne de Nameless, il serait obligé de passer par nous et je la lui ferais payer au maximum que je pouvais.