Ma vie, c’est au départ le rêve américain. Enfant arrivé aux Etats-Unis à 6 ans, ma famille faisait ce qu’elle pouvait pour nouer les deux bouts. Une famille unie, simple et aimante. Malgré des revenus parfois justes, mes frères et sœurs et moi ne manquions de rien. Ni de nourriture dans notre assiette, ni d’amour.

C’est à mes 20 ans que ma vie à changer du jour au lendemain. Passionné de théâtre, je me suis lancé à la conquête des casting et j’ai finis par décrocher un rôle majeur dans un production de Christopher North. C’était le début d’une aventure. Celle qui m’a conduit sur le chemin de la célébrité et vers un nouveau nom que j’ai adopté sur le champ. Celui qui m’a permis de vivre d’une passion que je nourrissais depuis ma plus tendre enfance. Moi, petit latino, j’avais réussi à convaincre Hollywood que j’y avais ma place. Pas uniquement à cause de ma gueule d’ange mais aussi parce que j’avais un talent et une passion certaine pour le métier.

J’ai rapidement noué des liens avec des gens du milieux me faisant pas mal d’amis. Les North, Sniper, Jessica Hill,… Mais c’est surtout Victoria Hunter qui a été celle avec qui j’ai noué les liens les plus fort. Elle est rapidement devenue une allié… Ma meilleure amie. Une partenaire dans un monde qui t’offre tout ce que tu veux : l’argent, le luxe, la notoriété… Mais qui peut aussi finir par te consumer.

Car oui, c’est ce qui arrive quand tu te mets à jouer autant dans tes films qu’à l’extérieur. Car l’image de playboy à la gueule d’ange qu’Hollywood m’avait donné à travers mes rôles n’était pas ce que j’étais en réalité. Ma préférences allaient largement pour les hommes… C’était un secret de polichinelle pour mes amis les plus proches ainsi que pour certaines personnes plutôt informées de la jet-set… Le genre de secret qui ne se dit pas tout haut mais que certains savent sans te dire qu’ils le savent laissant le reste de Los Angeles dans l’ignorance. Du coup, les producteurs ainsi que le public n’y voyait que du feu. Et, à l’époque, loin de moi l’idée de leur faire croire le contraire. La peur de tout perdre me pendait au nez alors tout ce que j’avais à faire c’était jouer… M’amener avec des filles aux avant-première, m’enfoncer dans ce foutu cliché du playboy autant au cinéma qu’en vrai.

Ça a fonctionné un temps…

Mais j’ai fini par craquer et par ne plus me supporter moi-même. Résultat ? J’ai, d’abord commencé par ne plus me pointer plus aux avant-premières… Ensuite, j’ai commencé à refuser pas mal de rôle à mesure que je m’enfonçais dans la dépression. Une dépression que je combattais avec le pire des médicaments : les amphétamines. Mais pour Hollywood, tout ça était des caprices… Des caprices qui brisèrent ma carrière. Agents, producteurs, réalisateurs, tous se détournèrent de moi. Je finis par ne plus trouver de rôle du tout… Par ne plus gagner autant aussi. Sauf que j’avais des dépenses dignes de la jet-set ce qui fit que les dettes n’ont pas tarder à arriver.

Cette dégringolade m’a amener deux choses : une addiction d’autant plus grande et de mauvaises fréquentations. Je me suis éloigné de mes amis et de ma famille pour me retrouver dans les coins sombre du business. C’est ce qui arrive quand tout ce que tu as pour finir les fins de mois c’est des petits rôles dans des séries Z à fréquenter des gens pas clairs qui veulent bien t’héberger et te filer de l’argent en échange de services divers. Pendant 10 ans, j’ai surtout travaillé comme assistant réalisateur de Rino Giordano… Un rôle plutôt vaste, je dois bien l’avouer. Mais il m’offrait à la fois drogue et un revenu… Qu’est-ce que je pouvais demander de plus ? A l’époque, je ne demandais rien en fait… Je me laissais entrainer, manipuler et je disais « oui » à tout. Je fréquentais des fêtes où la débauche était le maitre mot… Pas les fêtes bien médiatisées de la jet-set. Plutôt des fêtes privées où je pouvais facilement obtenir la drogue qui me permettait de m’échapper de tout ça. J’avais troqué une rôle pour un autre. Après 10 ans passé dans le côté sombre et caché d’Hollywood, j’avais perdu autant mes amis que ma notoriété.

Jusqu’à la fête de trop… Celle de l’anniversaire de Kate Julian en juillet 85. J’y ai récolté une overdose. Si Jessica Hill n’avait pas eu le courage de venir à la fête de son ex-ami, je serais probablement mort. C’est elle qui a appelé l’ambulance. C’est elle qui a appelé Victoria. Et c’est Victoria qui a pris les choses en main. Une fois sorti de l’hôpital, elle m’a payé ma désintox’. J’y suis resté plusieurs mois avant de sortir ce mois de décembre 85. Mais elle ne s’est pas arrêtée là. Elle m’a aussi offert une place de guitariste à ses côtés… Seul bémol, je ne suis pas le meilleur guitariste de coin au grand dam de Daryll Rogers qui, après de longue négociation, à fini par céder devant l’insistance de son artiste.