Je prenais le plus possible de photos, mais dans le cadre un peu étroit du magasin et avec le monde qu’il y avait, ce n’était pas facile, d’autant que je n’avais pas la dextérité d’un véritable paparazzi… Théoriquement, j’étais celui qui tenait la plume, dans l’histoire. Mais parfois, il était impossible de trouver des paparazzi que le job intéressait.

C’était le cas avec Nameless. Moi, c’était parce que j’aimais bien leur musique que ça m’intéressait et que je voulais les voir et peut-être pouvoir raconter quelque chose de positif, une anecdote ou l’autre, sur cette soirée dédicace.

Parce que j’étais peut-être un gros enfoiré avec beaucoup de stars, mais je savais aussi être positif. Je n’étais pas un journaliste impartial et ce n’était de toute façon pas ce qu’on attendait de moi, que ce soit les lecteurs de L.A.People ou mes patrons à la rédaction.

Bref, jusqu’ici, mes photos étaient assez merdiques, je pensais… Il y avait trop de monde qui me cachait le groupe, et les autres stars que j’avais aperçues jusqu’ici étaient soit mal placées, comme Tarah Troi et Ian Hunter qui étaient en tout début de file, devant le groupe et entrain de parler avec eux.

Il y avait Duncan Keller, aussi, le chanteur de BleedingHeart… Mais qu’est-ce que je pourrais raconter sur un type comme Keller ? C’était un punk qui ne faisait même pas d’esbroufe ! Pour moi, ce n’était pas un vrai punk.  

Non, la chose la plus intéressante pour le journaliste people que j’étais, pour l’instant, était le fait que Troi et Hunter étaient venus ici ensemble. Etaient-ils en couple ? La vérité importait peu. Les lecteurs de L.A.People seraient très contents de lire l’histoire de leur romance, que ce soit vrai ou non.

-Merde !

J’avais appuyé sur le déclencheur quand j’avais eu Tarah en ligne de mire, mais quelqu’un s’était mis devant elle au dernier moment. Et comme ni elle ni Ian n’étaient bien grands, ils restaient invisibles. J’étais prêt à parier que quand je développerais mes photos, je n’en aurais pas une seule de valable. Ou il faudra que je coupe et tout… Bref, c’était pas glorieux, jusque-là, ce que j’essayais de faire.

Au pire, je prendrais des photos déjà existantes des deux jeunes et me contenterai de raconter une histoire dont je ne savais même pas si elle était vraie. Mais ça ferait vendre.

Ce fut à ce moment-là que la voix de Tarah Troi retentit dans tout Empire Records ! Elle clamait qu’elle et hunter n’étaient pas ensemble. Et ça me fit ricaner. Bien joué, jeune fille… Peut-être qu’elle allait semer le doute sur ce que j’allais raconter dans mon article, mais il y aurait quand même toujours des gens pour me croire.

Alors que je me replaçais pour une nouvelle photo, je rabaissai mon appareil quand je vis Lima Taylor marcher vers moi.

-Oh oh… Salut, Taylor… J’ai le droit d’être là… Tu sais ça ?

Le garde du corps, qui était plus petit mais plus large que moi, me souris et me parla de cette voix calme qui faisait qu’il faisait si bien son travail. Je le connaissais bien parce que Lighter était une de mes cibles préférées et je ne savais pas combien de fois il m’avait viré de multiples endroits parce que ma simple présence mettait le chanteur de The Lightening hors de lui.

-Je sais que tu as le droit d’être là, Sørensen… Tout ce que je vais te demander, c’est d’enlever le flash de ton appareil. Ça dérange le groupe.

Je regardai mon appareil, un peu penaud et dévissai le cube du flash, pour le mettre dans la poche de mon jeans.

-Ok, mais est-ce que je pourrais faire une photo avec le groupe ?

Liam sourit.

-Si c’est ce que tu veux, fais comme tout le monde, place-toi dans la file, attend ton tour et paye les 20$ demandés…

Je hochai la tête… Je n’aurais pas de passe-droit parce que j’étais journaliste, apparemment. Alors je pris place dans la file, docile et Taylor alla reprendre sa place derrière Nameless. Rien ne m’empêchait de prendre des photos depuis la file… Pas spécialement du groupe, mais des gens connus qui seraient venus voir Nameless.

Quelques minutes plus tard, je me retrouvai devant les démons masqués, Brent Hughes et Shran… Je pinçai les lèvres, amusés… ils me donnaient des idées, ces deux-là.

-Bonsoir, Nameless… Amon Sørensen, je voulais juste dire que j’étais là à votre premier concert et que j’ai adoré. J’aurais voulu une photo… Peut-être que je pourrais parler de cette soirée dans L.A.People ?

Je râlais sur le fait que Nameless recevait la même critique en boucle, mais Stephen me fait remarquer que c'était au contraire très bien. Si c'est la même critique, c'est que l'album est vraiment bien, et  si c'est un choix artistique, tout va bien. Je le remercie, car je n'avais jamais vu ça comme ça.

Puis, je faisais la liste des gens qui avaient apprécié notre album et Ian lui disait que je pouvais le mettre sur la liste des gens qui n'aiment pas. Je me calmais et en riais en lui souhaitant la bienvenue. Enfin ont fini par parler planning avec Tarah et de mes déboires avec le fait que Julia râlait pas mal sur le fait que je ne sois jamais à l'appartement, mais Stephen me rassure en disant que Julia allait bientôt avoir beaucoup plus de travail, je souriais en disant qu'ils allaient avoir des cookies au studio puisque Julia a besoin de ça pour être de bonne humeur.

En plus, ils sont faits maison, ils sont excellents.

Je sais de quoi je parle, j'en ai droit à un tous les matins en me levant. Enfin bref, on continuait à discuter avec Tarah quand soudain un flash vint nous perturber après que j'ai signé l'autographe pour la mère de Tarah. Cette dernière, d'ailleurs, se mit à crier qu'elle n'était pas en couple avec Ian, Brent me fait remarquer que c'est comme ça qu'on gérait son image.

Hummm je vois, ben j'essayerai d'appliquer tout ça alors !

Puis je demande à Brent s'il fallait mettre un procès aux fesses du journaliste. Mais Stephen me dit que c'est la liberté de la presse et que c'est déjà sympa qu'il y ait des journalistes pour parler de nous. En réalité, ce n'est pas ça qui m'ennuie le plus. Et Brent me dit que ce n'est que du bénéfice pour nous, s'il parle de nous, ça nous fait de la pub.

Certes, mais je ne veux pas qu'il fasse n'importe quoi avec notre image. Genre comme ce qui s'est passé avec monsieur Shran !

Puis Brent me disait de le laisser gérer les histoires de procès parce qu'il me connait et sait que je vais envoyer n'importe qui au tribunal pour perdre et que je passerai plus de temps là-bas qu'en studio. Je roule les yeux en riant sous mon masque.

Je ne vois pas de quoi tu parles !

Puis Tarah et Ian s'en vont. Je les salut de la main pendant que Brent demandait à Liam de demander au photographe de retirer son flash. Je signais des autographes quand soudain, je vois le dis photographe devant moi. Il me salue et me dit qu'il a été au concert et qu'il aime ce que l'on fait, et qu'il veut une photo avec nous. Et qu'il voulait parler de cette soirée dans L.A People.

Enchanter monsieur Sørensen. Bien sûr, ce sera avec plaisir pour la photo. Et pour
Ce qui est de l'article dans L.A People, ce sera avec plaisir, surtout si ce qu'on produit vous a plu !

J’allais faire travailler Julia beaucoup plus rien que pour profiter de ses cookies qui, apparemment, étaient fait maison. Rien que d’y penser, j’avais envie de cookies !

Finalement, j’avais mis les pieds dans le plat afin de découvrir ce qu’il se tramait entre Tarah et Ian mais les deux jeunes nièrent être en couple. C’était une bonne chose et je voulais que les choses restent ainsi ! Ian y alla alors d’un petit coup de vantardise en disant que, s’il avait des enfants avec Tarah, ils auront du talent. Tu n’en auras jamais, petit ! Si ça arrive, je te tue ! Quoi qu’il en soit, le grand colosse et Brento, eux, s’inquiétaient autant pour les chevilles que pour la tête de Ian… Moi, j’aimerais bien qu’elle explose réellement, sa tête !

C’est là qu’on fut un rien éblouis par des flashs provenant de l’appareil photo de nul autre que Sørensen. Je détestais ce type ! Il avait osé s’aventurer chez moi ! Et je ne cachai pas la haine que je vouais à Amon. Brento posa sa main sur mon bras disant que je devrais faire avec. Je fis la moue.

-Mouais… Heureusement, Enora n’est pas là…

Sinon, il aurait pu encore se faire des idées comme quoi on est en couple. En réalité, je m’en fiche de ce que les gens pensent de ça… Ce qui m’emmerde, c’est que c’est faux ! Tout comme il était clair que Sørensen allait se faire des idées sur le couple Ian/Tarah… Mais ma nièce ne se laissa pas faire et ne tarda pas à gueuler qu’elle n’était pas en couple avec Hunter. Brent s’exclama sur la bonne gestion d’image de Tarah qui avait l’avantage d’être née dans la jet-set et de savoir comment les choses fonctionnaient. Elle avait toujours été célèbre. Elle savait que s’il était possible de démentir directement une information, il fallait le faire. Même si, en soi, seul les gens ici sauront la vérité… Mais une petite poignée de gens ça peut vite devenir une marée de gens s’ils se font passer le mot.

Johnatan pris en compte le conseil de Brent ce qui me fit sourire. L’avantage de Johnatan c’est qu’il était toujours prompt à prendre en compte les conseils. Ça l’aidera à avancer.

Mais il semblait ne pas apprécié la présence de Sørensen au point où il se questionna sur un éventuel procès. Je déclarai que le journaliste était dans son bon droit. Il pouvait être ici à prendre des photos. Il pouvait utiliser lesdites photos pour ses articles. Puis, quelque part, tout ça veut dire que Nameless est suffisamment intéressant que pour attirer des journalistes. C’était plutôt bon signe… Même si c’était Sørensen. Brento renchéri dans mon sens disant que, en plus, ça faisait de la publicité.

-Dis-toi que, lors de ce genre d’évènements, tu en attirera de plus en plus si ton groupe prend en importance. En soi, c’est pas toujours négatif.

Même si certains inventait n’importe quoi ! Et c’est de ça que Johnatan avait peur. Que Sørensen fasse n’importe quoi ne leur image comme Amon l’avait fait avec moi il y a quelques semaines d’ici.

-Ça, si tu deviens connu, tu ne pourras pas passer à côté. Les journalistes écriront parfois n’importe quoi pour faire vendre. Mais, comme le dit souvent Enora, rien n’empêche de démentir.

Comme l’avait fait Tarah à l’avance tout à l’heure. Mais certains font parfois des communiqués pour remettre les choses au clair. Ou des interview. Certains s’en foutent aussi. Même si, c’est vrai, c’est agaçant. Moi, ça m’agaçait mais j’arrivais à passer au-dessus après le coup de sang passé.

Quant aux potentiels procès, Brento disait qu’il s’en occuperait s’il y avait une raison de le faire. Sinon, Johnatan risquait bien d’être souvent au tribunal ce qui me fit esquisser un sourire. Le jeune homme répliqua qu’il ne voyait pas de quoi Brento parlait mais sur le ton du type qui sait totalement de quoi Brent parle. Johnatan semblait bien se connaitre sur le coup.

Tout ce que Brento voulait, lui, c’était que Sørensen n’ennuie pas les stars venues saluer Nameless… Je grommelai :

-Ça, c’est pas gagné… Il m’ennuie déjà !

Et pour cause, il m’avait déjà flingué quelques neurones avec ses flashs. De quoi me foutre un mal de crâne dont, je le sais, j’aurais du mal à me débarrasser. Quoi qu’il en soit, Tarah et Ian s’en allèrent et je finis par me masser les tempes alors que Brento, toujours prévenant, demanda à Liam d’aller faire enlever son flash à Sørensen. Je soufflai alors à Brent :

-Merci…

Nameless continua à signer des autographes jusqu’à-ce que Sørensen ne se pointe… Il avait fait la file mais ça ne m’empêcha pas de croiser les bras et de prendre un mine renfrognée tout en le regardant. Il salua le groupe, se présenta et déclara avoir aimé la musique de Nameless. Il voulait une photo et souhaitait faire un article sur la dédicace dans L.A.People.

Je plissai des yeux. Le pire c’est qu’il semblait sincère sur le fait d’avoir aimé Nameless. Comme quoi, il a plus de goût que je l’imaginais. Bien plus que Moriarty ce qui n’est pas très difficile !

Johnatan se fit poli et avenant acceptant la photo et l’article. Moi, toujours un peu agacé par mon mal de tête, je lançai au journaliste.

-C’est 20$, la photo. Il n’y a pas de réduction pour les journalistes… Ah et l’article, tu compte parlé uniquement de Nameless ou bien tu compte aussi inventer des vies aux autres célébrités qu’il y a ici ? Si c’est le cas, soi au moins imaginatif… Dit que Tarah a fait vœux de chasteté et dit que Ian est venu pour nous dire qu’il vient de lancer une religion sur base de Nameless.

Je fis une petite moue de réflexion.

-Quoi que si tu écris ça, tu me devras des droits d’auteur, maintenant…

Johnatan s’était calmé, apparemment bien décidé à suivre mon conseil. C’était ce qu’il y avait de bien avec lui : il s’énervait vite, mais quand on lui mettait devant les yeux que c’était de l’énergie dépensée pour rien, il le réalisait et redescendait dans les tours. C’était quelque chose qui était bien plus difficile à faire avec Shran, par exemple. Mais je n’étais pas le manager de Shran.

Après ça, nous avions repéré Sørensen dans la foule. C’était à la fois une bonne chose pour la visibilité de Nameless mais le problème, c’était que Sørensen racontait souvent n’importe quoi dans ses articles… et je ne pensais pas que Johnatan soit encore prêt à comprendre le mantra de Jimmy Reed (qui avait ses défauts, mais  n’avait pas toujours tout à fait tort) comme quoi de la publicité, bonne ou mauvaise, restait de la publicité. Le principe étant qu’on en parle.

Shran, lui, était content qu’Enora ne soit pas là, ce qui aurait alimenté la théorie du journaliste comme quoi ils s’étaient remis ensemble.

Je frottai mon menton.

-Jusqu’ici, à part le petit coup d’éclat que vient de nous faire Tarah, il ne se passe rien de bien compromettant…

Je me mordis la lèvre.

-Il inventera certainement quelque chose pour faire du sensationnel.

Je sentis que Johnatan redoutait un peu la présence du journaliste. Il parlait déjà de procès alors que Sørensen était dans son bon droit et ne faisait que son travail (aussi pitoyable ce travail soit-il). Mais Shran prévint mon protégé que plus il serait connu, plus il attirerait les journalistes.

-C’est vrai. Shran a raison. Et ce n’est pas toujours une mauvaise chose. Ce sont les journalistes qui vous permettent à vous, artiste, de gagner en visibilité.

Mais Johnatan avait peur pour son image. Malheureusement pour lui, il ne pourrait pas vraiment passer à côté de déclarations parfois complètement erronées sur son groupe. Et ça, Shran le lui expliqua aussi, tout comme il lui dit que rien n’empêchait de démentir.

J’enchaînai en souriant à Nameless.

-Et il faudra aussi apprendre, parfois, quand les rumeurs lancées ne sont pas graves, à simplement laisser couler et laisser les gens penser ce qu’ils veulent. Sinon, comme avec le tribunal, tu vas passer ton temps à faire des démentis…

Je haussai les épaules.

-Tes fans resteront tes fans. Ils sauront faire la part des choses.

Le fait était que presque tout le monde dans le jet-set redoutait Sørensen… D’ailleurs, Shran disait qu’il l’ennuyait déjà alors que le journaliste n’avait fait que prendre des photos qui ne devaient pas être d’une grande qualité. Je lui envoyai Liam pour le flash qui dérangeait Shran et je vis le journaliste se mettre docilement dans la file.

-Je crois qu’on ne va pas avoir de problème avec lui ce soir.

Nameless continua alors à signer ses autographes jusqu’à ce que Sørensen et sa stature de grand nordique apparaisse devant nous.

Il affirma aimer ce que faisait Nameless et avoir aimé le concert qu’ils avaient donné… Il avait l’air sincère, en disant ça. Et je pensais bien qu’il n’allait pas foutre le bordel ou dire de mauvaises choses sur Nameless s’il les aimait bien. Je souris.  

Shran, lui, qui détestait le journaliste, lui mis les points sur les « i » en disant que pour la photo, c’était 20$. Et j’éclatai de rire quand il dit qu’il devait raconter que Tarah avait fait vœu de chasteté et que Ian allait lancer une religion sur base de Nameless.

-Tu pourras aussi dire, Sørensen, que les fans de Nameless ont semblé ravis d’approcher leurs démons préférés et d’échanger quelques mots avec eux.

En effet, la file se tarissait derrière Sørensen, signe que l’expérience était bien terminée et je pensais que pour une première, Johnatan pouvait être fier de lui.

-Vous pouvez y aller pour la photo.

A la demande de Liam Taylor, j’avais mis le flash de mon appareil photo dans ma poche… Si je voulais un cliché de bonne qualité, j’allais devoir jouer le jeu, faire la file et payer pour avoir ma photo avec le groupe.

En soi, ça ne me dérangeait pas. La rédaction me donnait toujours de quoi payer pour avoir les meilleurs clichés possible, que ce soit comme ici en respectant les règles ou, parfois, en payant des roadies. Mais avec Liam Taylor, je savais que c’était impossible car il était incorruptible.

J’attendis donc patiemment mon tour, gardant les yeux et les oreilles grands ouverts. Mais en réalité, il ne se passait pas grand-chose. Le plus marrant, à la limite, avait été la tentative de Tarah de démentir ce que je pourrais peut-être raconter sur elle et Ian. Je voyais déjà plus ou moins comment tourner mon article à ce niveau-là.

Mais je ne savais pas que Stephen Shran, quand j’arrivai devant la table de Nameless, apporterait de l’eau à mon moulin.

Mais avant, je me présentai à Nameless en lui disant, et j’étais sincère, que j’aimais beaucoup ce qu’ils faisaient. J’avais été là à leur premier concert et j’avais été conquis. Le leader déclara alors qu’il était ok pour la photo, tout comme pour le fait que je parle de cet événement dans L.A.People.

-Merci… Vraiment… Ce n’est pas tous les artistes qui accepteraient une photo pour moi.

Et ce fut alors que Shran intervint… D’abord, il me dit que pour la photo, c’était 20$ et je fouillai dans la poche de mon jeans pour en sortir un billet de 20 un peu froissé. Mais en même temps, le réalisateur en profita pour dire que sa nièce avait fait vœu de chasteté et que Ian voulait faire une religion de Nameless.

Je le regardai, moitié souriant, moitié sourcils froncés. Mais mon cerveau cogitant assez vite m’informa que ce qu’il venait de dire, je pouvais m’en servir pour tourner mon article de façon un peu humoristique.

-Moi  qui croyais que je n’aurai pas grand-chose à raconter hormis que l’événement s’est bien passé… Merci à vous.

Je me déplaçai avec Nameless pour faire la photo devant le grand panneau à l’effigie de MTI et en profitai pour lui poser quelques questions. Nameless avait beau être impressionnant dans son costume, je le dépassais quand même de 17 centimètres.

-Quand je dis que j’ai aimé votre concert, ce n’est pas pour vous faire baisser votre garde. C’est sincère. Chaque chanson était une nouvelle surprise. Ce n’est pas comme certains artistes dont on a l’impression qu’ils font toujours la même chose tellement leurs chansons se ressemblent.

On se plaça pour la photo, qui fut prise, puis je me tournai face à Nameless.

-Y aurait-il quelque chose que vous voudriez dire sur cette soirée dédicace, à vos fans, par exemple, et que je pourrais mettre dans mon article ?

Après Tarah et Ian, ce fut au tour d'Amon Sørensen de se montrer à la séance de dédicace. D'ailleurs, il gênait Stephen avec son flash, c'était étrange, car je ne l'avais jamais vu dans cet état -là à cause de la lumière du concert de Shiri et de The Lightening. Enfin bon je faisais part de ma crainte que le journaliste raconte n'importe quoi avec mon image. Mais Stephen et Brent me disent que ça arrivera un jour ou l'autre car plus on sera connu, plus il y aura de journalistes. Brent me dit que parfois les rumeurs qui on peu d'ampleur peuvent être ignorer.

Il faut vraiment que j'apprenne à gérer les médias Brent... Je pense qu'une interview ne me ferait pas de mal...

En effet, c'est l'un de mes plus gros problèmes. Mais bon, ça ne change rien à ce que je dois faire ce soir. Faire plaisir aux fans. Soudain, ce présente face à moi Sørensen qui me salue et me dit qu'il a aimé notre concert et mon album, il voulait même une photo et un autographe ! Je fus surpris, car je m'attendais à en prendre encore plein les dents, mais non il a aimé nos différents styles que nous avons proposés. Je le regarde et souris sous mon masque. Il me remercie parce que, d'après lui, c'est rare que les artistes acceptent la photo et l'article.

Écoutez, vous ne nous avez posé aucun soucis et puis si vous êtes fan, c'est le même tarif que tout le monde, si ça peut vous faire plaisir et ne serait-ce que vous faire rêver un peu moi ça me va !

Mais Stephen intervient et dit que c'est 20 dollars la photo et lui donne des idées de ce qu'il pourrait raconter dans L.A People.

On se lève et prend la photo tous ensemble. Il est bien plus grand que moi, mais aussi grand que Ben. Puis il m'interpelle pour me dire qu'il a vraiment aimé sincèrement ce que nous avons fait. Il aimait tous nos styles.

Je vais vous décevoir, mais le prochain album sera plus uniforme. Mais ce que je peux vous dire, c'est que ce sera encore différent de ce que nous avons fait jusque-là ! Mais en tout cas, c'est appréciable de savoir que ce que nous faisons vous plait !

Puis, il me demande si j'avais quelque chose à dire à nos fans.

Je suis très heureux d'avoir pu en rencontrer beaucoup aujourd'hui et je les remercie de s'être déplacé, ça nous a fait vraiment plaisir de pouvoir échanger avec eux et avoir leurs avis en espérant que tout ceci ne soit que le début d'une grande aventure !

Et oui sans eux nous ne sommes que des gars avec des masques de démons !

Amon était là et ça me contrariait. J’avais lancé que j’étais plutôt content qu’Enora ne soit pas là, du coup, car ça n’aurait fait qu’alimenter encore plus sa dernière rumeur en date sur ma personne. Brento, lui, affirma qu’à part le petit coup d’éclat de Tarah, il ne se passait rien de compromettant et que, de ce fait, Amon allait certainement inventer pas mal de chose. Je grommelai :

-C’est ça qui est emmerdant…

Qu’il dise la vérité, je m’en fiche un peu… Si jamais, un jour, je flirte en plein rue avec quelqu’un et qu’Amon le rapporte, ainsi soit-il… Mais qu’il invente, ça avait le don de m’énerver. J’aime qu’on m’en veuille ou qu’on me déteste pour les bonnes raisons ou qu’on me prête des actes que j’ai bel et bien fait.

Johnatan, lui, avait un rien peur de ce que pourrais raconter le journaliste. C’était, en soit, sa première expérience en direct avec la presse. Et il se voyait déjà contrattaquer avec un procès même si, dans ce cas, ça sera un coup dans l’eau car Amon est dans son bon droit. J’affirmai que plus Nameless sera connu plus il allait attiré des journalistes que ça soit Sørensen ou d’autres. Brento confirma disant que, en soi, ce n’était pas une mauvaise chose. C’était le principa de la presse. Les stars en ont besoin même s’ils la détestent. Sans la presse, par exemple, mes films n’auraient aucune promotion et personne n’irait les voir. Il faut faire avec ses côtés négatifs…

Johnatan avait peur, justement, qu’on invente des choses sur son groupe. Ça, il ne pourrait rien faire contre hormis démentir… Brento, lui, disait qu’il faudra parfois simplement laisser couler sinon Johnatan allait dépenser trop d’énergie à démentir encore et encore. Moi, par exemple, je n’avais pas démenti ce qu’avait prétendu Amon concernant Enora et moi pour la simple et bonne raison qu’Enora me l’avait interdit. Elle avait peur d’un retour de flamme du journaliste qu’elle connaissait très peu. Elle se disait que, de toute façon, ce n’était pas si grave et que bien des gens pensaient déjà ça sans Amon. L’important c’était qu’elle et moi on sache qu’on était pas en couple… Ouais… Croyez-moi c’est pas toujours facile ! Je ricanai.

-Savoir laisser couler est un grand pouvoir qu’il faut arriver à maitriser.

Et que je maitrisais très mal même si, avec le temps, je m’étais quand même amélioré. Quoi qu’il en soit, Brento disait que les fans de Nameless resteront ses fans quoi qu’il arrive. Ils ne se laisseront pas influencé par Sørensen.

Johnatan, lui, disait qu’il fallait vraiment qu’il apprenne à gérer les médias et que de s’essayer à l’exercice de l’interview pourrait l’aider. C’était une façon d’apprendre. Plus il fera d’interview, plus il comprendra comment tout ça fonctionne et plus il pourra savoir comment les prendre. En tout cas, il avait le bon état d’esprit.

Les flashs de Sørensen me perturbait et Brento envoya Liam lui faire enlever son ignoble flash. Si j’avais eu mes lunettes de soleil, ça aurait été différent mais je n’y avais pas pensé. On vit, ensuite, Amon prendre place dans la file alors que Brent pensait bien que, du coup, il ne ferait pas de vague.

-Ne parle pas trop vite, Brento…

Nameless continua à signer ses autographes jusqu’à-ce que ce soit le tour d’Amon. J’avais pris mon air le plus renfrogné qui soit alors que le journaliste expliquait beaucoup aimé ce que faisait Nameless. Il demanda pour une photo et pour pouvoir parlé de l’évènement dans L.A.People. Nul doute qu’il l’aurait fait même sans l’autorisation de Nameless. Johnatan, plus détendu, accepta alors qu’Amon rétorqua que ce n’était pas tous les jours que les artistes acceptaient ce genre de choses.

On se demande pourquoi, hein, Amon ?!

Je me retins de dire ça tout haut. Si j’envenimais les choses, Brento n’allait pas être très content.

Johnatan disait qu’il n’y avait pas de raisons qu’il n’accepta pas étant donné qu’Amon n’avait pas fait de grabuge. Quant à moi, je me mis, avec un peu de cynisme, à inventer des histoires pour Amon. Le journaliste me remercia alors que Brent, lui, éclata de rire. Et quand Amon ajouta qu’il croyait, avant de m’entendre parlé, qu’il n’aurait rien d’autre à dire que le fait que la dédicace se soit bien passée, je ricanai.

-Ouais, ouais… C’est ça. Fait nous croire que tu n’avais, jusqu’ici, rien d’autre à dire…

J’en doutais ! Amon pouvait faire preuve d’imagination quand il le voulait !

Brento, lui, ajouta qu’Amon pourra aussi dire que les fans de Nameless étaient ravis de venir ici échanger des mots avec leur idole. La vérité, donc.

Amon se place pour faire une photo avec le groupe avant d’expliqué ce qu’il avait aimé dans le premier album. Visiblement, ce que Ian avait détesté, Amon avait adoré. Preuve que tout ça était très subjectif. Johnatan rétorqua que le second album sera différent car moins éclectique.

Puis, Amon passa, en quelque sorte, à un « mode interview » demandant ce que Nameless voudrait dire à ses fans. Johnatan répondit qu’il avait été heureux de les rencontrés et de s’être déplacé pour Nameless. Une plutôt belle dédicace à ses fans, je trouve.

Johnatan avait apparemment très bien conscience que son point faible était la gestion de son image et des médias. Mais j’étais là pour lui apprendre tout ça, c’était mon job. Et ça ne se ferait certainement pas en un jour. Parce qu’il y aurait certes ce que je lui apprendrais, mais il y aurait aussi les expériences qu’il ferait par lui-même.

Il affirma qu’il avait besoin d’une interview, comme pour s’entraîner à parler au journaliste. Je lui souris et posai ma main sur son épaule.

-C’est prévu, il faut juste que je contacte qui de droit et je ne vais pas d’entrée de jeu te mettre devant un Sørensen ou un Moriarty…

Plutôt face à un Jake Snyder. Connaissant le journaliste et ce qu’il faisait, ça pourrait peut-être collé avec Nameless, bien que Snyder soit parfois imprévisible et pouvait s’énerver en pleine interview si ses invités avaient des propos qui le dérangeaient. Mais je doutais que Nameless fasse suffisamment polémique pour se retrouver dans ce genre de situation.

Puis à la radio, au moins, j’étais sûr que les propos de Nameless ne pourraient pas être modifiés. Pour une première, ça me semblait être la bonne solution.

Shran, lui, disait que laisser couler était un grand pouvoir qu’il fallait maîtriser… J’étais le roi pour ça parce que ce qu’on disait de moi m’importait peu. Je faisais les choses comme je pensais qu’elles devaient être faites. Après, que ça plaise ou pas, ce n’était pas mon problème.

-Pour y arriver, il faut croire à ce qu’on fait, pas en ce que les autres en disent.

Liam avait remis Sørensen dans la file et le journaliste approchait docilement de nous, sans se presser.

Je pensais bien que tout allait bien se passer, malgré les doutes de mon meilleur ami.

-Mais si… Tu vas voir.

Et en effet, quand le journaliste arriva devant nous, il sembla sincère sur l’intérêt qu’il portait à Nameless et qui n’avait rien à avoir avec ce qu’il pourrait raconter sur eux. Il aimait la musique de Namless. Et je me retins de faire un petit « yes ! » de victoire en serrant le poing. Parce que si Sørensen appréciait le groupe, il y avait de forte chance qu’il ne cherche jamais à leur donner une mauvaise image.

Shran, lui, ne put s’empêcher d’envoyer des piques au journaliste, mais ce dernier, qui devait y être extrêmement habitué, pris les choses à la dérision. Shran, lui, doutait que le journaliste n’eut rien eu à dire…

-Shran… Soit cool…

Sørensen paya pour sa photo et y alla avec le groupe, non sans en profiter pour poser quelques questions. Ce qui se passait entre eux me satisfaisait assez, mais j’avais quand même hâte de voir l’article qui en sortirait.

Une fois la photo prise (les photos seraient envoyées ultérieurement par la poste à qui de droit une fois développées), j’entendis Nameless expliquer à Amon que leur prochain album aurait plus de cohérence, mais ça ne semblait pas décevoir le journaliste qui semblait conquis.

On se salua, le journaliste quitta Empire Records et après encore une dizaine de signature, le flot des fans se tari complètement. Je m’étirai en arrière sur ma chaise, satisfait du travail accompli.

-Et bien ce fut une réussite ! Qu’est-ce que vous en dites ?

On peut aller dormir, maintenant ?  

Une fois devant Nameless, je découvris quelqu’un de bien sympathique, même si son masque m’empêchait de voir ses expressions. Mais on entendait à son ton de voix qu’il était jeune. Il comptait me traiter comme tout le monde et j’étais assez content. D’autres artistes m’auraient remballé simplement parce que j’étais Amon Sørensen et qu’ils avaient peur de moi.

Mais pas Nameless. Ce qui me rendait heureux parce que j’aimais vraiment bien ce qu’ils faisaient.

-Merci, vraiment.

Mais Stephen Shran me ramena sur Terre en disant que pour la photo, c’était 20$, que je payai. Il ajouta aussi quelques remarques sur ce que je pourrais inventer mais loin de me déstabiliser, au contraire, il me donna une idée pour écrire un article qui aurait le ton de l’humour.

Ça pouvait être pas mal et ça me changerait un peu de ce que je faisais d’habitude. Ce sera, en tout cas, plus marrant que les Reed et Cortez réuni qui ne faisaient que de graves conneries ces temps-ci.

On fit ensuite la photo et j’en profitai pour être un peu plus précis sur ce que j’avais aimé dans leur musique. Chacune de leur chanson était une petite surprise. C’était ce que mon collègue, Moriarty, n’avait pas aimé (en dehors du fait qu’ils avaient signé chez MTI, ce qui était un gage de mauvaise qualité pour Axel, allez savoir pourquoi)…

Nameless m’annonça alors que j’allais être déçu de leur prochain album parce qu’il serait plus uniforme. Je lui fis signe de la main de ne pas s’en faire.

-Je suis sûr que ce sera très bon. Et ce n’est pas parce que votre premier album était diversifié qu’il n’y a pas un « son » Nameless… Moi, en tout cas, je l’ai entendu.

Je lui demandai alors, pour pouvoir l’ajouter à mon article, ce qu’il avait pensé de cet événement et de cette rencontre avec ses fans. Il semblait vraiment ravi de comment les choses s’étaient déroulées  et était reconnaissant envers ceux qui avaient fait le déplacement pour les rencontrer. En espérant que ce ne serait qu’un début.

-Ok, super, merci… Je vais mentionner vos remerciements dans mon article.

Je lui serrai la main.

-Ce fut un plaisir d’avoir pu échanger quelques mots.

Sur quoi, je tirai ma révérence, mon cerveau turbinant déjà sur la façon dont j’allais goupiller tout ça, entre la déclaration de Tarah Troi, les remarques de Shran et l’événement en lui-même, parfaitement géré par Nameless.

Après avoir analysé la situation, je me rends compte que j'avais vraiment peur pour mon image. Et l'image du groupe, du coup, je faisais part de cette sensation à Brent et Stephen. Les deux me donnent des conseils que je prends. Et du coup, quand j'annonce que je veux faire une interview. Et bingo, Brent y pensait aussi, mais ce ne sera pas face à Sørensen ou Moriarty.

On est toujours sur la même longueur d'onde alors !

Ça me rassure, je suis rassuré et je continue de signer des dédicaces jusqu'à tomber face à Sørensen. Ce dernier voulait une photo et faire un article dans L.A People, ce que j'accepte. Ce n'est pas parce que c'est un journaliste que je vais le traiter d'effarement, surtout qu'il a aimé ce que l'on a fait et qu'il était aimable.

Mais de rien monsieur Sørensen ça me fait plaisir et je vois à votre visage à vous aussi !

Son visage s'est illuminé, mais Stephen le fait redescendre sur terre. Ce dernier lui donne des idées pour son article, ce qui nous fait rire, moi et Brent. On ce déplace pour prendre la photo. Et il me parle de l'album, mais je lui dis qu'il va être déçu, car ce sera moins diversifié. Mais il me rassure en levant la main, il me dit que ce sera quand même bon malgré tout et qu'il y avait déjà un "son" à la Nameless dans le premier album et qu'il l'a entendu.

Merci beaucoup, monsieur Sørensen, je pense que je peux le dire au nom de tous les membres du groupe, ça nous touche.

Il est vrai que pour moi, ça me fait vraiment plaisir. Puis, il me demande ce que j'ai pensé de la soirée pour l'inclure dans son article. Je me montrais reconnaissant envers les fans qui sont venus nous voir et que ça a été un plaisir d'échanger avec eux.

Merci pour l'article monsieur Sørensen. J'ai hâte de le lire !

Puis, il me sert la main et que de son côté, ce fut un plaisir d'échanger avec moi.

De même. Ce fut un vrai plaisir.

Puis, il se retire, je finis les quelques autographes et photos des fans qui attendaient. Puis Brent s'étend de tout son long sur sa chaise avant de nous demander ce qu'on en pensait. Je le regardais.

Ce fut une expérience incroyable, merci Brent d'avoir organisé tout ça. Je ne me rendais pas compte de l'impact qu'on pouvait avoir sur les gens.

Puis Scott réponds à son tour.

Moi, c'est l'histoire du petit Grant qui m'a touché. Il est si jeune et il a vécu tellement de choses que si se raccrocher à nous lui permet de rester debout, j'en suis fière.

Puis Lance.

Franchement, on a géré. Voir tous ces fans, c'est vraiment cool. Sans eux, on n'est vraiment rien. Et toi, John, va falloir apprendre à accepter les critiques négatives sinon on va avoir des emmerdes.

Je soupire et regarde Lance.

Toi... Quand on retourne au studio pour répéter, tu fais la moindre fausse note, je vais te le faire savoir !

Scott rigole et regarde Brent.

On ne les changera définitivement jamais !

Mais Ben lui reste dans son coin en fixant le sol.

Je ne suis pas au niveau de Stone...

Je me tourne et le regarde avant de lui tapoter l'épaule.

Tu t'appelles bien Ben Jackson non ? Alors pourquoi la critique de Ian qui te compare à Stone te touche autant ?

Il me regarde et je peux lire dans son regard que mon grand colosse qui semble être froid et en avoir rien à faire de rien semble prendre les critiques aux sérieux.

Il a réussi à me foutre le doute, ce petit con ! Dis-moi qu'il ne sera pas là aux repetiton John pitier !

Je lui tapote à nouveau l'épaule.

Ne t'en fais pas, il a autre chose à faire. Et puis ignore sa critique, si tu étais mauvais, tu ne serais pas ici ce soir ! Tu es le batteur de Nameless et c'est très bien comme ça, d'accord ?

Il me regarde et me met un grand coup dans le dos à deux doigts de me casser.

Merci John. Pendant un instant, j'ai perdu les pédales.

Je ris.

Ça arrive à tout le monde, t'inquiète, mais concentre-toi sur toi-même et sur le prochain album tu prouveras à ce petit con que tu es bon !

Johnatan voulait se frotter à l’exercice de l’interview afin d’améliorer sa gestion des médias. Brent prévoyait de le soumettre, prochainement, à ça déclarant qu’il ne le mettra pas tout de suite face à Sørensen et Moriarty. En effet, il valait mieux ne pas lancer directement le pauvre Johnatan en pâture. Il fallait d’abord qu’il voit ce qu’est une interview classique avant de pouvoir déceler les pièges de certaines questions et garder son calme.

Ça satisfaisait Johnatan qui finit, tout de même, pas se retrouver face à Sørensen mais dans un tout autre contexte qu’une interview bien que le journaliste pouvait facilement glisser quelques questions s’il le voulait.

J’avais, moi, en tête, ce que Brento venait de dire… Comme quoi il fallait croire à ce qu’on fait et pas à ce que les autres disent. Si certains article me ressortaient de partout à cause des mensonges, les critiques, par contre, je savais les encaisser, les prendre en compte quand il le fallait et faire fi de celles qui n’avaient pas d’importance. Sinon, ça ferait longtemps que j’aurais arrêté Spaceship étant donné certains courriers que je recevais où certains remarques d’un public trop conservateur…

Bref… Amon ! Amon qui se disait fan de Nameless et bien que je le couvris de quelques piques, il ne se laissa pas démonter ! Brento, quant à lui, me disait d’être cool. J’étais cool ! Je pouvais être bien pire que ça ! Surtout face à celui qui a piétiné les fleurs d’Enora !

Mais bon, il fallait rendre à Amon qu’il ne semblait réellement pas devant Nameless pour faire du grabuge. Il expliqua ce qu’il aimait dans la musique et ça semblait plaire au groupe qui eut un échange vraiment plus que courtois avec le journaliste. Même le fait que le prochain album sera différent ne sembla pas entamé l’enthousiasme d’Amon pour Nameless. Il y avait, donc, des chances que l’article mette en valeur le groupe de Brento ce qui n’est pas une mauvaise chose.

Ils firent une photo, échangèrent encore des politesses alors que Johnatan disait que les compliments du journaliste le touchait. J’écoutais l’échange en silence avant qu’Amon ne prenne congé. J’hochai de la tête comme « au revoir » à Amon avec mon air toujours quasi naturellement renfrogné.

Nameless continua, ensuite, sa salve d’autographe avant que le magasin ne se vide de ses gens. J’avais vu Brento décliner de plus en plus. Il était réellement mort crevé. Le week-end ne lui fera absolument pas de mal !

Il finit par s’étiré clamant que ça avait été une réussite. Il demanda alors le ressenti du groupe. Et j’écoutai Johnatan s’extasier sur l’expérience. Il avait aimé ça alors qu’un des autres membres avait, lui, été touché par l’histoire du jeune Grant. Un autre encore lança que Johnatan devra apprendre à encaisser les critiques négatives et Johnatan répliqua à sa manière me faisant pouffer un peu de rire. Il n’y avait que le grand colosse qui restait coincé sur la critique de Ian. Johnatan essaya de le rassurer. J’écoutais l’échange entre les deux hommes. Le tout petit Johnatan et le grand démon. C’était une assez drôle d’image.

-Chaque musicien est différent avec des styles différents. Le mieux est de ne pas se comparer. L’art, ça ne se compare pas.

C’est comme quand on compare Spaceship à Galactic Wars… C’est deux séries totalement différentes… Stone et le grand colosse n’avaient pas la même manière et jouer et ne jouait pas vraiment dans le même style alors les comparer n’avait pas de sens.

Je m’étirai aussi me massant à nouveau les tempes avant de regarder Brento.

-C’était une bonne soirée Brento ! Maintenant, tu as bien mérité d’aller dormir ! Je t’en donne l’autorisation.

J’esquissai un petit sourire. Moi, j’allais prendre le taxi « Nameless » et rentrer chez moi !

Une fois Amon passé et visiblement plus que satisfait, resta une dizaine d’autographes à signer pour le groupe puis je pus me lâcher un peu, m’étirer langoureusement comme un chat (un vieux chat un peu enrobé au niveau du ventre, mais un chat quand même), je baillai et demandai ensuite à Nameless ce qu’ils avaient pensé de cette soirée qui s’était extrêmement bien passée…

Johnatan commença parme dire que ça avait été une expérience extraordinaire et me remercia. Je lui souris.

-C’est mon job de t’organiser ça. Et je compte bien continuer sur ma lancée.

Scott avait été touché par le petit Grant qui était de famille avec Duncan Keller. Je hochai la tête, approuvant.

Puis Lance, lui, s’adressa à Johnatan en lui disant qu’il allait devoir apprendre à encaisser la critique. C’était bien, je trouvais, qu’ils arrivent à se gérer les uns les autres et sans y aller avec des pincettes. Je me tournai vers Johnatan.

-Ecoute bien ton ami, car il a raison. Cela dit, je comprendrai si ça te prends un peu de temps pour apprendre.

Mais la réplique de Johnatan, faite sur le ton de l’humour, me fit rire. J’avais de plus en plus confiance en ces petits gars pour faire du bon boulot.

Ben le Colosse, lui, semblait plus… pas renfrogné… presque déprimé. Je compris à ses dires que la critique de Ian lui restait en travers de la gorge. Je passai une main sur ma figure en me disant que des fois, les Hunter (Victoria non incluse) pouvaient être de vraies plaies.

Shran intervint en disant que l’art ne se comparait pas. Ben n’était pas Stone, certes, mais ça ne voulait pas dire que, du coup, il était mauvais. Chacun son style.

-Il y a ce que Shran vient de dire… Et puis, il faut voir d’où vient la critique. Ian a 15 ans, il n’est pas musicien et à tendance à vouloir faire mal pour le plaisir. Je serais toi, Ben, je ne prendrais pas cette critique en compte.

Je lui souris.

-Pense plutôt à tous les autres fans qui, ce soir, sont venu saluer ton talent.

Bon, là-dessus, je tombais de fatigue et il fallait encore que je rentre sur Downtown. Heureusement, Shran me donna généreusement l’autorisation d’aller me coucher.

Je m’inclinai devant lui.

-Merci, ô grand maître Shran…

Je me levai de ma chaise, serrai la main à Liam, qui s’était tenu silencieux, discret et efficace toute la soirée, en le remerciant puis lançai à mon groupe et Shran.

-Soyez prudents sur la route et bonne nuit à tous.

Je finissais les dernières dédicaces et attendais que les gens sortent. Brent semblait vraiment crever, mais il nous demande ce que nous avons pensé. Moi, j'avais aimé et je le remerciai d'avoir organisé tout ça. Il me dit que c'est son boulot et qu'il ne compte pas s'arrêter là !

Scott lui avait aimé l'histoire de Grant et Lance lui, me tacle sur le fait d'apprendre la critique. Brent me dit de l'écouter, mais il comprend que ce n'est pas facile et que ça va prendre du temps, et je réponds à Lance avec humour, ce qui fait rire tout le monde.

Par contre, Ben lui semblait être ennuyé par ce que Ian lui a dit. J'essaye de le rassurer et Stephen vient se joindre à moi. D'après lui, chaque musicien est différent et que l'art, ça ne se compare pas. Puis Brent viens lui aussi rassurer Brent en disant que c'était un gamin de 15 ans qui lui avait fait la remarque, un mec qui ne fait pas de musique et aime faire du mal pour le plaisir. Et il lui dit de ne pas en tenir compte, mais de penser à tous les fans qui sont venus le féliciter et saluer son talent.

Vous avez raison. Merci à tous. Je vais faire encore mieux sur le prochain album !

Puis Brent demande à Stephen s'il peut rentrer et ce dernier l'autorise. Brent lui réponds avec humour, ce qui nous fait tous rire. Il salue Liam et puis nous salue à notre tour.

À plus, Brent, et encore merci ! Repose-toii bien !

On le salue, puis on regarde Stephen.

Vous serez entourer de démons dans la voiture, j'ai peur de trouver des gens qui veulent voir nos visages, on va garder les masques jusque dans la voiture !

Je me rapproche de Liam et lui serre la main en le remerciant, et puis, avec Stephen et tous mes partenaires, ont le salut et on grimpe dans la voiture. On dépose Stephen chez lui, puis Ben nous ramène chez nous un par un. La fin d'une belle soirée.